by Klopmann
Daniela Rückstühl n'était pas du genre petit délinquant qu'on peut impressionner en brandissant une clé à molette, et encore moins femme à subir l'injustice sans manifester vivement sa réprobation. C'était bien la seule chose qu'elle pouvait faire, mais elle le faisait bien. Elle n'avait rien à se reprocher et le savait. Quoi ? Usage de crack ? Une fouille de sa chambre – elle ne doutait pas que son fourbi serait passé au peigne fin – n'en révélerait pas même l'existence d'une nanoparticule. Elle avait acheté cette cigarette dans la rue, c'était bien la faute des Français si ce commerce s'étalait aussi facilement dans les rues de Cannes. Elle eut une pensée pour Arletty : « Si vous ne vouliez pas que je baise avec les Allemands, il fallait les arrêter à la frontière ! » Daniela ne connaissait rien du droit local mais se doutait bien qu'après, au pire, une amende, elle serait libre de repartir. Festival gâché, affaires ratées, il lui faudrait expliquer tout ça dès son retour, et c'était bien là le pire. Elle cessa de mugir après avoir compris que son gardien ne l'écoutait plus. À quoi bon ? La mélancolie qui la saisit se mua vite en peur panique. Ils ne vont tout de même pas me coller ce meurtre ? se demanda-t-elle en pestant contre ce méchant coup du sort qui l'avait fait échouer dans une chambre trop proche d'une autre au large de laquelle il ne fallait pas passer, fin soûle par un triste soir. Puis elle s'assit, anéantie. Ils ne vont tout de même pas… Non, ils n'allaient pas. Mais Daniela ne pouvait pas le savoir et Ventura, lui, était bien déterminé à la laisser mariner dans son jus. Pour la leçon.
XXXVI
Le plus étrange, c'était encore l'attitude de Babette Loup. Elle n'avait pas bronché quand Solnia l'avait retrouvée dans son car. Vespa et elle avaient terminé le montage d'un sujet économique – l'envol des prix en période de festival –, mais le journaliste ne voulait pas décoller. Sans doute savait-il que cette visite pouvait ne pas être totalement amicale ; à ce stade, il se trompait. Solniatcheff n'avait ni bonne ni mauvaise intention, seulement l'envie de tirer deux ou trois choses au clair avant de rentrer chez lui. En d'autres termes, il avait juste un assassin à arrêter. Trois fois rien. Il était prêt à faire une entorse au règlement et jouer en solo.
– Je suis vraiment désolé. Vous m'avez donné de votre temps et j'y suis sensible. Mais j'ai besoin d'un tête-à-tête avec Mlle Loup.
– Ici ? s'étonna le journaliste.
– Ici et maintenant.
Il avait le noir regard des mauvais jours. Vespa passa outre et relança le policier :
– Je vous ai aidé, vous m'aiderez, n'est-ce pas ? C'est bien ce dont nous étions convenus ?
– Sur le plan strictement professionnel. Vous serez là, je vous le promets.
– Je n'en attends pas plus, fanfaronna l'autre.
Babette s'était affalée dans le fauteuil et fixait d'un œil éteint les écrans qui l'étaient aussi. Si vive à l'ordinaire, elle n'exprimait plus rien ; ni crainte ni lassitude, pas même de la résignation, rien. Vespa qui s'en rendit compte dévisagea longuement Solnia, lequel, d'un geste preste, fit comprendre au journaliste qu'il était temps pour lui de ficher le camp. Il s'exécuta en silence, jetant à l'adresse des deux un petit salut de la main que chacun put décoder de son propre point de vue : inquiet ou encourageant, c'était selon. Vladimir Solniatcheff ferma la porte tandis que Babette se levait d'un coup, la main droite tendue vers un potentiomètre. Le policier bondit et lui saisit l'avant-bras.
– Que faites-vous ?
– J'enclenche l'air conditionné. Vous avez fermé la porte et dans dix minutes on étouffera là-dedans.
