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Crève, l'écran

Page 24

by Klopmann


  Elle lut les chiffres sur le téléphone et griffonna 4350 sur un papier marqué de ses initiales, qu'elle lui tendit en le regardant droit dans les yeux. Les siens plongèrent. Il n'y eut pas de poignée de main quand Véro Blanche congédia le grand directeur. Pas un regard. Juste une parole apaisante que celui-ci lâcha dans un souffle :

  – Vous pouvez compter sur moi.

  Elle ne répondit pas.

  Vladimir Solniatcheff et ses acolytes avaient regagné l'hôtel pour tenir conférence au coin d'un whisky bien frappé. Assis sur le lit de leur chef qui restait debout, victime d'une nouvelle crise dorsale, Wolf et Vernes sourirent de contentement quand le jeune commissaire leur proposa de se payer la tête de l'impudent Méphisto, ce flic aussi antipathique qu'orgueilleux.

  – J'appelle le Parquet. Cet âne de Ventura nous a menés en bateau, avec la môme Ruckstuck-machin. On le remerciera très bas pour son excellente collaboration, son honneur sera sauf et ça lui fera quand même une bonne leçon.

  – Alors, on arrête qui, patron ? questionna Vernes qui rêvait d'en découdre.

  Le téléphone sonna et Solnia traversa silencieusement la pièce pour décrocher. C'était Véro.

  – Vous tombez bien !

  Solniatcheff prit connaissance des nouvelles du jour et du bouclage temporaire de Temple. Encore un qui avait voulu se payer sa tête. De telles attitudes avaient le mérite de le mettre hors de lui. Finalement, il était plus facile d'arrêter un criminel sournois qu'un coopératif. Les vicieux s'enfoncent toujours dans leurs mensonges. Encore que Temple n'avait pas été le moins malhabile des menteurs : comme les pros, il avait su masquer sa petite forfaiture en l'intégrant à la réalité. Ajouter une pièce à un mystérieux envoi, ce n'était pas si bête. Il pressa Véronique de mille questions. Ses acolytes le voyaient tourner en rond comme un fauve en cage, téléphone dans une main et verre dans l'autre.

  – Vous croyez donc que ce qui l'a affolé, c'est d'avoir reçu la liste dans une enveloppe interne ? Mais qu'est-ce que ça signifie ?

  Solnia savait très bien ce que cela signifiait. Tout simplement que le cerveau ou un de ses proches exécutants circulait comme chez lui à General TV, où pourtant on n'entre pas sans montrer patte blanche. Que le ver était dans le fruit et que Temple ne l'ignorait pas. Le danger venait de l'intérieur.

  – Remarquez, si cette hypothèse se vérifiait, cela disculperait plutôt Temple.

  Il ne voulait pas contredire Véronique Blanche qui se lançait dans un bruyant plaidoyer à l'autre bout du sans-fil, mais, simultanément, il réfléchissait à sa petite hypothèse à lui. Solnia pouvait penser à deux choses à la fois, ce n'était pas la moindre de ses qualités.

  – Et vous croyez que Temple vous a tout dit ?

  Solnia se tourna vers ses lieutenants qui guettaient la bouteille de whisky. D'un geste de la tête, il leur fit comprendre que Véro répondait par l'affirmative. D'un autre, lesté d'un regard prestement porté sur la bouteille, il leur signala qu'ils pouvaient aussi se resservir. Exceptionnellement. D'une mimique, enfin, il les invita cependant à un peu de modestie. Et il tendit son verre.

  Véronique Blanche continuait de débiter son récit que Solnia ponctuait de petits grognements satisfaits. Il pensait à autre chose, il réfléchissait sur une piste parallèle. Rapide à synthétiser. Tout se tenait enfin. Un bip indiqua que la conversation durait déjà depuis un quart d'heure. Solnia pressa une touche qui fit taire le signal avant de prodiguer à sa collaboratrice les encouragements de circonstance, ce qu'il fit d'autant plus volontiers qu'il était sincèrement satisfait.

