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City Girl

Page 8

by Sarah Mlynowski


  Un frisson d’horreur rétrospective me saisit… Quelle idée, aussi, de m’appeler à une heure pareille ! Il doit vraiment m’aimer. Je veux dire, vraiment m’aimer. Il a pensé à moi dès son réveil — en supposant qu’il se lève vers 9 h 30, ce qui doit être l’heure normale pour la plupart des gens. Ou alors, autre possibilité qui me plaît encore plus, il s’est réveillé vers 8 heures, a pensé à moi, est sorti faire un long jogging, pour apaiser la fièvre qu’il sentait monter dans ses reins à l’évocation de mon image, et quand il a été à bout de patience, il m’a téléphoné.

  Mais au fait… s’il voulait sortir avec moi ce soir ? Et s’il voulait sortir avec moi aujourd’hui ? Et s’il me proposait de passer me prendre pour aller déjeuner là, tout de suite après mon coup de fil, et qu’une fois chez moi il avait besoin d’aller à la salle de bains et qu’il voyait le cloaque dans lequel je fais mes ablutions ? Il est de la plus haute urgence de nettoyer cette salle de bains. Je téléphonerai après.

  J’entre sur le lieu du crime. Le carrelage disparaît par endroits sous une couverture de cheveux emmêlés, des giclures de pâte dentifrice solidifiées ornent artistiquement le pourtour du lavabo tandis que dans la douche, l’une des auréoles vertes (la plus grande, sans doute la chef du groupe) semble m’adresser un clin d’œil de défi.

  — Sam ? Au secours !

  Comme si elle n’avait attendu que mon appel, Super-Samantha jaillit aussitôt, équipée de son attirail anti-crasse ultra-sophistiqué : tablier de plastique imprimé « le torchon brûle » (je présume que c’est de l’humour), flacons de liquides aux couleurs fluo, gants de ménage en latex violet (très joli. On peut les porter aussi pour sortir ?), seau, balais de tailles et de formes diverses, éponges, et même une sorte de brosse dont je suppose qu’elle sert à nettoyer les toilettes, mais je n’en jurerais pas.

  — Pourquoi je n’ai pas les mêmes ?

  — Ce n’est pas livré avec les sanitaires, chérie. C'est comme les piles, c’est indispensable mais ça s’achète séparément.

  Sam a-t-elle conscience qu’elle est peut-être sur le point de sauver ma relation avec Jonathan Gradinger ?

  — Merci, lui dis-je dans un élan de gratitude.

  — Je t’en prie. Mais je ne vais pas le faire à ta place : je te montre et tu continues.

  — Pas de souci.

  Là, je m’avance sans doute un peu, mais je n’ai pas le choix. Il y va de mon futur mariage.

  Un demi-flacon de nettoyant plus tard, je peux admirer mon œuvre. Ma salle de bains a l’air de sortir d’un magazine de décoration — j’ai même disposé des serviettes propres dans des couleurs assorties. Tant de raffinement m’émeut. Je suis une maîtresse de maison irréprochable. Jonathan Gradinger ne pourra même pas attendre d’être sorti de ma salle de bains pour me demander en mariage.

  Maintenant, je peux l’appeler. Mon piège est prêt. Peut-être va-t-il me proposer d’aller faire un pique-nique, avec du champagne, des fraises et des petits sandwichs au saumon fumé dans un pain surprise ? Il faut absolument que je me rende présentable. Je fonce sous la douche pour laver mes cheveux, je me fais un brushing qui ferait pâlir Jessica de jalousie, et je vide mon tube d’anticernes. Presque parfait. Une touche de rouge à lèvres… Sublime !

  Je passe ma robe de chambre — puisque je ne sais pas encore où il compte faire sa demande en mariage, mieux vaut attendre avant de m’habiller — et je vais réécouter son message pour noter son numéro. Puis je l’appelle.

  — Salut, répond-il de sa voix si sexy.

