City Girl

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City Girl Page 13

by Sarah Mlynowski


  — A propos, où est Andrew ?

  — Sais pas. Hic ! L'a dû se tirer avec Jess.

  — Avec qui ? demande Nat.

  — Jessica.

  Malgré mon succès auprès de Damon, le départ d’Andrew avec sa blonde (sa copine, sa petite amie, sa fiancée, sa partenaire sexuelle — cocher la mention exacte) me déprime quelques secondes.

  Et voilà la main de Ben sur mes fesses. Il est temps de rentrer à la maison.

  De retour à l’appartement, je trouve Sam sur le canapé, enroulée dans sa couverture, devant une rediff’ de Just Married. Le volume est à fond. Sam semble en état de choc.

  — Salut. Tout va bien ?

  Pas de réponse.

  — Tu es encore vivante ? Allô, Sam ? Il y a quelqu’un ?

  Elle marmonne une suite de mots que je ne comprends pas. Je m’assied pour ôter mes cuissardes.

  — Il reste quelque chose à manger ?

  — Des céréales.

  On fera avec. Je me prépare un bol de corn-flakes avec du lait. Le secret, c’est de bien doser le lait. Trop sec, c’est impossible à avaler. Trop humide, c’est écœurant. Si on surmonte ces deux écueils, on obtient une collation délicieuse, nourrissante et faible en calories.

  Je reviens m’installer à côté de Sam. Je coupe le son et me tourne vers elle.

  — Ça ne va pas ?

  — Je le hais.

  Je me disais, aussi… On dirait que le torchon brûle à Tourtereaux Land. Les larmes, à présent !

  — Allez, raconte.

  Je me penche vers la table basse pour attraper un mouchoir en papier et je me prépare à écouter les doléances de Sam. A quoi servent les colocataires, sinon à être là quand ça ne va pas avec son jules ? Et peu importe si je suis moi-même entre deux jules — pas au sens propre, malheureusement — et que je n’ai personne dont je pourrais me plaindre. Au fait, à qui se confie Sam d’habitude, quand elle se dispute avec Marc ?

  Elle me regarde avec des yeux ronds.

  — Heu… à Marc.

  Intéressant. A mon avis, Sam aurait besoin d’une bonne thérapie de groupe (je parle d’un groupe de filles, bien sûr).

  — A personne d’autre ?

  — Heu… ma mère.

  C'est plus grave que je ne pensais.

  — Sam, dis-moi la vérité. Tu vois encore tes amies depuis que tu sors avec Marc ?

  Elle secoue la tête.

  — Depuis combien de temps ?

  — Cinq ans, dit-elle d’une voix à peine audible.

  A l’écran, le beau Richard Gere dévore Julia Roberts du regard (on le comprend). Personnellement je ne suis pas fan de la robe de mariée de Julia — je trouve qu’elle a l’air d’une meringue là-dedans. Mais je vois une indiscutable expression d’envie se dessiner sur le visage de Sam. La situation est grave.

  Mais pas désespérée.

  — Tu n’as plus aucune amie ?

  — Si, j’ai Natalie.

  — Et la dernière fois que tu lui as parlé, c’était…

  — Il y a cinq ans.

  Sam s’abîme quelques instants dans ce qui ressemble à une réflexion morose — encore plus morose que la précédente — et se tourne vers moi.

  — Tu as raison. Tu as raison à cent pour cent. Je n’ai pas d’amies, et j’ai un jules qui ne m’épousera jamais.

  Je commence à comprendre.

  — J’ai bientôt vingt-cinq ans, poursuit-elle d’un ton dramatique. Je suis pratiquement une vieille fille.

  — A moins que tu ne te fasses refaire l’hymen, tu ne seras jamais une vieille fille. C'est trop tard ! Bonne nouvelle, non ?

  Vu ça tête, non, pas vraiment.

