LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE Page 31

by Jean M. Auel


  En revanche, Ayla ne regrettait pas les moustiques. Avec leur terrain de prédilection, les marécages, les insectes aux piqûres brûlantes avaient eux aussi disparu. On ne pouvait pas en dire autant des moucherons, dont les nuages poursuivaient les voyageurs, notamment ceux qui portaient fourrure.

  — Regarde, Ayla ! s’écria Jondalar en montrant un assemblage de poutres et de planches au bord du fleuve. C’est un embarcadère. C’est le Peuple du Fleuve qui l’a construit.

  Ayla ne savait pas ce qu’était un embarcadère, mais elle voyait bien qu’il ne s’agissait pas d’un assemblage dû au hasard. La construction trahissait une volonté humaine.

  — Il y a des gens qui vivent par ici ? demanda-t-elle avec fièvre.

  — Pas en ce moment, puisqu’il n’y a pas de bateau, mais ceux qui ont construit cet embarcadère ne doivent pas être loin. Pourquoi se donner tant de mal si ce n’est pas pour s’en servir ?

  Jondalar examina l’ouvrage, puis regarda en amont du fleuve, et étudia enfin la rive opposée.

  — J’ai l’impression que ceux qui ont construit cela vivent de l’autre côté du fleuve, et ils l’utilisent pour débarquer ici. Sans doute viennent-ils chasser, ou cueillir des racines, que sais-je ?

  Ils remontèrent le fleuve sans quitter des yeux la rive d’en face. Ayla ne put s’empêcher de penser qu’ils avaient peut-être déjà croisé des humains sans le savoir. Ils n’étaient pas loin de l’embarcadère quand Jondalar surprit un mouvement en amont. Il s’arrêta pour mieux voir.

  — Ayla, regarde là-bas ! C’est peut-être un bateau ramudoï.

  Elle distingua vaguement quelque chose. Ils firent accélérer les chevaux, et en approchant Ayla découvrit un bateau qui ne ressemblait en rien à ce qu’elle avait déjà vu. Elle ne connaissait que les embarcations des Mamutoï, simple armature de bois arrondie recouverte de peaux de bête, comme celle qu’ils transportaient sur le travois. Le bateau qu’elle apercevait maintenant était tout en bois, avec un avant pointu. Des gens l’occupaient sur plusieurs rangs, et quand ils arrivèrent à leur hauteur, Ayla en aperçut d’autres sur la rive opposée.

  — Holà ! cria Jondalar avec un salut d’amitié.

  Il cria quelques mots dans un langage familier qui, aux oreilles d’Ayla, ressemblait un peu au mamutoï.

  Ceux du bateau ne répondirent pas et Jondalar se demandait s’ils l’avaient entendu. En revanche, il était quasi certain qu’ils l’avaient vu. Il appela de nouveau, et cette fois, il fut sûr d’avoir été entendu, même si on ne lui répondit pas. Au contraire, les navigateurs se mirent à pagayer de toute leur force en direction de la rive opposée.

  Là, un homme les avait aperçus et les désigna à ses compagnons qui s’enfuirent immédiatement. Deux ou trois attendirent que le bateau accostât et partirent avec les nouveaux arrivants.

  — C’est encore à cause des chevaux, hein ? interrogea Ayla. Jondalar crut voir une larme couler sur le visage de la jeune femme.

  — De toute façon, ce n’était pas une bonne idée de traverser ici, assura-t-il. La Caverne des Sharamudoï que je connais se trouve de ce côté-ci.

  — Oui, peut-être. Mais eux auraient pu accoster, ou répondre au moins à ton salut.

  — Ayla, pense un peu de quoi nous avons l’air, assis sur nos montures. On doit nous prendre pour des esprits bicéphales à quatre pattes. Tu ne peux pas reprocher à ces gens d’avoir peur de quelque chose d’aussi étrange.

  De l’autre côté du fleuve, une vaste vallée descendait des montagnes. Il y coulait une grande rivière qui venait grossir la Grande Mère avec une telle violence qu’elle créait dans son sillage tourbillons et rapides.

