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RÉVÉLATION

Page 23

by Stephenie Meyer


  — Trêve, Jake. Drapeau blanc. Nous sommes ici pour discuter.

  Tu crois que c’est vrai ? me demanda Seth.

  Pourquoi pas ? Sauf que…

  Sauf que en effet, renchérit Leah.

  Nous ne relâchâmes pas notre garde. Jared fronça les sourcils.

  — La conversation serait plus aisée si je t’entendais, me reprocha-t-il.

  Je le toisai. Pas question que je me métamorphose tant que je n’aurais pas mieux saisi la mesure de la situation. Pourquoi Collin ? C’était le détail qui m’inquiétait le plus.

  — Bon, d’accord, décida Jared. Je vais donc tenir le crachoir. Alors, voilà, Jake, nous voulons que tu reviennes.

  À côté de lui, Quil émit un gémissement. Histoire d’appuyer cette déclaration.

  — Tu as déchiré notre famille. Cela n’aurait pas dû se produire.

  Sans être franchement en désaccord, j’estimais que là n’était pas l’important. Subsistaient entre Sam et moi des divergences d’opinions loin d’être résolues.

  — Nous comprenons ce que tu éprouves avec autant de… force, par rapport aux Cullen. Nous savons que c’est un problème. N’empêche, ta réaction est outrée.

  Pardon ? grogna Seth. Et attaquer nos alliés sans crier gare, ce n’est pas une réaction outrée ?

  Tu as déjà entendu parler du flegme des joueurs de poker, Seth ? Retiens-toi.

  Désolé.

  Les yeux de Jared firent la navette entre Seth et moi.

  — Sam est d’accord pour calmer le jeu, Jacob. Il a pris du recul, il a discuté avec les anciens. Tous ont décidé qu’une action immédiate n’était dans l’intérêt de personne.

  Je traduis, dit Leah : ils ont perdu l’élément de surprise.

  Étonnant de constater à quel point nos modes de pensée différaient déjà. La meute de Sam, c’était « ils ». Des étrangers. Que cela vienne de Leah, qu’elle se considère comme un pilier de « nous », était encore plus surprenant.

  — Comme toi, Billy et Sue jugent que nous pouvons attendre que Bella… soit séparée du problème. L’idée de la tuer ne plaît à personne.

  Bien que je vienne de disputer Seth pour cela, je ne pus retenir un petit grondement. Ainsi, le meurtre leur déplaisait ? De nouveau, Jared leva les mains.

  — Du calme, Jake. Tu me comprends. Ce qui compte, c’est que nous allons attendre et réévaluer la situation. Nous verrons plus tard si le… si la chose pose difficulté.

  Ha ! bougonna Leah. Quel ramassis d’âneries !

  Tu n’y crois pas ?

  Je devine ce qu’ils espèrent. Ce que Sam espère. Ils comptent sur la mort de Bella. Tu seras alors tellement furieux, que…

  Je conduirai l’attaque en personne.

  Mes oreilles s’aplatirent sur mon crâne. La suggestion de Leah était loin d’être sotte. Quand… si cette chose tuait Bella, il me serait facile d’oublier ce que je ressentais en ce moment pour la famille de Carlisle. À nouveau, je les considérerais sans doute comme des ennemis, comme rien d’autre que des sangsues.

  Je serai là pour te rafraîchir la mémoire, chuchota Seth.

  Je sais, le môme. La question, c’est : est-ce que je t’écouterai ?

  — Jake ? insista Jared.

  Je poussai un soupir.

  Leah, fais une ronde, juste pour t’assurer que ça va. Je vais devoir lui parler, et je veux être certain que rien ne se passera quand je me métamorphoserai.

  À d’autres, Jacob ! Tu peux te transformer devant moi. Malgré tous mes efforts, je t’ai souvent vu nu. Le spectacle me laisse indifférente, alors ne te bile pas.

  Je n’essaye pas de protéger ton innocence, juste notre peau. File !

