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HÉSITATION Page 32

by Stephenie Meyer


  — N’y compte pas ! lâcha soudain Edward, sèchement.

  Je sursautai, croyant qu’il avait deviné mes pensées, mais il fixait Jasper.

  — Oui, oui, je sais, s’empressa d’admettre celui-ci. C’était rien qu’une idée en l’air.

  Alice lui écrasa le pied.

  — Si Bella était avec nous, précisa-t-il à notre intention, ça les rendrait fous. Ils ne pourraient se concentrer sur rien d’autre, et cela nous faciliterait la tâche… Mais c’est trop risqué pour elle.

  Je devinai qu’il lui était difficile de renoncer à ce plan, qu’il ne s’y résignait qu’à cause de la réprobation d’Edward.

  — Hors de question ! décréta d’ailleurs ce dernier sur un ton sans appel.

  — D’accord, s’inclina Jasper.

  Prenant Alice par la main, il l’entraîna vers le reste de la famille, suivi par le regard médusé de Jacob.

  — Jasper envisage les choses d’un point de vue stratégique, le défendit Edward. Il examine toutes les options. C’est de la rigueur, pas de l’insensibilité.

  Jacob grogna, sceptique.

  — J’amènerai Bella ici vendredi après-midi, reprit Edward. Afin d’y laisser la trace destinée à les attirer. Rejoins-nous, puis tu la porteras jusqu’à un endroit que je connais. Loin d’ici et facile à défendre, au cas où. Moi, je suivrai un autre chemin.

  — Et après ? On l’abandonne là-bas avec un portable ? rétorqua le Quileute.

  — Tu as mieux à suggérer ?

  — Oui.

  — Oh ! Encore une fois, félicitations, clébard.

  — Nous avons tenté de persuader Seth de rester à la réserve avec les deux dernières recrues, m’expliqua Jacob. Malheureusement, il est têtu. Alors, je vais lui confier la tâche de téléphone mobile.

  Je fis mine d’avoir pigé, ne trompai personne.

  — Tant que Seth Clearwater gardera sa forme de loup, précisa Edward, il sera connecté à la meute. Il servira d’intermédiaire entre toi et nous. La distance ne pose pas de problème, Jacob ?

  — Non.

  — Quatre cents kilomètres ? Impressionnant !

  — Nous n’avons pas poussé l’expérience plus loin, mais la communication était excellente.

  Je hochai la tête, terrifiée cependant. Je revoyais le sourire joyeux de Seth, sa ressemblance avec le Jacob d’autrefois. Il ne devait guère avoir plus de quinze ans. Son enthousiasme lors de la soirée autour du feu de camp prenait soudain un nouveau sens.

  — C’est une bonne idée, continua Edward. Je me sentirai mieux si Seth est là-bas. Je ne crois pas que j’aurais pu y laisser Bella seule. Quand je pense qu’on en est réduits à faire confiance aux loups-garous !

  — Et nous ? Combattre aux côtés des vampires au lieu de les combattre !

  — Il t’en restera quelques-uns quand même.

  — C’est bien pour cela que nous avons accepté de jouer le jeu.

  19

  Égoïste

  Par crainte que je ne réussisse pas à m’accrocher à lui tant j’étais fatiguée, Edward me ramena à la maison dans ses bras. Je dus m’endormir sur le chemin.

  Quand je revins à moi, j’étais au lit, et la lumière du jour, pâlotte, entrait par la fenêtre selon un angle bizarre, comme si nous étions au milieu de l’après-midi. Je bâillai et m’étirai, mes doigts cherchant Edward sans le trouver. Je marmonnai son nom, sa main fraîche et lisse frôla la mienne.

  — Es-tu réveillée pour de bon, cette fois ? murmura-t-il.

  — Oui. Pourquoi, il y a eu de fausses alertes ?

  — Tu as été très agitée, tu as parlé toute la journée.

  — Quoi ? Quelle heure est-il ?

  — Tu as dormi longtemps. Tu méritais une grasse matinée.

