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HÉSITATION

Page 14

by Stephenie Meyer

— Merci, Bella. Non, ça ne me gêne plus. Edward a toujours été un peu étrange.

  — Pourtant, tu continues à ne pas m’aimer, soufflai-je.

  — J’en suis désolée.

  Le silence s’installa, Rosalie donnant l’impression de ne pas souhaiter s’étendre davantage.

  — Accepterais-tu de m’expliquer pourquoi ? finis-je par demander. Ai-je commis quelque acte qui…

  Me reprochait-elle d’avoir mis sa famille — son Emmett — en danger ? À de multiples reprises — James, Victoria à présent…

  — Non, tu n’es coupable de rien, murmura-t-elle. Pas encore, du moins.

  Je la dévisageai, perplexe.

  — N’est-ce pas évident ? enchaîna-t-elle, soudain plus passionnée. Tu as tout. Tout ce qui me manque, une vie pleine et entière devant toi. Or, tu vas bientôt la jeter aux orties. Comprends que je serais prête à n’importe quoi pour être à ta place. Tu as le choix qu’on ne m’a pas laissé, et tu optes pour le mauvais !

  Sa soudaine férocité déclencha mes frissons. Me rendant compte que j’avais la bouche ouverte, je la refermai. Longtemps, elle me fusilla du regard, puis ses yeux s’éteignirent, et elle perdit tout éclat.

  — Et moi qui pensais être capable d’en parler avec calme, soupira-t-elle en secouant la tête. C’est aussi difficile maintenant qu’alors, à l’époque où ça n’était que vanité.

  Elle se perdit dans la contemplation de la lune. Plusieurs minutes passèrent avant que je ne rompe sa rêverie.

  — M’apprécierais-tu davantage si je décidais de rester humaine ?

  — Peut-être, répondit-elle en me gratifiant d’une ébauche de sourire.

  — Tu as fini par obtenir une sorte de happy end, lui rappelai-je. Grâce à Emmett.

  — En partie. Je l’ai sauvé des griffes d’un ours, rapporté à Carlisle, tu connais l’histoire. Mais sais-tu pourquoi j’ai empêché la bête de le dévorer ?

  — Non.

  — Ses boucles noires… les fossettes de douleur qui se dessinaient sur ses joues… son étrange innocence, déplacée sur ce visage d’homme… il m’a rappelé le petit garçon de Vera, Henry. Je ne voulais pas qu’il meure. Au point où, tout en haïssant ma vie, j’ai été assez égoïste pour prier Carlisle de le transformer.

  « Je n’étais pas digne d’autant de chance. Emmett représente tout ce que j’aurais demandé à la vie si je m’étais suffisamment connue pour savoir que demander alors. Il correspond exactement à la personne dont quelqu’un comme moi a besoin. Bizarrement, c’est réciproque. Cela a fonctionné mieux que je ne m’y attendais. Nous ne serons jamais que deux, cependant. Lui et moi ne nous assiérons pas sur une véranda, chenus, entourés par nos petits-enfants.

  « Mes regrets, mes aspirations t’étonnent, sans doute. Par bien des aspects, tu es beaucoup plus mûre que moi au même âge. Par d’autres… il y a tant de choses auxquelles tu n’as pas sérieusement réfléchi. Tu es trop jeune pour savoir ce que tu voudras dans dix, quinze ans. Et trop jeune pour y renoncer sans y avoir réfléchi au préalable. Dès lors que la permanence est en jeu, la circonspection s’impose, Bella.

  Elle me tapota la tête, sans condescendance cependant.

  — Songes-y. Ton choix sera irrémédiable. Esmé nous a eus en guise de substituts… Alice a tout oublié de sa période humaine, alors elle ne souffre pas du manque. Toi en revanche, tu te rappelleras. C’est un gros sacrifice.

  La récompense en valait la peine, pensai-je sans le formuler.

  — Merci d’avoir partagé tout cela avec moi, Rosalie. Je suis heureuse… de mieux te connaître.

