by Jean M. Auel
Cette année, elle avait plus de mal encore que d’habitude à se décider. Depuis qu’elle avait été malade, elle craignait de se faire surprendre par la mauvaise saison dans une région inconnue. Elle avait mieux réalisé le danger qu’elle courait en vivant seule, et avait durement ressenti, aussi, à quel point la compagnie de ses semblables lui manquait. Whinney et Bébé, aussi affectueux soient-ils, ne lui suffisaient plus. Elle ne pouvait pas leur communiquer ses idées ou partager ses expériences avec eux. Elle ne pouvait pas leur raconter une histoire ou exprimer son émerveillement devant une découverte qu’elle venait de faire. Quand elle était malheureuse, ils ne pouvaient pas la consoler, ni la rassurer lorsqu’elle avait peur. Mais était-elle prête à sacrifier une partie de sa liberté et de son indépendance pour satisfaire son besoin de sécurité et de compagnie ?
A vivre seule dans cette vallée, elle avait pris conscience des contraintes auxquelles elle avait été soumise lorsqu’elle vivait au sein du Clan. Elle n’avait aucun souvenir de sa petite enfance, elle ignorait tout des Autres, elle se demandait avec inquiétude ce qu’ils allaient exiger d’elle. Elle savait qu’après avoir goûté à la liberté, il y avait certaines choses auxquelles elle refuserait maintenant de renoncer. Jamais elle n’accepterait de se séparer de Whinney, par exemple. Et que se passerait-il si les Autres lui interdisaient de chasser ou, pire encore, de rire quand elle en avait envie ?
Mais il y avait une question plus grave encore, qu’elle osait à peine se poser. Que ferait-elle si jamais les Autres ne voulaient pas d’elle sous prétexte qu’elle avait pour compagne une jument, qu’elle chassait et qu’elle aimait rire ? Tant qu’elle ne les avait pas rencontrés, elle conservait encore de l’espoir. Elle pouvait se dire qu’elle n’allait pas être obligée de vivre seule jusqu’à la fin de ses jours.
Pour l’instant, les circonstances lui permettaient d’ajourner sa décision. Tant que Whinney n’aurait pas mis bas, elle ne quitterait pas la vallée. Elle savait que les juments poulinaient au printemps. En tant que guérisseuse, elle avait si souvent joué le rôle de sage-femme qu’elle savait aussi que ce poulinage pouvait avoir lieu d’un jour à l’autre. Elle surveillait de près la jument, avait renoncé à ses expéditions de chasse et ne la montait que pour lui faire prendre de l’exercice.
— J’ai l’impression que nous avons raté le camp des Mamutoï, Thonolan. Nous avons dû marcher beaucoup trop à l’est.
Les deux frères suivaient les traces d’un troupeau de cerfs géants afin de se ravitailler en viande car leurs réserves étaient pratiquement épuisées.
— Je ne sais... Regarde !
Thonolan montra du doigt à son frère un cerf dont les bois atteignaient trois mètres d’envergure. Sachant combien ces animaux étaient peureux, Jondalar se demanda si le mâle avait senti le danger et s’il allait pousser un bramement. Mais avant qu’il ait pu donner l’alarme, une biche se précipita vers eux. Thonolan lança son arme comme il avait appris à le faire avec les Mamutoï. La large lame en silex fixée à l’extrémité de sa sagaie pénétra entre les côtes de l’animal, le tuant net et la biche vint s’effondrer pratiquement à leurs pieds.
Ils s’apprêtaient à récupérer leur gibier quand, soudain, ils comprirent pourquoi le mâle avait semblé si nerveux et pourquoi cette biche n’avait pas eu d’autre choix que de se précipiter sur la sagaie de Thonolan. Retenant leur souffle, ils virent une lionne des cavernes qui bondissait vers la biche. Elle semblait un peu surprise. Elle ne devait pas avoir l’habitude que ses proies tombent mortes sur le sol avant qu’elle les ait attaquées. Mais elle n’hésita pas longtemps. Après avoir reniflé la biche pour s’assurer qu’elle était bien morte, elle la saisit par le cou et se mit en route, tramant la dépouille sous elle.
