Moi, l'amour et autres catastrophes

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Moi, l'amour et autres catastrophes Page 19

by Karen Templeton


  Je m’aventure dans la troisième chambre, maintenant vide, celle que Nedra m’avait proposé d’utiliser comme bureau. Ou autre chose.

  Il s’agit de la pièce qui, à cause d’un angle bizarre du bâtiment, fait face au nord. Seules une commode usée et deux chaises brisent la monotonie du plancher et des murs nus. Quand je tire le cordon, le vieux store s’enroule. Une lumière éclatante inonde la pièce.

  — Tu as trouvé tes peintures, hein ?

  Malgré sa douceur, la voix de ma mère me fait sursauter, brisant mon rêve. Mon Dieu ! A quoi pensais-je ? Recommencer à peindre ? Comme si la raison pour laquelle j’avais abandonné avait changé ?

  — Tu aurais dû jeter ces bêtises il y a longtemps, dis-je d’une voix aiguë dans la pièce vide.

  — Ce ne sont pas mes bêtises, ce n’est pas à moi de les jeter.

  Une planche craque tandis qu’elle pénètre dans la pièce, les bras croisés. Elle traverse la pièce jusqu’à la fenêtre et lutte un moment avec avant de la forcer à s’ouvrir. Un souffle d’air chaud souffle dans la pièce où filtrent des bruits de circulation et de voix. Quelque part dans l’immeuble, un enfant pleure.

  — Cette pièce ferait un studio superbe, n’est-ce pas?

  Je regarde autour de moi et hausse les épaules.

  — Je suppose.

  Nedra se laisse tomber sur l’une des chaises, d’un style que j’ai toujours détesté.

  — Tu étais douée, Ginger. Je n’ai jamais compris pourquoi tu avais laissé tomber.

  Ses paroles déclenchent en moi orgueil et agacement réunis. Nedra n’est pas du genre à faire des compliments creux. Ni à voir les choses d’un autre point de vue que le sien.

  — Tu sais fichtrement bien pourquoi j’ai arrêté.

  — Parce que tu as préféré la facilité.

  — Parce que je n’appartiens pas au type artiste mourant de faim. Ce que tu sais fort bien.

  — Tous les artistes ne crèvent pas de faim.

  — Non, seulement la majorité. Allez… combien de tes amis ont jamais réussi à décoller du premier barreau de l’échelle, sans parler du dernier ? Tu sais parfaitement que les probabilités de réussite sont maigres, qu’on ne gagne même pas assez pour vivre. Il aurait fallu que je sois folle pour envisager une carrière de peintre.

  — Tu as eu peur même d’essayer.

  — Je ne voulais pas essayer. Ce n’est pas la même chose que d’en avoir peur.

  — Ah bon ?

  — Bon sang, Nedra !

  — Désolée.

  J’éclate d’un rire sonore.

  — D’accord, je ne suis pas désolée. Parce que ça me tue que tu préfères consacrer ta vie à décorer les maisons des autres, réaliser la vision d’une autre personne plutôt qu’exprimer la tienne.

  — Et l’idée t’est-elle venue une seule fois que peut-être, juste peut-être, j’aimais mon métier ?

  — Tu t’es convaincue que tu l’aimais.

  Je lève les bras au ciel, tourne les talons et rentre dans ma chambre, furieuse. Quelques secondes plus tard, j’entends le bruit de la chaîne de la porte d’entrée. Ma mère est ressortie.

  Pourquoi je me dispute avec elle ? Les chances de résoudre le conflit israélo-palestinien sont plus élevées que celles de résoudre le conflit entre ma mère et moi. Pourtant je m’obstine à réagir, toujours et encore.

  La gorge inexplicablement serrée, j’empile de nouveau mes toiles dans le placard. Quand les choses se seront un peu tassées, je m’en débarrasserai totalement… ;

  — Tout va bien, cara?

