City Girl

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City Girl Page 5

by Sarah Mlynowski


  Il serait bien sûr assez délicat, pour ne pas dire suicidaire, d’expliquer cela à Andrew.

  Même si la stricte vérité est qu’au lieu de chercher à nouer une relation authentique avec un homme aimant et généreux, tout ce que je veux, c’est utiliser l’homme aimant et généreux pour faire revenir ce salaud de Jeremy.

  Je m’écarte d’Andrew en essuyant mon visage.

  — Excuse-moi. Je crois que je ferais mieux d’aller me rafraîchir.

  Il y a une grosse tache toute mouillée en plein milieu de sa chemise.

  — Comme tu voudras.

  Je le vois s’emparer d’une boîte d’allumettes pour y griffonner quelque chose.

  — Mon numéro de téléphone. Appelle-moi si tu as besoin de parler, d’accord ?

  — Merci.

  Ce type est trop gentil pour moi. Je me sauve, un peu honteuse.

  Dans les toilettes, une dizaine de femmes sont occupées à vérifier leur reflet dans le miroir sans la moindre pudeur. Et que je regonfle mes seins dans mon Wonderbra, et que je remonte ma jupe pour rajuster ma gaine, et que j’inspecte mes dents en écartant les lèvres de façon grotesque… On est bien peu de chose, finalement.

  Près de moi, une femme en T-shirt imprimé peau de serpent vient de vider le contenu de sa valise de maquillage sur le rebord d’un lavabo. Il y a là de quoi maquiller toute une troupe de gogo girls. Je l’aborde.

  — Excusez-moi, vous n’auriez pas un peu de démaquillant ?

  — Sûr, mon chou, dit la femme-serpent.

  Hallucinant. Je parie qu’elle a aussi du shampooing et un sèche-cheveux. Elle se simplifierait la vie en organisant directement des soirées dansantes dans sa salle de bains.

  Elle me tend un flacon et un morceau de coton. Quelques minutes plus tard, j’ai à peu près retrouvé une tête normale. Je me regarde droit dans les yeux dans la glace et je me souris. Une fois, deux fois, trois fois. Ça manque un peu de naturel, mais quelle importance ? J’ai l’air d’une garce et les hommes adorent ça.

  Voilà une idée ! Désormais, je serai une épouvantable garce (Nota : veiller à être le plus capricieuse possible).

  Je retourne au bar, galvanisée par une énergie nouvelle — et par un confortable taux d’alcoolémie dû aux deux Lemon Drops offerts par Andrew — et je me commande un Sex on the Beach. D’un regard conquérant, je parcours l’assemblée. Qui sera ma prochaine victime ?

  Je cligne des yeux, incrédule. Qui vois-je, devant moi ?

  Jonathan Gradinger ?

  Jonathan Gradinger-le-supercanon ?

  Jonathan Gradinger-le-supercanon de Danbury qui jouait Danny Zuko, le rôle de Travolta dans la reprise de Grease à la fête de fin d’année du lycée ?

  Mais oui, c’est bien lui. Vous pensez si je me souviens de lui ! J’avais collé sa photo, découpée dans le programme de la pièce, dans mon casier au lycée. Juste à côté de mon poster de Harrison Ford dans La Guerre des Etoiles. La couverture de mon classeur était couverte d’essais de signature en prévision de l’avenir. Jackie Gradinger, Fern Gradinger, Fern Jaqueline Gradinger, Fern Jaqueline Norris Gradinger.

  Je connaissais par cœur l‘emploi du temps du beau Jonathan, ce qui me permettait de me trouver par le plus grand des hasards dans le couloir du troisième étage quand il quittait la salle de chimie pour aller en cours de maths. Mon cours d‘anglais était au rez-de-chaussée ? Pas grave. De toute façon, le beau Jonathan ne me voyait même pas.

