by Jean M. Auel
La jeune femme lui montra la tente qui avait été montée non loin de là et qu’illuminait le feu allumé à l’intérieur. Puis elle lui expliqua quelque chose. Jondalar remua la tête en signe d’impuissance. Il se sentait très frustré : la jeune femme semblait comprendre à peu près ce qu’il lui disait alors que lui était incapable de saisir un mot.
— J’aimerais que votre Homme Qui Guérit me donne la permission de rester avec Thonolan, dit-il. Ce n’est pas que je doute de ses dons. Mais j’aimerais être auprès de mon frère.
Sensible à la gravité qui se lisait au fond de ses yeux, la jeune femme lui posa la main sur le bras pour le rassurer. Jondalar lui sourit d’un air un peu contraint. Le rabat de la tente s’ouvrit alors, livrant passage à une vieille femme.
— Jetamio ! appela-t-elle, avant d’ajouter quelques mots inconnus. La jeune femme bondit sur ses pieds. Jondalar lui prit la main pour la retenir.
— Jetamio ? demanda-t-il en pointant le doigt vers elle. (Et comme elle acquiesçait, il ajouta en tapant sur sa poitrine :) Jondalar.
— Jondalar, répéta-t-elle lentement.
Après avoir jeté un coup d’œil en direction de la tente, elle tapota sa poitrine, puis celle de Jondalar et lui montra du doigt la tente.
— Thonolan, répondit-il. Mon frère s’appelle Thonolan.
— Thonolan, répéta la jeune femme en se dépêchant de gagner la tente.
Jondalar, qui la suivait des yeux, remarqua qu’elle boitait légèrement. Mais cela n’avait pas l’air de la gêner.
Jondalar enfila ses pantalons qui étaient encore humides et, sans prendre la peine de les fermer ou de mettre ses bottes, il s’élança vers les taillis tout proches.
Depuis son réveil, il s’était retenu de satisfaire un besoin naturel car ses autres pantalons se trouvaient dans son sac, à l’intérieur de la tente où l’on soignait Thonolan. Il se souvenait du sourire amusé qu’avait eu Jetamio la veille au soir et n’avait aucune envie de se balader dans le camp simplement vêtu de sa courte tunique. Il ne voulait pas non plus violer les coutumes et les tabous de ces gens qui était en train de s’occuper de son frère. S’il n’y avait eu que des hommes encore... Mais il craignait d’offusquer les deux femmes.
Il avait d’abord essayé de se lever et d’avancer sans sortir de ses fourrures de voyage. Il lui avait fallu un certain temps avant de se rendre compte que c’était irréalisable et de songer à enfiler ses pantalons humides. Il était alors tellement pressé de gagner l’abri des taillis qu’il remarqua à peine le rire de Jetamio qui fusait derrière lui.
— Ne te moque pas de lui, Tamio. Ce n’est pas gentil.
Incapable de garder son sérieux plus longtemps, la vieille femme éclata de rire à son tour.
— Je ne me moque pas de lui, Rosh. Mais c’est tellement drôle L’as-tu vu lorsqu’il essayait d’avancer dans ses fourrures ? Pourquoi n’est-il pas allé derrière ces taillis dans la tenue où il était ?
— Peut-être ses coutumes sont-elles différentes des nôtres. J’ai l’impression que ces deux hommes viennent de loin. C’est la première fois que je vois des vêtements comme les leurs. La langue qu’il parle n’a rien à voir avec la nôtre. Je serais incapable de prononcer un mot.
— Tu dois avoir raison, Rosh. Pour lui, cela doit être inconvenant d’être vu sans vêtements. Hier soir, quand il s’est aperçu que je pouvais voir ses cuisses, il est devenu tout rouge. Quoi qu’il en soit, il était drôlement heureux que nous soyons là.
— Je comprends son soulagement.
— Comment va l’autre ? demanda Jetamio. Le shamud a-t-il dit quelque chose ?
