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HÉSITATION

Page 23

by Stephenie Meyer


  Je baissai les yeux sur ma cicatrice unique, solitaire, me souvins de la manière dont elle m’avait été infligée, contemplai la marque des dents de James, gravée à jamais.

  Alors, je hoquetai et vrillai mon regard sur Jasper.

  — Oh, mon Dieu ! Que t’est-il arrivé ?

  13

  Nouveau-né

  — La même chose qu’à toi, mais répétée mille fois, répondit Jasper d’un ton serein. Seul notre venin laisse une cicatrice, ajouta-t-il avec un petit rire contraint.

  — Pourquoi ? murmurai-je, horrifiée.

  Bien que ce fût impoli, j’étais incapable de détacher mes yeux de sa peau si subtilement ravagée.

  — J’ai été élevé d’une façon différente de celle de mes frères et sœurs adoptifs. Mes débuts ont été très… particuliers.

  Ces derniers mots furent prononcés d’une voix dure. Je le fixai, bouche bée.

  — Avant que je ne te raconte mon histoire, poursuivit-il, il te faut admettre qu’il y a, dans notre univers, des endroits où l’espérance de vie se compte en semaines, non en siècles.

  Les Cullen ayant déjà entendu ce récit, Carlisle et Emmett s’intéressèrent de nouveau à la télévision, Alice alla s’asseoir sans bruit aux pieds d’Esmé. Edward, en revanche, était tout aussi captivé que moi, et je devinai ses prunelles posées sur mes traits, guettant la moindre de mes réactions.

  — Afin de comprendre pourquoi, tu dois envisager le monde selon une perspective nouvelle, imaginer l’allure qu’il revêt aux yeux des puissants, des avides… des assoiffés perpétuels. Prends par exemple une carte de l’Amérique centrale et représente-toi chaque vie humaine comme un petit point rouge. Plus le rouge est dense, plus nous, du moins ceux qui vivent ainsi, pouvons nous nourrir sans attirer l’attention.

  Je frissonnai, à cause de l’image, à cause du mot « se nourrir », mais Jasper ne se souciait pas de m’effrayer ou non — au contraire d’Edward, il n’était pas protecteur. Il enchaîna donc.

  — Il est vrai que, dans le sud, les clans se moquent bien de ce que les humains voient ou pas. Ce sont les Volturi dont ils se méfient, les seuls qu’ils craignent. Sans eux, nous autres serions très vite exposés.

  Je sourcillai, car sa voix trahissait une révérence, presque de la gratitude, envers ce nom. J’avais du mal à accepter que les Volturi ne fussent pas qu’une bande de méchants.

  — En comparaison, le nord est très civilisé. La plupart des nôtres sont des nomades qui profitent du jour comme de la nuit et permettent aux humains d’interagir avec nous sans se douter de rien. L’anonymat nous est vital. Au sud, c’est différent. Là-bas, les immortels ne sortent que la nuit et passent leurs journées à mettre au point leur prochaine attaque ou à anticiper celle de leurs ennemis. Parce que la guerre y dure depuis des siècles, sans un seul instant de répit. Les clans ont à peine plus conscience de l’existence des humains que des soldats remarquent des vaches dans un champ — il ne s’agit que de nourriture à disposition. S’ils évitent de trop s’exposer, ce n’est qu’à cause des Volturi.

  — Mais pour quelle raison luttent-ils ?

  — Tu te souviens de la carte pleine de points rouges ?

  Je hochai la tête.

  — Eh bien, ils se disputent les régions les plus peuplées. Un jour, quelqu’un s’est dit que s’il était le seul vampire restant à… Mexico par exemple, il pourrait se nourrir toutes les nuits, à deux, trois reprises, sans que personne ne s’en aperçoive. Il a donc élaboré une façon de liquider ses compétiteurs. D’autres ont cependant eu la même idée, et certains parmi eux ont échafaudé des tactiques plus efficaces.