— Cette lionne m’a volé mon gibier ! s’écria Thonolan d’un air indigné.
— Cette lionne chassait, elle aussi, et si elle pense que cette proie lui appartient, ce n’est pas moi qui vais lui dire le contraire.
— Je ne vais pas la laisser faire !
— Ne sois pas ridicule ! Tu ne vas tout de même pas disputer cette biche à une lionne des cavernes !
— Je ne vais pas rester les bras croisés alors qu’elle l’emporte. Laisse-lui cette biche, Thonolan, nous en tuerons une autre, dit Jondalar en emboîtant le pas à son frère qui était en train de suivre la lionne.
— Je veux simplement voir où elle l’emporte. Je ne pense pas qu’elle fasse partie d’une bande. Sinon, les autres lionnes se seraient déjà attaquées au cerf. Ce doit être une nomade et elle va mettre sa proie à l’abri de ses congénères. Nous pourrons regarder où elle va la cacher. Elle finira bien par repartir tôt ou tard. Nous en profiterons pour récupérer un peu de viande fraîche.
— Je ne veux pas de cette biche qui a été tuée par une lionne.
— Ce n’est pas la lionne qui l’a tuée, c’est moi. Cette bête porte encore ma sagaie enfoncée dans son flanc.
Discuter ne servait à rien. Ils suivirent la lionne jusqu’à un canyon sans issue encombré de rochers qui s’étaient détachés des parois. Ils attendirent et la virent ressortir un peu plus tard, comme Thonolan l’avait prédit.
— Ne descends pas dans ce canyon ! s’écria Jondalar en voyant que son frère s’y engageait. Cette lionne risque de revenir !
— Je vais juste récupérer ma sagaie et un peu de viande.
Thonolan avait franchi le bord du canyon et il commençait à y descendre en se frayant un passage parmi les éboulis. Jondalar le suivit à contrecœur.
Il avait plu pendant plusieurs jours et Ayla n’avait pas pu sortir. Quand elle vit que le soleil avait réussi à chasser les nuages, elle se dit qu’il fallait en profiter. Elle n’avait pas envie de parcourir avec Whinney les steppes de l’est, elle en connaissait chaque pouce de terrain. Elle décida donc d’explorer la région située à l’ouest de la vallée.
Après avoir attaché les paniers et les perches du travois sur la jument, elle descendit vers la rivière et suivit le cours d’eau jusqu’au fond de la vallée. En arrivant à l’endroit où la rivière obliquait vers le sud, elle se souvint du passage qu’elle avait emprunté pour jeter un coup d’œil en direction de l’ouest. Cette pente sablonneuse semblait un peu raide pour Whinney et elle préféra continuer en direction du sud pour voir s’il n’existait pas un accès plus pratique. Plus elle avançait vers le sud, plus la paroi rocheuse s’abaissait et, quand elle aperçut un endroit où la rivière était moins profonde qu’ailleurs, elle en profita pour traverser.
Le paysage était le même qu’à l’est de la caverne : partout des prairies à perte de vue. Mais Ayla ne le connaissait pas et, poussée par la curiosité, elle continua. Bientôt, elle arriva dans une région plus accidentée, creusée de canyons et dominée par des mesas, dont les parois abruptes semblaient avoir été coupées au couteau. Elle était allée beaucoup plus loin qu’elle ne l’avait prévu et, en arrivant près d’un canyon, elle se dit que le moment était venu de rentrer. Elle allait rebrousser chemin quand soudain elle entendit quelque chose qui lui glaça le sang : le rugissement assourdissant d’un lion des cavernes – et un cri.
