Bohemian Flats

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Bohemian Flats Page 36

by Mary Relindes Ellis


  — Il nous a ordonné de tirer.

  Ils laissent le soldat en larmes dans la cuisine d’Ernst et descendent à la réserve.

  — Que vas-tu faire ? demande Richter à Raymond.

  — Je vais retrouver Eberhard. Il me faut un pistolet, de préférence un Luger, et au moins trois chargeurs, dit-il en se tournant vers Ernst.

  Celui-ci ouvre alors son coffre, d’où il sort deux Luger et cinq chargeurs.

  — Un couteau ? demande-t-il en lui tendant un poignard à longue lame.

  — J’en ai un, répond Raymond.

  Il soulève la jambe droite de son pantalon et leur montre la poignée de la dague qui dépasse de sa botte, puis il jette de nouveau un coup d’œil au poignard.

  — Où avez-vous trouvé ça ?

  C’est Richter qui répond à la place d’Ernst :

  — Au marché noir. Vu sa forme, je suppose qu’il est australien, qu’il a appartenu à un soldat australien. Mort, évidemment.

  Ernst range le poignard dans un fourreau accroché à sa ceinture.

  — Je t’accompagne, dit-il. Tu ne peux pas y aller tout seul.

  — Qu’allez-vous faire ? demande Richter une fois encore.

  — Mieux vaut que vous ne le sachiez pas, répond Raymond. Où est-ce que je…

  — Derrière le cloître. Ta mère t’attend.

  *

  * *

  Ernst selle une nouvelle monture pour Raymond, puis il attelle deux autres chevaux à un chariot à plateau. Raymond a décidé de se rendre tout d’abord à la ferme ; Ernst le suivra en chariot et l’attendra non loin de la petite maison au bord de l’eau.

  — Tu trouveras Otto dehors, assis près de la porte à l’arrière de la brasserie. C’est là qu’il aime fumer son cigare, une fois que sa femme est partie se coucher.

  — On est en janvier. Ne sera-t-il pas plutôt à l’intérieur ? demande Raymond.

  — Pas Otto, répond Ernst. Attends de le voir. Il est tellement gras qu’il ne sent pas le froid. Tu sais qu’ils ont essayé de l’enrôler de force ? Mais au bout de quelques semaines d’entraînement, ils ont compris que ça ne servait à rien. C’était une cible plutôt qu’un soldat. Ils lui ont ordonné de cultiver des céréales et de fabriquer de la bière pour les troupes. S’il n’est pas dehors, c’est qu’il est dans la brasserie.

  Raymond se met en route et, lorsqu’il arrive derrière la laiterie, il descend et attache son cheval. Puis il traverse la grange afin de pénétrer dans la cour. La lampe à gaz est allumée. Le rez-de-chaussée de la maison est plongé dans le noir, mais il aperçoit de la lumière dans la chambre où ses parents dormaient autrefois. Il traverse la cour ; la fine couche de neige suffit tout juste à étouffer le bruit de ses bottes. Il longe la maison jusqu’à l’arrière de la brasserie.

  Il sent et entend son frère avant même de le voir : la fumée de cigare, la respiration difficile. Il l’observe depuis l’angle de la brasserie. Ernst a raison : Otto est énorme ; le grand fauteuil dans lequel il est installé a dû être réalisé sur mesure. Bien que la brasserie soit entièrement éclairée, il en émane tout juste assez de lumière pour que Raymond distingue le profil de son frère. Lorsque Otto se tourne pour exhaler la fumée, Raymond aperçoit les lourdes bajoues, les replis de chair blanc-rose sur son visage qui cachent presque ses yeux ; la bedaine immense et les jambes énormes qui font paraître ses pieds minuscules. Il ne porte pas de manteau. Juste une chemise. Otto est tranquillement assis à fumer ; on dirait qu’il a eu une journée satisfaisante et bien remplie.