  « La meilleure a été inventée par un assez jeune vampire appelé Benito. La première fois qu’on a eu vent de lui, il venait de Dallas, et il a massacré les deux petits clans qui se partageaient les environs de Houston. Deux nuits plus tard, il a attaqué la famille bien plus puissante qui régnait sur Monterrey, au nord du Mexique. Là encore, il a gagné.

  — Comment s’y est-il pris ? demandai-je, poussée par une réelle curiosité.

  — Il avait créé une armée de nouveau-nés. Il a été le premier à y penser et, au départ, personne n’a pu l’arrêter. Les très jeunes vampires sont incontrôlables, sauvages, presque ingérables. Il est possible d’en raisonner un seul, de lui apprendre à se retenir. Dix en revanche, ou quinze, sont un véritable cauchemar. Ils se retourneront les uns contre les autres aussi facilement qu’ils se jetteront sur un adversaire qu’on leur aura désigné. Benito était contraint d’en produire de plus en plus, parce qu’ils se battaient entre eux, et parce que les clans qu’ils décimaient liquidaient plus de la moitié de ses troupes en se défendant.

  « Car, aussi dangereux soient-ils, les nouveau-nés sont faillibles. Il suffit de savoir s’y prendre. La première année, ils sont dotés d’une force physique incroyable et, pour peu qu’on les y incite, ils n’ont aucune difficulté à tuer un pair plus âgé. Toutefois, ils sont esclaves de leurs instincts et, par conséquent, prévisibles. Ils n’ont en général aucune habileté au combat, ne jouent que de leurs muscles et de leur férocité. De leur supériorité numérique, dans le cas de l’armée de Benito.

  « Les familles installées au sud du Mexique, ayant deviné ce qui allait arriver, n’ont trouvé qu’une solution : mettre sur pied leurs propres bataillons. Dès lors, ç’a été l’enfer, mot à prendre au pied de la lettre. Nous autres les immortels avons nos histoires, notre Histoire, et cet épisode, nous ne l’oublierons jamais. Naturellement, il ne faisait pas bon être humain à Mexico, à cette époque.

  Je tressaillis.

  — Quand le nombre de cadavres a atteint des proportions épidémiques — votre Histoire en attribue la responsabilité à une maladie qui aurait ravagé la population —, les Volturi ont fini par s’en mêler. La totalité des gardes a débarqué sur place et traqué le moindre nouveau-né vivant sur le continent sud-américain. Benito s’était retranché à Puebla, fabriquant ses troupes aussi vite qu’il le pouvait afin de lancer l’assaut sur son objectif, Mexico. Les Volturi ont commencé par lui avant de s’occuper des autres.

  « Tout vampire trouvé en compagnie de jeunes a été immédiatement exécuté. Comme c’était le cas de tous les clans qui tentaient de se défendre, la capitale a été débarrassée des nôtres pendant un bon moment. Les Volturi ont nettoyé les lieux de fond en comble, ce qui leur a pris presque une année. C’est un autre chapitre mémorable de notre Histoire, bien que fort peu de témoins aient survécu pour témoigner. J’en ai rencontré un, qui avait assisté de loin à leur visite à Culiacán.

  Jasper réprima un frisson, et je me rendis compte que je ne l’avais encore jamais vu ni effrayé ni horrifié. Une première, en quelque sorte.

  — Ces rétorsions ont suffi à calmer les soifs de conquête, et le mouvement ne s’est pas étendu au nord. Le reste de la planète n’a pas perdu l’esprit. Nous devons aux Volturi notre existence actuelle. Cependant, une fois qu’ils ont eu regagné l’Italie, les survivants n’ont pas tardé à faire valoir leurs droits dans cette région du monde, et il n’a pas fallu longtemps pour que les disputes reprennent. Beaucoup de sang a été versé, si tu me permets cette expression. Les vendettas se sont multipliées. L’idée de créer des nouveau-nés avait été implantée, et certains n’ont pu résister. Mais les Volturi ont la mémoire longue, et les familles se sont montrées plus prudentes, cette fois. Les jeunes étaient sélectionnés avec soin et mieux entraînés. On les utilisait avec circonspection, et les humains ne se sont aperçus de rien. Les Volturi n’ont pas eu à revenir.

