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CHASSES À L'HOMME

Page 5

by Christophe Guillaumot


  – Si nous trouvons le pourquoi du comment, et si sa conduite est excusable, nous lui obtiendrons peut-être des circonstances atténuantes pour son procès !

  – Tu sais bien, comme moi, que la justice ne fait aucun cadeau à un policier qui s'écarte du droit chemin, contredit le supérieur. Tu dois laisser faire l'I.G.S.. Nous n'allons pas risquer notre carrière pour un assassin probable.

  Léognan semblait effrayé. Sa petite vie monotone était perturbée. Son quotidien pouvait imploser d'une minute à l'autre. Il était prêt à défendre n'importe lequel de ses collègues, mais seulement à partir du moment où ses propres habitudes n'étaient pas dérangées :

  – Ecoute-moi bien ! dit-il, d'un air grave et sérieux, le lieutenant Caramany sera forcé de s'expliquer une fois que toutes les preuves lui auront été mises sous le nez. S'il a subi un chantage de la part de cette pute, s'il en était tombé amoureux ou pour toute autre raison, il devra tout mettre sur la table.

  Sarras fit un geste de la main pour qu'il baisse le ton de sa voix.

  – Si ce qu'il dira tient la route, je consentirai alors à te donner un coup de main pour le sortir de ce mauvais pas. Mais en attendant, on fait l'autruche et on va se coucher ! ordonna-t-il.

  – Je suis sûr que Saint Hilaire nous demandera de trouver des preuves pour le disculper, poursuivit Sarras, en s'y prenant à deux reprises pour finir son verre.

  Les deux hommes se levèrent. Le major sortit son portefeuille et l'exposa sur le comptoir, bien en vue du travesti.

  – Je te dois quelque chose, Mohamed ? interrogea-t-il, connaissant déjà la réponse.

  – Non, messieurs ! C'est pour la maison, cette fois-ci ! répondit le patron avec un large sourire.

  ***

  Michel Wuenheim avait du mal à reprendre le cours de son enquête. Prétextant la recherche d'indices dans la chambre du lieutenant Caramany, il s'était isolé des autres enquêteurs. Malgré leur appartenance au même corps des commissaires de police, il avait toujours réussi à éviter la rencontre avec Saint Hilaire. Eve ne lui aurait jamais pardonné d'avoir engagé une conversation, même anodine, avec lui. Elle entretenait une haine tenace contre son père depuis la soudaine disparition de sa mère. Elle le tenait pour responsable, lui reprochant ses absences quotidiennes. Wuenheim la revoyait lui exposer ses griefs avec virulence. Lui qui avait tout tenté pour retrouver la trace de sa « belle-mère », avait usé et abusé de ses prérogatives et de son pouvoir. Il avait utilisé tous les fichiers, toutes les sources de renseignements dont il pouvait disposer pour tenter de rassurer celle qu'il aimait. Il avait remué ciel et terre, en vain. Cette femme demeurait introuvable. Pour la première fois, il venait d'entendre la voix de son beau-père. Cette conversation téléphonique avait été un véritable désastre, sans espoir de réconciliation. Lorsque Saint Hilaire s'était emporté, il avait décelé dans sa voix un ton autoritaire qu'il lui arrivait de retrouver parfois dans les intonations d'Eve. Pour mettre un comble à sa mauvaise humeur, il n'y avait définitivement rien dans cette pièce qui puisse faire progresser l'enquête. Pourtant tous les éléments convergeaient vers Caramany. Mais des présomptions ne suffisaient pas à justifier l'incarcération d'un criminel. Il avait affaire à un professionnel de la police judiciaire qui connaissait toutes les ficelles des voyous et toutes les astuces pour contourner les lois. Il serait sûrement très difficile à confondre. Il devait absolument retrouver la plaignante, sinon son affaire serait classée.

