by Jean M. Auel
— L’os peut être taillé en pointe comme le bois, expliqua-t-il. Il est plus solide, il se fend moins facilement et il est plus léger que le bois.
— Cette lance me semble bien courte.
Jondalar éclata de rire.
— Elle serait trop courte en effet, si je m’arrêtais là. Mais il ne s’agit que de la pointe de ma sagaie. Certains peuples utilisent des pointes de silex. C’est le cas des Mamutoï. Pour chasser le mammouth, il faut des pointes en silex. Elles sont plus fragiles et plus cassantes. Mais grâce à ses bords tranchants comme ceux d’une lame de couteau, la pointe en silex pénètre plus facilement dans la peau du mammouth. Pour chasser d’autres gibiers, on préfère les pointes en os. Et on y ajoute une hampe en bois.
— Comment fait-on tenir les deux ?
— Regarde, lui dit Jondalar en retournant la pointe pour lui montrer la base de celle-ci. Je peux fendre la base de cette pointe en me servant de mon burin et d’une lame de couteau, puis tailler l’extrémité de la hampe afin qu’elle s’encastre dans cette fente. (Pour qu’Ayla comprenne, il plaça l’index de sa main gauche entre le pouce et l’index de sa main droite.) Ensuite, j’ajoute de la colle ou de la poix, puis je ligature la hampe et la pointe avec un tendon ou une lanière en cuir humide. En séchant, le tendon se resserre et les deux parties de la sagaie tiennent ensemble.
— Cette pointe est si petite... Pour faire la hampe tu vas être obligé d’utiliser une branchette !
— Je vais utiliser une vraie branche. Mais beaucoup moins grosse que celles qui t’ont servi à fabriquer tes armes. Sinon, je n’arriverai jamais à la lancer.
— Tu vas la lancer ! s’écria Ayla.
— Tu lances bien des pierres avec ta fronde, lui rappela Jondalar. Tu peux faire la même chose avec une sagaie. Cela t’évite de creuser une fosse et, avec un peu d’entraînement, tu peux même lancer ton arme en pleine course. Tu as acquis une telle habileté avec ta fronde que tu n’auras aucun mal à apprendre.
— Si tu savais le nombre de fois où j’ai souhaité pouvoir chasser un cerf ou un bison avec ma fronde ! Jamais je n’aurais imaginé pouvoir lancer une arme capable de tuer du gros gibier. (Elle réfléchit un court instant et demanda :) Est-ce qu’on arrive à lancer avec autant de force ? Quand je lance des pierres avec ma fronde, elles volent plus loin et plus fort que si je les lançais à la main.
— Le lancer aura peut-être moins de force, mais tu auras l’avantage de te trouver à bonne distance de l’animal. Néanmoins tu n’as pas tout à fait tort. C’est dommage de ne pouvoir lancer une arme en se servant d’une fronde... (Jondalar s’arrêta en plein milieu de sa phrase.) Je me demande... (Il plissa le front : la pensée qu’il venait d’avoir était tellement extraordinaire qu’elle exigeait un examen immédiat.) Non, je ne pense pas que ce soit possible... avoua-t-il finalement. Où pouvons-nous trouver de quoi faire les hampes ?
— Près de la rivière, répondit Ayla. Si tu n’y vois pas d’inconvénient, j’aimerais bien apprendre à fabriquer des sagaies. J’apprendrai vite si tu es encore là pour me dire comment je dois m’y prendre.
— D’accord, répondit Jondalar d’une voix chagrinée.
Il ne pensait plus à son départ et regrettait qu’Ayla eût éprouvé le besoin de lui rappeler qu’il n’allait pas tarder à s’en aller.
27
Accroupie au milieu des hautes herbes dont les épis dorés ployaient sous le vent, Ayla se concentrait sur les contours de l’animal en brandissant une sagaie. Une longue mèche de cheveux blonds échappée d’une des tresses lui balayait le visage. Elle déplaça légèrement la longue hampe pour l’équilibrer, puis, un œil à moitié fermé pour mieux viser, bondit en avant et lança son arme.
