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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 316

by Gustave Flaubert


  — Oui.

  — Satan, si je voulais, je te broierais aussi entre mes mains. Satan, qu’as-tu qui te rende supérieur à tout ? qu’as-tu ? est-ce ton corps ? mets ta tête au niveau de mon genou et de mon pied, je l’écraserai sur le sol. Qu’as-tu qui fasse ta gloire et ton orgueil, l’orgueil, cette essence des esprits supérieurs ? Qu’as-tu ? réponds !

  — Mon âme.

  — Et combien de minutes dans l’éternité peux-tu compter où cette âme t’ait donné le bonheur ?

  — Cependant, quand je vois les âmes des hommes souffrir comme la mienne, c’est alors une consolation pour mes douleurs, un bonheur pour mon désespoir ; mais toi, qu’as-tu donc de si divin ? est-ce ton âme ?

  — Non ! c’est parce que je n’en ai pas.

  — Pas d’âme ? eh quoi ! c’est donc un automate vivifié par un éclair de génie ?

  — Le génie ! oh ! le génie ! dérision et pitié ! À moi le génie ? ah !

  — Pas d’âme ? et qui te l’a dit ?

  — Qui me l’a dit ? je l’ai deviné... Écoute, et tu verras. Lorsque je vins sur cette terre, il faisait nuit, une nuit comme celle-ci, froide et terrible. Je me souviens d’avoir été apporté par les vagues sur le rivage... Je me suis levé et j’ai marché. Je me sentais heureux alors, la poitrine libre ; j’avais au fond de moi quelque chose de pur et d’intact, qui me faisait rêver et songer à des idées confuses, vagues, indéterminées, j’avais comme un ressouvenir lointain d’une autre position, d’un état plus tranquille et plus doux ; il me semblait, lorsque je fermais les yeux et que j’écoutais la mer, retourner vers ces régions supérieures où tout était poésie, silence et amour, et je crus avoir continuellement dormi. Ce sommeil était lourd et stupide, mais qu’il était doux et profond ! en effet, je me souviens qu’il fut un instant où tout passait derrière moi et s’évaporait comme un songe. Je revins d’un état d’ivresse et de bonheur pour la vie et pour l’ennui ; peu à peu ces rêves que je croyais retrouver sur la terre disparurent comme ce songe ; ce coeur se rétrécit, et la nature me parut avortée, usée, vieillie, comme un enfant contrefait et bossu qui porte les rides du vieillard.

  Je tâchai d’imiter les hommes, d’avoir leurs passions, leur intérêt, d’agir comme eux, ce fut en vain, c’est comme l’aigle qui veut se blottir dans le nid du pivert. Alors tout s’assombrit à ma vue, tout ne fut plus qu’un long voile noir, l’existence une longue agonie, et la terre un sépulcre où l’on enterrait tout vif, et puis quand, après bien des siècles, bien des âges, quand, après avoir vu passer devant moi des races d’hommes et des empires, je ne sentis rien palpiter en moi, quand tout fut mort et paralysé à mon esprit, je me dis : “Insensé, qui veux le bonheur et n’as point d’âme ! insensé, qui as l’esprit trop haut, le coeur trop élevé, qui comprends ton néant, qui comprends tout, qui n’aimes rien, qui crois que le corps rend heureux et que la matière donne le bonheur ! Cet esprit, il est vrai, était élevé, ce corps était beau, cette matière était sublime, mais pas d’âme ! pas de croyance ! pas d’espoir !”

  — Et tu te plains ! lui dit Satan, en traînant ses mamelles sur le sable et s’étendant de toute sa longueur, tu te plains ! Heureux, bénis le ciel au contraire, tu mourras ! Tu ne désires rien, Arthur, tu n’aimes rien, tu vis heureux, car tu ressembles à la pierre, tu ressembles au néant. Oh ! de quoi te plains-tu ? qui te chagrine ? qui t’accable ?

  — Je m’ennuie.

