Book Read Free

RÉVÉLATION

Page 24

by Stephenie Meyer


  Épuisé, je grimpai lentement le perron des Cullen dans mes jolis habits d’emprunt. Sur le pas de la porte, j’hésitai. Fallait-il que je frappe ? C’était idiot, puisqu’ils étaient au courant de ma présence. Pourquoi aucun d’eux ne le reconnaissait, en me criant d’entrer ou d’aller me faire voir ? Enfin, bref. Haussant les épaules, je poussai le battant.

  Encore des changements. La pièce avait repris son aspect initial durant la vingtaine de minutes qu’avait duré mon absence. Le grand écran plat de la télévision était allumé, le volume baissé, et montrait un film à l’eau de rose que personne n’avait l’air de regarder. Carlisle et Esmé se tenaient devant la vaste baie vitrée du fond, qui ouvrait de nouveau sur la rivière. Alice, Jasper et Emmett n’étaient pas là – je les entendais discuter à l’étage. Comme la veille, Bella était installée sur le canapé. Elle n’avait plus qu’une aiguille dans le bras, et une perfusion était accrochée au dossier du divan. Elle était emmitouflée dans deux plaids épais. Au moins, ils m’avaient écouté. Rosalie était assise en tailleur par terre, près de sa tête ; Edward posé à l’autre bout du sofa, les pieds de Bella sur les genoux. Quand j’apparus, il releva la tête et me sourit – rien qu’un bref mouvement de la bouche – comme s’il était amusé par quelque chose.

  Bella ne m’entendit pas. Elle ne réagit qu’en le voyant bouger et me sourit également. Son visage s’éclaira, empreint d’une véritable énergie. La dernière fois où elle avait manifesté autant de joie à me revoir remontait à loin.

  Qu’est-ce qu’elle était bizarre, nom d’un chien ! Elle était mariée ! Avec celui qu’elle aimait, qui plus est ! Ajoutez à cela qu’elle était enceinte jusqu’aux yeux. Alors, pourquoi fallait-il qu’elle soit aussi ravie de me retrouver ? À croire que j’avais embelli sa fichue journée rien qu’en franchissant le seuil. Si seulement elle avait manifesté de l’indifférence ! Mieux, même, si elle avait rejeté ma présence. Il m’aurait été beaucoup plus facile de m’éloigner, du coup.

  Edward semblait partager mes pensées. Nous étions sur la même longueur d’ondes à un tel point, ces derniers temps, que ça en devenait dingue. Tandis qu’elle rayonnait de plaisir, lui fronçait les sourcils.

  — Ils désiraient juste parler, marmonnai-je. Pas d’attaque prévue à l’horizon.

  — Oui, dit Edward. J’ai capté l’essentiel.

  Cela me réveilla un peu. L’entretien s’était déroulé à cinq bons kilomètres.

  — Comment ça ?

  — Je te perçois plus clairement, maintenant. C’est une affaire d’habitude et de concentration. Et puis, tes pensées sont plus claires quand tu es humain. Bref, j’ai eu droit au principal.

  Cela m’agaça un peu, mais sans raison valable, donc je laissai tomber.

  — Tant mieux, je n’aime pas me répéter.

  — Je te conseillerais bien de dormir, intervint Bella, mais ça ne servirait sûrement à rien, vu que tu vas t’effondrer dans environ six secondes.

  Elle semblait avoir récupéré de façon stupéfiante. Sentant du sang frais, je constatai qu’elle avait, encore une fois, une tasse dans les mains. Combien lui en faudrait-il pour qu’elle continue à tenir le coup ? Ils finiraient par devoir aller se ravitailler dans le voisinage. Lui obéissant, je regagnai la porte en comptant les secondes.

  — Un Mississippi… deux Mississippi…

  — Et l’inondation, espèce de cabot ? marmonna Rosalie.

  — Tu sais comment on noie une blonde, Rosalie ? lançai-je sans me retourner. En collant un miroir au fond d’une piscine.

