Crève, l'écran

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Crève, l'écran Page 21

by Klopmann


  Question – Donc, les deux victimes étaient vos clientes ?

  Réponse – L'une et l'autre, oui. Mais je pense que chacune ignorait que l'autre fréquentait aussi mon cabinet.

  Q. – Qu'est-ce qui vous permet de le penser ?

  R. – La gêne qu'éprouvent souvent les clients à indiquer qu'ils consultent un psychiatre. Beaucoup de gens pensent encore que c'est le signe d'un dérangement.

  Q. – Ce n'est pas le cas ?

  R. – Oh, si, c'est le cas ! Mais nous sommes tous dérangés. Vous, moi, ce type là-bas… Tout le monde. Ceux qui l'ont admis ont simplement plus de chances que les autres de trouver un peu de quiétude intérieure.

  Q. – Ils se connaissaient. Ils auraient pu parler ensemble.

  R. – C'est objectivement possible. Mais, encore une fois, je ne le crois pas.

  Q. – Ils étaient tous les deux fragiles, je suppose.

  R. – Très fragiles. Déstructurés. Ils cherchaient par tous les moyens à gagner une sérénité perdue.

  Q. – Par tous les moyens ?

  R. – Par tous les moyens de mon ressort. Ils étaient en analyse.

  Q. – Pensez-vous qu'il soit possible de tuer des gens fragiles en leur jetant un sort ?

  R. – Non. Les sorts, les maléfices, je n'y crois pas. Du moins du point de vue de l'émetteur.

  Q. – Pardon ?

  R. – Je veux dire par là que je ne crois pas un instant que le sort jeté par X, l'émetteur, à Y, le récepteur, suffise à faire de Y une personne envoûtée ou morte. En revanche, si le récepteur – Y, en l'occurrence – est persuadé que dans telles circonstances il lui arrivera telle chose, alors tout est possible. Créez les circonstances et la chose lui arrivera. Le récepteur du sort est alors complice, de manière inconsciente bien sûr, de l'émission du sort qui va le frapper.

  Q. – Pourriez-vous être plus clair, docteur ?

  R. – Si B conditionne C pour qu'au troisième top il soit l'heure de sa mort, C meurt. À condition bien sûr qu'il écoute l'horloge parlante. Et qu'il soit vraiment conditionné.

  Q. – Ou drogué.

  R. – Et drogué, éventuellement. La complémentarité est possible mais l'alternative me semble douteuse.

  Q. – L'hypnose pourrait-elle permettre de conditionner un homme ?

  R. – C'est une possibilité, bien sûr. Mais alors, une hypnose profonde, quatrième degré au minimum. Cela dit, il existe plusieurs formes d'hypnose. Oublions celle du music-hall, très spectaculaire mais parfois truquée.

  Q. – Parfois ? Pas toujours ?

  R. – Pas toujours, non. Un bon hypnotiseur de foire peut effectivement faire plonger son sujet dans le premier degré. Il effectuera alors des choses curieuses sur commande, et c'est bien tout ce qui fait le charme de ces spectacles répugnants, du point de vue médical. Le médecin, en effet, tient de son côté l'hypnose pour un phénomène sérieux qui peut conduire à des rémissions dans le cas de petites affections psychopathologiques – verrues, eczéma, par exemple – et permettre aussi l'endormissement dans les cas, plus lourds, d'interventions chirurgicodentaires ou oculaires. Il y a aussi les variantes de type vaudou, pratiquées en Haïti tout particulièrement, et toutes celles qu'on ignore sans doute. Les civilisations les plus riches ont toujours généré des sociétés mystiques dont certaines pratiquent la suggestion collective. Les méthodes de Moon ou de la scientologie passent par un reformatage de l'esprit – par un lavage de cerveau, si vous préférez – qui peut s'apparenter à l'hypnose : l'effacement provoqué de barrières, de valeurs et de critères favorise soit une libération de l'esprit, soit sa réorientation vers d'autres critères essentiels.