  — Ton corps, pourtant, ne peut-il point te procurer les plaisirs des hommes ?

  — Les voluptés humaines, n’est-ce pas ? leurs grands baisers, leurs tièdes étreintes ? Oh ! je n’en ai jamais goûté, je les dédaigne et les méprise.

  — Mais une femme ?

  — Une femme ? Ah ! je l’étoufferais dans mes bras, je la broierais de mes baisers, je la tuerais de mon haleine.

  Oh ! je n’ai rien, tu as raison, je ne veux rien, je n’aime rien, je ne désire rien... Et toi, Satan, tu voudrais mon corps, n’est-ce pas ?

  — Un corps ? Oh ! oui, quelque chose de palpable, qui sente, qui se voie, car je n’ai qu’une forme, un souffle, une apparence. Oh ! si j’étais un homme, si j’avais sa large poitrine et ses fortes cuisses... aussi je l’envie, je le hais, j’en suis jaloux... Oh ! mais je n’ai que l’âme, l’âme, souffle brûlant et stérile, qui se dévore et se déchire lui-même ; l’âme ! mais je ne peux rien, je ne fais qu’effleurer les baisers, sentir, voir, et je ne peux pas toucher, je ne peux pas prendre ; je n’ai rien, rien, je n’ai que l’âme. Oh ! que de fois je me suis traîné sur les cadavres de jeunes filles encore tièdes et chauds ! que de fois je m’en suis retourné désespéré et blasphémant ! Que ne suis-je la brute, l’animal, le reptile ! au moins il a ses joies, son bonheur, sa famille ; ses désirs sont accomplis, ses passions sont calmées. Tu veux une âme, Arthur ? Une âme ! mais y songes-tu bien ? Veux-tu être comme les hommes ? veux-tu pleurer pour la mort d’une femme, pour une fortune perdue ? veux-tu maigrir de désespoir, tomber des illusions à la réalité ? Une âme ! mais veux-tu les cris de désespoir stupide, la folie, l’idiotisme ? une âme ! tu veux donc croire ? tu t’abaisserais jusqu’à l’espoir ? Une âme ! tu veux donc être un homme, un peu plus qu’un arbre, un peu moins qu’un chien ?

  — Eh bien non, dit Arthur en s’avançant dans la mer, non, je ne veux rien !

  Puis il se tut, et Satan le vit bientôt courir sur les flots, sa course était légère et rapide et les vagues scintillaient sous ses pas.

  — Oh ! dit Satan, dans sa haine jalouse, heureux, heureux... tu as l’ennui sur la terre, mais tu dormiras plus tard, et moi, moi, j’aurai le désespoir dans l’éternité, et quand je contemplerai ton cadavre...

  — Mon cadavre ? dit Arthur, qui t’a dit que je mourrai ? Ne te l’ai-je pas dit ? je n’espère rien, pas même la mort.

  — Les moyens les plus terribles...

  — Essaie, dit Arthur qui s’était arrêté un instant sur la vague qui le ballottait doucement, comme s’il se fût tenu debout sur une planche.

  Satan se tut longtemps et pensa à l’alchimiste : “Je l’ai trompé, se dit-il, il ne croit pas à son âme. Oh ! tu aimeras, tu aimeras une femme, mais, à celle-là je lui donnerai tant de grâce, tant de beauté, tant d’amour, qu’il l’aimera... car c’est un homme, malgré son orgueil et sa science.”

  — Écoute, Arthur, lui dit-il, demain tu verras une fille de tes montagnes, tu l’aimeras.

  Arthur se mit à rire.

  — Pauvre sot, lui dit-il, je veux bien essayer, ou plutôt essaie de me tuer, si tu l’oses !

  — Non, dit Satan, je n’ai de pouvoir que sur les âmes. Et il le quitta.

  Arthur était resté sur les rochers, et quand la lune commença à paraître, il ouvrit ses immenses ailes vertes, déploya son corps blanc comme la neige, et s’envola vers les nues.