  Avec un zèle obstiné, le capitaine Poncey cherchait également des preuves pour inculper son ancien collègue. Depuis son poste à la Brigade des stupéfiants, il traînait une réputation de « balance » dont il n'avait jamais pu se départir. Caramany était responsable de ce qui lui était arrivé ; cette affaire était l'occasion rêvée de se venger. Agenouillé devant une commode blanche, il fouillait une seconde fois les tiroirs déjà vidés par le commissaire stagiaire Le Taillan. Une goutte d'eau lui tomba sur la nuque. Il releva la tête. Sous les assauts de la pluie, le vieux plafond commençait à montrer des signes de faiblesse. Serge Poncey aurait démonté l'appartement brique par brique pour trouver de quoi incriminer Caramany. Il tenta de déplacer la commode qui résista à ses pressions. Elle semblait fixée au mur. Le capitaine de police se fit un malin plaisir à donner un coup d'épaule dans le meuble. Ce dernier se désintégra en trois morceaux. Poncey fouilla dans les décombres. Une clef était dissimulée entre le mur et ce qui restait de la commode. Il la ramassa et l'examina attentivement.

  Le lieutenant Caramany, toujours assis dans son fauteuil, avait repris espoir. Son patron était informé de ses ennuis et avait visiblement volé dans les plumes de Wuenheim. Malgré des recherches poussées, ce dernier ne trouvait aucun élément pour confirmer ses hypothèses. Il avait appris de la bouche de ses gardiens que la dénommée Mélanie Bouzy était une prostituée. Si cette dernière ne refaisait pas surface, et si elle n'apportait pas des preuves concrètes contre lui, il se savait gagnant à cent pour cent. Des affaires de putes tentant de déstabiliser un policier enquêtant sur leurs magouilles, étaient monnaie courante. Aucun juge ne risquerait une action en justice de ce type. Ce raisonnement le conduisait à chercher laquelle des procédures avait été susceptible de faire de l'ombre à une prostituée ou à son maquereau.

  Wuenheim entra dans la pièce avec plus d'entrain et de vigueur qu'il n'en était sorti quelques minutes auparavant. Il s'assit sur le canapé qui faisait face au siège de Caramany et ouvrit un porte-documents pour en extraire une feuille. Le lieutenant de police reconnut l'imprimé type d'une plainte.

  – Je vais vous lire la description de votre appartement faite par la dénommée Mélanie Bouzy lors de son dépôt de plainte, amorça cérémonieusement le commissaire.

  L'accusé resta de marbre.

  – Le salon n'a qu'une seule fenêtre d'où il est possible d'entrevoir le Sacré Cœur.

  Wuenheim regarda en direction de l'unique ouverture sur l'extérieur.

  – Ce n'est pas ce soir que vous vérifierez quoi que ce soit ! lâcha le lieutenant.

  La nuit et la pluie se chargeaient de compliquer la tâche des enquêteurs. Le commissaire reprit la lecture de son document.

  – La pièce contient un fauteuil marron, un canapé, une table basse et un téléviseur.

  – Et mon cactus ? interrogea Caramany.

  – Quoi votre cactus ?

  – Elle ne mentionne pas mon cactus. Et pourtant vous pouvez le constater ! Si l'on remarque ma télévision, on remarque forcément le cactus qui se trouve dessus.

  – Lorsque l'on est choqué, et ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre, certaines informations sont occultées de la mémoire. Des données non effacées peuvent ressurgir bien longtemps après l'agression, se défendit le commissaire.

  – Mon avocat va réduire en bouillie votre procédure ! défia l'officier de police.

  Malgré sa colère, un premier indice venait éclairer cette affaire. Caramany déplaçait son cactus selon les saisons pour qu'il dispose toujours du meilleur ensoleillement. Si la plaignante n'avait pas remarqué sa plante, c'est que cette dernière, ou l'une de ses connaissances, était venue chez lui en été alors que son cactus se trouvait sur le balcon de sa chambre. Il garda cette information pour lui. Wuenheim ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus longtemps et reprit sa lecture :

  – Le sol est un parquet... Les murs sont peints en blanc...

