HÉSITATION

Home > Science > HÉSITATION > Page 16
HÉSITATION Page 16

by Stephenie Meyer

— J’ai discuté avec Rosalie, hier soir.

  Il se cabra une fois encore.

  — Je sais, murmura-t-il, elle y pensait quand je suis revenu. Elle t’a donné matière à réflexion, non ?

  Il était anxieux, craignant sans doute que je voulusse parler des raisons que m’avait exposées sa sœur de rester humaine. C’était cependant une matière plus urgente qui m’intéressait.

  — Elle a évoqué en passant votre séjour à Denali.

  — Et ? s’étonna-t-il.

  — Elle a mentionné une bande de femmes… et toi.

  J’attendis en vain une réaction.

  — Ne t’inquiète pas, ajoutai-je quand le silence devint gênant. Elle a précisé que tu n’avais… marqué aucune préférence. Mais, je m’interrogeais… l’une d’elles a-t-elle essayé de…

  Là encore, il ne dit rien.

  — Laquelle ? insistai-je en m’efforçant de rester calme. Ou… lesquelles ?

  Toujours rien. J’aurais aimé distinguer ses traits pour saisir ce que ce mutisme dissimulait.

  — Alice me racontera, m’agaçai-je. Je vais aller la trouver sur-le-champ.

  Il resserra son étreinte, m’empêchant de bouger.

  — Il est tard, lâcha-t-il d’une voix embarrassée, nerveuse. D’ailleurs, Alice est sortie.

  — Alors, il y a vraiment eu quelque chose, hein ?

  La panique commença à m’envahir, et mon pouls s’accéléra, tandis que j’imaginais une rivale somptueuse et immortelle dont je ne m’étais jamais doutée qu’elle avait existé.

  — Calme-toi, Bella, me cajola-t-il en m’embrassant sur le nez. Tu es absurde.

  — Ah bon ? Dans ce cas, pourquoi te tais-tu ?

  — Parce qu’il n’y a rien à dire. Tu te montes le bourrichon.

  — Laquelle ? persistai-je.

  — Tanya a exprimé un vague intérêt, soupira-t-il. Je lui ai fait comprendre, d’une manière très courtoise, en vrai gentleman, qu'elle m'était indifférente. Point barre.

  — À quoi ressemble-t-elle ? m’enquis-je en tâchant de rester imperturbable.

  — À nous tous. Peau blanche, prunelles dorées.

  — Et, naturellement, d’une beauté extraordinaire.

  Il haussa les épaules.

  — Aux yeux des humains, oui, j’imagine. Mais devine un peu.

  — Quoi ? grognai-je.

  — J’aime mieux les brunes.

  — Donc, elle est blonde. Ça ne m’étonne pas.

  — Blond vénitien, pas du tout mon type.

  Il baisa mon oreille, descendit le long de ma joue, de ma gorge, remonta en suivant le même chemin. Ce petit jeu se répéta à trois reprises avant que je réussisse à retrouver ma voix.

  — Bon, alors tout va bien, marmonnai-je.

  — Hum, tu es plutôt adorable quand tu es jalouse. Ça me plaît assez.

  Je grimaçai.

  — Il est tard, enchaîna-t-il avec des intonations envoûtantes, telle une berceuse soyeuse. Dors, ma Bella. Fais de beaux rêves. Tu es la seule à avoir touché mon cœur. Il t’appartiendra toujours. Dors, mon unique amour.

  Il se mit à fredonner la mélodie qu’il avait composée pour moi. Devinant que je serais incapable d’y résister, je renonçai à lutter, fermai les paupières et me pelotonnai contre son torse.

  9

  Cible

  Le lendemain matin, Alice me déposa à la maison, histoire de sauvegarder les apparences de notre soirée entre filles. Edward était censé me rejoindre peu après, de retour de sa « randonnée », selon la version officielle. Toutes ces apparences commençaient à me peser, et cet aspect de mon existence humaine ne me manquerait pas à l’avenir.