  Raymond sort le Luger et, en trois enjambées, il est auprès de son frère. Il appuie aussitôt le canon de son arme contre sa tempe. Otto laisse échapper son cigare.

  — Où est Eberhard ?

  — Qui ? demande Otto.

  — Tu sais bien qui. Eberhard, le fils d’Albert. Tu l’as fait fusiller il y a deux jours.

  — C’était un espion, bredouille Otto.

  — Ce n’était pas un espion. Et il n’était pas armé. Où est-il ?

  Raymond bouge légèrement pour qu’Otto puisse le voir. Le visage d’Otto est trempé de sueur. Il dégage une odeur aigre, dont Raymond ne sait pas très bien si elle résulte de la peur ou bien de son incapacité à baigner son corps tout entier.

  — Tu me reconnais, Pfeffernuss ? Je suis ton frère. Raimund. Le voleur. Le traître. N’est-ce pas ce que tu as dit à Eberhard ?

  Il appuie plus fort le canon de son pistolet contre la tempe d’Otto.

  — Où est-il ?

  À sa grande surprise, Otto devient insolent.

  — Là où il doit être. Là où il n’aurait jamais dû naître.

  Raymond fait passer le Luger dans sa main gauche et, de la main droite, il relève le bas de sa jambe de pantalon pour sortir la dague que Kyle lui a fabriquée.

  — Tu as toujours été un imbécile et un porc, dit-il.

  Il plante la dague dans le gras de la gorge d’Otto. Ce dernier écarquille les yeux et pousse un hoquet. Raymond enfonce la dague un peu plus bas et sent la lame frotter contre le sternum. Il frappe encore dans l’énormité de la panse. Otto gargouille ; le sang qui lui remplit l’œsophage commence déjà à l’étouffer. Raymond croit étriper un énorme sanglier inerte. Il sent quelque chose jaillir : ce sont les intestins, accompagnés d’une brusque giclée de sang. Alors seulement il s’arrête et retire la lame. Sa main est maculée de rouge, de même que son bras droit, jusqu’au coude. Il recule et fourre le Luger dans la poche de son manteau.

  — Tu n’avais aucune raison de tuer le fils d’Albert. Le fils de Magdalena. Il était innocent.

  Il laisse Otto affalé dans son fauteuil, les yeux exorbités, agonisant. Une fois dans la cour, il s’arrête à la pompe. Un seau est posé tout à côté. Après avoir brisé sa surface gelée, il se lave les mains et nettoie sa dague. Il ne parvient pas à laver les taches de sang sur le devant de son manteau et toute sa manche droite. Il sera obligé de le porter à l’envers, mais il verra cela plus tard ; pour l’heure, il lui reste encore quelque chose à faire. Il glisse son arme dans sa botte et retourne à la grange chercher son cheval.

  *

  * *

  Ernst rapproche le chariot autant qu’il le peut sans être vu. La route qui mène à la petite maison au bord du fleuve étant envahie par la végétation, seules les traces de passage les plus récentes sont visibles. C’est une nuit sans lune, si noire que les fenêtres éclairées de la maison lui semblent tout droit sorties des Contes de Grimm. C’est la maison du bûcheron de Hänsel et Gretel.

  Lorsqu’il a récupéré Raymond à l’embouchure de la route, il a senti l’odeur du sang mais il n’a rien dit. Ils se sont séparés après avoir convenu que Raymond ferait le tour de la maison par-derrière tandis qu’Ernst se chargerait de la façade. Ernst descend du chariot. Puis, tout en chargeant son Luger, il avance péniblement dans la neige en direction de la maisonnette.

