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CHASSES À L'HOMME

Page 14

by Christophe Guillaumot


  Saint Hilaire n'avait pas laissé le choix à sa compagne en l'installant à ses côtés à l'arrière d'un taxi. Il n'était pas homme à laisser tomber une affaire, même à une heure tardive. A la demande polie de l'enquêteur, la jeune femme donna au chauffeur le nom et l'adresse du détective privé. Il était impatient de connaître le commanditaire de sa filature. Qui pouvait bien vouloir se renseigner sur sa vie privée ? Le calme qui régnait dans l'habitacle de la voiture lui permit de passer en revue toutes les personnes susceptibles d'avoir un motif à se venger de sa personne. Ils étaient légion, après plus de vingt ans de carrière dans la police ! Sans l'aide de ce détective, il ne pourrait sûrement plus progresser dans son enquête. Dehors, les monuments de Paris défilaient sans relief. La tour Eiffel était éteinte. La place de l'Etoile était quasi déserte. Le rond-point géant et la vitesse du taxi firent basculer la jeune femme contre l'épaule du policier.

  – Excusez-moi ! dit-elle en restant collée à l'homme.

  – C'est une manie que nous avons d'être toujours l'un contre l'autre, déclara-t-il avec humour.

  Elle ferma les yeux. Elle voulait croire qu'il oublierait leur mauvais départ. Elle espérait qu'il tournerait définitivement la page qui le retenait lié à son passé. Là, contre cet homme qu'elle voyait pour la seconde fois, elle comprit qu'elle était réellement amoureuse. Saint Hilaire se pencha de son côté et vint poser sa tête contre la sienne. Il sentait ses cheveux qui portaient son parfum.

  – Vous ne m'avez toujours pas dit votre véritable nom, lui glissa-t-il à l'oreille.

  – Rebecca Fortia... Monica, c'est le prénom de ma sœur.

  – Enchanté de faire votre connaissance, Rebecca ! dit-il en lui tendant la main.

  Elle l'accepta sans hésitation. Leurs doigts se croisèrent. L'un contre l'autre, ils ne cherchaient plus à jouer la comédie. Ils profitaient pleinement de la banquette arrière du taxi comme ils avaient su apprécier le compartiment du train qui les ramenait en France.

  – Nous y sommes ! claironna le chauffeur.

  Chapitre Quatorze

  Le chef de l'Inspection des services était enfin de retour à son domicile. La journée avait été riche en rebondissements et le policier commençait à ressentir une certaine fatigue. Wuenheim se dirigea vers le bar et considéra qu'il avait bien mérité un remontant. Quelques instants plus tard, il épanchait sa soif devant la grande baie vitrée du salon. Les lumières de la capitale ciselaient la nuit et le Sacré Cœur veillait comme toujours sur la butte Montmartre.

  Où pouvait bien se trouver Eve ? A cette heure tardive, elle avait certainement quitté le cabinet de son médecin. Son téléphone portable ne répondait pas. Elle devait être chez elle. Il aurait aimé avoir de ses nouvelles, pouvoir la serrer dans ses bras pour la réconforter, l'embrasser, apaiser son chagrin et la préparer à une autre mauvaise nouvelle.

  Comment allait-il lui expliquer les soupçons qui pesaient maintenant sur son père ? Comment lui dire qu'il était probablement un tueur machiavélique ? Comment la convaincre que toute cette macabre histoire n'était que le fruit du génie malfaisant de son père ? Wuenheim ne savait que faire. Devait-il la laisser espérer ? Ou au contraire, l'informer avant qu'il ne soit trop tard ? Ce choix lui torturait l'esprit. Il était le seul à connaître la vérité. Il pourrait choisir de se taire, de faire comme si de rien n'était... Mais cela ne lui correspondait pas.

