RÉVÉLATION
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— Il était drôle, pourtant.
Nous nous tûmes. Ses mains commençaient à se réchauffer.
— T’a-t-il vraiment prié de me parler ?
— Oui. De te ramener à la raison. Certaines batailles sont perdues d’avance, cependant.
— Pourquoi as-tu accepté, alors ?
Je ne répondis pas. Je n’étais pas certain de le savoir. Ce que je savais, en revanche, c’est que chaque seconde passée en sa compagnie n’allait qu’ajouter à la souffrance que j’endurerais plus tard. À l’instar d’un drogué n’ayant que des réserves limitées de stupéfiants, je ne couperais pas à l’instant de vérité. Plus je me piquais maintenant, plus dur ce serait, une fois mes stocks épuisés.
— Tout ira bien, dit-elle au bout d’une minute. J’ai confiance.
Ma colère revint aussitôt.
— La démence est-elle l’un des symptômes de cette grossesse ?
Elle s’esclaffa, bien que ma rage fût si authentique que mes mains tremblaient autour des siennes.
— Pourquoi pas ? Je ne prétends pas que ce sera facile, Jake. Néanmoins, je ne peux avoir vécu tout ce que j’ai vécu jusqu’à maintenant sans croire à la magie, non ?
— La magie ?!
— Surtout pour ce qui te concerne.
Elle souriait. Récupérant une de ses mains, elle l’appuya contre ma joue. Plus chaude que tout à l’heure, mais encore froide sur ma peau.
— Plus que quiconque, tu es enveloppé d’une magie, qui guette le moment pour agir dans le bon sens.
— C’est quoi, ce délire ?
— Edward m’a expliqué un jour à quoi ressemble votre imprégnation. Il l’a comparée à la trame du Songe d’une nuit d’été. Tu trouveras celle qui t’est destinée, Jacob. Alors, tout ceci te paraîtra enfin intelligible.
Si elle n’avait pas eu l’air aussi fragile, j’aurais hurlé. Je me bornai à gronder.
— Si tu crois que l’imprégnation donnera jamais une signification à ces insanités, tu te trompes lourdement. Penses-tu sérieusement, parce que je rencontrerai ma moitié, que ceci se justifiera ? (Je pointai le doigt sur son ventre gonflé.) Dans ce cas, justifie un peu tout ça, Bella ! À quoi bon mon amour pour toi ? À quoi bon ton amour pour lui ? À quoi bon ta mort ? À quoi bon autant de souffrance ? La mienne, la tienne, la sienne ! Même si ça m’est bien égal, tu le tueras aussi ! (Elle tressaillit.) Alors, quel sens donnes-tu à ton histoire d’amour tordue ? Si elle en a un, montre-le-moi, s’il te plaît, parce que, moi, je ne le vois pas.
— Je l’ignore, soupira-t-elle. Mais je… devine… que notre parcours mènera à quelque chose de positif, aussi difficile soit-il de s’en rendre compte maintenant. Appelle ça de la foi, si tu veux.
— Tu es en train de mourir pour rien, Bella ! Rien du tout !
Sa main délaissa ma joue pour la boursouflure de son estomac, qu’elle caressa. Sans qu’elle eût besoin de les formuler, ses réflexions me furent évidentes. Elle était en train de sacrifier sa vie pour ça.
— Je ne vais pas mourir, marmonna-t-elle entre ses dents (et je compris qu’elle répétait une phrase mille fois répétée). Je me débrouillerai pour que mon cœur continue de battre. Je suis assez forte pour cela.
— Ce sont des âneries. Tu as trop fréquenté le surnaturel. Aucune personne normale n’y survivrait. Tu n’es pas assez forte.
J’attrapai son visage avec douceur – inutile de m’inciter à la prudence : tout paraissait si cassable, en elle.
— J’en suis capable, j’en suis capable, murmura-t-elle avec entêtement.
