Mon fiancé, sa mère et moi

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Mon fiancé, sa mère et moi Page 17

by Brenda Janowitz


  Je la hais. Ravissante dans sa robe orange, elle papote tranquillement avec la sœur de Jack. Elle n’a aucun problème pour savoir qui est qui, et quel beau-frère correspond à quelle belle-sœur. Je me rends brusquement compte que je hais Vanessa. Je hais ma meilleure amie. Ça fait des mois que Jack me parle de sa famille et je ne m’y retrouve toujours pas, alors que Vanessa n’a appris la composition de la famille de Jack qu’hier soir et qu’elle est déjà une pro.

  Mais lorsque le serveur m’apporte mon café glacé – le quatrième de la journée – accompagné de deux sucrettes et de lait écrémé, exactement comme je l’aime, j’adore de nouveau Vanessa. Je retire ce que je viens de dire, c’est ma meilleure amie et je l’aime très fort ! Je savoure le breuvage glacé en faisant attention à ne pas tacher ma belle robe blanche, puis je tends la main pour attraper le verre d’eau posé sur la table devant moi, suivant ainsi les instructions de Vanessa – lorsqu’on porte une robe blanche dans un cocktail, on ne doit boire que des boissons de couleur claire. Je rejoins mon amie en grande conversation avec Elisabeth, bien décidée à me comporter comme la charmante future mariée que je sais pouvoir être quand je le veux bien. Si seulement je n’étais pas aussi fatiguée.

  Vanessa arbore cet air passionné et attentif que je lui connais bien. Si vous saviez à quel point je suis passionnée par cette affaire et quel plaisir j’ai à travailler dessus ! Et je prends soudain conscience que c’est pour moi qu’elle fait tout cela. Elle mérite amplement d’être ma demoiselle d’honneur, ou dame, peu importe.

  — Nous nous sommes donné beaucoup de mal pour composer ces bouquets, explique Elisabeth.

  — C’est vrai, ajoute Lisa, qui vient de les rejoindre, nous voulions qu’ils évoquent ceux que nous avons choisis pour le mariage, mais avec des fleurs un peu différentes afin que les bouquets du mariage soient une vraie surprise !

  Vanessa sait déjà, dans le moindre détail, quelles fleurs j’ai choisies pour le grand jour.

  — Tu dois être Lisa, n’est-ce pas ? demande Vanessa d’un air interrogateur en se tournant vers la sœur de Jack.

  — Oui, et toi, tu es sûrement Vanessa ?

  Celle-ci me dira un peu plus tard que tous les invités sont venus vers elle en lui affirmant qu’elle était sûrement Vanessa, ce qui n’était pas très difficile puisqu’elle était la seule femme noire de l’assistance. Je considère du reste que c’est un signe de manque d’ouverture d’esprit de la part de Gilson, Hecht et Trattner et des cabinets d’avocats en général, qui devraient avoir, à mon avis, une politique d’embauche plus ouverte.

  — Enfin, te voilà! s’exclame ma mère en se précipitant vers moi. Ça fait des heures que je te cherche.

  Inutile de préciser que ma mère porte un ravissant tailleur d’un blanc immaculé.

  — J’adore ton tailleur, lui dis-je sur le ton d’Hannibal Lecter, le cannibale du film Le silence des agneaux s’adressant à ses futures victimes.

  — Oh, merci, BB ! s’écrie ma mère inconsciente du danger qu’elle court. Je l’ai trouvé chez Saks et je n’ai pas pu résister. A priori, comme je n’ai qu’une fille unique, je n’aurais qu’une seule occasion d’être la mère de la mariée, alors autant en profiter !

  Les sœurs de Jack arborent un petit sourire supérieur, fières que leur propre mère ait joué ce rôle déjà trois fois. Mais la mienne ne s’en aperçoit pas, à moins qu’elle ne s’en moque complètement, ce qui est probable, la connaissant.

  — Vous êtes magnifique, Mimi, s’exclame Vanessa en la serrant dans ses bras.

