Bohemian Flats

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Bohemian Flats Page 35

by Mary Relindes Ellis


  — Avez-vous parlé aux hommes de son unité ?

  — Bien sûr. Aucun d’entre eux n’a la moindre idée du motif de sa désertion. D’après son sergent, c’était un vrai soldat, jusqu’à la moelle. Il leur racontait des histoires merveilleuses sur l’endroit où il habitait, à Minneapolis. Tous pensent que c’est vers cette ville qu’il se dirige, au bout du compte.

  Raymond sent son cœur s’emballer et dans son crâne retentit un fracas qui n’est pas différent d’un tir d’artillerie.

  — Comment s’appelle-t-il ? demande-t-il avec une désinvolture feinte. Comme ça, je pourrai transmettre son nom à Cologne, au cas où il passerait par cette ville.

  — Kaufmann. Caporal Eberhard Kaufmann.

  Alors que Raymond sort du bâtiment et dégringole la rue en direction de l’auberge, il est pris d’un violent malaise. Il se réfugie dans une étroite ruelle entre les immeubles ; plié en deux, il lutte contre une douleur dans la poitrine et retrouve difficilement son souffle. Enfin, quand la douleur s’apaise, il comprend. Il se redresse et frappe du poing contre le mur en brique. Il ne lui est jamais venu à l’idée qu’Eberhard pourrait tenter de rejoindre ses grands-parents. Mais c’est une évidence. Le raisonnement aveugle et naïf de son neveu est clair : un armistice ayant été prononcé, il n’est plus dangereux de voyager en Allemagne.

  Malgré la douleur qui persiste dans sa poitrine, Raymond quitte précipitamment la ruelle et, tandis qu’il regagne l’auberge, il échafaude un plan. D’abord, il doit écrire une lettre à Kell pour justifier brièvement son retard et lui demander de contacter l’agent basé à Munich qui, à son tour, contactera Richter. Ensuite, il lui faut trouver des vêtements et des bottes. Les trains ne circulent pas et il ne peut pas risquer de traverser le sud de l’Allemagne en voiture quand il y a si peu de véhicules sur la route en raison de la pénurie d’essence. Il achètera un cheval et une selle aux forces alliées. Si elles refusent, il en volera un.

  *

  * *

  Eberhard chevauche depuis quatre jours, il a très peu dormi. Il est minuit lorsqu’il arrive à Ulm et il n’a d’autre choix que de traverser la ville. Le Danube est trop large pour qu’il le franchisse à cheval. La ville est plongée dans le silence et paraît presque abandonnée. Arrivé devant le pont, il dit à la sentinelle qu’il rentre chez sa famille à Augsbourg, insinuant par là qu’il revient de la guerre.

  — Dieu vous bénisse, dit le vieil homme.

  À environ dix milles au-delà d’Ulm, une pierre s’incruste dans le sabot de son cheval. Il s’arrête, sort son canif, mais à l’instant même où il la déloge, il se rend compte qu’il a entaillé la fourchette du sabot, et son cheval n’est désormais plus seulement éreinté, mais estropié. Il mélange de la neige à de la terre ramassée sur la route et enveloppe ainsi de boue le sabot blessé. L’animal supporte la douleur, mais ne peut poursuivre qu’au petit galop. Lorsqu’ils atteignent un cours d’eau qui doit être un bras du Lech, le cheval se dérobe et refuse de continuer à avancer. Eberhard l’attache à un fourré, puis il se glisse sous les branches afin de rattraper un peu de sommeil. Avant de s’assoupir, il prend soin de bien s’emmitoufler pour s’isoler du sol couvert de neige.

  Il n’est pas tourmenté par ses rêves habituels de tirs d’artillerie et de mitrailleuses. Au contraire, il dort profondément pendant quelques heures. Il entend la cadence agréable de sabots, il rêve qu’il a six ans, qu’il est en selle derrière son père et qu’ils pénètrent dans la ville.

