Crève, l'écran

Home > Other > Crève, l'écran > Page 18
Crève, l'écran Page 18

by Klopmann


  – Et c'est signé comment ? aboya la voix dans le combiné.

  – Wolf. W-O-L-F.

  – Ça veut dire « loup », observa-t-elle.

  – Oui, je sais. C'est mon nom.

  – C'est drôle parce que je me disais qu'un loup dans un poulailler, vous voyez… C'est comme un renard dans une bergerie ! Vous les élevez au sol ou en batterie ?

  – Au gril, trancha le policier qui croyait avoir eu son lot d'épreuves.

  – Bon, je vois, vous êtes pas un bavard, vous. Bon, alors, je lui dis : « Rappelez la maison Poulaga – Wolf », et c'est tout ? relut la ventouse qui espérait encore un brin de conversation.

  – C'est tout simplement parfait. Je compte sur vous ! C'est très important.

  – Ne vous inquiétez pas. Dites, vous ne m'enverriez pas un poulet ? J'adore ça et puis, vous savez, maintenant c'est la saison, avec le festival, mais autrement, les affaires ne vont pas fort…

  – C'est comme si c'était fait, grinça Wolf qui raccrocha.

  Puis, à l'adresse des autres :

  – Quelle peste !

  Véro reprit l'avantage :

  – Toubib, regardons les choses raisonnablement. Le fond et la forme. Pour le fond, il faut un mobile, une opportunité et un moyen pour la commission d'un meurtre. Nous n'avons que l'opportunité, et encore. Cela nous renvoie au fond. Je ne crois pas au surnaturel.

  – Moi non plus, sauf à évoquer cette piste comme la seule permettant d'expliquer de si curieuses réactions. Notez qu'il existe aussi une palette de substances chimiques qui provoquent des effets psychotropes favorisant ce genre de choses.

  – Vandrisse, victime d'un sort ?

  – Il n'y a rien de commun entre les trois morts. Trois personnalités très différentes.

  – Notez que les trois sont à la télé, précisa le médecin.

  – Pas dans des rôles visibles.

  – C'est donc qu'il faut chercher à l'intérieur.

  – Un jeteur de sorts ?

  Véro n'en revenait pas.

  – Facile de faire des poupées à leur image et de les transpercer d'aiguilles en prononçant des formules magiques, reprit le médecin. Je ne crois pas en ces choses-là, je vous l'ai dit, mais je crois en revanche que nous ignorons beaucoup de choses de la mécanique du monde. Je n'y crois pas tant qu'on ne les a pas démontrées. Je n'exclus pas, en revanche, que cela puisse l'être un jour. Très franchement, cette affaire me passionne.

  – La télé n'est pas un temple vaudou.

  – Allez savoir ! rétorqua le Diafoirus dans un sourire las.

  Wolf coupa court :

  – Vous tentez de nous faire croire que les trois ont pu être contraints par des forces supérieures de s'étrangler ?

  – Des forces supérieures à leur volonté. Je ne tente pas de vous le faire croire, je vous dis ce que je pense, moi. Et je crois aussi que je ferais bien de me livrer à une analyse plus fine encore des tissus. Peut-être était-il drogué ?

  – Vandrisse ? s'exclama Véronique incrédule, en se remémorant le style du type qu'elle avait déjà croisé quelquefois, et qui avait tout du colonel anglais.

  – Je dis : peut-être. Et vous, vous feriez bien de gratter un peu dans la vie de ces gens.

  – Nom de Dieu ! jura Véro.

