by Jean M. Auel
L’enfant, qui se tenait près de son épaule, lui passa autour du cou ses bras maigres. Nezzie le serra contre lui, battit des paupières pour retenir les larmes qui menaçaient de déborder. Les yeux mêmes de Rydag étaient humides, ce qui surprit la jeune femme.
De tous les membres du clan de Brun, elle avait été la seule dont les yeux pouvaient se mouiller d’émotion, même si les autres éprouvaient des sentiments aussi forts. Son fils était capable de s’exprimer tout comme elle – elle se souvenait encore douloureusement de sa voix qui l’appelait, quand elle avait été forcée de partir –, mais Durc n’avait pas de larmes pour exprimer son chagrin. Comme sa mère, elle-même membre du Clan, Rydag ne pouvait pas parler, mais, quand ses yeux s’emplissaient d’amour, ils brillaient en même temps de larmes.
— Jamais je n’ai été capable de lui parler jusqu’à présent, dit Nezzie, mais j’étais sûre qu’il me comprenait.
— Veux apprendre autres signes ? demanda doucement Ayla.
La femme, qui tenait toujours l’enfant dans ses bras, se contenta d’un hochement de tête. Elle n’osait parler, de crainte de se livrer tout entière à son émotion. Ayla se lança dans une autre série de signes avec leurs variantes. Nezzie et Rydag concentraient sur ses mains toute leur attention.
Les filles de Nezzie, Latie et Rugie, en compagnie des plus jeunes enfants de Tulie, Brinan et sa petite sœur Tusie, qui avaient à peu près l’âge de Rugie et Rydag, s’approchèrent pour découvrir ce qui se passait. Crisavec, le fils de Fralie, qui avait sept ans, se joignit à eux. Bientôt, ils se passionnaient tous pour ce qui leur paraissait un jeu nouveau : parler avec les mains.
Mais, à la différence des jeux auxquels se livraient le plus souvent les enfants du Camp, c’en était un où Rydag excellait. Ayla n’allait pas assez vite pour lui. Il lui suffisait de lui montrer une seule fois le signe : il y ajoutait bientôt lui-même les variantes, toutes les nuances qui en affinaient la signification.
C’était d’autant plus excitant que les autres enfants apprenaient eux aussi. Pour la première fois de sa vie, Rydag avait la possibilité de s’exprimer librement et il ne s’en lassait pas. Les petits camarades avec lesquels il avait grandi acceptaient tout naturellement sa faculté de « parler » couramment de cette nouvelle manière. Il n’était pas comme eux, ils le savaient. Mais ils n’avaient pas encore été contaminés par l’opinion préconçue des adultes qui en concluaient qu’il était dénué d’intelligence. Et, depuis des années, Latie, comme le font souvent les sœurs aînées, traduisait son « baragouin » pour les grandes personnes du Camp.
Quand ils en eurent tous assez d’apprendre, ils s’éloignèrent pour aller mettre en pratique le nouveau jeu. Ayla remarqua que Rydag corrigeait leurs erreurs, et qu’ils se tournaient vers lui pour se faire confirmer le sens de tel ou tel signe. Il s’était trouvé une place nouvelle parmi ses pairs.
Assise près de Nezzie, elle les regardait échanger leurs signaux silencieux. Elle sourit. Qu’aurait pensé Iza, si elle avait vu les enfants des Autres s’exprimer à la façon du Clan, mais rire et crier en même temps ? La vieille guérisseuse aurait sûrement compris, se disait malgré tout Ayla.
— Tu dois avoir raison. C’est sa façon de parler, déclara Nezzie. Je ne l’avais jamais vu si prompt à apprendre. Jamais je n’avais entendu dire que... Comment les appelles-tu ?
— Le Clan. Ils disent Clan. Ça veut dire... famille... peuple... humains. Le Clan de l’Ours des Cavernes, gens qui honorent Grand Ours des Cavernes. Vous dites Mamutoï, Chasseurs de Mammouths, qui honorent Mère, expliqua Ayla.
