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Mon fiancé, sa mère et moi

Page 5

by Brenda Janowitz


  Bon, je n’arrive même pas à me convaincre moi-même.

  Je n’ai plus de robe de mariée. J’ai le mari, mais pas la robe. Que vais-je porter lors du grand jour ? D’accord, calme-toi, me dis-je, tu trouveras une autre robe. Je devrais peut-être commencer par jeter un coup d’œil à un magazine de mariage pour me donner des idées. Le New York Law Journal, le National Law Journal, le New York Times, le Wall Street Journal… aucun Vogue ni Marie Claire à l’horizon. Ce qui est étonnant, vu l’élégance et le chic de Stéphanie. Ce n’est pas parce que l’on est dans un cabinet d’avocats que les revues un peu fun sont interdites tout de même ? Ignorent-ils là-dedans qu’il y a des gens qui ont besoin de trouver rapidement une robe de mariée ? Est-ce que cela les tuerait d’investir dans l’achat d’un magazine sur les mariages, comme Bride; par exemple ?

  Bon, peut-être que je pousse le bouchon un peu trop loin, on est dans un cabinet d’avocats spécialisé dans les divorces. Je devrais me concentrer sur d’autres sujets, comme les petits gâteaux par exemple…

  — Brooke, c’est vous ?

  Une voix derrière moi m’interpelle et me fait sursauter.

  Je me retourne la bouche pleine et je découvre interloquée, Monique de Vouvray juste derrière moi.

  — Oh, dis-je en déglutissant le plus vite possible, Monique !

  — Que faites-vous ici ? demande-t-elle avec un accent français très prononcé.

  Elle est très élégante comme à son habitude, mais je note le grand foulard qui entoure sa tête comme Brigitte Bardot le faisait, et les immenses lunettes noires Chanel qui dissimulent la moitié de son visage.

  — J’attends une de mes amies, dis-je en touillant mon café.

  Je ne veux pas lui dire que je suis avec Vanessa, car la dernière chose dont mon amie a besoin, c’est que sa mère apprenne la hâte qu’elle a d’être divorcée.

  — Euh, quant à moi, je suis venue m’entretenir de mes droits avec un avocat, dit-elle un peu trop précipitamment. Juste parler. Je ne déclenche aucune procédure de divorce bien entendu, ajoute-t-elle en jetant des coups d’œil furtifs autour d’elle.

  — Je n’en dirai pas un mot, dis-je pour la rassurer.

  Elle se sert une tasse de café noir, et je note au passage qu’elle n’a pas jeté un regard aux petits gâteaux. Ni au mec canon aux yeux verts. Les femmes françaises ont un tel self-control…

  — Mon contrat de mariage est très compliqué, ajoute-t-elle, je suis sûre qu’en tant qu’avocate, vous le comprenez très bien.

  — Bien sûr, dis-je dans un murmure.

  — J’ai entendu dire que Robin Kaplan est réputé pour être très discret, dit-elle en citant le nom du plus célèbre avocat new-yorkais spécialisé dans les divorces. Et je compte sur vous pour en faire autant, ajoute-t-elle.

  — Bien entendu.

  Une assistante vient nous interrompre pour annoncer, dans un murmure, à Monique, que Robin Kaplan va la recevoir. Monique la suit la tête baissée, comme si elle se dissimulait.

  D’abord, la dissolution d’un partenariat commercial, maintenant un divorce, s’ils le savaient, les tabloïds en feraient leurs choux gras ! Monique et son mari sont une institution à New York et ils le sont depuis les années soixante-dix. J’envisage un instant de le dire à Vanessa. Cela lui changerait peut-être les idées. Mais cela tombe peut-être sous le sceau du secret professionnel auquel je suis tenue, puisque Monique m’a confié la dissolution de la société qu’elle a créée avec son mari si parfait. Mariage qui, après tant d’années, s’est finalement planté. Et si la même chose nous arrivait à Jack et à moi ?

