Sexe, Meurtres et Cappuccino

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Sexe, Meurtres et Cappuccino Page 18

by Kyra Davis


  — Dis-moi, Dena, est-ce que Jason a vu Barbie aujourd’hui, en venant au magasin ?

  Dena se raidit, sur la défensive.

  — Il est parti dix minutes avant qu’elle n’arrive.

  Je réfléchis à cette information, puis je décidai de mettre Jason de côté pour l’instant et cherchai dans mes notes la page « Chronologie des événements ».

  — Bon. En ce qui me concerne, on sait pourquoi j’étais en retard. Et toi, Dena ? Qu’est-il arrivé à ta voiture, au juste ?

  — Un clou dans un pneu. J’ai dû rouler dessus en quittant la boutique. Je ne m’en suis aperçue qu’après un bon moment.

  Je tapotai sur la table du bout de mon stylo.

  — Un clou ? Dans ce quartier le plus propre de la ville, alors qu’il n’y a aucun chantier autour de ton magasin ? Avoue que c’est une sacrée coïncidence.

  — Oui, c’est étrange, renchérit Mary Ann en se passant la main dans les cheveux, signe chez elle d’une intense concentration. Et si ce n’était pas un accident ? Si quelqu’un avait placé ce clou à dessein ?

  — Non, dit Dena. C’était un accident, rien de plus. Tout comme la mort de Tolsky.

  — Tu n’en démordras pas !

  — Arrêtez, toutes les deux ! On n’est pas là pour se chamailler mais pour réfléchir. Maintenant, je vous demande de vous concentrer sur… la mort de Barbie.

  Un nouveau frisson de dégoût me secoua, mais je n’avais pas le choix. Rassembler tous mes souvenirs concernant l’assassinat de la pauvre Barbie était le seul moyen de trouver un indice qui nous aiderait à remonter la piste du tueur.

  — C’était vraiment… vraiment… excessif, repris-je.

  — Tuer quelqu’un à coups de hache est effectivement un peu excessif, confirma Dena, sarcastique. Mais on en a déjà discuté. Ce type n’a fait que reproduire une scène de ton roman, point final.

  — Pas tout à fait. Si tu te souviens bien, Kitty est tuée de quatre coups. Le tueur de Barbie s’est littéralement acharné sur elle.

  Dena pâlit.

  — Tu peux estimer le nombre de coups qu’il lui a portés ?

  — Beaucoup. Je n’ai reconnu la pauvre femme que parce que j’avais vu ses vêtements un peu plus tôt. Elle était méconnaissable.

  — Elle devait retrouver ses parents, qui étaient de passage en ville, expliqua Dena, le visage décomposé. Je ne sais même pas s’ils ont été informés de sa mort. Tu penses que la police pourra les retrouver ?

  — Les détectives sont sûrement très qualifiés, la rassura Mary Ann en posant une main amicale sur son épaule. Tu la connaissais bien ?

  Dena secoua la tête.

  — En général, j’évite de me lier d’amitié avec mon personnel, mais je l’appréciais. C’était agréable de travailler avec elle. Je sais qu’elle avait quitté Las Vegas à cause d’un fiancé violent, qu’elle avait subi une cure de désintoxication et qu’elle avait tout recommencé de zéro ici, à San Francisco. Tu parles d’une nouvelle vie !

  En l’entendant, une idée me vint à l’esprit.

  — Un fiancé violent ? Elle t’en a dit plus ?

  — Pas beaucoup, elle évitait d’en parler. D’après ce que j’ai compris, c’était le roi des salauds, et je pense qu’elle se faisait appeler Barbie pour qu’on ne la retrouve pas. Il paraît que Mark — c’était son nom — ne la laissait rien faire. Pas le droit de se tatouer, d’avoir un piercing à la langue… le genre de petits trucs qui ne font de mal à personne, quoi.

  Instinctivement, Mary Ann et moi portâmes une main à nos lèvres.