— Le Clan... Je ne savais pas qu’ils pouvaient parler ainsi. Je ne savais pas qu’on pouvait dire tant de choses avec les mains... Jamais je n’ai vu Rydag aussi heureux.
La femme hésita. Elle cherchait le moyen de formuler autre chose.
Ayla le sentit. Elle attendit, pour donner à sa compagne le temps de rassembler ses idées.
— Je suis surprise que tu te sois si vite prise d’affection pour lui, reprit Nezzie. Certains protestent contre sa présence parce qu’il est d’esprits mêlés, et la plupart des gens sont un peu mal à l’aise en sa présence. Mais toi, tu as l’air de le connaître.
La jeune femme hésita un moment. Elle observait sa compagne, sans trop savoir ce qu’elle allait dire. Finalement elle prit sa décision.
— J’ai connu enfant comme lui... Mon fils. Mon fils Durc...
— Ton fils !
La voix de Nezzie exprimait de la surprise, mais Ayla n’y perçut aucun signe de la répugnance qui avait été manifestée dans la voix de Frébec, quand il avait parlé de Têtes Plates et de Rydag, la veille au soir.
— Toi, tu as eu un enfant d’esprits mêlés ? Où est-il ? Qu’est-il devenu ?
La souffrance assombrit le visage d’Ayla. Tout le temps où elle avait vécu seule dans sa vallée, elle avait enseveli au plus profond d’elle-même les souvenirs de son fils, mais la vue de Rydag les avait réveillés. Les questions de Nezzie ramenaient à la surface de douloureuses émotions. Elle devait maintenant les affronter.
Comme tout son peuple, Nezzie était franche et ouverte. Elle avait parlé spontanément mais elle n’était pas dépourvue de sensibilité.
— Je te demande pardon, Ayla, j’aurais dû penser...
La jeune femme battit des paupières pour retenir ses larmes.
— N’aie pas de souci, Nezzie, répondit-elle. Je sais ce qui se passe quand je parle de mon fils. J’ai de la peine.
— Tu n’y es pas obligée.
— Quelqu’un doit parler de Durc.
Elle s’interrompit, reprit avec résolution :
— Durc est avec Clan. Quand elle meurt, Iza... ma mère, comme toi pour Rydag... me dit aller nord, trouver mon peuple. Pas Clan, les Autres. Durc petit alors. Je ne vais pas. Plus tard, Durc a trois années. Chef chasser moi. Pas savoir où les Autres vivent, pas savoir où aller. Pas pouvoir emmener Durc. Donner à Uba... sœur. Elle aime Durc, prend soin lui. Son fils, maintenant.
Ayla se tut. Nezzie ne savait que dire. Elle avait envie de poser d’autres questions mais elle n’osait pas insister : visiblement, c’était pour la jeune femme une rude épreuve de parler d’un fils qu’elle aimait mais qu’elle avait dû abandonner.
Ce fut Ayla qui continua de son plein gré.
— Trois années depuis je vois Durc. A... six années, maintenant. Comme Rydag ?
Nezzie hocha la tête.
— Sept années ne sont pas encore tout à fait écoulées depuis la naissance de Rydag.
La jeune femme parut se plonger dans ses pensées. Elle poursuivit
— Durc comme Rydag, pas tout à fait. Durc comme Clan, pour yeux, comme moi pour bouche. Devrait être contraire, ajouta-t-elle avec un sourire un peu forcé. Durc fait mots. Durc peut parler, mais Clan, non. Mieux si Rydag parle, mais lui pas pouvoir. Durc est fort... Le regard d’Ayla se fit lointain.
— Courir vite. Rapide, comme Jondalar dire. Elle leva vers Nezzie des yeux pleins de tristesse.
— Rydag fragile. Depuis naissance. Faible de...
Elle ne connaissait pas le mot qui convenait. Elle posa la main sur sa poitrine.
— Il a quelquefois de la peine à respirer, dit Nezzie.