  Je m’assis, la tête me tourna. La lumière n’avait pas menti, l’après-midi était bien avancé.

  — Tu as faim ? Tu veux que je t’apporte le petit déjeuner au lit ?

  — Non, je m’en occupe. Il faut que je me dégourdisse les jambes.

  Il me tint la main jusqu’au rez-de-chaussée, prudent, comme s’il craignait que je ne tombe. Dans la cuisine, alors que je mettais deux toasts dans le grille-pain, je surpris mon reflet dans l’enveloppe chromée de la machine.

  — Beurk ! Je suis affreuse.

  — Nuit blanche. Il aurait sûrement été préférable que tu restes tranquillement ici.

  — Pour tout rater ? Merci bien ! Mets-toi dans le crâne que je ferai bientôt partie de la famille.

  — C’est une perspective qui ne me déplaît pas, sourit-il.

  Je m’assis pour manger, il s’installa à mon côté. Quand je soulevai ma tartine, je remarquai qu’il contemplait mon poignet. Je n’avais pas enlevé le bracelet donné par Jacob.

  — Tu permets ? me demanda-t-il en tendant les doigts vers le minuscule loup.

  — Oui, bien sûr.

  Il soupesa le pendentif dans sa paume neigeuse. Un court instant, j’eus peur qu’il ne le réduise en miettes. Il ne se le permettrait jamais cependant, et je me sentis honteuse de l’avoir seulement envisagé. D’ailleurs, au bout d’un moment, il relâcha l’objet qui se balança doucement. Je tentai de déchiffrer l’expression d’Edward, en vain. Il paraissait songeur, rien de plus. S’il éprouvait quelque chose, il le cachait.

  — Jacob Black peut t’offrir des cadeaux, lui.

  C’était une constatation, pas une question ni une accusation. C’était également une allusion à mon dernier anniversaire, à ma réaction butée d’alors : je n’avais pas voulu qu’on me fasse de présents, surtout lui. Caprice sans grande logique que personne n’avait respecté, au demeurant.

  — Tu m’as déjà offert des cadeaux, lui rappelai-je. J’aime ceux que l’on fabrique soi-même.

  — Et les machins d’occasion, les objets de récupération, sont-ils acceptables ?

  — Comment ça ?

  — Comptes-tu porter ce bracelet longtemps ?

  Je haussai les épaules.

  — Tu ne voudrais pas vexer ton ami.

  — Oui, j’imagine.

  — Dans ce cas, ne serait-il pas juste que je sois moi aussi représenté ?

  Tout en parlant, il caressait les veines de mon poignet.

  — De quelle manière ?

  — Avec un pendentif, quelque chose qui me rappellerait à ton bon souvenir.

  — Tu ne quittes jamais mes pensées. Je n’ai pas besoin d’une piqûre de rappel.

  — Si je te donnais quelque chose, le porterais-tu ?

  — Un objet de récupération ?

  — Oui, quelque chose que j’ai depuis pas mal de temps.

  Il me gratifia de son sourire angélique. Pourquoi pas, après tout ? Du moment que cela permettait de limiter sa réaction au cadeau de Jacob…

  — S’il n’y a que cela pour te faire plaisir, murmurai-je.

  — Tu n’as donc pas noté combien c’est injuste ? lança-t-il, accusateur tout à coup. Moi, si.

  — Qu’est-ce qui est injuste ?

  — Tout le monde a le droit de t’offrir des trucs, sauf moi. J’aurais adoré marquer ton diplôme avec un quelque chose ; je m’en suis abstenu parce que je savais que tu le prendrais plus mal que de la part d’un autre. Il y a vraiment deux poids deux mesures. Tu m’expliques ?

  — Ce n’est pas bien compliqué. Tu comptes plus que quiconque, pour moi. Et tu m’as déjà donné ta personne. C’est plus que je ne mérite, et tout ce que tu rajoutes renforce le déséquilibre qui nous sépare.

