City Girl

Home > Other > City Girl > Page 4
City Girl Page 4

by Sarah Mlynowski


  Ted ne tournait pas dans le bon sens et il sentait le Stimorol.

  Non, croyez-en ma vieille expérience, ce n’est jamais une bonne idée d’attendre. Après le premier baiser, les filles attendent le premier grand amour, ensuite elles attendent de perdre leur virginité — sauf les plus pressées qui préfèrent s’adresser à Rick le Crétin, qui appelle tout le monde « mec », y compris les filles, et ne porte que des T-shirts ACDC ou Metallica.

  Vous savez ce qui m’agace dans les séries télé ? Les gens ne prennent jamais le temps de batifoler. Ils s’embrassent, ou ils s’envoient en l’air sans passer par la (les) case(s) « Préliminaires ». Le type commence par déboutonner le jean de sa camarade de jeux, et celle-ci dit : « Non, Matt (ou Nick, ou Don), je ne suis pas prête à faire l’amour avec toi », et le type dit : « O.K., Shelley (ou Sondra, ou Sharon), restons-en là. » Et ils en restent là ! La fille garde son jean et ils parlent de la pluie et du beau temps.

  Avec Rick, on n’a pas couché tout de suite. On est passés par tous les préliminaires susmentionnés (non, ce n’est pas un gros mot), lesquels auraient logiquement dû lui donner des idées plus précises. Ça a duré jusqu’à la fin de ma première année de lycée, en fait jusqu’au jour où j’en ai eu assez de n’avoir que des idées, même de plus en plus précises.

  Je voulais passer à l’acte. C'est finalement arrivé un samedi soir dans son lit jonché de vêtements (sales), de disques (froids) et de miettes de gâteaux (collantes). Il avait mis The Wall, des Pink Floyd, sur sa platine. Quand les premières mesures de Another Brick in the Wall ont retenti, c’était déjà fini. A part une désagréable impression d’avoir été ouverte à la pince-monseigneur, je n’avais pas ressenti grand-chose. Quant à lui, il était assis sur le lit, une cigarette au bec, un air conquérant sur le visage. C'était tout ? Je me suis rhabillée, vaguement déçue. Apparemment, c’était tout.

  J’entends Samantha qui revient, accompagnée de Marc. Ils gloussent de rire en se faisant des papouilles. Comme d’habitude. Lorsque j’ai signé le bail pour l’appartement, on ne m’avait pas avertie que j’aurais deux colocataires pour le prix d’une. Cela dit, Marc n’occupe pas beaucoup d’espace puisqu’il est en permanence collé à Sam — un peu comme un poisson-pilote à son requin, quoique les proportions dans le cas présent soient inversées. Sam doit peser quarante kilos toute mouillée alors que Marc est surnommé Gros Nounours.

  — Whaou ! s’exclame Sam en me voyant. Tu sors ?

  — Je vais à l’Orgasme.

  — Petite veinarde ! susurre Marc d’un air entendu.

  Sam le fait taire d’une tape sur le museau.

  — Au bar l’Orgasme, gros bêta !

  — J’avais compris, Pupuce.

  Marc appelle Sam « Pupuce ». Ça devrait constituer un délit aux yeux de la loi, mais Sam n’a pas l’air de s’en plaindre. Je m’apprête à leur proposer sans enthousiasme de m’accompagner lorsque j’entends la sonnerie de l’Interphone.

  — C'est moi, dit Nat. J’ai trouvé de quoi m’habiller, je t’attends en bas.

  J’arrive ! J’envoie un baiser du bout des doigts à Sam et à son accessoire portatif et je cours vers mon destin. Pas trop vite, à cause des talons.

  3

  Boîte à rythmes

  — Salut, mon chou ! s’exclame Nat en me prenant par le bras. On y va à pied ?

  — Je pense bien, c’est à moins de dix minutes d’ici.

  — Quelle direction ?