— Pour moi, ça n’en a pas l’air. Alors, quel est ton plan ? Parce que j’espère que tu en as un.
Elle hocha le menton, sans oser croiser mes yeux cependant.
— Savais-tu qu’Esmé s’est jetée d’une falaise ? Quand elle était humaine, s’entend.
— Et ?
— Elle était si proche de la mort qu’on n’a même pas pris la peine de la conduire aux urgences et qu’on l’a directement flanquée à la morgue. Pourtant, son cœur battait encore, et quand Carlisle l’a trouvée…
Ainsi, c’est ce qu’elle avait voulu dire quand elle avait précisé qu’elle garderait son cœur en état de marche.
— Tu ne prévois pas de survivre à cela en tant qu’humaine.
— Non, en effet. Je ne suis pas idiote. Mais bon, j’imagine que tu es d’un avis différent, à ce sujet.
— Vampirisation d’urgence, marmonnai-je.
— Ç’a fonctionné pour Esmé, pour Emmett et pour Rosalie. Et même pour Edward. Aucun d’eux n’était en très grande forme, à ce moment-là. Carlisle ne les a transformés que pour leur éviter de mourir. Il ne tue pas les gens, il les sauve.
Une bouffée de culpabilité me submergea à l’évocation du bon médecin. J’écartai cependant cette pensée et j’entrepris de supplier Bella.
— Écoute-moi, s’il te plaît. Procède autrement.
Comme un peu plus tôt dans la journée, au moment du coup de fil de Charlie, je m’aperçus à quel point la différence comptait à mes yeux. Il m’était nécessaire qu’elle reste vivante, sous une forme ou une autre. N’importe laquelle. Je pris une grande aspiration.
— N’attends pas qu’il soit trop tard, poursuivis-je. Vis ! D’accord ? Vis, je ne t’en demande pas plus. Ne m’inflige pas ça. Ni à lui. Tu sais comment il réagira, si tu disparais. Tu en as déjà été témoin. Tu tiens donc tant que ça à ce qu’il retourne se jeter dans les bras de ces assassins italiens ?
Elle sursauta. Je ne précisai pas que ce voyage en Europe ne serait pas utile. Luttant pour garder un ton raisonnable, j’enchaînai :
— Tu te souviens de ce que tu m’as dit quand j’ai été blessé par ces nouveau-nés ?
J’attendis, elle ne répondit pas, lèvres serrées.
— Tu m’as dit d’être sage et d’écouter Carlisle. Et qu’ai-je fait ? J’ai obéi au vampire. Pour toi.
— Non, parce que c’était la seule solution.
— Si tu veux. Le résultat est le même.
— Pas dans mon cas, soupira-t-elle. Je ne le tuerai pas, ajouta-t-elle en contemplant son ventre rebondi.
— Oh ! m’exclamai-je. Je suis heureux d’apprendre la bonne nouvelle ! C’est un petit gars, hein ? J’aurais dû apporter des ballons bleus.
Elle rosit, de façon si jolie que j’en eus des crampes à l’estomac. Un vrai couteau à scie, rouillé et ébréché. J’allais perdre ce duel. Une fois encore.
— J’ignore si c’est un garçon, admit-elle, penaude. L’échographie n’a rien donné. La membrane est trop dure, comme leur peau. Ça reste un mystère, même si, dans ma tête, je vois un garçon.
— Il ne s’agit pas d’un ravissant bébé, Bella.
— On verra, se renfrogna-t-elle.
— Toi, non !
— Tu es trop pessimiste, Jacob. J’ai une chance de m’en tirer.
Je fus incapable de rétorquer quoi que ce soit à ça. Baissant les yeux, je respirai lentement pour tenter d’apaiser ma colère.
— Tout se passera bien, Jake, me rassura-t-elle en caressant mes cheveux et ma joue.
— Non, ça ne se passera pas bien, maugréai-je sans relever la tête.
— Chut ! souffla-t-elle en essuyant quelque chose d’humide qui coulait sur ma peau.