  Le temps de boire une goutte, Solnia mit un point d'honneur à synthétiser l'état de l'enquête dans un souci tout scientifique et dénué de sentiments. Puis il s'étira, les mains sur les reins, reprit sa position de grand échalas, souffla un bon coup comme pour éliminer toute tension et lâcha :

  – On va chez Vespa. Prévenez Ventura. N'oubliez pas : officiellement, c'est lui le boss. On est chez lui.

  Il était 20 heures et la soirée risquait d'être longue. Le trio n'avait aucune idée du programme mondain de leur proie. Solnia s'isola pour passer un coup de fil à Véronique Blanche qui lui donna les dernières nouvelles du bunker.

  Les messages reçus par Temple avaient été passés au laser cadmium-hélium. Et ce fut concluant : tracées sur une autre feuille précédemment placée sur l'un des papiers, quelques lignes avaient laissé sur celui-ci d'invisibles sillons qui, correctement traités, devenaient parlants. Les experts avaient réalisé quelques photos réussies sur lesquelles ces mots se détachaient d'un magma de lettres laissées au second plan. On pouvait presque les reconstituer :

  Opérat… Médias.

  Lancer programme V.

  Drenyl. Car…

  Véro repéra immédiatement le nom d'un médicament qui était déjà apparu dans l'enquête. Mais le Drenyl n'aurait pu provoquer ces décès : c'était un anxiolytique banal.

  – Ce qui frappe, c'est que ces mots ne sont pas alignés, signala Jules Lagroseille, le Canadien du Québec stagiaire de l'Identification judiciaire au bénéfice d'un programme d'échange.

  Véro n'avait jamais été confrontée à ce type d'analyse depuis la fin de ses classes à l'école de police et buvait ses paroles comme l'Évangile, d'autant que ce stagiaire à la mine éveillée était beau comme la rosée d'été.

  – En fait, ils peuvent provenir de plusieurs messages rédigés les uns après les autres, précisa Lagroseille, réjoui. Votre feuille aura servi de sous-main, d'ailleurs involontairement, je pense. Inutile de chercher à construire une phrase : ces mots sont des souvenirs épars.

  – Qui signifient quoi ?

  – On le saura bientôt. Parce qu'il y a autre chose… Regardez donc ça.

  Le Canadien agita une autre photo sous le nez de Véro. On y distinguait vaguement, sur un fond grisé, des signes bizarres : E, E, et des points formant comme une constellation.

  – Même schéma : mémoire passive du papier. Ces signes ont été tracés sur une autre feuille. Ils n'ont d'ailleurs pas résisté au déchiffrage…

  Une dizaine de briques de thé froid, des bouteilles d'eau et quelques canettes de soda, des papiers gras amoncelés autour d'une corbeille à papier trop petite et la présence de tas de miettes de pain témoignaient d'un siège continu. Véro avait fait installer un lit de camp. Le stagiaire était très impressionné par tant d'organisation. Elle ne l'était pas moins par la qualité de son travail.

  – Alors ? Je suis impatiente…

  – Les gars du déchiffrage ont presque rigolé en recevant les papiers !

  Et pour cause. On leur demandait de décoder à longueur d'année des messages d'espions avisés, de briser les codes radio les plus perfectionnés, de repousser toujours plus loin les frontières de la logique mathématique, et voici qu'on leur donnait à éclaircir un code simili-maçonnique connu depuis la nuit des temps : des abréviations suivies de points et barres correspondant à une forme de sténographie simpliste. Un enfant s'y serait retrouvé.

  – Alors ? ? ?

  – Alors ? L'analyse donne ceci : « École d'équilibre, le salut des élus de l'humanité. » Quelqu'un, la même main, a griffonné sur une autre feuille. Nous ignorons son usage.

  – Voilà qui prouve que les morts de General TV et celle de Babette Loup sont liées ! exulta Véronique.