  Nonna se tient sur le pas de la porte, les mains croisées sur le ventre, ses sourcils toujours sombres étirés. Je soupire.

  — Nedra et moi nous sommes disputées.

  — Ça, je le sais, dit-elle avec un léger sourire. L'appartement n’est pas très grand. Elle veut que tu recommences la peinture, sí ?

  — Comme si je le pouvais.

  — Pourquoi pas ?

  — Parce que ce n’est plus ce que je fais, Nonna. Ni qui je suis.

  Elle entre, s’assoit au bout de mon lit et m’attire contre elle.

  — Tu crois que ton talent, elle est partie ?

  Je n’ai aucune intention de réfléchir à cette question.

  — Peindre m’a permis de m’évader après la disparition de papa. Je n’en ai plus besoin. C'est tout.

  Pour ce placard-là aussi, je suis devenue trop grande.

  Ses mains sont légères et douces. Mais quand elles serrent les miennes, elles semblent me transmettre un concentré de la force de chaque génération de femmes venues avant Nonna. Son regard, sombre et bien trop perspicace, trouve le mien.

  — Ta mamma, elle n’est pas — Come si dice ? — diplomate, non ? Mais je crois qu’elle dit plus de vérité que tu as envie d’entendre.

  Elle m’attire contre elle et effleure mon front d’un baiser.

  — Ta peinture, elle vient de ton âme. Moi aussi je pense pas que c’est une bonne chose de nier ton âme.

  Ce serait trop demander d’avoir une alliée.

  — Nonna, je…

  Mon portable sonne, caché quelque part dans la pièce tel un insecte fantôme. Tandis que nous le cherchons toutes deux — Nonna l’extirpe finalement de sous le couvre-lit — je tente de me reprendre. Mais le soupçon d’assurance que j’ai réuni s’effondre à la minute où je dis bonjour.

  — Bon sang, il était temps que tu répondes à ton portable ! Qu’est-ce que j’apprends ? Le feu t’a chassée de ton nouvel appart ?

  Je sais maintenant la sensation qu’on éprouve à se trouver sur le trajet de la chute d’un astéroïde.

  Nonna a quitté la pièce, emportant avec elle mille ans de force féminine.

  — S'il te plaît, ne me crie pas dessus, Nick, dis-je doucement. Je ne suis pas d’humeur.

  Un soupir résonne à l’autre bout du fil.

  — Je suis désolé, Ginger, je ne voulais pas crier si fort. Mais par tous les diables ! J’ai essayé ton fixe, pas de réponse. Alors j’ai essayé le portable, toujours rien. Alors je me suis inquiété, me disant…

  Autre soupir.

  — … Je ne voudrais pas paraître négatif, mais chaque fois que je tourne le dos, il t’arrive quelque chose.

  — A qui le dis-tu.

  Puis j’ajoute, parce que l’idée a mis le temps à germer.

  — Tu t’inquiétais pour moi ? Pourquoi ?

  — Parce qu’on dirait que tu portes une pancarte dans le dos où il est marqué « Frappez-moi. » Alors j’ai pensé prendre de tes nouvelles. D’ailleurs Paula ne me lâchait pas, elle voulait savoir comment tu allais.

  — Alors pourquoi Paula n’a-t-elle pas appelé ?

  — Si je ne pouvais te joindre, comment l’aurait-elle pu?

  Bien vu.

  — Alors… comment as-tu su pour l’incendie ?

  — Ce matin je me suis rendu à ton ancien appartement, espérant que peut-être un voisin saurait quelque chose. Un des types qui habitent en face de chez toi, le Black, m’a dit que tu venais de les appeler, que tu étais retournée vivre chez ta mère.

  — Eh oui.

  — Je crois comprendre que des condoléances sont de mise ?

  — Tu as rencontré ma mère.

  — Deux minutes peut-être, il y a plus de dix ans.

  — Et je parie que tu te souviens avec une clarté absolue de chaque seconde de cette rencontre, je me trompe ?

