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Sexe, Meurtres et Cappuccino

Page 30

by Kyra Davis


  Je changeai de tactique. Je tirai d’abord avec énergie sur le manche, obligeant Donato à en faire autant, avant de le libérer d’un coup. Emporté par son élan, mon agresseur roula en arrière, projetant son arme à travers la vitre de la fenêtre fermée. Je tentai de m’enfuir, mais il me rattrapa par une jambe et je roulai sur le sol.

  Profitant de l’occasion, il bondit et m’immobilisa en se plaçant à califourchon sur moi. Impossible de le repousser ! En un éclair, Donato fit passer mes mains derrière mon dos. J’entendis le bruit du téléphone de Marcus qui tombait sur le sol, puis je sentis la morsure du câble de plastique sur mes poignets.

  Dans un hurlement, j’appelai à l’aide. Sans paraître s’en inquiéter, Donato me retourna pour resserrer le lien autour de mes poignets, puis me bâillonna en roulant un foulard en boule entre mes dents.

  — Je te laisse le choix, dit-il d’une voix altérée par l’excitation. Comment veux-tu mourir ? En souffrant beaucoup, ou juste un peu ? Hoche la tête si tu préfères la première solution.

  La peur panique que j’avais ressentie le soir où Andy m’avait agressée, le jour où j’avais découvert Barbie assassinée ou quand Marcus avait trouvé la hache chez Anatoly n’était rien à côté de la terreur folle qui m’envahit soudain.

  — Dis-moi oui, Sophie, ou je commence par le visage.

  Je hochai la tête.

  D’un geste étrangement doux, il retira l’écharpe de ma bouche. Cette tendresse était plus effrayante que tout.

  — Pourquoi ? demandai-je dans un souffle.

  — C'est toi qui me poses cette question ?Moi qui pensais que tu étais la seule à pouvoir me comprendre…

  Il laissa échapper un soupir.

  — Pour la beauté du geste, reprit-il. J’ai créé une nouvelle forme d’art. Monet a inventé l’impressionnisme, Isadora Duncan la danse moderne… Moi aussi, j’innove. Mon œuvre est une révolution artistique majeure. Bien plus puissante que tout ce qui a précédé.

  A mesure qu’il parlait, il s’animait. Tant mieux. J’avais peut-être une chance de gagner du temps jusqu’à l’arrivée de Marcus, ou de Dena, ou de n’importe qui…

  — Donato, ce n’est pas une création, c’est une destruction. L'art est ce qui nous relie à la vie, pas à la mort !

  L'espace d’un instant, le beau visage lisse de Donato se contracta en un masque de pure férocité, avant de recouvrer son expression aimable.

  — Je suis pourtant sûr que toi, tu peux me comprendre. Je vais t’expliquer. L'art est un raccourci fulgurant qui nous ouvre des portes sur notre propre existence. Picasso n’a pas inventé le visage féminin, il l’a présenté de telle sorte qu’on le voie autrement.

  Je hochai la tête pour l’encourager à poursuivre.

  — Pourtant, la question reste de savoir si l’art doit rester une reproduction de la réalité ou si la réalité peut, à son tour, devenir un geste artistique. Le siècle qui vient de s’écouler semble démontrer que la seconde hypothèse est juste.

  Il marqua une pause avant de poursuivre avec exaltation :

  - Le gamin qui abat la moitié de son collège au fusil à pompe parce qu’il veut faire comme au cinéma, par exemple… Est-il violent à cause des films qu’il regarde, ou est-ce le film qui est violent parce que son réalisateur s’est inspiré de la réalité de la jeunesse d’aujourd’hui ?

  Je le vis essuyer son front voilé de sueur. Il était dans un état second. Tant qu’il parlerait, il ne passerait pas à l’acte.

  — Voilà la question qui éclaire toute mon œuvre. Je me suis donné pour but d’exploiter les formes d’art les plus cérébrales — films, chansons, romans, comme les tiens — pour les rendre plus palpables, leur donner de la chair, en quelque sorte… de la chair fraîche !

  Il éclata d’un rire dément.

  — Tu vois en quoi mon art est génial ? Tu perçois sa beauté sauvage ? Jamais la vie et l’art ne se sont aussi intimement enlacés depuis Leni Riefenstahl !

  — Leni Riefenstahl ? Cette désaxée qui faisait des films pour la propagande hitlérienne et assimilait les Juifs à des rats ? Tu parles d’une artiste !

  — Tu ne m’écoutes pas, dit-il d’un ton découragé. Il se releva de toute sa hauteur et se mit à arpenter la pièce.

  — Tu t’en es pris à moi parce que je suis juive ? dis-je en essayant de recouvrer mon souffle.

  — Désolé, dit-il avec un de ces sourires affables dont il avait le secret, mais je me contrefiche de ta religion, et je n’ai aucune haine contre les Juifs. Pas plus que Leni Riefenstahl, d’ailleurs.