  Je l’embrasse à mon tour, et une fois ma bouche contre son oreille, je murmure :

  — Je te préviens que si tu portes du blanc à mon mariage, je te tue !

  — Mais tu m’as dit toi-même que tu aimais cette tenue, BB ! proteste-t-elle en tentant de se dégager.

  — Sauf que le modèle que tu avais essayé devant moi chez Saks était bleu!

  — Oh, BB, tu es tellement drôle ! dit-elle en riant comme une folle. C’est toi tout craché, allez, petite fiancée, tu es trop nerveuse, détends-toi ! Oh, Joan ! Je ne vous avais pas vue, bonsoir!

  — Quel plaisir de vous voir ! dit la mère de Jack en nous embrassant l’une après l’autre. Quelle merveilleuse soirée, n’est-ce pas ?

  Ma mère et moi acquiesçons en tentant de ne pas éclater de rire. Je sais exactement ce qu’elle pense, parce que Joan porte encore ce soir un pantalon large. Auraient-ils fait récemment un déstockage massif de pantalons larges chez Armani ? Celui-ci est bleu marine, et Joan le porte avec une veste courte bleu ciel à manches trois quarts et des escarpins à brides bleu marine.

  — Admirez les ravissants cartons que ma cousine a réalisés ! s’exclame ma mère en montrant à Joan un petit papier rose pâle qu’elle sort de sa pochette. C’est une merveilleuse idée. Comme ça, chacune d’entre nous peut rédiger un petit conseil conjugal à l’attention de BB. Elle les lira au moment d’ouvrir ses cadeaux.

  — Mais, Mimi, dit Joan d’un air faussement désolé, nous n’allons tout de même pas organiser des jeux à une réception en l’honneur de la future mariée! Mes filles et moi pensons qu’il y a beaucoup trop d’invitées pour cela.

  — Oh, bien sûr, répond ma mère avec un sourire figé, mais je…

  Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que Joan a déjà tourné les talons, suivie de ses filles en rang d’oignons. Elles disparaissent, englouties par la foule qui se presse sous l’immense plafond, duquel tombent des flots de rubans colorés.

  — Je trouve que l’idée de votre cousine est vraiment adorable, intervient Vanessa, nous pourrions le faire à notre table et à toutes celles de votre famille ?

  Si ma famille au sens strict est assez réduite, car je suis fille unique comme ma mère, ce n’est pas le cas de mon père. Ses parents sont arrivés d’Europe de l’Est avec leurs huit enfants, mon père étant le seul garçon. J’ai donc sept tantes et des flopées de cousines et de cousins que j’ai bien du mal à distinguer les uns des autres, car la plupart ne vivent pas à New York. Il y a aussi ma grand-tante Devorah, qui est la sœur de ma grand-mère paternelle et qui a, elle aussi, une grande famille. C’est pourquoi j’avoue être un peu perdue lorsque la famille est au complet. J’ai déjà envisagé de faire un immense arbre généalogique des Miller, mais cela n’est jamais allé plus loin.

  Si Vanessa connaît le nom de chacune de mes tantes, je l’étrangle.

  — Tous les invités sont mélangés, dit ma mère avec un sourire glacial. Chaque table est composée en partie par notre famille et celle de Jack, tes amies, Brooke et celles de Jack.

  — En tout cas, c’était une très bonne idée, dit Vanessa.

  Maman lui sourit, essayant de faire bonne figure. Je ne peux m’empêcher de la prendre dans mes bras pour la réconforter. Cette fois, c’est une véritable étreinte et je ne lui murmure pas de menaces dans l’oreille, au contraire.

  — Tu es très belle, lui dis-je sincèrement.

  — Puis-je avoir votre attention, s’il vous plaît? demande Joan à la foule bruyante. Elle se tient à l’entrée de la salle, où un podium a été installé avec un micro.

  — Est-ce que cette chose fonctionne ? demande-t-elle en tapotant dessus.

