Mon fiancé, sa mère et moi

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Mon fiancé, sa mère et moi Page 16

by Brenda Janowitz


  En tout cas, pas aujourd’hui.

  Mais, à la place de l’article redouté, s’étale sous mes yeux et sous les yeux des lecteurs du monde entier en gros titres :

  HEPBURN ET TRACY PEUVENT ALLER SE RHABILLER :

  VOILÀ UNE VRAIE GUERRE DES SEXES !

  — Oh, mon Dieu !

  — Je t’avais dit de ne pas l’ouvrir ! dit Vanessa d’une voix plus aiguë que d’habitude.

  — Tu n’aurais pas dû me l’interdire ! Tu n’as jamais entendu parler des enfants désobéissants ?

  — Je suis ta demoiselle d’honneur, pas ta baby-sitter !

  — C’est pareil !

  — Que lis-tu ? demande Jack en sortant de la douche.

  Il a seulement drapé une serviette autour de sa taille et se sèche les cheveux avec une autre. Je regrette fugacement d’être toujours en colère contre lui après l’épisode du Pierre.

  — Rien, dis-je en m’efforçant de garder les yeux fixés sur les siens au lieu de lorgner sa poitrine large et ses épaules musclées.

  — Alors, tu l’as vu? demande-t-il en s’approchant du bar.

  Il jette sur un tabouret la serviette qui lui servait à se sécher les cheveux et resserre l’autre autour de sa taille. Je ne perds aucun de ses mouvements.

  — Brooke?

  Tu es toujours en colère contre lui, arrête de regarder cette serviette, arrête de regarder cette serviette !

  — Oui, oui, dis-je en détachant mon regard de sa taille avec difficulté, Vanessa vient de me prévenir.

  — Hé, ne rejette pas la faute sur moi ! s’exclame Vanessa très loin dans le téléphone. Dis-lui que je ne voulais pas que tu le lises !

  — Vanessa, je te rappelle plus tard.

  Je me tourne vers Jack.

  — Si je comprends bien, tu l’avais déjà vu?

  — Oui, mais je savais que cela t’énerverait, alors je ne t’en ai pas parlé. Et comme ces derniers temps, tu pars avec le Times, j’ai pensé qu’avec un peu de chance tu ne verrais pas l’article.

  Pardon ?

  Comme si je ne me précipitais pas tous les jours sur www.nypost.com pour lire la « Rubrique des potins » !

  — Désolée, tu veux le Times ? dis-je en le lui tendant.

  — Je ne veux pas le Times, dit-il en m’attirant à lui, je veux prendre mon petit déjeuner avec toi tous les matins et qu’on lise le Times ensemble, comme nous le faisions avant. Je ne veux pas que tu partes en courant, alors que je suis encore sous la douche.

  Il s’assied sur un tabouret de bar en me tenant toujours contre lui, puis il me lâche et prend mes mains dans les siennes.

  — Je suis désolée, dis-je, je suis sous pression en ce moment et j’ai beaucoup de travail, ce que tu n’ignores pas puisque c’est toi qui me l’as donné.

  — Je te rappelle que tu ne travailles plus sous mes ordres, alors je ne pense pas que tu puisses dire cela! répond-il, ses yeux bleus pétillant d’amusement.

  — Et j’ai un mariage à organiser!

  — Je suis désolé pour ce qui s’est passé au Pierre, dit-il en soulevant mon menton pour que je le regarde en face. Je suis vraiment désolé.

  — Je ne veux pas que l’on se dispute.

  — Moi non plus, dit-il en me serrant contre lui. Je vais parler à mes parents.

  — Merci, dis-je entre le rire et les larmes, en m’enivrant de l’odeur de son eau de toilette.

  — Veux-tu une tasse de café ? demande-t-il.

  — J’en rêve.

  Jack saute de son tabouret et va servir le café. Je baisse les yeux sur la première page du Post. Je déteste la photo qu’ils ont choisie. J’espère qu’ils en ont trouvé une autre pour la version Internet du journal. Je pourrais peut-être leur envoyer une photo de nos fiançailles par mail. Le cliché à la une nous montre en train de quitter le palais de justice après l’audience préliminaire. Je regrette de ne pas avoir mis, ce jour-là, un tailleur sexy de chez Nanette Lepore comme celui que portait Miranda, avec un chemisier un peu trop décolleté pour une audience au tribunal, au lieu de mon tailleur noir ultraclassique sur un pull noir à col roulé. En fait, je commence à regretter de ne pas avoir ce genre d’article dans ma garde-robe.

  (Note personnelle : lors du prochain shopping chez Saks, penser à acheter des tailleurs sexy au cas où je serai encore prise en photo en sortant du palais de justice.)