  Q. – Pratiquez-vous l'hypnose, docteur ?

  R. – Une forme d'hypnose, oui, parfois. Un truc développé sur la musique sérielle pour favoriser l'expression de douleurs enfouies. Une sorte de provocation de l'abandon. C'est assez douloureux, en général : je force le patient à se remémorer, à exprimer et à extirper de sa mémoire des traumatismes enfouis.

  Q. – Avez-vous traité ainsi MM. Verrat et Visseur ?

  R. – Je ne peux pas vous répondre. Secret professionnel.

  Q. – Connaissez-vous M. Vandrisse ?

  R. – Oui, mais il ne m'a jamais consulté. Je le connais parce que c'est lui qui a signé mon contrat de consultant pour General TV.

  Q. – Pensez-vous possible que l'un ou l'autre ait été conditionné ?

  R. – Ce serait une démonstration extraordinaire. Le pouvoir absolu : conditionner pour imposer la mort à son gré. Une révélation scientifique sensationnelle. Je n'ai jamais rien lu de semblable et pourtant, je suis friand de communications médicales. C'est parfaitement possible.

  Il pressa sur « stop » et rangea son matériel. L'hypothèse prenait forme.

  Solnia sentait encore la compression de son crâne mais percevait clairement que le médicament faisait effet. Il était sûr qu'un miroir lui renverrait l'image d'une tête en chou-fleur, pourtant la douleur vive s'était muée en indicible petite gêne, signe que la migraine s'en allait tranquillement. Comme elle était venue.

  – Vous avez rendez-vous, monsieur ? s'enquit le garçon.

  – Gino Vespa, fit l'homme qui l'accompagnait en smoking et tendait la main.

  Vlad se leva en remerciant le garçon d'un geste du menton.

  – Excusez-moi, je range tout ça. J'écoutais de la musique en vous attendant. Merci de m'avoir rejoint ! C'est vraiment très aimable. Je vois que vous êtes déjà en tenue d'assaut…

  – Je me suis dit que je n'aurais peut-être pas le temps de me changer. La dernière fois, avec la police, j'en ai eu pour près de deux heures. D'abord, on m'appelle pour un crime commis dans mon hôtel, et ensuite c'est vous qui voulez me voir pour des crimes commis ailleurs… Je ne vous cacherai pas que je suis curieux mais, en même temps, un peu fâché de tant d'attention…

  – Je comprends, fit Solnia en rassemblant ses feuilles sans quitter le journaliste du regard. Je vous en remercie d'autant plus. Contrairement à la précédente, cette requête n'a rien d'officiel, je vous l'ai dit. Mais j'ai pensé que vous pouviez m'éclairer. Je suis sûr que vous savez des choses sans intérêt apparent mais qui pourraient m'aiguiller. Comme journaliste, vous ne faites que le cinéma ?

  – Non, bien sûr.

  – C'est ce que je me suis dit. Les infos d'un journaliste et celles d'un flic – jusqu'à un certain point, s'entend – mises à plat, ça pourrait peut-être aider l'un et l'autre, pas vrai ?

  L'offre était convaincante. Le garçon revint avec deux bières.

  – Je me suis dit que vous en prendriez une, expliqua Vespa. Notez que, sinon, je boirai les deux…

  – C'est parfait. Je vous remercie, vraiment.

  – Je vous trouve bien audacieux mais j'apprécie vos méthodes, monsieur Solniatcheff. J'en ai déjà entendu parler. Vous et cette Véronique, je ne sais plus, une couleur…

  – Blanche. Véronique Blanche, mon assistante. Le blanc n'est pas une couleur, au sens chromatique du terme, mais Véronique Blanche est mon assistante.

  – Bref, vous et elle, vous êtes les stars de General TV. On ne parle que de vous dans les couloirs.

  – En bien ou en mal ?

