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RÉVÉLATION

Page 33

by Stephenie Meyer


  — Ou, au contraire, tu as bien agi. Tu as eu les gestes que j’aurais eus, fils. Plus, même. Je n’aurais pas eu ton entêtement, la foi qu’il a fallu pour la sauver. Cesse de te fustiger. Bella va s’en sortir.

  Un chuchotement :

  — Elle doit endurer le martyre.

  — Nous n’en avons pas la moindre idée. Tu lui as injecté tellement de morphine. Nous ignorons comment cela aura affecté le processus.

  Une faible pression dans le creux de mon coude. Un murmure :

  — Je t’aime, Bella. Je suis navré.

  J’aurais tant voulu lui répondre. Mais je refusais d’augmenter ses tourments. Pas quand j’avais encore la force de tenir.

  Pendant ce temps, le feu poursuivait ses ravages. J’avais plein de place dans ma tête, cependant. Pour méditer sur la conversation qui venait de se dérouler, pour me rappeler ce qui s’était passé, pour envisager l’avenir, et pour avoir toujours plus mal.

  Pour m’inquiéter aussi.

  Où était mon bébé ? Pourquoi me l’avait-on enlevé ? Pourquoi Edward et Carlisle n’en parlaient-ils pas ?

  — Non, je ne la quitte pas, répondit Edward à une question non formulée de son père. Qu’ils se débrouillent sans moi.

  — Une situation particulière, marmonna Carlisle. Et moi qui croyais avoir tout vu.

  — Je m’en occuperai plus tard. Nous nous en occuperons plus tard.

  Contact aérien avec ma paume brûlante.

  — À nous cinq, nous devrions réussir à éviter le carnage.

  — Je ne sais pas quel parti prendre, soupira Edward. Aucun des deux, sans doute. Enfin, rien ne presse.

  — J’aimerais savoir ce que Bella en pense. De quel côté elle se rangera.

  — Oh, je suis certain qu’elle me surprendra ! Comme toujours.

  Les pas de Carlisle s’éloignèrent. Je regrettai de ne pas avoir plus d’explications. S’exprimaient-ils de façon cryptée rien que pour m’agacer ? Je repris mon compte des respirations d’Edward pour mesurer le temps.

  Dix mille neuf cent quarante-trois souffles plus tard, des pas différents résonnèrent dans la pièce. Plus légers. Plus rythmiques. Bizarre… J’étais capable de distinguer des détails infimes entre telle ou telle démarche que je n’avais jamais perçus auparavant.

  — Encore combien de temps ? lança Edward.

  — Plus tellement, répondit Alice. Elle s’éclaircit. Je la vois beaucoup mieux. Ouf !

  — Toujours aussi amère ?

  — Oui. Merci de ramener ça sur le tapis. Toi aussi, tu serais mortifié si tu te rendais compte que ta propre nature t’entrave. Ce sont les vampires que je distingue le mieux, car j’en suis un. Pour les humains, ça va, parce que j’en ai été un. Malheureusement, je ne vois pas du tout ces métis, parce que je n’ai aucune expérience de cela. Pff !

  — Ne t’égare pas, Alice !

  — Tu as raison. Bella est presque trop perceptible, à présent.

  Il y eut un long silence, puis Edward poussa un soupir – différent, plus joyeux.

  — Elle va vraiment s’en tirer, dit-il.

  — Bien sûr !

  — Tu n’étais pas aussi sûre de toi, il y a deux jours.

  — Je ne captais rien, à ce moment-là. Maintenant qu’elle est libérée de tout angle mort, c’est fastoche.

  — Pourrais-tu te concentrer pour moi ? Sur l’heure… approximativement.

  — Quelle impatience ! D’accord. Un instant…

  Respirations mesurées.

  — Merci, Alice.

  Sa voix était plus enjouée.