  « Ces luttes se sont poursuivies, à une échelle plus modeste néanmoins. De temps à autre, quelqu’un dépassait les bornes, les journaux humains se mettaient à poser des questions, les Volturi apparaissaient et réglaient le problème, sans pour autant toucher à ceux qui avaient respecté les règles, les autorisant à poursuivre leurs activités…

  Jasper s’interrompit, le regard perdu dans le vide.

  — C’est ainsi que tu a
s été créé ! chuchotai-je, comprenant soudain les raisons de cette genèse.

  — Oui. Je vivais à Houston, au Texas. J’avais presque dix-sept ans lorsque je me suis engagé dans l’armée confédérée, en 1861. J’ai menti aux sergents recruteurs. J’étais assez grand pour qu’on croie que j’en avais vingt. Ma carrière militaire a été brève, bien que très prometteuse. Les gens… m’appréciaient, m’écoutaient toujours. Mon père appelait cela du charisme. Aujourd’hui, je sais que c’était sans doute un peu plus. Quoi qu’il en soit, j’ai vite été promu, avant même des hommes plus âgés que moi. L’armée confédérée débutait, avait du mal à se structurer, ce qui m’a offert des opportunités. À la bataille de Galveston, une des toutes premières, une escarmouche plutôt, j’étais parmi les plus jeunes majors du Texas.

  « J’ai été chargé d’évacuer les femmes et les enfants quand les bateaux des Nordistes sont entrés dans le port. Il m’a fallu une journée pour tout organiser, puis je suis parti avec la première colonne de réfugiés en direction de Houston. Je n’ai rien oublié de ces moments. Nous avons atteint la ville à la tombée de la nuit. Je me suis attardé pour m’assurer que tout le monde allait bien avant de me procurer un cheval frais et de rebrousser chemin vers Galveston. Je n’avais pas le temps de prendre un peu de repos.

  « À environ un kilomètre de la ville, je suis tombé sur trois femmes. Croyant qu’il s’agissait de malheureuses restées à la traîne, je suis descendu de cheval pour leur proposer de l’aide. C’est là que j’ai vu leurs visages sous la lune, et la stupeur m’a réduit au silence. Indéniablement, elles étaient les trois plus belles créatures que j’aie jamais vues. Leur peau était si pâle que je me rappelle m’en être émerveillé. Même la fillette brune, qui avait sans doute aucun des origines mexicaines, semblait de porcelaine. Toutes étaient jeunes, assez encore pour être qualifiées de filles plutôt que de femmes. Je compris qu’elles n’avaient pas fait partie de notre convoi. Sinon, je m’en serais souvenu.

  « — Le voilà privé de parole, a dit la plus grande d’une voix adorable et délicate qui évoquait le carillon du vent.

  « Elle avait les cheveux clairs, la peau d’une blancheur de neige. La deuxième, encore plus blonde, le teint tout aussi crayeux, avait les traits d’un ange. Se penchant vers moi, elle a pris une profonde inspiration.

  « — Mmm, a-t-elle murmuré, délicieux.

  « La troisième, la petite brune, a posé sa main sur le bras de l’autre. Elle avait des intonations trop douces et trop musicales pour être âpres, bien qu’elle m’ait donné l’impression de vouloir l’être.

  « — Concentre-toi, Nettie, a-t-elle recommandé.

  « J’avais toujours eu un bon instinct pour déterminer quelles relations les gens entretenaient entre eux, et j’ai aussitôt deviné que la brunette l’emportait en autorité sur ses consœurs. Eussent-elles été dans l’armée, j’aurais dit qu’elle était d’un grade supérieur.