  En entendant la portière claquer, Charlie jeta un coup d’œil par la fenêtre. Il adressa un signe de la main à Alice avant de venir m’accueillir sur le seuil.

  — Tu t’es bien amusée ? s’enquit-il.

  — Super. C’était très… filles.

  Je me délestai de mon sac au pied de l’escalier et filai dans la cuisine à la recherche d’un en-cas.

  — On t’a appelée, me lança mon père.

  Sur le plan de travail, le calepin destiné aux messages était posé en évidence contre une soucoupe. « Jacob a téléphoné, avait écrit Charlie. Il regrette ses paroles. Ne les pensait pas. Te demande de le joindre. Sois sympa. Il avait l’air bouleversé. » Je fis la moue. Il n’était pas dans les habitudes de mon père de commenter les appels que je recevais. Quant à Jacob, qu’il aille au diable, avec ses émotions. Je n’avais pas envie de lui parler. D’après ce que j’avais compris, les loups-garous n’appréciaient guère que leurs ennemis les contactent. Si Jacob me préférait morte, autant qu’il s’accoutume au silence. L’appétit coupé, je ressortis de la pièce afin d’aller ranger mes affaires.

  — Tu ne rappelles pas Jacob ? s’étonna Charlie en passant la tête par la porte du salon.

  — Non.

  Je grimpai les marches.

  — Voilà qui n’est pas très joli, Bella. Il faut savoir pardonner.

  — Mêle-toi de tes oignons, marmonnai-je d’une voix assez basse pour que mes paroles lui échappent.

  La lessive s’étant accumulée, après avoir rangé mon dentifrice et laissé mon linge sale dans le couloir, je fonçai chercher les draps de mon père que je roulai en boule sur le petit tas de mes affaires avant d’entrer dans ma chambre pour retirer les miens.

  Sur le seuil, je marquai une halte. Où était passé mon oreiller ? Je fouillai la pièce des yeux. Rien. L’endroit me parut étrangement bien rangé. N’avais-je pas abandonné mon sweat-shirt gris au pied du lit ? J’aurais juré aussi qu’une paire de chaussettes traînait derrière le rocking-chair, de même que le corsage rouge que j’avais essayé deux jours plus tôt avant de le suspendre au bras du fauteuil parce que je l’avais jugé trop habillé pour le lycée. Je soulevai le couvercle de ma propre corbeille à linge sale. Contrairement à ce que je pensais, elle ne débordait pas. Mon père avait-il fait une lessive ? Cela ne lui ressemblait guère.

  — Tu as lancé une machine, papa ? criai-je.

  — Euh… non. Il fallait ?

  — Non, je m’en occupe. Es-tu entré dans ma chambre ?

  — Du tout. Pourquoi ?

  — Je ne retrouve pas… un corsage.

  — Je n’y ai pas mis les pieds.

  Je me souvins alors qu’Alice était venue prendre mon pyjama. Je n’avais pas remarqué qu’elle avait également emporté mon oreiller, sans doute parce que j’avais fui le lit acheté par Edward. Apparemment, elle avait profité de sa visite pour nettoyer au passage, et j’eus honte de ma négligence. Mais puisque le corsage rouge était propre, inutile de le laver. Je fouillai mon panier, m’attendant à le trouver sur le haut de la pile, fis chou blanc. J’eus beau résister à la paranoïa, il me sembla que d’autres vêtements manquaient à l’appel. Il n’y avait même pas de quoi faire une lessive complète.

  M’emparant de mes draps et de ceux de Charlie, je me rendis dans la cuisine. Le tambour de la machine était vide. Pareil pour le sèche-linge. Je fronçai les sourcils, surprise.

  — Tu as mis la main sur ce que tu cherchais ? brailla Charlie depuis le salon.

  — Pas encore.