  Le défilé reprenait autour des vitres qu'un agent faisait aveugler par de grandes feuilles cartonnées. Dimitri Antoine, le météorologue qui affichait un air grave de circonstance, l'ineffable Marreux qui tentait une percée, plus mille têtes inconnues : chacun haussait le col dans l'espoir d'avoir ensuite quelque chose à raconter. Sarah Leila faisait l'objet de toutes les attentions : venue chercher du courrier mal orienté, la présentatrice des jeux du Loto s'était trouvée par hasard au bon endroit au bon moment. Elle avait tout vu et se faisait un plaisir de raconter. En version féminine, c'était une vraie caricature de Piccoli dans Le Prix du danger, une bonimenteuse vieillissante accrochée à ses habits de lumière pour amener dans les foyers « un peu de cet espoir qui nous fait tant défaut ». Leila était un nom d'emprunt. Elle s'appelait en réalité Einstein. La laisser s'appeler Einstein pour présenter une telle émission, c'eût été prêter le flanc à toutes les moqueries ! Véro la reconnut sans enthousiasme. Un moment, le trio s'était cru seul au monde. C'est fou ce qu'il y avait comme mouvement dans les parages, subitement. L'aquarium avait été déclaré hors service : à titre provisoire, le Nautilus avait pris le relais, procédure habituelle en cas de panne.

  – Quoi, nom de Dieu ?

  – Et si le toubib avait raison ? fit-elle à l'adresse de Wolf.

  Le regard de l'autre lui fit comprendre qu'il avait forcément raison.

  – Je crois que je te vois venir…

  – Les lettres anonymes ! J'ai les copies dans mon sac…

  Elle sortit une feuille de l'enchevêtrement de papiers qui constituait son « sac », en fait une valise à dossiers qu'elle compulsait quand Wolf l'avait bipée. Ignorant le séisme qu'elle venait de causer dans son classement, elle la déplia frénétiquement.

  – Je lis : « Vous qui êtes aux commandes d'un outil de pouvoir et de persuasion, sachez que rien ne remplace la puissance de l'âme. Les manipulations médiatiques ne peuvent rien contre la pensée. L'expérience à laquelle nous allons nous livrer représente le plus beau défi que l'esprit puisse livrer à l'ordre – votre ordre que nous refusons. » Et si c'était une annonce plutôt qu'un chantage ?

  – Possible, fit le médecin.

  – Et ce putain de patron qui ne rappelle pas ! pesta le lieutenant.

  À la même heure, ce putain de patron dégustait un potage de fruits de mer au curry rouge et lait de coco en compagnie d'un charmant homme du monde, dans un petit salon intime décoré de bambous et de photos exotiques.

  Au rayon Sillagy, la police locale avait achevé de recueillir les indices usuels : fibres, dépôts en tout genre, crasse des ongles et autres substances chimiques, textiles ou physiologiques. On les avait passés au microspectrophotomètre, au chromatographe, et retournés dans tous les sens : peine perdue. À l'exception d'un poil masculin qui aurait très bien pu appartenir au précédent locataire de la chambre et de quelques fibres textiles très communes, rien d'anormal, rien d'étranger à Sillagy n'avait donné la moindre indication utile. Ventura se triturait les sourcils et partageait ses soucis avec Bloch et Durand, ses limiers. Tous trois sirotaient une bière dans une pièce tapissée d'armoires métalliques.

  – Reprenons, fit Ventura. Si vous vouliez tuer quelqu'un dans une chambre d'hôtel sans laisser la moindre trace, comment procéderiez-vous ? Pas d'empreintes digitales, aucune marque ni dépôt de semelles sur la moquette qu'on a passée au spectromètre, pas même une pellicule, rien. L'assassin n'a tout de même pas agi sur coussin d'air !

  – Sûrement pas, dit finement Durand en essuyant la mousse qui humectait sa barbe minutieusement taillée.

  – Admettons que nous avons affaire à un type bien organisé. L'absence d'indices fait pencher en faveur de l'assassinat. Optons pour la préméditation. Comme c'est plutôt réussi, c'est un type malin qui a fait ça.

  – Ou une femme, objecta Bloch.

  – Ou une femme. Le coup n'impliquait aucune force physique, n'est-ce pas ?

  – Aucune. Soit c'est un coup de bol, soit l'assassin sait manier un coupe-papier, et pas seulement pour lire son courrier. Droit dans le cœur, net et propre, sans rémission possible. Quasi instantané.

  – Ce n'est pas un coup de bol, fit Bloch. Quand on ne laisse aucune trace, c'est qu'on a préparé son coup.