  J’enfourne un autre petit gâteau, puis je me lèche délicatement les doigts. C’est à ce moment que Vanessa et Stéphanie sortent du bureau.

  — Merci pour tout, dit Vanessa, en serrant son avocate dans ses bras.

  J’essuie fébrilement mes mains sur la serviette juste à temps pour serrer la main que Stéphanie me tend.

  — Est-ce que ce type vous a importunée ? me demande-t-elle en faisant un signe de tête en direction du mec canon aux yeux verts, qui m’a draguée tout à l’heure. Mon assistante m’a dit qu’il vous avait parlé?

  Mon Dieu, suis-je à ce point sexy pour que même l’assistante de l’avocate de Vanessa s’en soit aperçue ? Je n’y peux rien, même quelqu’un comme une assistante d’avocate, pourtant habituée à croiser de jolies femmes dans la salle d’attente, a vu que j’étais si fabuleuse que l’on me drague malgré ma bague de fiançailles !

  — Oui, c’est vrai, dis-je avec un élégant mouvement de tête pour remettre les cheveux derrière mon épaule, mais cela n’est pas grave.

  — Ce type est infernal, il saute sur tout ce qui bouge! murmure-t-elle, c’est du reste pourquoi il est plein divorce.

  Au temps pour moi.

  J’attrape machinalement un autre petit gâteau…

  5

  Chaque fois que j’arrive chez les Solomon, les parents de Jack, je m’attends presque à entendre le générique de Dynasty. Située à vingt minutes de Philadelphie, l’immense demeure familiale est entourée de quatre hectares de pelouse impeccable. Ajoutez à cela deux courts de tennis et une piscine olympique avec son pool-house plus grand que la maison de mon enfance, et vous aurez une idée de mon étonnement quand j’y suis allée pour la première fois. A la voir ce soir à travers les yeux de mes parents, c’est comme si je la découvrais, moi aussi. Je me souviens de mon premier dîner chez eux. A mesure que nous progressions dans l’allée bordée d’arbres majestueux menant à la maison principale, je sentais une boule d’angoisse grossir dans mon estomac. Je savais que c’était une belle maison. Jack me l’avait dit. Après tout, son père était un juge fédéral et sa mère recevait beaucoup. Mais je ne m’attendais pas à une telle magnificence.

  Jack est quelqu’un de très terre à terre et, chaque fois que j’avais rencontré ses parents, ils m’avaient paru simples et modestes, mais j’aurais dû avoir la puce à l’oreille, car ils ne nous avaient invités que dans de grands restaurants, parmi les dix meilleurs de la ville – le Bernardin, le Per Se, le Danube – et nous avions bu les meilleurs vins figurant sur la carte. Alors que lorsque mes parents viennent en ville pour dîner avec nous, ils nous emmènent chez Don Peppe, dans le Queens, un restaurant italien à deux pas de l’aéroport JFK et dont la grand-mère du propriétaire fait elle-même la cuisine et sert du vin maison.

  Nous nous arrêtons devant la petite maison du gardien pour nous annoncer et attendons que la grille monumentale s’ouvre devant nous pour nous engager dans l’allée qui mène à la maison.

  — Voilà où passent nos impôts, commente mon père.

  Je me félicite en silence que Jack ait eu la bonne idée de venir plus tôt chez ses parents et qu’il n’ait pas à entendre les commentaires désobligeants de mes parents. J’ai pourtant essayé de les prévenir doucement afin d’éviter de les voir plantés la bouche ouverte au pied des marches. Mais comme c’était quasiment impossible de le faire sans qu’ils se sentent en état d’infériorité, j’ai décidé de ne pas insister et de laisser faire les choses.

