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Les chasseurs de mammouths

Page 97

by Jean M. Auel


  Ayla n’attendait pas la Cérémonie de l’Union avec autant de plaisir et se reprochait son manque d’enthousiasme. Elle savait combien Ranec l’aimait et ne doutait pas qu’elle pût être heureuse avec lui. Elle se réjouissait d’avoir un jour un enfant qui ressemblerait à celui de Tricie. Dans son for intérieur, Ayla était certaine que Ralev était l’enfant de Ranec, et non le produit d’un mélange d’esprits. Elle était sûre qu’il avait introduit l’enfant dans le ventre de Tricie grâce à son essence en partageant les Plaisirs avec elle. Ayla aimait bien la jeune femme rousse et éprouvait de la pitié pour elle. Elle envisagea de partager Ranec et son foyer avec Ralev et Tricie, si cette dernière y consentait.

  Mais la nuit, seule dans le noir, Ayla se laissait aller à penser qu’elle serait heureuse de ne pas vivre au foyer de Ranec. Elle avait évité de partager sa couche à l’aller, sauf en de rares occasions où il semblait soucieux de l’avoir près de lui, non par désir physique mais pour être rassuré. Au retour, elle n’avait pu se résoudre à partager les Plaisirs avec le sculpteur et ne cessait de penser à Jondalar. Elle retournait toujours les mêmes questions dans sa tête, mais ne trouvait aucune réponse.

  Lorsqu’elle repensait à la chasse et à l’accident qu’elle avait évité de justesse, et qu’elle revoyait le regard douloureux d’inquiétude de Jondalar, elle se disait qu’il l’aimait encore. Mais alors, pourquoi avait-il été si distant tout l’hiver ? Pourquoi avait-il cessé de trouver ses Plaisirs en elle ? Pourquoi avait-il fui le Foyer du Mammouth ? Elle se souvint de ce fameux jour dans les steppes, la première fois qu’il avait chevauché Rapide. Lorsqu’elle pensait au désir de Jondalar, à son envie d’elle, et à son propre corps brûlant de le recevoir, un besoin de lui la dévorait qui l’empêchait de dormir. Elle ressentait avec amertume le rejet de Jondalar, et ne comprenait plus ce que voulait vraiment le Zelandonii.

  Après une journée particulièrement longue, Ayla fut l’une des premières à quitter le foyer au sortir du repas. Elle rentra sous la tente après avoir rejeté d’un sourire, en prétextant la fatigue, la demande silencieuse de Ranec de partager ses fourrures. L’air désolé du sculpteur la rendit mal à l’aise. Mais elle se sentait réellement lasse et n’était plus sûre de ses sentiments. Avant d’entrer sous la tente, elle aperçut Jondalar près des chevaux. Il lui tournait le dos et elle l’observa, fascinée malgré elle par son corps musclé, l’aisance de ses gestes, et par son port altier. Elle le connaissait si bien qu’elle l’aurait reconnu à son ombre. Elle remarqua aussi que son désir s’était éveillé en le regardant. Haletante, empourprée, elle se sentit irrésistiblement attirée vers lui.

  Non, se dit-elle, c’est sans espoir. Si je m’approche, il s’éloignera, il trouvera une excuse et ira discuter avec quelqu’un. Elle pénétra donc sous la tente et se glissa dans ses fourrures, encore bouleversée par cette rencontre.

  Elle était fatiguée, et pourtant le sommeil la fuyait. Elle tournait et se retournait, se défendant du désir qui la torturait. Pourquoi s’intéresser à lui puisqu’il semblait l’ignorer ? Mais alors que signifiaient ces regards ? Pourquoi l’avait-il tant désirée ce jour-là dans les steppes ? On aurait dit qu’il ne pouvait pas lutter contre son attirance pour elle. Une pensée lui traversa l’esprit et la fit frémir. Et s’il ne supportait pas cette attirance ? Peut-être voulait-il s’en défaire ?

