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Complete Works of Gustave Flaubert

Page 477

by Gustave Flaubert


  Les fouilles que l’on a faites sous ces diverses espèces de pierres n’ont amené à aucune conclusion sérieuse. On a prétendu que les dolmens et les trilithes étaient des autels, quand ils n’étaient pas des tombeaux ; que les roches aux fées étaient des lieux de réunion ou bien des sépultures et que les conseils de fabrique d’alors s’assemblaient dans les cromlechs. M. de Cambry a entrevu dans les pierres branlantes les emblèmes du monde suspendu dans l’espace, mais on s’est assuré depuis que ce n’étaient que des pierres probatoires dont on faisait usage pour rechercher la culpabilité des accusés, et qu’ils étaient convaincus du crime imputé quand ils ne pouvaient remuer le rocher mobile.

  Les galgals et les borrows ont été sans doute des tombeaux, et quant aux menhirs, on a poussé la bonne volonté jusqu’à trouver qu’ils ressemblaient à des phallus ! D’où l’on a induit le règne d’un culte ithyphallique dans toute la basse Bretagne. Ô chaste indécence de la science, tu ne respectes rien, pas même les peulvans !

  Pour en revenir aux pierres de Carnac, ou plutôt pour les quitter, je ne demanderais pas mieux comme un autre que de les avoir contemplées lorsqu’elles étaient moins noires et que les lichens n’y avaient pas encore poussé. La nuit, quand la lune roulait dans les nuages et que la mer mugissait sur le sable, les druidesses errantes parmi ces pierres (si elles y erraient toutefois) devaient être belles il est vrai avec leur faucille d’or, leur couronne de verveine et leur traînante robe blanche rougie du sang des hommes. Longues comme des ombres, elles marchaient sans toucher terre, les cheveux épars, pâles sous la pâleur de la lune. D’autres que nous déjà se sont dit que ces grands blocs immobiles peut-être les avaient vues jadis, d’autres comme nous viendront aussi là sans comprendre, et les Mahé des siècles à naître s’y briseront le nez et y perdront leur peine.

  Une rêverie peut être grande et engendrer au moins des mélancolies fécondes quand, partant d’un point fixe, l’imagination, sans le quitter, voltige dans son cercle lumineux ; mais lorsque, se cramponnant à un objet dénué de plastique et privé d’histoire, elle essaie d’en tirer une science et de rétablir toute une société perdue, elle demeure elle-même plus stérile et plus pauvre que cette matière inerte à laquelle la vanité des bavards pré- tend trouver une forme et donner des chroniques.

  Après avoir exposé les opinions de tous les savants cités plus haut, que si l’on me demande à mon tour, quelle est ma conjecture sur les pierres de Carnac, car tout le monde a la sienne, j’émettrai une opinion irréfutable, irréfragable, irrésistible, une opinion qui ferait reculer les tentes de M. de la Sauvagère et pâlir l’égyptien Penhoet ; une opinion qui casserait le zodiaque de Cambry et mettrait le serpent Python en tron- çons, et cette opinion la voici : les pierres de Car- nac sont de grosses pierres.

  Nous nous en retournâmes donc à l’auberge où, servis par notre hôtesse qui avait de grands yeux bleus, de fines mains qui s’achèteraient cher et une douce figure d’une pudeur monacale, nous dînâmes d’un bel appétit qu’avaient creusé nos cinq heures de marche. II ne faisait pas encore nuit pour dormir, on n’y voyait plus pour rien faire, nous allâmes à l’église.

  Elle est petite, quoique portant nef et bas côtés, comme une grande dame d’église de ville. De gros piliers de pierre, trapus et courts, soutien- nent sa voûte de bois bleu, d’où pendent de petits navires, ex-voto promis.dans les tempêtes. Les araignées courent sur leurs voiles et la pous- sière pourrit leurs cordages.