  Il pouffe.

  — Maintenant que tu le dis, oui, c’est vrai. Mais les gens changent.

  — Les gens peut-être. Nedra non.

  Je me laisse tomber sur mon lit, le revers de ma main posé sur mes yeux en un geste dramatique. Vous savez, je n’ai aucune idée de la raison de son appel. Et vous savez quoi encore ? Je m’en fiche totalement. C'est certain, ce type est du genre insistant et limite odieux, mais à cette minute, je n’ai que lui. Si je laissais couler mes larmes, il ne les considérerait pas comme un signe de faiblesse féminine. Moi peut-être, mais pas lui. Alors je
les laisse venir.

  — Je n’en peux plus, Nick, dis-je, d’une voix toute tremblante. Il y a un mois, tout allait très bien, tu sais ? Et puis boum badaboum — plus de mariage, plus de boulot, plus de maison, plus de maison bis, plus de chien…

  — Le chien ? Qu’est-il arrivé au chien ?

  Je lui explique Curtiss et le testament. Je ne sanglote pas, je me contente de renifler à l’occasion. Juste assez pour que le gros dur de flic à l’autre bout du fil devienne tout gentil. Ce qui me convient tout à fait.

  — Hé, dit-il. Et si tu venais pour le 4 juillet ?

  — Où ? dis-je, un Kleenex pressé contre mon nez.

  — Ici, à Brooklyn. Chez moi. Enfin, chez Paula et Frank, en fait. Par miracle, j’ai congé ce soir-là, et Paula et Frank organisent un barbecue. Tu n’imagineras jamais la vue qu’on a sur le feu d’artifice de chez Macy’s depuis le toit. Alors viens. On va s’amuser.

  Mon Dieu. Le mois de juin est déjà terminé ? Le 4 juillet, c’est dans cinq jours.

  — Eh bien, je ne sais pas…, dis-je dans un soupir mal assuré.

  — Ginger, s’il y a bien quelqu’un à qui une distraction serait bénéfique, c’est toi, d’accord ?

  Je roule sur le côté.

  — Je… Je ne peux pas.

  — Parce que ?

  Parce que… parce que je… je ne peux pas.

  — Parce que tu n’as pas disposé de trois mois pour réfléchir et trancher si oui ou non cette invitation correspond à tes plans d’avenir ?

  Je manque rire.

  — Je n’en suis pas à ce point-là.

  — Alors quoi ? Oh, si tu hésites à cause d’Amy…

  Je mens.

  — Non, bien sûr que non.

  — … c’est fini entre nous.

  — Oh ?

  Je m’assieds.

  — Oh, flûte, Nick… je suis tellement désolée.

  — Ne le sois pas. C'était inévitable, je refusais simplement de l’admettre.

  Il tente son numéro de mâle stoïque mais échoue lamentablement.

  — Que s’est-il passé ?

  — Un mot : les enfants. Elle n’en veut pas. Pour être honnête, elle me l’a affirmé dès le début. J’ai dû m’imaginer… je ne sais pas. Que peut-être, si tout allait bien entre nous, elle changerait d’avis…

  Il soupire.

  — … Elle trouve préférable de rompre maintenant. En fait, elle essaie de rompre depuis un moment. Nos derniers rendez-vous se sont résumés à des disputes. Nous avons rompu le soir où je suis venu chez toi. Tu sais, quand je t’ai apporté des plats chinois ?

  Comme si j’avais besoin qu’on me le rappelle. Evidemment, je fais sur-le-champ une crise de parano.

  — Et… c’est pour ça tu m’invites ? Pour jouer les bouche-trous ?

  — Non. Non, je le jure. D’accord, je comprends que tu puisses penser ça, mais en réalité, je n’avais même pas prévu de t’inviter, parce que justement j’imaginais que tu réagirais ainsi. Mais tu parais si bouleversée que je me suis dit, oh et puis zut, pourquoi ne pas lui proposer? Ça vaut le coup.