  Au moment où je fermais la porte derrière moi, Edward étouffa un rire. Son humeur s’était améliorée à l’aune exacte de l’état de santé de Bella.

  — On me l’a déjà faite ! cria Blondie.

  Je descendis les marches, n’aspirant qu’à me traîner assez loin sous les arbres pour y jouir d’un air plus sain. J’envisageais de me débarrasser des vêtements, une fois loin de la maison, et de les garder au sec pour l’avenir plutôt que de les nouer à ma cheville, de façon à ne pas les sentir non plus. Je me débattis avec les boutons de la chemise, en songeant vaguement que ce style n’était pas très loup-garou.

  L’échange me parvint alors que je traversais lentement la pelouse.

  — Où vas-tu ? demanda Bella.

  — J’ai oublié de lui dire quelque chose.

  — Laisse-le dormir, ça peut attendre.

  Oui, qu’on me permette de me reposer, s’il vous plaît.

  — J’en ai pour une minute.

  Je me retournai lentement. Edward était déjà sorti. L’air de s’excuser, il s’approcha de moi.

  — Quoi encore ? soupirai-je.

  — Désolé.

  Il se tut, hésitant, comme s’il ne savait pas comment formuler ce qu’il avait à dire.

  On a perdu sa langue ?

  — Tout à l’heure, murmura-t-il, quand tu as discuté avec les envoyés de Sam, j’ai transmis les nouvelles à Carlisle, à Esmé et aux autres. Ils étaient très inquiets…

  — Écoute, nous, nous restons sur le qui-vive. Vous n’êtes pas obligés de croire Sam comme nous.

  — Non, non, Jacob, il ne s’agit pas de cela. Nous avons confiance dans votre jugement. C’est plutôt qu’Esmé est troublée par les difficultés que traverse votre meute. Elle m’a demandé d’aborder le sujet avec toi en privé.

  Je fus pris au dépourvu.

  — Quelles difficultés ?

  — Que vous soyez sans toit, notamment. Elle est embêtée par votre… dénuement.

  Je reniflai. Une mère poule vampire… bizarre.

  — Nous sommes costauds. Dis-lui de ne pas s’inquiéter.

  — Elle aimerait quand même faire un geste. J’ai cru comprendre que Leah n’aimait pas se nourrir quand elle est loup ?

  — Et ?

  — Nous disposons de plein d’aliments normaux, Jacob. Pour sauver les apparences, bien sûr, et pour Bella. Que Leah se sente libre de venir réclamer ce qu’elle veut. Seth et toi aussi.

  — Je transmettrai le message.

  — Leah nous déteste.

  — Et alors ?

  — Alors, tâche de présenter notre offre de façon à ce qu’elle y réfléchisse, si tu veux bien.

  — Je ferai mon possible.

  — Il y a aussi les vêtements.

  Je jetai un coup d’œil aux miens.

  — Ah oui ! Merci.

  Il aurait sans doute été mal élevé de mentionner qu’ils empestaient. Il sourit. Un peu.

  — Nous avons largement de quoi satisfaire à vos besoins en la matière. Alice nous autorise rarement à porter deux fois la même chose. Nous avons des piles de tenues toutes neuves destinées à des organismes de charité. D’après moi, Leah et Esmé ont à peu près la même taille…

  — Je ne te garantis pas qu’elle acceptera de porter les surplus des buveurs de sang. Son sens pratique n’est pas aussi développé que le mien.

  — Je compte sur toi pour lui en parler sous le meilleur jour possible. L’offre vaut pour tout objet, moyen de transport, n’importe quoi dont vous pourriez avoir besoin. Pareil pour les douches, puisque vous préférez dormir à la belle étoile. Surtout, profitez de tous les avantages que propose la maison.

  Il avait prononcé cette dernière phrase à voix très basse, non parce qu’il s’efforçait de ne pas être entendu par les autres, mais parce qu’il était en proie à une émotion réelle. Je le contemplai une seconde en clignant des yeux, mes paupières alourdies par le sommeil.

