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RÉVÉLATION

Page 11

by Stephenie Meyer


  Il rigola.

  — Combien de temps encore pouvons-nous rester ici ?

  — Rien ne presse. Quelques semaines, si tu veux. Puis nous n’aurons qu’à rendre visite à Charlie avant de gagner le New Hampshire. Et tu passeras Noël avec Renée.

  Voilà qui promettait un futur proche heureux, libre de souffrance pour toutes les personnes impliquées. Le tiroir de Jacob, que je n’oubliais pas, se manifesta, et je corrigeai le tir – presque toutes les personnes impliquées.

  C’était de moins en moins facile. Maintenant que j’avais découvert combien il pouvait être agréable d’être humaine, il était tentant de renoncer à mes plans. Dix-huit ou dix-neuf ans, dix-neuf ou vingt… était-ce important ? Je ne changerais pas tellement, en douze mois. Or, être humaine avec Edward… la décision était chaque jour plus compliquée à prendre.

  — Va pour quelques semaines, agréai-je.

  Mais comme j’avais l’impression que le temps filait, je m’empressai d’ajouter :

  — Je me disais… tu te rappelles que j’ai mentionné la nécessité de nous exercer ?

  — Un peu de patience ! rit-il. J’entends un bateau. L’équipe de nettoyage qui arrive.

  Patienter. Cela signifiait-il qu’il ne s’opposerait plus à nos séances d’entraînement ?

  — Laisse-moi expliquer à Gustavo pourquoi la chambre blanche est dans cet état. Ensuite, nous sortirons. Il y a un endroit dans la jungle, au sud de l’île, que…

  — Je n’ai pas envie de crapahuter, aujourd’hui. Je veux rester ici et regarder un film.

  Il serra les lèvres en s’efforçant de retenir le rire que provoquait ma maussaderie.

  — D’accord. Va donc en choisir un pendant que je leur ouvre.

  — Personne n’a frappé.

  Il inclina la tête, aux aguets. Une demi-seconde plus tard, un coup timide retentit. Tout sourire, Edward gagna l’entrée.

  De mon côté, je me dirigeai vers les étagères que surplombait l’énorme télévision. Difficile de décider par où commencer. Elles recelaient plus de DVD qu’un magasin de location.

  Je perçus les intonations veloutées d’Edward, alors qu’il se rapprochait, s’exprimant couramment dans ce que je devinai être du portugais. Une voix humaine plus dure lui répondit dans la même langue. Ils passèrent dans le couloir, en direction de la cuisine. Le couple de Brésiliens qui accompagnaient Edward paraissaient très petits à côté de lui. L’homme était rondouillard, la femme menue. Tous deux étaient ridés. Edward me désigna avec un sourire fier, et je distinguai mon prénom dans la conversation. Je rougis vaguement en songeant au bazar que nous avions provoqué dans la chambre blanche. Le petit bonhomme m’adressa un sourire poli.

  En revanche, sa compagne ne sourit pas. Elle me fixa avec un mélange d’horreur, d’inquiétude et presque de peur. Je n’eus pas le loisir de réagir cependant, car Edward les entraîna dans la chambre.

  Quand il revint, il était seul. Il s’approcha vivement de moi et m’enlaça.

  — Qu’est-ce qu’elle a ? chuchotai-je.

  Il haussa les épaules, guère soucieux.

  — Kaure a du sang indien Ticuna. Elle a davantage été élevée dans la superstition, ou la conscience, que les autres personnes qui peuplent notre monde moderne. Elle soupçonne ce que je suis, n’en est pas loin du moins. (Il semblait toujours aussi peu anxieux.) Ils ont leurs propres légendes, ici. Le Libishomen, une sorte de démon buveur de sang qui s’attaque exclusivement aux belles femmes.

  Il ricana en me regardant. Les belles femmes ? Voilà qui était flatteur.

  — Elle a l’air terrifié, dis-je.