  Il jeta un œil en direction des murs et du plancher pour se rendre compte que tout correspondait.

  – C'est étrange qu'une prostituée connaisse aussi bien les moindres détails du domicile d'un fonctionnaire de police, non ? interrogea, goguenard, le commissaire.

  – Il y a deux chances sur trois pour que les murs de votre appartement soient blancs, argua Caramany, et n'avez-vous pas, chez vous, un canapé ? Une télévision ? Et peut-être même une table basse comme quasiment tous les foyers en France ? Il n'y a rien d'extraordinaire dans la description de mon appartement. Continuez dans cette voie et je me ferai un plaisir de vous ridiculis
er devant la Cour !

  Poncey fit irruption dans le salon alors que Wuenheim arrivait à bout d'argument. Il tenait entre ses doigts la clef découverte derrière la commode.

  – Si je me fie à mes connaissances en serrurerie, je dirais qu'il s'agit d'une clef de garage ou de cave. Je me trompe, Caramany ?

  Ce dernier regarda l'objet un bref instant, avant de répondre :

  – Votre visite aura au moins servi à quelque chose ! Je l'avais perdue depuis fort longtemps. Il faut dire que je n'ai jamais utilisé ma cave.

  – Cela ne vous dérange pas alors que nous la visitions ensemble ? interrogea le commissaire.

  – Si cela peut vous faire plaisir !

  En file indienne les policiers descendirent l'escalier, enroulé en colimaçon autour de la cage d'ascenseur. Celui-ci, trop étroit pour contenir tout ce beau monde, les croisa emportant la concierge au huitième étage. Elle lança un regard accusateur en direction de Caramany. Lui, tête baissée, l'ignora totalement. Troisième dans la file, il pensait qu'en deux ou trois coups d'épaule, il serait capable de fausser compagnie à ses gardes. La descente fut rapide. Poncey, en tête du cortège et tenant toujours la clef de la cave, donnait le rythme de la marche. Une fois au rez-de-chaussée, le lieutenant leur désigna une porte en bois non fermée à clef comme seul accès au sous-sol. Ils s'y engagèrent en respectant l'ordre de passage.

  Quand Poncey tourna le bouton de la minuterie, la lumière des ampoules murales effraya un rat, qui se faufila derrière un mur et disparut. Le capitaine se retourna pour obtenir plus d'informations. Caramany réfléchit quelques secondes. La seule fois où il avait mis les pieds dans la cave de l'immeuble, c'était le jour de l'état des lieux.

  – Cela doit être à droite, indiqua-t-il, c'est la porte numéro quarante-sept.

  Un bruit sourd d'égout régurgitant le trop-plein d'eau de pluie se fit entendre au fond du couloir. Poncey repéra la cave. A son arrivée, un autre rat sortit du dessous de la porte et passa entre ses jambes. L'officier ne put retenir un sursaut d'effroi.

  – Maudite bête ! maugréa-t-il.

  Son supérieur arriva à sa hauteur. Le capitaine Poncey introduisit la clef et actionna la serrure. Il tira la porte pour laisser passer devant lui Wuenheim et Caramany. Aucun dispositif électrique n'était installé pour alimenter un quelconque éclairage. Wuenheim aboya pour qu'on lui fournisse une lampe torche. La jeune fonctionnaire de l'Identité judiciaire lui tendit la sienne. Il tâtonna avant d'arriver à la faire fonctionner. Un halo lumineux découvrit alors des cartons qui jonchaient le sol. De petits cris aigus laissaient penser qu'une famille de rongeurs avait élu domicile dans ces débris. Une bâche bleue tremblait sous l'affolement des pauvres bêtes. Wuenheim lança un regard à Poncey, lequel comprit que la tâche ingrate allait lui revenir. Il enfila sa paire de gants en cuir noir et bouscula Caramany pour opérer. Ses gestes étaient prudents, et les muscles contractés, il était prêt à retirer ses membres au plus vite pour éviter une morsure.