  — Ma mère m’a eue à vingt-quatre ans. Elle avait un an de moins que moi aujourd’hui, tu te rends compte ! Et elle s’est mariée à vingt et un ans.

  — La mienne aussi. Et tu vois le résultat…

  Mais Sam ne semble pas disposée à m’entendre.

  — Je vais sortir avec Marc jusqu’à mes vingt-neuf ans, et il ne voudra toujours pas se marier, et mon horloge biologique commencera à sonner, et je devrai casser avec lui, et il sera trop tard, plus personne ne voudra de moi.

  Je regarde Sam, le cœur serré. Je ne peux pas la laisser souffrir comme ça. C'est décidé, je prends la direction de l’opération « Sauvez Sam » !

  — D’abord, dis-je en appuyant sur le zappeur, tu vas m’éteindre ces niaiseries.

  Clic ! je ferme son clapet à Julia qui nargue Sam dans sa fichue robe blanche.

  — Ensuite, tu vas me raconter toute ton histoire avec Marc depuis le début. Comment l’as-tu rencontré ?

  Elle renifle, hoquette, et se lance.

  — C'était en fac, à la bibliothèque. Il s’installait souvent à la table en face de la mienne. Un jour, il a glissé un mot dans mon cahier de psychologie infantile…

  — Pourquoi as-tu choisi la psychologie infantile ? Pour comprendre les hommes ?

  Elle me jette un regard terne.

  — Non, pour comprendre les enfants.

  — Logique. Continue.

  — Sur le mot, il avait écrit : « Salut. On peut dîner ensemble ? » Bien sûr j’ai accepté et…

  — Tu lui as écrit ou tu lui as parlé ?

  — Je lui ai parlé.

  — Comment savais-tu que c’était lui qui t’avait écrit le mot ?

  — Parce qu’il était assis juste en face de moi.

  — Mais rien ne te permettait d’affirmer que c’était bien lui ?

  — Quand j’ai levé la tête, il me regardait. Ça ne pouvait être que lui !

  — D’accord. Qu’est-ce que tu lui as dit exactement ?

  — « Ça me ferait vraiment plaisir qu’on dîne ensemble. » Il a souri, il a dit : « Moi aussi ».

  — Mais d’un point de vue logique, tu n’avais aucune assurance que c’était effectivement lui qui t’avait écrit ce mot.

  — Bien sûr que c’était lui !

  — Mais comment peux-tu l’affirmer ?

  — Tu es ridicule, à la fin. Tu veux que je te raconte, oui ou non ?

  — Okay, excuse-moi. Continue.

  — On est allé dîner ensemble, et il m’a proposé de se revoir le week-end suivant, et on ne s’est plus quittés.

  — C'est tout ?

  — C'est tout.

  — Quand même, ça aurait été plus intéressant si ça avait été quelqu’un d’autre qui t’avait écrit le mot.

  — Laisse tomber. Maintenant, la question, c’est de faire évoluer la situation vers l’étape suivante.

  L'étape suivante ? Kesako ?

  — Ne me dis pas que vous n’avez pas encore couché ensemble ?

  Finalement, ses histoires de vieille fille, ça n’était peut-être pas du bidon. Sam me regarde d’un air navré.

  — Bien sûr que j’ai couché avec lui. Mais il y a d’autres étapes après ça.

  Ah bon ?

  — Quelles étapes ?

  — Après cinq ans, j’estime qu’il est temps de nous installer ensemble.

  Et de me laisser en plan ? Mais il n’en est pas question !

  — Tu es sûre d’avoir bien réfléchi à ta décision ?

  — Pourquoi ? demande-t-elle d’un ton nerveux. Tu crois que ce n’est pas une bonne chose de vivre avec un garçon avant le mariage ?

  Je crois surtout que ce n’est pas une bonne chose de planter sa colocataire en plein milieu de l’année avec un loyer pareil à payer. Je regarde mon bol vide. Je soupire. Je me sens épuisée, tout d’un coup.