  Des images de mes cours d’histoire me revinrent à l’esprit.

  — Alors elle… Mon Dieu… elle faisait ça pour l’art ?

  Le sourire de Donato s’élargit.

  — Tu vois, quand tu veux ! s’écria-t-il en s’agenouillant près de moi. Hitler lui a offert la possibilité de changer le regard du monde. De déclencher l’enthousiasme des citoyens allemands pour leurs chefs qui lâchaient les chiens sur les Juifs… Quel authentique artiste n’aurait pas envie d’accomplir un geste aussi monumental, aussi fondamentalement révolutionnaire ?

  Je secouai la tête, atterrée. Comment avais-je pu être aussi aveugle ? La folie de Donato avait toujours été là, tout proche, prête à exploser… Elle était dans son regard fou, dans la fièvre qui le consumait…

  — Alors tu les as tués au nom de l’art ?

  — Je suppose que tu parles de J.J. Money et d’Alexis Tolsky ? Bravo. Le premier, je l’ai connu à une fête que donnait un collectionneur qui vivait à côté de chez lui. Cela n’a pas été difficile de le faire parler. Il prétendait être la voix de la jeunesse urbaine noire. Il revendiquait la violence de ses paroles en prétextant qu’il ne faisait que verbaliser une colère qui existait déjà.

  Donato fut secoué d’un nouveau rire hystérique.

  — Je paraphrase, bien sûr. Je serais incapable de reproduire l’argot qu’il utilisait.

  — Et cela t’a inspiré ?

  Il était vain de tenter de raisonner ce fou, mais je ne pouvais m’en empêcher, et pas seulement pour gagner du temps. Je ne pouvais laisser dire de telles énormités…

  — Tu ne vois pas, poursuivis-je, que la violence de ses paroles n’est que verbale ? Qu’elle ne met personne en danger de mort ?

  — Précisément. Il n’est pas allé assez loin dans sa démarche.

  Un sourire carnassier éclaira son visage d’une lueur mauvaise.

  — Il a manqué de vision, de lucidité… Je devais relayer son message auprès du public. Quand il est mort, on a enfin prêté attention à ses chansons. Pas seulement ses fans, mais aussi les critiques, le grand public. Sa rage a enfin atteint son but, trouvé sa vérité.

  — Alors tu es devenu son amant ?

  Donato émit un reniflement de mépris.

  — Le seul amant qu’il voulait s’injectait ou se sniffait. Rien de plus facile que de manipuler un camé. Il n’a rien vu venir, il n’a même pas compris que c’était moi qui ai manœuvré pour qu’il appelle D.C. Smooth. Il planait trop pour s’apercevoir que c’était moi le chef.

  — Et aujourd’hui, c’est D.C. qui paie pour toi.

  — Oui, et c’est là que le geste prend toute sa signification, toute sa beauté ! Dans l’une de ses chansons, Smooth parle d’un type injustement accusé à cause de la couleur de sa peau. Admire la subtilité !

  Je tentai de dégager mes mains de la corde qui les enserrait. Impossible de me libérer. Je n’allais pas continuer à discuter avec ce fou jusqu’à ce que Marcus rentre de ses courses ! Au fait… était-il réellement parti acheter du vin ?

  — Qu’as-tu fait de Marcus ?

  — Rien. Je l’ai juste envoyé chez Kuleto de ta part en lui disant de prévenir Mary Ann et Dena que le rendez-vous était changé et que tout le monde se retrouvait là-bas. Ils ne seront pas ici avant un bon moment.

  Il regarda sa montre et se releva.

  — J’ai adoré discuter avec toi, mais le temps passe plus vite que je l’avais prév
u. Il est temps d’en finir et mon travail n’est pas terminé. Je dois encore m’assurer que c’est Marcus qui sera accusé de ton assassinat… Tu vois, mon seul regret, c’est de ne pas pouvoir signer mes œuvres.

  — Et Tolsky ? Comment l’as-tu rencontré ?

  Encore un peu de temps. Seigneur, il fallait gagner autant de minutes, autant de secondes que possible !

  S'étant dirigé vers les clubs de golf, il en choisit un et l’éleva à la hauteur de ses yeux pour l’observer plus commodément.

  — Tu n’aurais pas dû te battre, tout à l’heure. J’aurais préféré m’en tenir à la version originale.

  — Pourquoi as-tu choisi Tolsky ?

  — C'est J.J. Money qui nous a présentés. Une fois que j’ai percé le secret de sa sexualité, tout est allé très vite. Il a suffi de faire visionner à Margaret un petit film X tourné exclusivement à son intention pour qu’aussitôt, elle mette fin à leur mariage.

  — Tu as pris un risque en lui donnant une cassette où on pouvait te reconnaître.