  Là, près du confluent, au pied d’une colline, ils découvrirent plusieurs habitations en bois et des gens rassemblés qui les contemplaient bouche bée.

  — Jondalar, descendons de cheval, proposa Ayla.

  — Pourquoi ?

  — Pour qu’ils comprennent que nous sommes des humains et les chevaux de simples chevaux. Qu’ils cessent de nous considérer comme des monstres bicéphales à quatre pattes.

  Elle se laissa glisser au sol et marcha devant la jument. A son tour, Jondalar sauta de sa monture. La jeune femme avait à peine fait quelques pas que Loup se précipita sur elle et la gratifia de ses habituelles effusions. Il posa les pattes sur ses épaules, la lécha, et mordilla gentiment sa joue. Lorsqu’il se fut calmé, un mouvement ou une odeur venant de la rive opposée lui fit prendre conscience de la présence d’étrangers. Il s’aventura jusqu’au bord du fleuve, et, tendant le cou vers le ciel, fit entendre une série d’aboiements qui se terminèrent par un long hurlement.

  — Qu’est-ce qui lui prend ? demanda Jondalar.

  — Je ne sais pas. Il y a longtemps qu’il n’a vu personne, et peut-être veut-il manifester sa joie ? Moi aussi j’aimerais bien les saluer, soupira Ayla. Mais traverser la Grande Mère n’est pas si simple, et je doute qu’ils viennent jusqu’à nous.

  Depuis qu’ils avaient dépassé le coude du fleuve et que la Grande Mère s’orientait de nouveau vers le couchant, les voyageurs avaient emprunté une route qui tendait à dériver vers le sud. Mais au-delà de la vallée, la chaîne de montagnes s’incurvait au nord, et ils avancèrent alors résolument vers l’ouest. Ils avaient atteint l’extrême pointe sud de leur Voyage, à la saison la plus chaude de l’année.

  Au cœur de l’été, un soleil torride ravageait les plaines dépourvues d’ombre. Malgré des glaciers hauts comme des montagnes sur le quart de la planète, une chaleur oppressante régnait dans les pays méridionaux. Le vent chaud et continu qui balayait la plaine jouait sur les nerfs et rendait la chaleur encore plus insupportable. L’homme et la femme, tantôt à cheval, tantôt à pied pour reposer leur monture, avaient adopté un rythme qui rendait le voyage possible, à défaut d’être agréable.

  Ils se réveillaient avec les premières lueurs de l’aube qui embrasaient les cimes septentrionales, et après un rapide repas froid et une infusion, ils se mettaient en route avant qu’il fît grand jour. Le soleil, en s’élevant, frappait les steppes avec tant d’intensité que des brumes de chaleur montaient du sol. La sueur luisait sur la peau tannée des voyageurs, et inondait la fourrure des animaux. Loup tirait la langue en haletant. Il n’avait plus la force de courir en exploration ou à la chasse, et restait avec Whinney et Rapide qui avançaient d’un pas lent, la tête basse. Les cavaliers, accablés de chaleur, affaissés sur leur monture, laissaient les chevaux régler l’allure, et parlaient peu pendant les heures suffocantes de la mi-journée.

  Lorsqu’ils n’y tenaient plus, ils cherchaient une petite plage, de préférence près d’un marigot, ou d’un cours d’eau limpide dépourvu de courant. Même Loup ne résistait pas à l’attrait de l’eau, bien qu’il se méfiât encore des rapides. Dès que les humains descendaient de cheval et déchargeaient les paniers, il se ruait dans l’eau en bondissant. Lorsqu’ils franchissaient un affluent, ils plongeaient dans l’eau pour se rafraîchir avant de décharger les paniers et le travois.

  S’ils n’avaient rien trouvé en chemin et que leurs restes étaient épuisés, Jondalar et Ayla, revigorés par la baignade, cherchaient ensuite de quoi manger. Même dans les steppes brûlantes et poussiéreuses, la nourriture abondait. Les cours d’eau, en particulier, regorgeaient de poissons.