  — Excuse-moi d’avoir été aussi monstrueuse. Je vais tâcher de m’amender, dorénavant.

  Nous échangeâmes un grand sourire. Nous n’étions pas encore amies, mais la haine qu’elle avait éprouvée finirait par disparaître, j’en étais certaine.

  — Je vais te laisser dormir, déclara-t-elle en regardant le lit avant de pincer les lèvres. Tu es agacée qu’il te retienne ainsi prisonnière. Ne sois pas trop dure avec lui quand il rentrera. Il t’aime plus que tu ne le mesures. Il est terrifié quand il s’éloigne de toi.

  Elle se leva et, tel un fantôme, gagna la sortie.

  — Bonne nuit, Bella, chuchota-t-elle en refermant la porte derrière elle.

  Après cette conversation, j’eus du mal à m’endormir.

  Lorsque je sombrai, je fus la proie d’un cauchemar. Je rampais sur les pavés froids et sombres d’une rue inconnue, de légers flocons de neige tombaient, je laissais une traînée de sang sur la chaussée. Un ange en longue robe blanche m’observait d’un air réprobateur.

  Le lendemain, Alice me conduisit au lycée. J’étais de mauvaise humeur. Je manquais de sommeil, ma privation de liberté n’en était que plus dure à tolérer.

  — Ce soir, m’annonça-t-elle, nous irons à Olympia, si tu veux. Ou ailleurs. Sympa, non ?

  — Et si tu te contentais de m’enfermer à la cave en oubliant ces sucreries, hein ?

  — Il me reprendra la Porsche, s’offusqua-t-elle. Je me débrouille mal. Tu es censée t’amuser.

  — Ce n’est pas ta faute, marmonnai-je, envahie par un incompréhensible sentiment de culpabilité. Je te retrouve à la cantine.

  Je m’éloignai à pas lourds vers mon cours d’anglais. Sans Edward, la journée promettait d’être insupportable. Je boudai ainsi durant une heure, très consciente que mon attitude n’arrangeait rien. Lorsque la cloche retentit, je me levai sans enthousiasme. Mike me tint la porte.

  — Edward est parti en randonnée ? s’enquit-il aimablement alors que nous émergions sous la bruine.

  — Oui.

  — Ça te dit de sortir ce soir ?

  Comment pouvait-il nourrir pareil espoir ?

  — Désolée, ronchonnai-je, c’est impossible. Je suis invitée ailleurs.

  Il me jeta un coup d’œil surpris.

  — Qui va…

  Il fut interrompu par un rugissement en provenance du parking. Tous les élèves se retournèrent et virent, désarçonnés, une moto noire s’arrêter dans un crissement de pneus près du trottoir. Jacob agita la main.

  — Cours, Bella, cours ! me hurla-t-il pour couvrir le bruit du moteur.

  Je me figeais puis compris. Je regardai brièvement Mike. Je n’avais que quelques secondes. Alice oserait-elle me retenir en public ?

  — Je me suis sentie mal et suis rentrée chez moi, d’accord ? lançai-je à Mike, tout excitée.

  — Très bien.

  Je l’embrassai vivement sur la joue.

  — Merci, Mike, je te le revaudrai.

  Sur ce, je déguerpis. Jacob fit demi-tour, hilare, et je sautai derrière lui avant d’enrouler mes bras autour de sa taille. J’eus le temps d’apercevoir Alice près de la cafétéria, les yeux rageurs, les lèvres retroussées sur un rictus mauvais. Je lui adressai un regard d’excuse. Puis nous filâmes, si vite que je laissai mon estomac sur place.

  — Accroche-toi ! brailla Jake.

  J’enfouis ma tête dans son dos tandis qu’il fonçait sur la nationale. Il ralentirait lorsque nous atteindrions la frontière du territoire Quileute. Il me suffisait de tenir jusque-là. En silence, je priai pour qu’Alice ne nous suive pas, et que Charlie ne nous voie pas.