Solnia se rassit, penaud mais n'en laissant rien paraître.
– J'aimerais bien que vous ne touchiez à rien.
– J'aurais aimé pouvoir vous dire la même chose. Mais c'est trop tard, n'est-ce pas ?
On ne pouvait être plus clair. Le policier avait inspecté la chambre de Babette Loup, et celle-ci le savait. Solnia pourtant avait pris grand soin de ne rien déplacer, de ne pas se montrer et de laisser la monteuse sous discrète surveillance afin d'éviter toute rencontre inopportune ; mais manifestement, elle savait. Répondre à l'attaque par une attaque. Pas question de se laisser démonter.
– Que signifient les chiffres 492 ?
Le visage parfaitement lisse de Babette Loup ne cilla pas. Solnia observa cependant que son poing droit s'était légèrement crispé. Il venait en somme de confirmer sa perquisition. Il avait exploré sa chambre, vu l'autel dressé dans la chambre, vu les trois chiffres de laiton alignés sur son autel portable. Et compris qu'il faut planquer l'os pour faire sortir le chien. Une de ses maximes favorites.
Borowczyk riait de bon cœur. La salle n'était qu'à demi pleine pour la rétrospective Harold Lloyd que le festival avait programmé dans le cadre d'un hommage à Hal Roach, son ombre tutélaire. Le psychiatre avait pris un peu de bon temps et, toujours d'une élégance surfine, s'était vautré dans un fauteuil du quinzième rang, droit dans l'axe du regard de Vernes qui manquait une scène sur deux, l'œil rivé sur le médecin. Solniatcheff avait été clair : petite filature ordinaire mais aucune initiative : il s'agissait juste de connaître l'emploi du temps du psychiatre une fois le congrès terminé. C'était parfaitement ennuyeux et Vernes n'avait pas le cœur à la rigolade. Il les connaissait tous, pourtant, les films du comique américain. En d'autres temps, il aurait été ravi d'en revoir quelques perles. Mais la crainte d'un mauvais tour le tétanisait, et il luttait surtout contre la fatigue. Ne pas le perdre de vue, c'est tout. Mission impossible quand les paupières alourdies au ciment entrent en conflit avec la conscience. « Vous serez content d'aller au cinéma », lui avait simplement dit son chef. Il n'y prenait en fait aucun plaisir. Le festival, c'est un bonheur pour les plaisanciers, pas pour ceux qui y travaillent. Il avait souvent entendu de ses amis cinéphages le dire, mais jamais encore il n'avait perçu la pertinence du propos. Jusque-là, il les enviait et raillait leur coquetterie… À présent, il se rendait compte que rien n'est pire que de fréquenter une manufacture de rêves quand on n'a pas les moyens de profiter vraiment de la visite. Pour la première fois, il se prenait presque à envier sa proie. Persuadé de son anonymat, dans la salle noire, le psychiatre se comportait comme un gamin et riait à gorge déployée, face à des situations mille fois vues et revues mais toujours payantes. C'était comme s'il avait laissé au vestiaire son habit social. Sûr qu'en sortant de la salle, il reprendra son air pincé. Mais où ira-t-il ? Vernes n'avait qu'une envie : le suivre au bistro et se taper une bonne bière.
Quatre, neuf, deux.
– Je vous ai demandé ce que signifiaient ces trois chiffres, se renfrogna Solnia.
Babette alluma une Gauloise, tira une bouffée et se laissa aller à des considérations plutôt inattendues. Solnia confirma son impression : la Louve – il trouvait amusant de la nommer ainsi dans ses feuillets de notes – souffrait d'un sérieux désordre mental.
– Connaissez-vous Mozart ? fit-elle.
– Pas personnellement.
– L'Autrichien Ludwig von Köchel a catalogué et numéroté toute son œuvre, vous le saviez ?
– Comme tout le monde.