— Je n’y arriverai jamais, Jondalar ! s’écria-t-elle.
Elle s’approcha d’un arbre matelassé avec une peau remplie de foin sec sur laquelle Jondalar avait dessiné au charbon de bois un bison et retira la sagaie qui s’était fichée dans la croupe du bison.
— Tu es trop sévère avec toi-même, Ayla, dit-il en souriant fièrement. Tu t’en sors beaucoup mieux que tu ne le crois. Tu apprends très vite et j’ai rarement vu quelqu’un d’aussi obstiné que toi. Tu t’entraînes chaque fois que tu as un moment de libre. A mon avis, c’est justement ça le problème. Tu t’entraînes trop. Il faudrait que tu te détendes un peu.
— C’est en m’entraînant que j’ai appris à me servir d’une fronde.
— Tu n’as pas su utiliser une fronde en l’espace d’une nuit ?
— Non, il m’a fallu des années. Et je ne veux pas attendre des années avant de savoir me servir d’une sagaie.
— Ce ne sera pas la peine. Je suis sûr que si tu partais chasser avec cette sagaie, tu rapporterais déjà quelque chose. La vitesse et la puissance de ces deux armes sont différentes. La distance de tir n’est pas non plus la même. Il faut que tu t’y habitues. Si tu tiens absolument à t’entraîner, reprends ta fronde.
— Je n’ai pas besoin de m’entraîner à la fronde.
— Non, mais tu as besoin de te détendre. Essaie. Tu verras que ça te fera du bien.
Dès qu’Ayla eut repris sa fronde, qu’elle sentit le contact familier de la bande en cuir au creux de sa main, et qu’elle retrouva le rythme et le mouvement du lancer, la tension qui l’habitait se dissipa. Son adresse incontestable lui procurait un sentiment de satisfaction bien agréable. Pas question qu’elle rate une cible ! Surtout quand celles-ci étaient immobiles. Et comme Jondalar applaudissait ses exploits, elle décida de lui faire une démonstration en règle.
Elle alla chercher des galets au bord de la rivière, puis, après les avoir posés sur le sol, traversa le champ pour se placer à la distance qui la séparait habituellement de ses proies. Elle montra à Jondalar sa technique du double jet, puis lui fit voir avec quelle rapidité elle pouvait à nouveau lancer deux autres projectiles.
Se piquant au jeu, Jondalar installa à son tour des cibles pour la mettre à l’épreuve. Il posa en rang au sommet d’un gros rocher quatre galets qu’elle fit tomber en moins de temps qu’il en faut pour le dire. Il lança alors en l’air deux pierres l’une après l’autre : elle les atteignit à mi-course. Il fit ensuite une chose qui la surprit beaucoup. Debout au milieu du champ, il plaça une pierre en équilibre sur chacune de ses épaules et attendit, avec un large sourire. Il savait qu’une pierre lancée avec une telle force était capable de le blesser – voire de le tuer – si elle l’atteignait à un endroit vulnérable. Ce test montrait à quel point il lui faisait confiance. Il avait aussi pour but d’obliger Ayla à prendre véritablement conscience de son talent.
Jondalar entendit le sifflement du premier projectile, puis tout de suite après, le choc produit par sa rencontre avec la pierre posée sur une de ses épaules. Un court instant plus tard, la seconde pierre était projetée derrière lui. Il n’avait pas bougé et son visage était resté de marbre malgré le danger que lui faisait courir ce tour de force. Un minuscule éclat s’était détaché de la seconde pierre au moment de l’impact pour venir se loger dans son cou. Il n’avait même pas tressailli, mais quand il retira l’éclat, un mince filet de sang coula sur son cou.