  Jack nous accueille en haut des marches. Bien qu’il mesure un mètre quatre-vingt-six, il paraît minuscule devant les portes à double battant de bois massif qui font plus du double de sa taille. Le contraste du bois sculpté sombre avec les briques blanches qui habillent les murs de la maison est saisissant. Mon père fait le tour de la cour pour venir se garer juste en bas des marches, mais devant les protestations de ma mère – qui juge mal élevé de se garer à cet endroit –, il redémarre et refait trois tours complets avant que ma mère désigne l’endroit le plus approprié à ses yeux. Comme les sœurs et beaux-frères de Jack ne sont pas encore arrivés, il est difficile de savoir si nous avons fait le bon choix. Je ne fais aucun commentaire. Finalement, ces trois petits tours de piste sont l’occasion rêvée d’admirer les statues et les arbres magnifiques qui entourent la cour. Dès que mon père est garé, je saute de la voiture et je me jette dans les bras de Jack. L’odeur de son eau de
toilette m’enivre.

  — Nerveuse ? murmure-t-il à mon oreille.

  — Pas le moins du monde, dis-je en lui caressant les cheveux. Pourquoi serais-je nerveuse?

  — Nous avons des cadeaux! s’exclame mon père, qui a conservé son accent de Brooklyn.

  Jack nous précède dans le hall et nous aide à nous défaire de nos manteaux. C’est une très vaste entrée, au centre de laquelle trône une immense table ancienne sur laquelle est disposée, dans un vase de chez Hermès, une composition florale d’un mètre de hauteur. Des femmes de chambre sorties de nulle part emportent nos manteaux et disparaissent aussi vite qu’elles sont apparues. Mes talons hauts résonnent tant sur le marbre couleur ivoire que je me mets sur la pointe des pieds pour faire moins de bruit. Joan, la mère de Jack, s’avance vers nous, aussi impeccable que d’habitude. Elle ressemble à Jackie O quand elle était encore Jacqueline Kennedy, et porte une tenue idéale pour une soirée élégante chez soi – un pantalon noir large à taille haute et une chemise blanche à manches longues, fermées par de ravissants boutons de manchettes. Elle est coiffée comme Jackie – ses épais cheveux noirs qui lui arrivent aux épaules rebiquent souplement. Je devine un léger sourire sur les lèvres de ma mère et je sais à cet instant précis qu’elle n’a désormais plus aucune crainte que la mère du marié lui fasse de l’ombre.

  Vous savez pourquoi ? C’est à cause du pantalon large. D’après elle, seules les femmes qui ont quelque chose à cacher – comme des grosses cuisses – mettent ce genre de tenue.

  Elle m’a souvent encouragée à porter des pantalons larges à taille haute…

  Après avoir embrassé Joan, je remarque qu’elle porte les escarpins Manolo Blahnik que je voulais m’acheter le mois dernier. Cela m’agace un peu et je me demande si nous avons d’autres points communs, ce qui voudrait dire que Jack est un vrai fils à sa maman.

  Ma mère porte une robe noire drapée et moulante, son plus beau collier de perles et des escarpins noirs. On dirait que je suis la seule à ne pas avoir adopté le look Jackie O ce soir. Moi, j’ai choisi plutôt Audrey Hepburn avec une grande jupe plissée et un cache-cœur assorti. Je souris en voyant que la cravate rouge de Jack ainsi que son blazer bleu marine et son pantalon gris sont dans les mêmes tons que ma tenue. Nous ne sommes pas encore mariés et nous sommes déjà parfaitement assortis!

  La rencontre de nos parents ? Pour un couple comme le nôtre, cela ne pose aucun problème ! Ce soir, cela va être un jeu d’enfant.

  — Vous n’auriez pas dû, proteste Joan en tendant les mains pour recevoir le paquet que mon père tient fièrement.

  Nous nous sommes beaucoup disputés, lui et moi, à ce sujet avant de partir. D’après lui, rien ne fait plus plaisir à une hôtesse que de recevoir de la part de ses invités un beau morceau de filet de bœuf. J’ai pourtant essayé de lui expliquer – en vain – qu’offrir de la viande crue à la future belle-mère de sa fille n’était peut-être pas le cadeau le plus approprié qui soit, même si vous êtes vous-même un boucher casher.