  — Cette façon de me considérer est d’un ridicule consommé.

  Je me bornai à mâcher calmement, consciente qu’il ne m’écouterait pas si je lui retournais le compliment. Soudain, son portable sonna. Il vérifia le numéro de son correspondant avant de décrocher.

  — Oui, Alice ?

  Je fus aussitôt sur mes gardes, mais il ne parut guère étonné par ce que sa sœur lui révélait, se bornant à soupirer à plusieurs reprises.

  — J’avais plus ou moins deviné, finit-il par
répondre en me jetant un coup d’œil réprobateur. Elle en a parlé dans son sommeil.

  Je rougis. Qu’avais-je pu encore dire ?

  — Je m’en occupe, promit-il avant de raccrocher. Aurais-tu quelque chose de particulier à me confier ? me demanda-t-il ensuite, mécontent.

  Je réfléchis. Après l’avertissement d’Alice la veille, je devinai les raisons de son coup de fil. Je me souvins aussi des rêves qui avaient agité ma nuit, dans lesquels je pourchassais Jasper jusqu’à la prairie, où je finissais par trouver Edward… et les monstres qui souhaitaient me tuer, mais auxquels je ne prêtais aucune attention, car ma décision était d’ores et déjà arrêtée. Je ne devinai que trop bien aussi ce qu’Edward avait saisi de mes marmonnements ensommeillés. Je fis la moue, évitai son regard. Il patienta.

  — L’idée de Jasper me plaît bien, finis-je par avouer.

  Il grogna.

  — J’ai envie d’aider. J’en ai besoin.

  — T’exposer ne rendra service à personne.

  — Ce n’est pas l’avis de ton frère. Qui est notre expert en la matière.

  Edward me fusilla du regard.

  — Tu ne réussiras pas à m’éloigner, insistai-je. Je refuse de me cacher pendant que vous autres vous mettez en danger pour moi.

  — Alice ne t’a pas vue avec nous mais perdue dans les bois, se dérida-t-il brusquement. Tu n’arriveras pas à nous localiser, juste à m’inquiéter davantage quand il faudra que je parte en quête de toi.

  — Elle a négligé Seth Clearwater, rétorquai-je en m’efforçant d’être aussi calme que lui. Sinon, elle n’aurait rien su. Or, il souhaite autant que moi assister aux opérations. Je ne devrais pas avoir beaucoup de mal à le persuader de me montrer le chemin.

  Un éclair de colère traversa son visage, et il respira profondément pour garder le contrôle de lui-même.

  — Voilà qui aurait pu marcher si tu ne m’en avais rien dit. Maintenant, je vais juste demander à Sam de donner certains ordres. Seth sera bien forcé d’y obéir.

  — Pourquoi Sam t’écouterait-il ? ripostai-je sans cesser de sourire. Surtout si je lui explique qu’il m’est nécessaire d’être là-bas. Je suis certaine qu’il préférera me rendre service plutôt qu’à toi.

  — Tu as peut-être raison. Auquel cas, je m’adresserai à Jacob.

  — Et alors ?

  — Il est le second de Sam. Tu l’ignorais ? Ses commandements sont également indiscutables.

  Il me tenait, et il le savait, je le lus sur son sourire. Jacob se rangerait de son côté, pour cette circonstance au moins, c’était indubitable. Profitant de ma déroute momentanée, Edward enchaîna d’une voix douce et apaisante.

  — Cette nuit, j’ai eu l’occasion de déchiffrer l’état d’esprit de la meute. Fascinant. Encore mieux qu’un feuilleton. Je ne me doutais pas que la dynamique régissant un aussi vaste groupe était à ce point complexe. La façon dont un individu se confronte à la psyché générale est tout bonnement passionnante.

  Il essayait de m’entraîner sur un autre terrain. Je lui adressai un coup d’œil assassin.

  — Jacob conserve bien des secrets, ajouta-t-il avec un grand sourire.

  Je ne relevai pas, furieuse, attendant une ouverture pour pousser mes pions.