  — Qu’est-ce qu’il y a?

  — Rien. Je vais me chercher des céréales.

  Dans un silence pesant, je reconfigure le ratio lait-cornflakes de mon bol.

  — Je m’arrangerais pour te trouver une autre colocataire, dit-elle. Ou j’attendrais jusqu’à début septembre, la fin du bail.

  Le problème, c’est que je ne connais personne avec qui j’aie envie de vivre et qui cherche un appartement pour l’instant. C'est déjà tout juste si je conn
ais des gens avec qui je n’ai pas spécialement envie de vivre et qui de toute façon ne cherchent pas d’appartement !

  — En fait, je ne lui ai pas encore posé la question directement. Mais je lui ai tendu un million de perches.

  — Quel genre de perches ?

  — Par exemple l’an dernier, quand Angie est partie d’ici, j’ai demandé à Marc ce que je devais faire. Il m’a suggéré de passer une petite annonce.

  — Ce n’était pas une bonne idée ?

  — Non. Il aurait dû dire : « Je crois qu’il est temps de nous installer ensemble ».

  — Et c’est à cause d’une réflexion qu’il a faite l’an dernier que tu pleures ?

  — Non, à cause d’une réflexion qu’il a faite ce soir. Je l’ai retrouvé au Chinois en sortant de l’école. Il m’a proposé de rester dormir chez lui, et j’ai dit : « D’accord, il faut juste que je passe à la maison prendre quelques affaires », et il a dit : « Pourquoi est-ce que tu ne mets pas une brosse à dents dans ta voiture ? ». Dans ma voiture ! Pas chez lui, dans ma voiture ! Après une remarque pareille, pas question de passer la nuit avec lui.

  — Il a peut-être une phobie de la vie à deux.

  — C'est bien ma veine. Comment est-ce que je peux le savoir ?

  J’ai la réponse ! Grâce à ma Bibliothèque personnelle de la Femme moderne, je suis devenue une as du diagnostic de la phobie de la vie à deux.

  — Qu’est-ce qu’il met dans sa bouche ?

  — Pardon ?

  — Dans le Cosmo de ce mois-ci, il y a un test très intéressant pour savoir si un homme fait une phobie de la vie à deux. Attends, je vais le chercher.

  Je reviens de ma chambre quelques minutes plus tard, le précieux document à la main.

  — Première question : « Qu’est-ce qu’il utilise pour rafraîchir son haleine : Chewing-gums, pastilles à la menthe ou ces comprimés qui fondent dans la bouche ? »

  — Comprimés.

  — Mauvais.

  — Ah ?

  — D’après l’article, c’est signe d’une tendance à disparaître sans laisser d’adresse.

  — Non !

  — Deuxième question : « Qu’est-ce qu’il préfère en plat de résistance : poulet au citron, raviolis, côte de bœuf ? »

  — Raviolis.

  — Pas génial.

  — Raconte ?

  — Ça veut dire qu’une seule ne lui suffit pas.

  — Je ne comprends pas.

  C'est surtout qu’elle ne veut pas comprendre !

  — En d’autres termes, il ne se contentera jamais d’une seule femme.

  Sam se rabougrit à vue d’œil. Je me demande si je dois continuer.

  — Qu’est-ce qu’il devrait manger ? demande-t-elle d’une toute petite voix.

  — De la côte de bœuf. Un homme qui commande une côte de bœuf est prêt à s’investir dans une relation. Quand il a fini la viande, il continue de ronger l’os.

  — Je ne comprends pas.

  — Ça veut dire qu’il ne lâchera pas le morceau comme ça.

  — Qui commande de la côte de bœuf ?

  — Pas Marc, visiblement. Tu devrais peut-être lui en préparer ?

  — Je ne veux pas lui faire à manger, je veux qu’il me demande de venir vivre avec lui.

  — Si tu veux. Mais attends le mois de septembre, s’il te plaît.

