by Jean M. Auel
Le désespoir que laissait percer la voix de Jondalar eut sur son frère un effet qu’il n’avait nullement désiré : s’infiltrant dans son esprit complètement paniqué, il lui rappela son propre désespoir. Un sentiment de calme acceptation envahit soudain Thonolan.
— Si la Mère a décidé que je devais La rejoindre, il faut La laisser faire, dit-il.
— Non, Thonolan ! Non ! Tu ne peux pas renoncer aussi facilement. Oh, Doni, oh Grande Doni, ne le laisse pas mourir ! implora-t-il en se laissant tomber à genoux. (Puis il s’étendit de tout son long dans la vase et tendit sa main à son frère en le suppliant :) Attrape ma main, Thonolan, je t’en prie, essaie de l’attraper.
Thonolan fut surpris par la douleur et la souffrance qu’exprimait le visage de son frère. Ce n’était pas la première fois que Jondalar le regardait ainsi. Et soudain, il comprit. Son frère l’aimait, il l’aimait autant que lui-même avait aimé Jetamio. D’un amour différent, mais aussi fort que le sentiment qu’il éprouvait pour Jetamio. Il comprit cela intuitivement et, alors qu’il avançait sa main vers celle de son frère, il sut aussi que, même si cette main tendue n’était pas en mesure de le sortir de ce bourbier, il ne pouvait pas refuser de s’y accrocher.
Sans qu’il en soit conscient, dès qu’il cessa de se débattre, il s’enfonça moins vite. Pour pouvoir atteindre la main de son frère, il adopta une position presque horizontale, répartissant le poids de son corps sur les sables mouvants, un peu comme s’il flottait sur l’eau. Quand il réussit enfin à toucher les doigts de son frère, celui-ci s’avança de quelques centimètres pour agripper fermement sa main.
— C’est comme ça qu’il faut faire lança en mamutoï une voix derrière lui. Tiens bon ! Nous arrivons !
Jondalar poussa un soupir de soulagement et relâcha ses muscles tendus par la peur et l’effort. Il réalisa alors qu’il tremblait de tous ses membres. Il ne lâcha pas pour autant la main de Thonolan. Un instant plus tard, on lui passa une corde pour qu’il l’attache autour des poignets de son frère.
— Détends-toi, conseilla-t-on à Thonolan. Étends-toi de tout ton long comme si tu voulais nager. Tu sais nager ?
— Oui, répondit Thonolan.
— Parfait ! Détends-toi. Nous allons te sortir de là.
Jondalar sentit des mains qui le tiraient en arrière. Un instant plus tard, son frère était debout à côté de lui. Ils suivirent alors une femme qui tâtait le sol à l’aide d’une longue perche afin de vérifier qu’il n’allait pas s’enfoncer sous leurs pieds. Personne ne sembla se formaliser du fait qu’ils ne portaient pas de vêtements jusqu’à ce qu’ils aient atteint la berge.
La femme qui avait dirigé l’opération de sauvetage se retourna alors vers eux pour les examiner de plus près. C’était une femme à la robuste carrure et dont le maintien imposait le respect.
— Comment se fait-il que vous voyagiez sans vêtement ? demanda-t-elle.
Les deux frères regardèrent leurs corps couverts d’une épaisse croûte de boue.
— Nous nous sommes engagés dans le mauvais bras et notre bateau a été heurté par un tronc d’arbre... commença Jondalar qui avait du mal à tenir sur ses jambes.
— Après le naufrage, nous avons réussi à faire sécher nos vêtements et nous avons pensé qu’il valait mieux ne pas les remettre pour nager puis traverser ce bras mort plein de boue, continua Thonolan. C’est moi qui les transportais car Jondalar était blessé...
— Blessé ? l’interrompit la femme. L’un de vous est blessé ?
— Oui, mon frère, répondit Thonolan.
Jondalar, qui souffrait terriblement, était pâle comme un mort.
