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La Vallée des chevaux

Page 27

by Jean M. Auel


  C’était fini. Terminé. Et tellement plus facile qu’Ayla l’avait imaginé. Les préparatifs avaient été longs et lui avaient demandé beaucoup de réflexion et d’efforts. La chasse, en revanche, ne lui avait posé aucune difficulté et elle sentait encore en elle un trop-plein d’énergie et une tension qu’elle avait besoin d’extérioriser.

  — Whinney ! Nous avons réussi ! lança-t-elle à la jument en criant et en gesticulant.

  Puis elle sauta sur le dos de Whinney et se lança dans une course effrénée à travers les plaines.

  Ses longues tresses volant derrière elle, les yeux brillants d’excitation, un sourire fou sur le visage, elle était en proie à une sorte d’ivresse. Mais le plus impressionnant, c’était qu’un animal sauvage, dont le regard fiévreux et les oreilles rabattues dénotaient une frénésie d’une autre nature, partage avec elle cette folle équipée.

  Quand, après avoir parcouru un large cercle, elles revinrent vers la rivière, Ayla arrêta Whinney, puis, sautant au bas de sa monture, elle termina le trajet en courant.

  Lorsqu’elle eut retrouvé son souffle, elle s’approcha de la fosse, récupéra l’épieu planté dans le cou du renne et siffla Whinney. La jument montrait des signes d’inquiétude et Ayla dut la calmer avant de pouvoir lui passer le harnais. Puis elle la guida jusqu’au bord de la fosse. N’ayant ni bride, ni licou, elle était obligée de cajoler la jument pour l’inciter à obéir. Quand Whinney se tint tranquille, elle attacha l’extrémité des cordes aux bois du renne.

  — Tire, Whinney, dit-elle pour encourager la jument. Comme lorsque tu tirais le rondin.

  Whinney fit quelques pas en avant, sentit la résistance et recula aussitôt. Ayla insistant, elle recommença à avancer et se pencha en avant quand les cordes du harnais commencèrent à se tendre. Petit à petit, Ayla l’aidant du mieux qu’elle pouvait, la jument réussit à sortir le renne de la fosse.

  Ayla était folle de joie : au moins, elle ne serait pas obligée de découper le renne à l’intérieur de la fosse. Whinney allait-elle accepter de ramener le renne jusque dans la vallée et en aurait-elle la force ? La jeune femme n’en savait rien et elle désirait agir par étapes. Elle commença donc par emmener la jument au bord de la rivière pour qu’elle puisse se rafraîchir, puis elle plaça un des paniers à l’intérieur de l’autre, attacha les épieux et arrima le tout sur son dos. Gênée par son chargement, elle dut grimper sur un rocher pour pouvoir monter sur Whinney. Elle avait retiré ses chausses et releva le bas de son vêtement en fourrure au moment où elle s’engageait avec Whinney dans la rivière.

  En temps normal, à cet endroit, il était facile de traverser à gué et c’est d’ailleurs pour cette raison que les rennes avaient instinctivement choisi ce passage. Mais le niveau de la rivière avait monté à cause de la pluie et le courant était si rapide que Whinney dut faire attention où elle posait les pieds. Une fois dans l’eau, le renne se mit à flotter, ce qui facilita la progression de la jument. Ce bain eut aussi l’avantage de débarrasser l’animal de la boue et du sang qui le recouvraient et arrivé sur l’autre rive, le renne était propre.

  Lorsque Whinney sentit à nouveau une résistance, elle refusa d’avancer. Ayla descendit et l’aida à tirer le renne sur une courte distance. Elle défit alors les cordes qui le retenaient à la jument. Avant de se mettre en route pour rejoindre la vallée, elle devait accomplir une tâche qui ne pouvait attendre. Avec une lame en silex, elle trancha la gorge du renne, puis elle fit une longue incision en ligne droite qui partait de l’anus et rejoignait la gorge en passant par l’estomac, la poitrine et le cou. L’index posé sur le dos de la lame, elle avait introduit le bord tranchant juste en dessous de la peau. Si cette première incision était faite correctement, sans toucher à la chair, il serait beaucoup plus facile ensuite de dépouiller l’animal.

  L’incision suivante, plus profonde, lui permit d’enlever les entrailles. Elle lava dans la rivière les organes qu’elle comptait utiliser – l’estomac, l’intestin et la vessie – et les replaça dans la cavité abdominale avec les parties comestibles.

  Elle alla chercher une grande natte roulée dans l’un des paniers, la déploya sur le sol et, non sans mal, réussit à y placer le renne. Elle rabattit les deux extrémités de la natte par-dessus la carcasse et la ficela solidement avec des cordes. Puis elle attacha les deux extrémités du harnais de Whinney à ces cordes. Elle remit les paniers en place sur les flancs de la jument, plaça les épieux dans leur support et vérifia que le tout était solidement arrimé. Puis elle remonta sur le dos de Whinney.