  Le rouge lui monta au visage, mais de dépit cette fois. A voir les choses sous cet angle, tout s’éclairait, ses fuites et ses esquives. Donc, il luttait contre l’envie qu’elle provoquait en lui ? En repensant à toutes ses tentatives pour l’approcher, pour lui parler, pour le comprendre, alors qu’il ne songeait qu’à la fuir, elle se sentit humiliée. Il ne m’aime pas, conclut-elle. Il ne m’aime pas comme Ranec. Jondalar prétendait m’aimer, et parlait de m’emmener avec lui quand nous étions dans ma vallée, mais il ne m’a jamais proposé l’Union. Il n’a jamais dit qu’il voulait partager son foyer avec moi, et ne m’a jamais demandé de lui donner des enfants.

  Pourquoi est-ce que je continue à m’intéresser à lui alors qu’il se moque de moi ? se demanda-t-elle, les yeux brûlants de larmes. Elle renifla et s’essuya d’un revers de main. Pendant que je ne pensais qu’à lui, il cherchait à m’oublier, se disait-elle, rageuse.

  Ranec, lui au moins, il m’aime, et il sait me donner les Plaisirs. Il est bon, il veut partager son foyer avec moi. Pourtant, je n’ai pas été très attentionnée. Il fait aussi de beaux bébés, comme celui de Tricie, par exemple. Je devrais être plus gentille avec Ranec et oublier Jondalar, se promit-elle. Mais pendant que les pensées défilaient dans sa tête, elle éclata en sanglots. Elle avait beau faire, elle ne pouvait nier l’évidence : oui, Ranec est bon et généreux, mais Ranec n’est pas Jondalar, et c’est Jondalar que j’aime.

  Ayla ne dormait toujours pas quand les Mamutoï vinrent se coucher. Elle regarda Jondalar entrer et le vit jeter un coup d’œil de son côté d’un air hésitant. Elle l’observa un moment, puis détourna la tête. Sur ces entrefaites, Ranec arriva. Elle s’assit et lui sourit.

  — Je croyais que tu étais fatiguée, s’étonna-t-il.

  — Oui, je le croyais aussi, mais je ne trouve pas le sommeil. Pourquoi ne pas partager tes fourrures, après tout ?

  Le sourire radieux qui illumina le visage de Ranec aurait fait de l’ombre au soleil lui-même...

  — Heureusement que rien ne m’empêche de dormir quand je suis fatigué, fit Talut avec un sourire complice en s’asseyant sur ses fourrures pour défaire ses bottes.

  Ayla remarqua que Jondalar faisait grise mine. La douleur se lisait sur son visage, et il rejoignit sa couche l’air abattu. Soudain, il fit demi-tour et sortit d’un pas vif. Ranec et Talut échangèrent un bref regard, et l’homme à la peau foncée se tourna vers Ayla.

  Lorsqu’ils atteignirent les marais, ils décidèrent de les contourner. Ils étaient trop chargés pour s’aventurer dans la vase. On consulta l’itinéraire de l’année précédente gravé sur une plaque d’ivoire, et la décision fut prise de changer de cap le matin suivant. Talut pensait qu’on ne perdrait pas de temps à contourner les marais, mais eut du mal à en convaincre Ranec que le moindre retard contrariait.

  La soirée qui précéda leur changement de direction, Ayla fut plus sombre que d’habitude. Les chevaux avaient été nerveux toute la journée, et ils ne se calmèrent pas quand Ayla les bouchonna. Quelque chose se préparait, Ayla n’aurait pas su dire quoi, mais elle ressentait un étrange malaise. Elle tenta de distraire son inquiétude en marchant longuement dans la steppe.

  Elle aperçut une compagnie de lagopèdes et chercha sa fronde, mais elle l’avait oubliée. Soudain, sans raison apparente, les oiseaux s’envolèrent, pris de panique. Un aigle royal apparut à l’horizon. Avec d’amples mais lents battements d’ailes, il filait nonchalamment en suivant les courants d’air. Pourtant le rapace rattrapa les oiseaux qui volaient à tire d’aile à moindre altitude, et piqua brusquement sur une victime qu’il étouffa dans ses serres.