  Je n’eus effectivement aucune difficulté à deviner que nous avions atteint la zone de sécurité, car la moto perdit de la vitesse, Jacob se redressa et partit d’un immense éclat de rire.

  — On les a eus ! s’écria-t-il. Sacrée évasion, hein ?

  — Bien joué, Jake.

  — Je me suis souvenu de ce que tu m’avais raconté sur la sangsue incapable de deviner mes intentions. Je suis content que tu n’y aies pas songé, toi. Sinon, elle ne t’aurait pas autorisée à aller au bahut.

  — C’est bien pourquoi je ne l’ai même pas envisagé.

  — Alors, qu’as-tu envie de faire, aujourd’hui ?

  — Tout ce que tu voudras !

  Nous rîmes. Quel bonheur d’être libre !

  8

  Mauvais caract�
�re

  Une fois de plus, nous nous retrouvâmes à arpenter la plage sans but précis. Jacob ne cessait de se rengorger d’avoir mis au point mon escapade.

  — Penses-tu qu’ils vont venir te chercher ? s’enquit-il d’une voix pleine d’espoir.

  — Non, affirmai-je avec certitude. En revanche, ils seront furieux après moi quand je rentrerai.

  — Alors, reste, proposa-t-il de nouveau en ramassant un galet qu’il lança dans les vagues.

  — Voilà qui ravirait Charlie.

  — Il n’aurait rien contre.

  Je ne relevai pas, il avait sans doute raison, ce qui me mettait hors de moi. La préférence évidente de mon père pour mes amis Quileute était injuste. Aurait-il réagi ainsi s’il avait su que je devais choisir entre des vampires et des loups-garous ?

  — Raconte-moi le dernier scandale qui secoue la meute, lançai-je d’un ton léger.

  Jacob se figea sur place et me toisa, choqué.

  — Quoi ? me défendis-je. Je plaisantais.

  — Ah…

  Il détourna les yeux. J’attendis qu’il se remette en route, mais il semblait perdu dans ses pensées.

  — Il y a vraiment un scandale ? m’étonnai-je.

  — J’oublie à quoi ça ressemble de ne pas être constamment au courant de tout, rigola Jacob avec amertume. D’avoir un endroit intime et silencieux dans un coin de la tête.

  Nous avançâmes pendant quelques instants sans rien ajouter, puis je le relançai.

  — Alors, de quoi s’agit-il, maintenant ?

  Il hésita, soupesant ce qu’il pouvait ou non me révéler.

  — L’imprégnation de Quil a eu lieu, soupira-t-il ensuite. Cela en fait trois, à présent. Nous autres, qui restons en plan, commençons à nous inquiéter. Si ça se trouve, c’est plus courant que ce que les légendes laissent entendre…

  Il s’interrompit, me dévisagea, sourcils froncés.

  — Qu’est-ce que tu as à me regarder comme ça ? demandai-je, gênée.

  — Rien.

  Il reprit sa marche. Sans y prêter attention apparemment, il s’empara de ma main. Notre image s’imposa à moi — un couple se promenant sur la grève — et je faillis objecter. Mais il en avait toujours été ainsi avec Jacob, et je n’avais guère de raison de me mettre dans tous mes états.

  — Pourquoi cet événement provoque-t-il une histoire ? m’enquis-je quand je compris qu’il n’avait pas l’intention de continuer de lui-même. Est-ce parce qu’il est le plus récent de vous tous ?

  — Non, rien à voir.

  — Quoi, alors ?

  — Encore une de ces choses que mentionnent les légendes, marmotta-t-il. Quand cesserons-nous d’être surpris par leur véracité ?

  — Tu craches le morceau ou il faut que je devine ?

  — Tu n’y arriveras pas. Bon, tu te souviens que, jusqu’à récemment, Quil n’était pas très proche de nous. Il n’a donc pas beaucoup fréquenté la maison d’Emily.

