Le Chateau des Carpathes

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Le Chateau des Carpathes Page 15

by Jules Verne


  Dans le désarroi de ses pensées, Franz n'en eut pas même le soupçon. Épuisé par le besoin et la fatigue, il dévora les aliments déposés sur la table, il se désaltéra avec le contenu du broc ; puis il se laissa tomber en travers de ce lit. grossier, où un repos de quelques minutes pouvait lui rendre un peu de ses forces.

  Mais, lorsqu'il voulut rassembler ses idées, il lui sembla qu'elles s'échappaient comme une eau que sa main aurait voulu retenir.

  Devrait-il plutôt attendre le jour pour recommencer ses recherches ? Sa volonté était-elle engourdie à ce point qu'il ne fût plus maître de ses actes ?...

  « Non ! se dit-il, je n'attendrai pas !... Au donjon... il faut que j'arrive au donjon cette nuit même !... » Tout à coup, la clarté factice que versait l'ampoule encastrée à la clef de voûte s'éteignit, et la crypte fut plongée' dans une complète obscurité.

  Franz voulut se relever... Il n'y parvint pas, et sa pensée s'endormit ou, pour mieux dire, s'arrêta brusquement, comme l'aiguille d'une horloge dont le ressort se casse. Ce fut un sommeil étrange, ou plutôt une torpeur accablante, un absolu anéantissement de l'être, qui ne provenait pas de l'apaisement de l'esprit...

  Combien de temps avait duré ce sommeil, Franz ne sut le constater, lorsqu'il se réveilla. Sa montre arrêtée ne lui indiquait plus l'heure. Mais la crypte était baignée de nouveau d'une lumière artificielle.

  Franz s'éloigna hors de son lit, fit quelques pas du côté de la première porte : elle était toujours ouverte ; — vers la seconde porte : elle était toujours fermée.

  Il voulut réfléchir et cela ne se fit pas sans peine.

  Si son corps était remis des fatigues de la veille, il se sentait la tête à la fois vide et pesante.

  « Combien de temps ai-je dormi ? se demanda-t-il. Fait-il nuit, fait-il jour ?... »

  A l'intérieur de la crypte, il n'y avait rien de changé, si ce n'est que la lumière avait été rétablie, la, nourriture renouvelée, le broc rempli d'une eau claire.

  Quelqu'un était-il donc entré pendant que Franz était plongé dans cet accablement torpide ? On savait qu'il avait atteint les profondeurs du burg ?... Il se trouvait au pouvoir du baron Rodolphe de Gortz... Était-il condamné à ne plus avoir aucune communication avec ses semblables ?

  Ce n'était pas admissible, et, d'ailleurs, il fuirait, puisqu'il pouvait encore le faire, il retrouverait la galerie qui conduisait à la poterne, il sortirait du château...

  Sortir ?... Il se souvint alors que la poterne s'était refermée derrière lui...

  Eh bien ! il chercherait à gagner le mur d'enceinte, et par une des embrasures de la courtine, il essaierait de se glisser au-dehors... Coûte que coûte, il fallait qu'avant une heure, il se fût échappé du burg...

  Mais la Stilla... Renoncerait-il à parvenir jusqu'à elle ?... Partirait-il sans l'avoir arrachée à Rodolphe de Gortz ?...

  Non ! et ce dont il n'aurait pu venir à bout, il le ferait avec le concours des agents que Rotzko avait dû ramener de Karlsburg au village de Werst... On se précipiterait à l'assaut de la vieille enceinte... on fouillerait le burg de fond en comble !...

  Cette résolution prise, il s'agissait de la mettre à exécution sans perdre un instant.

  Franz se leva, et il se dirigeait vers le couloir par lequel il était arrivé, lorsqu'une sorte de glissement se produisit derrière la seconde porte de la crypte.

  C'était certainement un bruit de pas qui se rapprochaient — lentement.

  Franz vint placer son oreille contre le vantail de la porte, et, retenant sa respiration, il écouta...