  En grondant, elle s’enfuit dans les bois à toute vitesse.

  La nudité représentait un inconvénient malheureusement inévitable dans la vie de la meute. Les gars n’y avaient guère prêté attention, jusqu’à ce que Leah les rejoigne. Alors, c’était devenu embarrassant. Elle n’avait pas un meilleur contrôle que nous sur son caractère – il lui avait fallu le même temps qu’à nous pour cesser d’exploser hors de ses vêtements quand elle était furax. Nous avions tous eu droit à ces scènes. Et ce n’était pas comme si elle ne valait pas le coup d’œil. En revanche, ce qui se passait quand elle nous surprenait à y repenser ne valait vraiment pas la peine.

  Jared et les autres regardaient avec inquiétude l’endroit où elle avait disparu.

  — Où va-t-elle ?

  Ignorant le porte-parole, je fermai les yeux et repris forme humaine. J’eus l’impression que l’air vacillait en vaguelettes autour de moi. Je me dressai sur mes pattes arrière au bon moment, de façon à être debout quand je serais homme.

  — Oh ! marmonna Jared. Salut, Jake.

  — Salut, Jared.

  — Merci d’accepter de me parler.

  — Pas de souci.

  — Nous voulons que tu reviennes, mec.

  Quil gémit de nouveau.

  — Je ne suis pas sûr que ce soit aussi simple que ça.

  — Rentre à la maison, me supplia-t-il en se penchant vers moi. Nous sommes capables de régler ce différend. Ta place n’est pas ici. Celle de Leah et de Seth non plus.

  — Figure-toi que je n’ai pas cessé de leur demander de s’en aller ! m’esclaffai-je.

  Derrière moi, Seth renifla. Jared réfléchit, ses yeux redevinrent prudents.

  — Alors, que fait-on, maintenant ?

  — Aucune idée, répondis-je au bout de quelques minutes. Je ne suis pas sûr que les choses pourront reprendre comme avant. J’ignore comment ça marche. Je n’ai pas le sentiment d’être en mesure de rejeter mon caractère Alpha en fonction de mes humeurs. Ç’a l’air permanent.

  — Tu es de notre meute.

  — Une meute ne peut avoir deux Alpha, Jared. Rappelle-toi, hier soir, ç’a failli mal tourner. L’instinct de domination est trop fort.

  — Vous allez donc traîner avec les parasites jusqu’à la fin de vos jours ? se fâcha-t-il. Votre foyer n’est pas ici. Tu n’as même plus de vêtements ! Tu as l’intention de rester loup indéfiniment ? Et puis, tu sais que Leah n’aime pas se nourrir comme ça.

  — Elle n’aura qu’à faire comme bon lui semblera quand elle aura faim. Elle est venue ici de son propre gré. Je n’oblige personne à se plier à ma volonté, moi.

  — Sam est désolé pour ça, soupira-t-il.

  — Je ne suis plus en colère.

  — Mais…

  — Je ne reviendrai pas. Pas maintenant, en tout cas. Nous allons attendre de voir comment la situation évolue. Et, tant que ce sera nécessaire, nous veillerons sur les Cullen. Parce que, en dépit de ce que tu penses, tout ne tourne pas seulement autour de Bella. Nous défendons ceux qui doivent être défendus. Cela s’applique également aux Cullen.

  À un certain nombre d’entre eux, du moins.

  Seth aboya, façon de marquer son accord. Jared plissa le front.

  — Alors je n’ai plus rien à te dire, conclut-il.

  — En effet. Nous reparlerons de tout ça plus tard.

  Il s’adressa à Seth :

  — Sue te demande, non, elle te supplie de rentrer à la maison. Elle a le cœur brisé, Seth. Elle est seule. Comment toi et Leah pouvez-vous lui infliger cela ? L’abandonner ainsi, alors que votre père vient de mourir…

  Seth geignit.

  — Vas-y mollo, Jared ! lançai-je.