  Grâce à la technique de Jondalar, ou à celle d’Ayla, ou encore à une combinaison des deux, ils en attrapaient toujours. Si la situation l’exigeait, ils utilisaient le long filet d’Ayla en le traînant dans la rivière, chacun à un bout, Jondalar avait équipé un filet d’un manche, obtenant une sorte d’épuisette dont il n’était pas entièrement satisfait. Il pêchait aussi avec une ligne et une gorge – pièce d’os aux deux bouts aiguisés, attachée au milieu par un cordon solide. On enfilait ensuite des appâts : morceaux de viande, de poisson, ou de vers. L’appât avalé, il suffisait de tirer d’un coup sec, et la gorge se plantait dans le gosier du poisson en ressortant de part en part.

  Après avoir laissé échapper un gros poisson, Jondal
ar fabriqua une gaffe pour recueillir le fruit de sa pêche. Il choisit une branche fourchue qu’il coupa à la jointure, utilisa la partie la plus longue comme manche, et la partie fourchue aiguisée en forme de crochet lui servit à sortir le poisson de l’eau. On ne trouvait qu’arbrisseaux et fourrés près du fleuve, et les premières gaffes fonctionnèrent, mais les fourches n’étaient pas assez solides, et le poids du poisson qui se débattait en cassa plus d’une. Il cherchait constamment un bois plus robuste.

  A la vue d’un andouiller, il se contenta d’enregistrer le fait sans y prêter une grande attention. Il se dit simplement qu’il avait été perdu par un cerf de trois ans. Mais l’image de la forme courbe continuait à le poursuivre, et soudain, il fit demi-tour. L’andouiller était extrêmement robuste, difficile à casser, et celui-ci avait la taille et la forme idéale. En l’aiguisant, il obtiendrait une excellente gaffe.

  Ayla pêchait encore à la main, comme Iza le lui avait enseigné, et Jondalar était toujours sidéré de la voir opérer. Le procédé semblait d’une simplicité enfantine, mais il n’avait jamais pu le maîtriser. Il suffisait de beaucoup d’entraînement, d’un peu d’adresse, et d’une patience... infinie. Ayla étudiait d’abord les racines, bois flottants et rochers de la rive, où certains poissons aimaient se réfugier. Ils nageaient toujours sur place, à contre-courant, remuant à peine leurs nageoires.

  Lorsqu’elle apercevait une truite ou un petit saumon, elle entrait dans l’eau en aval, laissait courir sa main dans l’eau et remontait sans bruit le courant. En approchant du poisson, elle redoublait de précaution, prenant garde de ne pas troubler l’eau, ni remuer la vase. Sinon, la proie filerait sous ses doigts. Délicatement, arrivant par-derrière, elle glissait sa main sous le ventre du poisson, l’effleurant à peine, ou le chatouillant, ce qu’il ne semblait même pas remarquer. Parvenue à hauteur des branchies, elle assurait brusquement sa prise, et d’un geste vif, sortait le poisson de l’eau et le lançait sur la berge. D’habitude, Jondalar courait l’attraper avant qu’il ne retournât dans son élément.

  Ayla trouva aussi des anodontes[8], qui ressemblaient aux moules de la mer de Beran qu’elle pêchait dans sa jeunesse. Elle chercha certaines plantes comme les pattes-d’oie, les tussilages, les pas-d’âne, riches en sel naturel, pour reconstituer leurs réserves, et aussi d’autres racines, feuilles et graines dont la saison commençait. Des volées de perdrix sillonnaient les plaines, et se perchaient dans les fourrés le long du fleuve. Ces oiseaux bien gras et faciles à chasser composaient d’excellents repas.

