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HÉSITATION

Page 13

by Stephenie Meyer


  « Ma mère s’occupait du foyer, de moi-même et de mes deux jeunes frères. Elle veillait à maintenir un ordre impeccable à la maison. J’étais à la fois sa priorité et sa préférée. Sans m’en rendre vraiment compte, je devinais que mes parents ne se satisfaisaient pas de ce qu’ils avaient, bien que cela dépassât de loin ce qu’avait la majorité. Ils désiraient plus, ils nourrissaient des ambitions sociales. Ma beauté était un don du ciel, ils y décelaient un potentiel qui m’échappait.

  « Car, moi, j’étais heureuse, tout bêtement, ravie d’être moi, Rosalie Hale. Flattée que le regard des hommes me suive partout où j’allais, et ce dès mes douze ans. Enchantée que mes amies bavent d’envie lorsqu’elles touchaient mes cheveux. Contente que ma mère soit fière de moi, que mon père aime à m’offrir de jolies robes.

  « Je savais ce que j’attendais de la vie et, apparemment, aucun obstacle ne se dresserait jamais devant moi. J’aspirais à être chérie, adulée. Je rêvais d’un grand mariage fleuri, je me voyais remonter l’allée de l’église au bras de mon père sous les yeux de toute la ville ébahie par ma splendeur. L’admiration des autres m’était aussi indispensable que l’oxygène. J’étais sotte et superficielle, mais radieuse.

  Rosalie semblait amusée par cette description d’elle-même.

  — L’influence de mes parents sur moi était telle que je finis par désirer l’aisance matérielle, moi aussi. Une belle demeure aux meubles élégants qu’une autre entretiendrait, une cuisine moderne où une autre préparerait les repas. Oui, j’étais sans profondeur, très jeune, et certaine d’obtenir ce que je souhaitais.

  « J’aspirais cependant à d’autres buts, plus authentiques. Un, en particulier. Ma meilleure amie, Vera, s’était mariée à dix-sept ans à peine. Elle avait épousé un homme auquel mes parents n’auraient pas accordé un regard — un charpentier. Un an plus tard, elle avait eu un fils, un joli petit garçon avec des fossettes et des boucles brunes. Pour la première fois de mon existence, j’éprouvai en le voyant une jalousie profonde.

  Elle tourna vers moi ses prunelles insondables.

  — C’était une autre époque. J’avais ton âge, mais j’étais déjà prête à affronter l’existence. Je désirais enfanter, gérer ma maison, vivre auprès d’un mari qui m’embrasserait en rentrant le soir du travail. Exactement comme Vera. Si ce n’est que j’avais à l’esprit une demeure très différente de la sienne…

  J’avais du mal à imaginer l’univers de Rosalie. Son histoire ressemblait à un conte de fées. Je me rendais également compte, un peu perplexe, que son monde avait été très proche de celui qu’Edward avait connu en tant qu’humain, celui dans lequel il avait grandi. Tandis que Rosalie méditait en silence, je me demandai si mon environnement était aussi déconcertant pour lui que l’était pour moi celui de sa sœur. Poussant un soupir, cette dernière reprit son récit, la voix désormais dénuée de toute nostalgie.

  — Nous avions notre famille royale, à Rochester. Les King. Amusant, non ? Royce King possédait la banque employant mon père ainsi que presque toutes les autres affaires rentables de la ville. C’est ainsi que son fils, Royce King, deuxième du nom, me rencontra.

  Sa bouche se tordit quand elle prononça ce nom.

  — Comme il était censé reprendre les rênes de la banque, poursuivit-elle, il se mit à diriger les différents services les uns après les autres. Deux jours après son arrivée dans le département de mon père, ma mère oublia fort opportunément de donner son déjeuner à ce dernier. Je me souviens de ne pas avoir compris son insistance à ce que je mette ma robe d’organdi blanc et me coiffe, rien que pour aller le lui porter.