  Le cheval de Raymond fait beaucoup trop de bruit en traversant les fourrés à proximité du fleuve. Raymond l’attache à un buisson, puis rampe à travers les branches et ne se relève qu’en arrivant sur la surface libre d’environ vingt mètres qui s’étend à l’arrière de la maison. Il se laisse guider par la lumière qui luit aux fenêtres quand soudain, il trébuche et tombe à quatre pattes. Il s’immobilise, guettant des signes que les hommes à l’intérieur l’auraient entendu, et remarque la silhouette obscure de chevaux attachés à une clôture derrière le bâtiment. Il lève une main boueuse : le sol est mou, c’est sur une grosse motte couverte d’herbe qu’il a trébuché. Ses mains agrippent de la terre meuble et non de la neige. À mesure qu’il rampe, la terre semble se dérober sous lui. Il s’enfonce. Il parvient à rouler jusqu’à un sol plus dur et se retrouve sous le rebord de la fenêtre de la cuisine. À travers la vitre, il a une vue étroite sur le salon : deux hommes assis dans un fauteuil fument et boivent de la bière. Il reconnaît l’étiquette sur les bouteilles vides qui jonchent le plancher : Kaufmann Gold. Un des soldats s’adresse à quelqu’un que l’on ne voit pa
s ; Raymond en conclut qu’il s’agit du troisième homme. Ils sont tous réunis dans une seule pièce et armés de pistolets, cela ne fait aucun doute.

  Il se dirige vers l’avant de la maison et, voyant Ernst accroupi sous la fenêtre du salon, il lui fait signe de passer en premier. Ernst va à la porte. Il frappe ; l’un des soldats lui ouvre. Raymond tend l’oreille. Ernst dit qu’il est envoyé par Otto et que, s’il a bien compris, un de leurs chevaux est estropié.

  — Ce n’est pas un de nos chevaux ! répond le soldat en riant. Mais certes, il y a bien un cheval estropié. On l’a trouvé il y a deux jours.

  — J’aimerais retourner en ville, dit Ernst. Vous pouvez me montrer où il est ?

  L’homme sort et, d’après la description de Louis, Raymond le reconnaît tout de suite comme étant le capitaine. Ernst et le soldat s’avancent dans sa direction. Le capitaine est ivre et tient à peine sur ses jambes. Juste au moment où ils contournent la maison, Ernst le plaque au sol et lui enfonce le visage dans la neige. Il pointe son pistolet sur sa tempe.

  — Boucle-la ! lance-t-il.

  Raymond passe précipitamment devant eux, pénètre dans la maison et se dirige vers le salon. Surpris par sa présence soudaine, les deux soldats lèvent les yeux. Il dégaine aussitôt son Luger et les abat. Puis il sort retrouver Ernst. Ce dernier a coincé le capitaine contre le mur de la maison et il est en train de le frapper.

  — Ernst ! Arrête !

  Ernst lâche le soldat, qui s’écroule au sol.

  — Tu le connais ? demande Raymond.

  — Non. Il vient d’Ulm. Il dit s’appeler Bauer, répond Ernst en s’essuyant le visage.

  Raymond regarde le capitaine qui gémit et qui crache, étendu par terre, la bouche pleine de sang. Il lui donne un petit coup de la pointe du pied.

  — Où avez-vous enterré le soldat américain ?

  Le capitaine tousse, puis désigne l’endroit où Raymond a trébuché un peu plus tôt.

  — Je crois qu’il y a une lampe à kérosène dans la cuisine, Raymond dit-il à Ernst.

  Il le regarde un court instant se diriger vers la maison, puis considère de nouveau le soldat étendu au sol.

  — C’est mon neveu que tu as tué.

  — Le Pfeffernuss a dit que c’était un espion, bredouille-t-il.

  Il s’interrompt pour recommencer à cracher.

  — Et tu l’as cru ? Pourquoi un jeune soldat américain aurait-il voyagé par ici sans armes ?

  — Je ne sais pas. Peut-être justement parce que c’était un espion.

  — Dis-moi, qu’est-ce que tu faisais pendant la guerre ?

  — J’étais artilleur, murmure le capitaine.

  Raymond aperçoit la marque que les doigts d’Ernst ont laissée sur sa gorge.