  Je l’examine attentivement. De dos, on dirait vraiment lui. Il porte un de ces jeans moulants que portait Jonathan Gradinger, une de ces chemises un peu amples qu’affectionnait Jonathan Gradinger, une de ces paires de santiags dont raffolait Jonathan, etc. S'il voulait bien se tourner un peu… Voilà, encore un peu… Allez, on se tourne ! Non, de l’autre côté… Raté, voilà qu’il s’en va.

  Jonathan, reviens !

  C'est le moment de tester mon pouvoir télépathique. « Tourne-toi vers moi, je le veux. Regarde-moi, maintenant. Pose les yeux sur moi et tombe éperdument amoureux de moi, Jonathan Gradinger-le-supercanon. »

  Bon sang ! ça ne marche pas. Aux grands maux, les grands remèdes ! Je renverse accidentellement mon verre sur le comptoir. Mieux vaut gaspiller un Sex on the Beach qu’une occasion avec un super coup.

  C'est gagné, tout le monde me regarde. Y compris… Bingo, c’est bien lui ! Il pose les yeux sur moi. Il pose les yeux sur moi !

  — Ça va ? me demande la barmaid aux pectoraux surdimensionnés.

  Ça n’a jamais été aussi bien, chérie !

  — Oui, je suis désolée. Je ne sais pas comment j’ai fait.

  Tu parles ! Je sais même pourquoi je l’ai fait, et je peux te garantir que ça a marché du tonnerre. Voilà que Travolta s’approche de moi de sa démarche chaloupée. Et voilà que j’ai la tête vide, tout d’un coup.

  Je n’ai jamais parlé à Jonathan Gradinger.

  De quoi vais-je parler avec Jonathan Gradinger ? Comment fait-on pour parler avec Jonathan Gradinger ?

  Je vais commencer par boire un peu pour me donner du courage. Où est mon verre ?

  Ah oui ! Flûte !

  Bon, on se calme. Inspirer. Expirer. Encore une fois. Là… Emettre des pensées apaisantes. Je sens que je passe en ondes alpha — je suis en état de relaxation intense. Je laisse filer mes pensées sans essayer de les retenir, ma respiration se ralentit, mon corps a chaud, je me sens lourde, je m’enfonce dans le matelas… mmm, il me faudrait ma couette. Je bâille. Quelle heure est-il, au fait ? Je devrais être au lit ! Qu’est-ce que je fiche ici ?

  — Salut.

  Une voix mâle aux intonations agréablement feutrées me tire de ma torpeur.

  — On se connaît, non ? Tu n’es pas de Danbury ?

  Jonathan Gradinger s’adresse à moi.

  Jonathan Gradinger s’adresse à moi.

  Quand je vais raconter ça à Wendy !

  Bon, du calme. Je suis sûre que je suis armée pour affronter la situation.

  — Shfjkd syrhnci jeyrhydg mlkiuyr fvbhui.

  — Pardon ?

  — Salut.

  Un mot à la fois, ça ira mieux.

  — Ouais.

  On y arrive. Mine de rien, j’ai déjà dit un mot à Jonathan Gradinger. Comme quoi l’être humain possède des ressources insoupçonnées… J’en aurai des choses à raconter à mes petits-enfants !

  — Tu n’étais pas au lycée de Stapley High ?

  Ce n’est pas fini ? Il a l’intention d’avoir une conversation avec moi ?

  Je hoche la tête.

  — Oui.

  Ça y est ! J’ai réussi ! Je converse !

  — Tu étais dans ma classe ?

  Il passe ses mains dans sa somptueuse chevelure… euh, dans sa chevelure un peu clairsemée. Où est passée sa somptueuse chevelure ? Encore une espèce en voie de disparition.

  — Enfaitj’étaisquelquesclassesendessousdetoi.

  Si j’arrive à me lâcher un peu et à articuler correctement, ce sera parfait !

  — Ah ! mais je me souviens de toi ! Tu étais la gamine qui me suivait partout. Jackie Quelquechose ?

  Je. Dois. Rêver. Il connaît mon nom. Travolta sait comment je m’appelle ! Je hoche la tête, incapable de parler : ma langue est collée à mon palais.