  – Primo, l'assassin portait des gants. Secundo, on peut penser qu'il avait aussi emballé ses pieds dans des chaussons de plastique. C'est logique mais ce n'est pas très discret, résuma Bloch.

  – Pas vraiment, fit Durand que le surmenage intellectuel ne menaçait pas.

  – Si tu avais décidé de tuer ce mec en évitant de laisser des traces, Bloch, comment t'y prendrais-tu ?

  – Tu veux que je te dise ?

  – Ben tiens !

  – Je me dé
guiserais en infirmière ou en femme de chambre. Rien d'étonnant, dans ce cas, à porter des chaussons, des gants et même une protection capillaire. Tu croises quelqu'un, tout est normal.

  – Pas bête. Donc, tu penches pour une femme.

  – Affirmatif !

  – Vous savez qui était Sillagy ? lança gravement Méphisto.

  – Un gars de la télé, s'illumina Durand.

  – Je l'ai gardé pour la bonne bouche, poursuivit Ventura sans se laisser démonter. Je suis tombé sur un truc incroyable : c'est le fils d'un cadre hongrois du Parti communiste, détaché en Allemagne de l'Est. La Préfecture m'a fait parvenir tout un dossier : il travaille chez nous depuis douze ans, permis en règle et tout et tout, mais il est toujours hongrois. Son père est mort.

  L'instinct de conservation de Durand le poussa à retenir le « Et alors ? » qui lui chauffait les lèvres.

  – T'as une idée derrière la tête, observa Bloch.

  – Et plus qu'une idée. Je t'ai dit ce que je pensais de cette Allemande, Daniela Rückstühl. Sa mère, au ministère de l'Intérieur, tu te souviens ?

  – Vaguement, fit Bloch qui ne se souvenait de rien.

  – Quand Daniela Rückstühl s'est tirée à l'Ouest, sa mère a perdu son boulot. C'est ce qu'elle nous a dit lorsqu'elle nous a raconté son histoire. J'ai fait demander aux Allemands de confirmer ça, juste pour voir ; c'était sans importance mais je voulais tester son récit, voir s'il y avait du vrai dans sa romance ou si elle n'était pas un peu mytho…

  – Et c'est du flan ! conclut Durand.

  – Au contraire, c'est parfaitement exact ! J'ai même reçu – et je n'en demandais pas tant – la copie de l'acte de renvoi pour « trahison ». Comme si la mère était coupable de ce qu'avait fait sa fille. Je l'ai là.

  Une mauvaise télécopie arborait les armes de l'ancienne RDA et un numéro de classement microfilmique. Suivait une traduction approximative, service que le protocole d'entraide n'exigeait pas ; vraiment, les Allemands poussaient très loin le détail. L'en-tête « Ministère de l'Intérieur » était suivi des indications hiérarchiques : « Direction du Personnel », « Service des Fraudes », « Contrôleur Général », etc. Avec des majuscules partout et des noms de deux kilomètres. C'était un avis tout ce qu'il y avait d'officiel. Il indiquait que Frau Sonia Rückstühl était bannie de la fonction publique, avec effet immédiat et sans indemnités, pour « complicité de trahison, non dénoncement (c'était traduit ainsi) de kriminel (re-sic) et activité contre-révolutionnaire ». Au bas, deux signatures s'étalaient sur un lit de tampons et cachets variés : celle du directeur du personnel, Kurt Sannwald, et celle, plus fine, du « Commissaire Délégué », Arpad Sillagy.

  – Le père, précisa Méphisto.

  Même Durand avait compris. C'est dire. Tandis que Méphisto savourait son effet, les deux restèrent bouche bée. Ce fut Bloch qui rompit le silence :

  – Tu me fous en l'air un jour de travail.

  – On ne travaille jamais inutilement. Surtout dans notre partie, philosopha Ventura en décapsulant une autre bouteille de Leffe. T'avais quelque chose ?