  Jack et moi ne faisons pas les gros titres du journal mais celui qui nous concerne occupe tout de même le quart inférieur droit de la première page, un encadré impossible à louper renvoyant à la page 9 pour les détails. Je feuillette le journal. Arrivée page 9, cela me saute à la figure. C’est le même titre qu’à la une, mais cette fois en pleine page :

  HEPBURN ET TRACY PEUVENT ALLER SE RHABILLER :

  VOILÀ UNE VRAIE GUERRE DES SEXES !

  Par Shawn Morgan (AP Press)

  Oubliez le film, ce n’est pas de la fiction, cela se passe dans la vraie vie ! Les avocats Brooke Miller et Jack Solomon, qui viennent de se fiancer et doivent se marier au printemps prochain, étaient hier devant la cour fédérale pour plaider l’un contre l’autre dans une affaire de contentieux commercial top secret.

  Pourquoi autant de mystère autour de cette affaire ? Quels en sont les enjeux ? Et plus important que tout, qui sera le vainqueur – l’homme ou la femme ? Quand l’affaire sera-t-elle enfin dévoilée au public et quand le tribunal rendra-t-il son verdict ?

  Je respire enfin en comprenant que le compte rendu d’audience a été mis sous scellés avant que la presse ait eu vent de l’affaire et découvre que les protagonistes ne sont autres que Monique et Jean-Luc. Je regarde la photo qui accompagne l’histoire : Jack et moi nous embrassons devant le palais de justice en plein milieu de Foley Square sans tenir compte des promeneurs autour de nous. D’un certain côté, mon ego adore, mais le reste de mon esprit s’interroge : qu’est-ce que ça veut dire ?

  Je jette un coup d’œil au nom du photographe qui a pris la photo : Jay Conte, c’est-à-dire notre vidéaste. Mon Blackberry se met alors à vibrer, c’est un mail de l’assistante du juge Martin.

  De : [email protected]

  A : [email protected] ; [email protected]

  Cc : [email protected] [email protected]

  Objet : Edition du jour du NY Post.

  Maîtres :

  En raison de l’insistance des reporters déterminés à découvrir l’identité des parties en présence dans l’affaire que vous plaidez devant le juge Martin, et compte tenu de votre désir d’éviter tout tapage médiatique autour de cette même affaire, nous avons jugé bon de faire semblant de leur lâcher quelques bribes d’informations afin qu’ils arrêtent de fouiner. Voilà pourquoi l’assistant du juge Martin a accidentellement dit aux journalistes que la raison pour laquelle cette affaire était sous scellés, c’est que les avocats des deux parties étaient fiancés.

  Si vous lisez le New York Post du jour, vous verrez que cette information apparaît en page 9. Cordialement,

  Brandon William

  Juge adjoint du juge Martin.

  Note de confidentialité :

  Les informations contenues dans ce message électronique sont la propriété du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, elles sont confidentielles et uniquement destinées aux personnes nommées ci-dessus. Si vous n’êtes pas le destinataire, vous devez effacer ce message sans le lire ni ouvrir ses pièces jointes, ne l’envoyer ni le répandre d’aucune manière, et aviser le district sud de New York par réponse à l’envoyeur à [email protected] Merci d’avance.

  Comme le Blackberry de Jack sonne à son tour, je lis le mail à haute voix.

  — Tu vois, dit-il en se servant un autre café, tout est bien qui finit bien. Notre affaire est sous clé et bien gardée.

  — Mais s’ils s’obstinent à fouiner?

  Jack boit une gorgée de café avant de répondre.

  — Ne t’inquiète pas, dès demain ils auront une autre histoire à se mettre sous la dent, il suffit
qu’une pseudo-personnalité de télé-réalité défraie la chronique pour que notre affaire soit oubliée.

  — En tout cas, je n’aime pas mon look sur cette photo. Je suis trop classique et pas fun du tout.

  — Classique et pas fun ? Moi, je trouve que tu fais très Jackie O à la Maison-Blanche, dit Jack.

  Mon fiancé est parfait, il sait que, dès que je doute de moi, il suffit qu’il me compare à quelqu’un de célèbre pour que je retrouve confiance en moi. Pas Julia Roberts ni Reese Witherspoon, non, j’apprécie les personnalités d’autrefois, comme les icônes des années soixante. Quand je me trouve trop classique, il suffit qu’il me compare à Jackie O pour que j’aille mieux. Il y a aussi la version Audrey Hepburn, quand je me trouve trop simple, et Marilyn Monroe, quand je me trouve trop grosse, j’accepte même une référence à Lauren Bacall pour son chic.

  Pas étonnant que notre petit déjeuner se termine au lit…

  18

  — Rien ? Tu n’as vraiment rien trouvé ? dis-je à Vanessa quand nous sommes enfin seules, réfugiées dans les toilettes de Mega, un gigantesque restaurant de Midtown.

