The Complete Poetry of Aimé Césaire
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Mais quel étrange orgueil tout soudain m’illumine ?
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O friendly light
O fresh source of light
those who invented neither powder nor compass
those who could harness neither steam nor electricity
those who explored neither the seas nor the sky
but those without whom the earth would not be the earth
gibbosity all the more beneficent as more and more the earth deserts the earth
silo where that which is earthiest about earth ferments and ripens
my negritude is not a stone, its deafness hurled against the clamor of the day
my negritude is not a leukoma of dead liquid over the earth’s dead eye
my negritude is neither tower nor cathedral
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Ô lumière amicale
Ô fraîche source de lumière
ceux qui n’ont inventé ni la poudre ni la boussole
ceux qui n’ont jamais su dompter la vapeur ni l’électricité
ceux qui n’ont exploré ni les mers ni le ciel
maix ceux sans qui la terre ne serait pas la terre
gibbosité d’autant plus bienfaisante que la terre déserte davantage la terre
silo où se préserve et mûrit ce que la terre a de plus terre
ma négritude n’est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour
ma négritude n’est pas une taie d’eau morte sur l’œil mort de la terre
ma négritude n’est ni une tour ni une cathédrale
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it takes root in the red flesh of the soil
it takes root in the ardent flesh of the sky
it breaks through opaque prostration with its upright patience.
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elle plonge dans la chair rouge du sol
elle plonge dans la chair ardente du ciel
elle troue l’accablement opaque de sa droite patience.
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Eia& for the royal Cailcedra!
Eia for those who never invented anything
for those who never explored anything
for those who never conquered anything
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Eia pour le Kaïlcédrat royal !
Eia pour ceux qui n’ont jamais rien inventé
pour ceux qui n’ont jamais rien exploré
pour ceux qui n’ont jamais rien dompté
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but who yield, seized,& to the essence of all things
ignorant of surfaces but captivated by the motion of all things
indifferent to conquering, but playing the game of the world
truly the eldest sons of the world
porous to all the breathing of the world
fraternal locus for all the breathing of the world
drainless channel for all the water of the world
spark of the sacred fire of the world
flesh of the world’s flesh pulsating with the very motion of the world!
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mais ils s’abandonnent, saisis, à l’essence de toutes choses
ignorants des surfaces mais saisis par le mouvement de toutes choses
insoucieux de dompter, mais jouant le jeu du monde
véritablement les fils aînés du monde
poreux à tous les souffles du monde
aire fraternelle de tous les souffles du monde
lit sans drain de toutes les eaux du monde
étincelle du feu sacré du monde
chair de la chair du monde palpitant du mouvement même du monde !
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Tepid small hours of ancestral virtues
Blood! Blood! all our blood aroused by the male heart of the sun
those who know about the femininity of the moon’s oily body
the reconciled exultation of antelope and star
those whose survival walks on the germination of the grass!
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Tiède petit matin de vertus ancestrales
Sang ! Sang ! tout notre sang ému par le cœur mâle du soleil
ceux qui savent la féminité de la lune au corps d’huile
l’exaltation réconciliée de l’antilope et de l’étoile
ceux dont la survie chemine en la germination de l’herbe !
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Eia perfect circle of the world and enclosed concordance!
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Eia parfait cercle du monde et close concordance !
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Hear the white world
horribly weary from its immense effort
its rebellious joints cracking under the hard stars
its blue steel rigidities piercing the mystic flesh
hear its proditorious victories touting its defeats
hear the grandiose alibis for its pitiful stumbling
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Écoutez le monde blanc
horriblement las de son effort immense
ses articulations rebelles craquer sous les étoiles dures
ses raideurs d’acier bleu transperçant la chair mystique
écoute ses victoires proditoires trompetter ses défaites
écoute aux alibis grandioses son piètre trébuchement
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Pity for our omniscient and naïve conquerors!
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Pitié pour nos vainqueurs omniscients et naïfs !
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Eia for those who never invented anything
for those who never explored anything
for those who never conquered anything
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Eia pour ceux qui n’ont jamais rien inventé
pour ceux qui n’ont jamais rien exploré
pour ceux qui n’ont jamais rien dompté
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Eia for joy
Eia for love
Eia for grief and its dugs of reincarnated tears
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Eia pour la joie
Eia pour l’amour
Eia pour la douleur aux pis de larmes réincarnées
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And here at the end of this small hour my virile prayer
that I hear neither the laughter nor the screams, my eyes fixed on this town that I prophesy, beautiful,
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Et voici au bout de ce petit matin ma prière virile
que je n’entende ni les rires ni les cris, les yeux fixés sur cette ville que je prophétise, belle,
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grant me the courage of the martyr
grant me the savage faith of the sorcerer
grant my hands the power to mold
grant my soul the sword’s temper
I won’t flinch. Make my head into a figurehead
and as for me, my heart, make me not into a father nor a brother,
nor a son, but into the father, the brother, the son,
nor a husband, but the lover of this unique people.
