by Jules Verne
" Et maintenant, dit le docteur, le ciel nous conduise ou il lui plaira!
—Pourvu que ce soit dans l'ouest! repliqua Kennedy!
—Bah! fit Joe, il s'agirait de revenir a Zanzibar par le meme chemin, et de traverser l'Ocean jusqu'en Amerique, cela ne m'effrayerait guere!
—Il faudrait d'abord le pouvoir, Joe.
—Et que nous manque-t-il pour cela!
—Du gaz, mon garcon; la force ascensionnelle du ballon diminue sensiblement, et il faudra de grands menagements pour qu'il nous porte jusqu'a la cote. Je vais meme etre force de jeter du lest. Nous sommes trop lourds.
—Voila ce que c'est que de ne rien faire, mon maetre! A rester toute la journee etendu comme un faineant dans son hamac, on engraisse et l'on devient pesant. C'est un voyage de paresseux que le notre, et, au retour, on nous trouvera affreusement gros et gras.
—Voila bien des reflexions dignes de Joe, repondit le chasseur; mais attends donc la fin; sais-tu ce que le ciel nous reserve? Nous sommes encore loin du terme de notre voyage. Ou crois-tu rencontrer la cote d'Afrique, Samuel?
—Je serais fort empeche de te repondre, Dick; nous sommes a la merci de vents tres variables; mais enfin je m'estimerai heureux si j'arrive entre Sierra-Leone et Portendick; il y a la une certaine etendue le pays ou nous rencontrerons des amis.
—Et ce sera plaisir de leur serrer la main; mais suivons-nous, au moins, la direction voulue!
—Pas trop, Dick, pas trop; regarde l'aiguille aimantee nous portons au sud, et nous remontons le Niger vers ses sources.
—Une fameuse occasion de les decouvrir, riposta Joe, si elles n'etaient deja connues. Est-ce qu'a la rigueur on ne pourrait pas lui en trouver d'autres?
—Non, Joe; mais sois tranquille, j'espere bien ne pas aller jusque-la. "
A la nuit tombante, le docteur jeta les derniers sacs de lest; le Victoria se releva, le chalumeau, quoique fonctionnant a pleine flamme, pouvait a peine le maintenir; il se trouvait alors a soixante milles dans le sud de Tembouctou, et, le lendemain, il se reveillait sur les bords du Niger, non loin du lac Debo.
CHAPITRE XL
Inquietudes du docteur Fergusson.—Direction persistante vers le sud.—Un nuage de sauterelles.—Vue de Jenne.—Vue de Sego.—Changement de vent.—Regrets de Joe.
Le lit du fleuve etait alors partage par de grandes eles en branches etroites d'un courant fort rapide. Sur l'une d'entre elles s'elevaient quelques cases de bergers; mais il fut impossible d'en faire un relevement exact, car la vitesse du Victoria s'accroissait toujours. Malheureusement, il inclinait encore plus au sud et franchit en quelques instants le lac Debo.
Fergusson chercha a diverses elevations, en forcant extremement sa dilatation, d'autres courants dans l'atmosphere, mais en vain. Il abandonna promptement cette maneuvre, qui augmentait encore la deperdition de son gaz, en le pressant contre les parois fatiguees de l'aerostat.
Il ne dit rien, mais il devint fort inquiet. Cette obstination du vent a le rejeter vers la partie meridionale de l'Afrique dejouait ses calculs. Il ne savait plus sur qui ni sur quoi compter. S'il n'atteignait pas les territoires anglais ou francais, que devenir au milieu des barbares qui infestaient les cotes de Guinee? Comment y attendre un navire pour retourner en Angleterre? Et la direction actuelle du vent le chassait sur le royaume de Dahomey, parmi les peuplades les plus sauvages, a la merci d'un roi qui, dans les fetes publiques, sacrifiait des milliers de victimes humaines! La, on serait perdu.
