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LE GRAND VOYAGE

Page 42

by Jean M. Auel


  Assise sur le sol moussu, Ayla, assaillie de souvenirs, contemplait la plante en apparence inoffensive, et qui produisait pourtant une drogue redoutable. Un nuage passa au-dessus de sa tête. Soudain, elle frissonna. Elle plongea dans l’obscurité et se mit à revivre l’étrange Voyage qu’elle avait fait avec Mamut. La verte forêt s’estompa et Ayla se sentit happée par le souvenir de la caverne obscure. Sa bouche s’emplit d’un arrière-goût d’humus et de moisissure provenant des forêts vierges primitives. Elle tombait à une vitesse vertigineuse vers les mondes étranges qu’elle avait visités avec Mamut, et la terreur du trou noir l’envahit.

  C’est alors qu’elle perçut dans le lointain la voix vibrante d’inquiétude et d’amour de Jondalar. Il l’appelait. Par la seule force de son amour, il réussit à les tirer du néant, Mamut et elle. Tout à coup, elle revint sur terre, transie jusqu’à l’os malgré la douceur d’une fin d’été ensoleillée.

  — C’est Jondalar qui nous a fait revenir ! s’écria-t-elle.

  A l’époque elle n’en avait pas été consciente. C’était lui qu’elle avait vu en ouvrant les yeux, mais il avait subitement disparu, remplacé par Ranec lui offrant un bol d’infusion chaude. Mamut lui avait affirmé que quelqu’un les avait aidés à revenir, mais elle n’avait pas compris qu’il s’agissait de Jondalar. Et soudain elle comprenait, comme si maintenant il était important qu’elle l’apprît.

  Le vieil homme s’était juré de ne plus jamais utiliser la racine. Il avait mis Ayla en garde, mais il lui avait aussi conseillé de s’assurer que quelqu’un l’assistât si elle devait en reprendre un jour. Quelqu’un qui pourrait l’aider à revenir. Il avait affirmé que la racine était plus dangereuse que la mort. Elle risquait de lui voler son esprit, et Ayla tomberait pour toujours dans le trou noir du néant, incapable à jamais de revenir vers la Grande Terre Mère. Cela n’avait plus tant d’importance puisqu’elle n’avait plus de racine. Mais voilà que la plante sacrée se trouvait à ses pieds.

  Rien ne l’obligeait à la cueillir, songea-t-elle, et elle n’aurait donc pas à se soucier de perdre ou non l’esprit. En outre, cette drogue lui était interdite. Elle était réservée aux mog-ur pour communiquer avec le monde des esprits, et les guérisseuses se contentaient de la leur préparer. Oui, mais elle en avait déjà bu deux fois. Et Broud l’avait damnée. Pour le Clan, elle était morte. Qui d’autre lui interdirait d’en boire, maintenant ?

  Machinalement, Ayla cassa une branche morte et s’en servit pour creuser la terre et extraire soigneusement plusieurs pieds de la plante en prenant garde de ne pas abîmer les racines. Comment aurait-elle renoncé, elle était l’une des rares au monde à connaître leur propriété et à savoir les préparer. Non qu’elle eût une envie particulière d’en consommer. Elle possédait des tas de préparations d’herbe qu’elle n’utiliserait sans doute jamais. Certes, c’était différent. Il s’agissait d’herbes médicinales comme les fils d’or, le remède magique d’Iza pour lutter contre l’essence de l’homme. En application externe, elles soulageaient les piqûres d’insecte. La plante qu’elle avait devant les yeux n’avait aucune vertu curative. Sa magie était purement spirituelle.

  — Enfin, te voilà ! On commençait à s’inquiéter, déclara Tholie en voyant Ayla revenir par le sentier. Jondalar était sur le point d’envoyer Loup à ta recherche.

  — Ayla, pourquoi es-tu partie si longtemps ? demanda Jondalar. Tholie nous a dit que tu revenais tout de suite.

  Sans s’en rendre compte, il avait parlé en Zelandonii, ce qui prouvait son inquiétude.