  Patricia, l’une des sœurs de Jack, installe le micro à la bonne hauteur pour sa mère.

  — Au nom de ma famille et de celle de Brooke, je tiens à vous souhaiter à toutes la bienvenue et je vous remercie d’être présentes aujourd’hui. Nous sommes très heureux de partager ce moment de joie avec vous. Je vous invite maintenant à prendre place autour des tables et je vous souhaite un bon appétit.

  Bizarrement tout le monde applaudit, puis c’est la débandade, chacune partant à la recherche de sa place. Ma mère, Vanessa et moi nous dirigeons vers notre table, la table d’honneur, bien sûr. Comme nous avons déjà déposé les cartons portant nos noms sur nos assiettes, nous voulons être certaines que ma mère sera assise à côté de l’une de nous deux. Le reste de la table est composé de Joan et de ses trois fille
s, et je sais d’avance que celles-ci essaieront de nous mélanger. J’espère qu’elles n’ont pas déjà déplacé nos cartons afin que personne ne soit assis à côté de la personne qu’elle voit tous les jours. Vanessa et moi aurions aimé partager une table avec nos amies. J’ai eu tellement de travail ces dernières semaines que je n’ai pas eu le temps de déjeuner avec mes anciennes collègues de chez Gilson, Hecht et Trattner. Quant à mes plus vieilles copines, je ne les ai pas vues depuis la fac de droit. En fait, je n’ai pas pris un pot avec Esther, ma collègue, depuis une éternité. Je sais qu’elle a rencontré quelqu’un de sérieux récemment et je suis impatiente de connaître tous les détails. Mais nous n’avons pas le choix, nous sommes assises à la table d’honneur. Ce qui me sauve, c’est que, d’après Vanessa, la future mariée a le droit de se lever pendant le déjeuner pour passer de table en table. Dès que j’aurai mangé un morceau, je m’éclipserai. Ma mère passe son bras droit sous mon bras gauche et son bras gauche sous le bras droit de Vanessa, et nous avançons d’un pas déterminé vers notre table. Finalement, ce n’est pas si mal que nous soyons ensemble toutes les trois. L’union fait la force, n’est-ce pas ? Bien sûr, la famille Solomon est supérieure en nombre, mais elles vont trouver en face d’elles deux avocates et une femme de caractère de Long Island, alors nous n’avons rien à craindre.

  — Vanessa, demande ma mère, connais-tu le menu?

  — J’ai été débordée par les plans de table, j’avoue que je ne m’en suis pas du tout occupée. Cela dit, je suis déjà venue déjeuner ici et je me souviens que les salades sont délicieuses. Elles sont composées dans l’assiette comme une œuvre d’art. Vous allez adorer, j’en suis sûre.

  — J’espère qu’ils serviront la mienne avec l’assaisonnement à part.

  — Oh, moi aussi, dit Vanessa.

  De la salade ? Je ne vais pas pouvoir me contenter d’une salade pour le déjeuner ! Je suis tellement fatiguée que j’ai la tête qui tourne, et chacun sait que dans ce cas, la chose dont on a le plus besoin, c’est de gras. Une belle assiette de nourriture bien riche ! Y a-t-il une petite chance qu’ils servent des frites avec leurs salades ? J’ouvre la bouche pour interroger Vanessa à ce sujet, lorsque mon regard tombe sur une des assiettes qu’un serveur dispose sur une table voisine.

  Exit les frites! En fait, je ne pense plus à rien. C’est le grand vide dans ma tête. Je m’arrête brutalement. Vanessa et ma mère, stoppées dans leur élan, s’arrêtent également. Comme dans un brouillard, j’entends Vanessa se plaindre qu’elle a perdu une chaussure. Je me penche pour examiner une des assiettes qui vient d’être servie sur la table 12. C’est sûrement une erreur, ce n’est pas possible que l’on serve cela au déjeuner donné en mon honneur. Parce que ce que je vois, trônant en évidence sur le dessus d’un incroyable échafaudage, c’est quelque chose qui ne devrait absolument pas y être. A aucun prix.