  – En bien, mais pas pour les raisons que vous pensez. Votre enquête, elle est secondaire. Ce qui plaît, c'est que vous avez mis Temple dans tous ses états et pas mal d'autres aussi. Vous avez foutu un sacré bordel, si vous me passez l'expression. Ça distrait drôlement.

  – Les meurtres aussi ?

  – À ce qu'il paraît, c'est pas prouvé, les meurtres.

  – C'est vrai. Qu'en pensez-vous ?

  – J'en pense que vous devriez regarder ceci. Je vous ai apporté un cadeau.

  Vespa commença par boire une interminable lampée de pression. Il savourait avec une égale satisfaction le houblon brassé et l'effet qu'il venait de produire. Solnia le dévisageait en tentant de masquer son immense curiosité.

  – C'est le lien que vous cherchez. Parce que vous n'êtes pas venu seulement pour me voir,
n'est-ce pas ? Vous voudriez bien savoir quel lien il peut y avoir entre les affaires de General TV et du Palace, n'est-ce pas ?

  Ce salaud jouait l'attaque. Le problème, c'est que Solnia n'était pas en mesure de se défendre avant que l'autre ne soit allé au bout de son élan. Après, peut-être, il l'assommerait d'une manchette bien placée. Mais seulement après.

  – Je vois que vous vous intéressez à la question.

  – Comme indépendant, je suis aussi consultant. J'ai reçu un mandat, un simple mandat d'étude, mais j'admets que je dois à présent vous en faire part, puisque vous avez fait le voyage.

  – Je ne sais pas où vous voulez en venir, mais je vous signale que vous avez déjà vu des collègues… Ils n'apprécieront pas que vous ayez caché quelque chose.

  – Je ne leur ai rien caché pour la simple raison qu'ils ne m'ont rien demandé d'autre que mon emploi du temps pendant le meurtre de Sillagy.

  – Que leur avez-vous répondu ?

  – Que j'étais au cinéma. À la première de Silverstein.

  C'était faux. Subitement, tous les voyants de Solnia passèrent au rouge. Il s'était aussi bien préparé que Vespa à ce rendez-vous, qui risquait de ne pas être détendu, et savait que le siège réservé était resté vide.

  – Vraiment, sourit-il sans se mouiller.

  Vespa scruta le policier et joua franc jeu :

  – Ils n'ont même pas vérifié. En réalité, je n'ai même pas eu le temps : j'étais au congrès qui se tenait dans mon hôtel.

  – De sorte que vous avez parlé à la télé d'un film que vous n'avez pas vu ?

  – Pilotage automatique ! Ce n'est pas le film qui intéressait la télé mais le cinéaste.

  – Et les policiers de Cannes ont tout gobé ?

  – J'ai répondu à leurs questions, c'est tout.

  – Alors, soyez direct et répondez à celle-ci. Avez-vous quelque chose pour moi ?

  – Oui. J'ai réfléchi avant de vous rencontrer.

  – Je n'en doute pas, dit Solnia.

  – Temple m'a confié le mandat. Je travaillais pour lui. Il faut que je vous en parle.

  – Pour lui… personnellement ?

  – Il m'emploie pour sentir le vent – personne ne fait attention à moi, un vieux de la maison qui n'y revient qu'en touriste – et je l'ai aidé à déjouer ainsi quelques complots. Disons que je le conseille, amicalement, et qu'il me rémunère pour cela. La direction dispose d'un budget pour quelques conseillers, et j'en suis un. Il voulait juste mon avis sur une histoire qui le tracassait.

  – Au fait, s'il vous plaît.

  – On commençait de le faire chanter. Le problème, c'est qu'il ne savait ni qui ni pourquoi.

  – Que savait-il, alors ?

  – Primo, qu'on lui demanderait bientôt une forte somme – mais à ma connaissance cela ne s'est pas produit ; secundo, que cela venait de l'intérieur.