  — Tu es tombé bien bas, à tirer sur des hommes non armés. Il t’a menacé ?

  — Non.

  — Il t’a témoigné de l’hostilité ?

  — Non.

  Ernst revient avec la lampe à kérosène.

  — Lève-toi, dit Raymond. Montre-nous où vous avez enterré mon neveu.

  C’est bien l’endroit que Raymond soupçonne, là où il est tombé tout juste une demi-heure plus tôt. Il demande au capitaine de reculer et fait signe à Ernst de lever la lampe.

  Puis il tire une balle dans la tête du soldat.

  Pendant qu’Ernst va récupérer le chariot, Raymond s’occupe de déterrer le corps de son neveu avec une pelle trouvée à l’intérieur de la maison. Il a à peine creusé un mètre qu’Ernst revient ; le forgeron est costaud et le seconde efficacement. Ils soulèvent la dépouille d’Eberhard et, après avoir essuyé la terre qui la recouvre, ils la transportent jusqu’au chariot. Là, ils étendent une couverture sur son corps, puis une bâche. Une fois que tout est fait, ils regagnent la fosse et y font rouler le corps du capitaine.

  — Et les deux autres ? demande Ernst lorsqu’il revient.

  — Donne-moi ton poignard.

  Ils retournent ensemble dans la maison. Raymond trempe alors l’arme dans le sang d’un des soldats, puis la glisse dans la ceinture de l’autre. Il s’empare de leurs pistolets et leur tire dessus avant de replacer les armes entre leurs mains.

  — Qu’est-ce que tu fais ?

  — Comme ça, on croira que celui qui porte le couteau a tué Otto et que l’autre a tué le capitaine et qu’ils l’ont enterré. Après, ils se seront encore disputés et ils auront fini par s’entretuer.

  Raymond s’interrompt un instant.

  — Tu crois que les autorités verront les choses de la même façon ? demande-t-il à Ernst.

  — Probablement. De toute façon, les policiers du coin sont des vieillards, et ils ne vont probablement pas gaspiller leur énergie à enquêter.

  — Même dans le cas d’Otto ?

  — Tu crois que quelqu’un va pleurer Otto à part sa femme et ses enfants ? Si la guerre était un enfer, Otto en était le diable. Un vrai salaud. Il dénonçait des innocents en les accusant d’être des traîtres, rétorque Ernst. C’est lui qui a recruté ces gars du Freikorps. Chez eux, rien n’est gratuit. Quand on les paie, ils sont prêts à tout.

  Ils se mettent en route, Raymond sur son cheval et Ernst avec le chariot. Au bout d’un moment, Ernst pose une main sur le corps recouvert d’une bâche.

  — Je me souviens de lui comme d’un si gentil petit garçon.

  *

  * *

  Il est deux heures et demie du matin lorsqu’ils pénètrent dans la ville baignée de silence. Sous l’effet de la fatigue nerveuse, ils perçoivent chaque bruit comme une blessure. Dans les rues pavées, les claquements de sabots ressemblent à des roulements de tambour dont les immeubles en pierre renverraient l’écho. Raymond suit le chariot d’Ernst le long de Sternstraße, tourne dans une ruelle proche du cloître Maria-Stern et s’arrête devant la porte de service. Il descend de cheval et, avant de frapper, il veille à retourner son manteau pour l’enfiler à l’envers. Une jeune religieuse lui ouvre et leur fait signe d’entrer, sans mot dire. Raymond tient la porte, tandis qu’Ernst retire la bâche recouvrant le corps d’Eberhard. Il le soulève dans ses bras comme s’il était simplement endormi.

  On les emmène à la cuisine. Richter et deux religieuses sont déjà là. Ernst étend le corps d’Eberhard sur la grande table et se met à l’écart ; Raymond découvre alors les blessures mortelles infligées à son neveu. Il a reçu de nombreuses balles dans le ventre et dans la poitrine. Son visage est intact, à l’exception d’un trou causé par un tir au milieu du front. Malgré la pâleur de son teint, on dirait presque qu’Eberhard était encore en vie quelques minutes auparavant. Le froid a dû retarder la décomposition du corps. Et, de façon absurde, cette idée apaise Raymond.