  Brusquement, le silence se fait et il se réveille. Il ouvre les yeux. Au-dessus de lui se tiennent quatre hommes à cheval, en uniforme allemand. L’un soulève les sacoches d’Eberhard ; à son côté, un autre tient sa veste d’uniforme. C’est lui qui parle en premier.

  — Vous êtes un soldat américain ? Vous êtes bien loin de chez vous.

  Son souffle s’élève en buée dans l’air glacial du matin. Eberhard suppose que c’est le chef du groupe. gé d’environ quarante ans, il a des cheveux noirs grisonnants et, sur la joue gauche, une cicatrice sans doute laissée par un éclat d’obus.

  — J’ai de la famille à Augsbourg dit Eberhard en se levant. C’est là que je suis né.

  Les quatre hommes se regardent.

  — Comment tu t’appelles ?

  — Eberhard Kaufmann

  — Ah, Kaufmann. De la Kaufmann Gold ? s’esclaffe le chef.

  — Heinrich Kaufmann était mon grand-père.

  — Alors comme ça, le Pfeffernuss est ton oncle ?

  — Je ne sais pas. Mon oncle s’appelle Otto, répond Eberhard.

  — Ja. Le Pfeffernuss.

  Le chef se tourne vers le benjamin du groupe pour lui dire de descendre de cheval et de ligoter les mains d’Eberhard. Le jeune soldat le regarde d’un air hésitant. Il a environ l’âge d’Eberhard et porte une veste d’uniforme allemand sur un pantalon élimé, presque troué par endroits.

  — Pourquoi vous m’attachez ? Il y a un armistice.

  — Pas ici. Tu es en Allemagne, maintenant, répond le plus âgé.

  Avant qu’il n’ait eu le temps de leur dire qu’il a d’autres membres de sa famille à Augsbourg, l’homme à la cicatrice sort son pistolet et assomme Eberhard d’un coup de crosse.

  Eberhard revient à lui juste au moment où ils arrivent à la ferme. Il est allongé en travers de la selle. Il sent la douleur battre dans son crâne, mais il reconnaît la maison, la cour et les granges. Après l’avoir fait descendre de cheval, on lui délie les jambes pour qu’il puisse se mettre debout. Un homme corpulent et gigantesque sort de la maison en mâchonnant un cigare. Il toise Eberhard de la tête aux pieds. Otto est beaucoup plus gros que dans son souvenir, mais c’est bien lui. Il a des bajoues énormes et ses yeux disparaissent entre deux couches de graisse sur son visage. Otto retire le cigare de ses lèvres charnues, puis il crache.

  — Il prétend qu’il est votre neveu, dit le chef du groupe.

  Sur ce, il tend à Otto la veste d’uniforme.

  — Oncle Otto, c’est moi. Eberhard, le fils d’Albert, dit-il en s’entendant avaler les mots.

  — Le fils d’Albert, répète Otto. On est rentré, hein ?

  Otto le fixe un long moment de ses petits yeux porcins, avant de continuer :

  — Ton père est un traître. Comme ton oncle Raymond – lui, en plus, c’est un voleur. Tu m’as bien l’air d’en être un, toi aussi.

  Otto se tourne vers le chef du groupe.

  — C’est un espion au service des Américains. Emmenez-le à la maison près du fleuve. Je vous rejoins dans quelques heures.

  — Je ne suis pas un espion ! Je suis ton neveu !

  Le jeune soldat intervient :

  — Vous êtes sûr que c’est un espion ? Il n’avait pas d’armes sur lui.

  Otto le considère avec mépris et se tourne vers le chef de la bande.

  — Vous lui apprenez à contester les ordres de ses aînés ? Quel genre de discipline est-ce donc pour l’armée allemande ?

  Alors le jeune soldat s’exécute. Eberhard est de nouveau bâillonné et ligoté, mais cette fois, lorsqu’ils le hissent en selle, ils étalent une couverture sur son corps.