— Il faut que le mamut s’occupe de lui, intervint la femme. Vous n’êtes pas mamutoï. Où avez-vous appris à parler notre langue ?
— Nous avons appris le mamutoï avec une femme qui vit chez les Sharamudoï et qui fait partie de ma parenté.
— Tholie ?
— Oui. Tu la connais ?
— Moi aussi, je suis parente avec elle. Tholie est la fille d’un de mes cousins. Nous sommes donc parents par alliance toi et moi. Je m’appelle Brecie des Mamutoï et je dirige le Camp du Saule.
— Je m’appelle Thonolan des Sharamudoï et voici mon frère, Jondalar des Zelandonii.
— Zel-an-donii ? demanda Brecie, étonnée. Je n’ai jamais entendu parler de ce peuple. Si vous êtes frères, comment se fait-il que tu sois sharamudoï et qu’il soit... zelandonii ? Il n’a pas l’air dans son assiette, continua-t-elle en regardant Jondalar. (Décidant qu’il valait mieux remettre cette discussion à plus tard, elle ajouta à l’intention d’un des hommes qui l’accompagnaient :) Aide-le. Je ne suis pas sûre qu’il puisse marcher.
— Je peux encore marcher, dit Jondalar qui faisait tout son possible pour ne pas s’évanouir. A condition que ce ne soit pas trop loin...
Il se sentit soulagé quand un des Mamutoï prit son bras tandis que Thonolan le soutenait de l’autre côté.
— Je serais parti depuis longtemps, Grand Frère, si je ne t’avais pas promis d’attendre que tu ailles mieux pour me remettre en route. Je m’en vais. Je pense que tu ferais mieux de rentrer, mais je ne veux pas recommencer à discuter de ça avec toi.
— Pourquoi veux-tu aller vers l’est, Thonolan ? Nous avons atteint l’embouchure de la Grande Rivière Mère et nous sommes maintenant au bord de la mer. Pourquoi ne pas rentrer chez nous ?
— Je ne vais pas vers l’est, mais plutôt en direction du nord. Brecie m’a dit qu’ils n’allaient pas tarder à partir chasser le mammouth dans cette région. Je pars devant et je les retrouverai dans un autre camp mamutoï. Je ne compte pas rentrer chez nous, Jondalar. J’ai l’intention de voyager jusqu’à ce que la Mère me rappelle à Elle.
— Ne dis pas des choses pareilles ! cria Jondalar. On dirait que tu vas mourir !
— Et alors ? cria Thonolan à son tour. Maintenant que Jetamio n’est plus là, la vie ne m’intéresse plus, avoua-t-il la gorge nouée par l’émotion qui l’étouffait.
— Comment faisais-tu avant de la rencontrer ? Tu es jeune, Thonolan. Tu as encore toute la vie devant toi. Il te reste encore plein de choses à découvrir. Peut-être rencontreras-tu un jour une femme comme Jetamio.
— Tu ne comprends pas. Tu n’as jamais été amoureux. Jamais je ne retrouverai une femme comme Jetamio.
— Tu vas donc la suivre dans le monde des esprits et m’entraîner avec toi !
Ce n’était pas de gaieté de cœur que Jondalar employait un tel argument. Mais s’il fallait culpabiliser Thonolan pour qu’il continue à vivre, il était prêt à le faire.
— Personne ne t’a demandé de me suivre ! Fiche-moi la paix et rentre de ton côté !
— Tous les gens souffrent lorsqu’ils perdent un être qu’ils aiment, Thonolan, mais ils ne le suivent pas pour autant dans l’autre monde.
— Un jour, cela risque de t’arriver à toi aussi, Jondalar. Un jour, tu aimeras tellement une femme que tu préféreras la suivre dans le monde des esprits plutôt que de vivre sans elle.
— Si les rôles étaient inversés, si je venais de perdre la femme que j’aimais et que je veuille mourir, est-ce que tu me laisserais tout seul ? Dis-moi la vérité. Est-ce que tu le ferais ? Est-ce que tu m’abandonnerais en sachant que je suis fou de douleur ?
