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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 297

by Gustave Flaubert


  Cet individu avait une casquette de cuir, un pantalon très large, le teint rouge et la taille fine, malgré ses cheveux blancs, l'air à la fois d'un officier en retraite, et d'un vieux cabotin.

  De temps à autre, il lâchait un juron puis, sur un mot de Goutman dit plus bas, se calmait de suite, et passait à un autre papier.

  Bouvard qui l'observait, au bout d'un quart d'heure s'approcha de lui.

  — Barberou, je crois ?

  — Bouvard ! s'écria l'homme à la casquette, et ils s'embrassèrent.

  Barberou depuis vingt ans avait enduré toutes sortes de fortunes. Gérant d'un journal, commis d'assurances, directeur d'un parc aux huîtres ; je vous conterai cela ; enfin revenu à son premier métier, il voyageait pour une maison de Bordeaux, et Goutman qui faisait le diocèse lui plaçait des vins chez les ecclésiastiques — mais permettez ; dans une minute, je suis à vous !

  Il avait repris ses comptes, quand bondissant sur la banquette :

  — Comment, deux mille ?

  — Sans doute !

  — Ah ! elle est forte, celle-là !

  — Vous dites ?

  — Je dis que j'ai vu Hérambert moi-même, répliqua Barberou furieux. La facture porte quatre mille ; pas de blagues !

  Le brocanteur ne perdit point contenance.

  — Eh bien ; elle vous libère ! après ?

  Barberou se leva, et à sa figure blême d'abord, puis violette, Bouvard et Pécuchet croyaient qu'il allait étrangler Goutman.

  Il se rassit, croisa les bras. Vous êtes une rude canaille, convenez-en !

  — Pas d'injures, monsieur Barberou ; il y a des témoins ; prenez garde !

  — Je vous flanquerai un procès !

  — Ta ! ta ! ta !

  Puis ayant bouclé son portefeuille, Goutman souleva le bord de son chapeau :

  — À l'avantage ! et il sortit.

  Barberou exposa les faits : pour une créance de mille francs doublée par suite de manoeuvres usuraires, il avait livré à Goutman trois mille francs de vins ; ce qui payerait sa dette avec mille francs de bénéfice ; mais au contraire, il en devait trois mille. Ses patrons le renverraient, on le poursuivrait ! — Crapule ! brigand ! sale juif ! — et ça dîne dans les presbytères ! D'ailleurs, tout ce qui touche à la calotte !… Il déblatéra contre les prêtres, et tapait sur la table avec tant de violence que la statuette faillit tomber.

  — Doucement ! dit Bouvard.

  — Tiens ! Qu'est-ce que ça ? et Barberou ayant défait l'enveloppe de la petite vierge : un bibelot du pèlerinage ! À vous ?

  Bouvard, au lieu de répondre, sourit d'une manière ambiguë.

  — C'est à moi ! dit Pécuchet.

  — Vous m'affligez reprit Barberou ; mais je vous éduquerai là-dessus, — n'ayez pas peur ! Et comme on doit être philosophe, et que la tristesse ne sert à rien, il leur offrit à déjeuner.

  Tous les trois s'attablèrent.

  Barberou fut aimable, rappela le vieux temps, prit la taille de la bonne, voulut toiser le ventre de Bouvard. Il irait chez eux bientôt, et leur apporterait un livre farce.

  L'idée de sa visite les réjouissait médiocrement. Ils en causèrent dans la voiture, pendant une heure, au trot du cheval. Ensuite Pécuchet ferma les paupières. Bouvard se taisait aussi. Intérieurement, il penchait vers la Religion.

  M. Marescot s'était présenté la veille pour leur faire une communication importante. — Marcel n'en savait pas davantage.

  Le notaire ne put les recevoir que trois jours après ; — et de suite exposa la chose. Pour une rente de sept mille cinq cents francs, Mme Bordin proposait à M. Bouvard de lui acheter leur ferme.

