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TENTATION

Page 19

by Stephenie Meyer


  Bref, livrée à moi-même, je ne m'en sortais pas très bien.

  Le matin où, me réveillant (en hurlant bien sûr), je me rappelai que nous étions samedi, j'éprouvai un soulagement sans commune mesure. J'allais pouvoir passer un coup de fil à Jacob. Et si le téléphone était encore en dérangement, j'irais à La Push. D'une façon ou d'une autre, aujourd'hui serait mieux que cette dernière semaine d'isolement.

  Je composai le numéro sans beaucoup d'espoir et fut prise au dépourvu lorsque Billy décrocha, à la deuxième sonnerie seulement.

  — Allô ?

  — Oh ! Ça remarche. Bonjour, Billy, c'est moi, Bella. J'appelai juste pour prendre des nouvelles de Jacob. Il est en état de recevoir des visites ? Parce que j'avais pensé faire un saut et...

  — Je suis désolé, Bella, m'interrompit-il, l'air distrait (était-il en train de regarder la télévision ?). Il n'est pas là.

  — Ah... c'est qu'il va mieux, alors ? ajoutai-je au bout de quelques secondes.

  — Oui. Il ne s'agissait pas d'une mononucléose, finalement, rien qu'un virus.

  — Ah bon. Et... où est-il ?

  — Il a emmené des amis à Port Angeles. Si j'ai bien compris, ils comptaient se payer une séance de cinéma, deux films d'affilée, je crois. Il ne rentrera que ce soir.

  — Eh bien, tant mieux. J'étais tellement soucieuse. Je suis contente qu'il soit assez vaillant pour sortir.

  Je m'aperçus que ma voix sonnait horriblement faux au fur et à mesure que je débitais ces niaiseries. Jacob était rétabli, pas assez cependant pour me contacter. J'avais fait le pied de grue à la maison, ressentant cruellement son absence. Toute seule, je m'étais inquiétée, ennuyée... perforée, quand le trou s'était rouvert. J'étais à présent dévastée de découvrir que cette semaine de séparation n'avait pas eu les mêmes effets sur lui que sur moi.

  — Tu voulais quelque chose en particulier ? me demanda poliment Billy.

  — Pas vraiment, non.

  — Bon, ben je lui dirai que tu as téléphoné. Au revoir, Bella.

  — Au revoir, répondis-je, mais il m'avait déjà raccroché au nez.

  Je restai figée sur place pendant quelques instants, le combiné en main. Jacob devait avoir changé d'avis, comme je l'avais craint. Il comptait suivre mon conseil et ne plus perdre son temps avec quelqu'un qui était incapable de lui retourner ses sentiments. J'eus l'impression que le sang s'était retiré de mon visage.

  — Ça ne va pas ? me lança Charlie qui descendait de l'étage.

  — Si, mentis-je en reposant l'écouteur. D'après Billy, Jacob va mieux. Ce n'était pas la mononucléose.

  — Il vient ici, ou c'est toi qui y vas ? demanda mon père distraitement en fouillant dans le réfrigérateur.

  — Ni l'un ni l'autre, admis-je. Il est sorti avec des copains.

  Mon ton finit par faire réagir Charlie. Il leva brusquement la tête vers moi, alarmé, les mains figées autour d'un paquet de fromage tranché.

  — Il n'est pas un peu tôt pour un sandwich ? m'efforçai-je de plaisanter pour détourner son attention.

  — Ce n'est pas ça... je prépare juste un en-cas pour la rivière...

  — Ah, c'est jour de pêche ?

  — Eh bien, Harry m'a appelé... et comme il ne pleut pas...

  Il empilait de la nourriture sur la table tout en se justifiant. Il me regarda de nouveau, brusquement, comme si quelque chose venait juste de lui traverser l'esprit.

  — Souhaites-tu que je reste avec toi, puisque Jake est indisponible ?

  — Mais non, papa, répondis-je en affichant l'indifférence. Le poisson mord mieux quand il fait beau.