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donnez-moi le courage du martyr
donnez-moi la foi sauvage du sorcier
donnez à mes mains puissance de modeler
donnez à mon âme la trempe de l’épée
je ne me dérobe point. Faites de ma tête une tête de proue
et de moi-même, mon cœur, ne faites ni un père ni un frère,
ni un fils, mais le père mais le frère, mais le fils,
ni un mari, mais l’amant de cet unique peuple.
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Make me resist all vanity, but espouse its genius like the fist the extended arm!
Make me a steward of its blood
make me a trustee of its resentment
make me into a man of termination
make me into a man of initiation
make me into a man of meditation
but also make me into a man of germination
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Faites-moi rebelle à toute vanité, mais docile à son génie comme le poing à l’allongée du bras !
Faites-moi commissaire de son sang
faites-moi dépositaire
de son ressentiment
faites de moi un homme de terminaison
faites de moi un homme d’initiation
faites de moi un homme de recueillement
mais faites aussi de moi un homme d’ensemencement
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make me into the executor of these lofty works
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faites de moi l’exécuteur de ces œuvres hautes
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the time has come to gird one’s loins like a brave man.&
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voici le temps de se ceindre les reins comme un vaillant homme.
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But in doing so, my heart, preserve me from all hatred
do not make me into that man of hatred for whom I feel only hatred
for sheltered as I am in this unique race
you still know my catholic love
you know that it is not from hatred of other races
that I demand of myself to be a digger for this unique race
that what I want
is for universal hunger
for universal thirst
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Mais les faisant, mon cœur, préservez-moi de toute haine
ne faites point de moi cet homme de haine pour qui je n’ai que haine
car pour me cantonner en cette unique race
vous savez pourtant mon amour catholique
vous savez que ce n’est point par haine des autres races
que je m’exige bêcheur de cette unique race
que ce que je veux
c’est pour la faim universelle
pour la soif universelle
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to summon it free at last
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la sommer libre enfin
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to generate from its intimate closeness
the succulence of fruit.
81
de produire de son intimité close
la succulence des fruits.
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And see the tree of our hands!
it turns for all, the wounds cut in its trunk&
the soil works for all
and toward the branches a headiness of fragrant precipitation!
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Et voyez l’arbre de nos mains !
il tourne pour tous, les blessures incises en son tronc
pour tous le sol travaille
et griserie vers les branches de précipitation parfumée !
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But before reaching the shores of future orchards
grant that I deserve those on their belt of sea
grant me my heart while awaiting the earth
grant me on the ocean sterile
but somewhere caressed by the promise of the clew-line
grant me on this diverse ocean
the obstinacy of the proud pirogue
and its marine vigor.
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Mais avant d’aborder aux futurs vergers
donnez-moi de les mériter sur leur ceinture de mer
donnez-moi mon cœur en attendant le sol
donnez-moi sur l’océan stérile
mais où caresse la main la promesse de l’amure
donnez-moi sur cet océan divers
l’obstination de la fière pirogue
et sa vigueur marine.
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See it advance rising and falling on the pulverized wave
see it dance the sacred dance before the grayness of the village
see it trumpet from a vertiginous conch
see the conch gallop up to the uncertainty of the mornes
and see twenty times over the paddles vigorously plow the water
the pirogue rears under the attack of the swells, deviates for an instant,
tries to escape, but the paddle’s rough caress turns it,
then it charges, a shudder runs along the wave’s spine,
the sea slobbers and rumbles
the pirogue like a sleigh glides onto the sand.
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La voici avancer par escalades et retombées sur le flot pulvérisé
la voici danser la danse sacrée devant la grisaille du bourg
la voici barir d’un lambi vertigineux
voici galoper le lambi jusqu’à l’indécision des mornes
et voici par vingt fois d’un labour vigoureux la pagaie forcer l’eau
la pirogue se cabre sous l’assaut de la lame, dévie un instant,
tente de fuir, mais la caresse rude de la pagaie la vire,
alors elle fonce, un frémissement parcourt l’échine de la vague,
la mer bave et gronde
la pirogue comme un traîneau file sur le sable.
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At the end of these small hours, my virile prayer:
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Au bout de ce petit matin, ma prière virile :
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grant me the muscles of this pirogue on the raging sea
and the irresistible gaiety of the conch of good tidings!
86
donnez-moi les muscles de cette pirogue sur la mer démontée
et l’allégresse convaincante du lambi de la bonne nouvelle !