  Combien ? N’auraient-ils pas pu le dire tout fort ? Était-ce trop exiger ? Encore combien de secondes à brûler ainsi ? Dix mille ? Vingt mille ? Un jour supplémentaire – quatre-vingt-six mille quatre cents secondes ? Davantage encore ?

  — Elle va être époustouflante.

  — Elle l’a toujours été, objecta Edward.

  — Tu me comprends. Regarde-la !

  Les paroles d’Alice m’emplirent d’espoir. Si ça se trouve, je ne ressemblais pas à un morceau de charbon, contrairement à l’impression que j’avais. Pour moi, je n’étais plus qu’un tas d’ossements calcinés. La moindre de mes cellules avait forcément été réduite en cendres.

  J’entendis ma belle-sœur filer de la pièce. J’entendis le froissement du tissu dérangé par ses mouvements. J’entendis le faible bourdonnement de la lampe accrochée au plafond. J’entendis le léger souffle du vent à l’extérieur de la maison. J’entendais tout. En bas, quelqu’un regardait un match de base-ball à la télévision. Les Mariners de Seattle gagnaient de deux points.

  — C’est mon tour ! lança Rosalie avec aigreur.

  Un grondement bas lui répondit.

  — Du calme ! intervint Emmett.

  Quelqu’un grommela.

  Je tendis l’oreille mais ne perçus rien d’autre que le match. Le base-ball ne m’intéressant pas assez pour me faire oublier la douleur, je me concentrai de nouveau sur la respiration d’Edward.

  Vingt et un mille neuf cent dix-sept secondes et demie plus tard, la souffrance se modifia.

  Pour l’aspect positif des choses, elle commença à se retirer de mes doigts et de mes orteils. Lentement, mais c’était du neuf. Enfin, la torture s’évacuait. Quant aux mauvaises nouvelles… l’incendie de ma gorge avait changé de caractère. Non seulement je me consumais, mais j’étais assoiffée. Ma bouche était sèche comme le désert. Parcheminée. Un feu brûlant, une soif brûlante. Autre point négatif : l’incendie de mon cœur avait redoublé de vigueur.

  Comment était-ce possible ?

  Mon pouls, déjà trop rapide, avait accéléré pour atteindre une vitesse frénétique.

  — Carlisle ? appela Edward.

  Il s’était exprimé à voix basse mais audible, et son père l’entendrait, pour peu qu’il se trouve dans la maison ou dans les parages immédiats.

  La morsure du feu se retira de mes paumes, qui en furent immédiatement soulagées et refroidirent tout aussi rapidement. Hélas, elle se concentra dans mon cœur, qui irradiait comme le soleil et battait à une allure redoublée.

  Carlisle entra dans la pièce accompagné d’Alice. Leurs pas étaient si distincts que je réussis à déterminer que lui se tenait sur la droite, un peu en avant d’elle.

  — Écoutez, leur enjoignit Edward.

  Le bruit le plus fort était celui émis par mon cœur affolé, qui pulsait au rythme de l’incendie.

  — Ah ! murmura Carlisle. C’est presque fini.

  Mon soulagement fut anéanti par la douleur inimaginable qui tordit soudain ma poitrine. En revanche, mes poignets et mes chevilles ne brûlaient plus.

  — Oui, acquiesça Alice, enthousiaste. Je vais chercher les autres. Dois-je demander à Rosalie de…

  — Absolument. Que le bébé reste à l’écart.

  Quoi ? Non. Non ! Comment ça, écarter mon bébé ? Mais à quoi pensait-il ? Mes doigts s’agitèrent, et mon irritation transperça la façade de morte que je conservais. Mis à part le tambourinement de mon pouls, la pièce était silencieuse – tous avaient cessé de respirer en constatant que j’avais bougé. Une main serra la mienne.

  — Bella ? Bella, mon amour ?

  Étais-je en mesure de lui répondre sans me mettre à hurler ? J’y réfléchis un instant, puis le feu explosa à l’intérieur de mon torse, encore plus chaud, en provenance de mes coudes et de mes genoux. Mieux valait ne pas courir le risque.