  Eberhard est attaché à une chaise dans ce qui était autrefois le salon. Il regarde par la fenêtre le soleil qui se déplace vers l’ouest. En découvrant la maison où il est né, au bord du Lech, il a été incapable de masquer sa surprise. Les quatre hommes occupent les lieux, cela ne fait aucun doute : il y a des bouteilles de bière vides et des mégots de cigarette sur ce qui était jadis un plancher vernis. Il ne sait pas à quoi ressemble le reste de la maison et, de toute façon, il n’aura sans doute pas l’occasion de le découvrir. Il craint de recevoir un autre coup de crosse s’il pose des questions. Il serait d’ailleurs absurde de les interroger. Pourquoi le croiraient-ils ?

  Otto, quant à lui, ne ressemble en rien à son père ni à l’oncle Raymond. Il est immense ; ses sourcils, ses cils et sa peau sont tout blancs. Rien dans son attitude ne semble montrer qu’il a servi dans l’armée allema
nde et Eberhard estime ce fait troublant. À la fin, l’Allemagne recrutait même de tout jeunes garçons. Qui est donc cet étrange groupe d’hommes qui l’a capturé ? D’anciens soldats, probablement. Ils portent leur uniforme n’importe comment. Et son oncle les tient sous son emprise comme un commandant ses troupes.

  Il n’a jamais songé à retourner à la ferme Kaufmann. La petite maison et le fleuve n’ayant jamais paru rattachés à la propriété, la vaste demeure ancestrale, les granges et les terres environnantes n’étaient pas pour lui synonymes de chez-soi. Seule la petite maison l’était – et le Lech. On n’avait plus parlé d’Otto après le départ d’Allemagne, sauf une fois : Eberhard se rappelle confusément son oncle Raymond en train de bavarder avec son père au dîner, dans leur maison des Flats ; il avait fait une allusion au Pfeffernuss. Son père avait dit à Raymond de se taire et sa mère lui avait lancé un coup d’œil réprobateur. Il se rappelle aussi avoir vaguement été témoin d’une bagarre entre son père et son oncle, mais le seul souvenir précis qu’il ait de l’oncle Otto est le moment où ils avaient embarqué à bord du Große. La manière dont il était arrivé à cheval dans le port. La manière dont il avait invectivé sa mère, dont il l’avait insultée. Combien elle avait été malade ensuite.

  Il revit maintes fois le moment de sa capture. Il regrette d’avoir donné comme nom celui de Kaufmann. Il aurait dû dire Richter. Mais là encore, qui sait ce que le nom de Richter aurait pu déclencher, si l’on pense aux tendances politiques de son grand-père ?

  Le jeune soldat apparaît soudain sur le seuil, une bouteille d’eau à la main. Il lui ôte son bâillon et porte la bouteille à ses lèvres. Eberhard boit, puis parle à toute vitesse avant que le jeune garçon ne le bâillonne de nouveau.

  — J’ai des grands-parents à Augsbourg. Immanuel et Adelinde Richter. Ils vous paieront. Mon autre grand-mère est la supérieure du couvent. Elle vous dira que je ne suis pas un espion.

  Le soldat écarquille un instant les yeux. Sans un mot, il lui remet son bâillon et sort.

  Combien de temps encore vont-ils le retenir ici avant de le laisser partir ? Eberhard n’en a aucune idée. Le pire qu’ils puissent faire, c’est de le constituer prisonnier de guerre, bien que ce soit une violation des conventions durant un armistice. Il ne lui reste plus qu’à espérer que le jeune soldat contacte ses grands-parents.