  Ayla frissonna et retourna vivement au camp. Elle s’attarda après le repas, parlant avec les uns et les autres pour évacuer son angoisse, mais rien n’y fit. Lorsqu’elle se coucha, le sommeil la fuit longtemps et fut ensuite peuplé de rêves troublants. Elle se réveilla souvent, et vers l’aube elle était de nouveau éveillée et ne put se rendormir. Elle se glissa hors de ses fourrures, sortit de la tente et alluma du feu pour faire chauffer de l’eau.

  Pendant que le ciel grisâtre se colorait lentement, elle but son infusion matinale en regardant distraitement une fleur en ombelle séchée qui se dressait sur une mince tige près du feu. Au-dessus du foyer, on avait suspendu sur trois sagaies en faisceau un quartier de mammouth à moitié mangé, hors d’atteinte des animaux maraudeurs. Sortant de sa torpeur, Ayla reconnut enfin la fleur de la carotte sauvage, et apercevant sur un tas de bois une branche cassée au bout acéré, elle l’utilisa comme bâton à fouir et creusa la terre de quelques pouces pour dégager les racines de la plante. Elle vit d’autres fleurs en ombelle et pen
dant qu’elle les déterrait, elle aperçut des chardons, croustillants et juteux une fois la tige débarrassée des épines. Près des chardons, une grosse vesse-de-loup encore blanche et fraîche attendait d’être cueillie au milieu de petits lis aux nouveaux bourgeons croquants. Quand les chasseurs se levèrent, un grand panier de soupe enrichie de céréales les attendait en mijotant.

  — Mais c’est délicieux ! s’exclama Talut en se servant une seconde louche. Qu’est-ce qui t’a décidée à nous faire cuire une si bonne soupe ?

  — Je n’arrivais pas à dormir. Je suis sortie prendre l’air et j’ai vu toutes ces bonnes choses qui attendaient qu’on les cueille. Ça m’a permis... de ne pas penser.

  — J’ai dormi comme un ours des cavernes, déclara Talut qui étudia attentivement Ayla en regrettant que Nezzie ne soit pas là. Qu’est-ce qui ne va pas, Ayla ?

  — Rien... enfin, si. Mais je ne sais pas ce que c’est.

  — Serais-tu malade ?

  — Non, ce n’est pas ça... Je... je me sens bizarre. Les chevaux aussi sont nerveux. Je ne sais pas ce qu’il y a.

  Soudain, Ayla laissa échapper sa coupe et se figea, grimaçant d’effroi, les yeux rivés sur le sud-est.

  — Talut, regarde ! s’écria-t-elle en désignant une colonne gris-noir qui s’élevait dans le lointain et envahissait le ciel d’un nuage sombre. Qu’est-ce que c’est ?

  — Je n’en sais rien, avoua l’Homme Qui Ordonne, aussi effrayé qu’elle.

  — Moi non plus.

  Ils se retournèrent en entendant cette voix. C’était Vincavec.

  — Cela vient des montagnes du sud-est, articula le mamut en essayant de cacher sa frayeur.

  Un Homme Qui Ordonne, mamut de surcroît, ne devait pas montrer ses peurs, ce qui n’était pas toujours facile.

  — C’est sans doute un signe de la Mère, reprit-il, rasséréné.

  Ayla était persuadée qu’une terrible catastrophe venait de bouleverser la terre pour qu’elle vomisse ainsi avec une telle ardeur. La colonne grise devait avoir des proportions incommensurables pour paraître aussi énorme de si loin, et le gigantesque nuage qui se formait au-dessus s’avançait, menaçant. Des vents violents se levaient qui le pousseraient bientôt vers l’ouest.

  — C’est le lait des Mamelles de Doni, annonça Jondalar en Zelandonii d’une voix neutre qui reflétait mal son trouble.

  Tout le monde était sorti des tentes et contemplait avec effroi l’éruption terrifiante et l’énorme nuage de cendres volcaniques en effervescence.

  — Co... Comment as-tu dit ? demanda Talut.