  — Je le mets juste au courant de la situation.

  — Ben tiens ! ricanai-je.

  Sue était la femme la plus dure qui soit. Plus que mon père, plus que moi. Assez pour jouer la carte du chantage affectif, si c’était ce qu’il fallait pour récupérer ses enfants. La présenter en mère éplorée était injuste.

  — Sue est au courant de la situation depuis combien d’heures ? repris-je. Des heures qu’elle aura passées avec Billy, le vieux Quil et Sam. Ouais, je suis convaincu qu’elle dépérit de solitude. Mais bon, Seth, tu es libre de partir quand tu veux, tu le sais.

  Seth grogna. Soud
ain, il pointa une oreille vers le nord. Leah ne devait pas être loin. Bon sang, elle était rapide ! Deux secondes plus tard, elle s’arrêta en glissant dans les fourrés. Elle nous rejoignit au petit trot et alla s’installer devant Seth, prenant soin de garder le museau en l’air et de ne pas regarder dans ma direction. Ce que j’appréciai.

  — Leah ? dit Jared.

  Elle croisa ses yeux, retroussa ses babines. L’hostilité ne parut pas surprendre son interlocuteur.

  — Tu n’as pas envie d’être ici, Leah. Je me trompe ?

  Elle gronda. Je voulus lui jeter un coup d’œil d’avertissement, mais elle me tournait le dos. Seth gémit et lui donna un coup d’épaule.

  — Désolé, reprit Jared. Je n’aurais pas dû présumer de ce que tu veux ou pas. Mais tu n’as aucun lien avec les buveurs de sang.

  Délibérément, Leah contempla son frère, puis moi.

  — Tu veilles sur Seth, d’accord, admit Jared, qui, comme moi, devait s’interroger sur le sens du regard qu’elle m’avait adressé. Rassure-toi, Jake s’arrangera pour qu’il ne lui arrive rien, et Seth n’a pas peur. Alors, je t’en prie, Leah, reviens-nous.

  Elle agita la queue.

  — Sam t’en supplie. Il m’a littéralement demandé de me mettre à genoux, s’il le fallait. Il te réclame, Lili, ta place est là-bas.

  Leah frémit quand Jared recourut au surnom que Sam lui avait donné, du temps où ils sortaient ensemble. Cependant, les mots suivants lui hérissèrent le poil de l’encolure, et elle poussa un long torrent de grognements furieux. Inutile de partager ses pensées pour deviner qu’elle l’agonissait d’injures, ce qu’il comprit fort bien lui aussi. Les termes étaient presque éloquents.

  — Je vais prendre le risque de parler en son nom, intervins-je quand elle eut terminé, mais je pense que la place de Leah se trouve où elle le décide.

  Elle grommela. Comme elle fixait Jared, j’en conclus qu’elle était d’accord avec moi.

  — Écoute, Jared, nous continuons d’appartenir à la même famille. Nous allons oublier notre querelle. En attendant, mieux vaudrait que vous vous cantonniez à votre territoire. Histoire qu’il n’y ait aucun malentendu. Personne n’a envie que la famille se déchire. Y compris Sam, n’est-ce pas ?

  — Bien sûr ! s’emporta-t-il. Nous ne quitterons pas notre territoire, d’accord. Mais où se situe le tien, Jacob ? Chez les vampires ?

  — Non. Je suis sans domicile fixe pour le moment. Ne t’inquiète pas, ça ne durera pas. Il ne nous reste plus beaucoup de temps, ajoutai-je en respirant un bon coup. Après, les Cullen s’en iront sans doute, et Leah et Seth reviendront à La Push.

  Les deux intéressés gémirent à l’unisson en tournant leur nez vers moi d’un même mouvement.

  — Et toi, Jake ?

  — J’imagine que je retournerai dans la forêt. Impossible de rester à la réserve. Deux Alpha, c’est trop de tension. Et puis, c’est là que je comptais me rendre, les bois, avant que la pagaille ne commence.