  3 h 30 du matin. Enfin sous la couette ! Flûte ! je dois me lever à 9 h 30 pour aller au Tae Kwon Do. Je suis fermement décidée à assister à mon premier cours. Tant pis, je sauterai le petit déjeuner et je m’achèterai un truc à grignoter en route.

  Un truc facile à manger.

  Une côte de bœuf, par exemple.

  8

  J’ai un petit tatami !

  J’essaie de ne pas sentir la forte odeur de pieds qui se dégage des rangées de tapis bleus et j’enjambe la rangée de chaussures qui encombrent l’entrée pour me diriger vers le groupe de gens en kimono blanc qui s’agitent là-bas, de l’autre côté de la salle.

  — Stop ! crie une voix mâle non loin de moi.

  Je me fige au garde-à-vous. Un beau gosse très bien bâti, très sexy, très Antonio Banderas (Banderas ? Banderas pas ?) s’approche de moi. Sa peau naturellement dorée/naturellement bronzée aux UV contraste agréablement avec la blancheur de son kimono, et il a poussé le raffinement jusqu’à assortir la nuance de sa ceinture à sa somptueuse chevelure noire.

  Je me sens défaillir.

  Si je défaille, est-ce qu’il me prendra dans ses bras pour m’empêcher de tomber ? Est-ce qu’il pratique le bouche-à-bouche ? Est-ce qu’il s’est lavé les dents ce matin ? Je décide d’attendre de le connaître un peu plus avant de défaillir.

  — Vous ne pouvez pas aller sur le tatami avec vos chaussures, m’explique-t-il.

  Et voilà. Pas trente secondes que je suis là et j’ai déjà réussi à contrarier Apollon. Je prends une mine contrite.

  — Excusez-moi.

  Gagné, il sourit. Zut ! il a des dents de lapin. Je le préférais avec la bouche fermée.

  — C'est bon, dit-il. Je voulais juste vous prévenir. Je m’appelle Lorenzo.

  — Enchantée, moi c’est Jackie. Merci de votre aide.

  Bizarre, j’ai l’impression d’avoir déjà vu sa tête quelque part. Il est peut-être du Connecticut ? Non, il est trop sexy pour venir du Connecticut. Il est acteur ? Bon sang ! ce visage ne m’est pas inconnu… Ces pectoraux non plus… Mais j’ai beau chercher, je ne vois pas.

  — Jackie ?

  — Hmm ?

  — Vous avez toujours vos chaussures.

  — Oh ! pardon !

  Je l’ai croisé à Penn ? Non, il a au moins la trentaine. A l’Orgasme ? Non, il a au moins la trentaine. Je dois me tromper.

  — Quand vous serez prête, allez au bureau de Maître NanChu. Il vous attend.

  Maître NanChu est un Coréen d’une soixantaine d’années. Il me salue à mon arrivée, m’offrant une vue imprenable sur sa superbe calvitie. Je m’incline à mon tour.

  — Asseyez-vous, dit-il en me désignant un siège.

  Tiens, c’est Sylvester Stallone, à côté de lui, sur la photo ? Et là, ce ne serait pas Chris O'Donnell? Maître NanChu a dû intercepter mon regard car je le vois sourire.

  — Vous aimez Chris ? Un garçon très bien. J’entraîne quelques acteurs de Hollywood.

  Malgré moi, mon regard retourne vers les photos. C'est Tom Cruise, en haut ? Oui, c’est Tom Cruise ! Il connaît Tom Cruise ? Il peut me présenter à Tom Cruise ? Il l’a entraîné pour Mission Impossible ? Si je me débrouille bien, il pourra peut-être me recommander comme doublure féminine pour les cascades de son prochain film ! J’apprends vite, je serais très bien dans les batailles au corps à corps. Regardez comme j’ai vite percé les secrets de la ponctuation ! D’ailleurs, Helen dit toujours que mes virgules ont beaucoup de punch.