  — As-tu remarqué le loup gris, le plus petit ?

  Je hochai le menton avec raideur.

  — Ils prennent leurs légendes avec un sérieux déconcertant. Rien ne les préparait à cela, toutefois.

  — D’accord, je craque. Ne les préparait à quoi ?

  — Ils ont toujours accepté comme un fait établi que seuls les descendants mâles du loup originel avaient le pouvoir de se transformer.

  — Or, quelqu’un a récemment muté pour qui ce n’était pas le cas ?

  — Si, si. Elle est bien une descendante directe.

  — Elle ?

  — Oui. Elle s’appelle Leah Clearwater.

  — Leah est un loup-garou ! Depuis combien de temps ? Pourquoi Jacob ne m’en a-t-il rien dit ?

  — Il est des détails qu’il n’avait pas le droit de partager, leur nombre, par exemple. Lorsque Sam donne un ordre, la meute ne peut pas l’ignorer. Jacob a toujours pris grand soin de penser à autre chose quand il se retrouvait près de moi. Mais naturellement, depuis la nuit dernière, ils n’ont plus de secrets pour moi.

  — Je n’en reviens pas ! Leah Clearwater !

  Je me rappelai soudain les paroles de Jake sur Leah et Sam, son air de regretter d’en avoir trop dévoilé quand il avait évoqué l’obligation qu’avait Sam de croiser les yeux accusateurs de Leah chaque jour après qu’il avait repris ses promesses. Je me souvins d’elle sur la falaise, une larme sur sa joue, lorsque le vieux Quil avait mentionné le fardeau et le sacrifice qu’avaient en commun les fils Quileute… Je me remémorai Billy qui passait beaucoup de temps chez Sue, parce qu’elle avait des difficultés avec ses enfants… autrement dit, parce que tous deux étaient des loups-garous à présent !

  Leah Clearwater n’avait guère occupé mes pensées, si ce n’est que j’avais eu de la compassion à la mort de son père, Harry, et une certaine pitié quand Jacob m’avait révélé l’histoire de l’imprégnation de Sam. Or, voilà qu’elle était un membre à part entière de la meute, qu’elle entendait les pensées de son ancien amoureux, et lui les siennes. Jacob avait dit détester cela. « Toutes tes hontes étalées au grand jour. »

  — La malheureuse ! chuchotai-je.

  — Elle leur rend l’existence très pénible, gronda Edward. Je ne suis pas sûr qu’elle mérite ta sympathie.

  — Dans quel sens ?

  — Il leur est déjà assez dur de devoir partager leurs secrets intimes. La règle tacite est de coopérer, de se faciliter la tâche. Quand un membre du clan s’amuse de façon malsaine avec ça, tout le monde en pâtit.

  — Elle a de bonnes excuses, la défendis-je.

  — Je suis au courant. Cette imprégnation compulsive est l’une des choses les plus étranges à laquelle il m’ait été donné d’assister, et j’en ai pourtant vu, au cours de ma vie, des bizarreries. Le lien unissant Sam à Emily, ou plutôt Emily à Sam, est indescriptible. Lui n’a vraiment pas le choix. Cela me rappelle Le Songe d’une nuit d’été, l’atmosphère chaotique créée par les sortilèges amoureux que lancent les fées… c’est magique. Presque aussi fort que ce que je ressens envers toi.

  — Pourquoi parles-tu de jeu malsain ?

  — Elle ne cesse d’évoquer les événements désagréables. Comme avec Embry, par exemple.

  — Qu’est-il arrivé à Embry ? m’étonnai-je.

  — Sa mère est venue de la réserve Makah il y a dix-sept ans, enceinte de lui. Ce n’est pas une Quileute. Tout le monde croyait qu’elle avait laissé le père derrière elle. Or, voilà que le fiston se transforme.

  — Et alors ?

  — Alors, les paris sur l’identité du géniteur se portent sur le vieux Quil Ateara, Joshua Uley ou Billy Black, lesquels étaient tous mariés à l’époque.

