City Girl

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City Girl Page 23

by Sarah Mlynowski


  — Exact. Je pourrais peut-être poser une demi-journée.

  On y arrive ! J’ai bien cru que j’allais devoir renoncer.

  — Super.

  — Et… tu vas faire tout ce trajet uniquement pour passer une journée avec moi ?

  Je la sens dubitative. Il va falloir me montrer convaincante.

  — Puisque tu ne te décides pas à venir faire un tour à Boston…

  — Tu peux me jurer que ta visite n’a rien à voir avec la présence de Jeremy à New York ?

  Arghhh. Elle m’a démasquée. Mais, au fait…

  — Comment sais-tu qu’il est de retour ?

  — Je l’ai croisé dans un restaurant.

  — Tu l’as vu et tu ne m’as rien dit ?

  — Pour ne pas te mettre en colère. Je sais que tu traverses un passage délicat avec Tim et je ne voulais pas que tu chamboules tes projets en apprenant la nouvelle.

  Elle a vu Jeremy et elle ne m’a rien dit. Alors qu’elle aurait dû me téléphoner depuis le restaurant.

  — Pourquoi voudrais-tu que je me mette en colère ? Il était avec sa hollandaise volante ? Le fumier ! Elle est jolie ? Plus que moi ?

  — Je ne sais pas s’il l’a ramenée dans ses bagages. Il était avec des anciens de Penn, Rob, Jon et Crystal.

  Crystal ? Crystal Werner ? Qu’est-ce qu’il fiche avec cette pétasse ?

  — Il était avec elle, ou il était avec elle ?

  — Ils étaient en groupe, je ne l’ai pas vu lui adresser la parole personnellement.

  — De toute façon, je me fiche qu’il soit à New York, à Bangkok ou sur la planète Mars.

  Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. C'est un mensonge, et Wendy le sait aussi bien que moi. Quel intérêt de raconter des salades si aucune de nous deux n’y croit ?

  — Tu peux venir chez moi si tu en as envie, dit-elle finalement.

  Chère Wendy ! Je savais que je pourrais compter sur elle. Bien sûr, cela ne m’ennuierait pas de dormir chez Jeremy, mais encore faudrait-il qu’il me le propose ! Vous visualisez la scène ? Jeremy me faisant feuilleter son album photos et, à la vue d’un temple thaï, s’écriant soudain : « Mais au fait, tu ne m’as pas dit où tu crèches ? » Quelle honte, si j’étais obligée de lui dire : « A l’hôtel, où voulais-tu que j’aille ? », au lieu de : « Chez Wendy, bien sûr ! ». Cela reviendrait à lui avouer que je ne serais venue à New York que pour le voir. Et ce fumier, au lieu de s’exclamer : « Tu vas me faire le plaisir de t’installer chez moi ! » décrocherait son téléphone pour m’appeler un taxi, et je serais obligée de faire arrêter le taxi au premier carrefour, car je n’ai pas les moyens de passer la nuit à sillonner New York en taxi. Je marcherais dans les rues dans la nuit glaciale, ma petite valise à la main, pour finir au mieux dans un hôtel minable, au pire sauvagement agressée par une bande de drogués en pleine crise de manque.

  — Merci, Wendy.

  — Tu vas appeler Jeremy ?

  — Non, j’ai une meilleure idée. Nous allons le rencontrer par hasard.

  — Nous ne connaissons pas son emploi du temps !

  — Tu l’as croisé une fois, tu devrais pouvoir renouveler l’exploit.

  Youpi ! Noël à New York !

  J’ai vraiment bien fait de partir, il ne reste plus personne à Boston. Sam est chez ses grands-parents en Floride, Nat et papa-maman font une croisière dans les Caraïbes et Andrew part lui aussi pour New York, où il va passer les fêtes en famille.

  — Bev sera très déçue, ronchonne mon père, à qui je viens d’annoncer mon changement de plans.