  Du homard!

  Cela ne peut être qu’une méprise. Je ne peux pas croire que les Solomon fassent preuve d’une telle mesquinerie. L’homme que je vais épouser ne peut pas être né d’une femme qui vient de lancer une guerre sainte contre ma famille et moi-même à coup de homard. Ne pouvant en servir le jour du mariage, elle a pris l’initiative d’en servir au déjeuner qu’elle donne en mon honneur.

  — Oh, mon Dieu ! s’exclame Vanessa, qui met aussitôt sa main sur sa bouche en espérant que les invitées de la table 12 ne se seront pas rendu compte de notre trouble.

  Ma mère, qui vient à son tour de comprendre, prend les choses en main. Sans un mot, un sourire plaqué sur son visage tendu, elle garde la tête haute.

  — Pas de scandale, les filles, dit-elle calmement, on est trop fortes pour cela. C’est leur réception, ce sont elles qui l’ont organisée et c’est leur choix. Ce n’est pas le nôtre et nous ne sommes pas d’accord avec elles, mais nous ne nous rabaisserons pas à leur niveau et nous ne ferons pas de scène.

  Est-ce que j’ai quand même le droit de pleurer ? Parce que je sens les larmes monter et j’ai un mal fou à les empêcher de couler. Ma mère, quant à elle, n’a pas envie de pleurer. En revanche, on dirait que la fumée de la colère lui sort par les narines.

  — Ça a l’air délicieux, vous ne trouvez pas ? demande Joan en venant jusqu’à nous. Vous disiez l’autre jour que vous ne mangiez pas toujours casher, alors Edward a pensé que mettre un peu de homard au menu d’aujourd’hui serait parfait, n’est-ce pas une bonne idée ?

  Ma mère et moi ne répondons pas. Nous nous contentons de dévisager froidement Joan en silence.

  — Euh, eh bien en tout cas, moi, je ne mange pas de homard, dit Vanessa.

  Joan va-t-elle oser lui demander si elle ne mange que casher ?

  — Vraiment ? demande celle-ci, pas de problème, il faut le signaler au serveur. Il y a un plat de substitution pour celles qui ne veulent pas de homard, on peut le remplacer par du saumon. Vous aimez le saumon ?

  Vanessa me regarde, et je la regarde à mon tour en silence, puis elle hausse les épaules. Va pour le saumon.

  A l’autre bout de la grande salle, je vois ma grand-tante Deborah se lever et quitter le restaurant.

  C’est la faute de Jack. C’est entièrement sa faute.

  Ma mère, Vanessa et moi choisissons le saumon, c’est une question de principe, alors que les Solomon engloutissent leurs salades, en poussant des petits cris d’extase à chaque bouchée. Ma mère me dira plus tard que le fait que les femmes Solomon aient commandé leurs salades déjà assaisonnées avec une sauce grasse dégoulinant du sommet jusqu’à l’assiette, en dit long sur leur personnalité. Je n’ai pas très bien compris ce qu’elle voulait dire mais j’ai hoché la tête d’un air entendu, tellement j’étais en colère contre elles. Solidarité. Devant l’adversité, il faut se serrer les coudes.

  C’est la faute de Jack.