  — Elle l’est. En réalité, elle s’angoisse surtout pour toi.

  — Moi ?

  — Elle redoute les raisons de ta présence ici, seule avec moi, s’esclaffa-t-il, sarcastique. Bon, as-tu choisi un film ? C’est une activité humaine parfaitement acceptable.

  — Oui, je suis certaine que ça la persuadera que tu l’es, humain.

  Rieuse, je plaquai mes mains autour de sa nuque et me hissai sur la pointe des pieds. Il se pencha pour m’embrasser, et ses bras m’enlacèrent, me soulevant de terre.

  — Au diable le film, marmonnai-je entre deux baisers tout en fourrageant dans ses boucles cuivrées.

  Soudain, je perçus un souffle, et il me reposa brutalement par terre. Kaure était figée sur le seuil, des plumes dans ses cheveux noirs, un gros sac à la main, une expression horrifiée sur le visage. Yeux écarquillés, elle me contemplait. Je baissai la tête en rougissant. Puis elle se ressaisit et murmura quelques mots que, malgré mon ignorance de la langue, je compris être des excuses. Edward lui répondit avec affabilité, et elle fila dans le couloir.

  — Pensait-elle ce que je pense qu’elle pensait ? chuchotai-je.

  — Oui, répondit-il, amusé par mes circonvolutions.

  — Tiens, dis-je en prenant un boîtier au hasard. Mets ça, qu’on fasse semblant de le regarder.

  C’était une vieille comédie musicale, pleine de gens heureux et de robes froufroutantes.

  — Idéal pour une lune de miel, commenta Edward.

  Pendant que les acteurs dansaient sur une chanson entraînante, je me blottis dans le canapé en compagnie de mon époux.

  — Réintégrerons-nous la chambre blanche ? demandai-je.

  — Je ne sais pas. J’ai déjà abîmé le lit de la bleue. Si nous limitons nos dégâts à une partie de la maison, Esmé acceptera peut-être de nous y réinviter.

  — Ainsi, il risque d’y avoir de nouveaux dégâts ? m’enthousiasmai-je.

  — Je crois qu’il vaudra mieux préméditer les choses plutôt qu’attendre que tu m’agresses.

  — Ce ne serait en effet qu’une question de temps, admis-je sans honte.

  Dans mes veines, mon pouls s’accéléra.

  — Ton cœur s’affole-t-il pour une raison précise ? me lança-t-il.

  — Non. J’ai une santé de cheval. As-tu envie d’aller inspecter la zone de démolition maintenant ?

  — Patience ! Nous ne sommes pas seuls. Ce serait impoli. Tu ne remarques pas que je démolis les meubles, mais cela leur flanquerait sûrement la frousse, à eux.

  À vrai dire, j’avais déjà oublié la présence du couple.

  — Tu as raison. Zut !

  Gustavo et Kaure œuvrèrent discrètement pendant que je m’efforçais de suivre les scènes joyeuses qui se déroulaient sur l’écran. Je commençais à somnoler – même si Edward m’avait assuré que j’avais dormi presque toute la journée – quand de rudes intonations me réveillèrent en sursaut. Edward se redressa sans me lâcher et s’adressa à Gustavo, lequel acquiesça avant de se diriger vers la porte.

  — Ils ont fini, m’annonça Edward.

  — Dois-je comprendre que nous sommes enfin seuls ?

  — Et si tu déjeunais d’abord ?

  Partagée, je me mordis les lèvres. Je mourais de faim. Avec un sourire, il m’emmena dans la cuisine. Il me connaissait si bien qu’il aurait pu lire dans mon esprit.

  — Mon appétit devient incontrôlable ! me plaignis-je, une fois rassasiée.

  — Désires-tu nager avec les dauphins cet après-midi, histoire de brûler les calories ?

  — Plus tard peut-être. J’ai une autre idée pour ça.

  — Laquelle ?