— Il n’a plus de fièvre, son côté gauche est beaucoup moins enflé et il dort d’un sommeil calme. Le shamud pense qu’il a reçu un coup de corne de rhinocéros. Il a bien de la chance de ne pas avoir été tué sur le coup. Si l’homme qui l’accompagne n’avait pas pensé à signaler sa présence, en indiquant qu’il avait besoin qu’on vienne à son secours, il serait mort. Ils ont eu de la chance que nous les trouvions. Mudo devait les protéger. La Mère accorde toujours sa grâce aux hommes jeunes et beaux.
— Cela n’a pas empêché celui qui s’appelle Thonolan d’être blessé... Quel coup de corne il a reçu ! Crois-tu qu’il pourra à nouveau marcher ?
Roshario sourit tendrement à la jeune femme.
— S’il fait preuve d’autant de détermination que toi, je peux t’assurer qu’il remarchera.
Jetamio rougit et, pour cacher sa gêne, elle s’empressa de dire :
— Je crois que je vais aller voir si le shamud n’a pas besoin de moi.
Elle se dirigeait vers la tente en essayant de boiter le moins possible quand Roshario lui cria :
— Profites-en pour rapporter son sac au grand gars. Comme ça, la prochaine fois, il n’aura pas besoin de mettre des culottes mouillées.
— Il y a deux sacs dans la tente et je ne sais pas lequel est le sien.
— Apporte-lui les deux. Ça fera de la place. Et demande au shamud à quel moment nous pourrons transporter... Comment s’appelle-t-il déjà ? Thonolan ?
Jetamio hocha la tête.
— Si nous devons rester ici un certain temps, continua Roshario, il va falloir que Dolando organise une partie de chasse. Nous n’avons pas emporté beaucoup de nourriture et je ne pense pas que les Ramudoï puissent pêcher quand la rivière est comme ça. Encore que si on les écoutait, ceux-là, on passerait sa vie sur l’eau... Moi, je préfère sentir le sol sous mes pieds.
— Tu dirais exactement le contraire si tu étais la compagne d’un Ramudoï au lieu d’être celle de Dolando, rappela Jetamio.
La vieille femme lui lança un coup d’œil perçant.
— Est-ce que par hasard un de ces rameurs t’a fait des avances ? Même si je ne suis pas ta vraie mère, Jetamio, tout le monde sait que je te considère comme ma fille. Laisse-moi te dire une bonne chose : un homme qui n’a même pas la politesse de te demander si tu désires vivre avec lui ne mérite pas que tu t’y intéresses. Tu ne peux pas faire confiance à ces hommes du fleuve...
— Ne t’inquiète pas, Rosh. Je n’ai pas l’intention de m’enfuir avec un homme du fleuve. Pas encore... ajouta-t-elle avec un sourire malicieux.
— Je connais bien des Shamudoï qui seraient heureux de venir vivre chez nous. Qu’est-ce qui te fait rire ? demanda soudain la vieille femme. Les deux mains plaquées sur la bouche, Jetamio était en train de pouffer de rire. Quand Roshario se tourna pour regarder dans la même direction, elle dut se retenir à deux fois pour ne pas éclater de rire, elle aussi.
— J’ai intérêt à aller chercher ces deux sacs, réussit finalement à dire Jetamio. Notre grand ami a besoin de vêtements secs. On dirait un gamin qui s’est oublié, ajouta-t-elle en recommençant à rire.
Quand elle entra dans la tente, elle riait toujours et le guérisseur lui demanda :
— Puis-je connaître la cause de cette hilarité ?
— Je m’excuse, répondit aussitôt Jetamio. C’est simplement...
— Ou bien je suis dans l’autre monde ou bien tu es une donii et c’est toi qui m’as transporté ici. Aucune femme ne pourrait être aussi belle. Malheureusement, je ne comprends rien à ce que tu dis.
Jetamio et le shamud se retournèrent pour regarder le blessé. Celui-ci réussit à sourire à Jetamio. Le sourire de la jeune femme s’effaça aussitôt.
— C’est moi qui ai troublé son sommeil ! s’écria-t-elle en s’agenouillant près de Thonolan.