  Quand, pour la troisième fois, elle dut descendre de sa monture pour libérer son chargement d’un obstacle qui entravait sa progression rocher ou buisson – elle se dit qu’il valait mieux marcher à côté de Whinney. A un moment donné, comme elle ne cessait de faire des allées et venues pour dégager le renne, elle voulut remettre ses chausses et remarqua alors la bande de hyènes qui la suivait. Les pierres qu’elle lança obligèrent les nécrophages à se replier mais ne les dissuadèrent pas pour autant de la suivre.

  La présence des hyènes perturbait Whinney et accroissait sa nervosité et Ayla se demandait avec inquiétude si la jument parviendrait à regagner la vallée avant la nuit.

  Arrivées à un endroit où la rivière faisait une boucle, elles s’arrêtèrent pour se reposer. Ayla remplit d’eau sa gourde et un grand panier étanche et elle donna à boire à Whinney. Elle prit une galette de voyage et s’assit sur un rocher pour la manger. Les yeux baissés, elle était en train de réfléchir à un moyen plus pratique pour transporter le renne quand soudain elle remarqua que la terre avait été remuée en surface. Le sol avait été piétiné, l’herbe foulée et les traces semblaient toutes fraîches. En les examinant de plus près, elle finit par reconstituer ce qui s’était passé.

  D’après les empreintes laissées dans la boue sèche au bord de la rivière, elle se trouvait sur le territoire d’une bande de lions des cavernes. Il devait y avoir non loin de là une petite vallée avec des parois rocheuses escarpées et une caverne bien abritée où une lionne avait certainement mis au monde deux lionceaux un peu plus tôt dans l’année. Les lions devaient aimer venir se reposer à cet endroit. Par jeu, les lionceaux se battaient entre eux pour arracher avec leurs dents de lait des lambeaux de chair à un quartier de viande sanguinolente, tandis que les mâles rassasiés paressaient sous le soleil matinal et que les femelles au poil lisse regardaient d’un œil indulgent leurs petits en train de s’amuser.

  Ces énormes félins étaient les rois incontestés de leur domaine. Ne risquant pas d’être attaqués par d’autres animaux, ils ne craignaient rien. Normalement, jamais les rennes n’auraient dû s’aventurer aussi près de leurs prédateurs naturels. Mais l’intervention d’Ayla avait semé la panique dans le troupeau et la rivière n’avait nullement ralenti sa fuite éperdue. Fonçant droit devant eux, les rennes avaient dû faire irruption en plein milieu de la bande de lions. Se rendant compte trop tard qu’en fuyant un danger ils venaient d’en rencontrer un autre, pire encore, ils s’étaient alors éparpillés dans toutes les directions.

  Suivant toujours les traces, Ayla finit par découvrir ce qui constituait la conclusion de l’histoire : trop lent pour éviter ce déferlement de sabots, un des lionceaux avait été piétiné par le troupeau.

  Ayla s’agenouilla à côté du bébé lion et, en bonne guérisseuse, elle l’examina pour voir s’il vivait encore. Le lionceau était chaud, et il avait certainement les côtes cassées. Il semblait mal en point mais respirait encore. D’après les traces laissées autour de lui dans la poussière, sa mère avait dû l’encourager à se relever avant de se rendre compte que cela ne servait à rien. Suivant la loi de la nature selon laquelle les plus faibles sont amenés à disparaître pour que l’espèce survive, elle avait abandonné le petit blessé pour rejoindre le reste de la bande.

  Seul l’homme faisait exception à cette règle. Pour lui, la survivance de l’espèce ne dépendait pas uniquement de la force et de la bonne santé de ses membres. Chétifs
en comparaison de ces carnivores, il fallait que les hommes s’entraident et fassent preuve de compassion.

  Pauvre bébé, songeait Ayla. Ta mère ne pouvait rien faire pour toi. Ce n’était pas la première fois que la jeune femme avait pitié d’une créature blessée et sans défense. Pendant un court instant, elle se dit qu’elle allait ramener le lionceau à la caverne, puis elle y renonça. Lorsqu’elle vivait au sein du clan, Brun et Creb l’avaient autorisée à ramener des animaux blessés afin qu’elle apprenne son métier de guérisseuse en les soignant. Mais Brun lui avait interdit de soigner un louveteau. Ce lionceau avait déjà presque la taille d’un loup et un jour prochain, il serait aussi grand que Whinney.

  Après un dernier coup d’œil au lionceau mourant, Ayla se releva en hochant la tête et s’approcha de Whinney. Au moment où elle repartait, elle nota que les hyènes recommençaient à la suivre. Elle allait saisir une pierre quand elle s’aperçut que la petite troupe avait changé d’avis. Les hyènes venaient de découvrir le lionceau et s’apprêtaient à lui faire un sort. Ce qui était logique. Sauf aux yeux d’Ayla, incapable de conserver son calme dès que les hyènes étaient en cause.