  On ne disait aucun office, la lampe du chœur brûlait seule dans son godet d’huile jaune, et en haut, dans l’épaisseur de la voûte, les fenêtres non fermées laissaient passer de larges rayons blancs, avec le bruit du vent qui courbait les arbres. Un homme est venu, a rangé les chaises, a mis deux chandelles dans des girandoles de fer- blanc accrochées au pilier, et a tiré dans le milieu une façon de brancard à pied dont le bois noir avait de grosses taches blanches. D’autres gens sont entrés dans l’église, un prêtre en surplis a passé devant nous ; on a entendu un bruit de clo- chettes s’arrêtant et reprenant par intervalles, et la porte de l’église s’est ouverte toute grande ; personne ne venait, on attendait quelqu’un. Le son saccadé de la petite cloche s’est mêlé à un autre qui lui répondait, et toutes deux, s’appro- chant en grandissant, redoublaient leurs batte- ments secs et cuivrés.

  Une charrette traînée par des bœufs a paru dans la place et s’est arrêtée devant le portail. Un mort était dessus. Ses pieds pâles et mats, comme de l’albâtre lavé, dépassaient le bout du drap blanc qui l’enveloppait de cette forme indé- cise qu’ont tous les cadavres en costume. La foule survenue se taisait. Les hommes restaient découverts ; le prêtre secouait son goupillon en marmottant des oraisons, et les bœufs accouplés, remuant lentement la tête, faisaient crier leur gros joug de cuir. L’église, où brillait une étoile au fond, ouvrait sa grande ombre noire que refou- lait du dehors le jour vert des crépuscules plu- vieux, et l’enfant qui éclairait sur le seuil passait toujours la main devant sa chandelle, pour em- pêcher le vent de l’éteindre.

  On l’a descendu de la charrette ; sa tête s’est cognée contre le timon. On l’a entré dans l’église, on l’a mis sur le brancard. Un flot d’hommes et de femmes a suivi. On s’est agenouillé sur le pavé, les hommes près du mort, les femmes plus loin, vers la porte, et le service a commencé.

  Il ne dura pas longtemps, pour nous du moins, car les psalmodies basses bourdonnaient vite, couvertes de temps à autre par un sanglot faible qui partait de dessous les capes noires, en bas de la nef. Une main m’a effleuré et je me suis reculé pour laisser passer une femme courbée. Serrant les poings sur sa poitrine, baissant la tête, allant en avant sans remuer les pieds, essayant de regarder, tremblant de voir, elle s’est avancée vers la ligne de lumières qui brûlaient le long du brancard. Lentement, lentement, en levant son bras comme pour se cacher dessous, elle a tourné la tête sur le coin de son épaule et elle est tombée sur une chaise, affaissée, aussi morte et molle que ses vêtements mêmes. A la lueur des cierges, j’ai vu ses yeux fixes dans leurs paupières rouges, éraillés comme par une brûlure vive, sa bouche idiote et crispée, grelottante de désespoir, et toute sa pauvre figure qui pleurait comme un orage.

  C’était son mari, perdu à la mer, que l’on venait de retrouver sur la grève et qu’on allait enterrer tout à l’heure.

  Le cimetière touchait à l’église. On y passa par une porte de côté, et chacun y reprit son rang, tandis que dans la sacristie on clouait le mort dans son cercueil. Une pluie fine mouillait l’air, on avait froid ; il faisait gras marcher, et les fos- soyeurs, qui n’avaient pas fini, rejetaient avec peine la terre lourde et molle qui collait sur leurs louchets. Au fond, les femmes, à genoux dans l’herbe, avaient découvert leurs capuchons et leurs grands bonnets blancs, dont les pans empesés se soulevaient au vent, faisaient de loin comme un grand linceul qui se lève de terre et qui ondoie.

  Le mort a reparu, les prières ont recommencé, les sanglots ont repris. On les entendait à travers le bruit de la pluie qui tombait.