Thonolan baissa les yeux pour échapper au regard anxieux de son frère.
— Non, reconnut-il, je suppose que je ne te laisserais pas tout seul si tu étais fou de douleur. Mais, tu sais, Grand Frère... (Il essaya de sourire et ne réussit qu’à crisper un peu plus son visage ravagé par la douleur.) Si je décide de voyager jusqu’à la fin de mes jours, tu ne pourras tout de même pas passer ta vie à me suivre. Tu en as déjà par-dessus la tête de voyager. Il faudra bien que tu rentres un jour ou l’autre, non ?
— C’est vrai, reconnut Jondalar. Mais si j’insiste pour que tu viennes avec moi, ce n’est pas simplement parce que j’ai envie de rentrer. C’est avant tout parce que je pense que tu as besoin de te retrouver au sein de ta Cavern
e, dans ta famille, parmi des gens que tu connais depuis toujours et qui t’aiment.
— Tu n’as toujours pas compris, Jondalar ! C’est en cela que nous sommes différents. Toi, tu te sens chez toi dans la Neuvième Caverne des Zelandonii, tandis que moi, je suis chez moi partout. Je me sens autant sharamudoï que zelandonii. Quand j’ai quitté les Sharamudoï, j’ai eu l’impression de prendre congé de ma propre famille. Et ça ne veut pas dire que les Zelandonii ne m’intéressent pas. J’aimerais bien savoir si Joharran a maintenant des enfants dans son foyer et si, en grandissant, Folara est devenue aussi belle qu’elle promettait de l’être. J’aimerais revoir Willomar, lui raconter notre Voyage et lui demander où il a l’intention de partir la prochaine fois. Je me souviens encore à quel point j’étais excité chaque fois qu’il rentrait d’expédition. J’écoutais ses récits et je rêvais de l’imiter. Il rapportait toujours un petit cadeau pour chacun. Pour toi, pour Folara et pour moi. Et toujours un cadeau magnifique pour notre mère. Quand tu rentreras, il faudra que tu fasses pareil, qui tu lui rapportes un cadeau.
Tous ces prénoms familiers éveillaient chez Jondalar des souvenirs poignants.
— Ce cadeau, c’est toi qui pourrais le lui rapporter, Thonolan. Ne crois-tu pas que notre mère serait heureuse de te revoir ?
— Elle savait que je ne rentrerais pas, Jondalar. Quand nous sommes partis, elle m’a simplement souhaité : Bon Voyage ! Si elle était inquiète, c’était à cause de toi.
— Pourquoi se serait-elle plus inquiétée pour moi que pour toi ?
— Je suis le fils du foyer de Willomar. Je pense qu’elle savait que je serais, moi aussi, un voyageur. Même si cela ne lui plaisait pas, elle l’acceptait. Elle connaît parfaitement tous ses fils – c’est pour cela qu’elle a demandé à Joharran de lui succéder à la tête de la Neuvième Caverne. Elle sait que tu es zelandonii dans l’âme. Si tu étais parti tout seul, elle aurait été certaine de te revoir. Mais tu es venu avec moi et elle savait que je ne reviendrais pas. Même si moi je ne le savais pas au départ, notre mère l’avait deviné. Elle a très envie que tu rentres car tu es le fils du foyer de Dalanar.
— Quelle différence cela fait-il ? Ils se sont séparés il y a très longtemps. Quand ils se rencontrent à la Réunion d’Été, ils n’ont plus que des relations purement amicales.
— Même s’ils sont maintenant simplement amis, les gens continuent à parler de Marthona et de Dalanar. Leur amour a dû avoir quelque chose d’exceptionnel pour que les gens s’en souviennent encore aujourd’hui. Si Marthona te chérit autant, c’est parce que tu lui rappelles son premier amour. Tu es le fils du foyer de Dalanar et certainement le fils de son esprit. Tu lui ressembles tellement ! Il n’y a que là-bas que tu te sentiras chez toi. Marthona le sait et toi aussi. Promets-moi de rentrer un jour, Grand Frère.