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Look, now I am only a man& (no degradation, no spit perturbs him)
now I am only a man who accepts emptied of anger
(nothing left in his heart but immense love)
I accept. . . I accept. . . totally, without reservation. . .&
my race that no ablution of hyssop mixed with lilies could purify&
my race pitted with blemishes
my race ripe grapes for drunken feet&
my queen of spittle and leprosy
my queen of whips and scrofula
my queen of squama and chloasma
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Tenez je ne suis plus qu’un homme (aucune dégradation, aucun crachat ne le conturbe)
je ne suis plus qu’un homme qui accepte n’ayant plus de colère
(il n’a plus dans le cœur que de l’amour immense)
J’accepte… J’accepte… entièrement, sans réserve…
ma race qu’aucune ablution d’hysope et de lys mêlés ne pourrait purifier
ma race rongée de macules
ma race raisin mûr pour pieds ivres
ma reine des crachats et des lèpres
ma reine des fouets et des scrofules
ma reine des squasmes des chloasmes
(oh those queens I once loved in the remote gardens of spring against the illumination of all the candles of the chestnut trees!).&
I accept. I accept.
and the flogged nigger saying “Forgive me master”
and the twenty-nine legal blows of the whip&
and the four-foot-high prison cell
and the spiked carcan
and the hamstringing of my runaway audacity
and the fleur de lys flowing from the red iron into the fat of my shoulder&
and Monsieur VAULTIER MAYENCOURT’S kennel where I barked six poodle months
and Monsieur BRAFIN
and Monsieur de FOURNIOL
(oh ces reines que j’aimais jadis aux jardins printaniers et lointains avec derrière l’illumination de toutes les bougies de marronniers !).
J’accepte. J’accepte.
et le nègre fustigé qui dit : « Pardon mon maître »
et les vingt-neuf coups de fouet légal
et le cachot de quatre pieds de haut
et le carcan à branches
et le jarret coupé à mon audace marronne
et la fleur de lys qui flue du fer rouge sur le gras de mon épaule
et la niche de Monsieur VAULTIER MAYENCOURT, où j’aboyai six mois de caniche
et Monsieur BRAFIN
et Monsieur de FOURNIOL
and Monsieur de la MAHAUDIERE
and the yaws
the mastiff
the suicide
the promiscuity
the bootkin
the shackles
the rack
the
cippus
the headscrew
et Monsieur de la MAHAUDIERE
et le pian
le molosse
le suicide
la promiscuité
le brodequin
le cep
le chevalet
le cippe
le frontal
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And my special geography too; the world map made for my own use, not tinted with the arbitrary colors of scholars, but with the geometry of my spilled blood
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Et mon originale géographie aussi ; la carte du monde faite à mon usage, non pas teinte aux arbitraires couleurs des savants, mais à la géométrie de mon sang répandu
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and the determination of my biology& not a prisoner to a facial angle, to a type of hair, to a well-flattened nose, to a clearly melanian coloring, and negritude, no longer a cephalic index, or plasma, or soma, but measured by the compass of suffering
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et la détermination de ma biologie non prisonnière d’un angle facial, d’une forme de cheveux, d’un nez suffisamment aplati, d’un teint suffisamment mélanien, et la négritude, non plus un indice céphalique, ou un plasma, ou un soma, mais mesurée au compas de la souffrance
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and the Negro every day more base, more cowardly, more sterile, less profound, more spilled out of himself, more separated from himself, more wily with himself, less immediate to himself
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et le nègre chaque jour plus bas, plus lâche, plus stérile, moins profond, plus répandu au dehors, plus séparé de soi-même, plus rusé avec soi-même, moins immédiat avec soi-même
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I accept, I accept it all
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j’accepte, j’accepte tout cela
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and far from the palatial sea that foams under the suppurating syzygy of blisters, the body of my country miraculously laid in the despair of my arms,& its bones shattered and in its veins the blood hesitating like a drop of vegetal milk at the injured point of a bulb. . . Suddenly now strength and life assail me like a bull and I revive ONAN& who entrusted his sperm to the fecund earth and the water of life circumvents the papilla of the morne, and now all the veins and veinlets are bustling with new blood and the enormous breathing lung of cyclones and the fire hoarded in volcanoes and the gigantic seismic pulse that now beats the measure of a living body in my firm embrace.
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et loin de la mer de palais qui déferle sous la syzygie suppurante des ampoules, merveilleusement couché le corps de mon pays dans le désespoir de mes bras, ses os ébranlés et dans ses veines le sang qui hésite comme la goutte de lait végétal à la pointe blessée du bulbe… Et voici soudain que force et vie m’assaillent comme un taureau et je renouvelle ONAN qui confia son sperme à la terre féconde et l’onde de vie circonvient la papille du morne, et voilà toutes les veines et veinules qui s’affairent au sang neuf et l’énorme poumon des cyclones qui respire et le feu thésaurisé des volcans et le gigantesque pouls sismique qui bat maintenant la mesure d’un corps vivant en mon ferme embrassement.