  — Rien, confirme-t-elle, je n’ai rien, pas une miette. Il ne la voit que pour lui donner du travail, ensuite chacun s’enferme dans son bureau, dit Vanessa en remettant un peu de rouge à lèvres.

  Ça fait maintenant deux semaines que Jack essaie de me calmer après le fiasco du Pierre…

  (« Jack, est-ce si difficile pour toi de comprendre que tu dois toujours être d’accord avec tout ce que je dis quand nous sommes avec tes parents ? »

  Je préfère censurer la suite de mes propos car ils pourraient choquer les moins de dix-sept ans…)

  Ma chère demoiselle-dame d’honneur a pour mission de garder un œil sur lui. Je lui ai même demandé d’aller manger une glace au yaourt avec Miranda, selon le fameux précepte qu’il faut rester proche de ses amis et encore plus de ses ennemis. Mais tout ce que Vanessa a découvert, c’est que Miranda préfère la vanille au chocolat, une information inoffensive aujourd’hui, mais qui pourrait se révéler utile un jour ou l’autre, on ne sait jamais.

  Je vous en prie, comme si vous ne défendriez pas votre territoire à ma place !

  — Comment ça se fait? C’est tout de même une voleuse de mari renommée ! Tu n’as rien trouvé ? Même pas un petit rendez-vous tardif aux archives, au trentième étage? dis-je en regardant Vanessa du coin de l’œil.

  — Parce que toi, tu as déjà donné un petit rendez-vous tardif à Jack aux archives, au trentième étage ? demande Vanessa émoustillée.

  — Mais non, dis-je en riant.

  — Tu l’as fait ! J’en suis sûre !

  — Il ne faut tirer aucune conclusion hâtive, dis-je avec un clin d’œil. Si tu vois ce que je veux dire…

  — Je vois très bien ce que tu veux dire, répond Vanessa en rangeant son tube de gloss dans sa pochette Chanel dorée.

  — N’essaie pas de changer de sujet, tu étais censée me donner des informations sur Jack et Miranda. Vas-y, raconte.

  — Il n’y a rien à raconter, Brooke.

  J’attends une seconde pour lui donner le temps de rajouter l’inévitable « pour l’instant ».

  — Tu veux me faire croire que tu n’as rien à me dire ? dis-je en défroissant ma jupe et en ajustant la bride de mon escarpin gauche.

  — C’est exactement cela.

  — Pourquoi est-ce que je te paie, alors ? dis-je en me dirigeant vers la porte.

  — Je me permets de te rappeler que tu ne me paies pas.

  — C’est une façon de parler, je n’arrive pas à croire que tu n’aies rien trouvé.

  — « Pourquoi est-ce que je te paie ? » n’est pas une expression, dit Vanessa en me tenant ouverte la porte des toilettes pour dames pour que je puisse sortir. C’est une manière désagréable de dire…

  — Salut, les filles ! s’écrie Miranda, qui déboule de derrière la porte, son accent du sud encore plus accentué que d’habitude. Comment allez-vous ? Quelle superfête, Brooke ! Chez moi, nous ne faisons pas d’aussi belles réceptions en l’honneur des futures mariées.

  — Moi non plus, dis-je entre mes dents serrées.

  Je voulais une petite réception avec mes amies intimes et mes proches parentes, mais la famille de Jack a insisté pour inviter la quasi-totalité des femmes qui seront présentes au mariage. Nous avions donc le choix entre louer le Madison Square Garden ou le gigantesque restaurant Mega, où nous sommes aujourd’hui.

  — Les sœurs de Jack doivent en effet beaucoup apprécier Brooke pour lui avoir organisé une telle fête, dit Vanessa en souriant. Du reste, on doit y aller. On se voit plus tard, n’est-ce pas ? dit Vanessa à Miranda tout en m’entraînant avec elle.

  — Ah, la voilà! s’exclame Lisa, l’une des sœurs de Jack, en me voyant entrer dans le salon. Voici Brooke, l’héroïne du jour!

  Tout le monde se retourne et me félicite avec des « oh ! » et des «ah ! » Mais tout ce que je me dis, c’est que je ne connais pas la moitié de ces femmes. Ma conception de la réception en l’honneur de la mariée s’apparentait plutôt à un dîner entre bonnes copines et les femmes de ma famille, chez l’une ou l’autre d’entre elles. Vanessa avait proposé d’organiser une petite fête chez elle, mais les sœurs Solomon y ont mis leur veto. A la place de la soirée que je souhaitais, elles ont organisé la réception du siècle, dans la plus pure tradition Solomon. De fait, la pièce est tellement immense qu’elle pourrait contenir une grande partie de la ville de Cleveland. La première fois que je suis entrée dans le grand salon de Mega, j’ai vu une affiche indiquant qu’elle pouvait contenir 325 personnes. Je suis certaine que nous dépassons ce nombre aujourd’hui.

