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La Vallée des chevaux

Page 69

by Jean M. Auel


  Durant la nuit, Ayla ne cessa de se tourner et de se retourner sur sa couche, jetant un coup d’œil au torse nu de l’homme couché de l’autre côté du foyer, ou à ses larges épaules, ou encore à sa cuisse droite marquée par une longue cicatrice. Pourquoi cet homme lui avait-il été envoyé ? Pour qu’elle sache se servir de nouveaux mots qu’il était en train de lui apprendre ? Il allait aussi lui montrer une nouvelle méthode de chasse. Qui aurait cru qu’un homme lui proposerait un jour une chose pareille ? Dans ce domaine aussi, il ne se conduisait pas comme les hommes du Clan. Peut-être pourrai-je faire quelque chose de spécial pour lui ? se dit-elle. Quelque chose pour qu’il se souvienne de moi.

  Elle s’assoupit en songeant à quel point elle avait envie de se retrouver à nouveau dans ses bras, de sentir la chaleur de son corps et le contact de sa peau contre la sienne. Quand elle se réveilla, un peu avant l’aube, elle venait de rêver que Jondalar marchait en plein hiver au milieu des steppes, et dès qu’elle ouvrit les yeux, elle sut ce qu’elle allait faire. Elle voulait fabriquer un vêtement qui lui tienne chaud.

  Elle se leva sans bruit, alla chercher les habits qu’il portait lorsqu’elle l’avait trouvé et s’approcha du feu pour les regarder. Il faudrait d’abord faire tremper la peau pour la débarrasser du sang qui l’imprégnait. Le pantalon était irrécupérable : il faudrait en refaire un autre. La tunique décorée pourrait être sauvée si elle parvenait à remettre les bras en place. Il en était de même de la pelisse. Les peaux qui lui protégeaient les pieds étaient en bon état, il suffirait de changer les lanières.

  Ayla se pencha un peu plus vers les braises pour examiner l’assemblage. On avait percé de petits trous sur les bords des peaux, puis on avait assemblé celles-ci avec des tendons ou de fines bandes de cuir. Ayla avait déjà examiné ces vêtements le jour où elle les avait coupés. Elle ne savait pas si elle serait capable d’en fabriquer de semblables, mais elle pouvait toujours essayer.

  Quand Jondalar remua, elle retint sa respiration. Elle ne voulait pas qu’il la voie avec ses vêtements car elle tenait à lui faire la surprise. Il se remit sur le dos et sa respiration redevint régulière : il dormait à poings fermés. Ayla fit un paquet des vêtements et alla le placer sous les fourrures de sa couche. Plus tard, elle trierait les peaux qu’elle tenait en réserve pour choisir celles dont elle avait besoin.

  Une faible lueur pénétra à l’intérieur de la caverne. La respiration de Jondalar se modifia légèrement : il n’allait pas tarder à se réveiller. Ayla ajouta du bois sur les braises et mit les pierres à chauffer, puis elle installa le panier dans lequel elle faisait chauffer l’eau. Comme la gourde était presque vide, elle décida d’aller la remplir. En passant près de Whinney, elle entendit la jument souffler doucement et s’arrêta près d’elle.

  — J’ai une idée formidable, Whinney, lui dit-elle dans le langage silencieux du Clan en souriant. Je vais fabriquer des vêtements pour Jondalar, des vêtements exactement comme les siens. Crois-tu qu’il aimera ça ?

  Son sourire s’évanouit et, prenant la jument par l’encolure, elle posa son front sur le sien. Quand il aura ses vêtements, il me quittera, songea-t-elle. Je ne peux pas l’obliger à rester. Je ne peux que l’aider à préparer son départ.

  Quand elle s’engagea sur le sentier, le jour se levait. En arrivant près de la rivière, elle enleva son vêtement en peau et plongea dans l’eau froide. Elle ressortit rapidement, se rhabilla, cueillit une brindille pour Jondalar et remplit sa gourde avant de remonter vers la caverne.

