Complete Works of Gustave Flaubert

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Complete Works of Gustave Flaubert Page 134

by Gustave Flaubert


  Cependant Mâtho était assis par terre, à la place même où il se trouvait quand la bataille avait fini, les coudes sur les genoux, les tempes dans les mains ; il ne voyait rien, n'entendait rien, ne pensait plus.

  Aux hurlements de joie que la foule poussait, il releva la tête. Devant lui, un lambeau de toile accroché à une perche, et qui traînait par le bas, abritait confusément des corbeilles, des tapis, une peau de lion. Il reconnut sa tente ; et ses yeux s'attachaient contre le sol comme si la fille d'Hamilcar, en disparaissant, se fût enfoncée sous la terre.

  La toile déchirée battait au vent ; quelquefois ses longues bribes lui passaient devant la bouche, et il aperçut une marque rouge, pareille à l'empreinte d'une main. C'était la main de Narr'Havas, le signe de leur alliance. Alors Mâtho se leva. Il prit un tison qui fumait encore, et il le jeta sur les débris de sa tente, dédaigneusement. Puis, du bout de son cothurne, il repoussait vers la flamme des choses qui débordaient, pour que rien n'en subsistât.

  Tout à coup, et sans qu'on pût deviner de quel point il surgissait, Spendius parut.

  L'ancien esclave s'était attaché contre la cuisse deux éclats de lance ; il boitait d'un air piteux, tout en exhalant des plaintes.

  — " Retire donc cela ", lui dit Mâtho, " je sais que tu es un brave ! " Car il était si écrasé par l'injustice des Dieux qu'il n'avait plus assez de force pour s'indigner contre les hommes.

  Spendius lui fit un signe, et il le mena dans le creux d'un mamelon, où Zarxas et Autharite se tenaient cachés.

  Ils avaient fui comme l'esclave, l'un bien qu'il fût cruel, et l'autre malgré sa bravoure. Mais qui aurait pu s'attendre, disaient-ils, à la trahison de Narr'Havas, à l'incendie des Libyens, à la perte du zaïmph, à l'attaque soudaine d'Hamilcar, et surtout à ses manoeuvres les forçant à revenir dans le fond de la montagne sous les coups immédiats des Carthaginois ? Spendius n'avouait point sa terreur et persistait à soutenir qu'il avait la jambe cassée.

  Enfin, les trois chefs et le schalischim se demandèrent ce qu'il fallait maintenant décider.

  Hamilcar leur fermait la route de Carthage ; on était pris entre ses soldats et les provinces de Narr'Havas ; les villes tyriennes se joindraient aux vainqueurs ; ils allaient se trouver acculés au bord de la mer, et toutes ces forces réunies les écraseraient. Voilà ce qui arriverait immanquablement.

  Ainsi pas un moyen ne s'offrait d'éviter la guerre. Donc, ils devaient la poursuivre à outrance. Mais comment faire comprendre la nécessité d'une interminable bataille à tous ces gens découragés et saignant encore de leurs blessures ?

  — " Je m'en charge ! " dit Spendius.

  Deux heures après, un homme, qui arrivait du côté d'Hippo-Zaryte, gravit en courant la montagne. Il agitait des tablettes au bout de son bras, et, comme il criait très fort, les Barbares l'entourèrent.

  Elles étaient expédiées par les soldats grecs de la Sardaigne. Ils recommandaient à leurs compagnons d'Afrique de surveiller Giscon avec les autres captifs. Un marchand de Samos, un certain Hipponax, venant de Carthage, leur avait appris qu'un complot s'organisait pour les faire évader, et on engageait les Barbares à tout prévoir ; la République était puissante.

  Le stratagème de Spendius ne réussit point d'abord comme il l'avait espéré. Cette assurance d'un péril nouveau, loin d'exciter de la fureur, souleva des craintes ; et, se rappelant l'avertissement d'Hamilcar jeté naguère au milieu d'eux, ils s'attendaient à quelque chose d'imprévu et qui serait terrible. La nuit se passa dans une grande angoisse ; plusieurs même se débarrassèrent de leurs armes pour attendrir le Suffète quand il se présenterait.