Le cœur battant à tout rompre, Ayla s’arrêta. Elle avait beau ne pas avoir entendu de voix humaine depuis très longtemps, elle savait que ce cri avait été poussé par un être humain, un être comme elle, et non un membre du Clan. Elle était tellement stupéfaite qu’elle était incapable de réfléchir. Ce cri ne laissait aucun doute : c’était un appel à l’aide. Mais elle ne se sentait pas de taille à affronter un lion des cavernes et elle ne voulait pas non plus faire courir ce risque à Whinney.
La jument sentit son désarroi. Bien que le signal transmis par le corps d’Ayla eût été pour le moins hésitant, elle se dirigea néanmoins vers le canyon. Quand elles y arrivèrent, Ayla mit pied à terre et regarda à l’intérieur. C’était un cul-de-sac, obstrué par une barrière d’éboulis. La jeune femme entendit un grondement sourd et aperçut la crinière rousse. Elle comprit soudain pourquoi Whinney s’était avanc�
�e sans crainte.
— C’est Bébé, Whinney ! C’est Bébé !
Elle se précipita à l’intérieur du canyon sans penser que d’autres lions pouvaient s’y trouver et que Bébé lui-même n’avait plus rien d’un lionceau. C’était Bébé – un point c’est tout. Et Ayla n’avait pas peur de lui. Elle escalada les rochers qui la séparaient de lui. Bébé se retourna en grognant.
— Arrête, Bébé ! lui intima Ayla en faisant le geste qu’il connaissait et en émettant le son habituel.
Quand elle s’approcha de lui et le poussa pour examiner sa proie, le lion hésita un court instant. Mais il connaissait trop bien la jeune femme et celle-ci était trop sûre d’elle pour qu’il lui résiste. Il la laissa faire comme chaque fois qu’Ayla s’était approchée d’une de ses proies pour prélever un morceau de viande ou dépecer l’animal qu’il venait de tuer. En outre, il n’avait pas faim. Il avait commencé à manger la biche que la lionne avait apportée. S’il avait attaqué les intrus, c’était uniquement pour défendre son territoire – et encore, il avait hésité. Leur odeur lui rappelait trop celle de la jeune femme qui l’avait élevé et qui avait chassé avec lui.
Obéissant à ses réflexes de guérisseuse et poussée aussi par la curiosité, Ayla s’agenouilla près des deux hommes. Même si elle n’avait plus aucun souvenir de sa vie parmi les Autres, elle savait que ces inconnus étaient des hommes et elle comprenait enfin pourquoi Oda lui avait dit que les Autres lui ressemblaient.
Elle sut immédiatement qu’il n’y avait plus rien à faire pour l’homme brun. Il était couché dans une position anormale et avait la nuque brisée. Les marques de crocs sur sa gorge ne laissaient aucun doute sur la cause de sa mort. Bien qu’Ayla ne le connût pas, sa mort la bouleversa et ses yeux se remplirent de larmes. Elle avait l’impression d’avoir perdu quelque chose d’inestimable avant d’avoir eu la possibilité de l’apprécier. C’était la première fois qu’elle rencontrait un représentant de sa propre espèce et celui-ci était mort !
Elle aurait aimé pouvoir lui donner la sépulture que tout être humain exigeait. Mais après avoir examiné de plus près l’autre homme, elle se rendit compte que c’était hors de question. L’homme aux cheveux blonds respirait encore mais il avait été gravement blessé à la cuisse et était en train de se vider de son sang. Il fallait qu’elle le ramène le plus vite possible à la caverne pour le soigner et jamais elle n’aurait le temps d’enterrer son compagnon.
Pour arrêter l’hémorragie, elle fit un tourniquet en se servant de sa fronde et d’un galet parfaitement lisse. Profitant du fait qu’elle était occupée, Bébé s’était approché de l’homme brun et il était en train de le renifler. Je sais qu’il est mort, Bébé, songea-t-elle en repoussant le lion. Mais il n’est pas pour toi. Le lion des cavernes quitta d’un bond la plate-forme rocheuse et alla s’assurer que la biche se trouvait bien toujours au fond de la crevasse où il l’avait laissée. En entendant les grognements familiers, Ayla comprit qu’il était en train de s’alimenter.