  Ce matin, je vais essayer un nouveau mélange, se dit-elle. De la camomille et de l’herbe douce[9]. Elle écorça la brindille, la posa à côté du bol de Jondalar et prépara l’infusion du matin. Les framboises sont mûres, songea-t-elle, je vais aller en cueillir.

  Elle posa le pot à infusion à côté du feu, alla chercher un panier et ressortit en compagnie de Whinney et de son poulain. Les deux chevaux broutèrent non loin d’elle tandis qu’elle cueillait des framboises, déterrait quelques carottes sauvages et ramassait des tubercules blanchâtres qu’elle préférait manger cuits, plutôt que crus.

  Quand elle revint, Jondalar l’attendait sur la corniche ensoleillée. Elle le salua de la main tout en lavant les tubercules dans la rivière. Puis elle rejoignit la caverne et ajouta les carottes et les tubercules au bouillon de viande séchée qu’elle avait mis sur le feu un peu plus tôt. Elle goûta, ajouta quelques plantes aromatiques, partagea les framboises en deux parts égales et se servit un bol d’infusion froide.

  — De la camomille, dit Jondalar, et quelque chose d’autre que je ne connais pas...

  — Je ne sais pas comment on l’appelle, répondit Ayla. Ça ressemble à de l’herbe et c’est doux. Il faudra que je te montre cette plante.

  Elle remarqua qu’il avait sorti ses outils de tailleur de silex ainsi que les lames qu’il avait fabriquées la veille.

  — Je ne vais pas tarder à me mettre au travail, expliqua-t-il. J’ai besoin de fabriquer certains outils avant de m’attaquer aux sagaies proprement dites.

  — Plus vite nous irons chasser, mieux ça vaudra. Cette viande séchée est vraiment trop maigre à mon goût. En fin de saison, les animaux ont refait leurs réserves de graisse. Je me réjouis d’avance à l’idée de manger un cuissot rôti tout dégoulinant de jus.

  — Tu me fais venir l’eau à la bouche rien que d’en parler, Ayla, dit-il en souriant. Tu es vraiment une cuisinière extraordinaire !

  Ayla rougit et baissa la tête. Elle était heureuse de savoir qu’il appréciait ses talents de cuisinière, mais trouvait étonnant qu’il fasse attention à quelque chose qui, pour elle, allait de soi.

  — Je ne voulais pas te gêner, dit-il en voyant sa réaction.

  — Iza disait toujours que les compliments rendent jaloux les esprits et que bien faire quelque chose devrait suffire.

  — J’ai l’impression que Marthona aurait bien aimé ton Iza. Les compliments l’irritaient, elle aussi. Elle avait l’habitude de dire : Le meilleur compliment est le travail bien fait. Toutes les mères se ressemblent.

  — Marthona est ta mère ?

  — Oui, je ne te l’ai pas dit ?

  — J’avais l’impression que c’était ta mère, mais je n’en étais pas sûre. As-tu d’autres frères et sœurs, en plus de celui que tu as perdu ?

  — J’ai un frère aîné, Joharran. Il est maintenant le chef de la Neuvième Caverne. Il est né dans le foyer de Joconan. Quand ce dernier est mort, ma mère s’est unie à Dalanar. Je suis né dans le foyer de celui-ci. Puis Marthona et Dalanar se sont séparés, et ma mère a pris pour compagnon Willomar. Thonolan est né dans le foyer de Willomar, ainsi que ma jeune sœur Folara.

  — Tu as aussi vécu chez Dalanar ?

  — Oui, pendant trois ans. C’est lui qui m’a appris mon métier. J’avais douze ans quand je suis parti vivre chez lui et cela faisait déjà un an que j’étais un homme. J’étais aussi très grand pour mon âge. Et il valait mieux que je parte, ajouta-t-il avec une expression indéfinissable. Il se tut un court instant, puis reprit, en souriant cette fois :

  — C’est chez Dalanar que j’ai rencontré ma cousine Joplaya. Elle est la fille de Jerika et est née dans le foyer de Dalanar après que celui-ci eut pris Jerika comme compagne. Elle a deux ans de moins que moi. Dalanar lui a appris la taille du silex en même temps qu’à moi. Elle possède les qualités indispensables au tailleur de silex : la main sûre et l’œil exercé. Même si je ne lui ai jamais dit, elle maîtrise parfaitement son métier et, un jour, elle sera aussi forte que Dalanar.