  — C’est le nom d’une sorte de montagne, expliqua Jondalar. Une montagne qui vomit. J’en ai vu une cracher des cendres quand j’étais petit. Nous l’appelons les « Mamelles de Doni ». Le vieux Zelandoni nous a raconté une légende sur elles. Celle que j’ai vue se trouvait au loin sur une chaîne centrale. Un homme qui voyageait près de la montagne nous a ensuite expliqué ce qu’il avait vu. C’était très intéressant, mais l’homme était vert de peur. Il y a d’abord eu de petits tremblements de terre, et le couvercle de la montagne a été projeté en l’air. Ensuite, la montagne a craché le même nuage qu’ici. Ce n’est pas vraiment un nuage, c’est de la poussière, ou de la cendre. Celui-ci, fit-il en montrant le nuage qui s’étalait vers l’ouest, semble s’éloigner. J’espère que le vent ne va pas tourner. Lorsque les cendres retombent, elles recouvrent tout. Et la couche peut être très épaisse.

  — Cela doit se passer loin d’ici, remarqua Brecie, on n’aperçoit même pas les montagnes, et il n’y a aucun bruit, ni grondement, ni tremblement de terre. On ne voit que cette énorme vomissure et l’immense nuage noir.

  — Tant mieux, dit Jondalar. Si les cendres tombent, nous serons peut-être épargnés. Nous sommes assez loin.

  — Tu parlais de tremblements de terre ? Les tremblements de terre sont un signe de la Mère, déclara Vincavec qui ne voulait pas paraître moins savant que l’étranger. Ce que nous voyons en est certainement un aussi. Les mamuti devront méditer sur ce qu’ils ont vu, et interpréter le message.

  Ayla comprit seulement qu’on parlait de tremblements de terre, et les tremblements de terre étaient ce qu’elle craignait le plus au monde. Elle avait perdu sa famille à l’âge de cinq ans dans une violente déchirure de la croûte terrestre, et un autre tremblement de terre avait tué Creb le jour où Broud avait prononcé sa Malédiction Suprême et l’avait chassée du Clan. Les tremblements de terre avaient toujours présagé une perte irréparable, un changement dramatique dans sa vie. Elle éprouvait toutes les peines du monde à se contrôler.

  Une chose familière surgit alors dans son champ de vision, et l’instant d’après une boule de poils gris se précipita sur elle, sauta à son cou et appuya ses pattes pleines de boue sur sa poitrine en même temps qu’elle sentait une langue râpeuse sur sa joue.

  — Loup ! Oh, Loup ! Que fais-tu ici ? s’exclama-t-elle en le caressant. (Soudain, elle se figea.) Oh, non ! C’est Rydag ! Loup est venu me chercher, me ramener près de Rydag ! Je dois y aller, il faut que je parte tout de suite !

  — Laisse le travois et le chargement du cheval, tu reviendras le chercher plus tard, conseilla Talut.

  Le visage de l’Homme Qui Ordonne du Camp du Lion témoignait de sa douleur. Rydag était le fils de son foyer au même titre que les enfants de Nezzie, et Talut aimait beaucoup le garçon. S’il n’avait pas été aussi lourd, Ayla lui aurait offert de l’accompagner en montant sur le dos de Rapide.

  Elle courut dans la tente pour s’habiller et y trouva Ranec.

  — C’est Rydag, annonça-t-elle.

  — Je sais, fit l’homme à la peau foncée. Je t’ai entendue. Laisse-moi t’aider. Je vais mettre une outre d’eau et de quoi manger dans ton sac. Auras-tu besoin de tes fourrures de couchage ? Je vais les préparer, assura-t-il pendant qu’Ayla nouait des cordelettes autour de ses bottes.

  — Oh, Ranec, comment te remercier ? Tu es si bon !

  — C’est mon frère, Ayla.

  Bien sûr ! se dit-elle. Ranec aussi aime Rydag.

  — Oh, excuse-moi, je ne sais pas où j’ai la tête. Veux-tu m’accompagner à cheval ? Je pensais le proposer à Talut, mais il est trop gros. Rapide te porterait si tu veux.