D'un autre cote, le ballon se fatiguait visiblement, et le docteur le sentait lui manquer! Cependant, le temps se levant un peu, il espera que la fin de la pluie amenerait un changement dans les courants atmospheriques.
Il fut donc desagreablement ramene au sentiment de la situation par cette reflexion de Joe:
" Bon! disait celui-ci, voici la pluie qui va redoubler, et cette fois, ce sera le deluge, s'il faut en juger par ce nuage qui s'avance!
—Encore un nuage! dit Fergusson.
—Et un fameux! repondit Kennedy.
—Comme je n'en ai jamais vu, repliqua Joe, avec des aretes tirees au cordeau.
—Je respire, dit le docteur en deposant sa lunette. Ce n'est pas un nuage
—Par exemple! fit Joe.
—Non! c'est une nuee!
—Eh bien?
—Mais une nuee de sauterelles.
—Ca, des sauterelles!
—Des milliards de sauterelles qui vont passer sur ce pays comme une trombe, et malheur a lui, car si elles s'abattent, il sera devaste!
—Je voudrais bien voir cela!
—Attends un peu, Joe; dans dix minutes, ce nuage nous aura atteints et tu en jugeras par tes propres yeux. "
Fergusson disait vrai; ce nuage epais, opaque, d'une etendue de plusieurs milles, arrivait avec un bruit assourdissant, promenant sur le sol son ombre immense, c'etait une innombrable legion de ces sauterelles auxquelles on a donne le nom de criquets. A cent pas du Victoria, elles s'abattirent sur un pays verdoyant; un quart d'heure plus tard, la masse reprenait son vol, et les voyageurs pouvaient encore apercevoir de loin les arbres, les buissons entierement denudes, les prairies comme fauchees. On eut dit qu'un subit hiver venait de plonger la campagne dans la plus profonde sterilite.
" Eh bien, Joe!
—Eh bien! Monsieur, c'est fort curieux, mais fort naturel. Ce qu'une sauterelle ferait en petit, des milliards le font en grand.
—C'est une effrayante pluie, dit le chasseur, et plus terrible encore que la grele par ses devastations.
—Et il est impossible de s'en preserver, repondit Fergusson; quelque. fois les habitants ont eu l'idee d'incendier des forets, des moissons meme pour arreter le vol de ces insectes; mais les premiers rangs, se precipitant dans les flammes, les eteignaient sous leur masse, et le reste de la bande passait irresistiblement. Heureusement, dans ces contrees, il y a une sorte de compensation a leurs ravages; les indigenes recueillent ces insectes en grand nombre et les mangent avec plaisir.
—Ce sont les crevettes de l'air, " dit Joe, qui, " pour s'instruire," ajouta-t-il, regretta de n'avoir pu en gouter.
Le pays devint plus marecageux vers le soir; les forets firent place des bouquets d'arbres isoles; sur les bords du fleuve, on distinguait quelques plantations de tabac et des marais gras de fourrages. Dans une grande ele apparut alors la ville de Jenne, avec les deux tours de sa mosquee de terre, et l'odeur infecte qui s'echappait de millions de nids d'hirondelles accumules sur ses murs. Quelques cimes de baobabs, de mimoras et de dattiers percaient entre les maisons; meme a la nuit, l'activite paraissait tres grande. Jenne est en effet une ville fort commercante; elle fournit a tous les besoins de Tembouctou; ses barques sur le fleuve, ses caravanes par les chemins ombrages, y transportent les diverses productions de son industrie.
" Si cela n'eut pas du prolonger notre voyage, dit le docteur, j'aurais tente de descendre dans cette ville; il doit s'y trouver plus d'un Arabe qui a voyage en France ou en Angleterre, et auquel notre genre de locomo-tion n'est peut-etre pas etranger. Mais ce ne serait pas prudent.