— Jondalar ! s’écria Ayla en voyant le sang. Tu es blessé !
— Ce n’est rien. Juste un éclat. Tu es vraiment très forte à la fronde, Ayla ! Je n’ai jamais vu quelqu’un se servir avec une telle maîtrise d’une arme de chasse.
Ses yeux brillaient de respect et d’admiration et il avait prononcé ces paroles élogieuses d’une voix voilée par l’émotion. Personne n’avait encore jamais regardé Ayla ainsi. Elle rougit et en eut les larmes aux yeux.
— Si tu pouvais lancer une sagaie comme ça... (Jondalar s’interrompit et ferma les yeux pour tenter d’imaginer la chose.) Veux-tu me prêter ta fronde ?
— Tu veux apprendre à t’en servir ?
— Ce n’est pas tout à fait ça...
Il ramassa une des sagaies et essaya d’introduire le bout de la hampe dans le renflement en peau où habituellement se trouva
it le projectile en pierre. Mais il n’avait pas l’habitude de manier une fronde et après quelques tentatives infructueuses, il rendit son arme à Ayla et lui tendit la sagaie.
— Serais-tu capable de projeter cette sagaie avec ta fronde ? demanda-t-il.
Ayla avait compris ce qu’il essayait de faire. Elle choisit une autre formule : la bande en cuir était étirée par la hampe et elle tenait les extrémités de la fronde ainsi que la pointe de sagaie. Elle ne réussit pas à équilibrer correctement son arme – le projectile était trop long pour qu’elle puisse contrôler sa trajectoire et le lancer avec toute la force voulue – mais elle réussit malgré tout à projeter la sagaie à une certaine distance.
— Il faudrait que la fronde soit plus longue ou la sagaie plus courte, intervint Jondalar en essayant d’imaginer quelque chose qu’il n’avait encore jamais vu. En plus, cette fronde est trop souple. Il faudrait pouvoir appuyer la sagaie sur quelque chose. Quelque chose de solide... en bois ou en os... avec une butée à l’arrière pour que la sagaie ne glisse pas. Je crois que ça pourrait marcher, Ayla ! Je crois que je pourrai faire un... propulseur de sagaie.
Ayla observait Jondalar tandis qu’il travaillait sur son projet. Elle était au moins aussi fascinée par ce qu’il était en train de faire que par le fait qu’on puisse exécuter quelque chose à partir d’une idée. Ayant été élevée par des gens incapables d’innover, elle ne se rendait pas compte que lorsqu’elle avait inventé de nouvelles techniques de chasse ou le travois, elle avait fait appel à la même faculté créative.
Jondalar utilisait des matériaux qui convenaient à ses besoins et il adaptait ses outils en fonction de ses nouvelles exigences. Il demandait son avis à Ayla car elle avait une grande expérience du lancement d’un projectile. Mais il devint très vite évident que même si c’était la fronde d’Ayla qui lui en avait donné l’idée, le système qu’il était en train d’inventer était nouveau et unique en son genre.
Dès que les principes de base du propulseur furent bien établis, Jondalar consacra son temps à certaines modifications capables d’améliorer les performances de la sagaie. Souriant de plaisir à l’idée de ce qui allait suivre, il avertit Ayla que lorsqu’il aurait fabriqué deux prototypes, ils s’entraîneraient tous les deux.
Jondalar n’ayant plus besoin d’elle, elle en profita pour s’occuper des vêtements qu’elle comptait lui offrir. Sa tâche n’avait pas beaucoup avancé car elle n’y travaillait que le matin avant qu’il se réveille ou la nuit quand il dormait.
Maintenant qu’il était absorbé par les finitions et qu’il travaillait sur la plage ou faisait des essais dans le pré, elle pouvait s’installer sur la corniche. Elle étudia à la lumière du jour l’assemblage des différents morceaux de peau et trouva le procédé si intéressant qu’elle se dit qu’elle allait aussi fabriquer le même genre de vêtements pour elle. Elle n’essaya pas de reproduire le motif en perles qui ornait la tunique mais elle l’étudia avec soin en se disant que quand l’hiver serait là elle pourrait se lancer dans ce genre d’entreprise.