  Mon père a horreur des changements de dernière minute. C'est dire s’il était heureux avec Janie…

  — Je sais, mais je suis venue vous voir cet automne, alors que je n’ai pas vu Iris et Janie depuis le mois de juillet.

  Oui, j’ai menti. J’ai dit à mon père que j’allais voir ma mère en Virginie, et celle-ci est persuadée que je passe les fêtes en compagnie de mon père dans le Connecticut. Je sais, je sais… Ma foi, tant pis pour eux. Ça leur apprendra à divorcer et à se faire la gueule depuis des années. Il faut bien qu’il y ait quelques petits bénéfices à être enfant de divorcés, pas vrai ?

  Tim non plus n’est pas très content d’apprendre mon départ.

  — Pourquoi ne restes-tu pas avec moi ? Je me déguise en Père Noël pour les enfants de l’Orphelinat.

  Etrangement, l’idée de voir Tim déguisé m’émoustille agréablement. Le prestige de l’uniforme, peut-être ? ou bien la déformation professionnelle — je viens de corriger trois romans de Noël, et dans les trois le héros se déguise en Père Noël. Dois-je y voir un signe du destin ?

  A la réflexion, non. D’abord, le gros barbu ne me fait pas plus fantasmer que cela. Ensuite, je préfère ne pas encourager les espoirs de Tim : je crains d’avoir atteint la limite de ce que je peux supporter de sa part. Des exemples ? En voici deux.

  Premier exemple : Avant-hier, j’ai reçu de lui un foulard de soie avec une carte légendée « Je t’aime beau cou ». A raison d’une moyenne de quatre à cinq trouvailles de cette envergure humoristique par semaine, combien de temps vais-je devoir consacrer à supporter ses jeux de mots vaseux si je lie ma vie à la sienne ?

  (Réponse : plus que je n’en passerai à faire l’amour. Voilà qui donne à réfléchir, pas vrai ?)

  Second exemple : Après avoir reçu le mail de Jeremy, je n’avais plus du tout envie de voir Tim. J’ai prétexté que j’avais mes règles et il m’a crue. Première douche froide : il n’a pas eu l’air déçu qu’on ne puisse pas faire l’amour ce soir-l à. Seconde douche froide : il ne se souvenait même pas que j’avais déjà eu mes règles la semaine dernière.

  Conclusion : Il est urgent de mettre un terme à cette relation.

  Problème : J’ai horreur de rompre.

  Idée : Et si je me contentais de ne plus le rappeler ? Comprendrait-il le message ? Après tout, nous n’avons jamais parlé de notre relation, et je ne l’ai jamais considéré comme mon petit ami. Donc, techniquement parlant, je ne suis même pas sûre que nous sommes ensemble. Ce qui me dispense d’avoir à rompre.

  Au fait ! Après vérification, je renonce à classer les macaronis au fromage sous la rubrique Aphrodisiaques. Dommage.

  14

  Foireux Noël !

  Wendy m’attend sur le quai de la gare, plus chic que jamais dans son tailleur pantalon gris à rayures tennis et ses mocassins de cuir. Je m’exclame :

  — Une vraie banquière ! Tu as fait une razzia dans la penderie d’Ally McBeal ?

  — Ne le dis à personne mais en fait, c’est elle qui s’habille chez moi, sourit Wendy en rajustant d’un geste gracieux son petit chignon banane.

  Je la détaille sans cacher ma jalousie. Comment fait-elle pour être si mince ? A côté d’elle, je me fais l’effet de la cousine un peu rondelette et mal fagotée qui débarque de province. Moi qui étais si fière de ma tenue de voyage — pantalon cigarette noir et blouson de velours côtelé — je me sens ridicule. Mon pantalon me boudine, ma chemise est froissée et j’ai une tache de mayonnaise sur mon blouson (c’est la dernière fois que je mange une barquette de frites-mayonnaise dans l’express Boston-New York).

  Et en plus, je suis gelée. Pourquoi fait-il si froid à New York ?