Je fixais mes pieds nus et sales qui laissaient des traces sur la moquette pâle. Tant mieux !
— Où est l’intérêt, Bella ? Je croyais que ce que tu voulais par-dessus tout, c’était Edward. Et là, tu renonces à lui ? Je ne pige pas. Depuis quand tiens-tu tellement à devenir mère ? Si ça t’importait à ce point, pourquoi avoir épousé un vampire ?
J’étais dangereusement près de l’offre qu’il voulait que je formule. Les mots s’orientaient dans ce sens, et je ne pouvais pas changer de direction.
— Ce n’est pas comme ça que ça marche. Je ne me suis jamais souciée d’avoir un enfant. Là, ce n’est pas un bébé. C’est… eh bien… ce bébé.
— C’est un tueur ! Regarde-toi
, bon Dieu !
— Non. Il n’y est pour rien. C’est ma faute. Parce que je suis une faible humaine. Mais je tiendrai le coup, Jake, j’y arriverai…
— Ferme-la, Bella ! Garde ces âneries pour ton buveur de sang. Moi, tu ne me tromperas pas. Tu sais très bien que tu y laisseras ta peau.
Elle me toisa, furieuse.
— Non, je n’en sais rien. Ça me préoccupe, voilà tout.
— Ça te préoccupe ! Je rêve !
Soudain, elle étouffa un cri, et ses mains se crispèrent sur son estomac. Ma fureur s’évanouit comme une lumière qu’on éteint.
— Ce n’est rien, pantela-t-elle. Rien du tout.
Cependant, un coin de son sweat-shirt s’était soulevé et, horrifié, j’avais découvert sa peau, marbrée de grandes marques d’un mauve presque noir. Remarquant mon regard, elle rabaissa vivement le tissu.
— Il est costaud, se défendit-elle.
Des hématomes ! Je faillis vomir en prenant la mesure de ce qu’Edward m’avait dit à propos de la souffrance à laquelle il assistait, impuissant. Tout à coup, j’eus l’impression de devenir un peu fou, moi aussi.
— Bella.
Alertée par mon changement de ton, elle me contempla avec anxiété, le souffle encore court.
— Je t’en prie, Bella.
— Jake…
— Ne te fâche pas, O.K. ? Contente-toi de m’écouter. Imagine que…
— Que quoi ?
— Que ce ne soit pas l’affaire d’une seule chance ? Si ce n’était pas tout ou rien ? Si tu obéissais à Carlisle comme une gentille fille et que tu restais vivante ?
— Je ne…
— Je n’ai pas terminé. Tu restes en vie. Et tu recommences. Celui-ci est un échec. Fais une nouvelle tentative.
Elle fronça les sourcils et posa sa main là où les miens se rejoignaient, lissant mon front tout en s’efforçant de saisir le sens de mes paroles.
— Comment ça, une nouvelle tentative ? Tu crois qu’Edward me laisserait… Et en quoi ça serait différent ? Je suis certaine que n’importe quel bébé…
— Oui, admis-je. N’importe lequel de ses bébés.
— Pardon ?
Je n’y parviendrais pas. Il ne servait à rien que je précise. Je ne la sauverais pas d’elle-même. Chaque fois que je m’y étais risqué, j’avais échoué. Elle tressaillit, et je devinai qu’elle avait enfin compris.
— Oh ! S’il te plaît, Jacob ! Tu penses vraiment que je devrais tuer mon bébé pour le remplacer par une espèce de substitut générique ? Insémination artificielle ? (Elle était en colère, à présent.) Pourquoi aurais-je envie de l’enfant d’un inconnu ? Tu crois que ça ne ferait aucune différence ? Que n’importe quel bébé conviendrait ?
— Je n’ai pas dit ça, marmonnai-je. Pas celui d’un inconnu.
— Que dis-tu exactement, alors ?
— Rien. Je ne dis rien. Comme d’habitude.
— Où es-tu allé pêcher cette idée ?