Tout en travaillant, elle observait Jondalar et chaque fois que celui-ci remontait de la plage, elle cachait son travail en cours pour qu’il ne s’aperçoive de rien.
Le jour où il arriva en courant, brandissant les deux propulseurs de sagaie qu’il venait de terminer, elle eut tout juste le temps de glisser son ouvrage sous une pile de peaux. De toute façon, Jondalar était tellement content d’avoir réussi qu’il ne s’aperçut de rien.
— Qu’en dis-tu, Ayla ! Crois-tu que ça va marcher ?
Ayla prit un des propulseurs pour le regarder. C’était un dispositif simple mais très ingénieux. Un support en bois plat et étroit, long comme la moitié de la sagaie, avec une rainure centrale pour y poser la sagaie et, à l’arrière, une butée en forme de crochet taillée dans le bois. A l’avant du propulseur, Jondalar avait attaché de chaque côté deux boucles en cuir pour qu’on puisse y passer les doigts.
On commençait par placer le propulseur en position horizontale, un doigt passé dans chaque boucle afin de tenir à la fois le propulseur et la sagaie, cette dernière étant plaquée au fond de la rainure et bloquée par la butée arrière. Au moment du lancer, le fait que l’on tienne l’avant de l’engin par ces boucles faisait remonter brusquement l’arrière et avait pour effet d’accroître la longueur du bras qui lançait. Ce mouvement de levier augmentait la force et la vitesse de la sagaie.
— Je pense en effet que le moment est venu de s’entraîner, Jondalar.
Ayla et Jondalar passaient leurs journées à s’entraîner. Comme leur première cible tombait en lambeaux sous les coups répétés, ils en avaient installé une seconde sur laquelle Jondalar avait dessiné un cerf. Les armes qu’ils avaient employées jusque-là influaient sur leur manière d’utiliser le propulseur. Jondalar lançait plus haut car il était habitué à jeter son arme avec force au-dessus de sa tête. Ayla avait l’habitude de tenir sa fronde sur le côté si bien que la trajectoire de la sagaie était plus horizontale. Ils profitaient de cet entraînement pour rectifier légèrement le propulseur afin qu’il s’adapte parfaitement à leur style.
Une amicale compétition se développait entre eux. Ayla était incapable d’égaler la force du lancer de Jondalar, donc sa portée de tir. Mais Jondalar ne pouvait égaler la précision mortelle du tir d’Ayla. Ils étaient aussi étonnés l’un que l’autre par la supériorité extraordinaire de cette nouvelle arme de chasse. Grâce au propulseur, Jondalar était capable d’envoyer sa sagaie deux fois plus loin qu’avant, et même un peu plus, avec une force plus grande et une précision parfaite.
Ces séances d’entraînement permettaient aussi à Ayla de découvrir quelque chose qu’elle n’avait encore jamais connu. Elle s’était toujours entraînée et avait toujours chassé seule. Elle avait commencé par jouer avec une fronde en cachette, craignant toujours qu’on la surprenne l’arme à la main. Puis elle avait chassé pour de bon, mais toujours en secret. Ce n’est que de mauvaise grâce qu’on lui avait finalement donné la permission de chasser. Personne n’avait jamais chassé avec elle.
Personne ne l’avait jamais encouragée à continuer quand elle ratait une proie, ni partagé son triomphe lorsqu’elle avait bien visé. Personne n’avait jamais discuté avec elle de la meilleure manière d’utiliser une arme ou écouté avec intérêt ses suggestions. Et surtout personne n’avait jamais plaisanté ou ri avec elle. Ayla ignorait ce qu’était la camaraderie ou l’amitié.