  — Quoi qu’il en soit, la police le mettra sur sa liste de suspects. Il vit toujours à Las Vegas ?

  — Je suppose, puisqu’elle m’a dit un jour que c’était pour s’éloigner de lui qu’elle était venue ici. Il a appelé plusieurs fois à la boutique, elle n’avait pas l’air d’apprécier. Je ne pense pas que ce soit elle qui lui ait donné le numéro du magasin.

  — Il y a peu de chances qu’il soit celui qu’on cherche, dis-je en désignant les livres et les feuilles couvertes de notes éparpillés sur la table. Ça ne colle pas. D’un autre côté, il ne faut négliger aucune piste.

  — Au fond, Barbie et Kitty ne sont pas si différentes, dit Dena. Toutes les deux ont un passé mystérieux, une vie sexuelle sans tabous… Qui nous dit qu’elle n’était pas effectivement la cible du tueur ?

  — Personne, reconnus-je. Il faudrait en savoir plus sur son histoire. Tu as un moyen de contacter sa famille et ses amis ?

  — Je dois avoir un ou deux numéros de téléphone en cas d’urgence, et ses parents vont sans doute m’appeler au magasin pour récupérer les quelques affaires qu’elle y a laissées. Je devrais pouvoir m’arranger pour leur poser quelques questions délicates.

  — Exact, dit Mary Ann d’un ton pincé. Pour la délicatesse, on peut compter sur toi.

  Dena décocha un sourire sensuel à Mary Ann.

  — Parfaitement. Tu devrais voir ce que je sais faire avec une plume…

  — Raconte ?

  La question avait fusé malgré moi. Je me mordis les lèvres, tandis que Mary Ann me fusillait du regard.

  — C’est ça, encourage-la !

  — Bon, revenons à nos moutons. Si l’assassin avait l’intention de reproduire le meurtre de Kitty, pourquoi a-t-il donné autant de coups de hache ? Kitty n’est frappée que quatre fois, dans le roman. Et pas au visage.

  De nouveau, l’image horrible du cadavre. De nouveau, une nausée. Je refusai de me laisser détourner de mon but.

  — Plus j’y pense, plus je crois que c’est bien moi qu’on visait, en fait. Personne ne savait que Barbie se rendrait au parc.

  Je frémis.

  — Celui qui l’a assassinée croyait s’en prendre à moi. Il a été trompé par la ressemblance entre nos coiffures et notre couleur de peau. Barbie est morte à ma place, c’est une évidence.

  — Dans ce cas, ça ne peut pas être Anatoly. Il te connaît assez pour ne pas te confondre avec une autre.

  — Alors ça ne peut pas non plus être Jason, même si je ne l’ai croisé que deux fois. Ou alors, il n’a reconnu Barbie qu’à la dernière minute et s’est cru obligé de la tuer pour qu’elle ne parle pas. Sa colère de s’être trompé de cible pourrait expliquer qu’il ait frappé plus que prévu dans le scénario.

  — Ce n’est pas Jason, martela Dena.

  — Je suis désolée, mais nous ne pouvons écarter aucune hypothèse, et Jason fait partie des suspects. Il savait que j’avais changé de coiffure parce qu’il était à côté de toi quand je t’ai appelée ce matin, et il avait toute latitude pour glisser un clou sous tes pneus.

  Dena secoua la tête d’un air furieux, mais n’essaya pas d’argumenter.

  — Est-ce qu’on sait si Anatoly et Jason ont lu tes livres ? demanda Mary Ann.

  — Bonne question, répondis-je, surprise.

  — Merci.

  — Si, si, je t’assure, c’était très bien vu.

  Dena m’interrompit d’un regard sévère. J’en faisais un peu trop.

  — Eh bien, pour te répondre, ils m’ont tous les deux assuré qu’ils avaient lu mes livres.

  Mary Ann écrivit quelques mots sur sa feuille.