  Elle la reluquait depuis sa jeunesse, en connaissait les tenants et aboutissants, défauts et avantages — et ce désir était comme un cancer qui la minait. Car la bonne dame en vraie Normande, chérissait par-dessus tout le bien moins pour la sécurité du capital que pour le bonheur de fouler un sol vous appartenant. Dans l'espoir de celui-là, elle avait pratiqué des enquêtes, une surveillance journalière, de longues économies, et elle attendait avec impatience, la réponse de Bouvard.

  Il fut embarrassé, ne voulant pas que Pécuchet un jour se trouvât sans fortune ; mais il fallait saisir l'occasion, — qui était l'effet du pèlerinage. — La Providence pour la seconde fois se manifestait en leur faveur.

  Ils offrirent les conditions suivantes : la rente non pas de sept mille cinq cents francs mais de six mille serait dévolue au dernier survivant. Marescot fit valoir que l'un était faible de santé. Le tempérament de l'autre le disposait à l'apoplexie, et Mme Bordin signa le contrat, emportée par la passion.

  Bouvard en resta mélancolique. Quelqu'un désirait sa mort ; et cette réflexion lui inspira des pensées graves, des idées de Dieu, et d'éternité.

  Trois jours après M. Jeufroy les invita au repas de cérémonie qu'il donnait une fois par an à des collègues.

  Le dîner commença vers deux heures de l'après-midi, pour finir à onze du soir. On y but du poiré, on y débita des calembours. L'abbé Pruneau composa séance tenante un acrostiche, M. Bougon fit des tours de cartes, et Cerpet, jeune vicaire, chanta une petite romance qui frisait la galanterie. Un pareil milieu divertit Bouvard. Il fut moins sombre le lendemain.

  Le curé vint le voir fréquemment. Il présentait la Religion sous des couleurs gracieuses. Que risque-t-on, du reste ? — et Bouvard consentit bientôt à s'approcher de la sainte table. Pécuchet, en même temps que lui, participerait au sacrement.

  Le grand jour arriva.

  L'église, à cause des premières communions était pleine de monde. Les bourgeois et les bourgeoises encombraient leurs bancs, et le menu peuple se tenait debout par derrière, ou dans le jubé, au-dessus de la porte.

  Ce qui allait se passer tout à l'heure était inexplicable, songeait Bouvard ; mais la Raison ne suffit pas à comprendre certaines choses. De très grands hommes ont admis celle-là. Autant faire comme eux. Et dans une sorte d'engourdissement, il contemplait l'autel, l'encensoir, les flambeaux, la tête un peu vide car il n'avait rien mangé — et éprouvait une singulière faiblesse.

  Pécuchet en méditant la Passion de Jésus-Christ s'excitait à des élans d'amour. Il aurait voulu lui offrir son âme, celle des autres — et les ravissements, les transports, les illuminations des saints, tous les êtres, l'univers entier. Bien qu'il priât avec ferveur, les différentes parties de la messe lui semblèrent un peu longues.

  Enfin, les petits garçons s'agenouillèrent sur la première marche de l'autel, formant avec leurs habits, une bande noire, que surmontaient inégalement des chevelures blondes ou brunes. Les petites filles les remplacèrent, ayant sous leurs couronnes, des voiles qui tombaient ; de loin, on aurait dit un alignement de nuées blanches au fond du choeur.

  Puis ce fut le tour des grandes personnes.

  La première du côté de l'Évangile était Pécuchet ; mais trop ému, sans doute, il oscillait la tête de droite et de gauche. Le curé eut peine à lui mettre l'hostie dans la bouche, et il la reçut en tournant les prunelles.

  Bouvard, au contraire, ouvrit si largement les mâchoires que sa langue lui pendait sur la lèvre comme un drapeau. En se relevant, il coudoya Mme Bordin. Leurs yeux se rencontrèrent. Elle souriait ; sans savoir pourquoi, il rougit.

  Après Mme Bordin communièrent ensemble Mlle de Faverges, la Comtesse, leur dame de compagnie, — et un monsieur que l'on ne connaissait pas à Chavignolles.