  – N'empêche…, fit le stagiaire.

  – N'empêche que quoi ?

  – Il manque un maillon.

  XL

  Affalés dans les fauteuils du hall glacé, les policiers croquaient un sandwich. Solnia commanda trois sodas de plus et ordonna, pour une meilleure observation du hall, une séparation du trio.

  Renseignements pris, il n'y avait pas d'autre accès à l'hôtel, l'entrée de service demeurant surveillée. Vespa n'avait laissé aucune indication au concierge. La nuit risquait d'être longue et Solnia fit l'addition de ce qu'il lui restait à accomplir. Demain, si tout allait bien, Ventura pourrait classer son dossier. Deux jours, il avait obtenu deux jours : il était dans les
temps pour classer le sien.

  Il se demanda comment General TV allait couvrir la fin de l'affaire. La chaîne, toujours si prompte à glisser ses caméras dans les placards des autres, allait-elle raconter l'affaire telle qu'elle était ou édulcorer les faits ? Il misa sur une extrême pudeur. L'arrestation de l'assassin ferait sensation. La démonstration de la machination, le caractère odieux de son expérimentation, ça, c'était de la dynamite. Mais l'implication de la chaîne victime d'un chantage, c'était un autre rayon ; il doutait qu'il soit rendu public. Peu importait, après tout. Il sourit de ces petites tricheries de tous les jours que chacun pratique, au fond. Même lui.

  Wolf luttait contre un léger sommeil que le Coca devait combattre. Il fit signe au serveur et s'en commanda un autre, non sans lui désigner Solnia, pour la facture. De petits groupes s'étaient formés près d'un salon où l'on négociait la distribution d'un film belge de la société qui l'avait réservé. Jeans et smokings, vareuses mode et robes longues se croisaient dans le hall en un joyeux mélange des genres. Un monde fou allait et venait, allure détachée ou piétinement stressé, mais l'ampleur du hall permettait d'éviter toute impression d'écrasement. La lumière froide manquait de charme. Rien à voir avec ces palaces de la Croisette au luxe empesé, au bois ciré et aux lustres larges comme des saules pleureurs. Du fonctionnel.

  Vernes dévisageait chacun dans l'espoir d'apercevoir, tant qu'à tuer le temps, quelque vedette connue de ses soirées de cinéma. Il remua ses fesses le temps de remettre en place ses menottes qui le gênaient, coincées dans sa ceinture. En même temps, il se rassurait. Tout était prêt. Il n'allait pas tarder à être récompensé de ses attentes – enfin, en partie du moins – lorsque survint, entourée de trois hommes dont une armoire qui devait fonctionner comme garde du corps, Lili Vitamine, qu'on n'avait plus vue à l'écran depuis bien longtemps. Il avait lu que, de retour de la clinique de Betty Ford, la vieille dame allait reprendre du service pour interpréter un rôle cruel : le sien. Vêtue d'un élégant drapé, visage plurilifté finement maquillé, elle conservait une classe folle. Mais elle se trompait d'époque, avec son fume-cigarette en argent. L'héroïne de Wait and See traversa le hall du Grand Palace suivie de sa garde prétorienne et s'engouffra dans un ascenseur dont Vernes suivit la route sur le tableau lumineux. Cinquième étage… sixième étage… dernier étage : celui des suites. Il n'avait pas relâché son attention et commençait à trouver le temps long. Un pianiste s'était installé face à un engin blanc, un demi-queue, aussi kitch que la déco de cuivre qui enrubannait le marbre. Il posa les premières notes du Pont de la rivière Kwaï de Maurice Jarre et paraissait déterminé à passer en revue tout le répertoire des grandes musiques de films. Vernes était aux anges. Il regretta néanmoins de ne pas entendre d'œuvres signées Nino Rota, et eut une petite pensée pour Fellini. Y avait-il de grosses bonnes femmes dans ses nuages ? Des angelots ventrus et fessus, des clowns savants, des musiciens facétieux, la fontaine de Trevi, des Topolino ? S'amusait-il avec Mastroianni, son complice des grands jours ? Vernes s'interrompit net dans ses pensées et retomba sur terre : ce qu'il venait de voir, c'est qu'il y avait, à la porte du hall, un assassin.