  Wuenheim se resservit un verre en analysant les incohérences de l'affaire. En effet, Saint Hilaire avait un alibi en béton qui le disculpait du meurtre de sa femme : son voyage à Florence. Tout ceci l'amenait à émettre deux hypothèses : soit le commissaire Saint Hilaire ne s'était pas rendu à son colloque en Italie, soit il avait un complice pour tuer sa femme et la déposer dans la cave du lieutenant Caramany. Demain, il vérifierait auprès des instances italiennes la présence effective du commissaire au congrès de Florence. Quant à la seconde théorie, il n'avait aucun moyen d'identifier un quelconque comparse. Pourquoi quelqu'un tenterait-il d'aider à commettre un crime passionnel ? Cela n'avait aucun sens. Ces questions sans réponses le convainquirent de taire ce qu'il savait pour le moment.

  La serrure de la porte d'entrée s'actionna. Eve Saint Hilaire apparut dans la lumière du couloir. Ses traits étaient tirés. Ses cheveux décoiffés. Elle rangea rapidement son sac dans un placard comme si cela était prioritaire puis esquissa un pâle sourire à Wuenheim.

  – Où étais-tu, ma chérie ? demanda tendrement le policier. Je m'inquiétais ! J'ai fini par penser que tu étais allée dormir chez toi.

  Eve se blottit contre Wuenheim sans répondre à ses interrogations.

  – Tu vas bien ? insista-t-il.

  – J'étais à L'I.M.L., répondit-elle enfin.

  – Mais ! Je ne comprends pas ! fit-il en reculant d'un pas pour croiser son regard.

  – Il fallait que je me recueille... Je devais lui demander pardon ! lâcha-t-elle en tremblant légèrement du menton.

  Eve ne mentait pas. Même si sa mission première était autre, elle avait ressenti le besoin de revenir auprès de sa mère. Il n'en fallut pas plus à Wuenheim pour être sincèrement convaincu de la bonne foi de sa compagne. Elle, toute à la honte de ce premier mensonge, n'osa le regarder en face et profita de son large torse pour y dissimuler ses yeux qui ne savaient mentir. Mais elle ne devait pas mettre en péril l'enquête de son père. Elle lui devait bien ça.

  – J'ai tenté de te téléphoner mais tu ne répondais pas ?

  – Oui, mon portable est déchargé, répondit-elle en allant le brancher à une prise électrique.

  Cet incident l'avait empêchée de contacter Saint Hilaire. Elle devait maintenant trouver le moment adéquat pour le joindre et lui transmettre les informations recueillies au cours de la soirée.

  – Tu devrais aller te doucher pendant que je range mes affaires, déclara-t-elle. Je suis fatiguée et j'aimerais me retrouver aussi vite que possible sous la couette, ajouta-t-elle en l'embrassant sur la joue.

  Wuenheim accéda à sa demanda et disparut dans la salle de bains.

  ***

  Il était assis à la même place, dégustant un plat de spaghettis à la bolognaise. Si Léognan n'avait pas voulu se rendre à l'Institut médico-légal pour ne pas louper l'heure de l'apéritif, il n'en restait pas moins curieux des suites de l'affaire. Yvan Sarras connaissait bien son supérieur direct et avait su le retrouver sans problème. Le vieux Berbère était derrière son comptoir et l'établissement aux vitres teintées semblait toujours aussi désert. La serviette en papier coincée dans le col du major Léognan ne l'avait pas empêché de tacher sa chemise. Comme d'habitude, ses moustaches rougies par la sauce italienne gardaient captives quelques bribes de nourriture. Le gardien de la paix fit une grimace devant un tel spectacle.

  – Tu es profondément répugnant ! lâcha-t-il à son supérieur.

  Le policier ne parut pas en prendre ombrage. Il avait une certaine manière de vivre, avec ses petits bonheurs quotidiens. Son apparence lui importait peu. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait plus essayé de plaire à une femme et la nourriture lui procurait maintenant autant de satisfaction que les plaisirs charnels. Le patron arriva pour la commande de Sarras.

  – Ce qui est bien avec toi, ajouta le policier, c'est que tu arriverais à dégoûter n'importe quel crève-la-faim de manger ce que tu avales !

  Le patron du restaurant comprit l'allusion et se retira promptement.

