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HÉSITATION

Page 9

by Stephenie Meyer


  — Pourtant, il est revenu, marmotta l’Indien. Dommage qu’il change d’avis comme de chemise.

  — Je te rappelle que c’est moi qui suis allée le chercher.

  Il me toisa un instant, fit machine arrière. Son visage se détendit, et ce fut d’une voix plus calme qu’il reprit la parole.

  — C’est vrai. Je n’ai jamais eu droit aux détails. Que s’est-il passé ?

  Je me mordis la lèvre, hésitante.

  — C’est un secret ? insista-t-il. Tu n’as pas le droit de me le confier ?

  — Non, me défendis-je. Simplement, c’est une longue histoire.

  Plein d’arrogance, il bifurqua vers la grève, ne doutant pas que je le suivrais. S’il se comportait ainsi, ça risquait d’être pénible. Je lui emboîtai le pas en me demandant s’il ne valait pas mieux que je tourne les talons. Sauf que j’allais devoir affronter Alice. Entre deux maux… Jacob se dirigea vers un gros tronc échoué sur le sable et blanchi par le sel. L’endroit m’était familier, c’était notre arbre, d’une certaine manière. Il s’y assit et tapota l’écorce à côté de lui.

  — J’aime les longues histoires, rigola-t-il. Il y a de l’action ?

  — Un peu, admis-je.

  — Sans action, ce ne serait pas de l’horreur.

  — Retire ça ! grondai-je. Et écoute-moi en évitant de lancer des remarques déplaisantes sur mes amis.

  Il mima le geste de verrouiller sa bouche à double tour et de jeter la clé par-dessus son épaule. Je tentai de retenir mon sourire, en vain.

  — Je vais être obligée de commencer par des choses dont tu as été témoin, annonçai-je.

  Il leva la main pour demander la permission de s’exprimer. Je hochai la tête.

  — Tant mieux, dit-il, parce que, à l’époque, je n’ai rien pigé aux événements.

  — C’est un peu compliqué, alors sois attentif. Bon, tu sais qu’Alice est capable de voir le futur ?

  Considérant son froncement de sourcils — les loups n’appréciaient guère de constater que les légendes sur les talents des vampires étaient vraies — comme un acquiescement, j’entrepris de narrer ma course jusqu’en Italie afin de sauver Edward. Je me contraignis à rester la plus succincte possible en expliquant la façon dont Alice avait présagé le projet que nourrissait Edward de mettre fin à ses jours après qu’il m’avait cru morte. J’écartai tout ce qui n’était pas primordial. De son côté, Jacob afficha un air indéchiffrable. Il semblait parfois si profondément absorbé par ses réflexions que je n’étais pas certaine qu’il m’écoutait. Il ne m’interrompit qu’une seule fois.

  — La buveuse de sang ne nous voit pas ? s’exclama-t-il joyeusement. Mais c’est génial !

  Serrant les dents, je ne relevai pas. Le silence s’installa, que je laissai durer jusqu’à ce qu’il comprît son erreur.

  — Oh, pardon ! s’excusa-t-il en feignant, une fois encore, de fermer ses lèvres à clé.

  Lorsque j’en arrivai aux Volturi, son comportement fut plus aisé à lire. Il se crispa, fronça le nez, la peau de ses bras se hérissa, comme s’il avait la chair de poule. J’évitai les détails, me bornant à préciser qu’Edward nous avait tirés d’affaire, sans cependant lui révéler la promesse que nous avions été obligés de faire, ni la prochaine visite de vérification que nous redoutions. Inutile de lui flanquer des cauchemars !

  — Et voilà, conclus-je, tu connais toute l’histoire. À ton tour, maintenant. Que s’est-il passé ce week-end, pendant que j’étais chez ma mère ?

  Jacob serait plus explicite qu’Edward. Lui ne craignait pas de m’effrayer. Se penchant en avant, il s’anima aussitôt.