  Après midi, à l’heure la plus chaude de la journée, ils se reposaient en attendant que leur repas cuisît. Les arbres rabougris n’offraient pas assez d’ombre, et ils installaient leur tente en auvent pour se protéger des rayons brûlants du soleil. Ils reprenaient leur route tard dans l’après-midi, quand la température fraîchissait. Chevauchant avec le soleil de face, ils portaient leur chapeau conique pour se protéger les yeux. Lorsque l’astre incandescent commençait à descendre à l’horizon, ils cherchaient un endroit pour passer la nuit et n’installaient leur tente qu’au crépuscule. Pendant la pleine lune, il leur arrivait de poursuivre leur chemin jusque tard dans la nuit.

  Le repas du soir était léger, et se composait souvent des restes du midi, avec parfois quelques légumes frais, des céréales ou de la viande s’ils avaient chassé en route. Ayla préparait le déjeuner pour le lendemain, elle n’aurait plus qu’à le réchauffer. Ils nourrissaient aussi Loup. Bien qu’il chassât de son côté la nuit, il s’était mis à apprécier la viande cuite, et mangeait même volontiers des légumes et des céréales. Ils plantaient rarement la tente, mais leur fourrure de couchage n’était pas superflue. La nuit était froide et les brumes matinales fréquentes.

  Parfois, de violents orages, ou des pluies diluviennes apportaient une fraîcheur aussi appréciable qu’inattendue, mais l’atmosphère était ensuite encore plus suffocante. Et Ayla détestait le tonnerre, il lui rappelait trop le fracas des tremblements de terre. Les éclairs qui déchiraient la voûte céleste et illuminaient la nuit étoilée la terrorisaient. Jondalar, lui, ne s’inquiétait que lorsque la foudre tombait à proximité. En fait, il n’aimait pas être dehors quand l’orage s’annonçait, et l’envie le démangeait de ramper sous ses fourrures, mais il refusait de l’admettre.

  Avec le temps, ce qui les ennuyait le plus, à part la chaleur, c’étaient les insectes. Les papillons, les abeilles, les guêpes, et même les mouches et certains moustiques ne les dérangeaient nullement. Non, les plus agaçants étaient de loin les plus minuscules, les moucherons. Les deux voyageurs en étaient certes agacés, mais que dire des animaux ! Les créatures assommantes se fourraient partout, dans les yeux, les naseaux, la bouche, dans leur pelage touffu, et se collaient sur leur peau en sueur.

  D’habitude, les chevaux des steppes émigraient au nord pendant l’été. Leur épaisse fourrure et leur corps massif étaient adaptés au froid. Quant aux loups qu’on trouvait aussi dans les plaines méridionales – c’était le prédateur le plus répandu –, beaucoup ne quittaient pas les steppes du nord, comme la bande dont était issu Loup. Les loups qui vivaient dans le sud avaient fini par s’adapter aux conditions climatiques, été chaud et sec, hiver aussi rigoureux que dans les steppes septentrionales mais plus neigeux. Par exemple, ils perdaient plus volontiers leur fourrure en été, et leur langue pendante les rafraîchissait plus efficacement.

  Ayla apportait tous ses soins aux pauvres bêtes, mais ni les baignades quotidiennes, ni ses divers remèdes ne les débarrassaient entièrement des minuscules moucherons. La moindre blessure infectée par leurs œufs s’agrandissait en dépit des onguents qu’elle concoctait. Loup et les chevaux perdaient leur poil par poignées, et leur fourrure épaisse ternissait.

  — J’en ai assez de cette chaleur et de ces moucherons ! s’exclama Ayla en nettoyant une oreille blessée de Whinney avec une lotion calmante. Quand aurons-nous un peu de fraîcheur ?

  — Je te parie que tu regretteras la chaleur avant la fin du Voyage, Ayla, rétorqua Jondalar.

  Peu à peu, ils se rapprochaient des contreforts rocailleux et des immenses pics qui longeaient le fleuve au nord, alors qu’au sud les vieilles montagnes érodées gagnaient en altitude. Les tours et les détours des voyageurs les avaient fait dériver légèrement vers le nord. Ils durent obliquer alors vers le sud avant de remonter brutalement vers le nord-ouest, puis décrire une large courbe vers le nord, et ensuite vers l’est, avant de reprendre enfin la direction nord-est.