  Au secours, je suis en train de parler à Jonathan Gradinger !

  — Jonathan ?

  « Ici Jonathan Gradinger. Je ne peux pas répondre pour l’instant, mais laissez-moi votre numéro et je vous rappellerai dès que possible. Laissez votre numéro et je vous rappellerai. A bientôt. »

  Au secours, je suis en train de parler au répondeur de Jonathan Gradinger ! Si on m’avait dit ça un jour ! Si on m’avait dit ça il y a quarante-huit heures ! Si un médium avait lu dans les lignes de ma main et m’avait annoncé que Jonathan Gradinger allait me donner son numéro de téléphone chez lui — tellement plus intime qu’un banal numéro de portable !

  Eh ! minute ! Qui me dit que ce n’est pas un numéro de portable ? Qui me dit qu’il n’est pas déjà marié et qu’il ne recherche pas qu’une aventure d’une nuit ? Qui me dit que… Biiiip !

  Il faut que je laisse un message.

  Quel message dois-je laisser ?

  Je n’ai pas la moindre idée de ce que je peux dire. Mon esprit est plus vide que la vie amoureuse d’Helen. Pauvre Helen ! Quand je pense à sa tête le jour de mon pot de départ de chez Cupidon, quand elle verra mon Jonathan si beau, si sexy, si riche, si… Biiiip.

  Bon sang ! il faut que je laisse un message.

  Je regarde le téléphone, désespérée. Et je raccroche.

  Quelle gourde ! J’aurais dû prévoir que j’aurais à laisser un message ! Mon stylo. Un papier. On y va. « Salut, Jonathan, c’est Jacqueline Norris. » Ça ne va pas, trop guindé. « Salut, Jon, c’est Jackie. » Un peu familier, non ? Un quart d’heure plus tard, ma feuille est couverte de ratures et je suis sur le point de me scalper.

  Sam arrive à temps pour sauver mon brushing et me prend la feuille des mains.

  — Voyons, dit-elle après quelques secondes de réflexion. Que dirais-tu de : « Salut, Jonathan, c’est Jackie. J’ai bien reçu ton message, appelle-moi quand tu auras le temps. »

  — Génial !

  J’ai déjà la main sur le combiné mais Sam interrompt mon geste.

  — Pense à désactiver l’affichage de ton numéro.

  — Pardon ?

  — Et s’il a l’affichage des numéros appelants ? Tu as déjà appelé sans laisser de message. De quoi tu aurais l’air s’il voyait ton numéro deux fois de suite ?

  Bon sang ! où va-t-elle chercher tout ça ?

  — Sam, tu ferais une célibataire formidable, je lui dis.

  — Merci, très peu pour moi.

  Je compose le code de désactivation de l’affichage de mon numéro et saisis de nouveau le numéro de Jonathan. C'est encore son répondeur. Une chance, car s’il avait décroché, je n’aurais su que lui dire. J’ânonne mon message de la voix la plus naturelle possible, puis je repose soigneusement le combiné.

  Mission accomplie.

  Je n’ai plus qu’à attendre.

  Heu… combien de temps exactement vais-je devoir attendre ?

  Que faire de ma journée, à présent que le pique-nique aux fraises et au champagne est annulé ? Et comment Jonathan Gradinger va-t-il me demander en mariage s’il n’a pas l’occasion de voir ma salle de bains toute propre ?

  Je crois que je vais regarder un peu la télévision. Jonathan ne va certainement pas tarder à se manifester.

  6 heures de l’après-midi, il ne s’est toujours pas manifesté.

  7 heures. Enfin qu’est-ce qu’il fabrique ? Il va se manifester, oui ?

  8 heures. Il doit être en train de rentrer chez lui. Mathématique, c’est bientôt l’heure des Simpson.

  9 heures. Générique de fin des Simpson. Il va appeler dans une minute.