  — Et si nous avons besoin de vous contacter ?

  — Hurlez. Mais attention à la frontière, compris ? Nous viendrons à vous. Et il est inutile que Sam envoie des délégations aussi nombreuses. Nous ne cherchons pas la bagarre.

  Jared eut beau avoir l’air mécontent, il acquiesça. Que je pose mes conditions à Sam ne lui plaisait guère.

  — À plus, alors, Jake. Ou peut-être pas.

  Il me fit un geste de la main, sans beaucoup d’entrain.

  — Un instant ! Est-ce qu’Embry va bien ?

  — Embry ? s’étonna-t-il. Oui, pourquoi ?

  — Je me demandais juste pourquoi Collin était ici à sa place.

  Je l’observai avec attention, soupçonnant quelque chose de pas clair. Un éclat traversa furtivement ses prunelles, ne révélant cependant pas ce que j’espérais.

  — Cela ne te concerne plus, Jake.

  — Tu as raison. Simple curiosité de ma part.

  Je décelai un mouvement du coin de l’œil. Je fis comme si de rien n’était, toutefois, car je ne tenais pas à trahir Quil. Lui avait réagi à ma question.

  — Je transmettrai… tes instructions à Sam. Salut, Jacob.

  — C’est ça, salut. Hé ! Dis à mon père que je vais bien, d’accord ? Et que je suis désolé. Et que je l’aime.

  — Pas de problème.

  — Merci.

  — Venez, les gars.

  Jared nous tourna le dos et s’éclipsa, peu désireux de se transformer devant Leah. Paul et Collin le suivirent aussitôt, tandis que Quil hésitait. Il aboya doucement, et j’avançai d’un pas.

  — Oui, tu me manques aussi, frangin.

  Il trottina vers moi, la tête basse, morose. Je lui tapotai l’épaule.

  — Tout ira bien.

  Il pleurnicha.

  — Dis à Embry que votre compagnie à tous deux me manque.

  Il acquiesça, puis appuya son nez sur mon front. Leah ricana. Quil releva la tête et regarda derrière lui, là où les autres avaient disparu.

  — Allez, vas-y.

  Après un nouveau piaillement, il fila. Jared devait l’attendre avec impatience. Dès qu’il fut parti, je libérai la chaleur qui couvait au centre de mon corps et je me transformai en un rien de temps.

  J’ai cru que vous alliez vous rouler un patin, railla Leah.

  Je l’ignorai.

  Ç’a été ? Je n’ai rien dit que vous ne vouliez pas que je dise ? Ai-je oublié quelque chose d’important ?

  J’avais parlé en leur nom, et cela m’inquiétait, parce que je n’avais pas su avec exactitude ce qu’ils pensaient à ce moment-là. Je ne voulais pas endosser certaines responsabilités. Je ne voulais pas ressembler à Jared, de ce point de vue-là.

  Tu as été super, Jake ! lança Seth, toujours fidèle.

  Mais tu aurais dû frapper Jared, précisa Leah. Ça ne m’aurait pas dérangée.

  Nous savons maintenant pourquoi Embry n’a pas été autorisé à venir, enchaîna son frère.

  Pardon ? sursautai-je.

  Enfin, Jake, tu as bien regardé Quil ? Il est sacrément partagé. Je suis certain qu’Embry est encore plus malheureux. De plus, il n’a pas Claire, lui. En aucun cas, Quil ne pourrait choisir de quitter La Push. Embry, si. Sam ne prend aucun risque, des fois que tu le convainques de déserter. Il ne tient pas à ce que notre meute soit plus grande que la sienne.

  Tu crois vraiment ? Embry adorerait liquider les Cullen.

  Sauf qu’il est ton meilleur ami. Lui et Quil préféreraient ne pas se battre plutôt que t’affronter.