  Les pas semblaient se poser à intervalles réguliers, comme s'ils eussent monté d'une marche à une autre. Nul doute qu'il y eût là un second escalier, qui reliait la crypte aux cours intérieures.

  Pour être prêt à tout événement, Franz tira de sa gaine le couteau qu'il portait à sa ceinture et l'emmancha solidement dans sa main.

  Si c'était un des serviteurs du baron de Gortz qui entrait, il se jetterait sur lui, il lui arracherait ses clefs, il le mettrait hors d'état de le suivre ; puis, s'élançant par cette nouvelle issue, il tenterait d'atteindre le donjon.

  Si c'était le baron Rodolphe de Gortz — et il reconnaîtrait bien l'homme qu'il avait aperçu au moment où la Stilla tombait sur la scène de San-Carlo —, il le frapperait sans pitié.

  Cependant les pas s'étaient arrêtés au palier qui formait le seuil extérieur.

  Franz, ne faisant pas un mouvement, attendait que la porte s'ouvrît...

  Elle ne s'ouvrit pas, et une voix d'une douceur infinie arriva jusqu'au jeune comte.

  C'était la voix de la Stilla... oui !... mais sa voix un peu affaiblie avec toutes ses inflexions, son charme inexprimable, ses caressantes modulations, admirable instrument de cet art merveilleux qui semblait être mort avec l'artiste.

  Et la Stilla répétait là plaintive mélodie, qui avait bercé le rêve de Franz, lorsqu'il sommeillait dans la grande salle de l'auberge de Werst :

  Nel giardino de' mille fiori,

  Andiamo, mio cuore...

  Ce chant pénétrait Franz jusqu'au plus profond de son âme... Il l'aspirait, il le buvait comme une liqueur divine, tandis que la Stilla semblait l'inviter à la suivre, répétant :

  Andiamo, mio cuore... andiamo...

  Et pourtantl a porte ne s'ouvrait pas pour lui livrer passage !... Ne pourrait-il donc arriver jusqu'à la Stilla, la prendre entre ses bras, l'entraîner hors du burg ?... « Stilla... ma Stilla... » s'écria-t-il.

  Et il se jeta sur la porte, qui résista à ses effets.

  Déjà le chant semblait s'affaiblir... la voix s'éteindre... les pas s'éloigner...

  Franz, agenouillé, cherchait à ébranler les ais, se déchirant les mains aux ferrures, appelait toujours la Stilla, dont la voix ne s'entendait presque plus.

  C'est alors qu'une effroyable pensée lui traversa l'esprit comme un éclair.

  « Folle !... s'écria-t-il, elle est folle, puisqu'elle ne m'a pas reconnu... puisqu'elle n'a pas répondu !... Depuis cinq ans, enfermée ici... au pouvoir de cet homme... ma pauvre Stilla... sa raison s'est égarée... »

  Alors il se releva, les yeux hagards, les gestes désordonnés, la tête en feu...

  « Moi aussi... je sens que ma raison s'égare !... répétait-il. je sens que je vais devenir fou... fou comme elle... »

  Il allait et venait à travers la crypte avec les bonds d'un fauve dans sa cage...

  « Non ! répéta-t-il, non !... Il ne faut pas que ma tête se perde !... Il faut que je sorte du burg... J'en sortirai ! »

  Et il s'élança vers la première porte...

  Elle venait de se fermer sans bruit.

  Franz ne s'en était pas aperçu, pendant qu'il écoutait la voix de la Stilla...

  Après avoir été emprisonné dans l'enceinte du burg, il était maintenant emprisonné dans la crypte.

  XIV

  Franz était atterré. Ainsi qu'il avait pu le craindre, la faculté de réfléchir, la compréhension des choses, l'intelligence nécessaire pour en déduire les conséquences, lui échappaient peu à peu. Le seul sentiment qui persistait en lui, c'était le souvenir de la Stilla, c'était l'impression de ce chant que les échos de cette sombre crypte ne lui renvoyaient plus.