  – Je ne sais pas. Peut-être. En tout cas, il y a dans l'hôtel un type qui voyait Sillagy presque tous les jours. Un journaliste qui envoyait ses reportages depuis le car Mobilnews.

  – Un peu comme on envoie un fax, insista Durand. Mais avec des images.

  Le bip de Méphisto émit un couinement. Le lieutenant le détacha de sa ceinture pour lire le message affiché en diodes LCD : « Infos pour vous. Appelez-moi. Séguin. » Suivait un numéro de téléphone. Ventura décrocha sans attendre son combiné.

  – C'est Séguin, annonça-t-il à ses collègues en composant le numéro.

  Séguin était un agent des Stups qui n'avait aucune raison de s'intéresser à leur affaire. D'où leur surprise.

  Une, deux, trois sonneries… Ventura patienta sans grâce. Cinq, six… Finalement, on décrocha. Méphisto brancha le haut-parleur.

  – Où es-tu ? demanda le lieutenant en reconnaissant la voix de son collègue.

  – Aux Marins de Plaisance, répondit l'autre. Je sais que ce n'est pas mes oignons, mais je viens de discuter avec un certain John Wood. Il fumait près des pontons et ça sentait la marijane, tu ne peux pas savoir. J'allais dresser un procès-verbal serré quand j'ai compris qui c'était, ce Wood : le collègue de Sillagy… Alors, je me suis fait gentil et j'ai bavardé avec lui. En échange de quelques infos, comme ça, amicalement. Il ne s'est pas fait prier. Il était transi par la frousse.

  – Et alors ? osa Méphisto.

  – Et alors, j'ai appris que ton défunt, il avait une maîtresse dans le coin. Loup, elle s'appelle. Babette Loup. J'ai ses coordonnées.

  Un profond désarroi fondit sur le trio.

  – Merci, collègue, fit le chef avec humeur. Mais ça, on le savait depuis longtemps.

  – Je me suis dit qu'on ne sait jamais…

  Les sourcils de Ventura prirent une position sinistre.

  – Tu as bien fait. Cela dit, au lieu de traquer les petits fumeurs du soir sur la Croisette, tu ferais mieux de courir après la coke ! Il paraît qu'il s'en deale des kilos, en ce moment.

  Séguin fut piqué au vif. Il connaissait son métier et n'appréciait guère la mise en doute de ses capacités. Encore moins de façon si péremptoire. Après tout, il voulait rendre service !

  – Je suis au courant, figure-toi.

  Un ange passa. Poudre d'ange. Puis le haut-parleur siffla.

  – Tu es toujours là, Ventura ?

  – Mouais, grommela l'autre. Excuse-moi. Je ne voulais pas te blesser mais j'ai été tellement déçu !

  – Je ne t'en veux pas. Et je veux quand même te dire que je suis au courant, pour la coke. Mieux que ça : il va y avoir dans deux ou trois heures un joli trafic au Xanadu. Soirée privée, partouze probable et en quelques heures le chiffre d'affaires garanti d'un bon mois !

  – Tu as besoin d'aide ? Je te dois bien ça…

  – Surtout pas ! fit Séguin qui tenait sa petite revanche d'amour-propre. En fait, j'ai un homme, là-bas. Un petit jeune que j'ai retourné. Je suis au courant de tout. Il a pris des risques. Si tout va bien, j'en aurai fini à l'aube : perquisition générale à 4 heures. Je te souhaite autant de bonheur…

  – Merci, grinça Ventura. Et bonne chance.

  Il raccrocha.

  – Le petit con !

  Ventura l'avait bien cherché. C'est si rare, les collègues coopératifs. Il n'aurait pas dû s'emporter. Il leva la tête et plongea un regard noir dans celui de ses acolytes, manière de leur signifier qu'il était inutile d'en rajouter : l'incident était clos. On passa à autre chose.

  – Je veux revoir cette Allemande ! ordonna Méphisto d'un ton qui justifiait parfaitement son surnom.

  Difficile. Alors que Durand décapsulait une nouvelle bière au mépris de toutes les règles de sobriété, Daniela Rückstühl quittait Cannes, discrètement.