  — Je t’offre un verre ?

  Nouveau hochement de tête. Je dois ressembler à un de ces chiens en plastique fixés sur la plage arrière des voitures.

  — Tu as l’air d’aimer le Sex on the Beach ? demande-t-il en considérant la flaque d’alcool qui s’étend à nos pieds.

  Je glousse :

  — Surtout avec toi !

  Il a une drôle d’expression. Il doit penser qu’il a mal entendu.

  — Alors, tu te plais à Boston ?

  — Maintenant que je sais que tu y es, j’adore Boston.

  C'est moi qui viens de dire ça ? Quelle sotte! Je m’apprête à rattraper ma gaffe quand je le vois éclater de rire. Il me trouve drôle ! Il doit s’imaginer que je flirte avec lui. Mais je flirte effe
ctivement avec lui. Je flirte avec Jonathan Gradinger.

  — Et toi ?

  — Oh ! il y a un bout de temps que je suis à Boston ! Environ huit ans.

  — Alors tu es presque un Brahmane, maintenant.

  Encore une blague. Je tiens une forme du tonnerre ! Il rit.

  — Pas tout à fait, je n’habite pas encore Beacon Hill.

  Ah ! ah ! ah ! Quel boute-en-train !

  Puis un silence — relatif étant donné notre environnement — s’installe. Bien… et maintenant, qu’est-ce qui se passe ? C'est à moi de relancer la conversation ? Ah oui ! je sais.

  — Et que fais-tu à Boston ?

  Bien joué, Jackie. Demandez à un homme de vous parler de lui : en théorie, vous êtes tranquille pour un bon moment.

  — Je suis toubib.

  Ça c’est glop !

  — Quelle spécialité ? Pédiatre ? Cardiologue ?

  — Pédicure-podologue.

  Ça c’est pas glop.

  Mais comme je suis une fille bien élevée, je fais mine de m’extasier.

  — Ça doit être passionnant !

  Que voulez-vous que je dise d’autre ? « Pédicure, ça doit être le pied » ? « Voilà un job où on doit se jeter à cor perdu » ? Déjà qu’avec ma propre pédicure j’ai du mal à trouver des sujets de conversation ! Elle essaie pourtant, genre « vous avez de très beaux pieds », mais ce n’est peut-être qu’une façon de me flatter pour s’assurer un bon pourboire. C'est ridicule, on ne donne jamais de pourboire à la patronne, tout le monde sait ça. Sauf la snob que j’ai vue un jour laisser cinq dollars pour un soin à vingt dollars. Résultat, je me suis sentie obligée d’en faire autant et depuis, ça me coûte vingt-cinq dollars au lieu de vingt la séance.

  Mais je m’égare.

  — Et toi ? me demande Jonathan.

  — Je suis dans l’édition.

  — Super ! Où ça ?

  — Chez Cupidon.

  — Les romans sentimentaux ? Ma mère ne lit que ça. Alors tu connais Fabio ?

  Rien à faire, je n’y échapperai pas. J’émets un rire complice assez bien imité — merci, Nat ! — et je lui tapote l’épaule d’un air entendu.

  — Malheureusement, nous n’avons pas encore été présentés. Mais tu peux peut-être arranger ça ?

  — J’y penserai. Tiens, tu as de jolies bottes.

  — Merci. Je viens de les acheter. Ce sont des bottes de célibataire.

  — Comment ça ?

  — Elles sont faites pour qu’on me voie.

  — Je vois.

  Il voit ? Il me voit ? Continue, Jonathan !

  — Parfait, dis-je en prenant mon air modeste.

  — Tu as grandi.

  Pas difficile. La dernière fois qu’il m’a vue j’avais des couettes et un appareil dentaire.

  — Tu es devenue superbe !

  — Merci. Tu n’es pas mal non plus.