  — Embry, Quil et moi étions en train de patrouiller, dans la nuit de samedi, la routine, quand, surgie de nulle part, vlan ! une trace toute fraîche, vieille d’à peine quinze minutes. Sam nous a ordonné de l’attendre, mais comme j’ignorais que tu étais absente, comme je ne savais pas non plus si les sangsues veillaient sur toi ou non, nous avons démarré au quart de tour. Malheureusement, elle a franchi la frontière du pacte avant que nous ne la rattrapions. Nous nous sommes déployés le long de la ligne de démarcation en espérant qu’elle reviendrait. C’était super-énervant, crois-moi. (Il secoua la tête, et ses cheveux, qui avaient repoussé depuis qu’il les avait tondus lorsqu’il avait rejoint la meute, lui tombèrent devant les yeux.) Nous sommes allés trop au sud. Les Cullen l’ont acculée de notre côté, quelques kilomètres plus au nord. Si nous avions su où l’attendre, l’embuscade aurait été parfaite.

  Il grimaça.

  — C’est alors que ça s’est compliqué, enchaîna-t-il. Sam et les autres l’ont rejointe avant nous, mais elle était en plein sur la frontière, avec les vampires en face. Le costaud, là, comment s’appelle-t-il…

  — Emmett.

  — Ouais, lui. Il a plongé pour la choper, sauf qu’elle est drôlement rapide, la rouquine. Elle lui a échappé, et il a failli heurter Paul. Ce dernier… ben, tu le connais, quoi.

  — Oui.

  — Bref, il a perdu la boule. Qui le lui reprocherait ? Cette énorme sangsue le menaçait. Il a bondi… Hé ! Ne me regarde pas comme ça ! L’autre était sur notre territoire !

  Je tâchai de rester sereine afin qu’il poursuivît. Mes ongles s’enfonçaient dans mes paumes, bien que je connusse la fin — heureuse — de l’histoire.

  — De toute façon, Paul l’a raté, et le mastodonte a regagné son clan. Mais là, eh bien, la… la blonde…

  Il arborait une expression du plus haut comique, mélange de dégoût et d’admiration irrépressible.

  — Rosalie.

  — C’est ça. Elle est devenue super-teigneuse, si bien que Sam et moi nous sommes rapprochés de Paul. C’est là que leur chef et l’autre mec blond…

  — Carlisle et Jasper.

  — Tu sais, je me fous complètement de leurs noms, s’emporta-t-il. Bon, je reprends. Donc, ce Carlisle a parlé à Sam pour calmer le jeu. Il y a eu un truc bizarre, d’ailleurs, car tout le monde s’est apaisé drôlement vite. C’était l’autre, là, qui devait interférer dans nos têtes. Impossible de lui résister, d’ailleurs.

  — Oui, j’ai déjà vécu ça.

  — Sacrément agaçant, je trouve. Même si, après, tu n’arrives plus à l’être, agacé. Bref, Sam et leur chef sont tombés d’accord pour déclarer que la rouquine, Victoria, était prioritaire, et nous sommes repartis en chasse. Carlisle nous avait tuyautés de façon à ce que nous identifiions bien sa trace. Elle est arrivée aux falaises qui sont juste au nord du pays Makah, là où la frontière se confond avec la côte sur quelques kilomètres. Elle a filé par l’océan, comme la dernière fois. Le costaud et le calme voulaient qu’on les autorise à franchir la ligne pour qu’ils la poursuivent. On a refusé, bien sûr.

  — Bien. Enfin, vous avez été idiots, avec vos rivalités stupides, mais je suis contente. Emmett n’est jamais assez prudent. Il risquait d’être blessé.

  — Ton vampire a prétendu que nous avions attaqué sa bande d’innocents sans aucune raison ?

  — Non. Edward m’a raconté la même chose que toi, avec moins de détails seulement.