—Remettons cette visite a notre prochaine excursion, dit Joe en riant,
—D'ailleurs, si je ne me trompe, mes amis, le vent a une legere tendance a souffler de l'est; il ne faut pas perdre une pareille occasion. " Le docteur jeta quelques objets devenus inutiles, des bouteilles vides et une caisse de viande qui n'etait plus d'aucun usage; il reussit a maintenir le Victoria dans une zone plus favorable a ses projets. A quatre heures du matin, les premiers rayons du soleil eclairaient Sego, la capitale du Bambarra, parfaitement reconnaissable aux quatre villes qui la composent, a ses mosquees mauresques, et au va-et-vient incessant des bacs qui transportent les habitants dans les divers quartiers. Mais les voyageurs ne furent pas plus vus qu'ils ne virent; ils fuyaient rapidement et directement dans le nord-ouest, et les inquietudes du docteur se calmaient peu a peu.
" Encore deux jours dans cette direction, et avec cette vitesse nous atteindrons le fleuve du Senegal.
—Et nous serons en pays ami? demanda le chasseur.
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��Pas tout a fait encore; a la rigueur, si le Victoria venait a nous manquer, nous pourrions gagner des etablissements francais! Mais puisse-t-il tenir pendant quelques centaines de milles, et nous arriverons sans fatigues, sans craintes, sans dangers, jusqu'a la cote occidentale.
—Et ce sera fini! fit Joe. Eh bien, tant pis! Si ce n'etait le plaisir de raconter, je ne voudrais plus jamais mettre pied a terre! Pensez-vous qu'on ajoute foi a nos recits, mon maetre?
—Qui sait, mon brave Joe? Enfin, il y aura toujours un fait incontestable; mille temoins nous auront vu partir d'un cote de l'Afrique; mille temoins nous verront arriver a l'autre cote.
—En ce cas, repondit Kennedy, il me paraet difficile de dire que nous n'avons pas traverse!
—Ah! Monsieur Samuel! reprit Joe avec un gros soupir, je regretterai plus d'une fois mes cailloux en or massif! Voila qui aurait donne du poids a nos histoires et de la vraisemblance a nos recits. A un gramme d'or par auditeur, je me serais compose une jolie foule pour m'entendre et meme pour m'admirer!
CHAPITRE XLI
Les approches du Senegal.—Le Victoria baisse de plus en plus.—On jette, on jette toujours.—Le marabout El-Hadji.—MM. Pascal, Vincent, Lambert.—Un rival de Mahomet.—Les montagnes difficiles.—Les armes de Kennedy.—Une maneuvre de Joe.—Halte au-dessus d'un foret.
Le 27 mai, vers neuf heures du matin, le pays se presenta sous un nouvel aspect: les rampes longuement etendues se changeaient en collines qui faisaient presager de prochaines montagnes; on aurait a franchir la chaene qui separe le bassin du Niger du bassin du Senegal et determine l'ecoulement des eaux soit au golfe de Guinee, soit a la baie du cap Vert.
Jusqu'au Senegal, cette partie de l'Afrique est signalee comme dangereuse. Le docteur Fergusson le savait par les recits de ses devanciers; ils avaient souffert mille privations et couru mille dangers au milieu de ces negres barbares; ce climat funeste devora la plus grande partie des compagnons de Mungo-Park. Fergusson fut donc plus que jamais decide a ne pas prendre pied sur cette contree inhospitaliere.
Mais il n'eut pas un moment de repos; le Victoria baissait d'une maniere sensible; il fallut jeter encore une foule d'objets plus ou moins inutiles, surtout au moment de franchir une crete. Et ce fut ainsi pendant plus de cent vingt milles; on se fatigua a monter et a descendre; le ballon, ce nouveau rocher de Sisyphe, retombait incessamment; les formes de l'aerostat peu gonfle s'efflanquaient deja; il s'allongeait, et le vent creusait de vastes poches dans son enveloppe detendue.
Kennedy ne put s'empecher d'en faire la remarque.
" Est-ce que le ballon aurait une fissure? dit-il.