  — Un seul bagage ? demande Wendy en examinant mon sac à dos de campeuse.

  Encore un détail à revoir. Je suis sûre que Wendy ne se déplace qu’avec un sac de cuir fin de chez Loewe, ou au moins une Samsonite ivoire à coins dorés : le genre d’accessoire qui vous classe tout de suite dans la catégorie « femme femme », et non dans la catégorie « auto-stoppeuse crasseuse ».

  — Je ne reste que cinq jours. Combien de sacs voulais-tu que je prenne ?

  D’accord, peut-être plus que cinq journées. Qui sait, si Jeremy me demande de prolonger mon séjour, je pourrais me laisser convaincre…

  — Exact. Je t’explique le programme. Il est 3 heures. J’emporte ton sac au travail pendant que tu vas te balader en ville. Tu viendras me retrouv
er au bureau vers 9 heures et tu me diras ce que tu veux faire. Tu veux qu’on sorte ce soir ? Et demain, pour la soirée du 24, je suppose que tu auras envie de marquer le coup ?

  — Je ne sais pas encore…

  Je ne sais pas encore si je serai avec Jeremy ou non. Le réveillon de Noël, ce serait l’occasion idéale pour rencontrer ses parents, non ? Au cas où, j’ai apporté une tenue de bru idéale pour l’occasion — tailleur-robe en velours prune et trotteurs assortis. J’aurais peut-être dû l’appeler avant de partir, histoire de lui laisser le temps d’annoncer à sa famille qu’il a quelqu’un à leur présenter. Et s’il était parti au ski pour Noël ? Non, il vient de rentrer, il ne va pas partir aussi vite. Oui, mais si c’est une tradition familiale chez lui d’aller passer Noël à la neige ? Si ses parents ont un chalet à la montagne ? J’ai peut-être encore le temps de les rejoindre là-bas, mais il va falloir que je m’équipe. Je me vois déjà en fuseau noir et gros pull scandinave à motifs rouges et blancs, dévalant les pistes noires sous le regard conquis de ma belle-famille…

  Pourquoi ai-je été si imprévoyante ? C'est bien moi de faire le trajet depuis Boston dans le seul but de voir un garçon qui n’est peut-être même pas là ! Ai-je encore le temps de l’appeler ? Non. Si je lui téléphone tout de suite, il va deviner que je ne suis venue que pour lui. Il faudrait que je le croise par un hasard habilement calculé. Bon sang ! quelle galère ! Quand je pense que dans Friends ils passent leur temps à se croiser sans le faire exprès !

  Je ne l’appellerai pas. Il n’est pas question que je l’appelle. En aucun cas je n’aurai la faiblesse de l’appeler. Je vais aller faire une virée shopping et profiter de New York sans perdre une seule seconde à penser à Jeremy. J’adore New York. Tiens, pourquoi je ne m’installerais pas ici ? Avec mon expérience chez Cupidon, je trouverais facilement du travail, je me rapprocherais de Jer… de Wendy, et je pourrais même prendre un appartement avec Jer… avec Wendy.

  Bien sûr, la ville est un peu inquiétante. Je risque de me faire agresser, ou même assassiner. Les criminels abandonneraient mon corps dans Central Park, sans vêtements et sans mes papiers, et il faudrait des semaines d’enquête à la police de New York pour m’identifier.

  A la réflexion, je ne me sens pas encore prête pour vivre ici. Et de toute façon, il faut que je perde quelques kilos avant de songer sérieusement à emménager à New York. Voyez Wendy. Voilà une vraie new-yorkaise ! Comment fait-elle pour être si mince ? Elle va au travail à pied tous les matins ? Elle stresse trop pour prendre des calories ? Son bureau est si exigu qu’elle n’a pas le droit de grossir sous peine d’être virée ?