  Tu es le canon le plus supercanon de tout Boston et Danbury réunis, avec un peu moins de cheveux et un peu plus de poignées d’amour qu’autrefois, mais un canon quand même. Il doit m’avoir entendu penser car il sourit, avant de me demander :

  — Alors tu es célibataire ?

  C'est bien ce que j’essaie de te faire comprendre depuis tout à l’heure, mon grand !

  — Oui. Et toi ?

  — Pareil.

  Tiens, voilà sa main sur mon épaule. Salut, la main !

  — Jackie ! Jackie ?

  De l’autre côté de la salle, Nat joue les sémaphores pour attirer mon attention. Je ne sais même pas comment j’ai fait pour entendre sa voix par-dessus la sono. Boum, boum, baise, boum, boum, baise. Les paroles sont toujours aussi poétiques que tout à l’heure.

  — Tu me laisses ton numéro de téléphone ?

  Quand même ! Il t’a fallu le temps, Jonathan. Tu avais perdu le mode d’emploi ? Je feins de jouer la surprise.

  — Si tu veux.

  Je me sens aussi légère que Cendrillon le soir où le prince l’a fait valser, à cette différence que mes nouvelles cuissardes sont bien plus sexy qu’une paire de chaussons de vair. Quoique, j’essaierais bien les chaussons de vair aussi. Tout d’un coup je me dis que si le prince charmant avait pensé à demander à Cendrillon son numéro de portable, il se serait épargné pas mal de galères.

  Tout en fouillant dans mon sac à la recherche d’un stylo, je me tourne vers Miss Bomba pour lui demander une boîte d’allumettes, mais elle fait celle qui ne comprend pas. Alors Jonathan prend le stylo de ma main, et ça me fait comme si une armée de fourmis courait sur ma peau — des noires, pas des rouges qui piquent et qui font mal.

  — J'écoute, dit-il.

  Je lui donne mon numéro, qu’il note dans la paume de sa main.

  — Jackie ! Jackie ! Jackie !

  Nat frôle la crise d’hystérie.

  — Il faut que j’y aille, dis-je en la désignant d’un geste.

  Elle est entourée de trois bellâtres en Armani. Merci, Nat. Grâce à toi, j’ai l’air d’avoir des tas d’amis riches et dans le coup.

  — Pas de problème, dit-il en agitant la main où est écrit mon numéro. Je t’appelle.

  Oh oui ! appelle-moi !

  Je passe le reste de la soirée scotchée à Nat, ce qui me permet d’être vue en compagnie des gens avec qui il faut être vu et de prendre des poses essentiellement destinées à démontrer à Jonathan Gradinger à quel point je suis une fille sexy. De temps en temps, je l’observe en douce pour m’assurer qu’il ne recouvre pas mon numéro de téléphone par celui d’une rivale potentielle.

  Va-t-il m’appeler ? Et si oui, quand ? On est vendredi, ce qui me laisse une chance qu’il téléphone demain. A moins qu’il ne me téléphone dès ce soir ? Peut-être m’appellera-t-il dès qu’il sera rentré chez lui ? Il m’avouera de sa belle voix grave qu’il ne pouvait pas dormir sans avoir entendu les inflexions mélodieuses de ma voix, et me demandera si je…

  — Tu rêves ? murmure Nat à mon oreille — dans la mesure où on peut murmurer dans un tel boucan.

  Nous sommes assises à la table de monsieur Armani et de ses deux potes. L'un d’entre eux parle avec un accent français à couper à la tronçonneuse. Je ne comprends pas la moitié de ce qu’il dit mais je hoche la tête d’un air entendu. Surtout quand il me propose : « Encore à boire, oui ? »