—Non, repondit le docteur; mais la gutta-percha s'est evidemment ramollie ou fondue sous la chaleur, et l'hydrogene fuit a travers le taffetas.
—Comment empecher cette fuite
—C'est impossible. Allegeons-nous; c'est le seul moyen; jetons tout ce qu'on peut jeter.
—Mais quoi? fit le chasseur en regardant la nacelle deja fort degarnie.
—Debarrassons-nous de la tente, dont le poids est assez considerable."
Joe, que cet ordre concernait, monta au-dessus du cercle qui reunissait les cordes du filet; de la, il vint facilement a bout de detacher les epais rideaux de la tente, et il les precipita au dehors.
" Voila qui fera le bonheur de toute une tribu de negres, dit-il; il y a la de quoi habiller un millier d'indigenes, car ils sont assez discrets sur l'etoffe. "
Le ballon s'etait releve un peu, mais bientot il devint evident qu'il se rapprochait encore du sol.
Descendons, dit Kennedy, et voyons ce que l'on peut faire a cette enveloppe.
—Je te le repete, Dick, nous n'avons aucun moyen de la reparer.
—Alors comment ferons-nous?
—Nous sacrifierons tout ce qui ne sera pas completement indispensable; je veux a tout prix eviter une halte dans ces parages; les forets dont nous rasons la cime en ce moment ne sont rien moins que sures.
—Quoi! des lions, des hyenes? fit Joe avec mepris.
—Mieux que cela, mon garcon, des hommes, et des plus cruels qui soient en Afrique.
—Comment le sait-on?
—Par les voyageurs qui nous ont precedes; puis les Francais, qui occupent la colonie du Senegal, ont eu forcement des rapports avec les peuplades environnantes; sous le gouvernement du colonel Faidherbe, des reconnaissances ont ete poussees fort avant dans le pays; des officiers, tels que MM. Pascal, Vincent, Lambert, ont rapporte des documents precieux de leurs expeditions. Ils ont explore ces contrees formees par le coude du Senegal, la ou la guerre et le pillage n'ont plus laisse que des ruines.
—Que s'est-il donc passe?
—Le voici. En 1854, un marabout du Fouta senegalais, Al-Hadji, se disant inspire comme Mahomet, poussa toutes les tribus a la guerre contre les infideles, c'est-a-dire les Europeens. Il porta la destruction et la desolation entre le fleuve Senegal et son affluent la Faleme. Trois hordes de fanatiques guidees par lui sillonnerent le pays de facon a n'epargner ni un village ni une hutte, pillant et massacrant; il s'avanca meme dans la vallee du Niger, jusqu'a la ville de Sego, qui fut longtemps menacee. En 1857, il remontait plus au nord et investissait le fort de Medine, bati par les Francais sur les bords du fleuve; cet etablissement fut defendu par un heros, Paul Holl, qui pendant plusieurs mois, sans nourriture, sans munitions presque, tint jusqu'au moment ou le colonel Faidherbe vint le delivrer. Al-Hadji et ses bandes repasserent alors le Senegal, et revinrent dans le Kaarta continuer leurs rapines et leurs massacres; or, voici les contrees dans lesquelles il s'est enfui et refugie avec ses hordes de bandits, et je vous affirme qu'il ne ferait pas bon tomber entre ses mains.
—Nous n'y tomberons pas, dit Joe, quand nous devrions sacrifier jusqu'a nos chaussures pour relever le Victoria.
—Nous ne sommes pas eloignes du fleuve, dit le docteur; mais je prevois que notre ballon ne pourra nous porter au-dela.
—Arrivons toujours sur les bords, repliqua le chasseur, ce sera cela de gagne.
—C'est ce que nous essayons de faire, dit le docteur; seulement, une chose m'inquiete.
—Laquelle?
—Nous aurons des montagnes a depasser, et ce sera difficile, puisque je ne puis augmenter la force ascensionnelle de l'aerostat, meme en produisant la plus grande chaleur possible.
—Attendons, fit Kennedy, et nous verrons alors.