  — Le sentier continuait, et j’ai eu envie de voir où il menait. Ensuite j’ai trouvé ce que je cherchais, expliqua Ayla en montrant sa collecte. Cette région ressemble beaucoup à celle où j’ai passé mon enfance. Il y a des plantes que je n’avais jamais revues depuis.

  — Était-ce si urgent ? A quoi sert celle-là par exemple ? demanda Jondalar en montrant les fils d’or.

  Ayla le connaissait assez pour comprendre que sa colère était le fruit de son inquiétude, mais sa question la prit au dépourvu.

  — C’est... c’est pour... c’est contre les piqûres, bredouilla-t-elle, gênée.

  Elle avait le sentiment de mentir, même si sa réponse était parfaitement exacte. Incomplète, mais exacte. Ayla avait été élevée comme une femme du Clan, et les femmes du Clan n’avaient pas le droit de refuser de répondre à une question, surtout venant d’un homme. D’un autre côté, Iza avait bien insisté pour qu’elle ne dévoilât jamais le pouvoir des minces fils dorés, et surtout pas à un homme. Même Iza n’aurait pas pu refuser de répondre à la question de Jondalar, mais elle n’aurait jamais eu à affronter un tel dilemme. Aucun homme du Clan n’aurait posé une question sur les plantes à une guérisseuse, et encore moins sur son art. Dans l’esprit d’Iza, Ayla devait s’abstenir de fournir des informations avant d’en avoir été priée.

  Il était permis de ne pas tout dire, mais uniquement par courtoisie, ou pour préserver la vie privée d’autrui, et Ayla était bien consciente d’avoir outrepassé cette restriction. Elle avait délibérément dissimulé une information. Elle avait le droit d’administrer la drogue si elle le jugeait nécessaire, mais Iza l’avait prévenue du risque qu’elle encourait si on découvrait qu’elle connaissait le moyen de vaincre le plus puissant des esprits et d’empêcher ainsi toute grossesse. Le danger était encore plus grand si un homme apprenait son secret, qui devait rester l’apanage des seules guérisseuses.

  Une pensée lui traversa l’esprit. Si la drogue magique d’Iza était capable de L’empêcher de répandre Sa bénédiction dans le corps d’une femme, était-elle donc plus forte que la Mère ? Était-ce concevable ? Pourtant, puisqu’Elle avait créé toutes les plantes, Elle avait aussi créé celle-là ! On était obligé d’en déduire qu’Elle avait voulu aider les femmes pour qui une grossesse représenterait un danger. Mais alors, pourquoi si peu de femmes connaissaient-elles ce secret ? Et s’il y en avait plus qu’elle ne le croyait ? Peut-être les femmes sharamudoï utilisaient-elles cette plante puisqu’elle poussait dans leur région. Si elle le leur demandait, lui répondraient-elles ? D’un autre côté, si elles ignoraient son usage, comment leur demander sans dévoiler le secret ? Mais puisque la Mère l’avait créée pour aider les femmes, n’était-il pas légitime de les renseigner ? Ayla était assaillie de questions dont elle ne connaissait pas l’es réponses.

  — Quel besoin urgent avais-tu de cueillir des plantes pour les piqûres d’insectes ? demanda Jondalar dont l’anxiété ne s’était pas dissipée.

  — Je ne pensais pas que tu t’inquiéterais, répondit Ayla en lui souriant. Mais le coin m’était si familier. Je me croyais revenue au pays de mon enfance, et j’ai voulu l’explorer davantage.

  — Et je parie que tu as trouvé des mûres pour ton petit déjeuner ! s’exclama Jondalar en retrouvant sa bonne humeur. Ah, je commence à comprendre ce qui t’a retenue si longtemps ! Je n’ai jamais rencontré personne qui raffolait de mûres autant que toi.

  Il avait remarqué la gêne d’Ayla ainsi que sa réticence à avouer le véritable but de sa promenade, et il se réjouissait d’avoir deviné ce qu’il croyait en être la cause.