  Les deux derniers furent Placquevent, et Petit l'instituteur ; — quand tout à coup on vit paraître Gorju.

  Il n'avait plus de barbiche ; — et il regagna sa place, les bras en croix sur la poitrine, d'une manière fort édifiante.

  Le curé harangua les petits garçons. Qu'ils aient soin plus tard de ne point faire comme Judas qui trahit son Dieu, et de conserver toujours leur robe d'innocence. Pécuchet regretta la sienne. Mais on remuait des chaises ; les mères avaient hâte d'embrasser leurs enfants.

  Les paroissiens à la sortie, échangèrent des félicitations. Quelques-uns pleur
aient. Mme de Faverges en attendant sa voiture se tourna vers Bouvard et Pécuchet, et présenta son futur gendre : — M. le baron de Mahurot, ingénieur. Le comte se plaignait de ne pas les voir. Il serait revenu la semaine prochaine. Notez-le ! je vous prie. La calèche était arrivée ; les dames du château partirent. Et la foule se dispersa.

  Ils trouvèrent dans leur cour un paquet au milieu de l'herbe. Le facteur, comme la maison était close, l'avait jeté par-dessus le mur. C'était l'ouvrage que Barberou avait promis, — Examen du Christianisme par Louis Hervieu, ancien élève de l'École normale. Pécuchet le repoussa. Bouvard ne désirait pas le connaître.

  On lui avait répété que le sacrement le transformerait : durant plusieurs jours, il guetta des floraisons dans sa conscience. Il était toujours le même ; et un étonnement douloureux le saisit.

  Comment ! la chair de Dieu se mêle à notre chair — et elle n'y cause rien ! La pensée qui gouverne les mondes n'éclaire pas notre esprit. Le suprême pouvoir nous abandonne à l'impuissance.

  M. Jeufroy, en le rassurant, lui ordonna le Catéchisme de l'abbé Gaume.

  Au contraire, la dévotion de Pécuchet s'était développée. Il aurait voulu communier sous les deux espèces, chantait des psaumes, en se promenant dans le corridor, arrêtait les Chavignollais pour discuter, et les convertir. Vaucorbeil lui rit au nez, Girbal haussa les épaules, et le capitaine l'appela Tartuffe. On trouvait maintenant qu'ils allaient trop loin.

  Une excellente habitude c'est d'envisager les choses comme autant de symboles. Si le tonnerre gronde, figurez-vous le jugement dernier ; devant un ciel sans nuages, pensez au séjour des bienheureux ; dites-vous dans vos promenades que chaque pas vous rapproche de la mort. Pécuchet observa cette méthode. Quand il prenait ses habits il songeait à l'enveloppe charnelle dont la seconde personne de la Trinité s'est revêtue. Le tic-tac de l'horloge lui rappelait les battements de son coeur, une piqûre d'épingle les clous de la croix. Mais il eut beau se tenir à genoux pendant des heures, et multiplier les jeûnes, et se pressurer l'imagination, le détachement de soi-même ne se faisait pas ; impossible d'atteindre à la contemplation parfaite !

  Il recourut à des auteurs mystiques : sainte Thérèse, Jean de la Croix, Louis de Grenade, Simpoli, — et de plus modernes, Monseigneur Chaillot. Au lieu des sublimités qu'il attendait, il ne rencontra que des platitudes, un style très lâche, de froides images, et force comparaisons tirées de la boutique des lapidaires.

  Il apprit cependant qu'il y a une purgation active et une purgation passive, une vision interne et une vision externe, quatre espèces d'oraisons, neuf excellences dans l'amour, six degrés dans l'humilité, et que la blessure de l'âme ne diffère pas beaucoup du vol spirituel.

  Des points l'embarrassaient.

  — Puisque la chair est maudite, comment se fait-il que l'on doive remercier Dieu pour le bienfait de l'existence ? Quelle mesure garder entre la crainte indispensable au salut, et l'espérance qui ne l'est pas moins ? Où est le signe de la grâce ? etc. !