  Avait-il donc été le jouet d'une illusion ? Non, mille fois non ! C'était bien la Stilla qu'il avait entendue tout à l'heure, et c'était bien elle qu'il avait vue sur le bastion du château.

  Alors cette pensée le reprit, cette pensée qu'elle était privée de raison, et ce coup horrible le frappa comme s'il venait de la perdre une seconde fois.

  « Folle ! se répéta-t-il. Oui !... folle... puisqu'elle n'a pas reconnu ma voix... puisqu'elle n'a pas pu répondre... folle... folle ! »

  Et cela n'était que trop vraisemblable !

  Ah ! s'il pouvait l'arracher de ce burg, l'entraîner au château de Krajowa, se consacrer tout entier à elle, ses soins, son amour sauraient bien lui rendre la raison !

  Voilà ce que disait Franz, en proie à un effraya
nt délire, et plusieurs heures s'écoulèrent avant qu'il eût repris possession de lui-même.

  Il essaya alors de raisonner froidement, de se reconnaître dans le chaos de ses pensées.

  « Il faut m'enfuir d'ici... se dit-il. Comment ?... Dès qu'on rouvrira cette porte !... Oui !... C'est pendant mon sommeil que l'on vient renouveler ces provisions... J'attendrai... je feindrai de dormir... »

  Un soupçon lui vint alors : c'est que l'eau du broc devait renfermer quelque substance soporifique... S'il avait été plongé dans ce lourd sommeil, dans ce complet anéantissement dont la durée lui échappait, c'était pour avoir bu de cette eau... Eh bien ! il n'en boirait plus... Il ne toucherait même pas aux aliments qui avaient été déposés sur cette table... Un des gens du burg ne tarderait pas à entrer, et bientôt...

  Bientôt ?... Qu'en savait-il ?... En ce moment, le soleil montait-il vers le zénith ou s'abaissait-il sur l'horizon ?... Faisait-il jour ou nuit ?

  Aussi Franz cherchait-il à surprendre le bruit d'un pas, qui se fût approché de l'une ou de l'autre porte... Mais aucun bruit n'arrivant jusqu'à lui, il rampait le long des murs de la crypte, la tête brûlante, l'oeil égaré, l'oreille bourdonnante, la respiration haletante sous l'oppression d'une atmosphère alourdie, qui se renouvelait à peine à travers le joint des portes.

  Soudain, à l'angle de l'un des piliers de droite, il sentit un souffle plus frais arriver à ses lèvres.

  En cet endroit existait-il donc une ouverture par laquelle pénétrait un peu de l'air du dehors ?

  Oui... il y avait un passage qu'on ne soupçonnait pas sous l'ombre du pilier.

  Se glisser entre les deux parois, se diriger vers une assez vague clarté qui semblait venir d'en haut, c'est ce que le jeune comte eut fait en un instant.

  Là s'arrondissait une petite cour, large de cinq à six pas, dont les murailles s'élevaient d'une centaine de pieds. On eût dit le fond d'un puits qui servait de préau à cette cellule souterraine, et par lequel tombait un peu d'air et de clarté.

  Franz put s'assurer qu'il faisait jour encore. A l'orifice supérieur de ce puits se dessinait un angle de lumière, oblique au niveau de la margelle.

  Le soleil avait accompli au moins la moitié de sa course diurne, car cet angle lumineux tendait à se rétrécir.

  il devait être environ cinq heures du soir.

  De là cette conséquence, c'est que le sommeil de Franz se serait prolongé pendant au moins quarante heures, et il ne douta pas qu'il n'eût été provoqué par une boisson soporifique.

  Or, comme le jeune comte et Rotzko avaient quitté le village de Werst l'avant-veille, 11 juin, c'était la journée du 13 qui allait s'achever...

