La Vallée des chevaux

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La Vallée des chevaux Page 71

by Jean M. Auel


  Si ces propulseurs de sagaie marchent, je n’aurai pas besoin de lui demander quoi que ce soit. Je ramènerai suffisamment de peaux pour me faire des vêtements. Peut-être pourrais-je graver un porte-bonheur sur les propulseurs. Cela ne peut pas faire de mal. Tiens, voilà un rouleau de lanières de cuir ! Je devrais pouvoir m’en servir pour Rapide. Ce poulain mérite bien son nom. Qu’est-ce que ce sera quand il sera devenu un étalon ! Est-ce qu’un étalon laisserait quelqu’un monter sur son dos ? Est-ce que j’arriverais à le conduire où je veux aller ?

  Tu ne le sauras jamais, Jondalar, se rappela-t-il à lui-même. Quand Rapide sera devenu un étalon, tu seras parti.

  Jondalar prit les lanières en cuir, saisit au passage la peau qui contenait ses outils de tailleur de silex et descendit vers la rivière. Arrivé là, comme il avait chaud et qu’il transpirait, il enleva la bande de peau qui lui ceignait les reins, plongea dans l’eau et se mit à nager en remontant la rivière. D’habitude, il s’arrêtait à l’entrée des gorges. Mais cette fois-ci il poussa plus loin, dépassa les premiers rapides et après le dernier coude, aperçut soudain une cascade aux eaux rugissantes. Il fit alors demi-tour pour rentrer.

  Le bain lui avait fait du bien et ce changement dans ses habitudes le poussa à continuer dans la même voie : il décida de se tailler la barbe. Je vais commencer par ma barbe, se dit-il. Puis j’essaierai de trouver un système pour retenir Rapide. Je ne veux pas simplement lui attacher une corde autour du cou. Il faut trouver mieux. Ensuite, je fabriquerai un perçoir et un ou deux burins pour pouvoir graver un porte-bonheur sur les propulseurs. J’ai bien envie aussi de préparer le repas de ce soir. Ce ne sera peut-être pas aussi bon que la cuisine d’Ayla, mais je devrais pouvoir m’en sortir. Doni sait combien de fois j’ai préparé à manger en Voyage.

  Qu’est-ce que je pourrais bien graver sur les propulseurs ? Si j’avais encore ma donii, cela suffirait à nous porter chance, mais je l’ai donnée à Noria. Je me demande si elle a eu un bébé avec des yeux bleus ? Ayla pense que ce sont les hommes qui mettent en train les enfants. Quelle drôle d’idée elle a là ! Et quelle vie elle a eu ! Elle en a vu de toutes les couleurs. C’est vraiment une femme exceptionnelle. Et de première force à la fronde. Elle se débrouille pas mal aussi avec le propulseur. Sur le sien, j’ai bien envie de graver un bison. Est-ce qu’ils vont marcher ? Je regrette de ne plus avoir de donii. Et si j’en sculptais une...

  Quand le ciel s’assombrit, Jondalar, qui était remonté sur la corniche, commença à regarder en direction de la vallée pour guetter l’arrivée d’Ayla. Lorsque la vallée ne fut plus qu’un immense trou noir, il alluma un feu sur la corniche pour qu’elle puisse retrouver son chemin. A un moment donné, il crut entendre un bruit de sabots et saisissant une branche enflammée, il descendit vers la rivière. Il avait atteint la saillie rocheuse et s’apprêtait à la contourner quand il entendit le bruit des sabots de la jument.

  — Pourquoi rentres-tu si tard ? demanda-t-il sur un ton tranchant qui surprit Ayla.

  — Tu sais bien que je suis partie en reconnaissance pour essayer de trouver un troupeau.

  — Mais la nuit est tombée depuis longtemps !

  — Je sais. Il faisait presque nuit avant que je prenne la route du retour. Je pense avoir trouvé ce que nous cherchons : un troupeau de bisons au sud-ouest...