  *

  * *

  Raymond pénètre dans Augsbourg quatre jours plus tard, en fin d’après-midi, juste après le coucher du soleil d’hiver. Le cheval que lui ont vendu les forces alliées – en vertu d’un certain protocole d’accord – est en bien meilleure condition qu’il ne l’aurait cru, mais au terme de quatre jours d’avancée effrénée, l’animal est éreinté et en sueur. Raymond traverse différentes ruelles, jusqu’à ce qu’il parvienne aux écuries situées derrière la forge de Geringer. À son entrée, c’est à peine si les quatre autres chevaux les remarquent. Il conduit l’animal dans une stalle où il lui donne de l’eau et de l’avoine. Puis il colle son oreille à la porte qui s’ouvre sur l’arrière de la boutique. Aucun bruit ne lui parvient. Il tourne la poignée et s’avance. La boutique est silencieuse et il n’y a personne. Soudain, il perçoit des murmures en provenance de la réserve, derrière le comptoir. Il s’approche et tend l’oreille. Même vingt-trois ans après, il reconnaît la voix grave et sonore d’Ernst ; celle de l’autre homme est tout aussi familière. Il frappe. Les voix se taisent. Il frappe encore. Enfin, Ernst lui ouvre.

  — C’est fermé. Comment êtes-vous entré ici ?

  — Je suis passé par la porte de l’écurie. J’ai besoin de cartes postales et mon cheval a une blessure au sabot.

  — C’est grave ?

  Raymond ôte son bonnet. C’est moi, articule-t-il en silence. Raimund Kaufmann. Ils se toisent. Ernst n’a pas beaucoup changé, si ce n’est que sa barbe et ses cheveux ont blanchi, que son visage sans attrait est plus rougeaud et plus rugueux après des années de travail auprès d’un feu brûlant.

  — Rai…

  — Friedrich Bergmann, l’interrompt Raymond.

  Une silhouette apparaît derrière le forgeron. C’est Richter. Il fait signe à Raymond d’entrer.

  — Mon Dieu ! C’est toi !

  Raymond donne une accolade à Ernst, puis il se tourne vers Richter. Contrairement à Ernst, il a beaucoup changé : ses lunettes sont plus épaisses, sa moustache et sa barbe sont couleur argent, et il n’a plus un seul cheveu sur le crâne. Raymond remarque les épaules voûtées, la tête légèrement inclinée et les tremblements.

  — Herr Doktor Professor, dit-il d’une voix brisée.

  Richter se penche en avant et lui prend les mains. Raymond sent alors ses os, fragiles comme de la porcelaine.

  — Je regrette que nous n’ayons pu nous retrouver dans des circonstances différentes, dit Richter.

  La paralysie n’a pas épargné sa voix. Raymond se tourne et lance un regard à Ernst.

  — Est-ce qu’Eberhard est ici ou bien en route…

  — Assieds-toi, dit Richter.

  Le regard rivé sur les étagères, Raymond écoute le récit du forgeron. Deux jours plus tôt, un jeune soldat complètement affolé est entré dans la boutique d’Ernst ; il cherchait désespérément à se cacher. Ernst a d’abord cru que c’était un déserteur. Il a fermé sa boutique et conduit le jeune homme à l’étage. Puis il a rempli un verre de schnaps et l’a donné au soldat. Alors seulement il a reconnu, à la lueur de la lampe, le fils de son cousin.

  — Est-ce que vous connaissez Herr Professor Richter et son épouse ? a-t-il demandé à Ernst.

  — Oui.

  — J’ai fait quelque chose d’atroce.

  Puis il a éclaté en sanglots. Il lui a fallu plus d’une heure pour raconter toute son histoire.

  — Y a-t-il beaucoup de membres du Freikorps, ici ? demande Raymond.

  — Pas énormément. Juste le fils de mon cousin. Ton frère Otto et trois de ses copains de l’Alldeutscher Verband les ont recrutés pour qu’ils persécutent tous ceux qui, d’après eux, ont des penchants socialistes ou seraient en faveur de l’armistice.

  — Vous ont-ils importunés, Frau Richter et vous-même ?

  — Non. Grâce à Bernhardt et vu l’endroit où l’on habite, ils n’ont pas pu se le permettre.