Jondalar hésitait à faire une telle promesse. Qu’il continue à voyager avec son frère ou qu’il décide de rentrer, dans les deux cas il faudrait qu’il renonce à quelque chose qui lui tenait à cœur. Pour l’instant, il espérait encore pouvoir concilier les deux. S’il promettait à Thonolan de rentrer, cela impliquait que ce retour aurait lieu sans son frère.
— Promets-moi, Jondalar, insista Thonolan.
Quels arguments pouvait-il employer pour refuser ?
— Je te promets qu’un jour je rentrerai, dit-il.
— Il faut bien que quelqu’un revienne pour leur dire que nous sommes allés jusqu’à l’embouchure de la Grande Rivière Mère, dit Thonolan en souriant. Comme je n’y serai pas, c’est à toi de le faire.
— Pourquoi n’y seras-tu pas ? Tu pourrais rentrer avec moi...
— Si tu ne L’avais pas implorée, je pense que j’aurais rejoint la Mère quand je me suis enfoncé dans ces sables mouvants. Je sais que c’est quelque chose que tu n’arrives pas à admettre, mais je suis certain qu’Elle ne va pas tarder à venir me chercher. Et je ne me ferai pas prier pour La suivre.
— Tu ne vas tout de même pas essayer de te tuer ?
— Non, Grand Frère, répondit Thonolan en souriant. Il est inutile que je fasse quoi que ce soit. Je suis certain que la Mère va venir me chercher. Et je tiens à ce que tu saches que je suis prêt.
Depuis qu’il avait failli être entraîné par les sables mouvants, Thonolan avait la certitude qu’il n’allait pas tarder à mourir. Il n’avait pas peur et ne se rebellait pas. Son calme et son fatalisme effrayaient Jondalar. Son frère avait cessé de lutter : il n’avait plus envie de vivre.
— Ne crois-tu pas que nous ayons une dette vis-à-vis de Brecie et du Camp du Saule ? demanda-t-il dans l’espoir de le mettre en colère. Ils nous ont nourris, ils nous ont fourni des vêtements et des armes. Est-ce que tu aurais le front d’accepter tout ça sans rien leur donner en échange ? (Jondalar s’en voulait d’avoir promis à son frère de rentrer sans lui. Maintenant que Thonolan lui avait extorqué cette promesse, il ne se sentait plus aucune obligation envers qui que ce soit.) Tu es tellement persuadé du destin que te réserve la Mère que tu te fiches de ce qui peut arriver aux autres ! s’écria-t-il. J’ai raison, n’est-ce pas ?
Thonolan sourit à nouveau. Il comprenait la colère de son frère. Il aurait réagi exactement de la même manière si Jetamio lui avait annoncé qu’elle allait bientôt mourir.
— Je tiens à te dire quelque chose, Jondalar. Nous étions très proches l’un de l’autre...
— Nous le sommes toujours, non ?
— En effet. Tu pourrais en profiter pour te laisser aller quand tu es avec moi. Tu n’es pas obligé d’être parfait en toutes occasions et de te montrer aussi attentionné...
— J’ai si peu de défauts que Serenio a refusé de devenir ma compagne ! s’écria Jondalar d’une voix amère.
— Elle savait que tu allais partir. Si tu t’étais déclaré plus tôt, elle aurait certainement accepté. Et si tu avais insisté un peu plus, elle t’aurait certainement dit oui – tout en sachant que tu ne l’aimais pas. Tu n’avais pas envie de t’unir à elle, Jondalar.
— J’aurais tant aimé être amoureux d’elle !
— Je sais. Et c’est pourquoi je désire te dire quelque chose que j’ai appris grâce à Jetamio. Pour tomber amoureux, il faut être capable de se laisser aller à sa passion et il faut renoncer à tout maîtriser. On en souffre parfois, mais si on refuse de prendre ce risque, on ne peut pas être heureux. Celle dont tu tomberas amoureux ne ressemblera peut-être pas à la femme de tes rêves. Mais ça n’a pas d’importance. Tu l’aimeras pour ce qu’elle est vraiment.