  — Euh… c’est très gentil de votre part. Remercie Esmé. Le périmètre traverse la rivière en plusieurs endroits, donc nous restons à peu près propres.

  — Transmets quand même.

  — Pas de souci.

  — Merci.

  Je me détournai de lui. Un cri de douleur étouffé qui provenait de la maison m’arrêta net. Le temps que je regarde derrière moi, Edward avait disparu.

  Quoi encore ?

  Je le suivis en traînant des pieds comme un
zombie. Et avec à peu près autant de neurones. Mais avais-je le choix ? Quelque chose n’allait pas. Il fallait que je voie ce que c’était. Je n’y pourrais rien, et je me sentirais encore plus mal. Bref, la routine.

  J’entrai de nouveau dans la demeure. Bella haletait, roulée en boule sur la montagne qui occupait le centre de son corps. Rosalie la soutenait, cependant qu’Edward, Carlisle et Esmé tournaient autour d’elle. Un mouvement vif attira mon attention. Alice se tenait au sommet de l’escalier. Elle scrutait le rez-de-chaussée, ses doigts appuyés sur ses tempes. Bizarre. On aurait dit qu’elle n’avait pas le droit de descendre.

  — Une seconde, Carlisle, pantela Bella.

  — J’ai entendu un craquement, la raisonna anxieusement le médecin. Il faut que je jette un coup d’œil.

  — Je suis presque sûre que c’était une côte. Ouille ! Oui, juste là.

  Elle désigna son flanc gauche en prenant soin de ne pas le toucher. Voilà que la chose lui brisait les os, maintenant !

  — Je dois faire une radio. Des fois qu’il y ait des éclats susceptibles de provoquer des dégâts.

  — D’accord, admit Bella en respirant profondément.

  Rosalie la souleva avec douceur. Edward parut sur le point de protester, mais sa sœur montra les dents.

  — Je la tiens, gronda-t-elle.

  Si je comprenais bien, Bella avait repris des forces, mais le monstre aussi. Si l’un mourait de faim, l’autre aussi ; et la guérison marchait à l’identique. Aucune chance de remporter ce combat.

  Blondie emporta vivement Bella dans l’escalier, Edward et Carlisle sur ses talons. Aucun d’eux n’eut l’air de me remarquer, planté sur le seuil, hébété. Ainsi, ils avaient une banque du sang et une machine à rayons X ? Il faut croire que le toubib rapportait du boulot à la maison après ses heures de travail. J’étais trop fatigué pour les suivre, pour seulement bouger. M’appuyant contre le mur, je me laissai glisser à terre. La porte était restée ouverte, et je tournai le nez vers l’extérieur, heureux de la brise qui soufflait. Tête contre le chambranle, je tendis l’oreille.

  Du premier étage me parvint le bruit de l’appareil. Enfin, je l’identifiai comme tel. Puis des pas légers sur les marches. Je n’eus pas besoin de regarder pour savoir de quel vampire il s’agissait.

  — Tu veux un oreiller ? me demanda Alice.

  — Non.

  Qu’est-ce qu’ils avaient, avec leur hospitalité envahissante ? Ça me flanquait les jetons.

  — Tu n’as pas l’air très à l’aise, comme ça.

  — Non.

  — Pourquoi ne t’installes-tu pas ailleurs ?

  — Crevé. Et toi, pourquoi n’es-tu pas là-haut avec eux ?

  — Maux de tête.

  Je tournai le cou vers elle. Alice était vraiment petite. La taille d’un de mes bras. Elle paraissait encore plus menue que d’ordinaire, voûtée, son visage pincé.

  — Les vampires ont mal au crâne ?

  — Les normaux, non.

  Des vampires normaux. Ha !

  — Explique-moi un peu pourquoi tu n’es plus jamais avec Bella.