  — Il faisait presque nuit et tu étais toujours à la poursuite des bisons ! Tu sais bien qu’on ne peut pas voir les bisons la nuit !

  Ayla ne comprenait pas pourquoi il était si énervé.

  — Je sais bien ! s’écria-t-elle. Et maintenant, si nous rentrions... Avec un hennissement aigu, le poulain apparut dans le cercle de lumière de la torche. Il s’approcha aussitôt de sa mère et glissa son museau entre ses pattes avant qu’Ayla ait eu le temps de descendre. Jondalar réalisa qu’il s’était comporté envers Ayla comme s’il était en droit de la questionner sur son retour tardif. Il détourna la tête en rougissant et la suivit alors qu’elle pénétrait dans la caverne, trop gêné par sa propre conduite pour remarquer à quel point elle était fatiguée.

  Dès qu’Ayla fut entrée, elle alla chercher une des fourrures dans lesquelles elle dormait, la posa sur ses épaules et s’approcha du feu.

  — J’aurais dû emporter un vêtement chaud. Mais je ne comptais pas revenir si tard.

  — Tu as froid, dit Jondalar en la voyant frissonner. Je vais t’apporter un bol de bouillon chaud.

  Jusque-là, Ayla n’avait pas tellement prêté attention à lui, mais quand il s’approcha d’elle et lui tendit le bol, elle le regarda d’un air stupéfait.

  — Qu’est-il arrivé à ton visage ?

  — Que veux-tu dire ? demanda Jondalar avec une pointe d’inquiétude.

  — Tu n’as plus de barbe !

  — Je l’ai rasée, répondit-il avec un sourire.

  — Rasée ?

  — Coupée tout près de la peau. Je fais toujours ça l’été. Il fait chaud, je transpire et ma barbe me démange.

  Ayla ne put s’empêcher d’avancer la main pour tâter ses joues, puis, lui caressant la peau dans l’autre sens, elle sentit que ses joues étaient râpeuses comme la langue de Bébé. Le jour où elle l’avait trouvé, il ne portait pas de barbe, mais elle avait oublié ce détail. Sans barbe, il paraissait beaucoup plus jeune et semblait presque émouvant, comme un enfant. Elle laissa courir ses doigts le long des fortes mâchoires et sur la légère fente de son menton.

  Jondalar était d’une immobilité de pierre. Il sentait les effleurements d’Ayla dans tous ses nerfs. Même si ce geste avait été guidé par la curiosité et n’avait aucune intention érotique, il y réagit aussitôt. Son érection fut si rapide et si puissante qu’il en fut le premier surpris.

  Il avait beau avoir l’air d’un tout jeune homme maintenant qu’il avait coupé sa barbe, le regard qu’il lança à Ayla était celui d’un homme – un homme terriblement désirable. Il voulut saisir sa main, mais Ayla réussit à la retirer et elle prit le bol qu’il lui tendait, puis but le bouillon qui lui parut insipide. Ce n’était pas la première fois qu’il la regardait ainsi. L’autre fois aussi, ils étaient assis près du feu. Mais aujourd’hui, c’était elle qui l’avait touché. Et plutôt que de lire à nouveau sur son visage ce même sentiment de dégoût, si dégradant pour elle, elle préféra baisser la tête.

  Jondalar était désespéré d’avoir réagi presque violemment à son geste plein de douceur. Ayla évitait de le regarder, mais lui ne la quittait pas des yeux. Elle semblait si timide et si fragile quand elle baissait ainsi la tête... Elle lui faisait penser à une belle lame de silex, à la forme parfaite, aux bords délicats et translucides, et pourtant si robuste et si tranchante qu’elle n’avait aucun mal à fendre même le cuir le plus résistant.

  Oh, Mère, elle est si belle ! se dit-il. Oh, Doni, Grande Terre Mère, je désire cette femme ! Je la désire si fort...

  Ne supportant plus de la regarder, il bondit sur ses pieds. Puis il se souvint brusquement du repas qu’il avait préparé et alla chercher l’os de mammouth qui lui servait de plat.