  Je suis sûre qu’ici je serais plus motivée qu’à Boston pour perdre ces trois kilos qui me gâchent l’existence. Je viens de commencer un régime extra que j’ai trouvé dans City Girls. L'idée, c’est de supprimer les hydrates de carbone : ni pain, ni pâtes, ni pommes de terre. C'est très efficace mais dès qu’on reprend une alimentation normale, on reprend aussi ses kilos. D’un autre côté, comme je n’ai entrepris de maigrir que pour impressionner Jeremy et que je ne reste que quelques jours, ce n’est pas très grave si je grossis de nouveau ensuite. Tant que Jeremy ne s’installe pas à Boston…

  En tout cas, mon régime marche vraiment. Enfin, il me semble. En fait, c’est difficile à dire parce que je ne l’ai commencé que ce matin. Après le petit déjeuner. Ce midi, j’ai mangé des frites-mayonnaise. Sans la mayonnaise, que j’avais malencontreusement projetée sur mon blouson en déchirant le sachet de sauce.

  Mes mains sont glacées. Pourquoi n’ai-je pas apporté de gants ? Il me semble que j’en avais une paire l’an dernier. J’ai dû les perdre. La prochaine fois, je les coudrai aux manches de ma veste, comme les enfants. Quoique… Je serais capable de perdre la veste.

  Lorsque je retrouve Wendy vers 9 heures à son bureau (exigu, ma théorie semble se vérifier), mes pieds ont doublé de volume à force d’avoir marché, mon estomac affamé émet de sonores gargouillis de protestation, et j’ai le nez rouge et glacé. Plus glamour, tu meurs. Je file aux toilettes me changer (cuissardes et petite robe noire achetée en vue de ma virée à New York) et nous voilà parties. Wendy m’emmène dans un restaurant japonais ultra tendance où je commande un saumon teriyaki (pauvre en hydrates de carbone). Puis nous terminons la soirée dans un bar à vins de West Chelsea. Très chic.

  Nous croisons une foule de collègues de Wendy, mais pas un seul Jeremy.

  — Je t’avais bien dit qu’on ne le verrait pas, dit Wendy d’un ton triomphant.

  Si j’étais plus susceptible, je me vexerais.

  Une heure plus tard, alors que je commence à m’endormir sur place, Wendy donne le signal du départ. Nous n’avons pas croisé Jeremy, mais ce n’est pas grave. Le bon côté de ne connaître personne ici, c’est que je vais pouvoir porter la même tenue demain soir.

  Nous prenons un taxi pour rentrer dans le Bronx, où Wendy s’est installée chez sa grand-mère. Je connais Bubbe Hannah depuis toujours car elle avait l’habitude de venir à Danbury une fois par mois. Elle ne m’a jamais autorisée à l’appeler madame Teitelbaum. « C'est Bubbe », dit-elle.

  Alors je l’appelle « Bubbe Hannah » et ça me fait chaud au cœur. C'est comme si j’avais une grand-mère en plus — une vraie grand-mère en châle crocheté et longues jupes grises, avec des placards emplis de gâteaux et de confitures. Parfois, je songe avec une pointe de tristesse que même si je lui donne une dizaine de petits-enfants, Janie restera abonnée à vie à ses tuniques indiennes et aux galettes de riz soufflé. Les traditions se perdent.

  A cette époque de l’hiver, Bubbe Hannah est généralement absente de New York, « bien trrrop frrroid pour ses vieux os ». Mais cette année, elle n’a pas rejoint la migration annuelle du troisième âge vers la Floride, à cause de la Bar Mitzvah d’un de ses petits-enfants prévue mi-janvier. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai — je suis toujours heureuse de la voir, d’autant plus que Wendy est une épouvantable cuisinière.

  Je partage le lit de Wendy car le canapé du salon est recouvert d’une de ces bâches plastique censées protéger le tissu de la saleté, tellement inconfortables qu’elles vous font passer définitivement l’envie de vous y asseoir — et a fortiori d’y passer une nuit entière.

  — Tu n’as pas intérêt à tirer toute la couverture à toi, grommelle Wendy en glissant un coussin dans une taie d’oreiller.