  – Mais..., lâcha Poncey en se saisissant de la bâche, ...merde !

  Et il tira d'un coup sec le linceul bleu. Un corps désarticulé gisait à même le sol. Une multitude de rats affolés quittèrent avec précipitation les viscères du cadavre ensanglanté.

  – Menottez-moi ce type ! hurla Wuenheim à l'intention de ses subordonnés.

  Les policiers voulurent se saisir de Caramany. La minuterie du couloir s'éteignit à cet instant précis. Plongé dans le noir, le lieutenant distribua coups de poings, uppercuts et autres crochets à toutes les masses sombres qui tentaient de le saisir. Il n'était pas décidé à se laisser mettre aux fers. La confusion était totale. Des cris et des râles montaient du sous-sol. L'unique lampe torche de Wuenheim, braquée rapidement sur les combattants, n'était d'aucun secours.

  Caramany s'était extrait avec ruse de la mêlée après avoir envoyé au sol une masse d'au moins quatre-vingts kilos. A terre et à moitié inconscient, ce policier entravait le chemin et ralentissait la course des poursuivants. Le fugitif démarra immédiatement un sprint dans le couloir, tourna à droite et aperçut une lueur. La cage d'escalier n'était plus très loin lorsque les ampoules se rallumèrent. La main droite sur l'interrupteur, la main gauche braquant une arme, la jeune policière de l'Identité judiciaire avait eu plus de flair que ses collègues. Elle empêchait la sortie du lieutenant. Son visage était en sueur. Le canon de son arme tremblait. Caramany stoppa sa course mais continua d'avancer doucement en direction de la jeune femme hésitante qu'il fixait dans les yeux. Elle était au bord des larmes. Les cris de la meute se faisaient plus pressants. A deux mètres, elle releva son arme à hauteur du fuyard. Dans son viseur, elle voyait les yeux décidés du lieutenant Caramany. Son index glissait sur la gâchette. Ni l'un ni l'autre n'avaient desserré les dents. L'officier de police était à un mètre d'elle. Ignorant la menace, ses yeux ne quittaient pas le regard de la pauvre femme. Il avança encore, elle baissa son arme.

  – Caramany ! cria Wuenheim en débouchant dans le couloir.

  Le lieutenant s'engouffra dans les escaliers. La policière, maintenant en larmes, n'avait pas eu le courage de tirer. Wuenheim, qui avait mis en joue le fuyard, n'avait plus dans son viseur que la jeune femme effondrée. Il arrivait trop tard.

  ***

  Une mélodie de téléphone connue mais lointaine titilla les songes embrumés du commissaire Pierre Saint Hilaire. Sa longue journée avait été chargée en émotion. La douce chaleur de Monica Scalzo l'avait plongé dans un sommeil profond. Il sursauta. Son téléphone sonnait fort :

  – Allô ! répondit-il d'une voix d'outre-tombe.

  – Commissaire, c'est Caramany !

  – Caramany ! Ils vous ont relâché ? interrogea Saint Hilaire en se redressant.

  Monica avait disparu. Il regarda toutes les couchettes. Elle était partie.

  – C'est un piège, commissaire, je vous jure ! Je ne l'ai pas tuée !

  – Calmez-vous ! Calmez-vous ! rassura son supérieur, pourquoi voudriez-vous qu'on vous accuse de l'avoir tuée ?

  Saint Hilaire releva le rideau de la fenêtre. Le train était à l'arrêt dans une gare. Une pancarte indiquant la ville était à moitié cachée par une poutrelle de fer. Il se pencha sur sa gauche et put lire : « MILAN ».

  – Elle était dans ma cave ! Quelqu'un l'a tuée dans ma cave ! débita Caramany, affolé.