  Joan ayant décrété qu’il y avait trop de monde pour ouvrir les cadeaux, ceux-ci restent emballés dans leurs papiers multicolores sur la grande table de l’entrée. En deux heures et demie, tout est terminé. Commentaire de Joan : c’est amplement suffisant pour une réception en l’honneur d’une future mariée. Alors que je me demande comment Jack et moi allons pouvoir emporter tout cela chez nous, il fait son apparition en compagnie de son père et de ses beaux-frères. Comme d’habitude, avec leurs pulls torsadés pastel Loro Piana, leurs pantalon beige au pli impeccable et leurs mocassins Gucci, on dirait qu’ils sont en uniforme. Je ne cherche même pas à savoir qui est qui, je m’en fiche complètement. La seule chose qui m’importe, c’est l’homme qui avance vers moi, l’homme que je vais épouser, Jack. Je sais que tout va s’arranger. Jack va s’en occuper et tout va rentrer dans l’ordre. En le voyant passer la main machinalement dans ses cheveux bouclés, je ne peux m’empêcher de sourire. Les tensions de la journée s’effacent et j’oublie tout – ma fatigue, mon stress et même le homard. Jack s’avance vers moi, un bouquet à la main, ce sont les fleurs que nous avons choisies pour notre décoration de mariage. Il n’y a plus que lui et moi. Je le prends dans mes bras et je l’embrasse. Tout le monde applaudit, et j’ai l’impression d’être l’héroïne d’un film romantique. Il est Richard Gere et je suis Julia Roberts dans Pretty Woman. Non, attendez, elle joue le rôle d’une prostituée ! Je ne suis pas Julia Roberts. O.K., il est Tom Hanks et je suis Meg Ryan dans Vous avez un message. Non, Tom casse Meg professionnellement, nous sommes Hanks et Ryan dans Nuits blanches à Seattle. Non, attendez, dans Nuits blanches à Seattle, Tom Hanks a un enfant et je n’aimerai pas découvrir que Jack a un enfant caché. Alors, quel type de comédie romantique cela pourrait-il être ?

  Ça y est! J’y suis! Il est George Peppard et je suis Audrey Hepburn ! Je vis enfin mon rêve d’entrer dans le monde imaginaire de Petit déjeuner chez Tiffany ! C’est exactement ça. Je colle davantage au personnage que l’héroïne de Pretty Woman. Et elle est tellement bien habillée dans ce film !

  Nous y sommes. Nous nous tenons enlacés au milieu de la grande pièce, je suis Holly Golightly, il est Paul Varjack et j’ai décidé de donner
un nom au chat et de chanter sous la pluie. Ou, plutôt, nous nous embrassons au Mega, mais vous voyez ce que je veux dire. Ensuite, il m’offre les fleurs et je m’approche du magnifique bouquet pour le humer. Nous avons choisi des lis pour décorer les tables le jour de notre mariage – ce sont mes fleurs préférées – et j’adore leur délicieux parfum.

  Sauf que, en relevant la tête, j’aperçois quelque chose d’étrange au milieu des fleurs. C'est bleu et cela n’a rien à faire dans un bouquet. Non, ce n’est pas un petit quelque chose de chez Tiffany. Je regarde Jack, qui arbore un petit sourire narquois, attendant visiblement quelque chose. Je plonge ma main dans le bouquet pour prendre la chose bleue qui m’intrigue. C'est encore le traditionnel ruban apposé sur les requêtes en découverte. Il porte le nom de la firme de Jack : Gilson, Hecht et Trattner.

  Jack m’assigne de nouveau. Cette fois, c’est une notification pour une série d’interrogatoires, nouvelle étape de sa requête.

  Le jour de la réception donnée en mon honneur, sur les lieux mêmes, délivrée en mains propres. Interloquée, je le dévisage. Il me sourit.

  — Je vous ai bien eue, cher maître, dit-il.

  On dirait bien que je suis la seule à ne plus trouver ça drôle.

  19

  — Peut-on déplacer le rendez-vous au week-end prochain ?

  — Encore ? s’exclame ma mère, tu veux encore déplacer un rendez-vous avec un créateur de robes de mariée ?

  — J’ai beaucoup trop de travail, maman, dis-je en contemplant d’un air las les piles de dossiers accumulées sur mon bureau.

  — Tu es toujours débordée en ce moment, BB, il est temps de faire un break.

  — Je ferai une pause quand j’en aurai terminé avec tous ces interrogatoires, dis-je, déjà prête à raccrocher.

  Je sens que ma mère est sur le point de craquer, car j’ai en effet décommandé tous mes derniers rendez-vous pour aller recueillir chez Monique les informations nécessaires aux questionnaires soumis par Jack.

 

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