  D’un geste insouciant, il balaya l’argument.

  — Je savais qu’elle la détruirait. Cette pauvre Maggie est tellement vieux jeu ! Une fois que j’ai persuadé Alex que j’étais aussi surpris et choqué que lui par cette vidéo, il s’est tourné vers moi pour que je le console du désastre de sa vie conjugale. Sa gratitude a été touchante, en particulier quand je lui ai dicté la lettre pour Margaret. Ma chère femme, je ne peux pas vivre sans toi… Il a écrit mes paroles et bu mon vin…

  Donato pencha la tête de côté, comme pour raviver un doux souvenir.

  — Ce n’est qu’au cinquième verre qu’il a senti le goût du valium. Il ne s’est réveillé que quand j’ai pratiqué les incisions à ses poignets. Ce fut un grand moment. Il a pleuré de douleur, j’ai eu le temps de lui donner un ultime baiser…

  Il pressa ses lèvres contre le putter.

  — Je crois bien que je l’ai aimé… Il était d’une beauté si poignante dans son agonie !

  Puis, se tournant vers moi :

  — Mais tu sais déjà tout cela, reprit-il. Tu essaies de gagner du temps. Ton petit jeu devient assommant.

  — Donato…

  — Tu n’aurais jamais dû envoyer Barbie au jardin botanique ce jour-là. Je n’aime pas gaspiller mon talent pour les gens insignifiants. C'est toi qui devais mourir.

  — S'il te plaît…

  — Chut…

  De nouveau, il enfonça le bâillon entre mes lèvres, avant de caresser mon visage.

  — Si je n’avais pas estimé que tu me suspecterais rapidement, c’est toi que j’aurais choisi, pas ce naïf de Marcus. Cet instant aurait été encore plus poignant.

  C'était fini. J’avais fait mon possible pour retarder l’instant fatidique, mais le cauchemar continuait. Personne ne me viendrait en aide. Tout d’un coup, mes nerfs me trahirent. Mes yeux s’emplirent de larmes — de rage, d’angoisse, de frustration. Je voulus protester ; mes paroles furent étouffées par le bâillon.

  — Ne t’inquiète pas, dit Donato d’un ton suave, comme s’il murmurait à mon oreille la plus tendre des promesses. Grâce à moi, ton talent sera désormais apprécié à sa juste valeur.

  Je fermai les yeux en tentant de me rappeler les prières que ma mère m’avait apprises autrefois, dans une autre vie. Un hurlement de douleur me fit rouvrir les paupières. Dena était là ! Elle avait réussi à s’emparer du club de golf et venait d’en asséner un coup au visage de Donato.

  Je vis celui-ci reprendre l’instrument et le jeter au loin, puis s’élancer vers Dena. Dans un réflexe, je levai la jambe pour lui faire un croche-pied. Emporté par son élan, il bascula lourdement sur le sol.

  Aussitôt, Dena sauta sur lui à pieds joints, enfonçant sans ménagement ses talons aiguilles dans ses côtes. Il hurla de douleur, ce qui acheva de me rendre mon énergie. Il n’était pas trop tard !

  Il y avait sur la table basse un vase de cristal qui ferait une arme parfaite. Je tentai de le dire à Dena, mais le bâillon m’empêchait d’articuler la moindre parole. Frénétiquement, je rampai jusqu’à la table dans l’espoir d’attirer l’attention de mon amie, mais elle ne me vit pas. Au contraire, elle s’écarta de Donato et courut de l’autre côté de la pièce pour ramasser son sac à main, qui était tombé par terre au début de l’assaut.

  Allait-elle s’enfuir ? Le souffle coupé, je vis Donato se redresser de toute sa hauteur, les lèvres retroussées en un rictus effrayant. De nouveau, je fixai le vase d’un regard insistant. Dena ne me voyait toujours pas.

  Un claquement résonna soudain, immédiatement suivi d’un gémissement de douleur. Je me retournai, intriguée.

  Dena, armée d’un fouet, se tenait au-dessus de Donato, lequel était tombé à genoux devant elle, une main sur son visage. Je vis qu’il appuyait sur son œil droit, sans doute touché par le lien de cuir.

  Enfin, elle croisa mon regard et comprit mon message muet. Elle plongea vers la table basse, échappant de justesse à Donato qui s’était relevé, s’empara du vase et le fracassa de toutes ses forces sur la tête de son agresseur. Il y eut un cliquetis de verre brisé, puis le son mat de la chute de Donato sur le sol.

  Le silence retomba sur la pièce. Donato était face contre terre, sans connaissance.

  D’un bond, Dena me rejoignit, puis elle ôta l’écharpe de ma bouche et entreprit de dénouer les liens de plastique de mes poignets.

  — C'est fini ! Je suis là, ça va aller… Il t’a touchée ?

  — Non.