  — Il s’est imprégné d’Emily, lui aussi ? m’exclamai-je.

  — Non ! Ne cherche pas, tu ne trouveras pas. Emily a reçu la visite de ses deux nièces, il y a quelque temps, et Quil a rencontré… Claire.

  — Et Emily ne souhaite pas que sa nièce soit avec un loup-garou ? Voilà qui est un peu hypocrite.

  Je comprenais cependant qu’elle plus que toute autre réagisse ainsi, et je revis les cicatrices qui marquaient son visage et son bras droit. Sam avait perdu le contrôle de lui-même, une fois, une seule, alors qu’il était près d’elle. Cela avait suffi… Je me remémorai la souffrance qui nimbait les prunelles de Sam quand il regardait les blessures qu’il avait infligées à sa bien-aimée. Que cette dernière souhaitât protéger sa nièce de pareille mésaventure n’avait rien d’étonnant.

  — Tu es à des kilomètres de la vérité, rétorqua Jacob. Emily n’a rien contre. Le problème, c’est qu’il est… un peu tôt.

  — Comment ça ?

  — Essaye de ne pas porter de jugement hâtif, d’accord ?

  J’acquiesçai.

  — Claire a deux ans.

  Il se mit à pleuvoir à verse, je clignai des paupières pour chasser les gouttes qui m’aveuglaient. Jake attendait, le visage impénétrable. Comme d’habitude, il n’avait pas de veste, et son T-shirt noir était constellé de taches plus sombres, tandis que ses cheveux dégoulinaient.

  — Quil… s’est imprégné d’une… enfant de deux ans ? finis-je par articuler.

  — Cela se produit parfois. Du moins c’est ce que prétendent nos histoires.

  Il ramassa un autre galet, l’envoya valser dans l’eau.

  — Mais ce n’est qu’un bébé !

  — Quil ne vieillira pas, me rappela-t-il d’une voix acide. Il n’aura qu’à patienter durant deux décennies.

  — Je… je suis estomaquée.

  En réalité, j’étais horrifiée, même si je m’efforçais de ne pas critiquer. Jusqu’à présent, et depuis que j’avais découvert qu’ils n’étaient pas responsables de la série de meurtres dont je les avais un temps soupçonnés, il n’y avait rien eu concernant les loups-garous qui m’eût gênée. Là, cependant…

  — Tu portes des jugements, m’accusa-t-il. Je le lis sur tes traits.

  — Excuse-moi. Mais ça flanque la frousse.

  — Tu n’y piges rien ! s’emporta-t-il, véhément soudain. J’ai assisté au phénomène, je l’ai lu dans les yeux de Quil. Il n’y a rien de romantique là-dedans, pour lui… pas encore. C’est tellement difficile à décrire. Ça n’a rien à voir avec un coup de foudre, ça ressemble plutôt à… la gravité. Lorsque tu vois ton âme sœur, c’est comme si, tout à coup, tu ne dépendais plus de l’attraction terrestre, mais de celle qu’elle exerce sur toi. Plus rien ne compte, sauf elle. Tu ferais n’importe quoi pour elle, tu deviendrais n’importe qui. Tu te transformes en celui qu’elle veut, protecteur, amant, ami ou frère. Quil sera le meilleur grand frère que Claire n’aura jamais. Pas un bébé sur la planète ne bénéficiera d’autant de soins que cette petite fille. Plus tard, quand elle aura besoin d’un confident, il sera plus compréhensif et digne de confiance que n’importe qui. Adulte, il lui apportera le même bonheur que celui que partagent Emily et Sam.

  Une étrange amertume teinta ces dernières paroles.

  — Mais elle, lui laisse-t-on l’opportunité de choisir ? demandai-je.

  — Naturellement. Pourquoi rejetterait-elle Quil, cependant ? Il sera sa moitié, comme s’il n’avait été créé que pour elle.