  Sacrée Nat ! Je veux bien admettre que le plan de Boston semble avoir été dessiné par un psychopathe sous ecstasy et qu’il m’est parfois arrivé d’être prise d’irrépressibles crises d’angoisse en comprenant que j’arrivais pour la troisième fois devant le même carrefour, persuadée d’avoir marché droit devant moi depuis un quart d’heure (Vais-je sortir vivante de ce cauchemar ? Serais-je captive d’une boucle spatio-temporelle, comme dans ces vieux films SF des sixties ?), mais mon quartier de Back Bay est un modèle d’urbanisme à la romaine : rien que des angles droits, et des pâtés de maisons au carré. Personne ne se perd dans Back Bay — à moins de s’appeler Nat, mais ce n’est pas une référence.

  — Ce soir, je m’offre trois verres, déclare celle-ci du ton que prendrait un mormon pour annoncer qu’il a décidé de s’octroyer trois péchés capitaux.

  Nat est charmante mais, il faut bien le reconnaître, un brin déjantée. Elle consigne dans un petit carnet jaune vif à spirale tout ce qu’elle absorbe. En plus de son carnet, elle a toujours dans son sac un feutre violet pointe fine et un surligneur. Quand elle a noté le compte de ses calories, elle surligne ses écarts de conduite et ajoute parfois des points d’exclamation en regard, un peu comme un professeur poussant un hurlement d’horreur — silencieux mais énergique — dans la marge d’une rédaction.

  Malgré moi, je lui jette un regard en douce. Elle est aussi insupportablement mince que d’habitude, pour ne pas dire décharnée, et toujours aussi grande. Bon, pas si grande que ça mais à côté de moi qui suis si petite, tout le monde ressemble à Michael Jordan. Quoique, dans le cas de Nat, j’ai plutôt l’impression de côtoyer Buffy, celle qui chasse les vampires, sauf que Nat est brune et qu’elle s’est fait refaire le nez. Elle ne l’admettrait pas sous la torture mais, je le sais par Sam, papa-maman lui ont offert l’opération pour son diplôme de fin d’études. La première fois que je suis allée chez elle à Beacon Hill — la réserve naturelle de Brahmanes de Boston — j’ai passé en revue la totalité des trente-cinq portraits d’elle disséminés sur les murs de la maison. Aucun ne la représentait avant ses dix-huit ans. Suspect, non ?

  De plus, elle s’habille tout à fait comme Buffy. Le top moulant en jersey noir Dolce et Gabbana et le pantalon de cuir rouge ajusté qu’elle porte ce soir doivent lui avoir coûté — ou, plus exactement, doivent avoir coûté à papa-maman — plus d’un mois de mon salaire chez Cupidon. Mais elle assume sa tenue à la perfection, sur le plan esthétique comme sur le plan économique. Dans mon cas, ce serait plutôt l’inverse ; d’un point de vue vestimentaire, j’ai fortement intérêt à rester dans le flou.

  Nat est en maîtrise de psycho. Elle intervient à titre bénévole dans plusieurs consultations psychiatriques de la ville. Quand je pense qu’un jour des gens mal dans leur peau iront se faire soigner par elle, un frémissement d’angoisse me parcourt. Comment peut-on laisser une telle responsabilité à une fille aussi planante ? Il me semble qu’entre elle et le patient, il doit être impossible pour un observateur non averti de savoir qui vient se faire soigner. C'est peut-être une nouvelle thérapie expérimentale : par comparaison, le cinglé retrouve un semblant de normalité. Je préfère toutefois ne pas poser la question à Nat. Elle serait capable de se vexer.

  Huit minutes plus tard, nous voici en vue de l’Orgasme. Un essaim de jeunes gens bourdonne devant la porte du bar, sans doute attirés par l’enseigne de néon rouge vif représentant une femme dans une pose qui serait suggestive si la rigidité du matériau ne donnait à la malheureuse l’attitude d’une victime d’électrocution en état de trépas avancé.

  Avec ce mélange d’arrogance et d’inconscience qui la caractérise, Nat double tout le monde pour s’approcher du videur — un paquet de muscles plus large que haut emballé de cuir noir et chaussé de lunettes de haute montagne façon Arnold Schwarzenegger dans Terminator.