  Remontant à l’étage, je me baissai et regardai sous le lit. Là encore, je ne vis rien, sinon quelques moutons de poussière. J’entrepris d’inspecter mon armoire. J’avais peut-être rangé le corsage et ne m’en rappelais plus. La sonnette retentit, interrompant mon enquête. Edward.

  — Visite ! m’informa mon père du canapé où il était vautré.

  — Merci de te déplacer ! ripostai-je.

  Un grand sourire aux lèvres, j’ouvris la porte. Les prunelles dorées d’Edward étaient écarquillées, ses narines dilatées, ses lèvres pincées.

  — Que…, balbutiai-je, choquée.

  Il posa un doigt sur sa bouche.

  — Deux secondes. Ne bouge pas.

  Il fila tandis que je me figeais sur place. Il fut si rapide que Charlie ne dut même pas l
e voir passer. Avant que j’aie eu le temps de me ressaisir, il était revenu. Un bras autour de ma taille, il m’entraîna vivement dans la cuisine. Ses yeux regardaient partout, et il me serrait contre lui en un geste défensif. Je jetai un coup d’œil en direction de mon père, qui nous ignorait soigneusement.

  — Quelqu’un a pénétré ici, murmura Edward à mon oreille.

  Sa voix était tendue, si douce que j’avais du mal à la percevoir par-dessus le bruit de la machine.

  — Je te jure qu’aucun loup-garou…

  — Ce n’est pas l’un d’eux, m’interrompit-il, mais l’un des nôtres.

  Je me sentis blêmir.

  — Victoria ? m’étranglai-je.

  — Je n’identifie pas son odeur.

  — Les Volturi, alors.

  — Sûrement.

  — Quand ?

  — Tôt ce matin, Charlie dormait encore. C’est ce qui m’incite à penser à eux, on ne l’a pas touché. La visite avait un autre but.

  — Moi.

  Il ne répondit pas, pétrifié.

  — Qu’est-ce que c’est que ces messes basses ? demanda Charlie, soupçonneux, en entrant dans la cuisine, un bol vide à la main.

  J’étais verte. Un vampire était venu ici et avait profité du sommeil de mon père pour visiter la maison. La panique monta en moi, me nouant la gorge, et je contemplai Charlie, horrifiée. Son expression se modifia et, soudain, il afficha un grand sourire.

  — Si vous deux vous disputez, je ne veux pas m’en mêler.

  Il déposa son bol dans l’évier et repartit d’un pas guilleret au salon.

  — Allons-y, m’ordonna Edward.

  — Non, il y a Charlie ! protestai-je, rigide de frayeur au point d’avoir du mal à respirer.

  Edward réfléchit un instant puis sortit son portable.

  — Emmett ? murmura-t-il.

  Il se lança dans une conversation au débit si précipité que je n’y compris rien. Moins d’une minute plus tard, il coupa la communication et m’emmena en direction de la porte.

  — Emmett et Jasper arrivent, m’expliqua-t-il pour vaincre mes résistances. Ils vont écumer la forêt. Ton père ne risque rien.

  Je me laissai entraîner, les idées encore embrouillées. Charlie remarqua mon regard apeuré, ce qui transforma sa satisfaction en étonnement. Il n’eut pas le loisir de réagir cependant, car Edward me tira dehors.

  — Où allons-nous ? m’enquis-je, une fois dans la voiture.

  — Parler à Alice.

  — Tu crois qu’elle a vu quelque chose ?

  — Peut-être.

  La famille nous attendait, sur le qui-vive après le coup de fil d’Edward. Tous étaient figés dans diverses positions reflétant l’anxiété, et j’eus un peu l’impression d’un musée de cire.

  — Que s’est-il passé ? lança Edward, dès que nous eûmes franchi la porte.

  Furieux après Alice, il serrait les poings. Elle ne broncha pas, bras croisés sur la poitrine.

  — Aucune idée, rétorqua-t-elle froidement. Je n’ai rien vu.

  — Comment est-ce possible ? ragea-t-il.