  Près de nous sortait par intervalles égaux une sorte de gloussement étouffé qui ressemblait à un rire. Partout ailleurs, en l’écoutant, on l’eût pris pour l’explosion réprimée de quelque joie violente ou pour le paroxysme contenu d’un délire de bonheur. C’était la veuve qui pleurait. Puis, elle s’approcha jusqu’au bord, elle fit comme les autres, et la terre peu à peu reprit son niveau et chacun s’en retourna.

  Comme nous enjambions l’escalier du cime- tière, un jeune homme qui passait à côté de nous dit en français à un autre : “Le bougre puait-il ! If est presque tout pourri ! Depuis trois semaines qu’il est à l’eau, c’est pas étonnant !”

  (*) En rentrant chez nous, nous avons trouvé notre

  Inédit, pages 107 à 109. hôtesse qui donnait à teter à son enfant et qui l’endormait en se dandinant sur une chaise. II n’y avait pour nous plus rien de curieux à Carnac. Nous avions vu a loisir sur le portail latéral de son église l’affreux baldaquin
qui rentre générale- ment dans le goût de l’architecture des pâtissiers, j’entends celle qui décore ces odieuses inventions connues sous le nom de pièces montées dont les tranches d’orange confite font les arcades et les bouts de chocolat les colonnes, avec un obélisque en sucre rose terminé par une fleur, et nous avions contemplé dans l’intérieur la statue de saint Corneille, plus entourée de cordes qu’un saucis- son de Lyon ne l’est de ficelles. Les cordes qui ont touché le saint ont la vertu de guérir les ani- maux malades, aussi y a-t-il au-dessus de la grande porte de l’église une sorte d’enseigne peinte, re- présentant deux paysans présentant l’un sa vache et l’autre son bœuf à ce bon saint vétérinaire. Quand ces cordes sont restées autour de lui un certain temps, elles ont acquis leur diplôme, on les emporte et on les garde chez soi, on se les emprunte de voisin à voisin et de village à village. Honteux reste des superstitions dont la France éclairée s’est purgée, dirait le National.

  Nous n’en restâmes pas moins trois jours en- core à Carnac, à n’y faire autre chose que de nous promener au bord de la mer et à nous cou- cher sur le sable, où nous dessinions avec nos bâtons des arabesques qu’effaçait le flot montant, et sur lequel, étendus en plein soleil, nous dor- mions comme des lézards. L’un près de l’autre, assis par terre, nous prenions du sable dans nos mains, nous le regardions couler à travers nos doigts, nous retournions la carcasse séchée de quel- que vieux crabe évidé, nous cherchions des galets creux pour nous faire des encriers, nous ramas- sions des coquillages, et la journée passait. Le soleil s’abaissait sur la mer qui variait ses couleurs, continuait son bruit et laissait sur la plage son long feston de varechs et d’écume, nous ouvrions nos poitrines, nous humions le parfum des vagues, douce et acre senteur mêlée d’eau, de brise et d’herbes, qui accourt vers nous du fond de l’océan, et des bouffées d’air chaud venaient d’entre les trous des dunes dont les joncs minces s’accro- chaient aux boucles de nos guêtres. Quand le soir était arrivé, nous retournions au gîte en regardant dans le ciel les grandes traînées de pourpre qui s’étendaient sur son azur.

  Un matin pourtant nous partîmes comme les aulres matins ; nous prîmes le même sentier, nous traversâmes la haie d’ormeaux et la prairie incli- née où nous avions vu, la veille, une petite fille chassant ses bestiaux vers l’abreuvoir ; mais ce fut le dernier jour et la dernière fois peut-être que nous passâmes par là.

  Un terrain vaseux où nous enfoncions jusqu’aux chevilles s’étend de Carnac jusqu’au village de Pô. Un canot nous y attendait, nous montâmes dedans, on poussa du fond avec la rame et on hissa la voile. Notre marin, vieillard à figure gaie, s’assit à l’arrière, y attacha au plat-bord une ligne pour prendre du poisson, et laissa partir sa barque tranquille. A peine s’il faisait du vent ; la mer toute bleue n’avait pas de rides et gardait long- temps sur elle le sillage étroit du gouvernail. Le bonhomme causait ; il nous parlait des prêtres qu’il n’aime pas, de la viande qui est une bonne chose à manger, même les jours maigres, du mal qu’il avait quand il était au service, des coups de fusil

  qu’il a reçus quand il était douanier..... Nous

  allions doucement, la ligne tendue suivait toujours et le bout du tape-cul trempait dans l’eau.