  Je reste silencieuse.

  — Je t’aime bien, reprend Nick, d’accord? J’aime ta compagnie, la compagnie d’une femme différente de toutes celles que je connais. Mais c’est tout, je te le jure. Bien sûr, si le sentiment n’est pas réciproque, si tu n’aimes pas ma compagnie…

  Je digère encore ce qui est, j’en suis presque certaine, un compliment, quand je réalise que je suis censée protester.

  — Oh non, Nick ! Ce n’est pas ça du tout. Moi aussi je t’aime bien.

  Certainement plus que je ne devrais.

  — C'est juste… Je ne sais pas. Je ne serai vraiment pas de bonne compagnie.

  — Alors nous serons deux, qu’en dis-tu ?

  Mon Dieu. Je faiblis. Je le sens. Je contemple mes doigts de pieds, me demandant à quoi ils ressembleraient en violet. Ou peut-être en bleu.

  — Tant qu’il ne s’agit pas d’un rendez-vous officiel.

  — Tu recommences avec cette histoire, dit-il d’un ton las. Ecoute appelle-ça comme tu veux, Ginger, d’accord ? Je m’en fiche totalement. Hé, tu peux passer la soirée avec Paula et les enfants si tu veux. Dans ce cas, évidemment, j’irais me pendre à la première branche, mais je comprendrais.

  Un gloussement m’échappe.

  — J’ai juste envie de te voir, Ginger, dit-il doucement. D’accord ? Alors viens.

  J’hésite. Vraiment, il n’existe aucune raison valable de refuser. Greg est maintenant situé dans Le Passé. Ce qui ne signifie pas que je sois prête pour autre chose, enfin ce n’est pas ce que je voulais dire, c’est juste que…

  Pour l’amour du ciel, il s’agit d’un simple barbecue. Une invitation à regarder le feu d’artifice, que je n’ai pas admiré décemment depuis que Macy’s a cessé de le tirer de ce côté de la ville quand j’étais gosse. Et j’ai besoin de me reposer de moi-même, même une seule soirée.

  — D’a… d’accord.

  — Tant d’enthousiasme me ravit.

  — Je viendrai.

  — Tu es sûre ?

  — Pas du tout. Mais je viens de toute façon. Indique-moi quelle ligne de métro prendre.

  — Laisse tomber. Je quitte à 16 heures, je ferai un crochet pour passer te prendre…

  — Tu n’es pas obligé de…

  — Tu es née aussi têtue ou tu t’es entraînée au fil des années ? Je ne vais pas te kidnapper, bon sang !

  — Je sais. Mais…

  — J’ai prêté serment de protéger les gens, Ginger, dit-il doucement. Un serment que je prends très au sérieux. Il ne se passera jamais rien entre nous que tu ne désirerais pas. A moins que tu ne continues de te comporter comme une emmerdeuse de première, auquel cas tout est possible.

  Je hoche la tête, puis réalise qu’il ne peut me voir.

  — Désolée, je suis juste…

  — Je sais. Je suis passé par là. Zut, je suis dans le même cas que toi. Dis-moi où tu habites. Et par pitié, tiens-moi au courant si tu déménages de nouveau, d’accord ?

  Je souris et lui donne l’adresse de ma mère. Après avoir raccroché, je me persuade que je n’ai aucune raison de m’inquiéter. Absolument aucune.

  Excepté ce maudit pressentiment au fin fond de moi-même.

  11

  Je ne vais pas vous enquiquiner avec les détails de ces cinq derniers jours. En fait, avant que Nick ne passe me prendre, se sont déroulés un certain nombre d’événements peu propices à améliorer mon humeur. Les spécialistes du nettoyage n’ont pu sauver/restaurer que la moitié de mes vêtements, et l’agence de l’immeuble m’a non seulement causé des problèmes parce que je rompais le bail, mais a ensuite eu le toupet de vouloir conserver la caution, comme si j’étais responsable de l’incendie! Et je viens d’employer mes dernières économies pour payer la boîte qui doit venir chercher ce qui reste dans l’appartement.