– Les Noces de Figaro portent le numéro 492. On dit au répertoire que cette œuvre est classée « Köchel 492 ».
– Et alors ?
– Et alors, quand News of the World a montré une photo de Diana Spencer – Lady Di, épouse du prince Charles d'Angleterre – coiffée d'une casquette de base-ball portant le numéro 492, les spéculations sont allées bon train. Elle était en pleine préparation de son divorce et beaucoup y ont vu une allusion.
– Une allusion à quoi ?
– Lady Di avait une liaison avec son écuyer, un militaire. Dans Les Noces, la comtesse aussi a une relation avec un militaire. Mais à la fin de l'acte IV, elle se réconcilie avec son mari. Certains ont vu dans cette photo un message adressé à la famille royale.
– Eh bien, ils se sont trompés. Et vous, vous y avez vu quoi ?
– Dans l'ordre alphabétique, les lettres qui portent les numéros 4, 9 et 2 sont D, I et B
. Moi, j'ai plutôt cru que la princesse adressait un monstre clin d'œil au major James Hewitt, vous savez, son amant. Vous savez comme il est surnommé ? Dibbs. D-I-B-B-S.
– Vous aimez la numérologie ou vous êtes une accro aux histoires de princesses ?
– Tout est dans les chiffres. Je ne crois pas au hasard. Si Lady Di montre 492, c'est qu'elle adresse un message.
– À vous ?
– Vous devez vous dire que je déraille. Bien sûr que non, pas à moi. Mais à quelqu'un. Au major Hewitt, par exemple. Moi, j'y suis réceptive, c'est tout.
– Que signifie cette estrade religieuse que vous avez aménagée ? Et pourquoi ces chiffres en beaux caractères polis ?
– Je prie toujours selon mon rite quand je voyage. Je fais partie d'une école spirituelle qui n'a pas de dieu contraignant. Dieu est en tous, et même en tout. Nous cherchons l'équilibre dans les vibrations des êtres et des éléments. Je médite tous les soirs devant mon petit autel.
Solnia hésitait à lui flanquer des baffes. C'eût été malvenu. Mais il peinait de plus en plus à se contenir.
– Donc, vous avez reproduit ces chiffres, 492, juste pour le plaisir ?
– En fait, c'est un hommage à Michael Atherton, le capitaine de l'équipe anglaise de cricket. Il est devenu légendaire le jour où il a renvoyé avec succès quatre cent quatre-vingt-douze balles.
– Si vous continuez de vous ficher de moi, je vous embarque ! explosa Vlad.
– Vous n'avez pas ce pouvoir, vous le savez bien. Vous n'êtes pas chez vous dans cette ville, vous êtes entré dans ma chambre sans autorisation légale et, de plus, vous vous mêlez de ma vie privée, ce qui, je crois, me regarde. Vous, ça ne vous regarde pas.
– Ce qui me regarde, ce sont les meurtres que vous avez commis.
Babette Loup resta longtemps silencieuse. Il émanait de sa personne un calme surnaturel. Un instant, Solniatcheff crut voir les yeux de son interlocutrice se révulser. Un trait blanc traversa l'espace compris entre les paupières inférieure et supérieure, comme si elle cherchait au plus profond de son être quelque énergie supplémentaire. Puis les pupilles réapparurent, plus petites mais bien présentes. Elle redevenait elle-même et saisit son paquet de cigarettes, vide, qu'elle froissa lentement.
– Permettez que j'ouvre un nouveau paquet ?
– Si ça peut vous aider.
– Oui, ça peut.
Mû par un désagréable pressentiment, Solnia saisit élégamment le sac de Babette – il contrôlait ses mouvements – et demanda l'autorisation, avant de le lui passer, de jeter un œil à l'intérieur.
– Ce ne sont que des secrets de femme. Rien de bien extraordinaire.
– Je me suis souvent demandé ce qu'une femme comme vous pouvait cultiver en secret.
– Je vous en prie.
