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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 247

by Gustave Flaubert


  Le commissaire-priseur continuait.

  — “Allons, allons, messieurs, neuf cent trente ! Y a-t-il marchand à neuf cent trente ?”

  Mme Dambreuse, qui était arrivée sur le seuil, s’arrêta ; et, d’une voix haute :

  — “Mille francs !”

  Il y eut un frisson dans le public, un silence.

  — “Mille francs, messieurs, mille francs Personne ne dit rien ? bien vu ? mille francs Adjugé” Le marteau d’ivoire s’abattit.

  Elle fit passer sa carte, on lui envoya le coffret. Elle le plongea dans son manchon.

  Frédéric sentit un grand froid lui traverser le cœur.

  Mme Dambreuse n’avait pas quitté son bras ; et elle n’osa le regarder en face jusque dans la rue, où l’attendait sa voiture.

  Elle s’y jeta comme un voleur qui s’échappe, et, quand elle fut assise, se retourna vers Frédéric. Il avait son chapeau à la main.

  — “Vous ne montez pas ?”

  — “Non, madame !”

  Et, la saluant froidement, il ferma la portière, puis fit signe au cocher de partir.

  Il éprouva d’abord un sentiment de joie et d’indépendance reconquise. Il était fier d’avoir vengé Mme Arnoux en lui sacrifiant une fortune ; puis il fut étonné de son action, et une courbature infinie l’accabla.

  Le lendemain matin, son domestique lui apprit les nouvelles. L’état de siège était décrété, l’Assemblée dissoute, et une partie des représentants du peuple à Mazas. Les affaires publiques le laissèrent indifférent, tant il était préoccupé des siennes.

  Il écrivit à des fournisseurs pour décommander plusieurs emplettes relatives à son mariage, qui lui apparaissait maintenant comme une spéculation un peu ignoble, et il exécrait Mme Dambreuse parce qu’il avait manqué, à cause d’elle, commettre une bassesse. Il en oubliait la Maréchale, ne s’inquiétait même pas de Mme Arnoux, ne songeant qu’à lui, à lui seul, — perdu dans les décombres de ses rêves, malade, plein de douleur et de découragement ; et, en haine du milieu factice où il avait tant souffert, il souhaita la fraîcheur de l’herbe, le repos de la province, une vie somnolente passée à l’ombre du toit natal avec des cœurs ingénus. Le mercredi soir enfin, il sortit.

  Des groupes nombreux stationnaient sur le boulevard. De temps à autre, une patrouille les dissipait ; ils se reformaient derrière elle. On parlait librement, on vociférait contre la troupe des plaisanteries et des injures, sans rien de plus.

  — “Comment ! est-ce qu’on ne va pas se battre ?” dit Frédéric à un ouvrier.

  L’homme en blouse lui répondit :

  — “Pas si bêtes de nous faire tuer pour les bourgeois Qu’ils s’arrangent !”

  Et un monsieur grommela, tout en regardant de travers le faubourien :

  — “Canailles de socialistes ! Si on pouvait, cette fois, les exterminer !”

  Frédéric ne comprenait rien à tant de rancune et de sottise. Son dégoût de Paris en augmenta ; et, le surlendemain, il partit pour Nogent par le premier convoi.

  Les maisons bientôt disparurent, la campagne s’élargit. Seul dans son wagon et les pieds sur la banquette, il ruminait les événements des derniers jours, tout son passé. Le souvenir de Louise lui revint.

  — “Elle m’aimait, celle-là ! J’ai eu tort de ne pas saisir ce bonheur… Bah ! n’y pensons plus”

  Puis, cinq minutes après :

  — “Qui sait, cependant ?… plus tard, pourquoi pas ?”

  Sa rêverie, comme ses yeux, s’enfonçait dans de vagues horizons.

  — “Elle était naïve, une paysanne, presque une sauvage, mais si bonne !”

  A mesure qu’il avançait vers Nogent, elle se rapprochait de lui. Quand on traversa les prairies de Sourdun, il l’aperçut sous les peupliers comme autrefois, coupant des joncs au bord des flaques d’eau ; on arrivait ; il descendit.

  Puis il s’accouda sur le pont, pour revoir l’île et le jardin où ils s’étaient promenés un jour de soleil ; — et l’étourdissement du voyage et du grand air, la faiblesse qu’il gardait de ses émotions récentes, lui causant une sorte d’exaltation, il se dit :

  — “Elle est peut-être sortie ; si j’allais la rencontrer” La cloche de Saint-Laurent tintait ; et il y avait sur la place, devant l’église, un rassemblement de pauvres, avec une calèche, la seule du pays (celle qui servait pour les noces), quand, sous le portail, tout à coup, dans un flot de bourgeois en cravate blanche, deux nouveaux mariés parurent.