L’ambiance avait beau être amicale, chacun d’eux gardait prudemment ses distances. Quand ils abordaient des sujets sans danger comme la chasse ou les armes, ils discutaient avec animation. Mais dès qu’un élément personnel se glissait dans la conversation, ils se taisaient, mal à l’aise, ou s’en tiraient par des faux-fuyants polis. Chaque fois qu’ils se touchaient par inadvertance, ils sursautaient et s’éloignaient avec raideur l’un de l’autre, non sans arrière-pensées.
— Demain ! annonça Jondalar en retirant sa sagaie, arrachant du même coup un peu de foin au large trou que portait la peau qui leur servait de cible.
— Que se passera-t-il demain ?
— Nous partons à la chasse. Nous nous sommes assez amusés comme ça. Il est temps de passer aux choses sérieuses.
— D’accord.
Après avoir ramassé les quelques sagaies éparpillées sur le sol, ils reprirent le chemin du retour.
— C’est toi qui connais la région, Ayla. Où irons-nous ?
— Je connais surtout les steppes qui se trouvent à l’est. Mais j’aimerais bien partir d’abord en reconnaissance avec Whinney. (Elle jeta un coup d’œil à la position du soleil avant de remarquer :) Il n’est pas tard.
— C’est une bonne idée, répondit Jondalar. Toi et la jument vous valez bien toute une équipe d’éclaireurs à pied.
— Est-ce que ça t’ennuierait de garder Rapide ? Je serais plus tranquille s’il ne venait pas avec nous.
— Qu’allons-nous faire de lui demain ?
— Nous serons obligés
de l’emmener car nous avons besoin de Whinney pour rapporter la viande. Elle a l’habitude de chasser avec moi. Si je lui dis de rester à un endroit, elle m’obéira. Mais si son poulain prend peur et qu’il se met à courir, il risque d’être blessé par le troupeau en fuite. Je ne sais pas comment nous allons faire...
— Ne t’inquiète pas. Je vais essayer de trouver une solution.
Ayla siffla Whinney et son poulain. Elle monta sur la jument et partit au galop tandis que Jondalar retenait le poulain par l’encolure en le caressant et en le grattant aux endroits qui le démangeaient. Il n’eut aucun mal à le faire tenir tranquille et, dès qu’Ayla et la jument se furent éloignées, il ramassa les sagaies et les propulseurs et reprit le chemin de la caverne.
Il déposa les sagaies à l’entrée de la caverne. Incapable de rester en place, il s’approcha du feu, remua les braises et ajouta quelques bouts de bois. Puis il ressortit sur la corniche. Comme le poulain approchait son museau de sa main, il le caressa distraitement. Le poil de Rapide était en train de s’épaissir : l’hiver n’allait pas tarder.
Jondalar essaya de penser à autre chose. Les chaudes journées d’été se ressemblaient tellement qu’on avait l’impression que la belle saison durerait toujours. Il était facile de ne prendre aucune décision. Il serait toujours temps de penser à la saison froide... d’envisager le départ.
— Je ne suis pas comme toi, Rapide, déclara Jondalar. Je n’ai pas de pelage d’hiver, moi. Il va falloir que je me confectionne des vêtements d’ici peu. J’ai donné mon perçoir à Ayla et je n’en ai pas fabriqué d’autre. Je n’ai qu’à tailler quelques outils en l’attendant. Il faut aussi que je trouve un moyen de te garder à l’écart demain.
Jondalar regagna la caverne. Il était en train de fouiller dans les réserves d’Ayla pour voir s’il ne trouvait pas une longue lanière en cuir ou une corde solide quand il tomba sur les peaux qu’elle avait rangées à cet endroit, roulées les unes dans les autres. Elle sait apprêter les peaux, se dit-il en remarquant à quel point elles étaient souples et douces au toucher. Peut-être qu’elle me laisserait en utiliser quelques-unes...