  Les réponses de M. Jeufroy étaient simples : — Ne vous tourmentez pas ! À vouloir tout approfondir, on court sur une pente dangereuse.

  Le Catéchisme de Persévérance par Gaume avait tellement dégoûté Bouvard qu'il prit le volume de Louis Hervieu — c'était un sommaire de l'exégèse moderne défendu par le gouvernement. Barberou, comme républicain l'avait acheté.

  Il éveilla des doutes dans l'esprit de Bouvard — et d'abord sur le péché originel. — Si Dieu a créé l'Homme peccable, il ne devait pas le punir ; et le mal est antérieur à la chute, puisqu'il y avait déjà, des volcans, des bêtes féroces ! Enfin ce dogme bouleverse mes notions de justice !

  — Que voulez-vous disait le curé c'est une de ces vérités dont tout le monde est d'accord sans qu'on puisse en fournir de preuves ; — et nous-mêmes nous faisons rejaillir sur les enfants les crimes de leurs pères. Ainsi les moeurs et les lois justifient ce décret de la Providence, que l'on retrouve dans la Nature.

  Bouvard hocha la tête. Il doutait aussi de l'enfer.

  — Car tout châtiment doit viser à l'amélioration du coupable — ce qui devient impossible avec une peine éternelle ! — et combien l'endurent ! Songez donc : tous les Anciens, les juifs, les musulmans, les idolâtres, les hérétiques et les enfants morts sans baptême, ces enfants créés par Dieu ! et dans quel but ? pour les punir d'une faute, qu'ils n'ont pas commise !

  — Telle est l'opinion de saint Augustin ajouta le curé et saint Fulgence enveloppe dans la damnation jusqu'aux foetus. L'Église, il est vrai, n'a rien décidé à cet égard. Une remarque pourtant : ce n'est pas Dieu, mais le pécheur qui se damne lui-même ; et l'offense étant infinie, puisque Dieu est infini, la punition doit être infinie. Est-ce tout, monsieur ?

  — Expliquez-moi la Trinité dit Bouvard.

  — Avec plaisir ! — Prenons une comparaison : les trois côtés du triangle, ou plutôt notre âme, qui contient : être, connaître et vouloir ; ce qu'on appelle faculté chez l'Homme est personne en Dieu. Voilà le mystère.

  — Mais les trois côtés du triangle ne sont pas chacun le triangle. Ces trois facultés de l'âme ne font pas trois âmes. Et vos personnes de la Trinité sont trois Dieux.

  — Blasphème !

  — Alors il n'y a qu'une personne, un Dieu, une substance affectée de trois manières !

  — Adorons sans comprendre dit le curé.

  — Soit ! dit Bouvard.

  Il avait peur de passer pour un impie, d'être mal vu au château.

  Maintenant ils y venaient trois fois la semaine — vers cinq heures — en hiver — et la tasse de thé les réchauffait. M. le comte par ses allures rappelait le chic de l'ancienne cour, la Comtesse placide et grasse, montrait sur toutes choses un grand discernement. Mlle Yolande leur fille, était le type de la jeune personne, l'Ange des keepsakes — et Mme de Noares leur dame de compagnie ressemblait à Pécuchet, ayant son nez pointu.

  La première fois qu'ils entrèrent dans le salon, elle défendait quelqu'un.

  — Je vous assure qu'il est changé ! Son cadeau le prouve.

  Ce quelqu'un était Gorju. Il venait d'offrir aux futurs époux un prie-Dieu gothique. On l'apporta. Les armes des deux maisons s'y étalaient en reliefs de couleur. M. de Mahurot en parut content ; et Mme de Noares lui dit :

  — Vous vous souviendrez de mon protégé !

  Ensuite, elle amena deux enfants, un gamin d'une douzaine d'années et sa soeur, qui en avait dix peut-être. Par les trous de leurs guenilles, on voyait leurs membres rouges de froid. L'un était chaussé de vieilles pantoufles, l'autre n'avait plus qu'un sabot. Leurs fronts disparaissaient sous leurs chevelures et ils regardaient autour d'eux avec des prunelles ardentes comme de jeunes loups effarés.