— Continue à sourire, ma belle donii, dit Thonolan en lui prenant la main.
— Oui, ma chère, tu as troublé son sommeil, intervint le shamud. Mais ne t’en fais pas. Ce n’est rien en comparaison du trouble qu’il va éprouver si tu continues à t’occuper de lui.
Jetamio, qui n’avait pas compris l’allusion, jeta un coup d’œil intrigué au shamud.
— J’étais venue demander si je pouvais être utile à quoi que ce soit, expliqua-t-elle.
— C’est déjà fait, répondit le shamud.
&
nbsp; Jetamio parut encore plus perplexe. Que voulait dire le shamud ?
Le regard perçant de celui-ci s’adoucit, mais il restait néanmoins légèrement ironique.
— J’ai fait tout ce que j’ai pu. C’est à lui de faire le reste. Mais, à ce stade, tout ce qui peut lui redonner le goût de vivre ne peut qu’aider à son rétablissement. Et c’est ce que tu viens de faire avec ton merveilleux sourire, ma chère petite.
Jetamio rougit et baissa la tête. Elle se rendit compte alors que Thonolan tenait toujours sa main dans la sienne. Levant à nouveau les yeux, elle rencontra le regard du blessé. Et, voyant que celui-ci lui souriait, elle ne put s’empêcher de sourire à son tour.
Le shamud se racla la gorge. Jetamio lâcha aussitôt la main du blessé. Elle se sentait confuse d’avoir regardé si longtemps l’étranger.
— Si tu veux te rendre utile, tu pourrais lui apporter un peu de bouillon maintenant qu’il est réveillé, proposa le shamud. Si c’est toi qui le fais boire, je suis sûr qu’il acceptera.
— Bien sûr, répondit Jetamio en se précipitant dehors pour cacher son embarras.
Elle aperçut alors Roshario qui tentait de communiquer avec Jondalar. Debout en face d’elle, ce dernier ne semblait pas très à l’aise, même s’il faisait tout son possible pour avoir l’air ravi. Se souvenant soudain de la mission dont on l’avait chargée, Jetamio revint dans la tente.
— Je vais prendre leurs sacs, dit-elle au shamud. (Puis elle ajouta Roshario aimerait savoir dans combien de temps Thonolan pourra être transporté.
— Quel nom as-tu dit ?
— Thonolan. C’est l’autre qui m’a dit qu’il s’appelait ainsi.
— Dis à Roshario qu’il faut attendre un jour ou deux avant de repartir. Il n’est pas encore en état de supporter les secousses d’un trajet sur l’eau.
— Comment sais-tu mon nom, belle donii ? demanda Thonolan. Jetamio, qui allait quitter la tente avec les deux sacs, se retourna pour lui sourire.
Thonolan allait à nouveau fermer les yeux quand il prit soudain conscience de la présence du shamud à ses côtés. En apercevant pour la première fois ce visage énigmatique, il ne put réprimer un léger frisson. Le shamud lui souriait d’un air entendu et plein de sagesse mais aussi comme un félin qui se délecte à l’avance de sa proie.
— L’amour naissant est toujours une chose magnifique, commenta-t-il.
Même si Thonolan était incapable de comprendre, il perçut clairement le sarcasme qui perçait sous ces paroles. La voix qu’il venait d’entendre l’intriguait. Elle n’était ni franchement grave ni franchement aiguë et pouvait aussi bien appartenir à une femme qu’à un homme. Rien dans les vêtements ou l’allure de cet énigmatique personnage ne pouvait trancher la question. Aussi intrigué soit-il, Thonolan éprouva un certain soulagement. Il savait qu’il était entre de bonnes mains.
Jondalar, quant à lui, sembla si soulagé lorsque Jetamio lui apporta les deux sacs que la jeune femme s’en voulut un peu de ne pas l’avoir fait plus tôt. Après l’avoir remerciée avec des mots qu’elle ne pouvait pas comprendre mais qui exprimaient clairement sa gratitude, il disparut derrière une rangée d’arbres pour enfiler ses vêtements secs.