  Quant au boulot… Faites-moi confiance. Mieux vaut ne pas en parler.

  Je nous glisse tant bien que mal, moi, mon sac et une salade de pâtes assez imposante pour nourrir la Bulgarie, dans l’Impala vintage de Nick, après quoi je claque la porte et m’acharne sur la ceinture de sécurité. Nick fronce les sourcils, mais d’un air amusé.

  — Laisse-moi deviner. Les choses ne s’arrangent pas.

  — Bien deviné.

  Son regard s’attarde sur ma jambe gauche, nue depuis le bas de la cuisse qui, si j’étais parvenue à monter en voiture avec un minimum de grâce, ne serait pas exposée. Mais j’ai revêtu cette longue robe d’été de jersey rouge, boutonnée sur le devant, et que l’on peut déboutonner aussi haut qu’on l’ose, ce qui dans mon cas correspond à mi-cuisse. Et cette saleté de banquette est tendue de peluche bordeaux… un truc qui aimante le tissu avant même que vous soyez assise. Et qui jure atrocement avec le rouge.

  — Jolie… robe, dit-il tandis que nous démarrons.

  La température de la voiture monte de huit ou dix bons degrés. Nous n’avons parcour
u que quelques mètres. Il n’est pas trop tard pour descendre.

  D’accord, nous ne sommes qu’à la 110e Rue, il me suffit de dire que j’ai changé d’avis…

  — Tu sais, dit Nick, si j’osais, je dirais que tu as peur de moi.

  Je sursaute.

  — Je n’ai pas…

  Il rit. Je gigote dans mon siège, puis soupire.

  — Je suis transparente à ce point ?

  — Comme du cristal.

  A mon tour de loucher sur lui. Nick s’est débarrassé de sa veste et de sa cravate, a déboutonné le col de sa chemise et roulé ses manches. Son odeur emplit la voiture dépourvue d’air conditionné, mettant mes nerfs fragiles à rude épreuve.

  Il jette de nouveau un œil sur ma jambe.

  — Je préférerais vraiment que tu t’abstiennes, dis-je.

  Il s’immisce sans effort dans la circulation de Broadway.

  — Si tu ne veux pas qu’on regarde tes jambes, porte un pantalon. Ce qui serait dommage, parce que tu as vraiment des jambes superbes. Pas trop menues, pas trop musclées. Juste comme il faut.

  Comme il faut pour quoi ? me dis-je immédiatement. Mais je me tais et louche moi aussi sur mes jambes.

  — C'est vrai ?

  — C'est vrai.

  Sa bouche s’étire en un genre de sourire, mais la tension a tracé des rides autour de cette bouche, tendu les muscles du bras qui tient le volant. Une mince cicatrice que je n’avais pas remarquée auparavant court le long de sa tempe.

  — Où en est l’enquête ?

  Il hausse les épaules.

  — Ça avance.

  — Hum.

  Il a un petit sourire, jette un œil dans le rétro et change de file.

  — Officieusement ? Ça craint.

  Son regard plonge dans le mien, puis se reporte sur la rue.

  — Quantité d’indices, aucun ne concordent. Je suis un homme patient, mais…

  Il s’interrompt.

  — … Mais ce soir il ne s’agit pas de moi, reprend-il, mais de toi. Alors durant les deux minutes à venir, tu peux fulminer tant que tu veux sur les événements actuels de ton existence. Le reste de la soirée, tu n’auras plus le droit que de t’amuser.

  — Deux minutes entières ?

  — A prendre ou à laisser. Et le compte à rebours a commencé.

  J’envisage de lui parler de Greg, du boulot, de ma mère. Ce ne sont pas les sujets qui manquent. Puis je change d’avis.

 

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