  La lieue qui nous resta à faire à pied pour aller de Saint-Pierre à Quiberon fut lestement avalée, malgré une route montueuse à travers des sables, malgré le soleil qui faisait crier sur nos épaules la bretelle de nos sacs, et nonobstant quantité de menhirs qui se dressaient dans la campagne.

  A Quiberon, nous déjeunâmes chez le sieur Rohan Belle-Isie qui tient l’Hôtel Penthièvre. Ce gentilhomme était nu-pieds dans ses savates, vu la chaleur, et trinquait avec un maçon, ce qui ne l’empêche pas d’être le descendant d’une des pre- mières familles d’Europe. Un noble de vieille race ! un vrai noble, vive Dieu ! qui nous a tout de suite fait cuire des homards et s’est mis à nous battre des biftecks.

  Notre orgueil en fut flatté dans sa fibre la plus reculée et encore maintenant je ne puis m’em- pêcher, en pensant à cet honneur, de remercier d’un seul coup la Providence de tous ceux dont elle m’a comblé dans ma vie. J’ai été embrassé par des princesses de sang royal, j’ai dîné avec un Montmorency (il m’a même offert du cidre), j’ai été servi par un Rohan, j’ai trinqué avec Louis Fessard et j’ai tapé sur la bedaine aux cardinaux !

  Tout le passé de Quiberon se résume dans un massacre. Sa plus rare curiosité est un cimetière ; il est plein, il regorge, il fait craquer ses murs, il déborde dans la rue. Les pierres tassées se brisent aux angles, montent les unes sur les autres, s’envahissent, se submergent et se confondent, comme si les morts, gênés dessous, soulevaient leurs épaules pour sortir de leurs tombeaux. On dirait de quelque océan pétrifié dont toutes ces tombes font les vagues et où les croix seraient les mâts des vaisseaux perdus.

  Au milieu, un grand ossuaire tout ouvert reçoit les squelettes de ceux que l’on désensevelit pour faire place aux autres. De qui donc cette pensée : la vie est une hôtellerie, c’est le cercueil qui est la maison ? Ceux-ci ne restent pas dans la leur, ils n’en sont que les locataires et on les en chasse à la fin du bail. Tout autour de cet ossuaire, où cet amas d’ossements ressemble à un fouillis de bourrées, est rangée, à hauteur d’homme, une série de petites boites en bois noir, de six pouces carrés chacune, recouvertes d’un toit, surmontées d’une croix, et percées sur la face antérieure d’un cœur à jour qui laisse voir dedans une tète de mort. Au-dessus du cœur, on lit en lettres peintes : “Ceci est le chef de***, décédé tel an, tel jour.” Ces têtes n’ont appartenu qu’à des gens d’un certain rang, et l’on passerait pour un mauvais fils, si au bout de sept ans on ne donnait au crâne de ses parents le luxe de ce petit coffre. Quant au reste du corps, on le rejette dans l’ossuaire ; vingt-cinq ans après, on y jette aussi la tête. Il y a quelques années, je ne sais qui voulut abolir cette coutume. Une émeute se fit, elle resta.