  — Fichez-moi le camp, saletés ! Et laissez ce bébé tranquille !

  Courant pour s’approcher du lionceau, Ayla lança une grêle de pierres. En entendant un hurlement, elle comprit que son tir avait porté et vit que les hyènes se repliaient devant elle.

  Elles n’oseront pas s’approcher, se dit-elle en se plaçant devant le lionceau, les jambes écartées pour le protéger. Qu’est-ce que je suis en train de faire ? se demanda-t-elle aussitôt. A quoi sert de les tenir à distance d’un lionceau qui, de toute façon, va mourir ? J’ai tout intérêt à ce que les hyènes s’occupent de lui, elles cesseront alors de me suivre.

  Je ne peux pas emmener ce lionceau. Il est trop lourd pour que je puisse le porter. J’ai déjà suffisamment à faire avec le renne sans m’occuper en plus de lui. C’est vraiment ridicule de songer à une chose pareille.

  Est-ce vraiment si ridicule que ça ? Que me serait-il arrivé si Iza ne m’avait pas recueillie ? Creb m’a dit que c’était l’esprit d’Ursus ou celui du Lion des Cavernes qui m’avait placée à l’endroit où elle devait passer car, elle mise à part, personne d’autre dans le Clan ne se serait arrêté. Iza ne pouvait supporter de voir un malade ou un blessé sans lui venir aussitôt en aide. C’est pour ça qu’elle était une aussi bonne guérisseuse.

  Moi aussi, je suis guérisseuse et je tiens mon savoir d’Iza. Peut-être que ce lionceau a été placé là pour que je m’occupe de lui. Le jour où j’ai ramené pour la première fois un lapin blessé, Iza m’a dit que cela signifiait que j’étais faite pour être guérisseuse. Ce lionceau est blessé et je ne peux pas laisser les hyènes le dévorer.

  Mais comment faire pour le transporter ? S’il a les côtes cassées, il faut d’abord que je le bande, sinon il risque de mourir. Je n’ai qu’à utiliser cette large lanière que j’ai emportée avec moi et poser le lionceau sur le dos de Whinney.

  Ayla siffla Whinney et fut toute surprise de voir que, pour une fois, le fardeau de la jument n’était arrêté par aucun obstacle. Préoccupée par le sort du lionceau, elle ne remarqua pas à quel point Whinney était nerveuse. La jument avait déjà du mal à accepter ce chargement qui l’empêchait d’avancer normalement et sa nervosité s’était encore accrue depuis qu’elle avait pénétré avec Ayla sur le territoire des lions.

  Lorsque la jeune femme, qui venait de bander le lionceau, voulut le poser sur le dos de la jument, Whinney fit un bond de côté. Complètement affolée, elle se cabra, remua la tête de bas en haut dans l’espoir de se débarrasser de son harnais et de son chargement, puis elle se mit à caracoler à travers les steppes. Le renne, toujours enveloppé dans la natte, rebondissait et tressautait derrière la jument jusqu’au moment où il resta coincé contre un rocher. Contrainte de s’arrêter, Whinney s’affola de plus belle et recommença à se cabrer.

  Brusquement, les lanières auxquelles le renne était attaché se rompirent et, sous la secousse, les deux paniers, déséquilibrés par les épieux, basculèrent. Libérée de ses entraves, la jument partit au triple galop et le contenu des paniers se déversa sur le sol. Les deux épieux, toujours attachés aux paniers, traînaient maintenant derrière elle, pointes en bas, et ne semblaient nullement la ralentir.

  Ayla, qui avait observé toute la scène, vit aussitôt le parti qu’elle pouvait en tirer. Elle avait enfin trouvé le moyen de transporter jusqu’à la caverne à la fois le renne et le lionceau blessé. Elle appela Whinney et la siffla. Répondant à ce signal, qui était pour elle synonyme d’affection et de sécurité, la jument fit un grand cercle pour revenir vers la jeune femme.

  Quand, épuisée et couverte d’écume, la jument s’approcha, Ayla ne put s’empêcher de la serrer dans ses bras tellement elle était soulagée. Elle retira le harnais et les sangles et l’examina avec soin pour voir si elle n’était pas blessée. Les pattes avant écartées, reniflant bruyamment et tremblant de tout son corps, Whinney se pencha vers Ayla avec un hennissement plaintif.

  — Repose-toi, lui conseilla Ayla quand elle cessa de trembler. De toute façon, il faut que je m’occupe de ce harnais.