  — Eh bien, la tête de lit est loin d’être entièrement cassée…

  Je ne terminai pas ma phrase, car il m’avait déjà prise dans ses bras, et ses lèvres s’écrasaient sur les miennes, cependant qu’il m’entraînait à une vitesse inhumaine vers la chambre bleue.

  7

  SURPRISE

  La ligne noire avançait vers moi au milieu d’un brouillard pareil à un linceul. Je distinguais les prunelles rubis qui brillaient du désir de tuer. Les lèvres étaient retroussées sur des dents aiguisées et humides, qui pour gronder, qui pour sourire. Derrière moi, l’enfant se mit à pleurer, mais il m’était impossible de me retourner pour le regarder. Bien que j’eusse une envie désespérée de m’assurer qu’
il allait bien, je ne pouvais me permettre de relâcher mon attention. Ils se rapprochèrent tels des fantômes, leurs capes noires doucement agitées par leurs mouvements. Leurs mains se recroquevillèrent en griffes couleur d’ossements. Ils se séparèrent afin de nous cerner de toutes parts. Nous étions coincés. Nous allions mourir.

  Puis, pareille à l’éclair d’un flash, la scène se modifia brutalement. Rien n’avait changé, pourtant. Les Volturi continuaient à venir à nous, menaçants, prêts au massacre. En revanche, ma perception de ce qui se passait était tout autre. Soudain, j’avais hâte. Je voulais qu’ils attaquent. Ma panique se sublima en soif sanguinaire, alors que je me tapissais, un rictus aux lèvres, mes dents dévoilées, et qu’un grondement s’échappait de ma gorge.

  Je m’éveillai en sursaut, choquée.

  La chambre était plongée dans l’obscurité. La touffeur était infernale. La transpiration collait mes cheveux sur mes tempes et dégoulinait le long de mon cou. Je tapotai alentour sur les draps pour découvrir que j’étais seule.

  — Edward ?

  Au même instant, mes doigts frôlèrent un objet lisse, plat et raide. Une feuille de papier pliée en deux. M’emparant de la note, je tâtonnai afin d’allumer. La lettre était adressée à Mme Cullen.

  J’espère que tu ne te réveilleras pas en mon absence. Si c’était le cas, sache que je ne tarderai pas à rentrer. Je me suis juste rendu à terre pour chasser. Rendors-toi, je serai là au matin. Je t’aime.

  Je poussai un soupir. Nous étions sur l’île depuis deux semaines, j’aurais dû me douter qu’il aurait à s’éclipser. C’était comme si nous existions en dehors du temps, ici, dérivant de conserve dans une perfection totale.

  J’essuyai la sueur sur mon front. J’étais alerte, bien que la pendule sur la coiffeuse indiquât plus de une heure du matin. Je savais que je ne me rendormirais pas, enfiévrée et collante comme je l’étais. Sans parler du fait que, si j’éteignais la lumière et que je fermais les yeux, je pouvais être certaine de revoir les silhouettes noires rôdant derrière mes paupières.

  J’errai sans but dans la maison sombre, allumant les lampes au fur et à mesure. Elle paraissait si grande et si vide sans Edward. Différente.

  Je terminai dans la cuisine, et je songeai que j’avais peut-être besoin d’un peu de réconfort. Je fouillai dans le réfrigérateur, jusqu’à ce que je déniche de quoi préparer des cuisses de poulet. La viande qui grésillait dans la poêle émit un bruit agréable et banal, qui me donna le sentiment d’être moins seule. L’odeur était si alléchante que je commençai à manger à même la poêle, me brûlant la langue au passage. Au cinquième ou sixième morceau cependant, le poulet avait suffisamment refroidi pour que je puisse en apprécier le goût. Je cessai peu à peu de mâcher. La saveur n’avait-elle pas quelque chose de particulier ? Je vérifiai que le tout était assez cuit, puis renouvelai l’expérience. Pouah ! Parfaitement immangeable. Je me précipitai vers l’évier pour cracher ma bouchée. Tout à coup, l’odeur de viande frite m’était devenue intolérable. Je jetai tout le contenu de l’assiette à la poubelle, puis j’ouvris les fenêtres afin d’aérer la pièce. Une brise frisquette s’était levée, sa caresse sur ma peau me fit du bien.