  Ayla l’avait entendu se lever. Il s’était éloigné d’elle si brusquement qu’elle était persuadée qu’à nouveau elle lui répugnait. Elle se mit à trembler et serra les dents dans l’espoir de s’arrêter. Jamais elle ne pourrait supporter de découvrir à nouveau au fond de ses yeux qu’elle était un monstre.

  Bien qu’elle eût les yeux fermés, elle savait que Jondalar se trouvait maintenant en face d’elle et elle retînt sa respiration.

  — Ayla ? dit-il en voyant qu’elle tremblait malgré la fourrure et la chaleur du feu. Comme je savais que tu risquais de rentrer tard, j’ai préparé quelque chose à manger. Veux-tu y goûter ? Ou es-tu trop fatiguée ?

  Avait-elle bien entendu ? Elle ouvrit lentement les yeux. Jondalar posa le plat en face d’elle. Puis il alla chercher une natte et s’assit à son côté. Il avait fait rôtir un lièvre et cuire des tubercules dans le bouillon de viande séchée qu’il venait de lui servir. Il y avait même quelques myrtilles.


  — Tu as... cuisiné ça... pour moi ? demanda Ayla d’une voix incrédule.

  — Je sais que ce n’est pas aussi bon que ce que tu fais d’habitude, mais je pense que ça ira. Je suis parti chasser avec ma sagaie car je ne voulais pas utiliser le propulseur avant demain, de peur que ça nous porte malheur. Allez, mange, ajouta-t-il.

  N’ayant pas de souvenirs pour ça, les hommes du Clan étaient incapables de cuisiner. Jondalar n’était pas comme eux : il pouvait accomplir toutes sortes de tâches. Néanmoins, jamais Ayla n’aurait pensé qu’il puisse cuisiner alors qu’il y avait une femme pour le faire à sa place. Non seulement il en était capable et il l’avait fait mais, plus important encore à ses yeux, il avait eu l’idée de le faire. Quand Ayla vivait au sein du Clan, le fait qu’elle eût le droit de chasser ne l’avait pas pour autant dispensée de ses tâches habituelles. Elle était stupéfaite et profondément touchée par l’attention de Jondalar. Elle se rendait compte que ses craintes étaient sans fondement et elle ne savait plus trop quoi dire.

  — C’est bon ? demanda Jondalar en la voyant mordre dans une cuisse.

  — Merveilleux, répondit-elle, la bouche pleine.

  Le lièvre était parfait. Mais eût-il été brûlé qu’elle l’aurait malgré tout trouvé délicieux. Elle sentait qu’elle allait pleurer. Jondalar était en train de sortir du bouillon une louche pleine de longues et fines racines. Ayla en prit une et la goûta.

  — Ce sont des racines de trèfle, non ? C’est très bon.

  — Oui, répondit Jondalar, tout fier de lui. Elles sont encore meilleures quand on les fait mariner dans l’huile. Chez nous, les femmes préparent ce genre de plat pour les hommes à l’occasion des fêtes car elles savent que c’est leur mets préféré. J’ai aperçu du trèfle en amont de la rivière et j’ai pensé que cela te ferait plaisir.

  La surprise d’Ayla le récompensait largement de sa peine. Quelle bonne idée d’avoir préparé ce repas ! se dit-il.

  — C’est tout un travail que de déterrer ces racines, dit-elle. Elles sont si fines qu’il en faut beaucoup pour faire un plat. Je ne savais pas que c’était aussi bon. C’est la première fois que j’en mange. J’utilisais ces racines uniquement comme remède, mélangées à d’autres plantes pour préparer un reconstituant au printemps.

  — Nous aussi, habituellement, nous les mangeons au printemps. C’est une des premières nourritures fraîches.