Voyant que le garrot avait arrêté l’hémorragie et que la plaie ne saignait plus que légèrement, elle siffla Whinney et redescendit pour installer le travois. Après avoir examiné avec attention la solide natte tressée qu’elle venait de fixer entre les deux perches à l’arrière de la jument, elle se dit que celle-ci devrait pouvoir supporter le poids de l’homme blond. En revanche, elle ne savait quoi faire de l’homme brun et elle ne voulait pas le laisser là pour les lions.
Lorsqu’elle remonta chercher le blessé, elle s’aperçut que les rochers au fond du canyon avaient l’air bien instables – ils s’étaient amoncelés derrière un gros bloc de pierre qui ne semblait pas très stable, lui non plus. Elle se souvint soudain de l’enterrement d’Iza. Le corps de la guérisseuse avait été placé au fond d’une fosse peu profonde creusée dans le sol de la caverne et recouvert de pierres. Cela lui donna une idée. Elle traîna le corps de l’homme mort au fond du canyon, près de l’endroit où les rochers s’étaient entassés.
Bébé s’approcha pour voir ce qu’elle était en train de faire, le sang de la biche collant encore à ses babines. Il la suivit lorsqu’elle s’approcha de l’autre homme et renifla le blessé tandis qu’Ayla le tirait pour l’amener vers la jument.
— Va-t’en plus loin, Bébé !
Au moment où Ayla installait l’homme sur le travois, ses yeux papillonnèrent, il gémit de douleur, puis ses yeux se refermèrent. Ayla préférait qu’il soit inconscient. Dès qu’elle l’eut enroulé dans la natte, elle prit un long et lourd épieu et retourna vers la plate-forme rocheuse. Après un dernier regard pour l’homme couché au fond du canyon, elle appuya sa lance contre le bloc de pierre et s’adressa au monde des esprits en utilisant les gestes solennels du Clan.
Elle avait observé Creb, le vieux mog-ur, lorsqu’il avait renvoyé les esprits d’Iza vers l’autre monde. Elle avait répété les gestes qu’il avait faits le jour où il avait été tué par le tremblement de terre. Même si elle ignorait le sens exact de ces gestes sacrés, elle savait dans quel but on les faisait et c’était la seule chose qui importait. Ses yeux se remplirent de larmes en repensant à Iza et à Creb alors qu’elle accomplissait le rite silencieux à la mémoire de cet inconnu et qu’elle l’envoyait rejoindre le monde des esprits.
Puis elle reprit son épieu et, l’utilisant comme un levier, elle souleva le gros bloc et recula d’un bond tandis qu’un flot de pierres venait recouvrir le corps de l’homme mort.
La poussière retombait à peine qu’elle avait déjà fait sortir Whinney du canyon. Elle remonta sur la jument et reprit la route de la caverne. Elle s’arrêta plusieurs fois en chemin pour vérifier l’état du blessé et fit une courte halte pour ramasser des racines de consoude. Elle était pressée de rentrer, mais elle ne voulait pas trop demander à la jument. Quand, après avoir traversé le cours d’eau et dépassé le coude que faisait la rivière, elle aperçut de loin la falaise, elle poussa un soupir de soulagement. Ce n’était pas gagné pour autant. Et tant qu’elle n’eut pas atteint la corniche, elle n’osa espérer qu’elle avait réussi à ramener l’homme vivant.
Elle guida Whinney à l’intérieur de la caverne avec le travois et ranima le feu pour faire chauffer de l’eau avant de détacher l’homme inconscient et de le transporter sur sa couche. Elle enleva à la jument son harnachement, la remercia d’une caresse et, après avoir jeté un coup d’œil dans ses réserves, sélectionna les plantes dont elle allait avoir besoin. Avant de s’occuper du blessé, elle prit une profonde inspiration et saisit son amulette.