  Je sentis la pression se relâcher autour de mes mains et, tendant les bras devant moi, je me jetai au cou de mon amie.

  — Oh, merci. Merci ! Il allait me tuer… Oh, Dena, comment as-tu su que j’étais ici ?

  — On n’avait pas rendez-vous pour dîner ?

  — Les plans ont été changés au dernier moment. On devait se retrouver chez Kuleto, Donato a demandé à Marcus de t’appeler pour te prévenir.

  — Pas eu le message. En revanche, j’ai reçu cinq sur cinq celui du club de golf sur le trottoir, au milieu du verre pilé.

  Elle s’écarta légèrement de moi pour me fixer avec gravité.

  — Cette fois-ci, il faut appeler la police.

  Je hochai la tête tout en essuyant les larmes qui ruisselaient sur mes joues. Mon regard s’arrêta sur le fouet, qui était tombé au milieu de la pièce. Ce n’était pas le moment de poser de questions.

  Sans attendre que Dena rebranche le téléphone, je me levai pour prendre mon sac à main, non loin de Donato. Alors que je l’attrapais, je vis la main de mon agresseur se crisper.

  — Dena ! hurlai-je en bondissant de l’autre côté de la pièce. Il revient à lui. Il…

  — Du calme, on n’est pas dans un film. Même s’il retrouve ses esprits, il ne fera rien de plus que de se rouler par terre en gémissant. Mais si ça peut te rassurer…

  Intriguée, je la vis ouvrir son sac et en sortir une paire de menottes de fourrure rose.

  — Là !dit-elle en les passant aux poignets de Donato. J’ai aussi un masque pour bander les yeux. On lui met ?

  — Tu… tu te promènes toujours avec ce genre d’articles dans ton sac à main ?

  — Non, Jason me les a offerts il y a quelques jours. Le fouet, c’était juste pour le folklore… enfin, jusqu’à présent.

  Sans demander plus de détails, j’allai sur la pointe des pieds récupérer mon sac, avant de m’éloigner aussi vite que possible de Donato.

  — C'est moi qui appelle la police, mais c’est toi qui expliques le coup du fouet et des menottes, d’accord ?

  — Enfin, il n’y a rien d’illégal ! Ce ne sont pas des armes à feu, que je sache !

  — Je crois que j’aurais préféré. Ce serait moins gênant à expliquer.

  21

  Certains pourraient tenir le raisonnement suivant : puisque la plupart des victimes de violences conjugales sont des femmes, chacune d'entre elles devrait avoir le droit d'agresser un homme de temps en temps afin de maintenir un équilibre social.

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p; Sex, Drugs & Murder

  — L'chaim !

  Mary Ann, Dena et moi levâmes nos verres par-dessus nos pizzas. Quelquefois, les toasts les plus traditionnels sont les plus appropriés.

  Deux semaines s’étaient écoulées depuis l’arrestation de Donato, mais il nous avait fallu ce délai pour recouvrer assez de sérénité pour fêter l’événement comme il se devait.

  — J’ai lu hier dans le journal que Donato avait tout avoué, dit Dena. C'est bien lui qui a dissimulé la hache dans la chambre d’Anatoly. Pourtant, il refuse toujours les services d’un avocat.

  — Pourquoi voudrait-il qu’on le défende ? demandai-je en entamant ma pizza. Il est fier de ce qu’il appelle « son art » et n’a aucune envie qu’on présente ses meurtres pour ce qu’ils sont : des actes de folie barbare. Maintenant qu’il a la satisfaction de pouvoir signer ses œuvres !

  — Je ne comprends toujours pas comment il a pu commettre de telles horreurs, s’indigna Mary Ann en posant délicatement la main devant sa bouche.

  A la table voisine, un client lui adressa un sourire flatteur. Mary Ann était bien la seule femme au monde à rester séduisante la bouche pleine.

  — Pour une fois, je suis contente que tu ne comprennes pas ! répliqua Dena en prenant la bouteille pour remplir nos verres. Ce type est un malade mental. Réjouissons-nous que son dernier opus soit resté inachevé !

  — Tout à fait d’accord, approuvai-je. Est-ce que je vous ai dit que D.C. Smooth m’a appelée l’autre jour pour me remercier ? Ils l’ont laissé sortir à temps pour assister à la naissance de son bébé. Il y en a un autre qui me doit une fière chandelle, c’est Mark Baccon. S'il reste en prison pour ses autres délits, il échappe à la chaise électrique.

  — Je suppose que maintenant, tu es satisfaite ? demanda Dena. La conclusion te convient mieux ? Tiens, tu devrais en faire un roman, de toute cette histoire. Ou mieux, un scénario ! Il y a tous les ingrédients du genre : de l’action, du mystère, de l’amour, et trois jolies justicières qui n’ont pas froid aux yeux.

 

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