  — Il y a quelque chose que je ne comprends pas, Jondalar, avoua Ayla après avoir réfléchi. Folara a la même mère que toi et elle est donc ta sœur. Exact ?

  — Oui, c’est ça.

  — Tu es né dans le foyer de Dalanar et Joplaya aussi, mais elle, elle est ta cousine. Quelle différence entre sœur et cousine ?

  — Les frères et les sœurs sont nés de la même mère. Les cousins sont moins proches. Je suis né dans le foyer de Dalanar – et je suis
certainement le fils de son esprit. Tout le monde dit que je lui ressemble. Je pense que Joplaya est aussi la fille de son esprit car elle est grande comme lui, alors que sa mère est petite. Joplaya et moi nous sommes peut-être tous deux les enfants de l’esprit de Dalanar. Qui sait ? Personne ne peut jamais dire avec certitude quel esprit la Grande Mère a choisi de mélanger avec celui de la femme. C’est pourquoi Joplaya est ma cousine et non ma sœur.

  — Peut-être qu’Uba était ma cousine... Mais, pour moi, elle était ma sœur.

  — Ta sœur ?

  — Ce n’était pas ma vraie sœur. Uba était la fille d’Iza et elle est née après que celle-ci m’eut recueillie. Iza disait que nous étions toutes les deux ses filles. Uba a trouvé un compagnon, mais ce n’était pas l’homme qu’elle avait choisi. Elle a été obligée de prendre pour compagnon un autre homme car sinon, celui-ci n’aurait pu s’unir qu’à une de ses sœurs. Et dans le Clan, les frères et sœurs n’ont pas le droit de s’unir.

  — Chez nous non plus, dit Jondalar. Nous évitons aussi de nous unir entre cousins, bien que ce ne soit pas formellement interdit. Cela dépend de quels cousins il s’agit.

  — Que veux-tu dire ?

  — Nous avons toutes sortes de cousins. Les enfants de la sœur de ma mère sont aussi mes cousins. Et aussi les enfants de la compagne du frère de ma mère et aussi les enfants de...

  — C’est trop compliqué ! dit Ayla en secouant la tête. Comment faites-vous pour savoir qui est votre cousin et qui ne l’est pas ? Presque toutes les femmes de ta Caverne doivent être tes cousines... Il ne doit pas en rester beaucoup que tu puisses choisir comme compagne.

  — La plupart des gens ne s’unissent pas avec un membre de leur propre Caverne, mais plutôt avec quelqu’un qu’ils ont rencontré à la Réunion d’Été. Il est rare qu’un homme prenne pour compagne une de ses parentes car, en général, nous savons quels sont nos cousins les plus proches, même quand ils appartiennent à une autre Caverne.

  — C’est le cas de Joplaya ?

  La bouche pleine de framboises, Jondalar se contenta de hocher la tête.

  — Et si ce n’étaient pas les esprits qui faisaient les enfants ? demanda Ayla. Si c’était l’homme ? Cela voudrait dire qu’un garçon, par exemple, est autant le fils de l’homme que de la femme...

  — Le bébé grandit à l’intérieur du ventre de la mère, Ayla. Il naît de la mère.

  — Si c’est le cas, pourquoi les hommes et les femmes aiment-ils s’accoupler ?

  — Pourquoi la Mère nous a-t-elle fait cadeau du Don du Plaisir ? C’est une question qu’il faudrait poser à Zelandoni.

  — Pourquoi parles-tu tout le temps du « Don du Plaisir » ? Beaucoup de choses rendent les gens heureux et leur donnent du plaisir. Est-ce qu’un homme éprouve tant de plaisir que ça à introduire son sexe à l’intérieur de la femme ?