  « — Il est idéal, jeune, costaud, officier…, a-t-elle continué avant de s’interrompre. (J’en ai profité pour tenter de m’exprimer, en vain.) Il a aussi quelque chose en plus, a-t-elle enchaîné. Vous le sentez ? Il est… captivant.

  « — Oh que oui ! s’est empressée d’acquiescer Nettie en se penchant de nouveau vers moi.

  « — Patience ! lui a enjoint la brunette. Celui-là, je tiens à le garder.

  « Nettie a froncé les sourcils, contrariée.

  « — Tu ferais mieux de t’en charger, Maria, est intervenue la plus grande des trois, s’il est important pour toi. Moi, je n’arrive pas à me retenir de les tuer.

  « — Tu as raison, a reconnu Maria. Je m’en occupe. Éloigne Nettie, veux-tu ? Je ne veux pas être obligée de surveiller mes arrières alors que je suis en plein travail.

  « Les poils de ma nuque s’étaient hérissés, même si je ne comprenais pas du tout ce que disaient ces splendides créatures. Mon instinct m’avertissait cependant d’un danger, me persuadait que l’ange n’avait pas plaisanté lorsqu’elle avait mentionné ses crimes ; malheureusement, mes préjugés l’ont emporté sur mon instinct. Je n’avais pas été élevé dans l’idée qu’il me fallait me méfier des femmes, mais dans celle qu’il me fallait les protéger.

  « — Allons chasser ! a joyeusement lancé Nettie en s’emparant de la main de sa compagne.

  « Elles s’en sont allées avec une grâce indescriptible en direction de Houston. Elles semblaient presque flotter tant elles étaient rapides, leurs robes blanches voletant derrière elles comme des ailes. Ébahi, je me suis retrouvé seul avec Maria, qui me contemplait avec curiosité. Moi qui n’avais jamais été superstitieux, qui n’avais jamais cru aux fantômes ni à pareilles billevesées, j’ai soudain eu des doutes.

  « — Comment t’appelles-tu, soldat ? s’est enquise Maria.

  « — Major Jasper Whitlock, mademoiselle, ai-je bégayé avec la politesse que je devais aux femmes, fussent-elles des spectres.

  « — J’espère sincèrement que tu survivras, Jasper, a-t-elle tendrement chuchoté. J’ai un bon pressentiment te concernant.

  « Elle s’est rapprochée, a incliné la tête comme si elle allait me donner un baiser. Je suis resté figé sur place, alors que tout en moi me hurlait de fuir.

  Il se tut une minute, pensif, avant de poursuivre.

  — Quelques jours plus tard commençait ma nouvelle existence.

  Je ne sus déterminer s’il avait censuré son récit pour m’éviter l’horreur ou s’il se contentait de s’adapter à la tension qui émanait d’Edward, et que même moi je sentais.

  — Elles se prénommaient Maria, Nettie et Lucy, enchaîna-t-il. Elles étaient ensemble depuis longtemps, seules survivantes d’une bataille récemment perdue. C’était Maria qui avait décidé de cette union. Leur partenariat relevait de la commodité. Elle souhaitait se venger et récupérer son territoire, tandis que ses compagnes désiraient agrandir leur… terrain de chasse, si je puis m’exprimer ainsi. Elles montaient une armée, de façon plus prudente que jamais, toutefois. Maria en avait eu l’idée. Elle exigeait des troupes de qualité supérieure et cherchait des humains ayant un potentiel. Elle nous accordait aussi plus d’attention, veillant à notre entraînement comme personne d’autre. Elle nous a appris à nous battre, à nous rendre invisibles aux humains. Quand nous réussissions, elle nous récompensait…

  Une fois encore, il s’interrompit, éludant certains détails.