  – Moi, personne n'arriverait à m'empêcher de manger ! répondit-il en avalant une bouchée de spaghettis.

  Victor Léognan s'empara du pot de parmesan et saupoudra une nouvelle fois son plat.

  – Alors, tu as présenté tes condoléances au lieutenant Caramany ? interrogea-t-il.

  – Il est bien mort ! répondit Sarras en enfilant ses mains dans les poches de son blouson. C'est la première fois que je vois un collègue sur la table du médecin légiste. Je n'en reviens toujours pas !

  – Qui aurait pu le prévoir ? reprit Léognan. Caramany semblait si sérieux, si fier d'être polic
ier.

  – En tout cas, le patron ne l'a pas loupé ! renchérit le gardien de la paix. J'ai dénombré cinq ou six coups de couteau. Il n'y est pas allé de main morte !

  Sarras paraissait impressionné par ce qu'il avait vu.

  – Les aléas de la vie sont capables de transformer n'importe quel agneau en un fauve sanguinaire. En plus, les médecins avaient oublié de recoudre son cou. Le lieutenant n'était vraiment pas sous son meilleur jour !

  – Ils ont dû vouloir vérifier si Caramany n'avait pas été étouffé ! lâcha Léognan en reprenant une nouvelle cuillerée.

  – La fille de Saint Hilaire a dit que c'était pour des prélèvements, répondit Sarras.

  – La fille du commissaire était avec vous ?

  – Oui ! Cela peut te paraître bizarre mais elle était venue en catimini se recueillir devant le corps de sa mère. Je ne la connaissais pas mais c'est une bombe sexuelle !

  – Tu ne penses qu'avec ta queue ! rétorqua le préretraité.

  – Je crois qu'elle est encore plus belle que sa mère...

  – Tu as connu madame Saint Hilaire ? demanda Léognan.

  Sarras parut surpris d'une telle question.

  – Bien sûr ! Elle était venue aux vœux du patron, il y a deux ans. Rappelle-toi ! Tu étais resté bloqué au lit pour t'être empiffré de chocolat durant toutes les fêtes.

  Le major acquiesça.

  – C'est vrai que je n'avais jamais été aussi malade que ce jour-là ! Toujours est-il que je n'ai jamais vu ni la femme, ni la fille du commissaire. J'ai bien entendu dire qu'elles étaient ravissantes toutes les deux, mais c'est tout !

  Son adjoint avait le regard brillant. Léognan sentit l'homme s'enflammer.

  – Ne te fais aucune illusion, Yvan ! Ce n'est pas une femme pour toi. Comme sa mère, elle s'est entichée d'un commissaire de police. Et je te rappelle que tu n'es qu'une petite merde de gardien de la paix !

  – Les grades n'ont rien à voir avec mon pouvoir de séduction ! rétorqua Sarras, froissé.

  Léognan se mit à rire.

  – Je suis sûr qu'elle n'a jamais connu un vrai homme, dit Sarras en gonflant ses pectoraux. Je ne comprends pas comment une femme si belle, si intelligente, si sensuelle peut accorder ses charmes à une personne aussi détestable que le commissaire Wuenheim.

  – L'argent, mon ami ! L'argent ! Elles sont toutes pareilles. Elles préfèrent s'emmerder au lit et courir les boutiques que le contraire ! asséna le major Léognan.

  – Que connais-tu du comportement féminin ? se vanta Sarras. Je suis sûr que si j'avais un peu de temps seul à seul avec elle, la petite fille du commissaire ne mettrait pas longtemps à me tomber dans les bras !

  – Je ne te le souhaite pas, dit franchement Léognan. Cela voudrait dire que tu aurais un jour ou l'autre le patron sur le dos. Et je t'assure qu'il ne vaut mieux pas avoir un homme comme lui à ses basques !