  — Euh... c’est vrai, j’en ai mangé. Nous pourrions retourner en cueillir pour tout le monde. Elles sont délicieuses. J’en profiterais pour chercher certaines plantes.

  — Ah, Ayla ! Avec toi je suis sûr de ne jamais manquer de mûres, plaisanta Jondalar en déposant un baiser sur sa bouche barbouillée. Il était tellement soulagé de la savoir saine et sauve, et si fier d’avoir découvert sa prétendue faiblesse pour les mûres qu’Ayla se contenta de sourire en se gardant bien de le détromper. Bien sûr, elle adorait les mûres, mais sa véritable faiblesse, c’était lui. Elle défaillit de tendresse. Soudain elle voulut être seule avec lui, pouvoir le toucher, le caresser, lui procurer les Plaisirs, et s’abandonner aux Plaisirs qu’il savait si bien lui prodiguer.

  Son regard trahit ses pensées, et les extraordinaires yeux bleus de Jondalar brillèrent d’un
éclat particulier, prouvant qu’il avait compris. Un violent désir fit chavirer Ayla, et elle dut se détourner pour recouvrer ses esprits.

  — Comment va Roshario ? demanda-t-elle ensuite. Est-elle réveillée ?

  — Oui, et elle dit qu’elle a faim. Carolio est revenue du ponton et nous prépare quelque chose, mais nous avons préféré t’attendre avant de la faire manger.

  — Je vais voir comment elle va, et après, j’aimerais bien aller nager. Elle se dirigeait vers la hutte quand Dolando souleva le rabat et parut. Loup surgit de l’abri comme un bolide et sauta sur Ayla, posa ses pattes avant sur ses épaules, et lui lécha le visage à grands coups de langue.

  — Loup, descends ! Tu vois bien que je suis chargée.

  — On dirait qu’il est content de te voir, déclara Dolando... Moi aussi, ajouta-t-il après une longue hésitation. Roshario a besoin de toi.

  Cela pouvait passer pour un aveu de reconnaissance, ou au moins une acceptation des soins qu’Ayla prodiguait à sa compagne. Ce qui était déjà un progrès, après le scandale qu’il avait déclenché la veille. Elle l’avait déjà obtenu puisqu’il l’avait autorisée à dormir dans sa hutte, mais il ne l’avait pas dit expressément.

  — As-tu besoin de quelque chose ? demanda Dolando, remarquant qu’elle était chargée.

  — Oui, il me faut un séchoir pour étendre ces plantes. Je pourrais en fabriquer un, à condition d’avoir du bois ainsi que des lanières ou des tendons pour les fixations.

  — Je crois que j’ai mieux que ça. Shamud séchait ses plantes lui-même, et je sais où il rangeait ses séchoirs. En veux-tu un ?

  — Oui, ce serait parfait.

  Il hocha la tête et partit le chercher pendant qu’Ayla entrait. Elle sourit en voyant Roshario assise sur sa couche, puis déposa les plantes et s’avança.

  — J’ignorais que Loup était revenu, dit-elle. J’espère qu’il ne t’a pas ennuyée ?

  — Penses-tu ! Il montait la garde. Il est rentré – il a compris comment soulever le rabat – et il est venu directement me voir. Je l’ai caressé et il est parti s’installer dans le coin, là-bas. C’est sa place, maintenant.

  — Tu as bien dormi ? demanda Ayla en arrangeant les fourrures et les coussins pour que Roshario pût s’adosser confortablement.

  — Oh oui, surtout après la longue explication que j’ai eue avec Dolando. Cela faisait longtemps que je n’avais pas si bien dormi, assura Roshario.

  Elle dévisagea l’étrangère que Jondalar lui avait amenée, qui avait bouleversé leur vie et précipité tant de changements en si peu de temps.