  Il peut être mal de jouer ainsi avec toutes ces boules rondes qui ont contenu la pensée, avec ces cercles vides où battait l’amour. Toutes ces boîtes le long de l’ossuaire, sur les tombes, dans l’herbe, sur le mur, pêle-mêle, peuvent sembler horribles à plusieurs, ridicules à d’autres ; mais ces bois noirs se pourrissent à mesure que les os qu’ils renferment blanchissent et s’égrènent ; toutes ces têtes vous regardant avec leur nez rongé, leurs orbites creuses et leur front qui luit par place sous la traînée gluante des limaçons ; ces fémurs entassés là comme tous les grands charniers de la Bible ; ces fragments de crânes qui roulent pleins de terre, et où parfois, comme dans un pot de porcelaine, a poussé quelque fleur qui sort par le trou des yeux ;la vulgarité même de ces inscriptions toutes pareilles les unes aux autres, comme le sont entre eux les morts qu’elles désignent ; toute cette pourriture humaine, disposée de cette façon, nous a paru fort belle et nous a procuré un solide et bon spectacle.

  Si la poste d’Auray eût été arrivée, nous fus- sions partis tout de suite pour Belle-Isle ; mais on attendait la poste d’Auray. Assis dans la cui- sine de l’auberge, en chemise et les bras nus, les marins de passage patientaient en buvant chopine.

  — A quelle heure arrive-t-elle donc la poste d’Auray ?

  — C’est selon ; à dix heures d’ordinaire, ré- pondit le patron.

  — A midi, fit M. de Rohan.

  — A une heure.

  — A une heure et demie.

  — Souvent elle n’est pas ici avant deux heures.

  — C’est pas régulier !

  Nous en étions convaincus, il en était trois.

  On ne pouvait partir avant l’arrivée de ce mal- encontreux courrier qui apporte pour Belle-Isle les dépêches de la terre ferme. II fallait se rési- gner. On allait sur le devant de la porte, on re- gardait dans la rue, on rentrait, on ressortait. « Ah ! il ne viendra pas aujourd’hui. — II sera resté en route. — Faut nous en aller. — Non, attendons- le. — Si ces messieurs s’ennuient trop après tout... — Au fait, peut-être n’y a-t-il pas de lettres ? �
�� Non, encore un petit quart d’heure. — Ah ! c’est lui ! » Ce n’était pas lui, et le dialogue recom- mençait.

  Enfin, un trot de cheval fatigué qui bat le bri- quet, un bruit de grelots, un coup de fouet, un homme qui crie : “Ho ! ho ! voilà la poste ! voilà la poste !”

  Le cheval s’arrêta net à la porte, rentra son

  8 échine, tendit le cou, allongea le museau en mon- trant les dents, écarta les jambes de derrière et se leva sur les jarrets.

  La rosse était haute, cagneuse, osseuse, sans poils à la crinière, le sabot rongé, les fers battants ; la croupière lui déchirait la queue ; un séton suin- tait à son poitrail. Perdu dans une selle qui l’en- gouffrait, retenu en arrière par une valise, en avant par le grand portefeuille aux lettres passé dans l’arçon, son cavalier, juché dessus, se tenait ratatiné comme un singe. Sa petite figure à poils rares et blonds, ridée et racornie comme une pomme de rainette, disparaissait sous un chapeau de toile cirée doublé de feutre ; une sorte de pa- letot de coutil gris lui remontait jusqu’aux hanches et lui entourait le ventre d’un cercle de plis ra- massés, tandis que son pantalon sans sous-pieds, qui se relevait et s’arrêtait aux genoux, laissait voir à nu ses mollets rougis par le frottement des étrivières, avec ses bas bleus descendus sur le bord de ses souliers. Des ficelles rattachaient les harnais de la bête ; des bouts de fil noir ou rouge avaient recousu le vêtement du cavalier ; des re- prises de toutes couleurs, des taches de toutes formes, de la toile en lambeaux, du cuir gras, de la crotte séchée, de la poussière nouvelle, des cordes qui pendaient, des guenilles qui brillaient, de la crasse sur l’homme, de la gale sur la bête, l’un chétif et suant, l’autre étique et soufflant, le premier avec son fouet, le second avec ses gre- lots ; tout cela ne faisait qu’une même chose ayant même teinte et même mouvement, exécutant presque mêmes gestes, servant au même usage, dont l’ensemble s’appelle la poste d’Auray.

 

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