  – Vraiment ? Expliquez-vous…

  – Très simple : les messages qu'il recevait – il me les a lus au téléphone mais je ne les ai pas vus – arrivaient par courrier interne.

  La tête de Solnia fonctionnait comme une trieuse de billets et tentait de tout remettre en place. Le chantage, la secte, le conditionnement… Ce légiste qui n'était peut-être pas si stupide… Tout cela tenait d'une imparable logique. Il restait un atout dans le jeu de Solnia : les images truquées, dont il s'était abstenu de parler. Il demanda l'autorisation de s'absenter pour se laver les mains, se dirigea d'un pas lent vers les toilettes et, avisant la cabine téléphonique, décida de passer un rapide coup de fil à Véronique pour prendre la température de Paris.

  XXXV

  L'accès à la salle de conférences de General TV était barré par un agent qui ne laissait entrer personne, pas même les membres de la direction. La pièce avait été réquisitionnée et la longue table ovale suffisait à peine à recueillir les fiches et les dossiers qui s'y accumulaient. La police avait installé une ligne de fax protégée et Véronique Blanche ne communiquait qu'avec un radio-téléphone lui aussi brouillé. Six hommes prêtés à contrecœur par divers services sur ordre du Big Boss allaient et venaient en se livrant aux diverses recherches que leur demandait la patronne intérimaire.

  – J'ai très peu de temps ! Alors ? fit Solnia dès qu'il entendit la voix de son adjointe.

  – Alors, ça avance.

  – Chez moi aussi.

  – Des faits ?

  – Des impressions.

  – Moi aussi. Rappelez-moi quand vous voulez.

  Il gagna les toilettes d'un air perplexe. Vespa envoyait des signaux. Pourquoi ? se demandait Solnia. Ou plutôt : que voulait-il lui dire ? Chemin faisant, il ressassait : mais pourquoi ? Contrairement à son habitude, Solnia pissa assis, comme si cette position eût mieux convenu au Penseur. Et ne trouvant d'autre réponse, il se dit que Vespa, le faux décontracté, était en fait un homme acculé. Essayait-il de l'envoyer sur une piste tronquée ? Il en faisait trop. Trop, comme tous les criminels qui, sur le point d'être confondus, font mine de jouer le jeu de la police afin de s'informer au plus près et, en même temps, de se disculper. Il faudrait qu'il s'explique plus précisément sur son alibi bidon. Ventura serait content d'apprendre qu'il s'était fait rouler ! Il faudrait que Vespa s'explique aussi sur son petit jeu électronique. Il faudrait qu'il explique ce que Sillagy avait bien pu découvrir. Il faudrait savoir ce que cette Allemande fichait dans cette histoire. La vessie prête à supporter une autre bière, il sortit des toilettes bien décidé à téléphoner à Véro sitôt l'entretien terminé. Recherches : plein cap sur Gino Vespa. Sa première dent, l'année de sa varicelle, son pedigree, ses relations, tout. Et pareil pour chacun des vingt-huit noms.

  – Je n'ai pas été trop long, j'espère ?

  – J'ai recommandé deux bières.

  – Vous avez bien fait.

  La conversation se poursuivit sur un ton très civil. Vespa se tenait visiblement sur ses gardes et esquivait les estocades avec l'art consommé de celui qui les voit venir. Il raisonnait vite. Les deux jouaient, à présent, et Vespa baladait Solnia avec une évidente satisfaction. Quand, après vingt minutes, les nuages furent noirs et denses au point que l'orage allait éclater, le reporter choisit de briser là :

  – Dites-moi franchement, commissaire. Je vous apporte un scoop et vous paraissez ne pas me croire. Je me trompe ?

  – Ce n'est peut-être pas un scoop.