  C'est l’heure. Le téléphone va sonner d’une seconde à l’autre. Là, tout de suite. Je regarde le téléphone droit dans les yeux. Shazam ! Téléphone, sonne, je le veux !

  11 heures du soir. Jonathan m’a oubliée. Il a dû rencontrer quelqu’un d’autre aujourd’hui, l’emmener boire du champagne et manger des fraises, et à cette heure-ci il est en train de fêter ses fiançailles avec la sœur jumelle de Jessica au son des violons tziganes dans un restaurant russe hors de prix. Personne ne m’aimera jamais. Je passerai mes journées chez Cupidon, mes nuits devant ma télé parmi une horde de matous dézingués et mes samedis soir au cinéma.

  Toute seule.

  Je rajuste ma robe de chambre et je vais me coucher sans me démaquiller.

  Toute seule.

  Le lendemain, je pars au travail le cœur vide. J’appelle à la maison quarant
e-huit fois pour consulter mon répondeur.

  « Vous n’avez pas de nouveau message », répète la garce à la voix numérisée.

  Je rentre à la maison au bord des larmes. Ma vie est finie. Eh ! attendez un instant ! Que vois-je en ouvrant la porte ? Une petite lumière rouge qui clignote ? J’ai un message. J’ai un message ! Tout compte fait, je vais attendre un peu pour me suicider. Pourvu que ce ne soit pas Janie. Pourvu que ce ne soit pas Janie. Pourvu que ce ne soit pas…

  « Salut, Jackie, c’est Jonathan Gradinger. Tu peux m’appeler au travail. Mon numéro est le 555-9478. Mon numéro au travail est le 555-9478. »

  Encore cette manie de tout répéter. Mais je ne m’arrête pas à ce détail. Pas question de courir nettoyer la salle de bains, ni de me faire un brushing, et encore moins de sortir mon feutre et mon bloc-notes. Je le rappelle aussi sec.

  — La clinique Dartmouth, annonce une voix moelleuse.

  Ils engagent des hôtesses de l’air, maintenant, dans les cliniques privées ?

  — Bonjour, pourrais-je parler au Dr Gradinger, s’il vous plaît ?

  — Qui dois-je annoncer ?

  Ça te regarde, poufiasse ? Je réprime un mouvement d’impatience.

  — Jackie.

  — Jackie comment ?

  Cette blondasse — ma main à couper que j’ai affaire à une peroxydée. C'est un complot ! — commence à m’échauffer les oreilles. De quel droit joue-t-elle les cerbères ? Elle en veut à mon Jonathan, c’est sûr. Elle est peut-être secrètement amoureuse de lui ? Elle a peut-être déjà une liaison avec lui ? C'est peut-être avec elle qu’il a passé la soirée d’hier au restaurant russe ?

  Garce ! Je vais t’apprendre à marcher sur mes plates-bandes ! Je prends ma voix la plus désagréable :

  — Norris. Jackie Norris. Le Dr Gradinger essaie depuis plusieurs jours de me joindre, il attend mon appel.

  — Veuillez patienter, je vous prie.

  Ça y est, je l’ai impressionnée. Finalement, pour se faire respecter il suffit d’aboyer plus fort que l’autre. Je me demande quel type de soirée il a prévu ? Le premier rendez-vous que propose un homme en dit long sur sa personnalité. Un dîner, c’est qu’il est prêt à s’engager.

  — Jackie ? demande-t-il de sa voix si sexy.

  Un café, c’est qu’il est lâche ou radin. Ou les deux.

  — Jonathan ? Salut !

  — Content de t’entendre.

  Ou alors, c’est qu’il est timide. Dans ce cas, ça peut aussi être un bon signe.

  — Et moi donc !

  — Je t’avais promis de t’appeler.

  Un bar à vins, c’est le meilleur compromis. Et tellement dans le coup !

  — Ton week-end s’est bien passé ? reprend-il.

  — Oui, et le tien ?

  — Super. Super !

  Comment, super ? De quel droit, super ? Qu’a-t-il fait pour passer un week-end si super sans moi ?