  Je n’ai donc pas vraiment la fête de mes rêves et je n’ai évidemment pas non plus les invités que je souhaitais. Lorsque Jack a réalisé l’envergure que cela prenait, il a fait en sorte que ses collègues féminines ne soient pas oubliées afin de ne froisser personne. Ce qui, à mon avis, n’a aucun sens, puisque Jack est déjà avocat partenaire dans son cabinet. Selon moi, il pouvait faire comme bon lui semble. Mais ce n’était apparemment pas son avis et c’est la raison pour laquelle Miranda Foxley, la voleuse d’hommes, a été invitée – et a eu le culot de se pointer! Non, je ne crois pas qu’elle soit ici par amitié pour moi. Je suis persuadée, au contraire, qu’elle est ici pour me voler mon mec tout en endormant ma méfiance afin de me le piquer quand je m’y attendrai le moins –, ainsi que tout un groupe de femmes partenaires et associées travaillant avec Jack, que je n’avais aucune envie de voir ici ce soir.

  Je jette un coup d’œil au vingt et quelques tables dressées et décorées – ou plutôt surchargées – de fleurs. Leurs parfums mêlés me montent à la tête et la puissante odeur des pivoines me fait même éternuer. Occupée à saluer ses collègues de Gilson, Hecht et Trattner, ainsi que d’anciennes camarades de l’université de droit, Vanessa ne remarque pas mon malaise. Je me sens perdue et j’ai du mal à fixer mon regard sur quelque chose dans cette pièce immense et bondée, avec son plafond haut de plusieurs mètres, ses tables rondes drapées de nappes orange et sa gigantesque table rectangulaire couverte de cadeaux de mariage. J’ai l’impression que la pièce bruyante tourbillonne autour de moi. Le thème choisi pour la décoration est le Cirque du soleil. Les chaises, capitonnées de velours rouge, sont disposées sur une moquette violet et jaune. A l’extrémité du bar, il y a un verre de Martini géant (avec une olive démesurée à l’intérieur), et les serveurs sont vêtus comme des bouffons de cour, en rose fuchsia et gris.

  — Allons déposer nos sacs à main sur nos chaises, me propose Vanessa.

  Tout en la suivant à travers le dédale des tables et des chaises, je sens une immense fatigue m’envahir. Voilà deux semaines que je ne dors que deux ou trois heures par nuit. J’aimerais mettre ces nuits presque blanches sur le compte de l’amour et de notre réconciliation après l’horrible épisode du Pierre, mais je les dois surtout à un nombre incalculable d’heures supplémentaires. Je bosse quatorze heures par jour, week-e
nd compris, sur l’affaire de Monique. Je suis crevée et j’attends tous les jours avec impatience le moment de me coucher, mais une fois dans mon lit, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Même Vanessa s’en est rendu compte ce matin. Quand elle est venue me chercher pour aller chez le coiffeur, elle m’a suggéré de me maquiller pour cacher les cernes sous mes yeux. « Tu ne peux pas assister à la réception en l’honneur de ton mariage avec une tête pareille, on dirait la fiancée de Frankenstein ! »

  Arrivées à notre table, Vanessa pose le carton portant son nom sur son assiette et sa pochette Chanel dorée sur la chaise placée devant. Pour ma part, j’ai à peine la force de tirer ma propre chaise et de m’affaler dessus.

  — Est-ce que tu vas bien ? murmure Vanessa avec inquiétude en se penchant vers moi.

  — Je suis tellement fatiguée, dis-je en prenant ma tête dans mes mains, et cette espèce de soirée de rêve en Technicolor me rend nerveuse.

  — C’est plutôt fun, je trouve, le décor est marrant.

  Les yeux clos, la tête dans les mains, j’entends Vanessa demander à un serveur de m’apporter un café glacé. Désormais, en plus de ses devoirs de dame d’honneur et d’espionne au service de la fiancée, Vanessa doit aussi aider la future mariée à survivre à la fête donnée en son honneur. Je suis certaine qu’à la sienne Vanessa était heureuse et en pleine forme – pas du tout au bord de l’évanouissement comme moi. C’était une future mariée gracieuse qui connaissait chacun de ses invités.

  — Attention, chaud devant, murmure Vanessa à mon oreille en s’asseyant juste à côté de moi.

  L’air de rien, elle prend la carte portant mon nom et la dépose dans l’assiette devant moi.

  — Tu es sûrement Vanessa, dit Elisabeth, l’une des sœurs de Jack.

  En entendant sa voix, je fais un effort surhumain pour me redresser et ouvrir les yeux.

  — Oui, c’est moi, dit Vanessa, qui se lève en souriant pour la saluer.

  — Je suis Elisabeth, la sœur de Jack.

  — Je vois très bien, vous êtes la sœur cadette et vous êtes mariée à Alan, n’est-ce pas ?

 

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