Pas d'arme, bien sûr. Elle n'avait pas menti : rien qu'un aggloméré bien ordinaire de petits instruments quotidiens. Des clés, un porte-monnaie et un portefeuille plus vaste, un nécessaire à maquillage, des mouchoirs, une boîte à pilules en argent ciselé, un livre de poche, un carnet de notes, une fausse boîte d'allumettes frappée du sigle d'une organisation de prophylaxie du sida, qui devait contenir un préservatif, des stylos en vrac, du fourbi féminin, rien au fond de bien inattendu. Et le paquet de cigarettes, neuf. Le briquet se trouvait sur la console de montage où Babette l'avait laissé, près du cendrier. Son visage ne trahit pas plus d'expression quand Solnia lui tendit le sac que s'il avait été paralysé. Cette impassibilité avait quelque chose d'effrayant. Solnia jaugeait les gens à leurs expressions et, plus encore, à la manière souvent maladroite dont ils tentaient de masquer leurs émotions. Soit elle en était totalement dépourvue, ce qui ne cadrait pas avec l'idée que le commissaire se faisait d'elle, soit Babette méritait le prix d'interprétation féminine pour son absolue maîtrise d'une situation proprement paniquante. Elle tira une nouvelle bouffée et dit simplement :
– Je vais vous aider. Les messages secrets.
XXXVII
Vernes s'était levé d'un bond alors que le générique se déroulait encore. Derrière lui, trois spectateurs manifestèrent bruyamment leur réprobation contre ce manquement aux règles les plus élémentaires du genre : on ne se lève pas avant l'éclairage de la salle. Il y a un rituel à respecter, on lit le générique jusqu'au bout, quitte à n'y reconnaître aucun nom ; parce que la religion cinéphilique l'impose, on reste vissé jusqu'à l'arrêt de la bobine ou la fermeture des rideaux, s'il y en a. Seulement voilà : Borowczyk s'était levé et empruntait déjà l'allée centrale. Vernes bondit et ouvrit une porte avant même que l'hôtesse ne s'en chargeât, pénétra d'un pas décidé dans le hall qui faisait face à une verrière donnant sur l'esplanade. Dehors, la foule pressait le pas et quelques parapluies s'ouvrirent sur la masse des curieux qui avaient pris leur poste dans l'attente de la première du soir. Tadeusz Borowczyk esquissa une moue d'inquiétude en constatant la dégradation du temps et défroissa d'un geste attentif sa veste de lin. Le public commençait à quitter la salle. Soucieux d'éviter le flot, le médecin pressa le pas, suivi à bonne distance par le lieutenant, et vira sur sa droite. Vernes ne s'attendait pas à ce mouvement. Il lui paraissait clair que le psychiatre allait quitter le palais ; mais non, il se dirigeait droit sur les escaliers roulants qui menaient au troisième étage, cœur de l'administration du festival et lieu du centre de presse. Un vigile reluqua sa carte bleue et le laissa passer. Parvenu à bonne hauteur, Vernes sortit discrètement sa plaque de police en glissant, face au vigile, un index sur ses lèvres. Tout ébahi mais heureux d'entrer dans la complicité, le gardien de l'escalator s'écarta en clignant de l'œil.