  Richter s’avance jusqu’à la table et tend une main tremblante. Il la laisse quelques secondes en suspens avant de la poser sur la poitrine de son petit-fils. Ce qui n’était jusqu’alors qu’une réalité inconcevable, invisible est à présent non seulement bien visible, mais également palpable. Soudain, une femme sort de l’ombre et s’avance. Frau Richter est aussi maigre que son mari, elle a les joues creuses et des cernes sous ses yeux couleur d’onyx. Ses cheveux noirs, parcourus de mèches argentées, sont détachés et forment comme un voile sur ses épaules et sur son dos. Sa beauté n’a pas disparu, mais elle a changé avec le temps, l’angoisse et les privations de la guerre. Frau Richter n’est plus robuste ni sensuelle : elle est à présent éthérée et son visage rappelle celui d’une pietà. Raymond détourne le regard, honteux au souvenir du désir adolescent qu’il ressentait jadis pour elle. Elle caresse le visage d’Eberhard et laisse les larmes ruisseler sur son visage.

  — Il ressemble tant à Magdalena.

  — Et à vous, dit Raymond.

  La porte qui mène à la cuisine s’ouvre et se referme. Une religieuse s’avance. C’est sa mère.

  — Raimund, dit-elle en se dirigeant vers lui.

  Elle prend son visage entre ses mains et l’embrasse sur les deux joues. Elle se tourne ensuite vers la table.
Après avoir longuement regardé son petit-fils, elle place le bout de son index sur le trou causé par la balle au milieu de son front et l’y laisse quelques secondes. Puis tous la regardent porter ce même doigt à ses lèvres avant de se signer.

  — Il faut que sœur Maria et sœur Barbara le lavent. Mais elles vont d’abord vous faire passer dans une autre pièce où l’on va vous donner à manger et à boire. Raimund, je veux que tu viennes avec moi, ajoute-t-elle en faisant demi-tour.

  Ils sont assis dans le bureau de la mère supérieure, sur des fauteuils disposés face à face. Raimund ne sait rien du protocole. Il ne sait pas s’il a le droit ou non de la toucher, ni comment il doit s’adresser à elle, maintenant qu’elle est dans les ordres. Il contemple ce visage qu’il connaissait et qu’il aimait quand il était enfant et qui lui a tant manqué. Ses yeux noisette n’ont pas plus changé que l’ovale de son visage, sur la peau duquel s’entrecroisent désormais à l’infini de délicates rides semblables aux fils d’une résille.

  — Je sais que tu es étonné de me voir comme ça. Tu es parti avant que je n’entre au couvent. Cela fait vingt-trois ans que je ne t’ai pas vu. Mais en ce moment même, je ne suis pas la mère supérieure ni sœur Hildegarde. Je suis ta mère.

  Puis elle se penche en avant et lui prend les mains.

  En regardant les mains de sa mère, il s’aperçoit que les siennes sont couvertes de sang et de boue. Il les retire aussitôt, horrifié de constater qu’il a oublié de se les laver.

  — J’ai besoin d’eau et… de savon, dit-il, la voix brisée.

  Il dissimule ses mains entre ses cuisses, pour tenter de maîtriser ce corps dont il a l’impression qu’il se désintègre.

  — Raimund, regarde-moi.

  Il ne veut pas la regarder, alors elle prend son visage entre ses mains pour le forcer à poser les yeux sur elle, exactement comme elle le faisait quand il était petit.

  — Maman. J’ai échoué. J’ai… dit à Magd-d-dalena que je veillerais sur lui.

  Puis il s’éffondre, tombe à genoux et pose la tête dans le giron de sa mère. Et là, il lui semble que son corps se désintègre vraiment.

 

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