  V

  Il faisait soir et le soleil rougeâtre et mourant éclairait à peine la vallée et les montagnes. C’était à cette heure du crépuscule où l’on voit, dans les prés, des fils blancs qui s’attachent à la chevelure des femmes et à leurs vêtements de dentelles et de soyeuses étoffes ; c’était à cette heure où la cigale chante de son cri aigu, dans l’herbe et sous les blés. Alors on entend dans les champs des voix mystérieuses, des concerts étranges, et puis, bien loin, le bruit d’une sonnette qui s’apaise et diminue, avec les troupeaux qui disparaissent et qui descendent. À cette heure, celle qui garde les chèvres et les vaches hâte son pas, court sans regarder derrière elle, et puis s’arrête de temps en temps, essoufflée et tremblante, car la nuit va venir et l’on rencontre dans le chemin quelques hommes et des jeunes gens, et puis elle a seize ans, la pauvre enfant, et elle a peur.

  Julietta rassemble ses vaches et se dirige vers le village, dont on distinguait quelques cabanes, mais, ce jour-là, elle était triste, elle ne courait plus pour cueillir des fleurs et pour les mettre dans ses cheveux. Non ! plus de sauts enfantins à la vue d’une belle marguerite que son pied allait écraser, plus de chants joyeux, ce jour-là, plus de
ces notes perlées, de ces longues roulades ; non ! plus de joie ni d’ivresse, plus ce joli cou blanc qui se courbait en arrière, et d’où sortait en dansant une musique légère et toute chaude d’harmonie, mais, au contraire, des soupirs répétés, un air rêveur, des larmes dans les yeux, et une longue promenade, bien rêveuse et bien lente, au milieu des herbes, sans faire attention qu’elle marche dans la rosée et que ses vaches ont disparu, tant la jeune fille est nonchalante et toute mélancolique.

  Que de fois, dans ce jour, elle courut après son troupeau ; que de fois elle revint se rasseoir, lasse et ennuyée, et là, penser, ou plutôt ne penser à rien ! Elle était oppressée, son coeur brûlait, il désirait quelque chose de vague, d’indéterminé, il s’attachait à tout, quittait tout, il avait l’ennui, le désir, l’incertitude ; ennui, rêve du passé, songe sur l’avenir, tout cela passait dans la tête de l’enfant, couchée sur l’herbe et qui regardait le ciel les mains sur son front. Elle avait peur d’être ainsi seule au milieu des champs, et pourtant elle y avait passé son enfance, se jouant dans les bois et courant dans les moissons ; le bruit du feuillage la faisait trembler, elle n’osait se retourner, il lui semblait toujours voir derrière sa tête la figure de quelque démon grimaçant avec un rire horrible.

  Elle regarda longtemps les rayons rougeâtres du soleil qui diminuait de plus en plus, et qui décrivait, de place en place, des cercles lumineux qui s’agrandissaient, disparaissaient, puis revenaient bientôt ; elle attendit que la cloche de l’église eût fini de sonner et quand ses dernières vibrations furent perdues dans le lointain, alors elle se leva péniblement, courut après son troupeau, et se mit en marche pour retourner chez son père.

  Tout à coup elle vit, à une cinquantaine de pas, une vingtaine de petites flammes qui s’élevaient de la terre ; les flammes disparurent, mais au bout de quelques minutes, Julietta les revit encore ; elles se rapprochèrent peu à peu, et puis une disparaissait, puis une autre, une troisième, et enfin la dernière qui sautillait, s’allongeait et dansait avec vivacité et folie. Les vaches s’arrêtèrent tout à coup, comme si un instinct naturel leur prescrivait de ne plus avancer, et firent entendre un beuglement plaintif qui se traîna longtemps, monotone, et puis mourut lentement.