  — Non !

  Décidément, Edward avait eu raison en affirmant que c’était mieux qu’un feuilleton.

  — Du coup, poursuivit-il, Sam, Jacob et Quil se demandent lequel d’entre eux a un demi-frère. Tous préfèrent s’imaginer que c’est Sam, dans la mesure où son père n’a jamais assuré. Le doute subsiste, toutefois. Jacob n’ose pas aborder la question avec Billy.

  — Comment as-tu réussi à en apprendre autant en une seule nuit ?

  — L’esprit de la meute est hypnotisant. Tant de pensées, à la fois séparées et unies ! Sacrée lecture !

  Il avait l’air vaguement agacé, comme quelqu’un obligé de reposer un bon livre au moment critique.

  — Les loups sont effectivement passionnants, acquiesçai-je, rieuse. Presque autant que toi lorsque tu essayes de me détourner de mon but.

  Il redevint aussitôt distant et poli.

  — Il est indispensable que je sois avec vous, Edward, insistai-je.

  — Non, rétorqua-t-il sur un ton sans appel.

/>   C’est là que j’eus une révélation. Ce que je voulais, finalement, c’était être au côté d’Edward. J’étais cruelle. Et égoïste.

  — Très bien, déclarai-je d’une voix dure en m’obligeant à ne pas le regarder. Dans ce cas… j’ai vécu la folie une fois, je connais mes limites. Je ne supporterai pas que tu m’abandonnes de nouveau.

  Je m’interdis de lever les yeux, par crainte de découvrir la souffrance que je lui infligeais. J’entendis une brusque inspiration, suivie d’un silence. Je fixai la nappe sombre, souhaitant ravaler mes mots, consciente cependant que je ne m’y résoudrais pas. Surtout s’ils étaient efficaces.

  Tout à coup, il m’enlaça, caressa mes joues, mes bras. Il me réconfortait alors que j’avais cherché à le blesser ! Ma culpabilité en redoubla d’autant, sans le céder pour autant à l’instinct de survie. Or, Edward était fondamental dans celle-ci.

  — Cela n’ira pas jusque-là, Bella, souffla-t-il. Nous réglerons la situation rapidement.

  — Ignorer si tu en reviendras ou non est intolérable, ce n’est pas une question de rapidité.

  — Ce sera facile. Tes peurs sont infondées.

  — Ah oui ?

  — Je te le jure.

  — Tout le monde s’en sortira ?

  — Oui.

  — Donc, je n’ai pas besoin d’être présente ?

  — Non. Alice vient de m’annoncer qu’ils ne sont plus que dix-neuf. Nous les battrons en un clin d’œil.

  — Parfait. Si je ne m’abuse, tu as même affirmé que certains parmi vous n’auraient rien à faire, sinon regarder. Tu le pensais vraiment ?

  — Oui.

  C’était trop simple — il devait bien se douter du piège.

  — Donc, tu pourrais ne pas y participer ?

  Il ne répondit pas. Si longtemps que je me résolus à le regarder. Ses traits avaient repris leur impassibilité marmoréenne.

  — Pour résumer, enchaînai-je, il n’y a que deux possibilités. Soit c’est plus dangereux que tu ne veux bien me l’avouer, auquel cas j’estime que je devrais être sur place pour aider dans la mesure de mes faibles moyens, soit ce sera si facile qu’ils se passeront de toi. Qu’en penses-tu ?

  Il ne pipa mot, et je compris qu’il éprouvait les mêmes angoisses que moi. Carlisle, Esmé, Emmett, Rosalie, Jasper, et… Alice. Étais-je un monstre ? Pas un comme celui que lui croyait être, mais un vrai. De ceux qui font du mal aux autres et ne s’imposent aucune limite quand il s’agit d’obtenir ce qu’ils désirent. Je voulais qu’il soit sain et sauf, avec moi. Avais-je des limites ? Je n’en savais trop rien.

 

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