  En entendant un bruit de sabots sur la corniche, ils tournèrent tous deux la tête au moment où Whinney et son poulain pénétraient dans la caverne. Ayla se leva pour s’occuper d’eux. Chaque soir, les deux chevaux avaient droit au même rituel : des caresses, de l’affection, du foin frais, des grains et de l’eau. Après une longue chevauchée, Ayla les bouchonnait avec une bande de peau absorbante et les étrillait avec une cardère. Elle s’aperçut que l’eau, le foin frais et les grains étaient déjà tout prêts.

  — Tu as aussi pensé aux chevaux, dit-elle en se rasseyant en face de Jondalar et en prenant une poignée de myrtilles.

  — Je n’avais pas grand-chose d’autre à faire, dit-il avec un sourire. Tiens, au fait, il faut que je te montre quelque chose. (Il se leva pour aller chercher les deux propulseurs.) J’espère que tu n’y vois pas d’inconvénient, dit-il en lui tendant un des deux propulseurs. C’est pour nous porter chance.

  — Jondalar ! s’écria Ayla qui osait à peine y toucher. C’est toi qui as fait ça ! (Sa voix exprimait une crainte respectueuse : elle avait déjà été surprise que Jondalar puisse dessiner la forme d’un animal sur la cible, mais là, c’était quelque chose de plus impressionnant encore.) C’est comme si tu avais pris le totem, l’esprit du bison, pour le mettre là-dessus !

  En souriant, Jondalar lui montra son propre propulseur : il y avait gravé un cerf géant couronné d’énormes bois palmés.

  — Comme c’est censé capturer l’esprit de l’animal, il faut que ce soit gravé sur l’arme, expliqua-t-il à Ayla. Je ne suis pas très bon graveur. Il faudrait que tu voies le travail de nos graveurs et de nos sculpteurs et de ceux qui peignent les murs sacrés.

  — Je suis certaine que tu as donné à ces armes un pouvoir magique. Je n’ai pas vu de cerfs, seulement un troupeau de bisons. Je pense qu’ils sont en train de se rassembler. Mais est-ce qu’un bison peut être attiré par une arme qui porte un cerf ? Je peux repartir en reconnaissance demain pour voir si je ne rencontre pas des cerfs...

  — Ça marchera aussi pour le bison. Mais tu risques d’avoir plus de chance que moi. Je suis content d’avoir gravé un bison sur le tien. Ayla ne savait plus quoi dire : bien qu’il soit un homme, il ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’elle ait plus de chance que lui à la chasse et cela lui faisait plaisir !

  — J’ai aussi commencé à sculpter une donii pour qu’elle nous porte chance, mais je n’ai pas eu le temps de la finir.

  — Qu’est-ce qu’une donii, Jondalar ? Est-ce que c’est votre Grande Terre Mère ?

  — Doni est la Grande Terre Mère. Mais elle peut aussi apparaître sous d’autres formes qui sont toutes des donii. Une donii, c’est la forme que prend l’esprit de la Mère quand Elle chevauche le vent ou quand Elle nous apparaît en rêve. Les hommes rêvent souvent d’Elle sous les traits d’une belle femme – habituellement une femme aux formes généreuses – car les femmes sont les élues de Doni. Elle les a créées à Sa ressemblance pour qu’elles donnent la vie comme Elle-même est créatrice de toute vie. C’est pourquoi on La représente surtout sous les traits d’une mère. Quand un homme s’en va vers l’autre monde, la plupart du temps il y a une donii pour le guider. On dit que les femmes n’ont pas besoin de guide, qu’elles connaissent le chemin. Et certaines femmes disent aussi qu’elles peuvent se changer en donii quand elles veulent, en général pour poursuivre un homme de leur colère. Les Sharamudoï, un peuple qui vit à l’est d’ici, disent que la Mère peut prendre la forme d’un oiseau.

  — Dans le Clan, dit Ayla, seuls les Anciens ont des esprits féminins.

  — Et tes totems alors ? demanda Jondalar.