— Laisse tomber.
— C’est lui qui t’a demandé ça ?
J’hésitai, surpris qu’elle ait aussi vite deviné.
— Non.
— Si, j’en suis sûre.
— Je te jure que non. Il n’a pas du tout mentionné d’insémination artificielle.
Son visage se rasséréna, et elle s’enfonça dans les coussins, apparemment épuisée. Quand elle reprit la parole, elle ne me regardait pas, et ses mots ne m’étaient pas adressés.
— Il ferait n’importe quoi pour moi. Or, je le blesse tant… Mais à quoi songe-t-il ? Que j’échangerais ça – elle caressa son ventre – pour l’enfant d’un étranger ?
Elle avait les yeux humides.
— Tu n’es pas obligée de le blesser, chuchotai-je.
Supplier pour lui me brûlait la langue comme un poison. Je savais cependant que c’était le meilleur angle d’attaque si je voulais la sauver. Même si mes chances restaient fort minces.
— Tu pourrais le rendre de nouveau heureux, Bella. Et je crois vraiment qu’il est en train de devenir fou.
Elle semblait ailleurs. Sa main dessinait des cercles sur la protubérance, et elle se mordillait les lèvres. Les Cullen étaient-ils très loin ? Percevaient-ils mes pitoyables tentatives pour la raisonner ?
— Pas un inconnu, murmura-t-elle soudain. (Je sursautai.) Qu’est-ce que t’a précisément raconté Edward ?
— Rien. Il pensait seulement que tu m’écouterais peut-être.
— Je te parle de ce deuxième essai. Qu’a-t-il dit à ce sujet ?
Ses prunelles se rivèrent sur les miennes, et je sentis que j’étais allé trop loin.
— Rien.
— Wouah ! souffla-t-elle, un peu étonnée.
Le silence s’installa, et je fixai mes pieds, incapable de soutenir son regard.
— Il est vraiment prêt à tout, n’est-ce pas ? finit-elle par chuchoter.
— Il perd les pédales, Bella.
— Je suis surprise que tu ne l’aies pas dénoncé tout de suite. Histoire de lui attirer des ennuis.
Quand je relevai les yeux, elle arborait un grand sourire.
— J’y ai pensé, dis-je en tâchant de lui retourner ce sourire, en vain.
Elle était consciente de mon geste, le refusait d’emblée cependant. Je m’en étais douté, il n’empêche que ça faisait mal.
— Toi aussi, tu serais prêt à presque n’importe quoi pour moi, hein ? Je me demande vraiment pourquoi vous vous donnez cette peine. Je ne vous mérite ni l’un ni l’autre.
— De toute façon, ça ne change rien à rien, non ?
— Pas cette fois, soupira-t-elle. J’aimerais être en mesure de t’expliquer. Je ne suis pas plus capable de tuer mon enfant que je ne le serais de te tirer une balle dans le crâne. Je l’aime.
— Pourquoi t’attaches-tu toujours aux mauvaises choses, Bella ?
— Je ne crois pas que ce soit le cas.
Je me raclai la gorge, de façon à durcir ma voix au maximum.
— Fais-moi confiance, j’ai raison.
Je me mis debout.
— Où vas-tu ?
— Ma présence ici ne sert à rien.
— Ne t’en va pas ! me lança-t-elle en tendant la main.
Je sentis qu’il s’en faudrait de peu pour que je cède, que je redevienne accro.
— Je dois rentrer.
— Pourquoi es-tu venu ?
— Juste pour vérifier que tu étais bien vivante. Je ne croyais pas à ta maladie.
— Reviendras-tu ? Avant que…
— Il n’est pas question que je reste là à te regarder mourir, Bella.
Elle tressaillit.
— Oui, murmura-t-elle, tu as raison. Pars !
Je me dirigeai vers la porte.
— Au revoir, chuchota-t-elle. Je t’aime, Jake.