  — Non seulement l’homme en éprouve, mais la femme aussi... Mais tu ignores tout de ça, Ayla. Tu n’as jamais été initiée aux Premiers Rites. Un homme t’a pénétrée, il a fait de toi une femme, mais ce n’est pas pareil. C’est vraiment honteux ! Comment ces gens ont-ils pu accepter une chose pareille ?

  — Ils ne pouvaient pas savoir. Ce n’était pas ce qu’il me faisait qui était honteux, mais sa manière de le faire. Il ne faisait pas ça pour le Plaisir, mais par haine. Je souffrais et j’étais furieuse. Mais je n’en éprouvais aucune honte. Peu de plaisir, non plus. Je ne sais pas si c’est Broud qui a mis en train mon bébé, ou qui a fait de moi une femme pour que je puisse en avoir un, mais son fils m’a rendue très heureuse. Grâce à lui, j’ai éprouvé du plaisir.

  — Le Don de Vie de la Mère est une joie. Mais il y a quelque chose de plus dans le Plaisir que partagent un homme et une femme. Ça aussi, c’est un Don qu’il faut accomplir avec joie, en l’honneur de la Mère.

  Pour les enfants, je ne suis pas sûre qu’il ait raison, se dit Ayla. Et pourtant, il semble si sûr de lui ! Elle n’arrivait pas à le croire tout à fait et continuait à s’interroger à ce sujet.

  Quand ils eurent fini de déjeuner, Jondalar se dirigea vers l’endroit de la corniche où il avait disposé ses outils. Ayla le suivit et s’installa non loin de lui. Il commença par étaler les lames devant lui afin de pouvoir les comparer : des différences minimes faisaient que certaines étaient mieux adaptées que d’autres à la fabrication d’outils bien précis. Jondalar choisit une des lames, la regarda à la lumière et la tendit à Ayla.

  L’arête qui courait de haut en bas au milieu de la face externe était rectiligne. De l’arête centrale à chacun des bords, l’épaisseur de la lame diminuait régulièrement si bien qu’on pouvait voir le jour au travers. La partie supérieure de la lame se recourbait vers la face interne, renflée et lisse. Pour apercevoir les lignes de fracture qui rayonnaient à partir du bulbe de percussion très aplati, il fallait regarder la lame par transparence. Les deux bords étaient droits et effilés.

  Jondalar tira sur un des poils de sa barbe et le coupa net pour vérifier le tranchant de la lame. Il aurait été difficile de trouver une lame plus parfaite que celle-ci.

  — Je vais la garder pour tailler ma barbe, dit-il.

  Ayla n’avait pas compris ce qu’il entendait par là. Habituée à ne pas interrompre Droog lorsqu’elle le regardait travailler, elle ne posa pas de question. Jondalar reposa la lame et en choisit une autre. Sur celle-ci, les deux bords tranchants allaient en diminuant, si bien qu’une des extrémités de la lame était plus étroite que l’autre. Jondalar prit un galet lisse, deux fois plus gros que son poing, et y posa l’extrémité étroite de la lame. A l’aide d’un percuteur en andouiller, il tapa sur l’extrémité pour lui donner une forme triangulaire. Appuyant les bords du triangle sur l’enclume en pierre, il en détacha alors de petits éclats. Quand il eut terminé, la lame possédait une pointe étroite et tranchante.

  Il attrapa un bout de la bande en cuir qui lui ceignait les reins et se servit de l’outil pour y percer un trou.

  — C’est un perçoir, expliqua-t-il à Ayla. Un outil qui permet de faire des trous dans le cuir avant d’assembler les diverses parties du vêtement avec du tendon.

  Il a dû me voir examiner ses vêtements, songea Ayla. A-t-il deviné ce que je comptais faire ?

  — Je vais aussi fabriquer un foret, continua Jondalar. C’est un outil semblable à celui-ci, mais plus grand et plus solide. On l’utilise pour percer des trous dans le bois, l’os ou les andouillers.

  Ayla poussa un soupir de soulagement : Jondalar était en train de parler de ses outils, un point c’est tout.