  Ma demande prit des airs accusateurs. Je ne m’en étais pas encore rendu compte, parce que j’avais le crâne bourré de bêtises, mais il était étrange qu’Alice ne se soit pas trouvée près de Bella, les fois où j’avais été présent, en tout cas. Quitte à choisir entre elle et Blondie, je préférais Alice.

  — Je vous croyais comme ça, ajoutai-je en croisant mes doigts.

  — Maux de tête, répondit-elle en s’asseyant sur le carrelage, les bras enroulés autour des genoux.

  — Bella te donne la migraine ?

  — Oui.

  Je fronçai les sourcils. J’étais trop épuisé pour les devinettes. Je fermai les yeux, le nez au vent.

  — Ce n’est pas vraiment Bella, reprit Alice. Plutôt le… le fœtus.

  Ah ! Enfin quelqu’un qui ressentait la même chose que moi. Pas difficile à reconnaître. Elle avait utilisé le terme avec réticence, à l’instar d’Edward.

  — Je n’arrive pas à le voir, continua-t-elle (mais elle aurait tout aussi bien pu se parler à elle-même). Et je ne vois rien à son sujet. Comme avec toi.

  Je tressaillis. Je n’aimais pas qu’on me compare à la créature.

  — Bella se met sur le chemin. Elle est enroulée autour de lui, donc elle est… floue. Comme une mauvaise réception, à la télévision. J’ai l’impression d’essayer de concentrer mon regard sur des gens mal définis qui sautent sur une image. C’est ça qui déclenche mes migraines. De toute façon, je suis limitée à quelques minutes dans l’avenir. Le… fœtus est une part trop intrinsèque du futur de Bella. Quand elle a décidé, au début… quand elle a compris qu’elle désirait le garder, elle est devenue immédiatement floue pour moi. Ça m’a filé une de ces frousses !

  Elle se tut, puis ajouta soudain :

  — Je suis obligée de reconnaître que c’est un soulagement de t’avoir dans le coin, malgré l’odeur de chien mouillé. Tout s’efface. À croire que je ferme les yeux. Mes maux de tête s’atténuent.

  — Ravi de vous rendre ce service, madame.

  — Je me demande ce qu’il a de commun avec toi… Le fœtus. Pourquoi vous vous ressemblez, de ce point de vue-là.

  Une brûlure incendia brusquement mes os jusqu’à la moelle, et je serrai les poings pour contrôler mes tremblements.

  — Je n’ai rien en commun avec ce buveur de sang, marmonnai-je.

  — En tout cas, il y a quelque chose.

  Je ne relevai pas. L’incandescence s’apaisait déjà. J’étais trop éreinté pour que ma colère subsiste.

  — Ça ne te dérange pas, si je reste près de toi ?

  — Bah ! Non. Ça ne puera pas plus.

  — Merci. C’est le meilleur remède, puisque je ne peux pas prendre d’aspirine.

  — Tu veux bien te taire ? Je dors.

  Elle obtempéra, et je sombrai en quelques secondes.

  Je rêvais que je mourais de soif. Il y avait un grand verre d’eau devant moi – glacé : la condensation perlait sur les côtés. Je m’en emparais et j’avalais une grande gorgée pour découvrir qu’il ne s’agissait pas d’eau mais de Javel. Je m’étranglais en recrachant partout, un geyser me sortait par le nez, le brûlant au passage.

  La douleur fut telle que je me réveillai assez pour me rappeler où je me trouvais. L’odeur était lourde, d’autant que mon nez n’était pas à l’intérieur de la maison. Pouah ! Il y avait du bruit, aussi. Quelqu’un riait trop fort. Un rire familier, mais qui ne correspondait pas à la puanteur, qui n’était pas d’ici. En gémissant, j’ouvris les yeux. Le ciel était gris et triste. C’était le jour, mais quand exactement ? Mystère. Peut-être pas loin de la tombée de la nuit, car il faisait assez sombre.