  – Je ne vous comprends pas ! Le commissaire Wuenheim est au courant de ce meurtre ? demanda Saint Hilaire, en se rasseyant sur une couchette.

  – Bien entendu ! Ils l'ont trouvée pendant la perquisition ! On veut me faire porter le chapeau. Mais moi, je ne me laisserai pas faire, commissaire ! Vous m'entendez ! Il faut m'aider !

  Caramany était hors de lui.

  – Mais où êtes-vous ? Passez-moi le commissaire, je vais lui parler !

  – Je ne peux pas vous dire où je suis !

  Saint Hilaire percuta immédiatement.

  – Vous êtes en fuite ?

  – Comprenez-moi, commissaire, je n'avais pas d'autre choix. Je suis innocent et tout m'accable !

  Saint Hilaire n'en revenait pas :

  – Il n'y a pas eu de blessé, j'espère ? s'inquiéta-t-il.

  – Ne vous tracassez pas pour ça ! Certains auront peut-être mal à la mâchoire demain matin, mais ce n'est rien en comparaison de mes propres soucis.

  – Caramany, il faut vous rendre ! Votre fuite ne peut que jouer en votre défaveur, dit sérieusement le commissaire. Un avis de recherche va être émis rapidement et vous risquez de vous faire descendre !

  – Peu m'importe ! Entre mourir et passer la fin de mes jours en prison, il n'y a pas grande différence.

  Caramany parlait d'une voix saccadée. Son cerveau était en pleine ébullition. Il cherchait à comprendre ce qui lui arrivait.

  – Ecoutez-moi ! commanda Saint Hilaire. Vous allez vous cacher dans une planque en attendant mon retour. Demain matin, vous me contacterez pour que l'on se rencontre. Nous ferons le point sur cette affaire et nous discuterons de la stratégie à adopter. Vo
us savez où passer la nuit ?

  – Je vais me débrouiller ! De toute manière, je dois aller rendre une visite surprise. Il me faut vérifier une théorie, ajouta-t-il évasivement.

  – Vous avez des soupçons ? interrogea Saint Hilaire.

  – Je dois vous laisser !

  Saint Hilaire entendit dans le combiné une sonnerie deux tons, caractéristique des véhicules de police.

  – Je vous contacterai demain !

  – Attendez Caramany ! Caramany !

  La communication était interrompue. Le lieutenant avait raccroché précipitamment.

  Pierre Saint Hilaire enrageait. Il était coincé dans ce wagon, forcé d'attendre le redémarrage du convoi. Il savait qu'il ne pourrait rien entreprendre avant le lever du soleil. Comment pourrait-il dormir maintenant ? Les idées s'entrechoquaient dans son esprit. Devait-il rappeler le commissaire Wuenheim pour l'informer de cet appel, et obtenir plus d'informations sur ce crime ? Il n'obtiendrait probablement aucun renseignement de sa part. Devait-il réveiller son chef, le commissaire divisionnaire Pupillin, pour l'aviser des faits ? Non, il devait jouer serré et attendre d'arriver à Paris pour appréhender au mieux la situation. La précipitation était toujours mauvaise conseillère.

  Il fit jouer l'interrupteur pour éclairer le compartiment. Une carte en papier rosé, posée sur la couchette où quelques heures plus tôt il s'était endormi dans les bras de Monica, attira son attention. Un mot d'adieu ?, se demanda-t-il. Ou un numéro de téléphone ? Cette belle inconnue écrivait peut-être le nouveau chapitre de sa vie. Celle qui vous redonne goût à l'avenir, comme la sève régénère l'arbre au printemps. Son parfum embaumait encore la cabine. Il marquait son empreinte. Saurait-il la retrouver ? Il espérait secrètement une seconde chance. Au verso du petit carton, il lut ces trois mots inscrits à l'encre noire : elle est vivante.

 

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