  Jondalar n’aurait pas su dire pourquoi – il ne relevait d’ailleurs aucun repère – mais ce paysage lui était familier. En suivant le fleuve, ils se garantissaient d’aller vers le nord-ouest, mais il était sûr que la Grande Mère ferait d’autres détours. Pour la première fois depuis qu’ils avaient quitté le delta, il décida d’abandonner la sécurité qu’offrait le fleuve et de suivre un affluent qui montait au nord vers les contreforts des montagnes aux cimes acérées, à présent toutes proches de la Grande Rivière Mère. Ils remontèrent donc le cours d’eau qui tournait lentement vers le nord-est.

  A l’horizon, les montagnes opéraient une jonction. Une chaîne partant du grand arc des sommets glacés se rapprochait des montagnes méridionales plus hautes qu’avant, plus aiguës et plus enneigées, et dont elle n’était séparée que par une gorge étroite. La muraille septentrionale avait autrefois retenu une mer intérieure. Au cours des millénaires, l’eau accumulée avait, en s’écoulant, usé le calcaire, le grès et le schiste des montagnes. Le bassin s’était peu à peu abaissé jusqu’au niveau du couloir creusé dans la roche, et la mer avait fini par s’assécher, laissant derrière elle ce qui deviendrait une mer d’herbe.

  La Grande Rivière Mère coulait à travers des précipices de granit cristallin. La roche volcanique, qui autrefois affleurait la pierre plus tendre des montagnes, s’élançait en flèche de chaque côté. C’était bien le long passage à travers les montagnes menant aux plaines méridionales et à la mer de Beran. Jondalar savait qu’il était impos
sible de remonter ces gorges. Il n’y avait pas d’autre solution que de les contourner.

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  Hormis l’absence du vaste fleuve, le paysage ressemblait à celui qu’ils venaient de quitter : prairies arides, arbrisseaux chétifs le long des rives – mais Ayla ressentit comme une perte. La Grande Rivière Mère avait été leur compagne pendant si longtemps qu’elle était déconcertée de ne plus avoir à leur côté sa présence réconfortante qui leur traçait la route. A mesure qu’ils montaient vers les contreforts, les broussailles se densifiaient, devenant plus hautes et plus feuillues, et elles gagnèrent sur la plaine.

  Jondalar regrettait le fleuve, lui aussi. Lorsqu’ils longeaient ses eaux fertiles, les jours avaient succédé aux jours dans une monotonie rassurante. Sa générosité et son abondance jamais démenties l’avaient bercé dans une sorte d’euphorie, avaient émoussé sa vigilance et endormi l’anxiété due à l’exigence de mener Ayla à bon port. Après qu’ils eurent tourné le dos à la Mère des rivières si féconde, son inquiétude le reprit, et le paysage changeant l’obligea à anticiper sur celui qui se profilait. Il se mit à surveiller leurs provisions, craignant de manquer de nourriture. Il ne faisait pas confiance au petit cours d’eau pour les fournir en poisson, et encore moins aux forêts pour leur procurer du gibier.

  Jondalar connaissait mal les forêts. Les animaux des plaines se regroupaient en troupeaux visibles de loin, mais la faune des forêts était plus solitaire, et se dissimulait facilement derrière les arbres ou les buissons. Lors de son passage chez les Sharamudoï, il chassait toujours en compagnie d’un guide.

  Ceux du groupe shamudoï escaladaient les buttes rocheuses pour chasser le chamois, et ils connaissaient les coutumes des ours, des sangliers, des bisons des forêts, et autres proies insaisissables. Jondalar se souvint que Thonolan avait développé un goût particulier pour la chasse en montagne. En revanche, le groupe ramudoï préférait le fleuve et ses créatures, surtout l’esturgeon géant. Contrairement à son frère, Jondalar s’était intéressé à la construction des bateaux, et à l’art de la navigation. A l’occasion, il avait suivi les chasseurs de chamois, mais il n’aimait pas l’altitude outre-mesure.

 

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