  Il me dévisagea, indécis. Je le devinai anxieux de m'abandonner, au cas où je recommencerais à « broyer du noir ».

  — En plus, je crois que je vais appeler Jessica, inventai-je sur-le-champ. (Plutôt rester seule que d'avoir mon père sur le dos toute la sainte journée.) Nous avons un examen de maths à réviser. Son aide ne sera pas de trop.

  Ça, c'était vrai. Sauf que j'allais devoir m'en passer, vu nos relations.

  — Bonne idée. Tu as consacré tellement de temps à Jake que tes autres amis vont croire que tu les as oubliés.

  Je souris en acquiesçant, comme si je me souciais effectivement de ce que pensaient mes fameux autres amis. Charlie s'apprêtait à filer quand au dernier moment, il fit volte-face, l'air soucieux.

  — Vous allez travailler ici ou chez Jess, hein ?

  — Bien sûr. Où veux-tu que nous étudiions ?

  — Disons seulement que je te demande de rester prudente et de ne pas t'aventurer dans les bois.

  Je mis un instant à comprendre, tant j'avais l'esprit ailleurs.

  — Toujours cet ours ?

  — Un randonneur a disparu, acquiesça-t-il en sourcillant. Les gardes forestiers ont découvert son campement tôt ce matin, il n'y avait aucun signe de lui. Juste des empreintes de très gros animal... quoique les bêtes aient pu arriver plus tard, attirées par l'odeur de la nourriture. En tout cas, ils ont posé des pièges.

  — Ah, me bornai-je à commenter.

  Je n'avais pas réellement écouté ses mises en garde. La situation avec Jacob me marquait bien plus que l'éventualité de terminer dans l'estomac d'un plantigrade. Heureusement, Charlie était pressé. Il n'attendit pas que j'appelle Jessica, ce qui m'évita cette mascarade. Machinalement, je ramassai mes livres et cahiers qui traînaient sur la table de la cuisine et les mis dans mon sac à dos. Je m'appliquais sans doute trop, et s'il n'avait pas été aussi impatient de lancer ses cannes à pêche, il s'en serait aperçu.

  J'étais tellement occupée à prétendre m'affairer que le néant féroce de la journée à venir ne me tomba dessus qu'après que sa voiture se fut éloignée. Deux minutes de silence consacrées à scruter le téléphone me convainquirent que je ne resterai pas à la maison ce jour-là. Je listai les différentes solutions qui s'offraient à moi.

  Il était exclu que je contacte Jessica. Pour autant que je sache, elle était passée du côté de mes ennemis. Je pouvais me rendre à La Push pour faire de la moto, perspective alléchante mais entachée d'un problème mineur : qui me conduirait aux urgences en cas de besoin ? Ou bien... La carte et la boussole étaient déjà dans ma camionnette. J'étais à peu près sûre d'avoir suffisamment pigé comment on s'en servait pour ne pas me perdre. Je pourrais peut-être régler leur sort à deux lignes, aujourd'hui, ce qui nous avancerait pour la suite des événements, si Jacob daignait de nouveau m'honorer de sa présence. Je refusais de réfléchir au temps que cette décision risquait de prendre. Ou à l'éventualité qu'elle ne se concrétise jamais...

  Une bouffée de remords s'empara de moi quand je songeai à ce qu'aurait dit Charlie en apprenant mon projet, mais je l'écartai. Il m'était proprement impossible de rester une journée supplémentaire à la maison. Quelques minutes plus tard, je roulais sur le chemin en terre (dorénavant familier) qui ne menait nulle part. J'avais ouvert les fenêtres, et je conduisais aussi vite que la santé de la Chevrolet me le permettait en tentant de me réjouir du vent qui caressait mon visage. Le ciel était nuageux, presque sec cependant — une météo radieuse pour Forks.