  — Edward, tentai-je de le calmer, n’appréciant pas qu’il s’adresse sur ce ton à sa sœur.

  — Le talent d’Alice n’est pas une science exacte, intervint Carlisle d’une voix calme.

  — Il est entré dans la chambre de Bella ! Il aurait pu l’attendre là-bas !

  — Ça, je l’aurais pressenti, répondit sa sœur.

  — Vraiment ?

  — Tu exiges déjà de moi que je surveille les décisions des Volturi, le retour de Victoria, les moindres mouvements de Bella, répliqua-t-elle fraîchement. Que te faut-il de plus ? Que je m’occupe de Charlie, de la rue, de toute la ville ? Plus j’en fais, Edward, moins je vois. Des failles apparaissent forcément.

  — J’ai cru comprendre en effet, aboya-t-il.

  — Elle n’a couru de danger à aucun moment, sinon, je l’aurais su.

  — Si tu épies l’Italie, pourquoi n’as-tu pas deviné qu’ils…

  — Pour moi, ce n’est pas eux. Dans le cas contraire, j’aurais été avertie.

  — Qui d’autre aurait laissé la vie à Charlie ?

  Je tressaillis.

  — Aucune idée, répondit Alice.

  — Voilà qui nous aide.

  — Arrête ça, Edward ! chuchotai-je.

  Il se tourna vers moi, livide, mâchoires serrées, et me toisa durant quelques instants avant de brusquement se détendre.

  — Tu as raison, Bella, me dit-il. Désolé. Excuse-moi, Alice, j’ai eu tort de m’en prendre à toi.

  — Je comprends, le rassura-t-elle. Et je ne suis pas plus heureuse que toi de ce qui arrive.

  — Bien, souffla Edward. Essayons d’être logiques. Quelles sont les options ?

  D’un seul coup, tout le monde parut se relaxer. Alice s’appuya contre le divan, tandis que Carlisle s’approchait d’elle, le regard perdu dans le lointain. Esmé s’assit sur le canapé, jambes repliées sous elle. Seule Rosalie resta figée devant la baie vitrée, dos tourné à la pièce. Ses deux mains enserrant la mienne, Edward me poussa gentiment vers le sofa, et je m’installai près d’Esmé qui passa son bras autour de moi.

  — Victoria ? demanda Carlisle.

  — Non, répondit Edward. Je n’ai pas reconnu son odeur. Peut-être un envoyé des Volturi que je n’aurais jamais rencontré…

  — Aro n’a encore mandé personne pour s’occuper d’elle, objecta Alice. Je guette cet ordre depuis assez longtemps, je te garantis qu’il ne m’aurait pas échappé.

  — Mais si ce n’était pas officiel ? gronda son frère.

  — Quelqu’un qui agirait en solo ? Pourquoi ?

  — Poussé par Caïus, suggéra Edward, le visage fermé.

  — Ou Jane, admit Alice. Tous deux ont les moyens d’expédier un émissaire secret…

  — Et ils ne manquent pas de motivations.

  — Cela paraît peu probable, protesta leur mère. Alice aurait vu n’importe qui traquant Bella. Celui, ou celle, qui est venu n’avait pas l’intention de s’en prendre à elle. Ni à Charlie.

  Encore une fois, je sursautai.

  — Tout ira bien, me rassura-t-elle en caressant mes cheveux.

  — Mais dans quel but ? questionna Carlisle, songeur.

  — Vérifier si j’étais encore humaine ? suggérai-je.

  — Oui, c’est possible, acquiesça-t-il.

  Rosalie émit un souffle suffisamment audible pour que, même moi, je le perçoive. Elle perdit sa raideur et tourna la tête vers la cuisine, tandis qu’Edward prenait un air découragé. Emmett surgit dans le salon, Jasper sur ses talons.

  — Parti depuis longtemps, annonça le géant. Il y a des heures. La trace s’orientait à l’est, puis au sud avant de disparaître dans une route de traverse. Une voiture attendait sans aucun doute.