  Il ne serait pas venu à l’idée d’Ayla de réprimander la jument sous prétexte que celle-ci s’était cabrée, qu’elle s’était enfuie et avait renversé son chargement. Elle n’avait pas le sentiment que Whinney lui appartienne ou qu’elle doive lui obéir. La jument était une amie et une compagne. Si elle s’était affolée, c’est qu’elle avait des raisons, Ayla avait trop exigé d’elle. Elle devait apprendre à connaître les limites de la jument plutôt que d’essayer de modifier son comportement. A ses yeux, lorsque Whinney l’aidait c’est qu’elle le voulait bien, et elle-même se sentait libre vis-à-vis de l’animal.

  Après avoir ramassé ce qui était tombé des paniers, Ayla remania complètement tout son système de sangles et de harnais, fixant solidement les deux épieux aux paniers dans la position où ils avaient basculé, pointes en bas. Puis elle posa et attacha la natte qui lui avait servi à envelopper le renne sur les deux longues perches en bois, suffisamment haut pour qu’elle ne touche pas le sol. Elle hissa la carcasse du renne sur ce travois et y posa avec précaution le lionceau blessé. Whinney ayant retrouvé son calme, elle la harnacha à nouveau.

  Quand tout fut prêt, elle monta sur la jument et se remit en route. Alors qu’elle avançait en direction de la vallée, elle songeait avec étonnement à l’efficacité de ce nouveau système de transport. Comme seules les pointes des épieux touchaient le sol, la carcasse du renne ne heurtait plus les obstacles et Whinney traînait bien plus facilement son chargement. Néanmoins, Ayla ne se sentit vraiment tranquille que lorsqu’elles eurent atteint la vallée.

  Elle s’arrêta au pied de la caverne pour que Whinney se repose et alla lui chercher à boire. Elle en profita aussi pour examiner le lionceau. Même s’il respirait toujours, elle n’était pas sûre qu’il vive encore longtemps. Pourquoi a-t-il été placé sur mon chemin ? se demanda-t-elle. Au moment où elle avait aperçu le lionceau, elle avait pensé à son totem. L’esprit du Lion des Cavernes voulait-il qu’elle prenne soin de lui ?

  Puis une autre idée lui traversa l’esprit. Si elle n’avait pas décidé d’emmener le lionceau, jamais elle n’aurait pensé à fabriquer ce travois. Son totem avait-il choisi ce moyen pour l’amener à faire cette découverte ? Était-ce un présent de sa part ? En tout cas, présent ou pas, elle ferait tout ce qu’elle pourrait pour sauver la vie du lionceau.

  11

  — Ce n’est pas parce que je reste ici que tu es obligé de faire la même chose, Jondalar.

  — Qui te dit que c’est à cause de toi que je reste ? demanda Jondalar sans réussir à dissimuler l’irritation qu’il éprouvait.

  La remarque de son frère le touchait plus qu’il ne voulait l’avouer, car elle contenait une part de vérité.

  Il avait longtemps refusé de croire que Thonolan puisse effectivement s’unir à Jetami
o et s’installer chez les Sharamudoï. Mais cela ne faisait plus aucun doute. Et du coup, lui aussi, il allait rester. Il n’avait aucune envie de repartir seul. Sans son frère, le voyage du retour risquait de lui sembler bien long.

  — Tu n’aurais jamais dû partir avec moi, reprit Thonolan. J’ai toujours pensé que je ne reviendrais jamais chez nous. Je ne savais pas alors que j’allais rencontrer la femme de ma vie, mais j’avais l’impression qu’il fallait que je voyage jusqu’à ce que je trouve une bonne raison de m’arrêter. Les Sharamudoï me plaisent. Ça ne me gêne pas de m’installer chez eux et de devenir un des leurs. Tandis que toi, Jondalar, tu resteras toujours un Zelandonii où que tu ailles. Jamais tu ne te sentiras chez toi ailleurs. Retourne là-bas, Grand Frère. Choisis une de ces femmes qui te courent après et rends-la heureuse. Fonde une famille et raconte aux enfants de ton foyer le long Voyage que tu as fait avec ton frère. Qui sait ? Peut-être qu’un des enfants de ton foyer, ou un du mien, décidera-t-il un jour de prendre la route à son tour pour retrouver des parents...

  — Qu’est-ce qui te fait penser que je suis plus zelandonii que toi ? Pourquoi ne serais-je pas heureux moi aussi en restant ici ?

  — Toi, tu n’es pas tombé amoureux. Et même si tu l’étais, tu ferais des projets pour emmener l’élue de ton cœur avec toi au lieu de rester ici avec elle.

  — Pourquoi ne rentrerions-nous pas avec Jetamio ? Elle est intelligente, débrouillarde et indépendante. Elle sait même chasser. Elle ferait une parfaite Zelandonii.

  — Je ne veux pas perdre une année à voyager. Je suis pressé de vivre avec la femme que j’aime et j’ai envie qu’elle ait des enfants le plus vite possible.

 

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