  — Ah bon ! maugréa-t-il en ramassant un galet qu’il expédia à une bonne centaine de mètres de là d’un geste désinvolte. Elle recommencera, j’imagine. On aura bien une autre occasion de la coincer.

  Je frissonnai. Il était évident qu’elle recommencerait. Edward m’en parlerait-il ? Rien de moins sûr. Il faudrait aussi que je garde à l’œil Alice, que je guette les signes indiquant si elle avait détecté une nouvelle tentative de Victoria. Jacob parut ne pas remarquer ma réaction. Il contemplait les vagues d’un air méditatif, une moue sur les lèvres.

  — À quoi penses-tu ? finis-je par demander après un long silence.

  — À ce que tu m’as dit. L’extralucide qui t’a vue sauter de la falaise et qui a cru que tu t’étais suicidée. Comment tout a dérapé ensuite… Te rends-tu compte que si tu m’avais attendu ainsi que je t’en avais priée la buv… Alice n’aurait été au cour
ant de rien ? La situation n’aurait pas changé, et nous serions dans mon garage, à l’heure qu’il est, comme tous les samedis. Il n’y aurait plus de vampires à Forks, et toi et moi…

  Il se tut, songeur. Ses regrets, sa façon de présupposer que l’absence de vampires à Forks serait une bonne chose me déconcertaient. La perte qu’il venait d’évoquer me serra le cœur.

  — Edward serait revenu, quoi qu’il en soit, objectai-je.

  — En es-tu bien certaine ? contra-t-il, aussitôt belliqueux.

  — La séparation… nous ne l’avons bien supportée, ni lui ni moi.

  Ses traits s’assombrirent, colériques, puis il se contrôla, respira un grand coup.

  — Sam est furieux contre toi, tu sais ? reprit-il.

  — Quoi ? Oh ! Il estime que, si je n’avais pas été là, ils n’auraient pas réintégré la ville, c’est ça ?

  — Non.

  — Quel est le problème, alors ?

  Jacob s’empara d’un nouveau galet qu’il se mit à tripoter.

  — Sam se rappelle… l’état dans lequel tu étais, expliqua-t-il d’une voix sourde, les yeux fixés sur la pierre noire. Billy évoquant l’inquiétude de Charlie, toi qui n’allais pas mieux. Puis tu as voulu sauter des falaises…

  Je tressaillis. Voilà une expérience que personne ne me laisserait jamais oublier, apparemment. Les prunelles de Jacob croisèrent brièvement les miennes.

  — Il croyait que tu avais autant de raisons que lui de haïr les Cullen. Aujourd’hui, il a l’impression… d’avoir été trahi. Parce que tu les as autorisés à réintégrer ta vie, comme s’ils ne t’avaient jamais fait de mal.

  — Eh bien, tu diras à Sam qu’il peut aller se…

  — Hé, regarde ça, m’interrompit-il.

  Il me montrait un aigle qui plongeait vers la mer d’une hauteur vertigineuse. L’oiseau redressa sa trajectoire au tout dernier moment, et seules ses griffes brisèrent la surface de l’eau, l’espace d’un court instant. Puis il s’envola en battant fort des ailes pour soulever le gros poisson qu’il venait de pêcher.

  — Ces choses-là arrivent tout le temps, murmura Jacob. La nature a ses règles, chasseur et proie, cycle infini de la vie et de la mort.

  La raison de cette leçon de sciences naturelles m’échappa. Sans doute essayait-il juste de changer de sujet de conversation. Il m’adressa un coup d’œil moqueur avant de poursuivre.

  — En revanche, le poisson n’essaye jamais d’embrasser l’aigle. Ce n’est pas dans l’ordre de la nature.

  Je lui opposai un sourire, en dépit de l’acidité qui m’emplissait la bouche.

  — Si ça se trouve, protestai-je, le poisson voudrait embrasser l’aigle. Qui saurait décrypter les pensées d’un poisson ? Et les aigles sont de beaux volatiles.