  — Est-ce qu’il peut y avoir un lien entre eux deux et les meurtres d’Alex Tolsky et de J.J. Money ? poursuivit-elle. On a des moyens de le savoir ?

  Dena et moi échangeâmes des regards interloqués.

  — Eh bien… cela fait partie des éléments à vérifier. Tiens, tu pourrais aller demain à la bibliothèque faire des recherches sur le passé de ces deux-là ?

  — Tu crois que je vais trouver des articles sur Jason et Anatoly ?

  Je vis Dena sourire d’un air soulagé et passer un bras autour des épaules de sa cousine.

  — Ah, je te retrouve. Un instant, j’ai cru qu’un alien s’était emparé de ton enveloppe corporelle.

  — Pardon ?

  — Je dis que…

  — Laisse tomber, l’interrompis-je. Mary Ann, je veux que
tu voies ce que tu peux nous trouver sur J.J. Money et Alex Tolsky. Cherche aussi du côté de D.C. Smooth, on ne sait jamais. Il faut que tu relèves tout ce qui peut paraître bizarre dans leur vie au cours de l’année qui vient de s’écouler. Ont-ils laissé entendre qu’ils se sentaient en danger ? Déposé des plaintes ? Rapporté des événements inhabituels ? Tu essaieras aussi de voir des photos des obsèques, pour t’assurer que ni Jason ni Anatoly n’y apparaissent. Ça va te prendre du temps, mais ça peut être payant.

  — De mon côté, ajouta Dena, je vais appeler Jason pour savoir s’il s’est rendu à New York récemment.

  Elle avait l’air de souffrir. Je résistai à l’envie de me lever pour la serrer contre moi, de crainte de froisser sa fierté.

  — Contente-toi de lui parler au téléphone, dis-je. Et essaie de ne pas te trouver seule avec lui tant qu’on n’a pas de preuve de son innocence.

  Elle me sourit.

  — Et toi ? Tu vas aussi essayer d’interroger Anatoly ?

  — Ça m’étonnerait qu’il veuille encore me parler.

  — Première dispute d’amoureux ?

  — Encore faudrait-il qu’on ait eu le temps de…

  Je jetai un regard à Mary Ann, renonçai à finir ma phrase.

  — Bref, je lui ai envoyé un coup de poing à la mâchoire. Je lui ai présenté mes excuses, on a… hmm… discuté, et il s’est mis à parler de mon livre. Ça a été plus fort que moi, je l’ai menacé avec un couteau. Je crois que je l’ai vexé.

  — Tous des chochottes ! gémit Dena.

  — Pour l’instant, il faut mettre Anatoly de côté. En attendant, je vais enquêter sur Tolsky. Je vais demander à sa fille de me recevoir. Elle refuse la thèse du suicide, et je veux en savoir plus.

  Dena s’étira et étouffa un bâillement.

  — Parfait, on a toutes notre feuille de route.

  — J’ai l’impression d’être une des Drôles de Dames ! s’écria Mary Ann en battant des mains.

  Dena leva les yeux au plafond. Je me tournai vers Mary Ann en réprimant un fou rire.

  — Si tu veux, mais pas de blagues. Il y a eu des morts, dans cette histoire. Je n’ai pas envie d’ajouter nos noms à la liste. Alors toutes les deux, gardez bien en mémoire les scènes de crime de mes bouquins et restez à l’écart des clubs de golf.

  Mary Ann se pencha sur sa feuille.

  — Attention… aux clubs… de golf…, ânonna-t-elle en prenant note.

  Un silence tomba sur la pièce. Puis je vis Mary Ann se redresser, un sourire aux lèvres.

  — C’était une blague, les filles.

  Nous dormîmes cette nuit-là chez Dena, quoique le mot « dormir » ne soit pas le plus approprié pour décrire les heures que je passai étendue dans le noir, l’esprit en ébullition. La peur de ces derniers jours avait cédé la place à une longue décharge d’adrénaline.