  Eh bien, peut-être. Mais je suis content que Sam l’ait gardé près de lui. Cette meute de trois est assez vaste comme ça. Bon, nous sommes tranquilles pour l’instant. Ça ne te dérange pas d’ouvrir l’œil tout seul, Seth ? Pendant que Leah et moi dormons ? Nous en avons besoin. Cette rencontre m’a paru normale, mais c’était peut-être une diversion.

  Par nature, je n’étais pas enclin à la paranoïa. Cependant, je n’oubliais pas non plus le sens du devoir qui habitait Sam. Son sentiment qu’il fallait détruire immédiatement tout danger identifié. Profiterait-il de l’avantage dont il disposait à présent, celui de nous mentir sans que nous le sachions ?

  Aucun souci, répondit Seth, trop heureux de se rendre utile. Tu veux que j’aille expliquer la situation aux Cullen ? Ils doivent être sur les nerfs.

  Je m’en occupe. J’ai des trucs à vérifier, de toute façon.

  Leah et Seth captèrent le tourbillon d’images qui défila rapidement dans mon cerveau épuisé.

  Seth gémit de stupeur. Leah rejeta la tête en arrière, comme si elle essayait de se débarrasser de ce qu’elle avait vu.

  Sans aucun doute, c’est la chose la plus répugnante que j’aie entendue de ma vie. Pouah ! Si j’avais avalé quoi que ce soit, je vomirais.

  Ce sont des vampires, commenta Seth au bout d’une minute, comme pour compenser la réaction violente de sa sœur. C’est compréhensible. Et si ça aide Bella, c’est bien, non ?

  Interloqués, Leah et moi le dévi
sageâmes.

  Quoi ?

  Maman l’a beaucoup fait tomber par terre, bébé, me dit Leah.

  Sur la tête, apparemment.

  Il mordillait les barreaux de son berceau, aussi.

  Peinture au plomb ?

  J’en ai l’impression.

  Très drôle, grogna Seth. Et si vous la boucliez et que vous pionciez un coup, hein ?

  14

  LES CHOSES VONT MAL QUAND ON REGRETTE D’AVOIR ÉTÉ IMPOLI ENVERS LES VAMPIRES

  Quand je revins à la villa, personne n’attendait dehors que je fasse mon rapport. Étaient-ils encore sur leurs gardes ?

  Tout va bien, pensai-je avec lassitude.

  Mes yeux ne tardèrent pas à repérer ce qui avait changé dans les environs à présent familiers. Un tas de tissu clair était empilé sur la première marche du perron. Je m’en approchai rapidement. Retenant mon souffle à cause de l’odeur de vampire qui s’accrochait au coton de façon incroyable, je fourrai mon museau dedans.

  C’étaient des habits. Edward avait dû percevoir mon irritation lorsque j’avais déchiré mon short en filant. Hum… Voilà qui était… gentil. Bizarre.

  Je ramassai les vêtements entre mes dents – beurk ! – et les emportai à l’abri des arbres. Au cas où il s’agirait d’une blague montée par la psychopathe blonde, et que s’y dissimuleraient des trucs de fille. À coup sûr, elle aurait adoré voir ma réaction si je m’étais retrouvé à poil, une robe dos-nu à la main.

  Une fois dans la forêt, je lâchai le paquet puant et me transformai en homme. Je secouai les vêtements et les frappai contre un tronc pour tenter de chasser la puanteur. C’étaient bien des habits masculins – pantalon de toile et chemise blanche. Trop petits, mais susceptibles de me convenir. Appartenant à Emmett, sans doute. Je retroussai les manches de la chemise. Pour le pantalon, je ne pouvais rien. Tant pis !

  J’avoue que je me sentis plus à l’aise une fois – mal – habillé, en dépit de l’odeur. Il était dur de ne pouvoir rentrer tout simplement chez moi afin d’y prendre un vieux survêtement quand j’en avais besoin. Une fois encore, l’absence de domicile. Pas d’endroit où retourner. Pas de possessions non plus, ce qui ne me gênait pas trop pour l’instant mais risquait de devenir pesant bientôt.

 

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