  — C’est donc à ça que ça se résume ? s’emporta-t-il brusquement. À l’apparence ?

  — Ne sois pas idiot, Jacob.

  — C’est l’argent, alors ?

  — Quel toupet ! m’offusquai-je en me levant. Je suis ravie de constater l’estime que tu me portes.

  Lui tournant le dos, je m’éloignai à grands pas.

  — Allez, ne te fâche pas ! s’écria-t-il en bondissant derrière moi pour attraper mon poignet et m’obliger à lui faire face. Je ne me moque pas, je te le jure. Je m’efforce de comprendre… ça me dépasse.

  Sous ses sourcils froncés, la fureur obscurcissait ses prunelles déjà sombres.

  — Je l’aime, rétorquai-je. Pour lui, pas parce qu’il est beau ou riche. Je préférerais d’ailleurs qu’il ne soit ni l’un ni l’autre. Cela comblerait un peu le gouffre qui nous sépare, même si ça n’empêcherait pas qu’il soit encore l’être le plus aimant, le plus généreux, le plus brillant et le plus décent qu’il m’ait été donné de rencontrer. Alors, oui, je l’aime. Évidemment que je l’aime. C’est si difficile à admettre ?

  — C’est carrément impossible.

  — Alors, éclaire ma lanterne. Sur quoi devrait se baser l’amour à ton avis, puisque moi, je me trompe ?

  — Pour commencer, je crois qu’il faut chercher l’âme sœur parmi sa propre espèce.

  — Flûte alors ! Me voilà condamnée à Mike Newton pour le restant de mon existence !

  Il recula et se mordit la lèvre. Mes paroles l’avaient blessé, mais j’étais trop en colère pour les regretter. Tout de suite du moins. Me lâchant, il croisa ses bras sur son torse et se tourna vers l’océan.

  — Je suis humain, bougonna-t-il, à peine audible.

  — Moins que Mike, ripostai-je, impitoyable. Alors, tu persistes à penser que l’appartenance à une même espèce est une condition essentielle ?

  — Ce n’est pas pareil. Moi, je n’ai pas choisi.

  J’éclatai d’un rire incrédule.

  — Parce que tu penses qu’Edward si ? Pas plus que toi, il n’a compris ce qui lui arrivait. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’est pas porté volontaire.

  Buté, Jacob secoua la tête.

  — Je te trouve drôlement hypocrite, mon vieux. De la part d’un loup-garou…

  — Ce n’est pas pareil, répéta-t-il en me toisant, furibond.

  — Je ne vois pas pourquoi. Tu pourrais te montrer un peu plus tolérant envers les Cullen. Tu ignores à quel point ils sont bons, Jake. Vraiment bons.

  — Ils ne devraient pas exister, se renfrogna-t-il encore. C’est contre nature.

  Je le contemplai longuement, ce dont il mit un moment à s’apercevoir.

  — Quoi ?

  — C’est toi qui oses parler de contre nature…

  — Bella ! soupira-t-il avec une intonation différente soudain, lasse, comme s’il était plus âgé que moi, un peu comme un parent ou un enseignant. Ce que je suis est né avec moi. Cela appartient à celui que je suis, à ma lignée, à la tribu. C’est à l’origine de notre survie. Et je reste humain.

  Reprenant ma main, il plaqua ma paume contre sa poitrine brûlante, me donnant à sentir les palpitations de son cœur à travers son T-shirt.

  — Les humains normaux ne conduisent pas leur moto comme toi, blaguai-je.

  Il eut un demi-sourire.

  — Ils se sauvent aussi devant les monstres. Et je n’ai jamais prétendu être normal. Juste humain.

  M’acharner dans la colère exigeait trop d’énergie. Je me détendis, tout en récupérant ma main.

  — Tu m’as l’air très humain, en effet, admis-je. Pour l’instant.

  — Je suis humain.

  Il regarda au-delà de moi, le visage lointain. Sa lèvre tremblait.