  Jacob se serait sans aucun doute mis en route plus vite que moi. Une fois garée à l'emplacement habituel, je mis un bon quart d'heure à comparer la petite aiguille de la boussole et les indications portées sur le plan, à présent froissé. Une fois raisonnablement certaine que je suivais la bonne ligne du réseau tracé par Jacob, je m'enfonçai dans la forêt.

  Elle grouillait de vie, ce jour-là, tout son petit peuple profitant de l'absence d'humidité temporaire. Néanmoins, et nonobstant le gazouillis des oiseaux, le bourdonnement des insectes qui voletaient autour de ma tête et, parfois, la fuite précipitée des mulots dans les buissons, elle me paraissait plus inquiétante que d'ordinaire. Elle me rappelait mon plus récent cauchemar. J'avais conscience que c'était parce que j'étais seule, dépossédée des sifflements joyeux de Jacob et du bruit d'une deuxième paire de chaussures martelant le sol trempé.

 
Plus j'avançais dans les tréfonds des bois, plus mon malaise augmentait. J'avais du mal à respirer, pas à cause de la fatigue, mais parce que cet imbécile de trou se manifestait de nouveau dans mon cœur. Les bras étroitement croisés autour de mon torse, je tâchai de bannir la souffrance que provoquaient mes réflexions. Je faillis rebrousser chemin, y renonçai cependant, tant je détestais l'idée de gaspiller les efforts que j'avais fournis.

  Peu à peu pourtant, le rythme de mes pas finit par engourdir mon esprit et ma douleur. Mon pouls s'apaisa, et je fus heureuse de ne pas avoir cédé à la facilité. Je commençais à m'améliorer, dans cette petite guérilla. Je sentais déjà que j'étais plus leste. Je peinai en revanche à évaluer l'efficacité de ma progression. Je croyais avoir parcouru dans les six kilomètres et je n'avais pas entamé ma traque des lieux lorsque, avec une soudaineté qui me désorienta, je passai sous l'arche basse que formaient deux érables et, fendant des fougères qui poussaient à hauteur de poitrine, je débouchai dans la clairière.

  Je sus immédiatement que c'était le bon endroit. Jamais je n'avais vu de trouée si parfaitement symétrique. Elle était aussi ronde que si l'on avait voulu créer un cercle sans défaut, arrachant les troncs sans cependant laisser de traces de cette violence dans l'herbe ondoyante. À l'orient, le ruisseau glougloutait paisiblement. Privée de l'éclat du soleil, elle n'était pas aussi époustouflante ; néanmoins, elle restait très belle et très sereine. Ce n'était pas la saison des fleurs sauvages ; le sol s'était épaissi de grandes pousses folles qui s'agitaient dans la brise comme des vaguelettes à la surface d'un lac.

  C'étaient les mêmes lieux... hélas, ils ne recelaient pas ce que j'étais venue y chercher. Ma déception fut presque immédiate. Je m'affalai sur place, à la lisière des arbres, haletante. À quoi bon aller plus loin ? Rien ne s'attardait, ici. Rien de plus que les réminiscences que j'aurais pu convoquer à n'importe quel moment, pour peu que j'eusse désiré en subir le chagrin intrinsèque, cette peine qui me tenaillait, à présent, impitoyable. Cet endroit n'avait rien de spécial sans lui. Je ne savais même pas précisément ce que j'avais espéré ressentir, mais la trouée était dénuée d'atmosphère, dénuée de tout, comme n'importe où. Comme mes mauvais rêves. J'en avais le vertige.

  Dieu merci, j'étais venue seule. Je fus immensément soulagée quand j'y songeai. Aurais-je découvert la clairière en compagnie de Jacob... eh bien, je n'aurais pas été en état de déguiser l'abysse dans lequel je sombrais maintenant. Comment aurais-je réussi à lui expliquer ma sensation de me fragmenter en mille éclats, mon inclination à me rouler en boule pour empêcher la plaie béante de me déchirer de toutes parts ? L'absence de public était la bienvenue. Je n'aurais pas à justifier ma précipitation à déguerpir non plus. Jacob aurait sans doute supposé, après le temps consacré à traquer ce coin de forêt idiot, que j'aurais eu envie de m'y attarder plus de quelques secondes. Sauf que j'essayais déjà de trouver la force de me remettre debout et de m'enfuir. Ces lieux renfermaient trop de douleur pour que je l'endure. L'eût-il fallu, j'eusse rampé hors d'ici.