  En fait, offrir de la viande crue à qui que ce soit n’est approprié dans aucune circonstance, mais c’est un argument que mon père refuse absolument de prendre en considération. (« Ce n’est jamais inapproprié d’offrir de la viande. Jamais ! ») J’ai eu beau lui répéter que cela ne fait partie d’aucune tradition et que ça ne s’est jamais vu dans aucune fête ou cérémonie, même si vous aimez savoir ce que vous mangez. Chez les gens bien élevés, cela ne se fait pas.

  En particulier lorsque vous rencontrez pour la première fois les futurs beaux-parents de votre fille. Voilà pourquoi j’ai apporté un bouquet de lys et de roses blanches que je place fermement dans la main gauche de la mère de Jack, en espérant la distraire du paquet qu’elle tient dans la droite. Nous faisons les présentations. Ma mère, voulant sans doute faire montre d’une extrême politesse, ou se croyant au tribunal, donne du « Votre Honneur » à Edward, le père de Jack. J’éclate de rire comme si c’était une bonne blague, mais comme elle-même ne rit pas, c’est un peu raté. Heureusement, Jack qui a compris la gaffe, se met à rire lui aussi.

  Vous voyez pourquoi nous sommes parfaitement assortis ?

  — Alors, dit mon père, ouvrez-le ! J’ai l’impression que vous mourez d’envie de savoir ce que je vous ai apporté !

  — Comme c’est gentil de votre part ! s’exclame Joan en souriant.

  — Moi, j’ai apporté des fleurs, dis-je en faisant un effort pathétique pour détourner son attention.

  Mais c’est peine perdue, elle est déjà en train d’ouvrir le paquet.

  — C’est un emballage très intéressant, dit-elle en passant un index manucuré sous le Scotch qui ferme le papier.

  — Vous ne préférez pas regarder d’abord les fleurs ? dis-je sur un ton désespéré. Ce sont des lis blancs, vos fleurs préférées !

  Elle me regarde une seconde, l’air étonné par mon étrange insistance, comme si j’étais un de ces garnements qui vous harcèlent pour vous vendre quelque chose. Moi, je n’ai rien à lui vendre, tout ce que je veux, c’est qu’elle n’ouvre le paquet à aucun prix. Si je n’y arrive pas avec les fleurs, je pourrais peut-être me jeter sur Jack et l’embrasser passionnément devant tout le monde. Et ils seront tous si charmés par notre jeune amour qu’ils laisseront tomber tout ce qu’ils étaient en train de faire (ou d’ouvrir, en l’occurrence.) Et on oubliera le cadeau de mon père… Ou je pourrais déclencher l’alarme incendie et faire sortir tout le monde en urgence. Mais j’imagine que l’eau des extincteurs automatiques ruinerait ma coiffure et mon maquillage, et, d’un autre côté, déclencher une alarme incendie le jour où vos parents rencontrent les parents de votre fiancé pour la première fois n’est sans doute pas la meilleure façon de faire bonne impression. Joan ouvre le paquet et manque de lâcher son contenu. Elle regarde mon père d’un air horrifié.

  Pourquoi? Mais pourquoi ne suis-je pas orpheline comme tant d’autres enfants ? La vie est parfois si injuste !

  — Oh, mon Dieu ! Mais c’est de la viande crue ! s’exclame-t-elle, sur le point de défaillir.

  — C’est mon meilleur morceau de filet de bœuf et il est pour vous ! dit mon père, aux anges.

  — Comme c’est aimable de votre part, dit Joan en tendant le morceau de viande rouge à une femme de chambre apparue à ses côtés.

  — Je vais vous donner un coup de main pour le cuire au barbecue, ajoute mon père, très en forme. J’ai pris la liberté de l’assaisonner à l’avance, il n’y a plus qu’à jeter ce bébé sur le gril !

  — Merci beaucoup, Barry, dit la mère de Jack, mais le chef a déjà préparé le dîner pour ce soir.