— Je me demandais où vous étiez, intervint Brecie en s’approchant des deux frères. Nous avons organisé une petite fête pour votre départ.
— Je me sens votre obligé, Brecie, dit Jondalar. Vous vous êtes occupés de nous et vous nous avez fourni tout ce dont nous avions besoin. Je ne crois pas qu’il serait correct de vous quitter sans rembourser ce que je vous dois.
— Ton frère s’en est déjà chargé, Jondalar. Pendant ta convalescence, il a chassé tous les jours. Il a pris beaucoup de risques, mais c’est un chasseur chanceux. Tu ne nous dois rien.
Jondalar jeta un coup d’œil à son frère et vit que celui-ci souriait.
19
Dans la vallée, le printemps provoqua une explosion de couleurs flamboyantes avec une nette prédominance de verts tendres, mais ses premiers jours avaient été horribles, refroidissant sensiblement l’enthousiasme qu’éprouvait habituellement Ayla pour la nouvelle saison. L’hiver tardif avait été marqué par d’importantes chutes de neige et les premières crues furent d’une rare violence.
Après avoir été comprimé par l’étroite gorge située en amont, le torrent tumultueux se précipitait avec une telle force sur la saillie rocheuse que la caverne en tremblait à la base. Le niveau des eaux atteignait pratiquement la corniche et Ayla avait commencé à se faire du souci pour Whinney. En cas d’inondation, la jeune femme avait toujours la possibilité de rejoindre les steppes, mais ce passage était trop escarpé pour Whinney, d’autant qu’elle n’allait pas tarder à poulin
er. Ayla avait passé plusieurs jours à surveiller anxieusement la rivière dont les flots tourbillonnants montaient toujours plus haut puis refluaient en léchant le bord de la corniche. En aval, la moitié de la vallée était inondée et les buissons qui, en temps normal, bordaient la rivière, disparaissaient sous l’eau.
Au pire moment de la crue, Ayla fut réveillée en pleine nuit par une détonation sourde, semblable à un coup de tonnerre, qui ébranla le sol de la caverne et la paralysa de terreur. Elle ne comprit ce qui s’était passé que quand la rivière retrouva son niveau habituel. Un énorme bloc de pierre, charrié par le cours d’eau, avait heurté la paroi et l’onde de choc s’était propagée à l’intérieur de la caverne. Sous l’impact, tout un pan de la paroi rocheuse s’était effondré et se trouvait maintenant en travers de la rivière.
L’obstacle avait dévié le cours de la rivière. La brèche dans la paroi formait une dérivation, bien pratique pour le cours d’eau, mais qui rétrécissait la plage. La majeure partie des ossements, des bois flottés et des galets avait disparu, entraînée par la crue. Et le bloc de pierre, arraché à l’étroite gorge située en amont, s’était logé non loin de la paroi.
Certains arbres et buissons, plus fragiles que d’autres, n’avaient pu résister à la force des eaux. Mais la plupart d’entre eux étaient toujours enracinés dans le sol. Quant aux cicatrices à vif que portait la terre après l’inondation, elles disparurent rapidement sous la végétation. Très vite, le paysage donna l’impression d’avoir toujours été ainsi.
Ayla fit comme la nature : elle s’adapta à ces changements, et n’eut aucun mal à trouver ailleurs les galets et les morceaux de bois flottés dont elle avait besoin. Malgré tout, à cause de cet événement, elle se sentait moins en sécurité qu’avant dans la vallée et dans sa caverne. Comme chaque année à la même époque le moment était venu de prendre une décision. Si elle choisissait de quitter la vallée, il fallait qu’elle parte au printemps pour pouvoir voyager pendant la belle saison et trouver un nouvel endroit où vivre avant l’hiver, au cas où elle ne rencontrerait pas ceux qu’elle cherchait.