  — Salut, George ! s’écrie-t-elle de sa voix rauque, celle qu’elle réserve à l’usage exclusif de la moitié mâle de l’humanité.

  Comme s’il n’avait attendu qu’elle toute la soirée, il la prend par la main pour la faire entrer.

  — Salut, beauté, dit-il en lui assenant quatre bises bien senties.

  Je la vois tituber mais elle encaisse vaillamment le choc. Puis elle me désigne d’un geste gracieux.

  — Tu connais Jackie, ma meilleure amie ?

  George se tourne vers moi. Il grogne :

  — Salut, poupée.

  Et il s’approche de moi, une lueur d’intérêt au fond des lunettes. Bigre, c’est le moment
d’opérer un repli stratégique si je ne veux pas finir la soirée aux urgences, assommée par les manifestations d’amitié de Schwarzie. J’esquisse un geste de la main en murmurant un timide « Bonsoir ! » et je me glisse à la suite de ma camarade à l’intérieur du bar.

  Enfin dans la place !

  Sur ma gauche, le vestiaire. Mais grâce à la douceur qui règne en cette fin septembre, j’ai pu sortir sans mettre de manteau, ce qui est plutôt une bonne chose, je suis déjà assez enveloppée comme ça. Moins j’ai d’épaisseurs sur le dos, plus je suis présentable, au contraire de cette garce de Nat, qui aurait encore l’air d’un top model avec une combinaison de ski sous un poncho.

  Sur ma droite, la piste de danse. Quelques filles en jupe fendue et petit haut près du corps — horreur, c’est à ça que je ressemble ? — se trémoussent au rythme d’une chanson dont j’ai du mal à comprendre les paroles, sans doute à cause des basses poussées à fond. Ça ressemble à boum, boum, ssss, boom, boom, ssss, boom, boom, suce, ou quelque chose d’approchant. Je me trompe ou il y a une allusion sexuelle ?

  — Allons-y! déclare Nat en m’entraînant droit devant.

  Vers le bar.

  A la suite de mon amie, je me faufile à travers la foule compacte, tel le saumon remontant un fleuve aux eaux rapides. Ayant enfin accosté, je hèle la barmaid, une blonde pulpeuse au décolleté tapageur (pourquoi un décolleté ne pourrait-il pas être tapageur ? Et pourquoi mon décolleté n’est-il pas tapageur ?). D’un regard discret mais envieux, j’examine ses rondeurs. Pour lui faire une telle devanture, ce n’est pas un soutien-gorge qu’elle porte mais un présentoir. Ils font le même modèle en 85 bonnets A?

  A défaut, je pourrais me rabattre sur un Wonderbra. Oui, mais est-ce qu’il n’y a pas un peu tromperie sur la marchandise ? Imaginez la tête du type que vous ramenez à la maison, hypnotisé par votre décolleté vertigineux, et qui vient juste de dégrafer votre soutien-gorge. Refroidissant, non ?

  La fille semble enfin remarquer que je suis là, elle s’approche et me demande ce que je veux. « Les mêmes seins que toi », ai-je envie de répondre. Mais comme je suis une fille bien élevée et que je ne veux pas passer pour une cinglée, je me contente de commander deux Lemon Drops en la regardant bien droit dans les yeux. J’adore ce cocktail. D’abord on lèche une rondelle de citron glacée au sucre, puis on avale la vodka, et enfin, on suce le citron. Dément. C'est un peu comme un plateau de fruits de mer — ça nourrit, ça occupe les mains et ça fait passer le temps. Et ce n’est pas si calorique que ça, si on évite la mayonnaise (je parle des fruits de mer, pas du Lemon Drop).

  — A nos amours !

  — A la drague et au sexe ! répond Natalie avec un naturel désarmant.