  Les flammes redoublèrent, et l’on entendait distinctement des rires éclatants et des voix d’enfants. Julietta pâlit et s’appuya sur la corne d’une génisse, immobile et muette de terreur ; elle entendit des pas derrière sa tête, elle sentit ses joues effleurées par un souffle brûlant et un homme vint se placer debout devant elle.

  Il était richement vêtu, ses habits étaient de soie noire, sa main gantée reluisait de diamants ; au moindre de ses gestes on entendait un bruit de sonnettes argentines, comme mêlées à des pièces d’or ; sa figure était laide, ses moustaches étaient rouges, ses joues étaient creuses, mais ses yeux brillaient comme deux charbons, ils étincelaient sous une prunelle épaisse et touffue comme une poignée de cheveux ; son front était pâle, ridé, osseux, et la partie supérieure en était soigneusement cachée par une toque de velours rouge. On eût dit qu’il craignait de montrer sa tête.

  — Enfant, dit-il à Julietta, belle enfant !

  Et il l’attira vers lui d’une main puissante, avec un sourire qu’il tâchait de faire doux et qui n’était qu’horrible.

  — Aimes-tu quelqu’un ?

  — Oh ! laissez-moi, dit la jeune fille, je me meurs entre vos bras ! vous m’écrasez !

  — Eh quoi ! personne ? continua le chevalier. Oh ! tu aimeras quelqu’un, car je suis puissant, moi, je donne la haine et l’amour. Tiens, asseyons-nous ici, continua-t-il, sur le dos de ta vache blanche.

  Celle-ci se coucha sur le côté et prêta le flanc, l’inconnu s’assit sur son cou, il tenait d’une main une de ses cornes et de l’autre la taille de Julietta.

  Les feux follets avaient cessé, le soleil n’éclairait plus, il faisait presque nuit et la lune, pâle et faible, luttait avec le jour.

  Julietta regardait l’étranger avec terreur ; son regard était terrible.

  — Laissez-moi ! dit-elle, oh ! laissez-moi, au nom de Dieu !

  — Dieu ? reprit-il amèrement, et il se mit à rire. Julietta, continua-t-il, connais-tu le duc Arthur d’Almaroës ?

  — Je l’ai vu quelquefois, mais c’est comme de vous, j’en ai peur... Oh ! laisse-moi, laisse-moi ; il faut que je m’en aille... mon père ! oh ! s’il savait...

  — Ton père ! eh bien ?

  — S’il savait, vous dis-je, que vous me retenez ainsi, le soir... oh ! mais il vous tuerait !

  — Je te laisse libre, Julietta, pars !

  Et il laissa tomber son bras qui la tenait vivement étreinte.

  Elle ne put se lever, quelque chose l’attachait au ventre de l’animal qui geignait tristement et humectait l’herbe de sa langue baveuse ; il râlait et remuait sa tête sur le sol comme s’il se mourait de douleur.

  — Eh bien, Julietta, pars ; qui t’empêche ?

  Elle s’efforça encore, mais rien ne put lui faire faire un mouvement, sa volonté de fer se brisait devant la fascination de cet homme et son pouvoir magique.

  — Qu’êtes-vous donc ? lui dit-elle, quel mal vous ai-je fait ?

  — Aucun... mais parlons du duc Arthur d’Almaroës. N’est-ce pas qu’il est riche, qu’il est beau ?

  Ici il se tut, se frappa le front de ses deux mains : “Oh ! qu’il vienne ! qu’il vienne donc !”

  Et puis ils restèrent ainsi tous deux longtemps, bien longtemps, la jeune fille tremblante, et lui l’oeil fixé sur elle et la contemplant avidement.

  — Es-tu heureuse ? lui demanda-t-il.

  — Heureuse ? Oh, non !

  — Que te faut-il ?

  — Je ne sais, mais je n’aime rien, rien ne me plaît, surtout aujourd’hui, je suis bien triste, et ce soir encore... votre air méchant... Oh ! j’en deviendrai folle !

  — N’est-ce pas, Julietta, que tu voudrais être reine ?

  — Non !