  — Il était temps, maugréa Blondie. Ton imitation d’une tronçonneuse commençait à me lasser.

  Roulant sur moi-même, je m’assis. Je compris alors d’où venait l’odeur. Quelqu’un avait fourré un oreiller sous mon visage. Un geste qui se voulait sûrement plein de bonnes intentions. À moins qu’il n’ait été accompli par Rosalie. Enfin sorti de cet oreiller, je captai d’autres odeurs. Bacon et cannelle qui se mélangeaient aux relents des vampires.

  Je clignai des paupières.

  La pièce n’avait pas trop changé, sinon que Bella était assise au milieu du canapé, et que la perfusion avait disparu. Blondie était à ses pieds, la tête appuyée contre les genoux de Bella. J’en avais la chair de poule, de voir avec quelle décontraction ils la touchaient, même si je n’aurais pas dû m’en étonner, j’imagine. À côté d’elle, Edward lui tenait la main. Alice était sur le plancher, comme Rosalie. Ses traits n’étaient plus pincés. Je devinai aisément pourquoi – elle s’était trouvé un nouvel analgésique.

  — Hé, Jake se réveille ! roucoula Seth.

  Assis de l’autre côté de Bella, il avait négligemment passé un bras sur ses épaules. Une assiette débordant d’aliments était posée sur ses genoux. Qu’est-ce que ça signif
iait ?

  — Il est venu te chercher, m’expliqua Edward tandis que je me levais. Esmé l’a persuadé de rester pour le petit déjeuner.

  — C’est vrai, Jake, s’empressa de renchérir l’intéressé en voyant mon expression. Je vérifiais juste que tu allais bien, vu que tu ne t’étais pas retransformé. Leah s’inquiétait. J’ai eu beau lui assurer que tu devais pioncer, tu la connais. Bref, ils avaient toute cette nourriture, et – il se tourna vers Edward – tu cuisines sacrément bien, mec !

  — Merci.

  J’inspirai lentement en m’efforçant de me relaxer. Mes yeux étaient rivés sur le bras de Seth.

  — Bella avait froid, précisa Edward.

  Bon. Ce n’était mes affaires, de toute façon. Elle ne m’appartenait pas. Entendant la remarque d’Edward, Seth releva la tête et, soudain, il eut besoin de ses deux mains pour manger. Je m’approchai du canapé tout en continuant de reprendre contact avec la réalité.

  — Leah patrouille ? demandai-je à Seth d’une voix encore lourde de sommeil.

  — Oui, acquiesça-t-il, la bouche pleine.

  Il avait de nouveaux vêtements, qui lui seyaient mieux qu’à moi les miens.

  — Elle veille, me rassura-t-il. Pas de soucis à avoir. Elle hurlera si nécessaire. Nous avons permuté à minuit. J’ai couru douze heures d’affilée.

  Il en était fier, et ça s’entendait.

  — Minuit ? Une minute ! Quelle heure est-il, là ?

  — L’aube ne va pas tarder, répondit-il après avoir jeté un coup d’œil par la fenêtre.

  Nom d’une pipe ! J’avais dormi toute la fin de la journée précédente et toute la nuit.

  — Flûte ! Désolé, Seth, vraiment. Tu aurais dû me réveiller à coups de pied dans les fesses.

  — Mais non, mec ! Tu avais drôlement besoin de récupérer. Tu ne t’étais pas accordé de pause depuis… quand ? La nuit avant ta dernière ronde pour Sam. Quarante heures ? Cinquante ? Tu n’es pas un robot, tu sais ? Et puis, tu n’as rien loupé.

  Rien du tout ? Je regardai brièvement Bella. Elle avait retrouvé ses couleurs naturelles. Pâlichonne, avec une touche de rose dessous. Ses lèvres étaient roses elles aussi. Même ses cheveux avaient meilleure allure et brillaient. Constatant que j’approuvais, elle m’adressa un grand sourire.

 

‹ Prev