  Si humide que fût l'air au fond de cette cour, Franz l'aspira à pleins poumons, et se sentit un peu soulagé. Mais, s'il avait espéré qu'une évasion serait possible par ce long tube de pierre, il fut vite détrompé. Tenter de s'élever le long de ses parois, qui ne présentaient aucune saillie, était impraticable.

  Franz revint à l'intérieur de la crypte. Puisqu'il ne pouvait s'enfuir que par l'une des deux portes, il voulut se rendre compte de l'état dans lequel elles se trouvaient.

  La première porte — par laquelle il était arrivé était très solide, très épaisse, et devait être maintenue extérieurement par des verrous engagés dans une gâche de fer : donc inutile d'essayer d'en forcer les vantaux.

  La seconde porte — derrière laquelle s'était fait entendre la voix de la Stilla — semblait moins bien conservée. Les planches étaient pourries par endroits... Peut-être ne serait-il pas trop difficile de se frayer un passage de ce côté.

  « Oui... c'est par là... c'est par là !... » se dit Franz, qui avait repris son sang-froid.

  Mais il n'y avait pas de temps à perdre, car il était probable que quelqu'un entrerait dans la crypte, dès qu'on le supposerait endormi sous l'influence de la boisson somnifère.

  Le travail marcha plus vite qu'il n'aurait pu l'espérer, la moisissure ayant rongé le bois autour de l'armature métallique qui retenait les verrous contre l'embrasure. Avec son couteau, Franz parvint à en détacher la partie circulaire, opérant presque sans bruit, s'arrêtant parfois, prêtant l'oreille, s'assurant qu'il n'entendait rien au dehors.

  Trois heures après, les verrous étaient dégagés, et la porte s'ouvrait en grinçant sur ses gonds.

  Franz regagna alors la petite cour, afin de respirer un air moins étouffant.

  En ce moment, l'angle lumineux ne se découpait plus à l'orifice du puits, preuve que le soleil était déjà descendu au-dessous du Retyezat. La cour se trouvait plongée dans une obscurité profonde. Quelques étoiles brillaient à l'ovale de la margelle, comme si on les eût regardées par le tube d'un long télescope. De petits nuages s'en allaient lentement au souffle intermittent de ces brises qui mollissent avec la nuit. Certaines teintes de l'atmosphère indiquaient aussi que la lune, à demi pleine encore, avait dépassé l'horizon des montagnes de l'est.

  Il devait être à peu près neuf heures du soir.

  Franz rentra pour prendre un peu de nourriture et se désaltérer à l'eau de la vasque, ayant d'abord renversé celle du broc. Puis, fixant son couteau à sa ceinture, il franchit la porte qu'il repoussa derrière lui.

  Et peut-être, maintenant, allait-il rencontrer l'infortunée Stilla, errant à travers ces galeries souterraines ?... A cette pensée, son coeur battait à se rompre.

  Dès qu'il eut fait quelques pas, il heurta une marche. Ainsi qu'il l'avait pensé, là commençait un escalier, dont il compta les degrés en le montant, — soixante seulement, au lieu des soixante-dix-sept qu'il avait dû descendre pour arriver au seuil de la crypte. Il s'en fallait donc de quelque huit pieds qu'il fût revenu au niveau du sol.

  N'imaginant rien de mieux, d'ailleurs, que de suivre l'obscur corridor, dont ses deux mains étendues frôlaient les parois, il continua d'avancer.

  Une demi-heure s'écoula, sans qu'il eût été arrêté ni par une porte ni par une grille. Mais de nombreux coudes l'avaient empêché de reconnaître sa direction par rapport à la courtine, qui faisait face au plateau d'Orgall.

  Après une halte de quelques minutes, pendant lesquelles il reprit haleine, Franz se remit en marche et il semblait que ce corridor fût interminable, quand un obstacle l'arrêta.

  C'était la paroi d'un mur de briques.

  Et tâtant à diverses hauteurs, sa main ne rencontra pas la moindre ouverture.

  Il n'y avait aucune issue de ce côté.