  Quelle chance d'être seule !

  Seule. Je me répétai ce mot avec une satisfaction morose tout en me relevant avec peine, écrasée par le chagrin. À cet instant précis, une silhouette émergea des arbres, du côté nord, à quelque trente pas de là.

  En un éclair, une multitude d'émotions me traversa. Il y eut d'abord la surprise. J'étais loin de tout sentier, et je ne m'étais pas attendue à de la compagnie. Puis, à mesure que mes yeux notaient l'immobilité absolue, la peau blafarde, ce fut une bouffée d'espérance qui me submergea. Je la réprimai sans merci, luttant contre un mal tout aussi violent quand mon regard se porta sur la figure surmontée de cheveux noirs, les traits qui n'étaient pas ceux que j'aurais voulu voir. Alors vint la peur. Car si ce visage n'était pas celui pour lequel je me serais damnée, il était suffisamment proche pour que je devine que l'homme qui me faisait face n'était pas un randonneur égaré. Enfin, un éclair de déjà-vu me traversa.

  — Laurent ! m'exclamai-je, à la fois stupéfaite et heureuse.

  Réaction pour le moins irrationnelle, et mieux aurait valu que je m'arrête à la peur.

  Lorsque je l'avais rencontré, Laurent appartenait à la meute de James. Il n'avait pas pris part à la traque qui avait suivi, celle où j'avais joué le rôle de la proie, mais seulement parce qu'il n'avait pas osé : j'étais sous la protection d'un clan plus grand que le sien ; c'eût été différent si je n'avais pas eu cet heur — Laurent n'avait en effet eu aucun scrupule à envisager de me transformer en en-cas, au départ. Naturellement, il avait dû changer, puisqu'il était parti pour l'Alaska afin d'y vivre avec l'autre clan civilisé qui refusait, pour des raisons éthiques, de s'abreuver de sang humain. Une famille comme... je ne me laisserais pas aller à prononcer ce nom. Oui, la frayeur aurait été légitime de ma part, et pourtant je n'éprouvais qu'une intense satisfaction. De nouveau, la clairière était un lieu magique. Une magie plus noire que celle que j'avais espérée, certes, mais une magie quand même. Était apparu le lien que j'avais tant cherché. La preuve, aussi éloignée fût-elle, que, quelque part dans le monde où j'existais, lui vivait.

  En un an, Laurent avait si peu changé que cela en était hallucinant. Il était sans doute très bête et très humain de croire qu'un vampire subissait les aléas du temps. Il y avait quelque chose, cependant... ça m'échappait pour l'instant.

  — Bella ?

  Il paraissait encore plus ahuri que moi.

  — Vous n'avez pas oublié ! m'écriai-je en souriant.

  Qu'un vampire se rappelle mon prénom suffisait à me ravir ! C'était ridicule !

  — Je ne m'attendais pas à te voir ici, dit-il, perplexe, en avançant nonchalamment.

  — Ça ne devrait pas être l'inverse ? Je vis ici. Je vous pensais en Alaska.

  S'arrêtant à environ un mètre de moi, il inclina la tête. Il était d'une beauté renversante comme j'avais l'impression de ne pas en avoir vu depuis une éternité, et j'étudiai ses traits avec un sentiment de délivrance étrangement avide. Enfin quelqu'un avec qui je n'étais pas obligée de faire semblant. Quelqu'un qui savait déjà tout ce que je ne pourrais jamais exprimer.