  Elle éclata d’un rire sans joie.

  — Je ne remarquai pas spécialement le regard de Royce, ce jour-là, j’étais tellement habituée à l’admiration des hommes. Le soir même pourtant, on livra des roses. À partir de là, et durant tout le temps où il me courtisa, il me fit envoyer un bouquet de ces fleurs. Au point que ma chambre en était surchargée, et que leur parfum m’accompagnait partout, y compris quand je sortais.

  « Royce était beau. Il avait des cheveux plus clairs que les miens, des yeux bleu pâle. Il déclara plus tard que les miens étaient des violettes, et celles-ci se mirent à accompagner les roses. Mes parents approuvaient cette fréquentation, et c’est une litote. Leur rêve s’accomplissait. Royce semblait être tout ce dont j’avais rêvé, d’ailleurs. Le prince charmant surgi pour me transformer en princesse. Il était ce que j’avais voulu, ce que j’espérais. Nos fiançailles eurent lieu au bout de deux mois.

  « Nous ne passions guère de temps seuls. Royce m’avait confié qu’il avait de lourdes responsabilités à la banque et, quand nous nous retrouvions, il appréciait que les gens nous regardent, qu’ils me voient à son bras. Cela me plaisait aussi. Il y eut de nombreuses fêtes, des bals, de jolies tenues. Toutes les portes s’ouvraient devant les King, à qui l’on déroulait le tapis rouge.

  « On projeta le mariage le plus onéreux qui soit. Exactement ce que j’avais désiré. J’étais sur un petit nuage. Lorsque je rendais visite à Vera, je ne ressentais plus de jalousie. J’imaginais mes enfants blonds jouant sur les vastes pelouses de la propriété des King et j’avais pitié de mon amie.

  Rosalie s’interrompit brusquement, serra les dents, et je compris que l’horreur allait venir. Comme elle l’avait promis, il n’y aurait pas de fin heureuse. Était-ce pour cela qu’elle était plus amère que les autres Cullen ? Parce qu’elle avait touché du doigt ses désirs humains avant qu’ils ne lui fussent arrachés ?

  — Un soir, j’étais chez Vera, continua-t-elle en chuchotant, le visage lisse comme du marbre, dur comme la pierre aussi. Son petit Henry était adorable, tout sourires et fossettes. Il commençait à se tenir assis. Vera me raccompagna à la porte, le bébé dans les bras, son mari à côté d’elle, enlaçant sa taille. Il l’avait embrassée sur la joue à un moment où il avait cru que je ne les regardais pas. Ce geste m’avait alertée. Lorsque Royce m’embrassait, c’était légèrement différent, pas aussi tendre. J’avais repoussé cette pensée. Royce était mon prince. Un jour, je serais sa reine.

  En dépit de l’obscurité, il me sembla qu’elle pâlissait, elle déjà si blanche.

  — Les rues étaient sombres, les réverbères déjà éteints, enchaîna-t-elle, presque inaudible. Je ne m’étais pas rendu compte qu’il était si tard. Il faisait froid. Très froid, la fin avril. Le mariage était prévu pour dans une semaine, et le mauvais temps m’inquiétait. Je me dirigeai rapidement en direction de la maison. Je me rappelle cela très clairement. Je me souviens de chaque détail de cette nuit-là. Je m’y suis accrochée avec tant de force, au début. Je n’ai pensé à rien d’autre. Voilà pourquoi la mémoire m’en est restée alors que tellement d’autres souvenirs plus agréables se sont entièrement effacés.

  « Oui, la météo me donnait du souci. Je ne voulais pas être obligée de rapatrier la cérémonie, prévue dans le jardin, à l’intérieur. J’étais à quelques rues de chez moi quand je les entendis. Un groupe d’hommes attroupés autour d’un lampadaire brisé, riant trop fort. Ivres. Je regrettai de ne pas avoir appelé mon père pour qu’il m’escorte à la maison, mais le trajet était court, cela m’avait paru sot. Soudain, il me héla.