  — Oh, Jake ! chuchotai-je en attrapant ses doigts.

  Telle était la raison de ma présence ici. Voilà pourquoi j’étais prête à endurer la réception à laquelle j’aurais droit en rentrant à la maison. Parce que, sous la colère et les sarcasmes, Jacob souffrait. Cela se lisait dans ses yeux. J’ignorais comment le soulager, je savais juste qu’il était de mon devoir d’essayer. C’était le minimum. Je lui devais tant. Sa douleur me blessait. Il était une partie de moi, et cela ne changerait jamais.

  5

  Imprégnation

  — Tu tiens le choc, Jake ? D’après Charlie, tu vis une période difficile… pas d’amélioration en vue ?

  — Ce n’est pas grave, répondit-il en enroulant ses doigts autour des miens mais sans me regarder.

  Lentement, il m’entraîna vers l’arbre mort, tête baissée sur les galets multicolores. Je me rassis sur le tronc, lui préféra le sol humide et inconfortable. Peut-être pour mieux cacher ses émotions. Il ne me lâcha pas cependant.

  — Je ne suis pas venue ici depuis si longtemps, me mis-je à jacasser pour combler le silence J’ai sûrement loupé des tas de choses. Comment vont Sam et Emily ? Embry ? Quil a-t-il…

  Je m’interrompis en me rappelant que l’ami de Jacob était un sujet sensible.

  — Ah, Quil ! soupira-t-il.

  Cela s’était donc produit. Lui aussi avait rallié la meute.

  — Navrée, marmonnai-je.

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�� Ne va surtout pas lui dire ça ! s’exclama Jacob, à ma grande surprise.

  — Comment ça ?

  — Qu'il ne veut pas qu’on ait pitié de lui. Au contraire. Il est ravi. Enthousiaste.

  — Ah bon ?

  Je n’y comprenais plus rien. Les autres avaient été tellement déprimés à l’idée que leur ami subisse leur sort. Jake tourna la tête vers moi, sourit et leva les yeux au ciel.

  — Quil estime que c’est la meilleure chose qui lui soit arrivée. En partie parce que, maintenant, il n’est plus tenu à l’écart du secret, en partie parce qu’il est heureux d’avoir retrouvé ses potes. D’être de « ceux qui comptent ». Pas très surprenant quand on le connaît.

  — Ça lui plaît ?

  — Oui… ainsi qu’à la plupart d’entre nous. Il y a d’ailleurs des bons côtés… la vitesse, la liberté, la force, l’esprit de famille. Sam et moi sommes les seuls à avoir vraiment ressenti de l’amertume. Lui a dépassé ce stade depuis longtemps. Il n’y a plus que moi pour pleurnicher, désormais.

  Il rit de lui-même. Les questions se bousculaient dans ma tête.

  — Pourquoi Sam et toi êtes différents ? Et que lui est-il arrivé, à lui ? Quel est son problème ?

  — C’est une longue histoire, répondit Jacob, amusé par cette rafale.

  — Je t’ai raconté la mienne et je ne suis pas pressée de rentrer.

  Comme une grimace m’échappait à la perspective de l’accueil auquel j’aurais droit, Jake réagit.

  — Il va être furieux ?

  — Oui. Il déteste que je me mette dans des situations qu’il juge… périlleuses.

  — Fréquenter les loups-garous, par exemple.

  — Oui.

  — Tu n’as qu’à rester ici, alors. Je dormirai sur le divan.

  — Quelle idée géniale ! grommelai-je. Il n’hésitera pas à venir me chercher, dans ce cas.

  — Il oserait ?

  — S’il craignait pour ma vie, sans doute.

  — Alors, ma suggestion est excellente.

  — S’il te plaît, Jake. Cette attitude me met hors de moi.

  — Quelle attitude ?

  — Votre envie mutuelle de vous éliminer ! Ça me rend dingue. Est-il si compliqué de se comporter en êtres civilisés ?

 

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