  — Nous jouons de malchance, maugréa Edward. S’il avait filé vers l’ouest… les cabots auraient pu se rendre utiles, une fois n’est pas coutume.

  Je sursautai, Esmé me frotta l’épaule.

  — Ni Emmett ni moi ne l’avons identifié, révéla Jasper à Carlisle, mais tiens.

  Il tendit une tige de fougère brisée à Carlisle qui la porta à son nez.

  — Non, décréta le médecin, ce fumet ne m’est pas familier. Jamais rencontré ce vampire.

  — Nous nous égarons peut-être, insinua Esmé. Si ça se trouve, il ne s’agit que d’une coïncidence.

  Devant le regard incrédule qu’affichaient les autres, elle se tut.

  — Je ne parle pas d’une visite au hasard, précisa-t-elle ensuite, juste de curiosité. Bella est cernée par nos odeurs. Et s’il s’était simplement interrogé sur cette bizarrerie ?

  — Pourquoi ne pas pousser jusqu’ici pour assouvir cette curiosité, alors ? contra Emmett.

  — C’est ce que toi, tu aurais fait, riposta sa mère avec un sourire affectueux. Nous ne sommes pas tous aussi directs. Notre famille est vaste. Cet inconnu a très bien pu avoir peur. Cependant, comme C
harlie n’a pas été attaqué, ce n’est pas forcément un ennemi.

  De la curiosité, sans plus. Comme James et Victoria, au début ? Penser à la rouquine déclencha mes tremblements, même s’il était clair qu’elle n’avait pas été l’intruse. Pas cette fois. Elle avait un modus operandi établi et s’y tenait. Non, l’inconnu était quelqu’un d’autre. Je commençais à me rendre compte que la population vampirique avait beaucoup plus d’impact sur le monde que ce que j’avais imaginé. Avec quelle fréquence le chemin d’un humain insoucieux croisait-il le leur ? Combien de morts, attribuées à des meurtres ou à des accidents, étaient-elles en réalité le résultat de leur soif ? Quel serait leur nombre lorsque je finirais par les rejoindre ?

  Les Cullen réfléchissaient aux paroles d’Esmé avec des expressions diverses. Edward n’était pas d’accord, je le devinais aisément. Carlisle, lui, aurait bien aimé l’être. Alice pinça les lèvres.

  — Une coïncidence est improbable, déclara-t-elle. Le timing est trop bien choisi. Le visiteur a veillé à ne pas entrer en contact. Comme s’il savait que je risquais de le repérer…

  — Ou pour d’autres raisons, lui rappela Esmé.

  — L’identité de cet étranger a-t-elle une réelle importance ? m’enquis-je. Ne suffit-il pas qu’on m’ait cherchée ? À mon avis, nous ne devrions pas attendre la fin de l’année scolaire.

  — Non, s’empressa d’objecter Edward. Ce n’est pas aussi grave. Si le péril était réel, nous le sentirions.

  — Pense à Charlie, renchérit Carlisle. Cela le blesserait terriblement, si tu disparaissais.

  — Mais je pense à lui, justement ! protestai-je. C’est pour lui que je m’inquiète. Et si mon visiteur avait eu soif, la nuit dernière ? Tant que je suis près de mon père, il est une cible. S’il lui arrive quelque chose, ce sera ma faute !

  — Bien sûr que non, Bella, me réconforta Esmé, et Charlie est en sécurité. Nous allons seulement devoir nous montrer un peu plus attentifs.

  — Pardon ? m’exclamai-je, ahurie.

  — Tout ira bien, me promit Alice, tandis qu’Edward serrait ma main.

  Je lus sur les visages magnifiques qui m’entouraient que rien de ce que je pourrais dire n’aurait d’effet.

  Le retour chez Charlie fut morose. J’étais énervée. En dépit de moi, j’étais encore humaine.

 

‹ Prev