  — N’est-ce pas, Julietta, que tu aimes l’église et son encens, sa haute nef, ses murailles noircies et ses chants mystiques ?

  — Non.

  — Tu aimes la mer, les coquilles au rivage, la lune au ciel et des rêves dans tes nuits ?

  — Oh ! oui ! j’aime tout cela.

  — Et qu’y rêves-tu dans tes nuits, Julietta ?

  — Que sais-je ?

  Et elle devint toute pensive.

  — N’est-ce pas que tu souhaites une autre vie, des voyages lointains ? n’est-ce pas que tu voudrais être la feuille de rose pour rouler dans l’air, être l’oiseau qui vole, le chant qui se perd, le cri qui s’élance ? n’est-ce pas que le duc Arthur est beau, riche et puissant ! Et lui aussi, il aime les rêves, les sublimes extases.

  “Oh ! qu’il vienne ! qu’il vienne ! continua-t-il tout bas, qu’il vienne ! elle l’aimera et d’un amour chaud, brûlant, entier, ils se perdront tous deux.”

  La lune roulait sous les nuages, elle éclairait la montagne, la vallée et le vieux château gothique, dont la sombre silhouette se dessinait au clair de lune comme un fantôme sur le mur du cimetière.

  — Levons-nous, dit l’inconnu, et marchons !

  L’étranger prit Julietta et l’entraîna sur ses pas, les vaches bondissaient, galopaient dans les champs, elles couraient, éperdues, les unes après les autres, puis revenaient autour de Julietta en sautant et en dansant ; on n’entendait que le bruit de leurs pas sur la terre et la voix du cavalier aux éperons d’or qui parlait et parlait toujours d’un son singulier comme un orgue. Il y avait longtemps qu’ils marchaient ainsi, le chemin était facile, et ils marchaient rapidement sur l’herbe fraîche, glissante sous les pieds comme une glace polie. Julietta était fatiguée, ses jambes s’affaissaient sous son corps.

  — Quand arriverai-je ? demandait-elle souvent.

  Et son regard mélancolique s’élançait dans l’horizon qui ne lui offrait qu’une obscurité profonde. Enfin elle reconnut, après bien longtemps, la masure de son père. L’étranger était toujours à s
es côtés, il ne disait plus rien, seulement son visage était gai et il souriait comme un homme heureux ; quelques mots d’une langue inconnue s’échappaient de ses lèvres, et puis il prêtait l’oreille attentivement, silencieux et la bouche béante.

  — Aimes-tu le duc Arthur ? demanda-t-il encore une fois.

  — Je le connais à peine, et puis, que vous importe ?

  — Tiens, le voilà ! lui dit-il.

  En effet, un homme passa devant eux, il était nu jusqu’à la ceinture, son corps était blanc comme la neige, ses cheveux étaient bleus et ses yeux avaient un éclat céleste.

  L’inconnu disparut aussitôt.

  Julietta se mit à courir, puis, arrivée à une porte en bois entourée d’une haie, elle se cramponna au marteau de fer et sonna à coups redoublés. Un vieillard vint ouvrir, c’était son père.

  — Pauvre enfant, lui dit-il, d’où viens-tu ? entre !

  Et la jeune fille aussitôt se précipita dans la maison, où sa famille l’attendait depuis plusieurs heures avec angoisse ; chacun aussitôt poussa des cris de joie, on l’embrassa, on la questionna, et l’on se mit à table autour d’un énorme pot en fer d’où s’exhalait une vapeur épaisse.

  — As-tu ramené les vaches ? lui demanda sa mère.

  Et sur sa réponse affirmative, elle lui prescrivit d’aller les traire. Julietta sortit et revint au bout de quelques minutes, apportant un énorme seau de fer-blanc qu’elle déposa avec peine sur la table... mais c’était du sang.

  — Ciel ! du sang ! s’écria Julietta - elle devint pâle et tomba sur les genoux de sa mère - oh ! c’est lui !

 

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