— Maladie pas respiration. Maladie est... sang... non... pas sang... Boum-boum... essaya-t-elle.
Elle s’agaçait de ne pas trouver le mot juste.
— Son cœur. C’est ce que dit Mamut. Il a le cœur faible. Comment l’as-tu découvert ?
— Iza était guérisseuse. Meilleure de Clan. Elle apprend moi, comme fille. Moi, guérisseuse aussi.
C’était ce qu’avait dit Jondalar, se rappela Nezzie. Elle s’étonnait d’apprendre que les Têtes Plates fussent même capables d’envisager un art de guérir mais, à la vérité, elle ne savait pas non plus que ces êtres là pouvaient s’exprimer. Et elle était proche de Rydag depuis assez longtemps pour avoir la certitude que, sans parler comme les autres, il n’était pas le stupide animal pour lequel le prenaient tant de gens. Ayla, même si e
lle n’était pas un mamut, pouvait fort bien connaître l’art de guérir.
Une ombre tomba sur les deux femmes. Elles levèrent la tête.
— Mamut demande si tu veux bien venir lui parler, Ayla, dit Danug. Toutes deux absorbées par leur conversation, elles n’avaient pas remarqué l’approche du jeune homme.
— Rydag est passionné par le nouveau jeu que tu lui as enseigné avec les mains, poursuivit-il. Il veut, m’a dit Latie, que je te demande si tu pourrais me montrer quelques signes, à moi aussi.
— Oui, bien sûr. J’apprends toi. J’apprends n’importe qui.
— Moi aussi, Ayla, je voudrais en savoir davantage, dit Nezzie, au moment où elles se levaient.
— Matin ? demanda la jeune femme.
— Demain matin, oui. Mais tu n’as encore rien mangé. Peut-être, demain, ferais-tu bien de manger d’abord. Viens avec moi. Je vais te trouver quelque chose, et pour Mamut aussi.
— J’ai faim, reconnut Ayla.
— Moi aussi, appuya Danug.
— Quand n’as-tu pas faim ? A vous deux, Talut et toi, vous pourriez manger un mammouth entier, je crois.
Mais les yeux de Nezzie brillaient de fierté devant ce grand fils vigoureux.
Les deux femmes et Danug se dirigèrent vers l’habitation semi-souterraine. Les autres, apparemment, prirent leur mouvement pour un signal d’arrêter le travail et d’aller prendre un repas ; ils les suivirent.
Dans le foyer d’entrée, on se débarrassa des vêtements portés à l’extérieur, on les accrocha à des chevilles. Il s’agissait là d’un en-cas matinal : certains allaient cuisiner sur leurs propres foyers ; d’autres se rassemblaient dans le foyer d’entrée où brûlaient, autour du feu principal, d’autres petits feux. Quelques-uns mangeaient des restes de mammouth froid, d’autres se préparaient une soupe à la viande ou au poisson, agrémentée de racines ou de légumes et épaissie par les graines grossièrement moulues des herbes de la steppe. La plupart, de toute manière, revenaient vers la salle commune pour y boire un breuvage chaud avant de retourner dehors.
Assise à côté de Mamut, Ayla observait les diverses activités avec un vif intérêt. Elle restait un peu surprise par le niveau du bruit que faisaient tous ces gens en parlant et riant ensemble, mais elle commençait à s’y accoutumer. Elle était plus stupéfaite encore de voir l’aisance avec laquelle les femmes circulaient parmi les hommes. Il n’existait aucune stricte hiérarchie. Tout le monde semblait se servir soi-même, excepté les hommes et les femmes qui s’occupaient des jeunes enfants.
Jondalar vint rejoindre Mamut et Ayla. Avec précaution, il s’installa sur la natte d’herbes tressées, près de la jeune femme. Il tenait à deux mains une coupe parfaitement étanche et dépourvue d’anse. L’herbe dont elle était tressée formait des chevrons de couleurs contrastées. Elle était emplie d’une infusion de menthe.