  Brusquement, je me sentis épuisée. Mais comme je ne voulais pas retourner dans la chambre étouffante, j’ouvris également les fenêtres du salon et me couchai sur le canapé. Je remis le film que nous avions regardé quelques jours auparavant et m’endormis dès la première chanson.

  Quand je me réveillai, le soleil était à mi-chemin de sa course dans le ciel. Cependant, c’étaient des bras frais autour de moi qui m’avaient tirée du sommeil. Edward me serrait contre lui. Au même instant, une douleur fulgurante me tordit l’estomac, un peu comme une réaction à un coup violent porté au ventre.

  — Je suis désolé, Bella murmurait Edward en passant une paume glacée sur mon front moite. Je n’ai pas été très consciencieux. Je n’ai pas pensé que tu aurais si chaud sans moi. La prochaine fois, je ferai installer la climatisation avant de te quitter.

  — Excuse-moi ! répondis-je, incapable de me concentrer sur ses paroles.

  Je me débattis pour échapper à son étreinte. Aussitôt, il me lâcha.

  — Bella ?

  Je fonçai à la salle de bains, une main sur les lèvres. J’étais si malade qu’il me fut égal qu’il m’y suive. Au début, du moins. Accroupie, je vomis dans les toilettes.

  — Que se passe-t-il, Bella ?

  Je n’étais pas encore en mesure de m’expliquer. Il me soutint anxieusement, retenant mes cheveux en arrière, et attendit que je retrouve mon souffle.

  — Fichu poulet pas frais, marmonnai-je.

  — Ça va ? s’enquit-il d’une voix tendue.

  — Très bien, haletai-je. Rien qu’une intoxication alimentaire. Inutile d’assister à cela. Va-t’en.

  — Sûrement pas.

  — Va-t’en !

  Je me remis debout tant bien que mal afin de me rincer la bouche. Il m’aida, sans tenir compte de mes faibles tentatives pour l’écarter. Ensuite il me porta jusqu’au lit, où il m’assit précautionneusement avant de m’offrir le soutien de ses bras.

  — Une intoxication ?

  — Oui, croassai-je. Je me suis fait du poulet, cette nuit. Comme il avait un sale goût, je l’ai balancé. Mais j’en avais déjà avalé quelques morceaux.

  — Et maintenant, comment te sens-tu ? s’enquit-il en posant une main fraîche et agréable sur mon front.

  Je réfléchis un instant. La nausée avait disparu aussi rapidement qu’elle avait surgi, et j’étais dans le même état que tous les matins.

  — Normale, répondis-je. J’ai même un peu faim, figure-toi.

  Il m’obligea à patienter une heure et à boire un verre d’eau avant de me préparer des œufs. J’étais en forme, juste un peu fatiguée par mon insomnie. Il alluma CNN – nous avions été tellement coupés du monde, que la troisième guerre mondiale aurait pu éclater sans que nous fussions au courant –, et je somnolai sur ses genoux.

  Les nouvelles finissant par me lasser, je me retournai pour l’embrasser. Exactement comme le matin, un violent élancement me déchira les entrailles quand je bougeai. Je m’écartai en me mordant le poing. Devinant que je n’arriverais pas à temps à la salle de bains, je courus jusqu’à l’évier de la cuisine. Une fois encore, Edward me suivit et retint mes cheveux.

  — Nous devrions peut-être aller à Rio afin de consulter un médecin, suggéra-t-il anxieusement, lorsque je me fus rincé la bouche.