  — Tu sais, Ayla, il ne pensait pas tout ce qu’il t’a dit. La mort de Doraldo lui a pesé pendant des années, il n’a jamais réussi à s’en remettre. Et jusqu’à hier soir, il ignorait dans quelles circonstances c’était arrivé. Il a toujours considéré les Têtes Plates comme des bêtes cruelles, et aujourd’hui il est obligé de réviser son jugement, en partie grâce à toi, Ayla. Ah, des années de haine à effacer !

  — Oui, mais toi, Roshario ? C’était ton fils.

  — Moi aussi, je les détestais. Et puis, la mère de Jetamio est morte, et nous avons recueilli la petite. Elle n’a pas tout à fait pris la place de Doraldo, mais elle était si malade et elle avait tellement besoin que je m’occupe d’elle que j’ai peu à peu oublié la mort de mon fils. Plus je la considérais comme ma fille, moins la perte de Doraldo me pesait. Dolando s’est mis à aimer Jetamio, mais les garçons comptent davantage pour les hommes. Surtout les garçons nés dans leur foyer. Il n’a jamais accepté que Doraldo disparaisse si jeune, à l’aube de sa vie, affirma Roshario, les yeux brillants de larmes. Maintenant, Jetamio aussi s’en est allée. J’ai longtemps hésité avant de recueillir Darvo. J’avais peur qu’il ne meure jeune, lui aussi.

  — C’est toujours dur de perdre un enfant, déclara Ayla.

  Roshario crut apercevoir une ombre de douleur assombrir le visage d’Ayla quand elle se leva pour aller préparer les remèdes. Elle revint chargée de bols dans lesquels elle mettait ses gerbes. Roshario n’en avait jamais vu de pareils. Les Shamudoï gravaient ou peignaient tous leurs outils, ustensiles et récipients, et ceux de Shamud étaient à la fois peints et sculptés. Les bols d’Ayla étaient délicatement poncés et d’une forme agréable, mais ils étaient nus. Le grain du bois constituait leur seule décoration.

  — As-tu encore mal ? demanda Ayla en aidant Roshario à s’allonger.

  — Un peu, mais de moins en moins, assura la femme pendant qu’Ayla ôtait ses bandages.

  — On dirait que c’est désenflé, remarqua Ayla qui examinait le bras de Roshario. C’est bon signe. Je vais remettre les attelles et la bandoulière de peau au cas où tu voudrais te lever. Ce soir, je t’appliquerai un emplâtre. Lorsque l’enflure sera complètement résorbée, je t’envelopperai le bras dans de l’écorce de bouleau que tu garderas jusqu’à ce que l’os se ressoude. Au moins pendant une lune et demie, expliqua-t-elle en ôtant délicatement la peau de chamois humide pour examiner l’ecchymose causée par ses manipulations de la veille.

  — De l’écorce de bouleau ? s’étonna Roshario.

  — Oui. Trempée dans l’eau chaude, elle se ramollit et épouse la forme qu’on lui donne. Comme elle durcit en séchant, elle maintiendra bien ton bras pour empêcher l’os de bouger. Cela te permettra d’aller et venir sans danger.

  — Je ne serai plus obligée de rester couchée à ne rien faire ? Je vais donc pouvoir me lever et me rendre utile ? s’exclama Roshario, l’air ravi.

  — Tu ne pourras te servir que d’un bras, mais rien ne t’empêchera d’aller sur tes deux jambes. C’est la douleur qui te clouait au lit.

  — Oui, c’est vrai.

  — Je voudrais faire une petite expérience avant de remettre tes bandages. Essaie de bouger les doigts, si tu peux. Vas-y doucement, tu risques d’avoir un peu mal.

  Ayla s’efforça de prendre un ton détaché. Si quelque lésion interne empêchait Roshario de bouger les doigts, cela voudrait dire qu’elle ne retrouverait pas l’usage complet de son bras. Les deux femmes observaient la main de Roshario, le visage tendu. Elles sourirent en même temps avec soulagement quand Roshario leva son majeur, puis tous les autres doigts.

  — Bravo ! s’exclama Ayla. Voyons si tu peux les plier maintenant.

  — Oh, ça tire ! gémit Roshario.