  Mais le lendemain, à la troisième veille du jour, un second coureur parut, encore plus haletant et noir de poussière. Le Grec lui arracha des mains un rouleau de papyrus chargé d'écritures phéniciennes. On y suppliait les Mercenaires de ne pas se décourager ; les braves de Tunis allaient venir avec de grands renforts.

  Spendius lut d'abord la lettre trois fois de suite ; et, soutenu par deux Cappadociens qui le tenaient assis sur leurs épaules, il se faisait transporter de place en place, et il la relisait. Pendant sept heures, il harangua.

  Il rappelait aux Mercenaires les promesses du Grand-Conseil ; aux Africains, les cruautés des intendants ; à tous les Barbares, l'injustice de Carthage. La douceur du Suffète était un appât pour les prendre. Ceux qui se livreraient, on les vendrait comme des esclaves ; les vaincus périraient suppliciés. Quant à s'enfuir, par quelles routes ? Pas un peuple ne voudrait les recevoir. Tandis qu'en continuant leurs efforts, ils obtiendraient à la fois la liberté, la vengeance, de l'argent ! Et ils n'attendraient pas longtemps, puisque les gens de Tunis, la Libye entière se précipitait à leur secours. Il montrait le papyrus déroulé : — " Regardez donc ! lisez ! voilà leurs promesses ! Je ne mens pas. "

  Des chiens erraient, avec leur museau noir tout plaqué de rouge. Le grand soleil chauffait les têtes nues. Une odeur nauséabonde s'exhalait des cadavres mal enfouis. Quelques-uns même sortaient de terre jusqu'au ventre. Spendius les appelait à lui pour témoigner des choses qu'il disait ; puis il levait ses poings du côté d'Hamilcar.

  Mâtho l'observait d'ailleurs et, afin de couvrir sa lâcheté, il étalait une colère où peu à peu il se trouvait pris lui-même. En se dévouant aux Dieux, il accumula des malédictions sur les Carthaginois. Le supplice des captifs était un jeu d'enfants. Pourquoi donc les épargner et traîner toujours derrière soi ce bétail inutile ! — " Non ! il faut en finir ! leurs projets sont connus ! un seul peut nous perdre ! pas de pitié ! On reconnaîtra les bons à la vitesse des jambes et à la force du coup. "

  Alors ils se retournèrent sur les captifs. Plusieurs râlaient encore ; on les acheva en leur enfonçant le talon dans la bouche, ou bien on les poignardait avec la pointe d'un javelot.

  Ensuite ils songèrent à Giscon. Nulle part on ne l'apercevait ; une inquiétude les troubla. Ils voulaient tout à la fois se convaincre de sa mort et y participer. Enfin, trois pasteurs samnites le découvrirent à quinze pas de l'endroit où s'élevait naguère la tente de Mâtho. Ils le reconnurent à sa longue barbe, et ils appelèrent les autres.

  Etendu sur le dos, les bras contre les hanches et les genoux serrés, il avait l'air d'un mort disposé pour le sépulcre. Cependant, ses côtes maigres s'abaissaient et remontaient, et ses yeux, largement ouverts au milieu de sa figure toute pâle, regardaient d'une façon continue et intolérable.

  Les Barbares le considérèrent, d'abord, avec un grand étonnement. Depuis le temps qu'il vivait dans la fosse, on l'avait presque oublié ; gênés par de vieux souvenirs, ils se tenaient à distance et n'osaient porter la main sur lui.

  Mais ceux qui étaient par-derrière murmuraient et se poussaient, quand un Garamante traversa la foule ; il brandissait une faucille ; tous comprirent sa pensée ; leurs visages s'empourprèrent, et, saisis de honte, ils hurlaient : " Oui ! oui ! "

  L'homme au fer recourbé s'approcha de Giscon. Il lui prit la tête, et, l'appuyant sur son genou, il la sciait à coups rapides ; elle tomba ; deux gros jets de sang firent un trou dans la poussière. Zarxas avait sauté dessus, et, plus léger qu'un léopard, il courait vers les Carthaginois.