  Les trois hommes s'étaient levés d'un bond. D'un geste discret, Solnia fit comprendre à ses comparses que c'est lui qui parlerait le premier. Selon une technique éprouvée, Wolf et Vernes se dispersèrent afin de barrer la route du journaliste en cas de fuite. S'il se retournait brutalement, il se casserait forcément le nez sur l'un d'eux. Un regard vif comme l'éclair informa Wolf du nombre de personnes présentes dans le hall : une douzaine plutôt ramassée, à présent, du côté du piano-bar, ce qui tombait bien car l'espace était ainsi dégagé. Les grandes transhumances étaient finies. Elles reprendraient vers 1 heure du matin, sans doute. Vespa était peut-être armé et toute erreur était interdite. Ne manquerait plus qu'une balle perdue ! Ou une prise d'otage ! Vespa portait sa tenue de jour, jean et chemise à carreaux ; ses manches sortaient d'un gilet de photographe dont les nombreuses poches paraissaient remplies d'objets variés. Sous le bras droit, des feuilles en bataille, des dossiers de presse, de la paperasse. S'il devait dégainer, observa Wolf, ça le gênerait et donnerait l'avantage aux policiers. Une bonne chose, ça. Mais l'homme n'avait pas l'air agressif pour deux ronds quand Solnia parvint à sa hauteur. Détendu, même, il sourit.

  – Monsieur Solnia ! Vous êtes venu boire un verre ?

  Wolf et Vernes apprécièrent son détachement. Ils se tenaient derrière lui à moins de deux mètres.

  – Retournez-vous doucement. Je vous présente mes collègues Henri Wolf et Jean-Jacques Vernes.

  – Vous êtes venus en force, je vois.

  – Pourrions-nous vous voir un instant en privé ?

  – Nous serons quatre, si je comprends bien.

  – Seul à seul, mais à quatre…

  Vespa remit en place une feuille qui se détachait de sa pile et menaçait de tomber. Vernes ne le lâchait pas de l'œil. Solnia poursuivit :

  – Je pense que votre chambre serait le meilleur endroit.

  Vespa ne manifesta rien du petit pincement qui lui saisit l'échine. Il avait compris que l'aimable suggestion tenait de l'ordre impératif.

  – Allons-y, si vous voulez. Vous excuserez le désordre…

  Les policiers commençaient de connaître l'hôtel par cœur. La chambre de Vespa était pareille à toutes les chambres, sans grâce particulière, encombrée de mallettes ouvertes qui constituaient l'essentiel des outils de travail de reporter : câbles, lampes, cassettes et engins variés. Le quatuor se faufila et Vespa invita Solniatcheff à prendre place dans un fauteuil. Une décontraction d'enfer. Solnia avait parfaitement repéré l'odeur caractéristique qui imprégnait encore la pièce, mal aérée : marijuana. Une manie, chez ces gens-là, se dit le policier. Mais il n'en souffla mot.

  – J'aimerais tenir ma promesse.

  – Vous me donnez un tuyau ? lança Vespa.

  – Mieux que cela. Nous allons arrêter un assassin. Ensemble.

  Wolf et Vernes peinaient à suivre les circonvolutions de la pensée du patron.

  – Eh bien, prenez votre caméra, mon vieux ! s'amusa le commissaire devant l'air dépité de son tandem. Vous aurez des images exclusives. Je vous dois bien ça… De plus, je suis aussi curieux de voir ce que General TV en fera.