  — Essaie de serrer le poing si ce n’est pas trop douloureux.

  — Si, ça fait mal, mais j’y arrive.

  — Très bien. Montre jusqu’où tu peux bouger ta main. Peux-tu la plier vers ton poignet ?

  Roshario grimaça et souffla, mais elle réussit à plier la main.

  — Bon, ça suffit, décréta Ayla.

  Loup émit une sorte de toux rauque pour annoncer l’arrivée de Jondalar. Les deux femmes se retournèrent et sourirent en le voyant entrer.

  — Je viens voir si je peux me rendre utile. Veux-tu que je t’aide à porter Roshario dehors ? demanda Jondalar.

  Apercevant le bras meurtri de Roshario, il détourna rapidement les yeux. La chose enflée et la peau décolorée ne l’inspiraient guère.

  — Non, je n’ai pas besoin de toi pour l’instant. Mais d’ici un jour ou deux, il me faudra des bandes d’écorce fraîche. Si tu passes devant un bouleau de bonne taille, essaie de te souvenir où tu l’as vu pour m’y emmener plus tard. J’aurai besoin de l’écorce pour maintenir son bras, précisa Ayla en fixant les attelles.

  — Pourquoi voulais-tu me faire remuer les doigts, Ayla ?

  — Eh bien, je voulais simplement vérifier l’état de ton bras. Avec un peu de chance, tu pourras bientôt t’en servir comme si de rien n’était... ou presque.

  — Voilà une excellente nouvelle, lança Dolando.

  Il venait d’entrer. Darvalo l’aidait à porter le séchoir, et l’Homme Qui Ordonne avait entendu le diagnostic d’Ayla.

  — Ça conviendra ? lui demanda-t-il.

  — Oui, merci de l’avoir rentré. Certaines plantes doivent sécher à l’abri de la lumière.

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�� Carolio me charge de vous prévenir que votre repas est prêt, déclara le jeune garçon. Elle aimerait savoir si vous préférez manger dehors. Il fait tellement beau.

  — Oh oui, j’aimerais bien... enfin, si tu penses que c’est raisonnable dit Roshario en interrogeant Ayla.

  — Attends que je t’aie remis la bandoulière et tu pourras marcher, à condition que Dolando te soutienne.

  Pour une fois, un large sourire éclaira le visage du chef taciturne des Shamudoï.

  — Si personne n’y voit d’inconvénient, j’aimerais bien aller nager avant de manger, reprit Ayla.

  — Un bateau, ça ? s’exclama Markeno en aidant Jondalar à appuyer la chose ronde recouverte de peau contre le mur, à côté des longues perches. Comment fais-tu pour le gouverner ?

  — Ah, ce n’est pas aussi facile qu’avec les vôtres, mais nous l’utilisons surtout pour traverser les cours d’eau et les pagaies sont largement suffisantes. Et puis, nous amarrons le bateau aux perches et Whinney nous tire. C’est plus facile, expliqua Jondalar.

  De l’autre côté du pré, Ayla étrillait Whinney sous le regard de Rapide. Elle avait soigné auparavant les yeux des deux chevaux, et maintenant qu’ils bénéficiaient d’un climat plus frais, que les moucherons avaient disparu, leur état s’améliorait de jour en jour.

  — Ce qui me surprend le plus, ce sont les chevaux, dit Markeno. Jamais je n’aurais imaginé qu’ils acceptent la compagnie des humains. Ceux-là ont même l’air de l’apprécier. Pourtant, au début, j’avoue que c’est le loup qui m’a sidéré.

  — Oui, mais tu t’y es habitué. Ayla le garde toujours près d’elle parce qu’elle pensait qu’il effraierait les gens davantage que les chevaux.

  Ils aperçurent Tholie avec Shamio, et Loup gambadant autour d’elle, aller rejoindre Ayla.

  — Shamio est folle de lui. Regarde-la, dit Markeno. Je devrais être inquiet, ce monstre n’en ferait qu’une bouchée. Mais, non, il n’est pas menaçant, il joue avec elle.

 

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