Je faillis rebrousser chemin. Je faillis me retourner, tomber à genoux et me remettre à la supplier. Ma conscience me dictait néanmoins de la quitter, de me sevrer d’elle avant qu’elle ne me tue, comme elle le tuait, lui.
— C’est ça, c’est ça, bougonnai-je en sortant.
Je n’aperçus aucun vampire. Je ne regagnai pas ma moto, seule au milieu du gazon. Elle n’était pas assez rapide pour évacuer mes émotions. Mon père allait s’inquiéter, Sam aussi. Comment avait réagi la meute quand elle ne m’avait pas senti me transformer ? Avait-elle cru que les Cullen m’avaient liquidé sans me laisser une chance ? Je me déshabillai, insoucieux des éventuels regards, puis me mis à courir. Je devins loup en pleine course.
Ils attendaient. Évidemment.
Jacob, Jake, entonnèrent huit voix à l’unisson.
Reviens tout de suite ! ordonna l’Alpha.
Sam était furieux. Paul s’effaça, et je devinai que Billy et Rachel avaient hâte d’avoir de mes nouvelles. Paul était trop pressé de leur annoncer que je n’avais pas servi de repas aux buveurs de sang pour s’attarder à écouter mon histoire.
Je n’eus pas besoin de préciser aux miens que je rentrais – ils v
irent la forêt défiler devant mes yeux, tandis que je fonçais vers la réserve. Je n’eus pas besoin non plus de leur préciser que j’étais à moitié fou. Dans ma tête, l’horreur était assez claire. Ils virent tout : le ventre tavelé de Bella, sa voix rauque : « Il est costaud » ; l’homme immolé sur le visage d’Edward : « Obligé de la regarder dépérir. Cette chose qui lui fait du mal » ; Rosalie planant sur le corps affaibli de Bella : « Bella n’est rien, à ses yeux. » Et, pour une fois, aucun d’eux ne se permit de commentaire. Leur incrédulité atterrée n’était qu’un hurlement muet dans mon crâne.
!!!!
J’étais à mi-chemin de chez moi quand ils se ressaisirent. Alors, tous se ruèrent à ma rencontre.
La nuit était presque tombée. Les nuages dissimulaient entièrement le crépuscule. Je me permis de risquer la traversée de l’autoroute – personne ne m’aperçut.
Nous nous retrouvâmes à environ quinze kilomètres de La Push, dans une clairière de bûcherons. Elle était à l’écart, protégée par deux montagnes. Paul arriva en même temps que moi. La meute était au grand complet. Les bavardages qui résonnaient dans mon cerveau formaient un chaos absolu. Tout le monde braillait.
Le poil de Sam était hérissé, et il grondait sans discontinuer tout en arpentant les parages. Paul et Jared le suivaient, telles des ombres, oreilles plaquées en arrière. Le cercle était nerveux, agité.
Au début, je crus que leur colère était dirigée contre moi. J’étais trop bouleversé pour m’en soucier. Qu’ils me punissent comme bon leur semble pour avoir enfreint les ordres. Puis, toute une série de pensées confuses m’assaillirent.
Comment est-ce possible ? Qu’est-ce que ça signifie ? Qu’est-ce que ça va donner ?
Danger. Mal. Risqué.
Contre-nature. Monstrueux. Abominable.
Nous ne pouvons le permettre.
Le groupe se déplaçait de conserve, réfléchissait de conserve. Sauf moi et un autre, auprès duquel je m’assis, trop hébété pour déterminer, que ce soit par mes yeux ou par mon esprit, de qui il s’agissait. La meute nous encercla.
Le pacte ne mentionne pas ce genre de chose.
Cela met tout le monde en péril.
Je m’efforçai de comprendre les voix enchevêtrées, j’essayai de suivre le cheminement des réflexions, afin de voir où elles menaient. En vain. Les images qui occupaient le centre de leurs pensées étaient les miennes, les pires, de surcroît. Les hématomes de Bella, les traits torturés d’Edward.