  « — Rose ! hurla-t-il, et ses camarades rigolèrent bêtement.

  « Ces ivrognes étaient bien habillés, ce qui m’avait échappé. Il s’agissait de Royce et de quelques-uns de ses amis, des gosses de riches.

  « — Voilà ma Rose ! brailla mon futur époux, s’esclaffant avec la bande, l’air tout aussi idiot qu’eux. Tu es dehors bien tard, chérie. Tu nous as fait attendre si longtemps que nous sommes transis.

  « Je ne l’avais encore jamais vu boire. Un petit verre par-ci par-là, lors de soirées, rien de plus. Il m’avait avoué ne pas aimer le champagne. Je n’avais pas compris qu’il préférait les boissons beaucoup plus fortes. Il avait un nouvel ami, venu d’Atlanta.

  « — Qu’est-ce que je te disais, John ? croassa-t-il en m’attrapan
t par le bras pour m’attirer à lui. N’est-elle pas plus mignonne que toutes tes fleurs de Georgie ?

  « Le John en question était brun et mat de peau. Il m’inspecta comme un maquignon une jument.

  « — Difficile de juger, répondit-il avec un accent du sud traînant. On ne voit rien, sous ces fanfreluches.

  « Ils rirent, Royce inclus. Soudain, ce dernier m’ôta brutalement ma veste, une veste qu’il m’avait offerte, cassant au passage les boutons qui se répandirent par terre.

  « — Montre-lui donc tes attributs ! s’exclama-t-il, hilare en me retirant mon chapeau cette fois.

  « Les épingles m’arrachèrent des cheveux, et je poussai un cri de souffrance. Cela sembla leur plaire… ma souffrance.

  Rosalie me fixa soudain, comme si elle avait oublié ma présence. Mon visage devait être aussi blanc que le sien. À moins que je ne fusse verte.

  — Je t’épargne la suite, reprit-elle. M’abandonnant sur le pavé, ils s’éloignèrent en titubant, sans cesser de rire. Ils me croyaient morte. La bande se moquait de Royce, qui manquait par trop de patience.

  « J’attendis mon trépas. Le froid me dérangeait, ce qui me surprit, au regard de ma douleur. Il se mit à neiger, et je me demandai pourquoi je ne mourais pas. J’avais hâte. Pour que ma souffrance cesse. Cela était si long… Ce fut alors que Carlisle me découvrit. Attiré par l’odeur du sang, il était venu aux nouvelles. Je me souviens avoir été vaguement irritée par ses gestes, ses tentatives pour me sauver. Je n’avais jamais aimé le docteur Cullen, sa femme et son frère. À l’époque, c’est ce qu’Edward prétendait être, son frère. J’étais vexée qu’ils soient plus beaux que moi, surtout les hommes. Ils ne se mêlaient pas à la bonne société, cependant, et je ne les avais vus qu’une ou deux fois.

  « Je crus ma dernière heure arrivée quand il me prit dans ses bras et s’enfuit. Sa vitesse était telle que j’avais le sentiment de voler. Je fus effarée en constatant que la peine physique ne s’estompait pas…

  « Je revins à moi dans une pièce claire et tiède, puis reperdis conscience, heureuse que la douleur ait commencé à se dissiper. Brusquement, une chose acérée s’enfonça dans ma gorge, mes poignets, mes chevilles. Sous le choc, je hurlai, pensant qu’il m’avait amenée ici pour m’infliger de nouvelles tortures. Un feu se répandit en moi, et je le suppliai de me tuer. Lorsque Esmé et Edward rentrèrent, ils le conjurèrent d’en finir. Carlisle resta à mon chevet, me tenant la main, me priant de lui pardonner, promettant que ce serait bientôt fini. Il me raconta tout, je l’écoutai quelquefois. Il m’expliqua qui il était, celle que j’étais en train de devenir. Je ne le crus pas. Il se confondait en excuses à chacun de mes cris.