  — Je reviens tout de suite, annonça Alice avant de filer dans un envol de vêtements.

  Tout à coup… Oh !

  Mon cœur décolla, ronflant comme les pales d’un hélicoptère en une note soutenue et presque unique. J’eus l’impression qu’il allait se creuser un passage à travers mes côtes. Les flammes crépitèrent dans ma cage thoracique, avalant les ultimes brandons qui s’attardaient dans le reste de mon corps, afin d’alimenter cette fournaise à la brûlure insensée. La douleur me pétrifia, brisa ma prise sur le bûcher. Mon dos s’arqua, comme si le feu me
hissait vers le haut par le cœur.

  Lorsque je retombai sur la table, je ne permis à aucune partie de mon corps de rompre les rangs. En moi, la bataille devint enragée, entre mon cœur et l’incendie. L’un comme l’autre perdaient. Les flammes étaient condamnées, ayant déjà consumé tout ce qui était combustible ; mon cœur galopait à toute vitesse vers son dernier battement.

  Le feu se rétrécit, se rassemblant dans le seul organe humain qui subsistait avec une violence proprement intolérable. Y répondit un bruit sourd, profond, creux. Mon cœur tressauta à deux reprises puis, moins fort, une dernière fois.

  Il n’y avait plus de bruit. Plus un souffle. Pas même le mien.

  Durant un moment, je ne compris qu’une chose – la disparition de la souffrance.

  Alors, j’ouvris les yeux et je contemplai le plafond avec étonnement.

  20

  RENAISSANCE

  Tout était si clair. Affûté. Défini.

  La lampe qui brillait d’une lumière aveuglante au plafond ne m’empêchait pas de distinguer les filaments incandescents à l’intérieur de l’ampoule. Dans l’éclat blanc, je discernais chacune des sept couleurs de l’arc-en-ciel, de même qu’une huitième, pour laquelle je n’avais pas de nom. Au-delà, j’étais capable de séparer chaque parcelle du bois noir constituant le plafond. Entre les deux, je voyais les particules de poussière qui voletaient, le côté éclairé par le lustre comme celui qui restait dans l’ombre. Elles tourbillonnaient, telles de petites planètes, se déplaçant les unes par rapport aux autres en une danse céleste.

  Le spectacle était si beau que, sous le choc, j’aspirai une goulée d’air qui s’engouffra en sifflant dans ma gorge, avalant les grains de poussière comme un tourbillon. Ce geste me sembla bizarre. Après réflexion, je compris pourquoi : je n’en éprouvai aucun soulagement. Je n’avais pas besoin d’oxygène. Mes poumons ne l’attendaient pas. Ils réagirent de façon indifférente à son arrivée.

  Si je n’avais pas besoin d’air, je l’appréciai. À travers lui, je goûtai la pièce qui m’entourait : les adorables particules, l’atmosphère stagnante mêlée à un courant légèrement plus frais en provenance de la porte ouverte ; une luxuriante bouffée de soie ; un faible effluve de quelque chose de tiède et de désirable, de quelque chose qui aurait dû être humide mais ne l’était pas… Cet arôme déclencha la brûlure de ma gorge, écho atténué de celui du venin, bien qu’il fût teinté par la morsure du chlore et de l’ammoniaque. Par-dessus tout, je savourai un parfum aux saveurs de lilas et de soleil empreintes de touches miellées, qui était prédominant, plus proche de moi.

  Je perçus le bruit d’autres respirations qui reprenaient à l’unisson de la mienne. Les haleines se mêlèrent au parfum de lilas, de soleil et de miel, porteuses de nouvelles fragrances : cannelle, jacinthe, poire, eau de mer, pain chaud, sapin, vanille, cuir, pomme, mousse, lavande, chocolat… Je tentai une dizaine de comparaisons, dont aucune ne correspondait cependant. C’était si doux, si agréable.