  Les flics pouvaient aller se rhabiller : Dena, Mary Ann et moi prenions l’affaire en main ! Comme les Drôles de Dames, ou les Totally Spies, ou… enfin, peu importait. Nous allions résoudre l’affaire, j’en étais persuadée.

  De toute façon, nous n’avions pas le choix.

  Mary Ann se leva à 9 heures et partit pour la bibliothèque, où elle passerait la matinée avant de prendre son service chez Neiman dans l’après-midi. Quant à moi, je rentrai chez moi, où m’attendait un M. Katz particulièrement mal embouché.

  — Je suis désolée, lui dis-je en posant mon sac. J’ai passé la nuit chez Dena, à chercher une idée pour coincer celui qui veut me tuer.

  Mes explications ne parurent pas le satisfaire. Je tentai de changer de sujet.

  — Et toi ? Rien d’anormal pendant mon absence ? Pas de coups de fil bizarres ? Pas de bouquins dérangés ni de verres cassés ?

  Tout en parlant, j’avais tourné les yeux vers mon répondeur, qui clignotait en affichant le chiffre onze. Onze messages ? Que s’était-il passé pour que je devienne aussi populaire en l’espace d’une nuit ? J’interrogeai M. Katz du regard, mais il ne se départit pas de son expression maussade. Renonçant à le tirer de sa morosité, j’appuyai sur la touche play.

  Le premier message était de ma mère.

  « Qu’est-ce que c’est que ces histoires ? Tu découvres des cadavres, à présent ? C’est tout toi, de te faire assassiner le dimanche et de trouver des macchabées le mardi. Tu ne peux pas mener une existence normale, comme ta sœur ? Toute cette violence, ça finira par me donner un ulcère ! »

  Bravo. Les médias avaient livré le meurtre de la veille en pâture au public. Les dix messages suivants avaient été laissés par neuf journalistes en quête de scoop et un télévendeur qui me promettait une baisse de tarifs sur mes appels locaux. Je regrettai un instant que le Seigneur n’ait pas inventé une touche efface pour des journées comme celle qui m’attendait.

  A contrecœur, je rappelai ma mère. Un soulagement coupable m’envahit lorsque je constatai qu’elle ne répondait pas. J’étais vraiment une mauvaise fille. Leah ne m’avait pas laissé de message, ce qui signifiait soit qu’elle n’avait pas appris les nouvelles, soit… eh bien, qu’elle n’avait pas laissé de message.

  M. Katz, posté devant sa gamelle vide, les oreilles à l’horizontale, dardait sur moi son regard jaune.

  — Je peux encore me rattraper en allant chez Leah pour lui dire moi-même ce qui m’est arrivé, et en prétendant que je suis d’abord passée chez maman mais qu’elle n’était pas chez elle.

  Je regardai M. Katz.

  — Tout est dans la façon de présenter les choses…

  L’animal émit un miaulement pincé qui pouvait approximativement se traduire par : « Aboule les croquettes et cesse de jacasser. »

  Après m’être exécutée, je pris mon sac et mes clés, et partis en direction de Forest Hill, où résidait ma sœur. Leah mit deux bonnes minutes à venir ouvrir la porte. Elle portait les boucles d’oreilles de diamants que Bob lui avait récemment offertes, une jupe de laine beige à la coupe parfaite et un chemisier de soie écru orné d’une tache d’un bleu violacé qui n’était pas sans évoquer les subtiles nuances d’un fruit écrasé.

  Leah me jeta un regard contrarié.

  — Tiens, tu n’es pas encore morte ?

  — C’est la nouvelle façon de dire bonjour ?

  — Bon sang ! Sophie, tu veux te faire tuer, c’est ça ?

  — Je vois que tu te tiens au courant de l’actualité.

  — Tu as fait l’ouverture du journal télévisé et la une de la presse locale ! Bob m’a appelée, il paraît que ses collègues ne parlent que de sa belle-sœur. Tu sais comment il te surnomme ? Calamity Jane !

  Tout en me faisant entrer, elle poursuivit sa litanie.