  « Edward était furieux. Je me souviens qu’ils discutèrent de mon cas. Je les entendis. Il m’arrivait de cesser de m’époumoner, car cela empirait ma souffrance.

  « — À quoi as-tu pensé, Carlisle ? s’énerva Edward. Rosalie Hale ?

  (Rosalie imitait son frère à la perfection.)

  — Le ton sur lequel il prononçait mon nom me déplut. Comme si je n’étais pas quelqu’un de bien.

  « — Je ne pouvais pas la laisser mourir, murmura Carlisle. C’était trop horrible. Un tel gâchis.

  « — Je sais, admit Edward avec un dédain qui me fâcha.

  « J’ignorais alors qu’il lisait dans les pensées de son père, qu’il voyait ce dont Carlisle avait été témoin.

  « — Un tel gâchis, répéta ce dernier en chuchotant. Il m’était impossible de l’abandonner.

  « — Naturellement, renchérit Esmé.

  « — Des gens meurent tous les jours, lui rappela Edward avec dureté. Tu ne crois pas qu’elle est un peu trop reconnaissable ? Les King ne manqueront pas de lancer une vaste battue pour la retrouver, ne serait-ce pour que personne n’identifie le monstre responsable de ce drame.

  « Je fus heureuse de découvrir qu’ils savaient Royce coupable. Ma transformation était presque terminée, ce dont je n’avais pas encore conscience. Je recouvrais mes forces, pouvais désormais me concentrer sur ce qu’ils disaient. La douleur commençait à se dissiper, au niveau de mes doigts du moins.

  « — Qu’allons-nous faire d’elle ? demanda Edward.

  « — C’est à elle de décider, soupira Carlisle. Elle souhaitera peut-être partir de son côté.

  « Ce qu’il m’avait raconté m’avait suffisamment convaincue pour que ces paroles me terrifient. Je savais que ma vie avait pris fin, qu’il n’y avait pas de retour en arrière possible. L’idée d’être seule m’était insupportable. Lorsque la souffrance s’acheva enfin, ils me réexpliquèrent ce que j’étais devenue. Je ne mis plus rien en doute. J’avais soif, ma peau était dure, mes yeux rouges et brillants.

  « Superficielle comme je l’étais, je me rassurai en découvrant pour la première fois mon reflet dans un miroir. Malgré mes prunelles, j’étais plus belle que jamais. Il allait du reste me falloir un certain temps pour accuser ma beauté de ce qui était arrivé, pour que je prenne la mesure de sa malédiction. Pour regretter de ne pas avoir été… sinon laide, du moins banale. Comme Vera. Ainsi, j’aurais épousé quelqu’un qui m’aimait pour moi, j’aurais eu des bébés. C’était ce que j’avais désiré depuis le début. Aujourd’hui encore, je n’estime pas qu’il s’agissait là d’exigences outrancières.

  Elle se plongea dans ses réflexions pendant quelques instants, et je me demandai si elle avait oublié ma présence. Puis elle me sourit, l’air triomphant tout à coup.

  — Tu sais, me confia-t-elle fièrement, mon dossier est presque aussi vierge que celui de Carlisle. Meilleur que celui d’Esmé. Mille fois meilleur que celui d’Edward. Je n’ai jamais goûté au sang humain. Je n’ai assassiné que cinq hommes, en prenant soin néanmoins de ne pas répandre leur sang, car je savais que je ne pourrais y résister. Or, je refusais qu’un seul atome d’eux me contamine.