  — Tous les esprits des totems protecteurs sont masculins, même ceux des femmes. Mais en général les totems des femmes sont choisis parmi les animaux les plus petits. Ursus, le Grand Ours des Cavernes, est le protecteur du Clan tout entier – le totem de chacun. Mais Ursus était aussi le totem personnel de Creb. Creb avait été choisi par l’Ours des Cavernes comme moi j’ai été choisie par le Lion des Cavernes, ajouta Ayla en montrant à Jondalar les quatre cicatrices qu’elle portait sur la cuisse gauche.

  — Je n’aurais jamais pensé que les Tê... que ton Clan connaissait le monde des esprits, Ayla. J’ai encore du mal à le croire d’ailleurs. Je ne mets pas ta parole en doute mais cela me dépasse encore que les gens dont tu me parles et ceux que nous appelons les Têtes Plates soient les mêmes.

  Ayla baissa la tête, puis elle le regarda à nouveau, d’un air très sérieux.

  — Je pense que le Lion des Cavernes t’a choisi, Jondalar, dit-elle, et qu’il est maintenant ton totem. Creb m’a toujours dit qu’il était difficile de vivre avec un totem puissant. Lui, il avait perdu un œil dans l’épreuve, mais il y avait gagné un grand pouvoir. Le Lion des Cavernes est le plus puissant totem après Ursus et les épreuves auxquelles j’ai été soumise n’ont pas été faciles. Mais, à partir du moment où j’ai compris pourquoi il en était ainsi, je n’ai jamais regretté d’avoir un totem aussi puissant. Je tenais à te le dire au cas où le Lion des Cavernes serait maintenant ton totem.

  — Cela signifie beaucoup de choses pour toi ce Clan, n’est-ce pas ?

  — Je désirais devenir une femme du Clan, mais je n’y suis pas arrivée. Je n’étais pas comme eux. Je fais partie des Autres. Creb le savait et Iza m’a dit avant de mourir qu’il fallait que je parte et que je retrouve les miens. Je ne voulais pas quitter le Clan mais j’ai été forcée de le faire et jamais plus je ne pourrai revenir. J’ai été frappée de la Malédiction Suprême. Je suis morte.

  Jondalar ne comprenait pas très bien ce qu’
elle entendait par là, mais il en eut malgré tout la chair de poule.

  — Je ne me souviens pas de la femme qui m’a donné naissance, continua Ayla. Ni de ma vie avant d’être adoptée par le Clan. J’ai essayé d’imaginer à quoi pouvaient bien ressembler les Autres sans jamais y parvenir. Et maintenant, quand je pense à eux, c’est toi que je vois. Tu es le premier représentant de ma propre espèce qu’il m’est donné de voir, Jondalar. Quoi qu’il arrive, je ne t’oublierai jamais.

  Ayla sentit qu’elle en avait trop dit. Elle se tut et se leva. Puis elle lui rappela :

  — Si nous partons chasser demain matin, il vaudrait mieux que nous allions nous coucher.

  Jondalar savait qu’elle avait été élevée par des Têtes Plates, puis qu’elle avait vécu seule après les avoir quittés. Mais il n’avait pas vraiment réalisé qu’il était le premier homme qu’elle ait jamais rencontré. Il trouvait cette responsabilité accablante et n’était pas fier de la manière dont il l’avait assumée. Néanmoins, il savait comment on considérait les Têtes Plates. Si au lieu de réagir aussi violemment, il s’était contenté de le lui expliquer, cela aurait-il eu le même effet ? Aurait-elle su à quoi elle devait s’attendre ?

  Il était inquiet au moment où il alla se coucher et, au lieu de s’endormir aussitôt, il resta allongé les yeux fixés sur le feu à réfléchir. Brusquement, sa vision se déforma et il se sentit pris d’une sorte de vertige. Il vit alors une femme qui semblait se refléter à la surface d’une mare dans laquelle on viendrait de jeter une pierre. Son image indécise ondulait à la surface de l’eau en cercles concentriques de plus en plus larges. Jondalar ne voulais pas que cette femme l’oublie qu’elle se souvienne de lui était de la plus haute importance.

 

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