  En bas, le son de la télévision avait été coupé, et j’entendis quelqu’un – Rosalie ? – se déplacer. Je captai également un rythme lointain sur lequel hurlait une voix furieuse. Du rap ? Un instant, l’étonnement m’envahit, puis le bruit s’éloigna, comme si une voiture était passée, fenêtres ouvertes. En tressaillant, je me rendis compte que c’était sûrement cela. Était-il possible que mon ouïe portât jusqu’à la route ?

  Je m’aperçus qu’on me tenait la main seulement quand une douce pression s’exerça autour de mes doigts. Comme il l’avait fait pour étouffer ma souffrance, mon corps se recroquevilla sous l’effet de la surprise. Je ne m’étais pas attendue à un contact de cette nature : la peau était parfai tement lisse, la température ne correspondait pas – je ne ressentis aucun froid. L’étonnement passé, mon enveloppe corporelle réagit à ce toucher étranger d’une façon qui me stupéfia encore plus.

  Un sifflement s’échappa de ma gorge et de mes dents serrées, menaçant comme un essaim d’abeilles. Mes muscles s’arquèrent pour m’arracher à l’inconnu. J’effectuai un saut périlleux arrière si rapide que l’image de la pièce aurait dû devenir floue, ce qui ne fut pas le cas. Je vis la moindre particule de poussière, la moindre écharde des lambris, le moindre détail microscopique pendant le mouvement. Lorsque je me retrouvai tapie contre le mur en position de défense, environ un seizième de seconde plus tard, j’identifiai immédiatement ce qui m’avait prise au dépourvu et je devinai que ma réaction avait été outrée.

  Cela allait de soi. Edward n’était plus glacé, à présent. Du moins, nous l’étions tous les deux.

  Je maintins ma position durant un huitième de seconde supplémentaire, le temps de m’habituer à la scène que j’avais sous les yeux.

  Edward était penché sur la table d’opération qui avait été mon bûcher, main tendue vers moi, l’air anxieux. Il était ce qui importait le plus, mais ma vision périphérique enregistra tout le reste, au cas où. Mon instinct protecteur avait été déclenché, et je cherchai automatiquement un quelconque signe de danger.

  Ma famille attendait prudemment, de l’autre côté de la pièce. Emmett et Jasper se tenaient devant les autres. C’est donc qu’il y avait péril. Mes narines se dilatèrent, traquant la menace. Je ne humai rien qui ne fût à sa place. Une fois encore, la bouffée ténue d’un parfum exquis, cependant entachée par des relents chimiques, me chatouilla les papilles, les brûlant douloureusement.

  Par-dessous le coude de Jasper, Alice me contemplait en affichant un grand sourire. Ses dents reflétèrent la lumière, et j’entrevis derechef l’arc-en-ciel aux huit couleurs. Ce sourire me rassura, et les pièces du puzzle s’assemblèrent. Jasper et Emmett protégeaient les autres, comme je l’avais deviné. Ce que je n’avais pas immédiatement saisi, c’est que c’était moi, le danger.

  Tout cela était annexe, cependant. Pour l’essentiel, mes sens et mon esprit étaient focalisés sur le visage d’Edward.

  Je le découvrais.

  À combien de reprises m’étais-je émerveillée devant sa beauté ? Combien d’heures – de jours, de semaines – avais-je consacrées à rêvasser à ce que, alors, j’avais considéré comme la perfection incarnée ? J’avais cru connaître ses traits mieux que les miens. J’avais cru que l’absence de défaut physique d’Edward était la seule certitude de mon univers personnel chaotique.

  J’aurais pu tout aussi bien avoir été aveugle.