  — Où est ce jeune soldat, maintenant ?

  — Toujours à l’étage, répond Ernst. Il faut que je trouve un moyen de le faire sortir d’Augsbourg. Le Freikorps le recherche. Il s’appelle Louis. Ses parents et la majeure partie de sa famille sont morts.

  — Vous a-t-il vu ? demande Raymond à Richter.

  — Non.

  — Bien. Je veux lui parler.

  Ernst fait alors descendre le jeune soldat dans la cuisine.

  — Voici Friedrich Bergmann, dit Ernst tout en servant à chacun un verre de schnaps. Il ne va pas te faire de mal ni te livrer à la police. Raconte-lui ce que tu m’as dit. Ensuite, on t’emmènera dans un endroit sûr.

  Le récit de Louis est régulièrement interrompu par des crises de larmes, si bien que Raymond a du mal à contenir son impatience.

  — Le Pfeffernuss a dit que c’était un espion. Mais le soldat américain a nié, il a répondu qu’il était le neveu du Pfeffernuss. Il a dit qu’il était le fils de son frère Albert.

  — Vous l’avez cru ?

  — Moi, je ne pensais pas que c’était un espion. Il n’était pas armé. Il ne ressemblait pas au Pfeffernuss. Il ressemblait à Frau Richter, et il disait qu’elle était sa grand-mère. D’ailleurs, il avait les mêmes yeux et les mêmes cheveux, aussi foncés qu’elle. Le Pfeffernuss lui a répondu que même si ce n’était pas un espion, c’était un déserteur de l’armée américaine. Et donc qu’on rendait service aux Américains en l’exécutant.

  Louis leur raconte ensuite qu’Eberhard a été ligoté à un poteau d’attache, près de la petite maison des Kaufmann au bord du fleuve, et qu’Otto a ordonné aux quatre hommes de se mettre en rang et de lever leur fusil.

  — Vous connaissez les
règles de l’armistice ? demande Raymond.

  — Seulement qu’on était censés arrêter de se battre. Mais le Pfeffernuss a dit que ça ne s’appliquait pas à l’intérieur des frontières de l’Allemagne. En tout cas, moi, je ne lui ai pas tiré dessus. Je n’ai pas pu. J’ai visé au-dessus de sa tête. Une fois que ç’a été fini, ils m’ont dit d’entrer dans la maison et de monter la garde. Je savais que quand ils auraient terminé, ils allaient m’attacher au poteau et me faire subir le même sort.

  — Qu’ont-ils fait d’Eberhard ?

  — Je ne sais pas. J’imagine qu’ils l’ont enterré, mais je ne sais pas où. Loin de la maison. J’ai attendu qu’ils soient partis. Ensuite, je suis sorti par la fenêtre, j’ai pris un cheval et j’ai fui en ville aussi vite que j’ai pu.

  Raymond se lève.

  — Vous êtes originaire de quel endroit ?

  — Je suis né à la Fuggerei. C’est comme ça que je connais Frau Richter. Elle nous apportait de la nourriture, des vêtements et des livres d’école.

  — Y a-t-il autre chose que je devrais savoir ? demande Raymond.

  — Le Pfeffernuss a dit au soldat américain que son père était un traître à l’Allemagne. Et que son oncle – Raimund, je crois qu’il s’appelle – était aussi un traître et un voleur. Mais il a dit autre chose.

  — Comment ça ?

  — Le Pfeffernuss lui a dit qu’il ressemblait exactement à la putain tzigane qu’il avait pour mère. Mais le soldat américain ne s’est pas énervé. Il a souri. Il a dit au Pfeffernuss qu’il allait mourir.

  — Que le Pfeffernuss allait mourir ?

  — Oui. Et ensuite, le soldat américain a dit : « Je suis fier de lui ressembler. Je suis fier de ma mère et de mon père. »

  — Comment le Pfeffernuss a-t-il réagi ?

 

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