  Puis, quand il fut aux deux tiers de la montagne, il retira de sa poitrine la tête de Giscon en la tenant par la barbe, il tourna son bras rapidement plusieurs fois, — et la masse, enfin lancée, décrivit une longue parabole et disparut derrière le retranchement punique.

  Bientôt se dressèrent au bord des palissades deux étendards entre- croisés, signe convenu pour réclamer les cadavres.

  Alors quatre hérauts, choisis sur la largeur de leur poitrine, s'en allèrent avec de grands clairons, et, parlant dans les tubes d'airain, ils déclarèrent qu'il n'y avait plus désormais, entre les Carthaginois et les Barbares, ni foi, ni pitié, ni dieux, qu'ils se refusaient d'avance à toutes les ouvertures et que l'on renverrait les parlementaires avec les mains coupées.

  Immédiatement après, on députa Spendius à Hippo-Zaryte afin d'avoir des vivres ; la cité
tyrienne leur en envoya le soir même. Ils mangèrent avidement. Puis, quand ils se furent réconfortés, ils ramassèrent bien vite les restes de leurs bagages et leurs armes rompues ; les femmes se tassèrent au centre, et sans souci des blessés pleurant derrière eux, ils partirent par le bord du rivage à pas rapides, comme un troupeau de loups qui s'éloignent.

  Ils marchaient sur Hippo-Zaryte, décidés à la prendre, car ils avaient besoin d'une ville.

  Hamilcar, en les apercevant au loin, eut un désespoir, malgré l'orgueil qu'il sentait à les voir fuir devant lui. Il aurait fallu les attaquer tout de suite avec des troupes fraîches. Encore une journée pareille, et la guerre était finie ! Si les choses traînaient, ils reviendraient plus forts ; les villes tyriennes se joindraient à eux ; sa clémence envers les vaincus n'avait servi de rien. Il prit la résolution d'être impitoyable.

  Le soir même, il envoya au Grand-Conseil un dromadaire chargé de bracelets recueillis sur les morts, et, avec des menaces horribles, il ordonnait qu'on lui expédiât une autre armée.

  Tous, depuis longtemps, le croyaient perdu ; si bien qu'en apprenant sa victoire, ils éprouvèrent une stupéfaction qui était presque de la terreur. Le retour du zaïmph, annoncé vaguement, complétait la merveille. Ainsi, les Dieux et la force de Carthage semblaient maintenant lui appartenir.

  Personne de ses ennemis ne hasarda une plainte ou une récrimination. Par l'enthousiasme des uns et la pusillanimité des autres, avant le délai prescrit, une armée de cinq mille hommes fut prête.

  Elle gagna promptement Utique pour appuyer le Suffète sur ses derrières, tandis que trois mille des plus considérables montèrent sur des vaisseaux qui devaient les débarquer à Hippo-Zaryte, d'où ils repousseraient les Barbares.

  Hannon en avait accepté le commandement ; mais il confia l'armée à son lieutenant Magdassan, afin de conduire les troupes de débarquement lui- même, car il ne pouvait plus endurer les secousses de la litière. Son mal, en rongeant ses lèvres et ses narines, avait creusé dans sa face un large trou ; à dix pas, on lui voyait le fond de sa gorge, et il se savait tellement hideux qu'il se mettait, comme une femme, un voile sur la tête.

  Hippo-Zaryte n'écouta point ses sommations, ni celles des Barbares non plus ; mais chaque matin les habitants leur descendaient des vivres dans des corbeilles, et, en criant du haut des tours, ils s'excusaient sur les exigences de la République et les conjuraient de s'éloigner. Ils adressaient par signes les mêmes protestations aux Carthaginois qui stationnaient dans la mer.