  — Alors vous vous intéressez au Tae Kwon Do. Quelles sont vos motivations ?

  Rencontrer Tom Cruise. A défaut, rencontrer Lorenzo. Et éviter de rencontrer des pervers dans les halls d’immeubles en rentrant de l’Orgasme.

  — Il me semble que la maîtrise d’un art martial m’aiderait à me défendre en cas de besoin.

  J’ai l’impression de passer un entretien de recrutement. Est-ce qu’il va me demander mon CV ?

  — Très bien.

  — Et à rester en bonne santé.

  — Très bien.

  Après quelques minutes à discuter de tout et de rien, Maître NanChu m’expédie vers le tatami.

  — Venez me retrouver après le cours et nous procéderons à votre inscription.

  Un peu rapide, non ? Je croyais que c’était à moi de décider. Mais je n’ai pas envie de discuter avec quelqu’un qui donne des cours à Tom Cruise.

  — Pensez à enlever vos chaussettes, ajoute Maître NanChu.

  Je sors de son bureau et me dirige vers mon destin, lequel a présentement la forme (et l’odeur) d’un tatami. Puis, durant une soixantaine de minutes, j’essai
e de comprendre ce qui m’arrive. J’entends des numéros et des noms de postures en Coréen et je tente de suivre le rythme, avec un succès très relatif. Mais malgré mon estomac au bord de l’explosion (le cappuccino au chocolat juste avant le cours n’était pas une de mes meilleures idées) et ma soudaine incapacité à distinguer la droite de la gauche (« Levez le bras droit. Le bras droit, mademoiselle. Non, pas ce bras droit-là, l’autre ! »), je ne regrette pas d’être venue : le ratio hommes/femmes sur le tatami me console de toutes mes peines ! Une vingtaine de mâles aux muscles saillants et luisants de sueur pour deux dames obèses et hors d’âge. Et moi. Ô joie ! Comment se fait-il qu’aucune autre célibataire pas trop repoussante n’ait eu cette idée géniale avant moi ? Peu importe. Tous ces hommes pour moi ! Cet endroit suinte la testostérone par tous les pores.

  C'est le beau Lorenzo qui dirige la séance. «Hanna, twul, zed, ned, dasso… à cheval… jekiah ! Je ne comprends rien à ce qu’il dit mais c’est diablement excitant. Je dois massacrer allègrement les postures car il vient régulièrement corriger ma position. Continue, Lorenzo ! Oh ! cette chevelure noire si épaisse ! Cette peau si brune et si douce ! Cette… ciel ! Cette odeur ! Mais il sent la sueur !

  D’accord, je suis injuste. Je ne peux pas lui demander à la fois de transpirer parce que je trouve ça sexy à regarder, et de sentir l’eau de toilette. D’ailleurs, il est quand même très sexy. Enfin, il le sera après une bonne douche, et à condition de fermer la bouche. Mais s’il voulait bien se pousser un peu de côté… encore un peu… Là, merci. Maintenant, il est de nouveau très sexy.

  Non. D’ici, je peux voir son slip bleu marine sous la blancheur de son kimono. Nota : penser à porter des dessous blancs pour les cours de Tae Kwon Do.

  Coup de poing. Tranchant de la main. Torsion. Et on recommence… C'est étrange : ces hommes sont tous plus vieux que moi, mais ils peuvent tous se pencher plus bas que moi.

  — C'est bon, déclare Maître NanChu. A présent, Lorenzo va vous montrer la bonne manière de faire des pompes.

  Lorenzo se jette au sol. En haut. En bas. En haut. En bas.

  — Voyez comment son pelvis frôle le tapis.

  En haut, les épaules. En bas, les solides épaules musclées et viriles. En haut, le pelvis. En bas, le solide pelvis musclé et viril. Heureux tatami ! Si je pouvais être à sa place !

 

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