  — Mais elle avait hâte. Elle savait que la force monstrueuse des nouveau-nés commençait à se dissiper vers la première année, et elle tenait à agir pendant qu’ils en étaient encore dotés.

  « Nous étions six quand j’ai rejoint le clan. Elle en a ajouté quatre en quinze jours. Nous étions tous des hommes, car elle voulait des guerriers. Éviter que nous nous déchirions mutuellement en était d’autant plus délicat. J’ai mené mes premiers combats contre mes frères d’arme. J’étais plus vif qu’eux, meilleur à la lutte. Bien que contrariée de devoir remplacer ceux que je détruisais, Maria était contente de moi. J’étais souvent récompensé, ce qui me rendait encore plus fort.

  « Mon égérie jugeait bien les personnalités. Elle a décidé de me nommer responsable des autres, une promotion en quelque sorte. Cela correspondait à ma nature. Le nombre de victimes a donc diminué, et notre clan a compté jusqu’à vingt membres, ce qui était considérable, au regard de l’époque dangereuse qui était la nôtre. Mon aptitude, encore non établie, à contrôler l’atmosphère émotionnelle autour de moi se révélait d’une efficacité vitale. Bientôt, nous nous sommes mis à travailler de conserve, comme jamais des nouveau-nés ne l’avaient fait. Même Maria, Nettie et Lucy se sont mieux entendues.

  « Maria s’est attachée à moi, et une forme de dépendance à mon égard s’est instaurée. De mon côté, je vénérais le sol qu’elle foulait. Une autre existence me paraissait impossible. Elle nous disait comment les choses fonctionnaient, nous la croyions sur parole. Elle m’avait prié de l’avertir quand mes frères et moi serions prêts à combattre. Impa
tient de prouver ma bonne volonté, j’ai rassemblé une armée de vingt-trois soldats, vingt-trois jeunes vampires extrêmement forts, bien organisés et entraînés. Maria était ravie.

  « Nous sommes partis pour Monterrey, sa ville d’origine, et elle nous a lancés à l’assaut de ses ennemis. Eux ne disposaient alors que de neuf nouveau-nés, gérés par un couple plus âgé. Nous les avons vaincus encore plus aisément que ce que Maria avait espéré, ne perdant que quatre recrues dans la bataille. Pareille victoire était exceptionnelle. Nous étions bien dressés. Personne ne s’était aperçu de rien. La ville a changé de mains sans que les humains ne s’en rendent compte.

  « Malheureusement, le succès a ouvert l’appétit de Maria, qui n’a pas tardé à convoiter d’autres cités. Cette première année, elle a pris le contrôle de presque tout le Texas et du nord du Mexique. Résultat, des rivaux sont montés du sud afin de l’en chasser.

  Jasper reprit son souffle, promenant deux doigts sur les dessins cicatriciels de son bras.

  — Les combats ont été rudes, continua-t-il, et l’on a craint que les Volturi ne reviennent. De mes vingt-trois soldats, j’ai été le seul à survivre à ces dix-huit mois. Nous étions à la fois vainqueurs et vaincus. Nettie et Lucy ont fini par se retourner contre leur ancienne complice ; cette bataille-là, Maria et moi l’avons remportée. Nous avons aussi réussi à conserver Monterrey. Le climat s’est un peu calmé, même si les guerres perduraient. Les envies de conquête s’éteignaient au profit des désirs de vengeance et des querelles de voisinage. Tant de vampires avaient perdu leurs partenaires. Ce n’est pas là chose qui se pardonne facilement…

  « Nous maintenions une douzaine de nouveau-nés prêts à servir. Ils ne signifiaient rien, à nos yeux. Ils étaient des pions, juste bons à jeter après usage. Lorsqu’ils devenaient trop vieux pour être utiles, nous disposions d’eux en personne. Mon existence s’est ainsi déroulée sur plusieurs années dans un climat de grande violence. Je m’en suis vite lassé, bien avant que les choses ne changent…

 

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