Elle avait les idées trop confuses et était trop inquiète pour adresser une prière précise à son totem. Mais elle voulait venir en aide à cet homme et désirait que son puissant totem la soutienne dans les efforts qu’elle allait faire pour le soigner. Il fallait absolument qu’elle lui sauve la vie. Pourquoi ? Elle aurait bien été incapable de le dire. Mais elle savait que c’était de la plus haute importance : cet homme ne devait pas mourir.
Elle remit du bois dans le feu et vérifia la température de l’eau qu’elle avait mise à chauffer dans un récipient en peau suspendu directement au-dessus du foyer.
Dès que l’eau commença à frémir, elle ajouta des pétales de soucis dans le récipient. Puis elle s’approcha de l’homme, toujours inconscient. Ses vêtements étaient déchirés à plusieurs endroits et il devait avoir d’autres blessures que celle qu’il portait à la cuisse droite. Il fallait qu’elle le déshabille pour s’en assurer. Mais comment allait-elle s’y prendre ? Cet homme n’était pas vêtu comme elle d’une peau attachée à l’aide d’une longue lanière.
En observant avec attention les vêtements qu’il portait, elle se rendit compte que la peau et la fourrure qui avaient servi à les fabriquer avaient été découpées, puis assemblées à l’aide de cordons pour recouvrir ses bras, ses jambes et son corps. Après avoir étudié de près ces assemblages, elle se dit que la seule solution consistait à couper ces vêtements comme un peu plus tôt elle avait coupé la peau qui recouvrait une de
ses jambes pour pouvoir arrêter l’hémorragie. Quand elle eut découpé le vêtement qui couvrait le haut du corps du blessé, elle fut très surprise de découvrir qu’il en portait un autre par-dessous. On avait fixé sur ce vêtement des fragments de coquillages, d’os et de canines d’animal, ainsi que des plumes d’oiseaux. Ces décorations n’avaient pas été placées au hasard et Ayla, qui n’en avait encore jamais vu de pareilles, se demanda s’il s’agissait d’une sorte d’amulette. Elle n’avait aucune envie de toucher à cet étrange vêtement, mais elle n’avait pas le choix. Lorsqu’elle le découpa, elle s’appliqua à suivre le motif afin de l’abîmer le moins possible.
L’homme portait un autre vêtement qui lui couvrait le bas du corps. Des peaux, assemblées à l’aide de cordons, enveloppaient chacune de ses jambes, puis elles se rejoignaient, formant une sorte de poche bouffante attachée autour de la taille, avec un rabat sur le devant. Après avoir découpé ce vêtement, Ayla retira le garrot. Elle l’avait déjà desserré plusieurs fois pendant le voyage de retour pour ne pas interrompre totalement la circulation du sang dans la jambe blessée. Si on ne savait pas utiliser correctement un garrot, le remède pouvait être pire que le mal et le blessé risquait de perdre sa jambe.
Ensuite, Ayla étudia la manière dont il était chaussé. Là encore, les peaux avaient été découpées et assemblées pour s’adapter à la forme du pied. Elle coupa les lanières qui les retenaient et les lui enleva. Elle se pencha alors vers le blessé pour examiner ses blessures. Celle qu’il portait à la cuisse avait recommencé à saigner. Les autres entailles n’étaient que superficielles, mais elles risquaient de s’infecter. Chaque fois que Bébé l’avait griffée, même légèrement, Ayla avait observé que cela avait tendance à s’infecter. L’homme avait aussi un hématome sur la tête qu’il avait dû se faire en tombant lorsque le lion l’avait attaqué. Il était difficile de dire à quel point c’était sérieux. Elle s’en occuperait plus tard car la plaie qu’il portait à la cuisse nécessitait des soins rapides maintenant qu’elle avait retiré le garrot.