  « J’ai gardé Royce pour la fin. Je voulais qu’il ait entendu parler de la mort de ses amis et deviné ce qui l’attendait. Je désirais que la peur aggrave son trépas. Ç’a fonctionné. Lorsque je l’ai rattrapé, il se terrait dans une pièce dépourvue de fenêtre, à l’abri d’une porte épaisse comme celle d’un coffre-fort devant laquelle des hommes armés montaient la garde. Oh, pardon ! J’avais oublié ces deux-là. Cela fait sept meurtres, donc. J’en suis venue à bout en quelques secondes.

  « Pour Royce, j’en ai rajouté. J’ai agi de manière théâtrale, puérile. Je portais ma robe de mariée, que j’avais dérobée pour l’occasion. Quand il m’a vue, il a hurlé de terreur. Il a d’ailleurs beaucoup crié, cette nuit-là. Le liquider en dernier était une bonne idée, cela m’a aidée à mieux me contrôler, à l’achever plus lentement…

  Une fois encore, elle se tut, me jeta un coup d’œil penaud.

  — Désolée, s’excusa-t-elle. Je t’effraye, n’est-ce pas ?

  — Ça va, mentis-je.

  — Je me suis laissé entraîner.

  — Ne t’inquiète pas pour ça.

  — Je suis surprise qu’Edward ne t’en ait pas dit plus à mon propos.

  — Il n’aime pas parler des autres en leur absence. Il a l’impression de les trahir, dans la mesure où il sait toujours plus que ce qu’il est censé entendre, à cause de sa faculté de lire dans leurs pensées.

  — Je ne le respecte pas assez, admit Rosalie en souriant. C’est vraiment quelqu’un de bien.

  — Tout à fait d’accord.

  — Je m’en doute. Avec toi aussi, je me suis montrée injuste, Bella. T’a-t-il raconté pourquoi ou a-t-il estimé que cela était trop confidentiel également ?

  — Il a mentionné mon statut d’humaine. Tu as du mal à accepter qu’un extérieur sache.

  — Pour le coup, je me sens réellement coupable. Il a été trop gentil avec moi, je n’en méritais pas tant. Ce garçon est un joli menteur.

  Quand elle riait, elle paraissait se réchauffer, un peu comme si elle avait baissé sa garde, ce qui ne s’était jamais produit en ma présence.

  — Ah bon ? m�
�écriai-je. Il a menti ?

  — Le mot est un peu fort. Simplement, il ne t’a pas tout avoué. Ce qu’il t’a expliqué est vrai, mais… c’est gênant, vois-tu. En réalité, je t’ai d’abord jalousée parce qu’il te désirait, et pas moi.

  La peur me submergea aussitôt. Dans la lumière argentée de la lune, Rosalie était d’une beauté incomparable. Je n’étais en aucun cas en mesure de rivaliser avec elle.

  — Mais tu aimes Emmett, murmurai-je.

  — Je ne désire pas Edward, Bella. Je l’aime comme un frère, bien qu’il m’ait irritée, au début. Cependant, j’étais habituée à ce que les hommes me convoitent. Or, lui ne s’intéressait nullement à moi. Cela m’a énervée, offensée. Puis j’ai cessé de me tracasser quand j’ai constaté que personne ne l’émouvait. Y compris quand nous avons rejoint le clan de Tanya, à Denali. Edward n’a marqué de préférence pour aucune de ces femmes. Puis il t’a rencontrée.

  Elle se tut, m’interrogea du regard, étonnée par mes lèvres pincées. Je ne l’avais écoutée que d’une oreille sitôt qu’elle avait évoqué les femmes de Denali.

  — Tu es jolie, s’empressa-t-elle de préciser, en interprétant mal mon expression. Simplement, il te trouvait plus attirante que moi, et je suis assez vaine pour m’en offusquer.

  — Cela ne t’ennuie plus que lui et moi soyons ensemble ? Toi comme moi savons que tu es la personne la plus belle du monde.

  Avoir à prononcer ces paroles si évidentes déclencha mon rire. Il était étrange que Rosalie eût besoin d’être rassurée sur ce point. Elle joignit son hilarité à la mienne.

 

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