  Je secouai la tête tout en retournant dans le couloir. Les docteurs étaient synonymes d’aiguilles.

  — Je vais me brosser les dents, ça ira bien mieux après.

  Une fois débarrassée du mauvais goût dans ma bouche, je fouillai ma valise, en quête de la trousse médicale d’urgence. Alice s’en était également occupée, et elle était pleine de choses humaines, comme des pansements, des antalgiques et, ce que je voulais, un médicament destiné à faciliter la digestion. Si je calmais les soubresauts de mon ventre, Edward se rassurerait sans doute. Toutefois, avant que j’aie pu trouver ce que je cherchais, je tombai sur autre chose : je contemplai longuement la petite boîte bleue placée dans mon bagage par Alice, oubliant tout le reste. Alors, je me mis à compter mentalement. Une fois. Deux fois. Trois fois.

  Surprise par le coup frappé à la porte, je lâchai la boîte.

  — Ça va ? me demanda Edward, de l’autre côté du battant. Tu es de nouveau malade ?

  — Oui et non, répondis-je d’une voix étranglée.

  — Bella ? Laisse-moi entrer.

  — D’ac… d’accord.

  Surgissant, il prit la mesure de la situation – j’étais assise en tailleur par terre près de la valise, une expression hébétée sur le visage. Il s’installa à côté de moi et sa main se porta derechef à mon front.

  — Qu’y a-t-il ?

  — Combien de jours se sont-ils écoulés depuis le mariage ? chuchotai-je.

  — Dix-sept, lança-t-il
automatiquement. Qu’as-tu, Bella ?

  Occupée à recompter, je levai un doigt pour lui intimer le silence. Je m’étais trompée dans mes calculs, un peu plus tôt. Nous étions ici depuis plus longtemps que je ne l’avais cru. Je recommençai.

  — Bella ! s’impatienta-t-il. Je deviens fou !

  Je tentai de déglutir. Sans résultat. À la place, je ramassai la petite boîte bleue de tampons et la lui tendis sans rien dire. Il me contempla, ahuri.

  — Tu essayes de mettre les malaises sur le compte de tes règles ?

  — Non, Edward, parvins-je à balbutier. J’essaye juste de te dire que j’ai cinq jours de retard.

  Ses traits ne changèrent pas, à croire que je n’avais pas parlé.

  — À la réflexion, ce n’est sûrement pas une intoxication alimentaire.

  Il ne broncha pas. Il s’était mué en statue.

  — Les rêves, marmonnai-je. Ce sommeil abrutissant. Les larmes. Cette boulimie. Oh ! Oh ! Oh !

  Edward était de glace, comme s’il ne me voyait plus. Par instinct, presque involontairement, je portai la main à mon ventre.

  — Oh ! couinai-je une fois encore.

  Je bondis sur mes pieds, échappant aux bras inertes d’Edward. Ne m’étant pas changée, j’arborais toujours la camisole et le short que j’avais mis pour dormir. Écartant le tissu bleu, j’examinai mon estomac.

  — Impossible ! chuchotai-je.

  Je n’avais aucune expérience de la grossesse, des bébés, de cette partie de l’univers. Pour autant, je n’étais pas idiote. J’avais vu assez de films et d’émissions de télévision pour savoir que ça ne fonctionnait pas ainsi. Je n’avais que cinq jours de retard. Quand bien même j’aurais été enceinte, mon corps ne s’en serait pas rendu compte. Je n’aurais pas eu de nausées, ma façon de me nourrir et celle de dormir n’auraient pas changé. Et, par-dessus tout, un bedon, certes petit mais bien défini, n’aurait pas pointé entre mes hanches. Je me tortillai afin de l’inspecter sous toutes les coutures, comme s’il était susceptible de disparaître, pour peu qu’il fût exposé à la bonne lumière. Je fis courir mes doigts sur la proéminence subtile et m’étonnai de sa dureté de pierre.

 

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