  — Tu es libre jeudi soir ?

  — Oui, pourquoi ?

  Quelle gourde ! Pourquoi ai-je demandé pourquoi ? Je sais très bien qu’il va me proposer de sortir avec lui, et il sait que je le sais. Que va-t-il penser de moi, à présent ?

  — J’ai deux places pour L'Appartement. Je pensais t’inviter à m’accompagner.

  Là, il marque un point. Deux points, même. Les billets pour cette pièce s’arrachent à environ un milliard de dollars pièce, quand on arrive à en trouver. Même pour un docteur, c’est très fort !

  — Très bonne idée.

  — Parfait. Je passerai te prendre vers 19 h 30. Je te rappelle mercredi pour confirmer.

  — Entendu.

  — Alors à mercredi. A mercredi !

  Je raccroche le combiné avec un calme qui m’impressionne moi-même. Puis je pousse un hurlement de triomphe en sautant de joie. Jonathan Gradinger m’emmène au théâtre. Bien plus classe qu’un bête bar à vins, tout de même ! Me voilà pratiquement fiancée. Quand je raconterai ça à Wendy !

  — Un peu rapide, non ? s’étonne celle-ci quelques minutes plus tard. Il a acheté les billets avant de te proposer d’aller au théâtre ?

  — Il voulait être sûr d’avoir les places pour ne pas me décevoir.

  — Ou il avait prévu d’y aller avec quelqu’un d’autre.

  — Ou il voulait m’impressionner.

  — Mais comment pouvait-il être sûr que tu accepterais ? Si tu n’avais pas été libre ce soir-là ? Il aurait invité quelqu’un d’autre. Il n’aurait pas laissé se perdre deux billets à 200 dollars !

  — Il est docteur. 200 dollars, au fond, c’est quoi pour lui ?

  — Il est pédicure-podologue, pas médecin. Et tu te doutes qu’il espère sûrement un petit retour sur investissement pour ses 200 dollars ?

  — Mais c’est de la prostitution !

  En guise de réponse, Wendy émet un ricanement cynique.

  — Merci pour tes encouragements, Wen. Tu ne le mérites pas, mais je te tiendrai quand même au courant.

  Sur ce, je raccroche. Non, elle ne le mérite pas. Mais elle est la seule à qui je peux confier mes états d’âme. Je pousse un gros soupir. Plus que trois jours avant le commencement de la Vraie Vie ! Comment vais-je m’habiller pour cette première soirée avec mon futur époux ? Le style grande fille toute simple, genre Sandra Bullock ? Ou le look « je n’ai rien en dessous », mauvais genre Sharon Stone ?

  Est-ce que les lois de l’offre et de la demande ont changé depuis que j’ai quitté le marché de la drague ? Est-ce que je peux proposer à Jonathan Gradinger une tasse de café ? Une partie de Scrabble ? Une folle étreinte sur le tapis ? Est-ce à moi de faire le premier pas ? Vaut-il mieux jouer les indifférentes ? D’après le Cosmo de mars dernier, « rien n’est plus excitant qu’une femme inaccessible ». D’accord, mais voyez le Elle de ce mois-ci. « Les hommes nous préfèrent naturelles et spontanées. » Comment être naturelle, inaccessible et spontanée ?

  J’essaie de me souvenir de mon premier rendez-vous avec x.

  J’essaie ? Me voilà guérie !

  Jeremy — je ne suis plus obligée de l’appeler x puisqu’il appartient désormais au passé — m’avait invitée dans un restaurant très chic et très cher. Au moment de payer, j’ai tendu la main vers mon sac, très « je suis une fille moderne, partageons l’addition », mais il a dégainé son American Express en disant : « Laisse, c’est moi qui t’invite ». J’ai souri pour masquer mon soulagement — si j’avais dû régler ne serait-ce que la moitié de l’addition, j’aurais dû manger des nouilles au gruyère, voire sans gruyère, pendant un mois — et je lui ai dit : « D’accord, mais la prochaine fois ce sera pour moi », ce qui était assez brillant comme repartie puisque ça impliquait un second rendez-vous. Au McDo, si c’était moi qui payais, mais je n’étais pas obligée de le préciser d’emblée.