  Pour la première fois, maintenant que j’étais débarrassée des ombres et des flous, des faiblesses et des limites de ma vision d’humaine, je vis vraiment ce visage. Je m’étranglai, en quête de vocabulaire, incapable de trouver les bons mots. Les mots suffisants. Entre-temps, ayant vérifié que j’étais la seule menace dans la pièce, je m’étais relevée. Il s’était écoulé presque une seconde depuis que j’avais quitté la table.

  L’espace d’un instant, ma manière de me mouvoir m’inquiéta. Au moment où j’envisageais de me redresser, j’étais déjà debout. Aucun laps de temps ne venait interférer entre la pensée de l’action et l’action. Les changements étaient immédiats, comme si je n’avais pas bougé du tout.

  De nouveau immobile, je continuai à fixer Edward.

  Lui se déplaça lentement autour de la table. Chaque pas durait presque une demi-seconde, sinueux comme une rivière coulant sur des pierres lisses. Il n’avait pas baissé la main. J’observai la grâce de sa démarche à travers mes nouvelles prunelles.

  — Bella ?

  Ses intonations douces étaient destinées à m’apaiser, même si la tension y était perceptible.

  Je ne pus lui répondre tout de suite, tant j’étais perdue dans les replis veloutés de cette voix. C’était la symphonie la plus harmonieuse qui fût, la symphonie d’un instrument unique, un instrument plus mélodieux que n’importe quel autre créé des mains de l’homme.

  — Bella, mon amour ? Je suis désolé. Je sais combien tu es désorientée. Tout va bien, rassure-toi. Tout va bien.

  Vraiment ? Mon esprit remont
a jusqu’à ma dernière heure en tant qu’humaine. Déjà, le souvenir semblait s’en estomper, un peu comme si je l’avais contemplée à travers un épais voile noir – l’explication résidait dans mes yeux à moitié aveugles d’alors. Néanmoins, lorsqu’il affirmait que tout allait bien, cela incluait-il Renesmée ? Où était-elle ? Avec Rosalie ? Je tentai de me rappeler son visage. Je savais qu’elle était belle, mais il était irritant d’essayer de voir par le biais de ma mémoire d’humaine. Ses traits étaient enveloppés d’obscurité, faiblement éclairés…

  Et qu’en était-il de Jacob ? Allait-il bien, lui ? Mon martyr de meilleur ami me détestait-il, désormais ? Avait-il regagné la meute de Sam, de même que Seth et Leah ? Les Cullen étaient-ils en sécurité, ou ma transformation avait-elle déclenché une guerre avec les loups ? L’assurance affichée par Edward couvrait-elle l’ensemble de ces interrogations, ou essayait-il juste de me rassurer ? Et Charlie ? Qu’allais-je lui dire ? Il avait sûrement téléphoné pendant que je brûlais. Que lui avaient-ils raconté ? Que croyait-il qu’il m’était arrivé ?

  Tandis que je délibérais ainsi, Edward effleura ma joue du bout des doigts, prudent. Sa peau était lisse comme du satin, douce comme de la plume et à une température identique à celle de la mienne. J’eus le sentiment que cette caresse s’enfonçait jusqu’à mes os, provoquant un picotement électrique qui me secoua la moelle épinière et frémit au fond de mon ventre. « Attends ! » pensai-je, tandis que mes tremblements s’épanouissaient en un désir brûlant. N’étais-je pas censée perdre cela ? Le renoncement à cette émotion ne faisait-il pas partie du marché ? J’étais un vampire de fraîche date. La douleur sèche et incandescente qui irritait ma gorge suffisait à le prouver. Je savais ce que l’état de nouveau-né supposait. Les sensations et les envies humaines me reviendraient plus tard, sous d’autres formes, mais j’avais accepté de m’en priver au début. Ne subsisterait que la soif. Tel était le contrat, tel était le prix à payer.

  Pourtant, quand la main d’Edward s’enroula autour de mon visage, tel de l’acier recouvert de satin, le désir parcourut mes veines desséchées, m’enflammant des orteils au sommet du crâne.

 

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