Quand il revint vers le feu, il se sentait tellement mieux qu’il n’en voulait plus à Jetamio de s’être moquée de lui. Je devais avoir l’air passablement ridicule, pensa-t-il. Mais ces pantalons étaient si humides et si froids... Ces gens-là m’ont rendu un tel service que je peux bien les laisser s’amuser à mes dépens. Sans eux, je ne sais pas ce que j’aurais fait... Comment ont-ils su que j’avais besoin d’aide ? Leur Homme Qui Guérit possède-t-il ce genre de pouvoir ? S’il est capable de soigner Thonolan, le reste n’a pas d’importance... Mais en est-il vraiment capable ? se demanda-t-il soudain. Je n’ai pas revu Thonolan. Je ne sais pas s’il va mieux. Je pense que le moment est venu d’aller voir ce qui se passe. Thonolan est mon frère. Ils ne peuvent pas m’empêcher de le voir.
Jondalar déposa ses deux sacs puis, après avoir mis ses vêtements à sécher bien en évidence à côté du feu, il se dirigea vers la tente.
Au moment où il allait y pénétrer, l’Homme Qui Guérit en sortait et ils faillirent se heurter. Avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit, le shamud sourit d’un air prévenant, fit un pas de côté et d’un geste exagérément gracieux lui proposa d’entrer.
Pendant un court instant, ils se mesurèrent du regard. Celui du shamud, toujours aussi perçant, n’avait rien perdu de son autorité. Mais il était difficile d’y discerner une intention précise. Il demeurait aussi ambigu que la couleur indéfinissable de ses yeux. Et à y regarder de plus près, son sourire prévenant avait quelque chose d’un peu ironique. Jondalar sentit que, comme la plupart de ses pairs, ce guérisseur pouvait être un ami puissant ou un ennemi implacable.
Il hocha la tête, comme s’il réservait son jugement, sourit rapidement en signe de remerciement et pénétra dans la tente. Il fut un peu surpris de voir que Jetamio s’y trouvait déjà. Tenant la tête de Thonolan, elle était en train d’approcher un bol de ses lèvres.
Fou de joie de voir que son frère était réveillé et qu’il semblait aller mieux, Jondalar lui lança :
— J’aurais dû m’en douter. Tu as encore fait des tiennes.
— Qu’est-ce que j’ai fait, Grand Frère ?
— Il a suffi que tu ouvres les yeux pour que la plus belle femme du coin accoure à ton chevet.
— Tu as raison de dire qu’elle est la plus belle, répondit Thonolan en regardant tendrement Jetamio. Mais que viens-tu faire dans le monde des esprits ? Au cas où tu l’ignorerais, je tiens à te rappeler que cette ravissante personne est ma donii personnelle. Inutile d’essayer sur elle le fameux pouvoir de tes grands yeux bleus.
— Ne t’inquiète pas pour ça, Petit Frère. Mes grands yeux bleus ont sur elle un drôle d’effet : chaque fois qu’elle me voit, elle se moque de moi et éclate de rire.
— Elle peut rire de moi autant qu’elle veut, dit Thonolan en souriant à la jeune femme. (Et comme Jetamio lui souriait à son tour, il ajouta, d’un air extasié :) Sortir des griffes de la mort et ouvrir les yeux pour voir ça !
Un peu étonné que son frère soit tombé amoureux d’une femme avec laquelle il n’avait pu échanger un mot, Jondalar examina de plus près Jetamio en essayant de faire preuve d’objectivité.
La jeune femme avait les cheveux châtain clair et elle était plus petite et plus mince que les femmes qui, en général, attiraient Thonolan. Elle aurait pu facilement passer pour une jeune fille. Avec son visage en forme de cœur et ses traits assez réguliers, elle était plutôt jolie, mais n’avait rien d’exceptionnel – jusqu’au moment où elle souriait.