  Hannon se contentait de bloquer le port sans risquer une attaque. Cependant, il persuada aux juges d'Hippo-Zaryte de recevoir chez eux trois cents soldats. Puis il s'en alla vers le cap des Raisins et il fit un long détour afin de cerner les Barbares, opération inopportune et même dangereuse. Sa jalousie l'empêchait de secourir le Suffète ; il arrêtait ses espions, le gênait dans tous ses plans, compromettait l'entreprise. Enfin, Hamilcar écrivit au Grand-Conseil de l'en débarrasser, et Hannon rentra dans Carthage, furieux contre la bassesse des Anciens et la folie de son collègue. Donc, après tant d'espérances, on se retrouvait dans une situation encore plus déplorable ; mais on tâchait de n'y pas réfléchir et même de n'en point parler.

  Comme si ce n'était pas assez d'infortunes à la fois, on apprit que les Mercenaires de la Sardaigne avaient crucifié leur général, saisi les places fortes et partout égorgé les hommes de la race chananéenne. Le peuple romain menaça la République d'hostilités immédiates, si elle ne donnait douze cents talents avec l'île de Sardaigne tout entière. Il avait accepté l'alliance des Barbares, et il leur expédia des bateaux plats chargés de farine et de viandes sèches. Les Carthaginois les poursuivirent, capturèrent cinq cents hommes : mais, trois jours après, une flotte qui venait de la Bysacène, apportant des vivres à Carthage, sombra dans une tempête. Les Dieux évidemment se déclaraient contre elle.

  Alors, les citoyens d'Hippo-Zaryte, prétextant une alarme, firent monter sur leurs murailles les trois cents hommes d'Hannon ; puis, survenant derrière eux, ils les prirent aux jambes et les jetèrent par-dessus les remparts, tout à coup. Quelques-uns qui n'étaient pas morts furent poursuivis et allèrent se noyer dans la mer.

  Utique endurait des soldats, car Magdassan avait fait comme Hannon, et, d'après ses ordres, il entourait la ville, sourd aux prières d'Hamilcar. Pour ceux-là, on leur donna du vin mêlé de mandragore, puis on les égorgea dans leur sommeil. En même temps, les Barbares arrivèrent : Magdassan s'enfuit, les portes s'ouvrirent, et dès lors les deux villes tyriennes montrèrent à leurs nouveaux amis un opiniâtre dévouement, et à leurs anciens alliés une haine inconcevable.

  Cet abandon de la cause punique était un conseil, un exemple. Les espoirs de délivrance se ranimèrent. Des populations, incertaines encore, n'hésitèrent plus. Tout s'ébranla. Le Suffète l'apprit, et il n'attendait aucun secours ! Il était maintenant irrévocablement perdu.

  Aussitôt il congédia Narr'Havas, qui devait garder les limites de son royaume. Quant à lui, il résolut de rentrer à Carthage pour y prendre des soldats et recommencer la guerre.

  Les Barbares établis à Hippo-Zaryte aperçurent son armée comme elle descendait la montagne.

  Où donc les Carthaginois allaient-ils ? La faim sans doute les poussait ; et, affolés par les souffrances, malgré leur faiblesse, ils venaient de livrer bataille. Mais ils tournèrent à droite : ils fuyaient. On pouvait les atteindre, les écraser tous. Les Barbares s'élancèrent à leur poursuite.

  Les Carthaginois furent arrêtés par le fleuve. Il était large cette fois, et le vent d'ouest n'avait pas soufflé. Les uns le passèrent à la nage, les autres sur leurs boucliers. Ils se remirent en marche. La nuit tomba. On ne les vit plus.

  Les Barbares ne s'arrêtèrent pas ; ils remontèrent plus loin, pour trouver une place plus étroite. Les gens de Tunis accoururent ; ils entraînèrent ceux d'Utique. A chaque buisson, leur nombre augmentait ; et les Carthaginois, en se couchant par terre, entendaient le battement de leurs pas dans les ténèbres. De temps à autre, pour les ralentir, Barca faisait lancer, derrière lui, des volées de flèches ; plusieurs en furent tués. Quand le jour se leva, on était dans les montagnes de l'Ariane, à cet endroit où le chemin fait un coude.