  Oui, mille fois oui ! Je passe une soirée fantastique. Je vais sortir avec l’homme idéal. Il va me demander en mariage, et comme il est docteur on évitera les mises au point pénibles, style « non, chéri, ceci n’est pas le clitoris », et il va me demander en mariage, et toutes les anciennes de Stapley High seront tellement jalouses qu’elles vont en faire une jaunisse, et il va me demander en mariage, et… Hmm… rien que de penser à la tête que fera cette truffe de Sherri Burns, je me sens euphorique. Je suis sûre qu’elle en pinçait pour mon Jonathan. Tiens, je vais l’appeler un de ces jours et je m’arrangerai pour lui parler de mes fiançailles avec Jonathan. Ce qui est embêtant, c’est que je n’ai pas ses coordonnées. Je pourrais organiser une réunion d’anciens du lycée. « Je viendrai avec mon fiancé. Vous vous souvenez peut-être de lui, Jonathan Gradinger ? » Ou alors, plus radical, j’enverrai une photo de nous pour le trombinoscope du site Internet des anciens de Stapley High. (Nota : penser à emporter mon Polaroïd à notre prochain rendez-vous.)

  — Demain soir on va au Point G, m’annonce Natalie. Ça te dit ?

  — Je pense bien !

  Je ne vais pas rater une occasion de sortir mes nouvelles cuissardes de célibataire !

  4

  J’aime Bond !

  Ma première pensée ce matin en me réveillant va à Jonathan Gradinger.

  Pas à x. Victoire, je ne suis plus amoureuse de lui !

  En vérité, ma première pensée ce matin en me réveillant est plus exactement grhywbrzjk — bon sang de bonsoir, qu’est-ce qui prend à ce fichu téléphone de sonner aux aurores un samedi matin ? J’espère que c’est vraiment une urgence. En plus, il n’est pas 9 h 15 mais 9 h 6 puisque j’avance touj
ours mon réveil de neuf minutes pour m’obliger à me lever à temps.

  — Grhywbrzjk ?

  — Fern ? demande la voix de mon père. Ne me dis pas que tu es encore au lit ?

  — Grhywbrzjk. Je veux dire, non.

  Je dis toujours que je suis réveillée, même quand je suis encore dans le coma. Ne me demandez pas pourquoi.

  — Mais tu perds ton temps !

  Mentalement — si tant est que je dispose d’un mental en état de fonctionnement à une heure aussi indue — je procède à un rapide check-up. Paupières… encore lourdes. Bouche… peux pas l’ouvrir. Neurones… en vrac. Je grommelle :

  — Je te dis que je suis réveillée.

  — J’aime mieux ça. Alors, quoi de neuf ?

  — Sais pas.

  — Tu ne préfères pas nous rappeler quand tu seras réveillée ?

  — Non, ça va. Rien de neuf.

  Au prix d’un effort surhumain, j’émerge de ma torpeur. Je m’assieds dans le lit avec l’énergie d’une serpillière en phase terminale. Pourquoi n’ai-je pas pensé à débrancher le téléphone hier soir en me couchant ? Maintenant, ma nuit est finie. Je vais avoir les yeux pochés jusqu’à ce soir et comme je n’ai plus d’anticernes, j’aurai l’air d’un hibou et aucun homme ne tombera jamais amoureux de moi. Ma vie est finie, et ce sera la faute de mon père.

  — S'il n’y a rien de neuf, tu aurais pu trouver le temps de nous passer un petit coup de fil.

  J’aurais pu. Le hic, c’est que je n’y pense jamais. Je ne le fais pas exprès, mais j’oublie tout le temps l’existence de mon père et de Bev.

  — J’ai été très occupée.

  — Il ne faut pas te laisser exploiter. Sur quoi travailles-tu en ce moment ?

  — Sur un livre.

  — Un livre qui parle de quoi ?

  Il m’a vraiment réveillée pour que je lui raconte Millionnaire, cowboy et futur papa ? Et lui d’abord, pourquoi est-ce qu’il ne l’est pas, millionnaire ? Ça m’éviterait d’aller user mon génie chez ces radins de Cupidon !

  — Une histoire d’amour, papa. La même chose que d’habitude.

  — Mais encore ?

  — Une nana rencontre un mec, elle tombe amoureuse, ils couchent ensemble et ils se disputent.

 

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