  — Moi ? Monter sur le dos d’un cheval ? Jamais ! s’écria Ranec, médusé.

  Ayla sourcilla. Elle ne savait pas que les chevaux l’effrayaient à ce point, mais en y repensant elle se souvint que Ranec était le seul qui n’avait jamais demandé de faire un tour à cheval.

  — Je ne saurais pas le guider, et... et j’aurais peur de tomber. C’est bon pour toi de monter sur le dos des chevaux, c’est l’une des choses que j’aime chez toi, Ayla. Mais je ne monterai jamais sur le dos d’un cheval... J’ai davantage confiance dans mes jambes. Je n’aime déjà pas les bateaux.

  — Il faut pourtant que quelqu’un l’accompagne, intervint Talut qui s’était avancé jusqu’à l’entrée de la tente. On ne peut pas la laisser rentrer toute seule.

  — Elle ne sera pas seule, dit Jondalar.

  Il avait revêtu ses habits de voyage et se tenait près de Whinney, la longe de Rapide à la main.

  Ayla poussa un profond soupir, puis se renfrogna. Pourquoi voulait-il l’accompagner ? Il refusait toujours de rester seul avec elle. Il se moquait bien d’elle. Ayla était heureuse qu’il vienne, mais elle ne le lui avouerait jamais. Elle s’était assez humiliée comme cela.

  Pendant qu’elle installait les paniers de charge sur le dos de Whinney, Ayla remarqua que Loup lapait de l’eau dans l’écuelle de Ranec. L’animal venait déjà d’engloutir une demi-écuelle de viande.

  — Je te remercie de nourrir Loup, Ranec, fit-elle.

  — Ce n’est pas parce que je ne monte pas sur les chevaux que je n’aime pas les animaux, répliqua le sculpteur, vexé.

  Il se sentait diminué. Il n’avait pas voulu lui avouer sa peur des chevaux. Ayla prit un air entendu et lui sourit.

  — Nous nous reverrons au Camp du Loup, dit-elle en l’embrassant. Elle trouva qu’il
l’étreignait avec une ferveur exagérée. Elle embrassa aussi Talut et Brecie, donna l’accolade à Vincavec et enfourcha Whinney. Loup emboîta immédiatement le pas des chevaux.

  — J’espère que Loup n’est pas trop fatigué, après avoir couru jusqu’ici, dit Ayla.

  — S’il est fatigué, il pourra toujours monter avec toi sur la croupe de Whinney, dit Jondalar qui essayait de maîtriser son étalon nerveux.

  — C’est vrai. Où ai-je la tête ?

  — Occupes-toi bien d’elle, Jondalar, supplia Ranec. Quand elle s’inquiète pour quelqu’un, elle oublie de prendre soin d’elle. Je veux qu’elle soit prête pour la Cérémonie de l’Union.

  — Je prendrai soin d’elle, Ranec, promit Jondalar. Ne t’inquiète pas, tu n’auras pas à te plaindre de la femme que tu ramèneras à ton foyer.

  Ayla les regarda à tour de rôle, devinant les sous-entendus sans les comprendre.

  Ils chevauchèrent à vive allure jusqu’à la mi-journée, et firent ensuite une halte pour se restaurer. Ayla s’inquiétait tellement pour Rydag qu’elle aurait continué sans s’arrêter, mais les chevaux avaient besoin de se reposer. Elle se demandait si c’était Rydag qui avait eu l’idée d’envoyer Loup. C’était l’hypothèse la plus plausible. N’importe qui aurait envoyé un humain. Seul Rydag pouvait imaginer Loup assez subtil pour comprendre le message, partir à sa recherche et la retrouver. Mais Rydag n’aurait agi ainsi qu’en ultime recours.

  L’éruption volcanique effrayait Ayla. La colonne avait disparu mais le nuage envahissait toujours le ciel. Pire, il s’étendait. Les étranges convulsions de la terre faisaient ressurgir des peurs si profondément ancrées en elle qu’elle était en état de choc. Seule l’urgence qui la poussait à rejoindre Rydag au plus vite l’aidait à garder ses esprits.

 

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