  Il se crut halluciné. Mais non ! C’était bien elle, Louise couverte d’un voile blanc qui tombait de ses cheveux rouges à ses talons ; et c’était bien lui, Deslauriers ! — portant un habit bleu brodé d’argent, un costume de préfet. Pourquoi donc ?

  Frédéric se cacha dans l’angle d’une maison, pour laisser passer le cortège.

  Honteux, vaincu, écrasé, il retourna vers le chemin de fer, et s’en revint à Paris.

  Son cocher de fiacre assura que les barricades étaient dressées depuis le Château-d’Eau jusqu’au Gymnase, et prit par le faubourg Saint-Martin. Au coin de la rue de Provence, Frédéric mit pied à terre pour gagner les boulevards.

  Il était cinq heures, une pluie fine tombait. Des bourgeois occupaient le trottoir du côté de l’Opéra. Les maisons d’en face étaient closes. Personne aux fenêtres. Dans toute la largeur du boulevard, des dragons galopaient, à fond de train, penchés sur leurs chevaux, le sabre nu ; et les crinières de leurs casques et leurs grands manteaux blancs soulevés derrière eux passaient sur la lumière des becs de gaz, qui se tordaient au vent dans la brume. La foule les regardait, muette, terrifiée.

  Entre les charges de cavalerie, des escouades de sergents de ville survenaient, pour faire refluer le monde dans les rues.

  Mais, sur les marches de Tortoni, un homme, — Dussardier, — remarquable de loin à sa haute taille, restait sans plus bouger qu’une cariatide.

  Un des agents qui marchait en tête, le tricorne sur les yeux, le menaça de son épée.

  L’autre alors, s’avançant d’un pas, se mit à crier :

  — “Vive la République !”

  Il tomba sur le dos, les bras en croix.

  Un hurlement d’horreur s’éleva de la foule. L’agent fit un cercle autour de lui avec son regard ; et Frédéric, béant, reconnut Sénécal.

  CHAPITRE 6

  Il voyagea.

  Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.

  Il revint.

  Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore. Mais le souvenir continuel du premier les lui rendait insipides ; et puis la véhémence du désir, la fleur même de la sensation était perdue. Ses ambitions d’esprit avaient également diminué. Des années passèrent ; et il supportait le désœuvrement de son intelligence et l’inertie de son cœur.

  Vers la fin de mars 1867, à la nuit tombante, comme il était seul dans son cabinet, une femme entra.

  — “Madame Arnoux !”

  — “Frédéric !”

  Elle le saisit par les mains, l’attira doucement vers la fenêtre, et elle le considérait tout en répétant :

  — “C’est lui ! C’est donc lui !”

  Dans la pénombre du crépuscule, il n’apercevait que ses yeux sous la voilette de dentelle noire qui masquait sa figure.

  Quand elle eut déposé au bord de la cheminée un petit portefeuille de velours grenat, elle s’assit. Tous deux restèrent sans pouvoir parler, se souriant l’un à l’autre.

  Enfin, il lui adressa quantité de questions sur elle et son mari.

  lis habitaient le fond de la Bretagne, pour vivre économiquement et payer leurs dettes. Arnoux, presque toujours malade, semblait un vieillard maintenant. Sa fille était mariée à Bordeaux, et son fils en garnison à Mostaganem. Puis elle releva la tête :

  — “Mais je vous revois ! Je suis heureuse !”

  ne manqua pas de lui dire qu’à la nouvelle de leur cat
astrophe, il était accouru chez eux.

  — “Je le savais !”

  — “Comment ?”

  Elle l’avait aperçu dans la cour, et s’était cachée.

  — “Pourquoi ?”

  Alors, d’une voix tremblante, et avec de longs intervalles entre ses mots :

  — “J’avais peur ! Oui… peur de vous… de moi !”

  Cette révélation lui donna comme un saisissement de volupté. Son cœur battait à grands coups. Elle reprit “Excusez-moi de n’être pas venue plus tôt.” Et désignant le petit portefeuille grenat couvert de palmes d’or :

  — “Je l’ai brodé à votre intention, tout exprès. Il contient cette somme, dont les terrains de Belleville devaient répondre.”

  Frédéric la remercia du cadeau, tout en la blâmant de s’être dérangée.

  — “Non ! Ce n’est pas pour cela que je suis venue Je tenais à cette visite, puis je m’en retournerai… là-bas.”

  Et elle lui parla de l’endroit qu’elle habitait.

  C’était une maison basse, à un seul étage, avec un jardin rempli de buis énormes et une double avenue de châtaigniers montant jusqu’au haut de la colline, d’où l’on découvre la mer.

  — “Je vais m’asseoir là, sur un banc, que j’ai appelé le banc Frédéric.”