  Nous fîmes quelques pas en silence, puis je m’arrêtai pour lancer à mon tour un galet dans l’océan. Il retomba piteusement sur la grève, à quelques mètres de l’eau, ce qui déclencha les rires moqueurs de Jacob.

  — Tout le monde ne peut être doté d’une force monstrueuse, murmura-t-il en soupirant.

  — Quand penses-tu que cela t’arrivera ?

  — Jamais ! répondit-il aussitôt.

  — Ce n’est pas une chose que tu peux contrôler, si je ne m’abuse ?

  Il se tut. Inconsciemment, nous avions tous deux ralenti, avancions à peine maintenant.

  — En effet, admit-il. Pour autant, tu dois voir l’objet de l’imprégnation, celle qui t’est destinée.

  — Et tu crois que, parce que tu n’as pas encore rencontré la tienne, elle n’existe pas ? Pardonne-moi, Jacob, mais tu ne connais pratiquement rien du monde. Encore moins que moi.

  — C’est vrai, reconnut-il à voix basse avant de me transpercer de ses prunelles sombres. Sauf que je ne vois personne d’autre que toi, Bella. Y compris quand je ferme les yeux et que j’essaye de penser à autre chose. Interroge Quil et Embry. Ça les rend dingues.

  Je baissai la tête. Nous ne bougions plus. Le seul bruit était celui des vagues s’abattant sur le sable, fracas qui dissimulait le clapotis de la pluie.

  — Je ferais mieux de rentrer, chuchotai-je.

  — Non ! protesta-t-il, déstabilisé.

  Je le regardai. Il avait l’air anxieux.

  — Tu as la journée devant toi, non ? L
e buveur de sang est toujours absent.

  Je le toisai.

  — Désolé, s’empressa-t-il de s’excuser.

  — J’ai en effet toute la journée, Jake. N’empêche…

  — Je suis navré, se défendit-il en levant les mains. Je te promets de ne plus parler ainsi. D’être moi.

  — Il y a ce que tu penses, soupirai-je.

  — Ne t’inquiète pas pour cela, insista-t-il avec un sourire forcé. Préviens-moi seulement si je t’offense.

  — N’empêche…

  — Viens, retournons chercher nos motos. Il faut que tu conduises régulièrement si tu tiens à ne pas perdre le coup.

  — Je n’ai pas franchement le droit de…

  — Et qui te l’interdit ? Charlie ou la sang… lui ?

  — Les deux.

  Il m’adressa le sourire que j’aimais, redevenant le garçon solaire et chaleureux qui me manquait tant. Je fus forcée de me dérider également. L’averse s’estompa, se transformant en bruine.

  — Je te promets de garder le secret, s’esclaffa-t-il.

  — Pas auprès de tes amis.

  — Je te jure de ne pas y penser.

  — Si je me blesse, c’est que j’aurai trébuché.

  — Tout ce que tu voudras.

  Nous prîmes les motos et nous baladâmes autour de La Push jusqu’à ce que la pluie rende les chemins trop boueux. De plus, Jacob affirma qu’il allait s’évanouir s’il ne mangeait pas. Billy m’accueillit avec décontraction, à croire que ma réapparition n’impliquait rien d’autre que mon envie de passer la journée avec son fils, mon ami. Une fois les sandwiches terminés, nous allâmes au garage afin de nettoyer les machines. Je n’y avais pas mis les pieds depuis des mois — depuis le retour d’Edward —, mais j’eus l’impression de ne l’avoir jamais quitté.

  — C’est sympa, dis-je à Jake lorsqu’il sortit deux canettes tièdes d’un sac. Cet endroit m’a manqué.

  Il observa avec fierté son royaume — deux abris de jardin en plastique qu’il avait réunis.

  — Je te comprends ! La splendeur du Taj Mahal sans le fric que ça coûterait d’y aller.

  — Au petit Taj Mahal de l’État de Washington, alors ! lançai-je en levant mon soda.

  Nous trinquâmes.

 

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