  ***

  Tremblante, elle s'était dépêchée d'ouvrir son sac à main caché dans le placard. Avec le couteau que lui avait remis son père, s'y trouvait un morceau d'enveloppe déchirée sur lequel était inscrit le numéro de téléphone du mage. Saint Hilaire ne lui avait pas emprunté que la carte de crédit ! Elle fonça sur son portable qui se trouvait en charge dans le salon. La porte du couloir donnant accès à la salle de bains était en partie fermée. Eve entendait l'eau du robinet couler dans le lavabo. Elle composa les dix chiffres sur le clavier et glissa le bout de papier dans sa poche.

  – Oui, allô ! entendit Eve en reconnaissant la voix de son père.

  – C'est Eve, chuchota-t-elle. Comment vas-tu ?

  – Je suis sur une nouvelle piste, indiqua Pierre Saint Hilaire sans fournir plus d'explication.

  – Ecoute ! Je suis allée faire ce que tu m'as demandé.

  Un léger courant d'air la fit sursauter. Elle cacha rapidement son téléphone derrière le bar tandis que la tête de Wuenheim apparaissait à la porte de la salle de bains.

  – Chérie, tu n'aurais pas vu mon rasoir ? demanda le commissaire.

  – As-tu regardé sous les serviettes ? J'en ai déplacé quelques-unes tout à l'heure, répondit Eve sans pouvoir cacher son embarras.

  L'homme disparut aussitôt. Eve attendit quelques instants avant d'entendre un « merci » qui l'encouragea à reprendre la conversation.

  – Papa ?

  – Oui, je t'écoute, répondit Saint Hilaire.

  – Tu avais raison de A jusqu'à Z ! Mes examens prouvent que le couteau a bien servi à tuer maman mais également le lieutenant Caramany, avoua-t-elle à voix basse.

  – Mon Dieu ! Mais comment est-ce possible ? lâcha le commissaire.

  – Ce n'est pas tout... dit-elle pour capter son attention. J'ai découvert que ton adjoint avait été étranglé. Tes soupçons étaient exacts ! Il y a eu mise en scène pour te faire passer pour un assassin.

  – Je m'en doutais ! triompha son père qui enfin avait la confirmation d'un complot qui se tramait contre sa personne. Ecoute-moi bien ! Ta mère est malheureusement morte et l'on a tenté de me faire porter le chapeau et – il reprit sa respiration – on peut supposer que pour une raison que nous ne connaissons pas encore, quelqu'un en veuille à notre famille toute entière. C'est pourquoi tu dois absolument être très prudente.

  – Je suis avec Michel ! répondit-elle pour le rassurer.

  – Reste avec lui ce soir ! Et demain, va à ton travail. Au moins là-bas, tu seras en sécurité. Je te rappelle dès que possible.

  – Ne devrais-je pas tout lui dire ?

  – Non, c'est trop tôt ! Je me méfie de tout le monde. Le couteau était dans mon commissariat et pourtant, quelqu'un l'a subtilisé pour tuer Caramany. Je n'exclus pas des complicités dans les rangs de la police. Nous devons être très vigilants et ne compter que sur nous-même ! dit Saint Hilaire avec force raison.

  – Le revoilà ! eut-elle le temps de prévenir avant de raccrocher.

  Le commissaire Wuenheim, torse nu, sortit du couloir revêtu seulement d'une serviette nouée sur le bas de son ventre. Eve admira son corps. L'heure ne se prêtait pourtant pas au batifolage mais la vision de son torse musclé lui donna envie d'être cajolée. Elle déposa habilement son téléphone sans que son compagnon le remarque et vint s'abriter une nouvelle fois contre lui.

  – Va réchauffer le lit..., le pria-t-elle, la joue droite appuyée contre sa poitrine, je prends une douche et j'arrive tout de suite.

  Elle l'embrassa dans le cou et se sauva dans la salle de bains.