  Puis elle se mit à regarder les meubles, les bibelots, les cadres, avidement, pour les emporter dans sa mé moire. Le portrait de la Maréchale était à demi caché par un rideau. Mais les ors et les blancs, qui se détachaient au milieu des ténèbres, l’attirèrent.

  — “Je connais cette femme, il me semble ?”

  — “Impossible !” dit Frédéric. “C’est une vieille peinture italienne.”

  Elle avoua qu’elle désirait faire un tour à son bras, dans les rues.

  Ils sortirent.

  La lueur des boutiques éclairait, par intervalles, son profil pâle ; puis l’ombre l’enveloppait de nouveau ; et, au milieu des voitures, de la foule et du bruit, ils allaient sans se distraire d’eux-mêmes, sans rien entendre, comme ceux qui marchent ensemble dans la campagne, sur un lit de feuilles mortes.

  Ils se racontèrent leurs anciens jours, les dîners du temps de l’Art industriel, les manies d’Arnoux, sa façon de tirer les pointes de son faux-col, d’écraser du cosmétique sur ses moustaches, d’autres choses plus intimes et plus profondes. Quel ravissement il avait eu la première fois, en l’entendant chanter Comme elle était belle, le jour de sa fête, à Saint-Cloud ! Il lui rappela le petit jardin d’Auteuil, des soirs au théâtre, une rencontre sur le boulevard, d’anciens domestiques, sa négresse.

  Elle s’étonnait de sa mémoire. Cependant, elle lui dit :

  — “Quelquefois, vos paroles me reviennent comme un écho lointain, comme le son d’une cloche apporté par le vent ; et il me semble que vous êtes là, quand je lis des passages d’amour dans les livres.”

  — “Tout ce qu’on y blâme d’exagéré, vous me l’avez fait ressentir”, dit Frédéric. “Je comprends Werther, que ne dégoûtent pas les tartines de Charlotte.”

  — “Pauvre cher ami !”

  Elle soupira ; et, après un long silence :

  — “N’importe, nous nous serons bien aimés.”

  — “Sans nous appartenir, pourtant !”

  — “Cela vaut peut-être mieux”, reprit-elle.

  — “Non ! non ! Quel bonheur nous aurions eu !”

  — “Oh ! je le crois, avec un amour comme le vôtre !”

  Et il devait être bien fort pour durer après une séparation si longue !

  Frédéric lui demanda comment elle l’avait découvert.

  — “C’est un soir que vous m’avez baisé le poignet entre le gant et la manchette. Je me suis dit :” Mais il m’aime… il m’aime. “J’avais peur de m’en assurer, cependant. Votre réserve était si charmante, que j’en jouissais comme d’un hommage involontaire et continu.”

  Il ne regretta rien. Ses souffrances d’autrefois étaient payées.

  Quand ils rentrèrent, Mme Arnoux ôta son chapeau. La lampe, posée sur une console, éclaira ses cheveux blancs. Ce fut comme un heurt en pleine poitrine.

  Pour lui cacher cette déception, il se posa par terre à ses genoux, et, prenant ses mains, se mit à lui dire des tendresses.

  — “Votre personne, vos moindres mouvements me semblaient avoir dans le monde une importante extrahumaine. Mon cœur, comme de la poussière, se soulevait derrière vos pas. Vous me faisiez l’effet d’un clair de lune par une nuit d’été, quand tout est parfums, ombres douces, blancheurs, infini ; et les délices de la chair et de l’âme étaient contenues pour moi dans votre nom, que je me répétais, en tâchant de le baiser sur mes lèvres. Je n’imaginais rien au-delà. C’était Mme Arnoux telle que vous étiez, avec ses deux enfants, tendre, sérieuse, belle à éblouir, et si bonne ! Cette image-là effaçait toutes les autres. Est-ce que j’y pensais, seulement ! puisque j’avais toujours au fond de moi-même la musique de votre voix et la splendeur de vos yeux !” Elle acceptait avec ravissement ces adorations pour la femme quelle n’était plus. Frédéric, se grisant par ses paroles, arrivait à croire ce qu’il disait. Madame Arnoux, le dos tourné à la lumière, se penchait vers lui. Il sentait sur son front la caresse de son haleine, à travers ses vêtements le contact indécis de tout son corps. Leurs mains se serrèrent ; la pointe de sa bottine s’avançait un peu sous sa robe, et il lui dit, presque défaillant :

  — “La vue de votre pied me trouble.”

  Un mouvement de pudeur la fit se lever. Puis, immobile, et avec l’intonation singulière des somnambules :

  — “A mon âge ! lui ! Frédéric !… Aucune n’a jamais été aimée comme moi ! Non, non ! à quoi sert d’être jeune ? Je m’en moque bien je les méprise, toutes celles qui viennent ici !”