  — Moi ? Pour qui me prends-tu ?

  — Pour ce que tu es : la reine de la clé à sardine.

  — La clé à sardine ?

  — Tu sais, ces ouvre-boîtes d’autrefois, explique-t-elle d’un ton patient. On insérait l’extrémité fendue d’une tige de métal sur la languette des boîtes de sardines et on la faisait rouler sur elle-même pour décoller le couvercle.

  Ah oui ! Mais ça remonte à avant l’invention de l’électricité, non ? J’ouvre mon sac à dos pour chercher mon pyjama. Pas de pyjama.

  — Hmm… Wendy ?

  — Je sais. Tu as oublié ton pyjama.

  Ce qu’il y a de bien avec Wendy, c’est qu’elle me connaît par cœur. Et qu’elle m’aime comme je suis. Elle me tend un pyjama et je poursuis :

  — A propos de sardines…

  — ... tu as un petit creux ? finit-elle pour moi. Attends, je vais voir ce qu’il y a dans le frigo.

  Ça c’est une amie ! Elle revient quelques minutes plus tard avec non pas une boîte de sardines, mais plusieurs parts de gâteau roulé à la confiture, spécialité de Bubbe Hannah. Je commence officiellement mon régime demain. Aujourd’hui, ce n’était qu’une préparation psychologique. Tant que je suis dans les bonnes résolutions, je me mettrai aussi aux abdos. Autant tout faire à la fois.

  Plus tard, étendue dans l’obscurité, je me roule douillettement dans la couette.

  — Tu te souviens quand on était petites ? C'était toujours moi qui venais chez toi.

  — Exact, répond Wendy en tirant d’un coup sec sur la couette.

  — Pourquoi ?

  — Parce qu’on j
ouait avec mes frères. Et qu’on mangeait mieux chez moi.

  Sûr qu’avec ses croquettes de tofu (cramées dehors, froides dedans) et ses soupes de miso aux algues (gluantes et trop salées), Janie n’était pas de taille à lutter contre la mère de Wendy, aussi fine cuisinière que Bubbe Hannah.

  — J’aimerais qu’on vive dans la même ville, soupire Wendy.

  — Alors il faudrait que je vienne à New York.

  Pourquoi pas, si Jeremy compte s’installer définitivement dans la Grosse Pomme ? Je me roule dans la couette. Wendy tire d’un coup sec.

  — Ou que je quitte mon travail pour te rejoindre à Boston.

  — Ou qu’on parte faire le tour du monde. Si on partait visiter l’Europe ? La France, la Grèce, l’Italie… Voilà la vie qu’il me faudrait ! Vivre au jour le jour, aller où je veux, trouver un petit boulot sur place, partir quand j’en ai envie…

  Et coucher avec qui je veux. Je n’ai pas besoin d’aller jusqu’en Thaïlande pour m’épanouir sexuellement, moi !

  — Tu crois que je devrais l’appeler ?

  Evidemment, Wendy comprend tout de suite de qui je parle.

  — Tout de suite ?

  — Non, pas tout de suite. Demain.

  — Je me demande pourquoi tu me poses la question. Tu sais aussi bien que moi que tu vas le faire.

  — Oui, mais je sais que c’est une erreur.

  — Alors ne le fais pas.

  — Oui, mais j’en ai envie.

  Ce qu’il y a de bien avec Wendy, c’est qu’elle sait ne pas être contrariante. Je m’endors en me roulant dans la couette. Un tout petit peu.

  Je m’éveille en sursaut le lendemain matin au bruit du radio-réveil, puis je me rendors avec une lâche satisfaction. C'est Wendy qui doit se lever, pas moi. Vers 11 heures, Bubbe Hannah vient me réveiller en frappant à ma porte.

  — Debout, marrrmotte ! dit-elle en m’embrassant sur la joue. Il faut manger. Je t’ai fait un bouillon de poule avec des lokshins, du poulet rôti, du kugel aux raisins et il y a du gâteau roulé.

 

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