  — Tu as raison, je suis allé là-bas. N'empêche, je ne m'attendais pas... Quand j'ai découvert que la maison des Cullen était vide, j'ai cru qu'ils avaient déménagé.

  La mention du nom fit saigner les bords à vif de la plaie de mon cœur, et il me fallut une seconde pour me ressaisir. Laurent attendait, curieux.

  — C'est bien le cas, finis-je par confirmer.

  — Hum..., marmonna-t-il. Je suis surpris qu'ils t'aient laissée ici. N'étais-tu pas le chaton favori de l'un des leurs ?

  Ça avait été dit en toute innocence, sans intention de blesser.

  — Quelque chose comme ça, admis-je avec une moue sarcastique.

  — Hum..., répéta-t-il, pensif.

  C'est alors que j'identifiai la raison pour laquelle il n'avait pas changé. Après que Carlisle nous avait annoncé que Laurent avait rejoint le clan de Tanya, j'avais commencé à me le représenter, dans les rares occasions où je pensais à lui, avec les mêmes prunelles dorées que les... Cullen... (je me forçai à articuler ce mot dans ma tête, ce qui m'arracha une grimace) et que tous les bons vampires. Involontairement, je reculai, et ses iris d'un bordeaux sombre dérangeant suivirent mon mouvement.

  — Ils reviennent souvent en visite ? s'enquit-il sur un ton toujours aussi décontracté.

  Sauf que son corps s'inclina légèrement vers moi.

  « Mens ! », me chuchota anxieusement la voix de velours magnifique qui hantait ma mémoire.

  Je tressaillis. Je n'aurais pas dû : n'étais-je pas menacée par le pire danger qui fût ? En comparaison, la moto, c'était de la petite bière.

  — De temps à autre, obéis-je en tâchant d'adopter des intonations sereines et légères. Le temps me dure, j'imagine. Vous savez combien ils peuvent se montrer distraits...

  Houps ! Je divaguais, là. Je me tus.

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p; — Hum..., marmonna-t-il pour la troisième fois. L'odeur de la villa semble pourtant indiquer qu'ils n'y ont pas remis les pieds depuis un bon moment.

  « Il faut que tu fasses mieux que ça, Bella », m'intima le ténor.

  Je m'y attaquai.

  — Je ne manquerai pas de signaler à Carlisle que vous êtes passé. Il regrettera sûrement de vous avoir loupé. (Je fis mine de réfléchir.) En revanche, mieux vaudra que je n'en dise rien à... Edward (j'eus un mal fou à prononcer le prénom, et ma grimace dut gâcher mon coup de bluff), vu son mauvais caractère... vous n'avez pas oublié, j'en suis sûre. Ce qui s'est produit avec James continue de l'irriter prodigieusement.

  Je levai les yeux au ciel, me permis un geste désinvolte, comme si tout cela était de l'histoire ancienne. Des accents hystériques perçaient néanmoins sous la décontraction affectée, et je me demandais si Laurent saurait les repérer.

  — Vraiment ? releva-t-il avec bonne humeur... et scepticisme.

  — Oui.

  Je m'étais délibérément cantonnée à une réponse courte, histoire de ne pas trahir mon effroi. Tranquillement, Laurent se déplaça d'un pas, et je ne manquai pas de remarquer que cela le rapprochait de moi. Aussitôt, le ténor subliminal réagit en feulant.

  — Alors, comment ça se passe, à Denali ? enchaînai-je d'une voix trop aiguë. D'après Carlisle, vous étiez chez Tanya ?

  Il médita ma question.

  — J'aime beaucoup Tanya, finit-il par répondre. Et sa sœur Anna encore plus... Je n'étais encore jamais resté aussi longtemps dans un même endroit. J'en ai apprécié les avantages, la nouveauté. Malheureusement, les restrictions sont dures... Je m'étonne qu'ils parviennent à tenir depuis tant d'années. J'avoue avoir triché, quelquefois, ajouta-t-il en m'adressant un coup d'œil complice.

 

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