— Toi levé tôt, ce matin, remarqua Ayla.
— Je n’ai pas voulu te déranger. Tu dormais si profondément.
— Je réveille quand crois quelqu’un blessé, mais Deegie explique vieille femme... Crozie... toujours parler fort avec Frébec.
— Ils se querellaient violemment, dit Jondalar. Je les entendais de l’extérieur. Frébec a peut-être un méchant caractère, mais je ne suis pas sûr de le blâmer. Cette vieille femme piaille plus fort qu’un geai. Comment peut-on vivre en sa compagnie ?
— Je crois quelqu’un blessé, fit pensivement Ayla.
Intrigué, son compagnon la regardait. A son avis, elle n’était pas en train de répéter qu’elle avait cru que quelqu’un était blessé.
— Tu ne te trompes pas, Ayla, confirma Mamut. Les vieilles blessures font encore souffrir.
— Deegie a pitié pour Fralie.
Ayla s’était tournée vers le vieillard. Elle qui n’aimait pas, en général, trahir son ignorance n’éprouvait aucune gêne à lui poser des questions.
— Est quoi, Prix de la Femme ? Deegie dit Tulie a demandé Prix de la Femme élevé pour elle.
Avant de lui répondre, Mamut rassembla soigneusement ses pensées il tenait à se faire bien comprendre. La jeune femme fixait un regard attentif sur le vieillard aux cheveux blancs.
— Je pourrais te faire une réponse toute simple, Ayla, mais c’est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît. J’y réfléchis depuis des années. Il n’est pas aisé, pour un homme, de comprendre et d’expliquer son peuple et lui-même, même s’il est de ceux que les autres viennent trouver pour obtenir toutes les réponses.
Il ferma les yeux, son front se plissa dans un effort de concentration.
— Tu comprends le mot « statut », n’est-ce pas ? demanda-t-il enfin.
— Oui. Dans Clan, chef a plus grand statut, ensuite chasseur élu, ensuite autres chasseurs. Mog-ur a grand prestige aussi mais est différent. Il est... homme de monde des esprits.
— Et les femmes ?
— Femmes ont statut de compagnons, mais femme guérisseuse a statut à elle.
Les commentaires d’Ayla surprenaient Jondalar. Elle lui en avait beaucoup appris sur les Têtes Plates, mais il avait encore peine à imaginer qu’ils fussent capables de saisir un concept aussi complexe que celui de la hiérarchie.
— C’est bien ce que je pensais, fit doucement Mamut, avant de poursuivre ses explications. Nous révérons la Mère, qui crée et qui nourrit toute vie. Les êtres humains, les animaux, les plantes, l’eau, les arbres, les rochers, la terre. Elle leur a donné naissance. Elle les a tous créés. Quand nous invoquons l’esprit du mammouth, celui du cerf, celui du bison, pour demander l’autorisation de les chasser, nous savons que c’est l’Esprit de la Mère qui leur a donné la vie. C’est Son Esprit qui fait naître un autre mammouth, un autre cerf, un autre bison pour remplacer ceux qu’Elle nous a donnés pour nourriture.
— Nous disons que c’est le Don de Vie de la Mère, intervint Jondalar, intrigué.
Il cherchait avec intérêt jusqu’à quel point les coutumes des Mamutoï ressemblaient à celles des Zelandonii.
— Mut, la Mère, continua le vieil homme sage, a choisi les femmes pour nous montrer comment Elle a pris en Elle l’esprit de vie, afin de créer et de mettre au monde de nouvelles vies qui remplacent celles qu’Elle rappelle à Elle. Les enfants apprennent cela en grandissant, à partir de légendes, de contes et de chants, mais tu as dépassé ce stade, Ayla. Il nous plait d’entendre des histoires, même quand nous devenons vieux, mais toi, tu dois comprendre le courant qui les anime, ce qu’elles cachent, afin de saisir les raisons qui ont fondé bon nombre de nos coutumes. Chez nous, le statut repose sur la mère de quelqu’un, et le Prix de la Femme est notre manière de prouver la valeur.