  Wuenheim, resté seul, perdit son sourire de façade. Il se dirigea vers le bar et s'empara du téléphone portable de sa compagne. Il sélectionna le listing des derniers appels et nota le numéro qui venait d'être composé. Le visage d'Eve avait interpellé le commissaire lorsqu'il était sorti par surprise de la salle de bains. Son instinct et sa curiosité lui avaient signalé que quelque chose ne tournait pas rond. Méfiant par nature, il avait déclenché la douche sans entrer dans le bac et était retourné derrière la porte pour espionner sa bien-aimée. Il n'avait entendu que les derniers mots de la conversation. Eve aurait aimé l'informer de quelque chose mais son interlocuteur ne le voulait pas. Par le fait d'accepter de garder le silence et de lui dissimuler ainsi des informations sûrement capitales, il comprit que c'était son père qui se trouvait au bout du combiné. Il s'empara à son tour de son téléphone.

  – Le Taillan ! C'est Wuenheim ! Je sais qu'il est très tard mais j'ai besoin de vous !

  Il lui ordonna de rechercher l'identité et les coordonnées du titulaire de la ligne appelée par Eve et de préparer une équipe d'intervention pour le lendemain matin, six heures. Puis il lui fit part de ses nouvelles hypothèses et lui donna les consignes à suivre.

  – Demain matin, je veux que le capitaine Poncey file Eve Saint Hilaire dès sa sortie de mon appartement ! Qu'il me tienne au courant de ses moindres faits et gestes. Elle peut nous conduire à lui... Et surtout elle ignore le danger qu'il peut représenter ! Il a tué sa femme, pourquoi ne tuerait-il pas aussi sa fille ?

  Chapitre Quin
ze

  Saint Hilaire s'était excusé auprès de Rebecca Fortia, puisqu'elle se nommait ainsi, lorsqu'il avait souhaité s'isoler quelques instants pour répondre à l'appel de sa fille. Elle était restée tranquillement assise dans le taxi avec le chauffeur qui attendait que l'on veuille bien lui payer sa course. Le compteur tournait encore. A travers la vitre de la portière, Rebecca regardait Saint Hilaire s'agiter tout en parlant. L'homme lui plaisait. Une sorte d'attraction la retenait à bord du taxi au lieu de fuir. La conversation ne dura que quelques minutes avant que Saint Hilaire ne lui fasse signe de descendre. Il paya le chauffeur et ils restèrent seuls devant une élégante résidence, entourée d'une impressionnante végétation.

  – Vous avez fait la paix avec votre fille ? interrogea la jeune femme.

  – C'est malheureusement cette affaire qui nous a rapprochés ! confia le commissaire.

  Mais l'heure n'était pas aux confidences, déjà il pensait aux suites de son enquête.

  – Où se trouve le cabinet de votre détective ?

  Rebecca lui indiqua des bureaux situés au rez-de-chaussée du bâtiment. A cette heure tardive, il ne devait plus y avoir personne dans les locaux. Le policier annonça que c'était bien ce qu'il escomptait, ce qui parut choquer la jeune femme. Rebecca Fortia n'était pas consciente de l'illégalité dans laquelle cette enquête était menée. Pour éviter de réveiller toute la résidence, le commissaire décida de contourner l'aile gauche de l'immeuble pour s'attaquer à une fenêtre. Rebecca se mit à douter de sa fonction de policier et lui rappela qu'elle se trouvait en robe de soirée, ce qui n'était pas forcément pratique pour jouer les monte-en-l'air. Saint Hilaire ne prêta pas attention à ses remarques et lui demanda de presser le pas. Ils traversèrent de nombreux taillis, évitant ceux à proximité des lampadaires, puis franchirent la pelouse au pas de course. Stoppé par une porte-fenêtre, le commissaire sortit un couteau suisse de sa poche et s'attaqua immédiatement à la serrure. Rebecca fut étonnée de voir avec quelle dextérité l'homme de loi réussissait à fracturer une porte d'entrée. Le mécanisme ne lui résista pas longtemps. La fenêtre ouverte, le policier s'engagea en premier dans la pièce obscure. En franchissant la porte vitrée, le bas de la robe de la jeune femme vint se coincer dans le système de fermeture. Elle força sans s'en rendre compte sur le tissu et un pan entier de sa tenue se déchira laissant apparaître le galbe ravageur de ses jambes.

 

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