  — Moi aussi, j’utilise un... perçoir pour faire des trous dans les poches en peau, intervint Ayla. Mais le mien est beaucoup moins bien que celui-là.

  — Veux-tu celui-ci ? demanda Jondalar. J’en referai un pour moi. Ayla prit le perçoir et baissa la tête pour exprimer sa gratitude comme on faisait dans le Clan. Puis elle se souvint de ce que lui avait dit Jondalar.

  — Merci, dit-elle.

  Jondalar lui fit un grand sourire. Puis il prit une autre lame et la posa sur l’enclume en pierre. Avec son percuteur en andouiller, il tronqua une des extrémités de la lame, en lui donnant un angle légèrement aigu. Puis, tenant l’extrémité tronquée de manière qu’elle soit perpendiculaire au coup sec qu’il allait donner, il frappa un des bords de la lame pour en détacher un long morceau. Quand celui-ci fut tombé, il se retrouva avec une lame dont l’extrémité était tranchante, robuste et biseautée.

  — Connais-tu ce genre d’outil ? demanda-t-il à Ayla.

  Après avoir examiné la lame, la jeune femme fit non de la tête, puis elle la lui rendit.

  — C’est un burin, dit Jondalar. Les graveurs et les sculpteurs utilisent un outil assez semblable à celui-là. Moi, je vais m’en servir pour fabriquer l’arme dont je t’ai parlé.

  — Burin, burin, répéta Ayla pour s’habituer à ce mot nouveau.

  Quand Jondalar eut fini de fabriquer les outils dont il avait besoin, il secoua la couverture en cuir sur laquelle il avait travaillé et al
la chercher le récipient en bois dans lequel il avait mis les os à tremper. Il choisit un os long et, après l’avoir essuyé, le fit tourner dans sa main afin de choisir l’endroit où il allait l’attaquer. Il se rassit, bloqua l’os avec son pied et se servit du burin pour y graver une longue ligne dans le sens de la longueur. Puis il grava une deuxième ligne qui rejoignait la première en formant une pointe. Il ferma ce triangle tout en longueur en gravant à la base une troisième ligne plus courte que les deux premières.

  A l’aide de son burin, il commença à détacher de longues rognures d’os en suivant la première ligne qu’il avait tracée. Il fit de même pour les deux autres lignes, pénétrant de plus en plus profondément à l’intérieur de l’os. Il refit une dernière fois le tour du triangle pour s’assurer que celui-ci n’adhérait plus nulle part et appuya alors fortement sur la base. Le triangle se détacha. Il le mit de côté, puis reprit l’os pour y graver une ligne qui, à nouveau, formait une pointe avec un des côtés qu’il venait de découper.

  Ayla l’avait observé avec attention, bien décidée à ne rien rater. Mais quand son travail devint répétitif, elle le regarda plus distraitement et en profita pour réfléchir à la conversation qu’ils avaient eue un peu plus tôt. L’attitude de Jondalar avait changé. Ce n’était pas tant ce qu’il lui avait dit, plutôt sa manière d’envisager les choses.

  Marthona aurait aimé ton Iza, avait-il remarqué et il avait ajouté que toutes les mères se ressemblaient. Sa mère pouvait donc aimer une Tête Plate ? Les deux femmes pouvaient avoir des points communs ? Ensuite, malgré la colère qu’il éprouvait à son égard, il avait dit, en parlant de Broud : « un homme t’a pénétrée. » Puis « ces gens » pour faire référence aux membres du Clan. Il ne s’en était pas rendu compte, ce qui faisait d’autant plus plaisir à Ayla. Il commençait à considérer les membres du Clan comme des « gens ». Pas des animaux, ni des monstres – mais des êtres humains à part entière.

  Elle recommença à s’intéresser à Jondalar car il venait de changer d’activité. Il avait pris un des triangles en os pour en polir les bords tranchants et, à l’aide d’un racloir en silex, il en retirait de longs frisons. Un instant plus tard, il tendit à Ayla une pointe en os de forme arrondie.

 

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