—Pauvre Victoria! fit Joe, je m'y suis attache comme le marin a son navire; je ne m'en separerai pas sans peine! Il n'est plus ce qu'il etait au depart, soit! mais il ne faut pas en dire du mal! Il nous a rendu de fiers services, et ce sera pour moi un creve-ceur de l'abandonner.
—Sois tranquille, Joe; si nous l'abandonnons, ce sera malgre nous. Il nous servira jusqu'a ce qu'il soit au bout de ses forces. Je lui demande encore vingt-quatre heures.
—Il s'epuise, fit Joe en le considerant, il maigrit, sa vie s'en va. Pauvre ballon!
—Si je ne me trompe, dit Kennedy, voici a l'horizon les montagnes dont tu parlais, Samuel.
—Ce sont bien elles, dit le docteur apres les avoir examinees avec sa lunette; elles me paraissent fort elevees, nous aurons du mal a les franchir.
—Ne pourrait-on les eviter?
—Je ne pense pas, Dick; vois l'immense espace qu'elles occupent: pres de la moitie de l'horizon!
—Elles ont meme l'air de se resserrer autour de nous, dit Joe; elles gagnent sur la droite et sur la gauche.
—Il faut absolument passer par-dessus. "
Ces obstacles si dangereux paraissaient approcher avec une rapidite extreme, ou, pour mieux dire, le vent tres fort precipitait le Victoria vers des pics aigus. Il fallait s'elever a tout prix, sous peine de les heurter.
" Vidons notre caisse a eau, dit Fergusson; ne reservons que le necessaire pour un jour.
—Voila! dit Joe
—Le ballon se releve-t-il? demanda Kennedy.
—Un peu, d'une cinquantaine de pieds, repondit le docteur, qui ne quittait pas le barometre des yeux. Mais ce n'est pas assez. "
En effet, les hautes cimes arrivaient sur les voy
ageurs a faire croire qu'elles se precipitaient sur eux; ils etaient loin de les dominer; il s'en fallait de plus de cinq cents pieds encore.
La provision d'eau du chalumeau fut egalement jetee au dehors; on n'en conserva que quelques pintes; mais cela fut encore insuffisant.
" Il faut pourtant passer, dit le docteur.
—Jetons les caisses, puisque nous les avons videes, dit Kennedy.
—Jetez-les.
—Voila! fit Joe. C'est triste de s'en aller morceau par morceau.
—Pour toi, Joe, ne va pas renouveler ton devouement de l'autre jour! Quoi qu'il arrive, jure-moi de ne pas nous quitter.
—Soyez tranquille, mon maetre, nous ne nous quitterons pas. "
Le Victoria avait regagne en hauteur une vingtaine de toises, mais la crete de la montagne le dominait toujours. C'etait une arete assez droite qui terminait une veritable muraille coupee a pic. Elle s'elevait encore de plus de deux cents pieds au-dessus des voyageurs.
" Dans dix minutes, se dit le docteur, notre nacelle sera brisee contre ces roches, si nous ne parvenons pas a les depasser!
—Eh bien, Monsieur Samuel? fit Joe.
—Ne conserve que notre provision de pemmican, et jette toute cette viande qui pese. "
Le ballon fut encore deleste d'une cinquantaine de livres; il s'eleva tres sensiblement, mais peu importait, s'il n'arrivait pas au-dessus de la ligne des montagnes. La situation etait effrayante; le Victoria courait avec une grande rapidite; on sentait qu'il allait se mettre en pieces; le choc serait terrible en effet.
Le docteur regarda autour de lui dans la nacelle.
Elle etait presque vide.
" S'il le faut, Dicks, tu te tiendras pret a sacrifier tes armes.
—Sacrifier mes armes! repondit le chasseur avec emotion.
—Mon ami, si je te le demande, c'est que ce sera necessaire.
—Samuel! Samuel!
—Tes armes, tes provisions de plomb et de poudre peuvent nous couter la vie.