À l'étage régnait une grande agitation. Des dizaines de journalistes papillonnaient entre la salle de presse, dont tous les écrans semblaient occupés, la batterie de cabines téléphoniques et de multiples couloirs fléchés qui partaient en étoile. Surtout, ne pas le perdre. Borowczyk saisit un peu de paperasse sur une table et se plongea dans la lecture de pubs pour des films à venir. Un dossier de presse de Verdict en septembre avait été abandonné devant le panneau vantant l'arôme du moka Arabicafé. Borowczyk demanda un serré. Vernes hésita. Il avait drôlement envie de s'envoyer aussi une larme chaude. Prudemment, il choisit cependant de demeurer en retrait de peur que son homme ne file subitement. Il devait rester discret : pas question de subir un « Hep, monsieur ! Votre café… » en cas de départ impromptu. Le spectacle du médecin qui se délectait lui était insupportable au fur et à mesure que l'effluve du café moulu sur place pénétrait dans ses narines. Fichu métier. Borowczyk buvait son jus tout nu, sans sucre ni lait. Et chaud, très chaud, à en juger à ses traits. Le cérémonial achevé, le psychiatre ajusta derechef sa veste dans un mouvement qui, décidément, devait tenir du tic et se dirigea vers les escaliers qui roulaient aussi en sens inverse. Il passa dans le dos du premier cerbère, ce qui arrangea bien Vernes. Pas besoin de se montrer à nouveau. Borowczyk avait eu du nez : le temps de cette petite pause, la pluie avait cessé. Ce n'était qu'un filet vespéral de printemps, rien de bien méchant. Dans une demi-heure, le sol serait sec comme s'il ne s'était rien passé. L'esplanade traversée, Borowczyk s'enfonça dans les ruelles de Cannes en léchant les vitrines, la dégaine de celui qui, mission accomplie, peut enfin se laisser aller à prendre du bon temps. Vernes se demandait si son client allait l'emmener à l'hôtel – auquel cas il lui faudrait repérer, pour commencer, les issues possibles de l'étage qu'il habitait –, au restaurant – à l'heure où les tables étaient dressées – ou, pourquoi pas, au bordel, très actif en cette saison. C'est la première option qui l'emporta.
Le visage de Babette Loup n'exprimait toujours rien. Solniatcheff banda son esprit comme un arc, concentrant tous ses neurones sur un seul objectif : sa cible. Ce « je vais vous aider » venait du plus profond de Babette. La voix elle-même avait énoncé ces quatre mots d'un ton caverneux qui soulignait la gravité du moment.
– Vous allez comprendre comment ces gens sont passés dans l'autre jardin.
– L'autre jardin ?<
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– La vie, la mort, ce ne sont pas des éléments contradictoires mais deux facettes d'une même route. Nous croyons à l'harmonie universelle dans notre école.
– Votre secte, vous voulez dire.
– Appelez ça comme vous voudrez. Ceux qui échappent encore à l'initiation, ceux qui cultivent comme vous le scepticisme ne peuvent parvenir à l'harmonie. Moi, je peux. Ceux qui ne peuvent pas manifestent toujours de l'hostilité face à ce qu'ils ne comprennent pas. Ils ont tort. La vie ne compte que par l'apprentissage conscient qu'elle permet. Il faut savoir. Moi, je sais.
Solnia resserra la trame.
– Et Visseur, Verrat, Sillagy, Vandrisse, ils sont morts dans la sérénité des initiés ?
Babette baissa les yeux, puis regarda le mur d'écrans, effleura des doigts les boutons de la console, saisit son briquet qu'elle alluma brièvement, le reposa et, d'un geste lent, refit face au policier pétrifié.
– Nous vivons tous de flammes éphémères. L'École d'équilibre nous apprend à les faire durer dans le présent et l'avenir, dans le matériel et l'immatériel.
C'est bien ce que Vlad pensait : complètement allumée. Il avait le sentiment de faire preuve d'une patience extrême. Mais l'édifice était trop fragile pour être brusqué, et il ne dit rien.
– Vous allez comprendre, et peut-être ne comprendrez-vous pas, renchérit la monteuse. Je vais vous donner de quoi comprendre et, après, ce sera à vous de faire votre chemin. Je vais vous montrer quelque chose.
Elle se tourna vers un interrupteur et le manœuvra d'un coup sec. Une série de diodes s'allumèrent dans le car et les écrans parurent prendre vie. Tous restaient blancs, blancs comme le regard de Babette qui se révulsa à nouveau un bref instant, ce que Solnia ne vit pas car elle lui tournait à présent le dos.