  Mme de Noares conta qu'elle les avait rencontrés le matin sur la grande route. Placquevent ne pouvait fournir aucun détail.

  On leur demanda leur nom. Victor — Victorine. — Où était leur père ? — En prison. — Et avant, que faisait-il ? — Rien. — Leur pays. — Saint-Pierre. — Mais quel Saint-Pierre ? Les deux petits pour toute réponse disaient en reniflant : — Sais pas, sais pas. Leur mère était morte et ils mendiaient.

  Mme de Noares exposa combien il serait dangereux de les abandonner ; elle attendrit la Comtesse, piqua d'honneur le Comte, fut soutenue par Mademoiselle, s'obstina, réussit. La femme du garde-chasse en prendrait soin. On leur trouverait de l'ouvrage plus tard ; — et comme ils ne savaient ni lire ni écrire, Mme de Noares leur donnerait elle-même des leçons afin de les préparer au catéchisme.

  Quand M. Jeufroy venait au château, on allait quérir les deux mioches, il les interrogeait puis faisait une conférence, où il mettait de la prétention, à cause de l'auditoire.

  Une fois, qu'il avait discouru sur les Patriarches, Bouvard en s'en retournant avec lui et Pécuchet, les dénigra fortement.

  Jacob s'est distingué par des filouteries, David par les meurtres,

  Salomon par ses débauches.

  L'abbé lui répondit qu'il fallait voir plus loin. Le s
acrifice d'Abraham est la figure de la Passion. Jacob une autre figure du Messie, comme Joseph, comme le serpent d'airain, comme Moïse.

  — Croyez-vous dit Bouvard, qu'il ait composé le Pentateuque ?

  — Oui ! sans doute !

  — Cependant on y raconte sa mort ! même observation pour Josué — et quant

  aux Juges, l'auteur nous prévient qu'à l'époque dont il fait l'histoire,

  Israël n'avait pas encore de Rois. L'ouvrage fut donc écrit sous les

  Rois. Les Prophètes aussi m'étonnent.

  — Il va nier les Prophètes, maintenant !

  — Pas du tout ! mais leur esprit échauffé percevait Jéhovah sous des formes diverses, celle d'un feu, d'une broussaille, d'un vieillard, d'une colombe ; et ils n'étaient pas certains de la Révélation puisqu'ils demandent toujours un signe.

  — Ah ! — et vous avez découvert ces belles choses ?…

  — Dans Spinoza ! À ce mot, le curé bondit. — L'avez-vous lu ?

  — Dieu m'en garde !

  — Pourtant, monsieur, la Science !…

  — Monsieur, on n'est pas savant, si l'on n'est chrétien.

  La Science lui inspirait des sarcasmes. — Fera-t-elle pousser un épi de grain, votre Science ! Que savons-nous ? disait-il.

  Mais il savait que le monde a été créé pour nous ; il savait que les Archanges sont au-dessus des Anges ; — il savait que le corps humain ressuscitera tel qu'il était vers la trentaine.

  Son aplomb sacerdotal agaçait Bouvard, qui par méfiance de Louis Hervieu écrivit à Varlot. Et Pécuchet mieux informé, demanda à M. Jeufroy des explications sur l'Écriture.

  Les six jours de la Genèse veulent dire six grandes époques. Le rapt des vases précieux fait par les juifs aux Égyptiens doit s'entendre des richesses intellectuelles, les Arts, dont ils avaient dérobé le secret. Isaïe ne se dépouilla pas complètement — Nudus en latin signifiant nu jusqu'aux hanches ; ainsi Virgile conseille de se mettre nu, pour labourer, et cet écrivain n'eût pas donné un précepte contraire à la pudeur ! Ézéchiel dévorant un livre n'a rien d'extraordinaire ; ne dit-on pas dévorer une brochure, un journal ?

 

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