  — “Oh ! il n’en vient guère !” reprit-il complaisamment.

  Son visage s’épanouit, et elle voulut savoir s’il se marierait.

  Il jura que non.

  — “Bien sûr ? pourquoi ?”

  — “A cause de vous”, dit Frédéric en la serrant dans ses bras.

  Elle y restait, la taille en arrière, la bouche entrouverte, les yeux levés. Tout à coup, elle le repoussa avec un air de désespoir ; et, comme il la suppliait de lui répondre, elle dit en baissant la tête :

  — “J’aurais voulu vous rendre heureux.”

  Frédéric soupçonna Mme Arnoux d’être venue pour s’offrir ; et il était repris par une convoitise plus forte que jamais, furieuse, enragée. Cependant, il sentait quelque chose d’inexprimable, une répulsion, et comme l’effroi d’un inceste. Une autre crainte l’arrêta, celle d’en avoir dégoût plus tard. D’ailleurs, quel embarras ce serait !

  — et tout à la fois par prudence et pour ne pas dégrader son idéal, il tourna sur ses talons et se mit à faire une cigarette.

  Elle le contemplait, tout émerveillée.

  — “Comme vous êtes délicat ! Il n’y a que vous ! Il n’y a que vous !”

  Onze heures sonnèrent.

  — “Déjà !” dit-elle ; “au quart, je m’en irai.”

  Elle se rassit ; mais elle observait la pendule, et il continuait à marcher en fumant. Tous les deux ne trouvaient plus rien à se dire. Il y a un moment, dans les séparations, où la personne aimée n’est déjà plus avec nous.

  Enfin, l’aiguille ayant dépassé vingt-cinq minutes, elle prit son chapeau par les brides, lentement.

  — “Adieu, mon ami, mon cher ami ! Je ne vous reverrai jamais ! C’était ma dernière démarche de femme. Mon âme ne vous quittera pas. Que toutes les bénédictions du ciel soient sur vous !”

  Et elle le baisa au front, comme une mère.

  Mais elle parut chercher quelque chose, et lui demanda des ciseaux. Elle défit son peigne ; tous ses cheveux blancs tombèrent. Elle s’en coupa, brutalement, à la racine, une longue mèche.

  — “Gardez-les ! Adieu !”

  Quand elle fut sortie, Frédéric ouvrit sa fenêtre, Mme Arnoux, sur le trotto
ir, fit signe d’avancer à un fiacre qui passait. Elle monta dedans. La voiture disparut.

  Et ce fut tout.

  CHAPITRE 7

  Vers le commencement de cet hiver, Frédéric et Deslauriers causaient au coin du feu, réconciliés encore une fois, par la fatalité de leur nature qui les faisait toujours se rejoindre et s’aimer.

  L’un expliqua sommairement sa brouille avec Mme Dambreuse, laquelle s’était remariée à un Anglais.

  L’autre, sans dire comment il avait épousé Mlle Roque, conta que sa femme, un beau jour, s’était enfuie avec un chanteur. Pour se laver un peu du ridicule, il s’était compromis dans sa préfecture par des excès de zèle gouvernemental. On l’avait destitué. Il avait été, ensuite, chef de colonisation en Algérie, secrétaire d’un pacha, gérant d’un journal, courtier d’annonces, pour être finalement employé au contentieux dans une compagnie industrielle.

  Quant à Frédéric, ayant mangé les deux tiers de sa fortune, il vivait en petit bourgeois.

  Puis, ils s’informèrent mutuellement de leurs amis.

  Martinon était maintenant sénateur.

  Hussonnet occupait une haute place, où il se trouvait avoir sous sa main tous les théâtres et toute la presse.

  Cisy, enfoncé dans la religion et père de huit enfants, habitait le château de ses aïeux.

  Pellerin, après avoir donné dans le fouriérisme, l’homéopathie, les tables tournantes, l’art gothique et la peinture humanitaire, était devenu photographe ; et sur toutes les murailles de Paris, on le voyait représenté en habit noir avec un corps minuscule et une grosse tête.

  — “Et ton intime Sénécal ?” demanda Frédéric.

  — “Disparu ! Je ne sais ! Et toi, ta grande passion, Mme Arnoux ?”

  — “Elle doit être à Rome avec son fils, lieutenant de chasseurs.”

  — “Et son mari ?”

  — “Mort l’année dernière.”

  — “Tiens !” dit l’avocat.

  Puis se frappant le front :

  — “A propos, l’autre jour, dans une boutique, j’ai rencontré cette bonne Maréchale, tenant par la main un petit garçon qu’elle a adopté. Elle est veuve d’un certain M. Oudry, et très grosse maintenant, énorme. Quelle décadence ! Elle qui avait autrefois la taille si mince.”

 

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