  Et pas une seconde je ne me suis sentie obligée de lui offrir « un retour sur investissement ». Je l’ai remercié, je l’ai embrassé sur la joue et je suis rentrée chez moi sans lui proposer ni café, ni Scrabble, ni folle étreinte sur le tapis. C'est ensuite que le destin s’en est mêlé. Mon répondeur est tombé en panne. J’ai su par la suite que Jeremy m’avait laissé un message, que je n’ai jamais eu, mais je ne le lui ai pas dit. Il a dû s’imaginer que j’étais très occupée, très relax, très indifférente, alors que j’étais dans le même état que d’habitude. (Est-ce qu’il m’a trouvée pingre de ne pas partager l’addition ? Est-ce que j’aurais dû lui proposer un café, un Scrabble ou une folle étreinte sur le tapis ? Est-ce que j’ai bien fait de lui laisser deviner que j’espérais un second rendez-vous ?)

  Quand j’ai pris conscience que je n’avais pas reçu un seul appel en trois jours, même de Janie, j’ai compris qu’il y avait un problème. J’ai aussitôt acheté un téléphone avec fonction messagerie — ce qui m’a coûté une fortune puisque, à l’époque, je ne disposais pas encore de mon allocation thérapie. Ensuite, il m’a fallu résoudre un problème autrement épineux que le choix de la couleur de l’appareil (rose framboise,
vert anis ou bleu curaçao ?) : comment savoir si Jeremy m’avait appelée depuis notre premier rendez-vous ? J’ai décroché mon nouveau téléphone bleu curaçao — assorti aux yeux de Jeremy — et j’y suis allée à l’impro. Il m’a dit qu’il se demandait pourquoi je n’avais pas encore répondu à ses messages. Ses messages. Whaouhh ! C'est là que j’ai eu l’inspiration. Désolée, j’ai dit, j’ai vraiment été dé-bor-dée. Il a dit pas de problème, que penses-tu de ma proposition ? Super, j’ai dit, alors que je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il m’avait proposé dans ses messages (ses messages, whaouhh !). J’ai finalement compris qu’il s’agissait d’aller au cinéma le vendredi suivant. Crotte ! j’ai pensé, j’ai déjà promis à Wendy de l’accompagner à une fête ce vendredi-là. Crotte, crotte, crotte ! La mort dans l’âme, j’ai dit à Jeremy que je n’étais pas libre vendredi. Et samedi ? A-t-il demandé. J’étais libre samedi ? J’ai fait l’indifférente. Oui, pourquoi pas ? Justement j’étais libre.

  Bon sang ! Ça avait marché. J’avais joué, bien malgré moi, les filles inaccessibles et ça avait marché.

  Avec le recul, je me dis que si j’avais vraiment été indifférente, je me serais épargné l’épisode Jeremy. Mais je n’ai pas pu lui refaire le coup de la panne (de répondeur). Les messageries intégrées ne tombent jamais en panne.

  Pour mon premier rendez-vous avec Jeremy, je portais un pantalon noir et un chemisier blanc. Avec Jonathan, il me faut quelque chose de plus… radical. Le problème, c’est que mes seuls vêtements un peu sexy sont mes cuissardes, et que Jeremy m’a déjà vue avec. Je veux dire, Jonathan. Et de toute façon, on ne porte pas des cuissardes pour aller au théâtre.

  Il faut que je consulte Cosmo.

  Il faut que je planifie une virée shopping.

  Mardi, je reçois mon relevé de carte bancaire. Tiens tiens ! A la réflexion, mon pantalon noir et mon chemisier blanc feront parfaitement l’affaire.

 

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