  XXXI

  La direction centrale de la PJ avait autorisé une opération rare. Le Parquet n'avait pas rechigné. On avait donc écouté Solnia : ses collaborateurs avaient été admis à prendre l'avion pour le rejoindre en terre étrangère, administrativement parlant. Les interminables recommandations d'usage pouvaient se résumer ainsi : discrétion, coopération, concertation. Pas question de risquer l'incident diplomatique inter-polices. En temps normal, c'est déjà assez compliqué comme ça. Là, c'était vraiment gratiné.

  L'avion piqua de l'aile et commença de longer la côte, signe que les manœuvres d'approche avaient commencé. Une poignée de bateaux luisaient çà et là comme des éclats de mica perdus dans l'immensité noire. La côte se dessinait en pointillé et les routes, misérables fils d'argent, témoignaient d'invisibles mouvements. On approchait de Nice et Henri Wolf boucla sa ceinture, tout ébahi d'être là, dans les airs, près de Vernes qui n'en pouvait plus. Cannes, en plein festival ! Dans deux heures, il serait à La Mecque. Béroud lui en avait voulu mais c'étaient les ordres. Wolf et Vernes seulement.

  Véro, chargée de la logistique, avai
t fait lever deux lits dans une annexe de l'hôtel de police de Cannes pour ses collègues. C'était officiel, à présent. Elle avait scrupuleusement respecté la procédure interne et prévu que son équipe rencontrerait celle de Ventura le lendemain à 8 heures pour faire le point. Le dernier avion décollait à 22 h 40 et c'était par miracle que Vernes et Wolf l'avaient attrapé. Comme Solnia, ils s'y étaient fait conduire toutes sirènes hurlantes, à cette différence notable qu'ils n'avaient pas eu le temps de préparer leurs bagages, ce qui crispait un peu Vernes. Bien sûr, l'intendance de Cannes mettrait à leur disposition des affaires de toilette utiles et même quelques vêtements, mais Vernes avait ses manies.

  Au fond, se dit Vernes, c'était Vlad qui avait eu raison. Comme Michel Simon « chante faux mais entend juste » dans Jean de la Lune, Solniatcheff avait flairé juste mais senti faux. C'est ça, le travail d'équipe. Les pièces d'un puzzle qu'on assemble à petit feu, y compris des pièces blanches sur lesquelles l'image n'apparaîtra que plus tard. Elles sont là, les pièces, mais, dans un premier temps, on ne sait quoi en faire. Solniatcheff s'était complètement gouré et perdait son temps à attendre les profilages du psychiatre. La réponse était ailleurs, purement technique ; il en était sûr à présent. Quand il raconterait son idée à Solniatcheff…

  L'avion sortit le train d'atterrissage, pointant un ruban lumineux. De légères secousses agitèrent l'appareil tandis qu'un message à usage interne, destiné aux hôtesses, confirmait l'arrivée imminente. Les deux officiers avaient été placés à l'avant de l'appareil afin de pouvoir filer plus rapidement. Véronique avait précisé qu'une voiture les attendrait à l'arrivée : il n'y avait plus qu'à ouvrir l'œil. Wolf avait un peu dormi. Il savait que la nuit serait longue. Retrouver Vlad, lui expliquer, tenir séance puis se faire conduire à la piaule ; le lendemain, briefing général à 8 heures… Vernes était conscient qu'il ne verrait rien du festival. Juste quelques drapeaux, des pubs géantes et des Renault officielles, mais c'était déjà pas mal. C'était ça ou General TV ; alors, autant se distraire un peu. Dire bonjour à la mer. Et, au retour, coincer un assassin. Le Dumboliner se posa comme dans de la mousse et roula quelques minutes à réacteurs inversés, le temps de trouver sa place non loin du bâtiment aéroportuaire. À la coupure des moteurs, une foule amortie se déplia, tout heureuse de s'en aller, ramassant sacs, journaux et serviettes non sans manifester une certaine impatience.

 

‹ Prev