  — Oh, répond mon père, déçu comme un petit garçon que l’on a choisi en dernier pour faire partie de l’équipe de sport.

  — Et, de toute façon, confie-t-elle à mon père, je suis végétarienne.

  — Tu ne me l’avais pas dit, reproche mon père à ma mère.

  Mon père ne fait aucune confiance aux végétariens. En particulier, les végétariens qui portent des chaussures en cuir à plus de six cents dollars.

  Une fois l’épisode filet de bœuf oublié, nous prenons enfin place autour de l’immense table de salle à manger de la famille Solomon. Nous apprenons alors que le plat principal sera – gasp ! du poisson.

  Mon père n’a pas l’air ravi. (Ces chefs prétentieux n’ont-ils jamais entendu parler des vertus d’une bonne grillade ?)

  Je m’assieds au centre, à côté de Jack. Mon père est à la droite de Joan, et ma mère, à la droite d’Edward, le père de Jack.

  Une fois de retour dans la voiture, ma mère me dira que, selon les règles de bienséance, elle et mon père occupaient les places d’honneur. Je me suis promis de vérifier cela plus tard sur internet.

  Jack me caresse le genou sous la table et j’étouffe un petit rire. En levant les yeux, mon regard croise celui de Patricia, la sœur aînée de Jack. Je lui adresse un petit sourire complice, du genre : « N’est-ce pas qu’il est mignon ? », mais elle détourne aussitôt l
es yeux.

  Les trois sœurs et les beaux-frères de Jack sont arrivés juste après nous, et avant le dîner, nous avons tous été conviés à passer dans le salon pour boire un verre.

  Je sais.

  Qui aujourd’hui peut se payer le luxe d’avoir un salon !

  Je ne voyais pas les sœurs de Jack comme ça. Je pensais que nous serions tout de suite copines et qu’elles m’entraîneraient avec elles dans la chambre de leur frère pour me raconter des anecdotes sur son enfance. Follement excitées par cette rencontre entre nos deux familles, nous sauterions sur son lit en riant comme des gamines, elles me raconteraient des histoires rigolotes d’appareils dentaires et de premiers baisers, d’affreuses coupes de cheveux et de tenues ringardes, sans oublier les fêtes de famille et les bar-mitsva… N’est-ce pas finalement le rôle des frères et des sœurs ? Comment savoir? Etant moi-même fille unique, je n’en ai aucune idée. Mais j’imagine. Dans mon enfance, ce qui ressemblait le plus à une sœur était une poupée Barbie grandeur nature que ma mère m’avait offerte quand j’avais cinq ans.

  Oui, je m’étais dit que les sœurs de Jack et moi serions tout de suite les meilleures amies du monde, des sœurs pour la vie.

  Mais, en arrivant, elles m’ont serré la main, un sourire figé sur les lèvres, et m’ont présenté leurs maris d’une façon très formelle. On aurait dit un entretien d’embauche, sauf que, à chaque entretien d’embauche auquel j’ai participé, les avocats partenaires étaient plus chaleureux, ou au moins se donnaient-ils la peine de faire semblant.

  Cette première rencontre, avec les sœurs et les beaux-frères de Jack, était tellement importante et troublante pour moi, que je les ai vus à travers un brouillard et que je n’ai pas vraiment saisi qui était qui. Ce n’est pas seulement parce qu’ils ont des prénoms similaires – Aaron, Alan et Adam. J’étais distraite parce que, au moment où ils m’ont été présentés, le père de Jack servait du champagne à mes parents et j’étais paniquée à l’idée que ma mère boive les petites bulles comme du jus de fruits. Un jour comme aujourd’hui, je n’avais aucune envie qu’elle me fasse honte, plus que d’habitude, je veux dire. Et surtout, je n’avais aucune envie qu’elle se mette à parler de ma nouvelle grosse affaire. Non seulement c’est top secret, mais je n’ai même pas encore eu le temps d’en parler à Jack et de lui expliquer qu’à cause de cela il faut que je cherche une nouvelle robe de mariée.

 

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