Une sorte de transformation alchimique se produisait alors, un changement subtil, une mystérieuse redistribution de la lumière et des ombres et elle devenait belle, totalement belle. Il suffisait qu’elle sourie pour donner cette impression. Jondalar lui-même en avait fait l’expérience. Malgré tout, elle ne devait pas sourire souvent et, au début, il l’avait trouvée plutôt timide et réservée. Il avait bien du mal à la reconnaître maintenant : elle était rayonnante et débordante de vie. Thonolan ne la quittait pas des yeux et, languissant d’amour, lui souriait d’un air un peu idiot.
Ce n’est pas la première fois qu’il tombe amoureux, se dit Jondalar. J’espère qu’elle ne souffrira pas trop quand nous partirons.
Allongé dans sa tente, les yeux grands ouverts, Jondalar regardait en direction du trou percé tout en haut pour laisser échapper la fumée. Le rabat semblait mal fermé. Ce n’était pourtant pas ça qui l’avait réveillé.
Immobile, aux aguets, il essayait de déterminer ce qui lui avait donné ce sentiment de danger imminent. Ne percevant rien d’inhabituel, il se glissa hors de ses fourrures de couchage et alla jeter un coup d’œil dehors.
Les quelques personnes assemblées autour du feu de camp ne semblaient nullement inquiètes. Pourquoi se sentait-il aussi nerveux ? Était-ce à cause de Thonolan ? Non, son frère allait
beaucoup mieux. Grâce aux soins du shamud – et à l’attentive présence de Jetamio. Qu’est-ce donc qui le tracassait ?
— Holà, dit-il en apercevant Jetamio.
La jeune femme lui sourit aussitôt d’un air amical. Bien qu’ils ne puissent communiquer que par gestes ou à l’aide des quelques mots que Jondalar avait appris, le fait qu’elle ait pris si à cœur la guérison de Thonolan les avait beaucoup rapprochés.
Jetamio lui apporta un bol plein de liquide et Jondalar la remercia avec le mot qui convenait. Il goûta la préparation et fronça les sourcils, un peu étonné. Le matin, en général, la jeune femme lui proposait un bouillon de viande. Mais aujourd’hui il s’agissait d’autre chose. D’après l’odeur, le récipient en bois placé au-dessus du feu devait contenir un bouillon de racines et de céréales. Et la raison en était bien simple : il n’y avait plus de viande et personne n’était allé chasser.
Quand Jondalar eut fini de boire, il se précipita vers sa tente. En attendant que son frère aille mieux, il n’était pas resté inactif et avait fini de fabriquer deux robustes sagaies. Leur manche était en bois d’aulne, la pointe en silex. Il alla les chercher à l’arrière de sa tente et décida aussi de prendre quelques lances plus légères. Puis il revint vers le feu. Il n’avait pas besoin de connaître la langue de ses hôtes pour communiquer son désir de partir à la chasse. Sa proposition fit très vite le tour du camp et les chasseurs affluèrent bientôt autour du feu.
Jusqu’au dernier moment, Jetamio hésita. Elle aurait bien aimé rester auprès de l’étranger blessé dont le regard malicieux la faisait sourire chaque fois qu’elle levait les yeux vers lui et elle avait aussi très envie de partir à la chasse. Finalement, c’est Roshario qui la décida :
— Ne t’inquiète pas, lui dit-elle. Le shamud s’occupera de lui en ton absence. Et moi aussi, je reste là.
Les chasseurs s’étaient déjà mis en marche et Jetamio dut les appeler pour qu’ils l’attendent. Quittant le camp à la hâte, elle courut pour les rattraper. Jondalar ne fut pas étonné qu’elle se joigne à eux. Les femmes zelandonii chassaient elles aussi lorsqu’elles étaient jeunes. Elles cessaient lorsqu’elles avaient des enfants et restaient alors au campement en attendant le retour des chasseurs. Néanmoins, lorsqu’une battue était organisée, tous les individus valides, hommes et femmes, y participaient car il fallait être nombreux pour acculer un troupeau dans un piège ou au bord d’une falaise.