Ayla, fascinée, hocha la tête. Jondalar avait bien essayé de lui expliquer ce qu’était la Mère, mais, avec Mamut, tout semblait plus, raisonnable, beaucoup plus facile à comprendre.
— Quand les hommes et les femmes décident de former une Union, l’homme et son Camp offrent des cadeaux nombreux à la mère de la femme et à son Camp. La mère ou la Femme Qui Ordonne décide du prix – elle fixe un nombre de cadeaux – pour la fille. Il arrive qu’une femme fixe son propre prix, mais celui-ci dépend de bien autre chose que sa volonté personnelle. Aucune femme ne souhaite se voir sous-évaluée, mais le prix ne doit pas être trop élevé : l’homme de son choix ou son Camp pourraient alors ne pas avoir les moyens de le payer ou ne pas souhaiter le faire.
— Pourquoi payer pour avoir une femme ? demanda Jondalar. Cela ne fait-il pas d’elle une sorte de marchandise, comme le sel, le silex ou l’ambre ?
— La valeur d’une femme est bien supérieure. Le Prix de la Femme est ce que paie un homme pour avoir le privilège de vivre avec une femme. Un bon Prix de la Femme profite à tout le monde. Il confère à la femme un statut important, il dit à tout le monde en quelle estime elle est tenue par l’homme qui la désire et par son propre Camp. Il fait honneur au Camp de l’homme, en faisant savoir que ce Camp est riche et peut se permettre de payer le prix. Il honore aussi le Camp de la femme, témoigne de l’est
ime et du respect en lesquels on le tient, lui offre une compensation pour la perte de cette femme, si elle part, comme le font certaines, pour vivre dans un nouveau Camp ou dans celui de l’homme. Mais, plus important encore, le Camp prouve sa richesse s’il paie un bon Prix de la Femme lorsqu’un de ses membres veut une femme.
« Les enfants bénéficient dès leur naissance du statut de leur mère il est donc bon pour eux que le Prix de la Femme soit élevé. Bien que le Prix de la Femme soit payé en cadeaux, dont certains permettront au couple de commencer sa vie commune, la véritable valeur est le statut, la considération accordée à la femme par son propre Camp et par tous les autres, la valeur qu’elle apporte à son compagnon et à ses enfants.
Ayla restait encore quelque peu perplexe, mais Jondalar hochait la tête : il commençait à comprendre. Les détails n’étaient pas tout à fait les mêmes, mais, dans l’ensemble, les relations, les valeurs ne différaient pas tellement de celles de son propre peuple.
— A quoi connaît-on la valeur d’une femme, afin de fixer un juste Prix de la Femme ? questionna l’homme des Zelandonii.
— Le Prix de la Femme dépend de nombreux éléments. Un homme s’efforce toujours de trouver une femme qui possède le statut le plus important, dans la mesure de ses moyens : en effet, quand il quitte sa mère, il se trouve doté du statut de sa compagne qui est, ou qui sera, une mère. Une femme qui a déjà fait la preuve de sa fécondité possède une valeur plus grande. Aussi les femmes qui ont des enfants sont-elles les plus recherchées. Les hommes essaient souvent de faire monter le statut de la compagne qu’ils convoitent, parce que c’est tout à leur avantage. Quand deux hommes sont en rivalité pour une femme de haute valeur, ils peuvent unir leurs ressources – s’ils s’entendent bien, et si elle est d’accord –, afin de faire monter plus encore le Prix de la Femme.
« Il arrive qu’un seul homme s’unisse à deux femmes, surtout s’il s’agit de sœurs qui ne veulent pas être séparées. Il acquiert alors le statut de celle qui possède la valeur la plus haute, et on lui accorde une grande considération, ce qui ajoute encore à son prestige. Il se montre capable de subvenir aux besoins de deux femmes et de leurs futurs enfants. Des jumelles sont considérées comme une bénédiction toute particulière. On les sépare rarement.