  Solnia inspira un bon coup. D'une phrase, il sentait qu'il allait jouer l'enquête. Là. Maintenant. Il regarda tour à tour la nappe et le visage du reporter qui affichait un détachement de circonstance, avant d'oser :

  – Écoutez… Nous nous reverrons, monsieur Vespa. Je vous promets que vous serez aux premières loges quand j'arrêterai l'assassin. Je vous dois bien ça pour le tuyau.

  Un frisson traversa le journaliste. Dans le corps juvénile de ce policier se nichait l'esprit d'un vieux crocodile. Vespa entrevit la détermination dans le regard de Solnia, qui se leva en posant sur la table un billet de deux cents francs.

  – Vous m'excuserez, je dois partir. Nous nous reverrons !

  La menace ne souffrait aucun commentaire. Sitôt le policier parti, Vespa demeura sur place avec ses angoisses et sortit d'une boîte en acier chromé un petit joint roulé, pour plus de discrétion, comme une Gauloise sans filtre. Il tira une première bouffée en plongeant dans un abîme de suppositions aussi détestables les unes que les autres, et prit lentement le chemin du grand air.

  Marreux fulminait devant la pièce d'état-major dont le planton venait de lui interdire l'accès, une fois de plus. Les ricanements qu'il percevait autour de lui étaient à la mesure du mépris qu'il inspirait. Pour une fois, Marreux était seul. Il tentait de faire valoir son autorité mais supportait assez mal que là, chez lui, dans sa rédaction, un simple agent de police fasse comme s'il ne le connaissait pas – pis, qu'il s'oppose à sa volonté. L'ambiance était désastreuse et Véro, dans sa bulle, s'en protégeait tant bien que mal. Bien sûr, comme disait Vlad, tout est « sensitif » dans une enquête. Mais elle avait u
n boulot à accomplir, et ce boulot-là, technique, ne souffrait aucune interférence. Tout autour frémissaient des rumeurs de batailles et de complots, de règlements de comptes et de changements d'alliances. Le retournement de Marreux n'était pas passé inaperçu. Lui qui avait tant fait le caniche avant d'avoir son sucre se comportait à présent comme un dogue affamé. L'insigne maladresse qu'il mettait à couper des têtes avait eu le don de rendre tout le monde à cran en moins de deux. Des affichettes l'annonçaient dans les ascenseurs : le personnel allait débrayer pour demander sa démission. Temple, bien sûr, n'accéderait pas à la demande. Pas son genre, surtout sous la pression. Mais enfin, l'affaire pouvait faire très mal : un débrayage à la télé, c'est à coup sûr, le lendemain, les grands titres des journaux. Comme s'il ne suffisait pas d'avoir des meurtres dans la maison. Dans ses petits souliers, la direction tentait de calmer le jeu et s'efforçait de dévier le tir sur les policiers, ces perturbateurs-nés. Trop facile, ça ne prenait pas. À la caf', on distinguait nettement trois camps : ceux qui pensaient que Marreux n'était pour rien dans ces drôles d'histoires de morts subites, ceux qui le voyaient très bien derrière tout ça et ceux qui, enfin – bien que n'osant l'admettre ouvertement –, rêvaient de le voir en tête de liste des décès à venir. Un reporter extérieur qui aurait mené l'enquête serait facilement arrivé à la conclusion que, des trois, ce dernier courant devenait largement majoritaire.

  La furie qui bramait dans une cage menait un bal d'enfer. Après le coup du crack, Méphisto estimait qu'il avait assez de raisons pour la placer un jour en garde à vue. Il invoquerait les soupçons pesant sur une boîte de nuit distributrice de drogues, la nécessité d'interroger un consommateur pris la main dans le sac, n'importe quoi, mais il la bouclerait pour voir. Il se trompait en croyant qu'elle flancherait. Elle se déchaînait comme la Reine de la Nuit dans l'unique but de faire craquer les autres, et l'agent de service n'avait eu d'autre recours que de visser dans ses oreilles les protège-tympans destinés aux tirs d'entraînement, à peine plus bruyants.

 

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