  Je suppose que c’est une façon comme une autre de voir les choses. Nat lève son verre d’une main tandis que, de l’autre, elle sort de son sac son fichu carnet jaune. Chez elle, c’est un réflexe conditionné. Dès qu’une substance entre en contact avec ses lèvres, hop ! elle attrape son carnet. Il m’arrive de me demander si elle le prend aussi en se lavant les dents.

  — Tiens, mais c’est Andrew Mackenzie !

  Oh non ! Comment voulez-vous que j’oublie Jeremy si ses potes de fac se donnent rendez-vous dans les bars où je viens noyer mon chagrin ? Et pas n’importe quel pote ! Andrew, celui qui nous a pratiquement présentés l’un à l’autre. Mal à l’aise, je le regarde s’approcher de nous.

  — Salut, mon chou ! dit Nat, tout sourire. On parlait justement de toi.

  Ah bon ?

  — Et que disiez-vous ? demande Andrew en l’embrassant sur la joue.

  Oui, que disions-nous ?

  — Que tu es le type le plus sexy de tout Boston.

  Tout en parlant, elle a enroulé son bras autour du cou d’Andrew avec une fluidité que lui envierait un cobra. La victime n’a pas l’air de se plaindre. Comment Nat s’y prend-elle ? A sa place, j’aurais l’air d’une noyée s’agrippant à une bouée de sauvetage.

  — Jackie ! s’exclame-t-il en s’apercevant enfin de ma présence. Tu es à Boston ?

  Comment, si je suis à Boston ? Jeremy ne lui a rien dit ? Je fais tellement peu partie de sa vie que je ne mérite même pas qu’il parle de moi à ses amis ? Quel salaud !

  Ou alors Andrew et Jeremy ne se sont pas parlé depuis longtemps. Oui, c’est ça. Ils sont en froid depuis des mois et Jeremy n’a pas eu l’occasion de lui parler de moi. J’aime nettement mieux cette hypothèse. Pas étonnant qu’ils se soient brouillés, ils se ressemblent trop. Ils sont tous les deux assez grands — enfin, plus grands que moi

  — et tous les deux très sexy. Quoique Jer soit plutôt du genre sexy-canaille (cheveux en bataille et regard bleu un peu flou ; il y a même eu une époque où il s’était laissé pousser un bouc qui lui donnait un air délicieusement décadent) tandis qu’Andrew donne plutôt dans le style sexy-BCBG, avec ses yeux bruns chaleureux et sa coupe toujours impec. Très gendre idéal, si vous voyez ce que je veux dire.

  D’accord, ils ne se ressemblent pas du tout. Mais je les ai tellement vus traîner ensemble qu’en retrouvant Andrew, je ne peux pas m’empêcher de penser à Jeremy.

  — Je travaille à Boston.

  — Pas possible ? Où ? Depuis quand ?

  — Chez Cupidon, depuis quelques mois.

  — Alors tu connais Fabio ?

  Je ne sais pas pourquoi les gens s’obstinent à me poser la même question chaque fois que je dis que je travaille chez Cupidon. Qu’est-ce qu’il a de spécial, ce Fabio ? Ce n’est pas parce qu’il exhibe son torse body buildé sur toutes les couvertures de romans sentimentaux qu’il faut fantasmer !

  — Jamais rencontré. Je ne m’occupe pas des couvertures, je suis à l’éditorial. Et toi, que deviens-tu ?

  — Je viens de passer deux ans à New York, et je suis rentré pour préparer ma maîtrise de gestion.

  — Bravo ! Où ça ?

  — Harvard.

  J’ai cru entendre dans sa voix une imperceptible nuance de triomphe, très « quelle joie de pouvoir dire qu’on est à Harvard sans avoir l’air de se la jouer ! ». Je commence à comprendre le soudain intérêt de Nat pour lui.

  — Génial, Andy ! roucoule justement celle-ci en lui jetant un regard mouillé de fierté.

  Andy ? Depuis quand Andrew s’appelle-t-il Andy ?

  — Je vous offre un verre, mesdemoiselles ?

  Au même instant, je vois Nat s’agiter sur son siège. Un type en costume Armani assis à une table voisine lui fait de grands signes.