  Solnia définit à l'attention des trois hommes les règles de la partie à jouer. Le journaliste n'approcherait pas à moins de dix mètres et ne filmerait qu'une fois l'homme interpellé, menottes au poing. Interdiction absolue de montrer les visages des lieutenants ou alors, s'il était impossible de ne pas les cadrer, leurs traits devraient être brouillés à l'antenne.

  – Il va de soi que si vous ne respectez pas cette règle, le ciel vous tombera sur la tête.

  Vespa ne se le fit pas dire deux fois.

  – Et vous ? Parce que si je ne peux montrer personne…

  – Moi, c'est différent. Je suis en charge de l'enquête. Mais je ne vous donnerai pas d'interview. Après, vous vous débrouillerez ; c'est votre métier, après tout. Vous m'avez donné des informations utiles, je vous offre la gueule de l'assassin, c'est tout. Je tiens toujours promesse.

  – Vous avez du flair.

  – À propos de flair…

  Solnia renifla fortement trois ou quatre fois en regardant le plafond.

  – Vous avez de la chance : j'ai un gros rhume aujourd'hui. Est-ce bête !

  D'un écarquillement d'yeux, Gino Vespa marqua son étonnement en même temps que sa reconnaissance. Sa digression faite, petite leçon facile et satisfaisante, Solnia revint à son affaire :

  – Je peux téléphoner ?

  – Bien sûr !

  Il appela Ventura, qui avait reçu les instructions de mise à disposition. Il avait la défaite loyale et ne fit aucune objection à obéir à son collègue, plus jeune que lui mais désigné comme chef d'opération par la haute hiérarchie, ce qu'il respectait. Solnia déployait des merveilles d'amabilité.

  – J'aurais besoin de quatre agents, au cas où. Qu'ils se ti
ennent en retrait. Vous notez l'adresse ?

  Et il donna tous les détails.

  – Bon, allons-y maintenant.

  – Où donc ?

  – Vous le verrez bien.

  Le lendemain, General TV tenait son scoop. Les quotidiens du matin n'avaient pas eu vent de l'affaire à temps pour la détailler et, sitôt le journal télé achevé, la chaîne fut citée dans toutes les dépêches d'agence et assaillie de tout côté. L'ampleur et la perversité du cas avaient attiré en moins de six heures des envoyés spéciaux d'un peu partout. On s'interrogea sur les manipulations mentales, sur le pouvoir des sectes, sur les mécanismes de l'autosuggestion. De doctes personnages donnaient tour à tour des cours de psychologie, de physiologie ou de sociologie lors de débats qui battirent des records de taux d'audience. Des témoins défilaient pour dire comment ils avaient été abusés par un si brillant personnage, et General TV publia un communiqué regrettant d'avoir utilisé ses services non sans chercher, tout de même, à se justifier un peu « eu égard à ses excellentes qualifications ».

  Les images ne cessaient de repasser.

  Elles montraient Tadeusz Borowczyk se masquant le visage de ses poings menottés à la sortie d'un hôtel cannois, alors que, sous un gigantesque panneau publicitaire pour un film d'aventures de la Paramount, il était jeté dans une voiture banalisée, gyrophare en place, devant la caméra de Vespa. Quelques adeptes dégrisés expliquèrent le détail du rituel de l'École d'équilibre. D'abord, simples clients d'un psychiatre reconnu, ils l'écoutaient proposer sa thérapie fondée sur l'universel cosmique et la relation de groupe. Ensuite, le premier stade de la formation qu'ils avaient acceptée durait six mois, à raison d'une séance particulière d'analyse et de deux rencontres mensuelles d'échange d'énergies, terme pudique qui recouvrait une forte incitation à caresser le corps de l'autre à la recherche de ce début d'équilibre que professait avec conviction le grand gourou. Borowczyk se servait du plaisir pour détourner l'attention de ses victimes de leur stress et de l'état dépressif qui, neuf fois sur dix, les avaient conduits droit dans son cabinet. Il les déstructurait, les conditionnait et créait la dépendance aux substances qui effaçaient toute barrière dans leur esprit.

 

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