  — Maman a essayé de te joindre, sans succès, bien sûr. Alors elle est venue ici et s’est lamentée pendant une heure sur tous les soucis que tu lui causais, et bien sûr, pas moyen de calmer Jack ! Je te dirais bien de la rappeler, mais elle est partie au cercle se plaindre de toi.

  — Zut, moi qui espérais la trouver ici !

  Leah me jeta un long regard où se lisaient des expressions contradictoires, puis elle se jeta dans mes bras.

  — J’ai eu si peur pour toi !

  — Et moi donc ! Je…

  Je fus interrompue par un craquement sourd qui provenait du séjour. Je me ruai dans la pièce sur les talons de Leah, prête au pire. Jack venait de renverser sa caisse de Legos et était occupé à la disperser tout autour de lui, de façon à les mélanger aux dinosaures en plastique et aux crayons de couleur qui formaient déjà deux couches compactes sur le carrelage.

  — Jacky, mon chéri…, gémit Leah. Maman avait dit pas plus de deux joujoux à la fois !

  Elle fit un pas dans la pièce, sans doute dans l’intention de ramasser le fatras de jouets, faillit perdre l’équilibre en marchant sur un ptérodactyle et renonça.

  — Je n’ai pas le temps de ranger, dit-elle dans un soupir de découragement. La gourde va bientôt arriver. J’ai cinq minutes chrono pour faire le thé, préparer de quoi grignoter et rendre
la maison présentable.

  — Cheryl ? Pourquoi l’as-tu invitée ?

  — Elle s’envoie les cartons elle-même. Tu la connais, elle a le chic pour s’imposer chez les autres. Elle a prétendu qu’elle voulait voir son neveu, mais je n’en crois pas un mot. Elle a sans doute encore couché avec un quelconque crétin de Hollywood et a besoin d’un témoin de son bonheur.

  — Envoie-la au diable !

  — Enfin, c’est la sœur de Bob ! Même s’ils ne peuvent pas se supporter, c’est mon rôle de l’accueillir à la maison et de lui montrer combien notre vie est plus riche et satisfaisante que la sienne !

  D’un geste, elle ôta un crayon rouge de la main de Jack, qui s’apprêtait à personnaliser la décoration murale. Puis je la vis baisser le regard vers son chemisier.

  — Et en plus, j’ai taché mon chemisier. Un Ellen Tracy !

  — Tu n’as qu’à dire à Cheryl que tu as croisé Cindy Crawford au Cheesecake Factory de La Jolla avec un T-shirt teint à la myrtille. Demain, elle aura customisé toute sa garde-robe à la salade de fruits !

  — Tu te trouves drôle ? maugréa Leah en refoulant un sourire.

  Puis, repassant en mode « grincheux » :

  — Je suis à bout de nerfs. Dès que Bob décroche cette foutue promotion, j’engage une jeune fille au pair.

  Elle tira sur sa chemise pour observer la tache bleuâtre qui la décorait.

  — Je monte me changer en vitesse. Tu peux surveiller Jack ?

  — Tu veux dire, comme un météorologue surveille un ouragan ? Où sont les écrans de contrôle ?

  — N’exagérons rien, ce n’est qu’un petit garçon de deux ans.

  — C’est bien ce que je dis. Tu en as pour longtemps ?

  — Trois minutes.

  — Trois minutes ? Mais qu’est-ce que je vais faire pendant tout ce temps ?

  — Je ne sais pas, raconte-lui une histoire. Je croyais que c’était ton métier ?

  Sans attendre ma réponse, elle se précipita vers l’escalier, me laissant seule face à l’ennemi. Comment Leah pouvait-elle imaginer un instant que Cheryl jalousait son existence ?

  Je retirai un crayon vert des mains de mon neveu et m’agenouillai devant le petit. Une histoire ? Voyons…

  — Il était une fois, dans un lointain pays, un petit village qui vivait dans la terreur à cause d’un monstrueux dragon.

 

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