  — J’arrive ! s’écrie-t-elle avant de se lever d’un bond, me laissant en tête à tête avec Andrew — façon de parler, vu la foule qui s’agglutine autour de nous.

  Andy, pardon, Andrew et moi jouons des coudes pour nous frayer un chemin jusqu’au zinc. Chouette ! Puisque Nat ne m’entend pas, je vais pouvoir demander à Andrew s’il a des nouvelles de Jeremy.

  Non, mauvaise idée. Soit ils ne se voient plus et il n’aura rien à me dire, soit ils se voient encore et je ne veux pas qu’il dise à Jeremy que je lui ai demandé de ses nouvelles. De quoi j’aurais l’air ?

  Miss Pulp Fiction demande à Andrew ce qu’il veut boire. Je le vois loucher vers son décolleté, puis se tourner vers moi.

  — Qu’est-ce que tu prendras ?

  Je ne dois pas lui demander s’il a des nouvelles de Jeremy. Je ne dois pas lui demander s’il a des nouvelles de Jeremy.

  — Un Lemon Drop.

  — Deux, dit-il en posant sa Visa sur le comptoir.

  Aussitôt, les verres apparaissent devant nous. Sucre… Vodka… Citron… Mmm !

  — On remet ça ? propose Andrew.

  — C'est parti !

  Sucre… Vodka… Citron… Voilà ce que j’appelle une fameuse trouvaille. Je commence à me sentir euphorique. Comme par enchantement, deux tabourets viennent de se libérer. Tout en m’asseyant à côté d’Andrew, je me sermonne. Surtout pas lui demander s’il a des nouvelles de Jeremy. Surtout, ne pas lui demander s’il a des nouvelles de Jeremy. Surtout…

  — Alors, de
mande-t-il, quoi de neuf ?

  — Tu as des nouvelles de Jeremy ?

  Et flûte !

  — Non, pas depuis qu’il est parti en Thaïlande. Vous n’êtes plus ensemble, tous les deux ?

  Ça m’apprendra à poser des questions idiotes. Voilà que je sens couler les larmes, et qu’une étrange mixture sel-sucre-citron-vodka m’emplit la bouche. Je ne parlerai plus jamais de Jeremy. J’oublierai jusqu’à son prénom. Et si je dois absolument le désigner, j’utiliserai un signe quelconque. Désormais, je l’appellerai x.

  J’essaie d’essuyer mes larmes mais Andrew a tout vu. Il me prend dans ses bras, et me voilà en train de pleurer contre son torse. Je vais sûrement tacher de mascara sa belle chemise grise, et quand je me redresserai, j’aurai le nez rouge et mes yeux délicatement ombrés de mystère auront l’air d’avoir été frottés avec un cendrier, comme si je n’avais pas dormi depuis des semaines ou que j’étais en pleine période d’examen et que je…

  Son torse est délicieusement musclé.

  D’accord, il n’a pas le charme de voyou de Jeremy, mais il est tout de même craquant. Et il le sera encore plus avec sa maîtrise de gestion à Harvard. On pourrait passer la nuit ensemble, faire sauvagement l’amour jusqu’à l’aube et se réveiller au petit matin les yeux dans les yeux, épuisés mais comblés, prendre le petit déj’ ensemble avant d’aller marcher main dans la main au bord de la rivière, puis…

  Il sent merveilleusement bon.

  Un peu comme x.

  Exactement comme x.

  Comment voulez-vous que je fasse sauvagement l’amour avec un garçon qui utilise le même après-rasage que x ? Le seul intérêt d’avoir une aventure avec quelqu’un qui ne soit pas x est précisément d’oublier x. Pendant quelque temps, en tout cas. En gros, voilà l’idée : x sera tellement malheureux d’apprendre que je sors avec… disons y, qu’il s’apercevra enfin que je suis la femme de sa vie et me reviendra plus amoureux que jamais. Il m’épousera, nous aurons beaucoup d’enfants et nous serons heureux jusqu’à la fin de nos jours.

 

‹ Prev