  Franz ne put retenir un cri. Tout ce qu'il avait conçu d'espoir se brisait contre cet obstacle. Ses genoux fléchirent, se jambes se dérobèrent, il tomba le long de la muraille.

  Mais, au niveau du sol, la paroi présentait une étroite crevasse, dont les briques disjointes adhéraient à peine et s'ébranlaient sous les doigts.

  « Par là... oui !... par là !... » s'écria Franz.

  Et il commençait à enlever les briques une à une, lorsqu'un bruit se fit entendre de l'autre côté.

  Franz s'arrêta.

  Le bruit n'avait pas cessé, et, en même temps, un rayon de lumière arrivait à travers la crevasse.

  Franz regarda.

  Là était la vieille chapelle du château. A quel lamentable état de délabrement le temps et l'abandon l'avaient réduite: une voûte à demi effondrée, dont quelques nervures se raccordaient encore sur des piliers gibbeux, deux ou trois arceaux de style ogival menaçant ruine ; un fenestrage disloqué où se dessinaient de frêles meneaux du gothique flamboyant ; çà et là, un marbre poussiéreux, sous lequel dormait quelque ancêtre de la famille de Gortz ; au fond du chevet, un fragment d'autel dont le retable montrait des sculptures égratignées, puis un reste de la toiture, coiffant le dessus de l'abside, qui avait été épargné par les rafales, et enfin au faîte du portail, le campanile branlant, d'où pendait une corde jusqu'à terre, — la corde de cette cloche, qui tintait quelquefois, à l'inexprimable épouvante des gens de Werst, attardés sur la route du col.

  Dans cette chapelle, déserte depuis si longtemps, ouverte
aux intempéries du climat des Carpathes, un homme venait d'entrer, tenant à la main un fanal, dont la clarté mettait sa face en pleine lumière.

  Franz reconnut aussitôt cet homme.

  C'était Orfanik, cet excentrique dont le baron faisait son unique société pendant son séjour dans les grandes villes italiennes, cet original que l'on voyait passer à travers les rues, gesticulant et se parlant à lui-même, . ce savant incompris, cet inventeur toujours à la poursuite de quelque chimère, et qui mettait certainement ses inventions au service de Rodolphe de Gortz !

  Si donc Franz avait pu conserver jusque-là quelque doute sur la présence du baron au château des Carpathes, même après l'apparition de la Stilla, ce doute se fût changé en certitude, puisque Orfanik était là devant ses yeux.

  Qu'avait-il à faire dans cette chapelle en ruine, à cette heure avancée de la nuit ?

  Franz essaya de s'en rendre compte, et voici ce qu'il vit assez distinctement.

  Orfanik, courbé vers le sol, venait de soulever plusieurs cylindres de fer, -auxquels il attachait un fil, qui se déroulait d'une bobine déposée dans un coin de la chapelle. Et telle était l'attention qu'il apportait à ce travail qu'il n'eût pas même aperçu le jeune comte, si celui-ci avait été à même de s'approcher ;

  Ah ! pourquoi la crevasse que Franz avait entrepris d'élargir n'était-elle pas suffisante pour lui livrer passage ! Il serait entré dans la chapelle, il se serait précipité sur Orfanik, il l'aurait obligé à le conduire au donjon...

  Mais peut-être était-il heureux qu'il fût hors d'état de le faire, car, en cas que sa tentative eût échoué, le baron de Gortz lui aurait fait payer de sa vie les secrets qu'il venait de découvrir !

  Quelques minutes après l'arrivée de Orfanik, un autre homme pénétra dans la chapelle.

  C'était le baron Rodolphe de Gortz.

  L'inoubliable physionomie de ce personnage n'avait pas changé. Il ne semblait même pas avoir vieilli, avec sa figure pâle et longue que le fanal éclairait de bas en haut, ses longs cheveux grisonnants, rejetés en arrière, son regard étincelant jusqu'au fond de ses noires orbites.

 

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