  Alors Mâtho, qui marchait en tête, crut distinguer dans l'horizon quelque chose de vert, au sommet d'une éminence. Puis le terrain s'abaissa, et des obélisques, des dômes, des maisons parurent ; c'était Carthage ! Il s'appuya contre un arbre pour ne pas tomber, tant son coeur battait vite.

  Il songeait à tout ce qui était survenu dans son existence depuis la dernière fois qu'il avait passé par là ! C'était une surprise infinie, un étourdissement. Puis une joie l'emporta, à l'idée de revoir Salammbô. Les raisons qu'il avait de l'exécrer lui revinrent à la mémoire ; il les rejeta bien vite. Frémissant et les prunelles tendues, il contemplait, au-delà d'Eschmoûn, la haute terrasse d'un palais, par-dessus des palmiers ; un ' sourire d'extase illuminait sa figure, comme s'il fût arrivé jusqu'à lui quelque grande lumière ; il ouvrait les bras, il envoyait des baisers dans la brise et murmurait :

  — " Viens ! viens ! " un soupir lui gonfla la poitrine, et deux larmes, longues comme des perles, tombèrent sur sa barbe.

  — " Qui te retient ? " s'écria Spendius. " Hâte-toi donc ! En marche ! Le Suffète va nous échapper ! Mais tes genoux chancellent et tu me regardes comme un homme ivre ! "

  Il trépignait d'impatience ; il pressait Mâtho ; et, avec des clignements d'yeux, comme à l'approche d'un but longuement visé :

  — " Ah ! nous y sommes ! Nous y voilà ! Je les tiens ! "

  Il avait l'air si convaincu et triomphant que Mâtho, surpris dans sa torpeur, se sentit entraîné. Ces paroles survenaient au plus fort de sa détresse, poussaient son désespoir à la vengeance, montraient une pâture à sa colère. Il bondit sur un des chameaux qui étaient dans les bagages, lui arracha son licou ; avec la longue corde, il frappait à tour de bras les traînards ; et il courait de droite et de gauche, alternativement, sur le derrière de
l'armée, comme un chien qui pousse un troupeau.

  A sa voix tonnante, les lignes d'hommes se resserrèrent ; les boiteux même précipitèrent leurs pas ; au milieu de l'isthme, l'intervalle diminua. Les premiers des Barbares marchaient dans la poussière des Carthaginois. Les deux armées se rapprochaient, allaient se toucher. Mais la porte de Malqua, la porte de Tagaste et la grande porte de Khamon déployèrent leurs battants. Le carré punique se divisa ; trois colonnes s'y engloutirent, elles tourbillonnaient sous les porches. Bientôt, la masse, trop serrée sur elle-même, n'avança plus ; les piques en l'air se heurtaient, et les flèches des Barbares éclataient contre les murs.

  Sur le seuil de Khamon, on aperçut Hamilcar. Il se retourna en criant à ses hommes de s'écarter. Il descendit de son cheval ; et, du glaive qu'il tenait, en le piquant à la croupe, il l'envoya sur les Barbares.

  C'était un étalon orynge qu'on nourrissait avec des boulettes de farine, et qui pliait les genoux pour laisser monter son maître. Pourquoi donc le renvoyait-il ? Etait-ce un sacrifice ?

  Le grand cheval galopait au milieu des lances, renversait les hommes, et, s'embarrassant les pieds dans ses entrailles, tombait, puis se relevait avec des bonds furieux ; et pendant qu'ils s'écartaient, tâchaient de l'arrêter ou regardaient tout surpris, les Carthaginois s'étaient rejoints ; ils entrèrent : la porte énorme se referma derrière eux, en retentissant.

 

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